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[RP] Le fantôme de Magnet !

Valezy
De ses sarcasmes, il eut tôt fait de ne rester nulle trace sur son visage… Tout juste un air penaud et ahuri. Car leur expédition, celle qui devait les conduire vers quelques mythiques créatures, les avaient plutôt menée vers un spectacle dont il se serait bien passé.

Au moins n’était il pas tombé bien loin puisqu’il s’agissait bel et bien de domestiques qui faisaient leurs petites affaires…. Mais non pas dans les combles, comme il l’avait pensé… Oh que non, mais dans la chambre réservés aux invités de marque.

Par tous les Saints, c’est que la gueusaille a le gout du luxe par ici et tel fut sa première pensée.

Et ce fut à cet instant précis qu’il le reconnut… Lui… L’incarnation du Sans Nom, celui par qui tous les maux arrivaient…. L’abominable Sergueï.

Ses yeux se fermèrent en retour, tandis qu’il sentait ses tempes marteler avec insistance son cerveau. Et si un tel geste ne lui prit qu’une brève seconde, cela sembla bien suffisant pour que la petite troupe se mette en émoi, gesticulant, par la même, à qui mieux mieux. Ce fut sa fiancée qui inaugura le bal des hurlements, suivit de peu par Linon et même de son morveux.

N’ont-ils donc aucun respect ?
Il prit une profonde inspiration tout en continuant à laisser dériver son esprit.
Chez moi… Ils sont chez moi !

Et le safre de ses yeux se rouvrit tout aussi subitement qu’il s’était clos.

SILENCE !

Un cri, un seul, lâché avec une telle force qu’il sembla alors que si certains occupants du castel n’avaient pas déjà été tiré de leur sommeil par le remue ménage qui se tramait en ces lieux, cela était désormais chose faite.

Je ne veux plus entendre un mot !

Et il considéra tour à tour, de son air emplit de fureur, les occupants de la pièce comme pour mieux s’assurer que tout un chacun avait compris le message… Et il s’arrêta alors sur Sergueï.


Toi… Toi !

La main du maître des lieux se leva alors pour s’emparer, sans délicatesse, aucune, de la nuque de son vis-à-vis.

Par deux fois tu t’en ais pris à mes biens déjà…
Et tu oses recommencer… En ma propre demeure ?


Sur ces mots, il traîna, plus qu’il n’accompagna, le cocher des Lignières sur le pas de la porte, avant d’appeler à plein poumon la garde… Dont l’un des représentants ne tarda pas à accourir, vêtu d’une tunique aux armes de Magnet et déjà armé. A la vue de la face rougeaude et du bruit de forge que provoquait son souffle rendu haletant, il ne fallait guère être sorcier pour deviner que l’homme avait quitté son poste nocturne pour les rejoindre à toute vitesse.

D’un mouvement brusque, Valezy laissa alors Serguei s’écrouler aux pieds de son soldat.

Emmène moi cette crapule au cachot, je m’occuperai de son cas demain, à la première heure. Donne aussi ordre à tes confrères de lever la potence dans la cour, qu’elle soit prête pour midi.

Cela nous fera ainsi gagner du temps à tous.

A peine eut il achevé ces mots, qu’il retourna à l’intérieur de la chambre, laissant ainsi le berrichon, qui pleurnichait et couinait comme un enfant, aux bons soins du garde.

Sa colère ne semblait pas moins apaisée pour autant tandis qu’un index accusateur pointa la malheureuse lingère, recroquevillée près du lit.

Et toi, fille de mauvaise vie !
J’attends à ce que tu passes le reste de la nuit à remettre de l’ordre dans cette chambre… Je veux qu’elle soit comme neuve pour l’aube, sinon il t’en cuira !


En outre, tes gages pour les deux prochains mois seront retenus.

Puis, il se retourna vers le reste de la troupe.

Sur ce, retournez tous dans vos chambres !
J’ai besoin de sommeil !

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Johanara
Un léger rire secoua la douce baronne tandis que Serguei pestait de rage , le visage rubicond en se tenant les côtes , surpris par la véhémence de la frêle Linon.

Bien fait! Ce suppôt de Sardanapale ne cessait de jeter l’opprobre sur son nom et sa maison mais cette fois , telle avanie ne resterait point impunie! Foi de Lignières!

Le châtiment serait à la hauteur de l’outrage , et le pourceau d’Épicure avait aggravé son cas en s’en prenant à son amie lui faisant subir une fois de plus ses avances concupiscentes , devant son fils qui plus est.

Quels coups de fouets peut être… Ou le pilori .. Ou bien…

Et soudain, interrompant le cours de ses pensées , un cri , d’une force inouïe retentit en la chambrée , faisait presque trembler les murs.

SILENCE!

Sursautant , ahurie , la jeune fille eut tôt fait d’oublier son vil cocher et sa pauvre amie pour tourner un visage stupéfait vers son fiancé dont les yeux plein de courroux la fixaient sans vergonde.

Sous la fureur de son cri , et l’ordre qui suivit de peu , les sommant à tous de faire silence , elle baissa tout d’abord les yeux , penaude , peu habituée qu’elle était à ce qu’on lui parle sur ce ton.

Léger pincement au cœur. C’était la première fois qu’elle subissait son ire, elle que les prunelles céruléennes du jeune seigneur avaient coutume de caresser avec une infinie tendresse et un amour si sincère qu’elle en frémissait d’émoi.

Si pleines d’âpreté , ivres de rage, leur bleu luisant…

Blessée, la rouquine ne le demeura guère. Du moins , la peine s’enfouit profondément en elle , laissant place à l’indignation , ses grands yeux rendus fiévreux à leur tour.

Comment osait il???! Elle , sa future femme , baronne de surcroît! La traiter comme la dernière des gueuses ou comme l’un de ces soudards ivrognes sur qui il avait coutume d’aboyer ses ordres lorsqu’il était capitaine. Et quel capitaine…Au-delà de ses compétences en la matière à nulle autre pareille, l’uniforme lui seyait à merveille… Tout bonnement irrésistible…

Mais ne nous égarons pas! Pour l’heure, elle fulminait. Le mufle! Le butor !

Laisser éclater sa colère? Être sournoise et se venger ?

Un sourire sibyllin étira ses lèvres , fendant son visage d’un rictus hypocrite tandis qu’elle lui répondait le ton amène et la voix détendue , bien que ses mains froissaient avec nervosité le tissu de ses jupes:


Oui mon seigneur, bien mon seigneur…Je me tais et retourne en ma chambre.

S’éclipsant dans le couloir , de crainte de laisser cours à son emportement , elle avisa le garde qui traînait son cocher par le col sans nul ménagement , et le héla tout en s’approchant à grandes enjambées:

Et bien maraud? Qui crois tu traiter ainsi? Cet homme est sous ma protection et je t’interdis de le malmener sauf ordre de ma part!

Le garde la reluqua un instant ,s’attardant sur ses formes généreuses que l’eau bénite ne manquait guère de dévoiler plus que de raison, l’air goguenard :

J’ai point d’ordre à prendre d’vous ma p’tite dame. Montez point sur vos grands chevaux , ya que le seigneur de Magnet qui peut m’dire quoi faire!

La défiant , il asséna une légère empeigne sur la nuque grisonnante du sac à vinasse.

Et paf!

En retour , la Baronne déjà irritée souffleta le malheureux de toutes ses forces , laissant les marque de ses doigts sur le bajoue rougi du pauvre garde à présent moins fanfaron.


Sais tu à qui tu t’adresses manant? A la future maîtresse des lieux. Et entends bien que si la colère du seigneur de Magnet est à craindre , mon ire l’est encore plus! Parole d’Ambroise , désobéis moi et ta tête se balancera bientôt au bout d’une pique!

Trouve lui une cellule correcte et oublie cette histoire saugrenue de potence , demain j’aviserais du sort de cette fripouille!

Plantant un regard glacé dans celui de l’énergumène , ses lèvres se pincèrent avant de vociférer:

Garde toi bien de me défier! File donc , manche impotent avant que je ne passe mes nerfs sur toi!

Elle prit quelques minutes pour recouvrer une respiration apaisée et un air serein alors que les deux hommes déguerpissaient sans demander leur reste dans les corridors sombres du Castel.

Revenant près de la chambre où seule la lingère demeurait , elle s’attendrit devant les grosses larmes qui roulaient sur ses joues blêmes:


Allons allons , sèche tes larmes. Si le seigneur de Magnet te retire tes gages , je t’aiderai, moi qui te payerai. Finis de ranger et déguerpis!

Laissant la jeune écervelée à sa honte , elle se dirigea le port altier et le visage fermé vers sa chambrée et s’approcha du lit , qui déjà accueillait un Valezy prêt à recouvrer Morphée sans se douter de l’incident diplomatique qu’il venait de déclencher.

Il se pencha vers elle , sourire à ses lèvres singulièrement bien dessinées et lui ouvrit ses bras.

Bras qu’elle dédaigna , se contentant d’attraper l’édredon et un drap avant de plonger en une révérence grotesque tant elle était appuyée avec un sourire forcé
:

La bonne nuitée mon seigneur , je vous laisse reposer en paix et ne vous importunerez plus de mes braillements!

La porte fut claquée , avec fureur.

Traînant son drap jusqu’à la chambre de Linon , elle s’y engouffra ,et sans prévenir s’installa dans le grand lit que partageaient déjà Marko et sa belle-mère.


Bonne nuit!
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--Jeanette


Planquée dans la ruelle, Jeanette avait ardemment prié le Très Haut de la sauver de cette fâcheuse situation. Mais celui-ci devait être occupé ailleurs, car après un instant de brouhaha, elle entendit le maître sortir de la pièce en traînant quelque chose et profitant du silence qui avait succédé à la tempête, elle sortit de sa cachette... Mal lui en prit, la fiancée du maître, son amie et son gosse étaient encore là, le seigneur revint à grand pas et lui tomba dessus.

Jeanette, terrifiée par la colère du seigneur se recroquevilla contre le lit, étouffant des sanglots de honte et de peur. La tempête passa... la lingère restait à terre, tremblante et effondrée à l'idée de ses petits qui seraient bientôt à la rue.

Quand tout le monde fut sorti, elle se redressa lentement en se tenant au lit, et alors qu'elle regardait le désastre du lit en pleurant, la baronne revint dans la chambre et lui fit une promesse qui la stupéfia ; elle se jeta à ses pieds pour lui montrer toute sa reconnaissance, mais la fiancée tourna les talons sans plus s'occuper d'elle et quitta la chambre.

La lingère resta seule à genoux dans la chambre au feu mourant, les yeux fixés sur la porte par laquelle était ressortie la future châtelaine, se promit de vouer une fidélité éternelle à cette fée qui allait changer les habitudes à Magnet, puis entreprit de faire disparaître toute trace de ses pauvres amours, mais sans changer les draps... de toute façon, avant que le suzerain ne vienne...
Linon
La jeune femme se figea au cri de Valezy, la main crispée sur l'épaule de Marko qui leva le visage vers elle avec inquiétude... Elle connaissait mal encore le fiancé de son amie, mais son passé de militaire, son poste de capitaine d'Armagnac, ne plaidaient pas en sa faveur aux yeux de Linon qui détestait les hommes d'arme. Il s'était montré très sarcastique lors de leur première rencontre à un mariage, et avait ensuite menacé de mettre le feu à son auberge à Lectoure lors de son passage.

Depuis, tous deux avaient eu peu l'occasion de se parler, mais Valezy avait accepté sa présence et celle de Marko auprès de Jo sans faire d'histoire, et les accueillait même dans son château. Linon se trouvait donc bien obligée de revoir son opinion sur lui.

Mais ce coup de colère maintenant... lui rappelait pourquoi elle détestait les hommes d'arme et en avait peur. Ses deux époux successifs avaient été tués par des soldats fous et sanguinaires. Jo s'apprêtait-elle à épouser un de ces hommes incapables de tempérance?

Linon recula lentement d'un pas en entraînant Marko, le regard toujours fixé sur le visage de l'homme.

Celui-ci attrapa le misérable cocher par la nuque et le traîna hors de la chambre... tout le monde garda le silence jusqu'à son retour, qui sonna la fin de la chasse nocturne. Sans un mot, Linon prit la main de l'enfant et retourna dans sa chambre. Une fois la porte refermée, elle soupira de soulagement puis baissa les yeux vers le visage inquiet du petit.


T'en fais pas mon Marko, c'est fini.... Tu vas dormir avec moi cette nuit, mais j'te préviens c'est la dernière fois, tu es trop grand maintenant!


Marko retrouva instantanément le sourire et escalada vivement le lit dans lequel Linon entrait. Il vint coller ses pieds froids contre les mollets de la jeune femme et se blottit contre elle. Linon passa le bras en souriant sous la tête bouclée et embrassa son front bombé.


C'est plus de ton âge Marko... tu dois dormir seul maintenant.

Oui... oui... demain. Qu'est-ce qu'y f'saient les gens?


Linon sourit doucement dans la pénombre en l'entendant repousser si facilement l'obligation de dormir seul, et ne trouva pas le coeur de le sermonner. Et elle devait bien s'avouer qu'elle aimait l'avoir auprès d'elle.

Ben.. ils faisaient... euh.... ce que font tous les gens pour avoir des enfants. Enfin... pas forcément des enfants, mais normalement ça sert à ça. Comme tous les animaux... bien qu'on ne soit pas des animaux, enfin certains si... mais bon... Tu te souviens de nos vaches et de nos moutons en Armagnac? Tu les as souvent vus faire... Ben c'est pareil pour les humains, enfin c'est dans l'idée, quoi...

Un peu empêtrée dans ses explications fumeuses, Linon coupa court en embrassant à nouveau le front de l'enfant.

Pense pas à tout ça, c'est pas de ton âge et t'as tout le temps....


L'enfant resta songeur et silencieux un long moment, mais épuisé par les aventures nocturnes, finit par s'endormir. Sa belle-mère somnolait enfin quand brusquement la porte s'ouvrit. Elle sursauta et releva la tête pour voir Jo traînant un drap s'engouffrer dans le lit et lui souhaiter la bonne nuit !


La jeune femme soupira de lassitude


Mais c'est pas fini, non??


Elle laissa retomber sa tête sur l'oreiller et bâilla avant de marmonner

Tâchez de pas ronfler au moins...


Un instant après, elle s'endormait et rêva d'un grand château ne comportant qu'un lit, le sien, dans lequel tous les habitants dormaient.... Château de fous...
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Valezy
Une fois sa mésaventure nocturne terminée, ce fut avec satisfaction et sérénité que le maître des lieux s’effondra dans son lit, prêt à retrouver les bras de Morphée. C’est qu’il était plutôt fier de lui, en l’espace de quelques minutes, il avait su restaurer l’ordre dans sa demeure et exercer une saine justice qui saurait recadrer le petit personnel. Aussi, ne doutait-il guère de savoir trouver, dans les plus brefs délais, un sommeil bien mérité…

Et bien mal lui en prit… Car il ne se doutait pas que la gente féminine était en train d’hourdir un complot en cet instant même.

C’est du moins ce que Valezy crut quand sa fiancée, le rejoignit quelques secondes plus tard, faisant par la même mine de regagner leur couche…. Pour se saisir d’un oreiller et d’une couverture, avant de tourner les talons avec colère et de le laisser, ainsi, seul dans leur immense chambre.

Allons bon, quelle mouche avait bien pu la piquer ?

En effet, le jeune seigneur avait bien du mal à comprendre cette ire aussi soudaine qu’improbable… Il était pourtant pratiquement sur de n’avoir rien fait de mal. En outre, cela aurait du être avec fierté et émerveillement que sa compagne aurait du accueillir sa poigne et son sens de l’équité, des qualités qui faisaient de lui un homme digne de ce nom.

Aussi ne put il que pousser un soupir maussade tout en regardant avec attention la porte close qui lui faisait face.

Que pensait-elle ? Qu’il irait courir après elle pour la retenir ?
Cela aurait été bien mal connaître la fierté de l’auvergnat.

Et c’est ainsi qu’il se décida à ne pas faire plus grand cas de la désertion de sa douce pour se concentrer, enfin, sur sa nuit.

Néanmoins, l’on ne fait toujours pas ce que l’on veut… Cette conclusion ne put que le gagner quand après avoir tournée à de nombreuses reprises dans le lit, après avoir de maintes fois frappé sur son oreiller pour le rembourrer, et même, après avoir commencer à compter des moutons…

Il se laissa alors gagner par l’évidence. Il ne saurait dormir sans elle. Si cela n’était tout de même pas le comble, pour lui, de ne plus savoir trouver le sommeil alors qu’il avait été autrefois capable de dormir comme un bébé en plein campement militaire ?

Puis, quelques instants plus tard, le Seigneur de Magnet se retrouva à déambuler, par une nouvelle fois, dans les couloirs pour se camper devant la chambre de Linon. Car il ne doutait pas un seul instant que cette dernière accueillait Johanara… C’est que sa baronne avait, en effet, de bien mauvaise fréquentation.

Il se mit alors à frapper à la porte, tout en prononçant d’une voix assez forte pour être entendu dans la pièce.

Johanara ?

Avant de patienter quelques brèves secondes… Pour tambouriner avec plus de vigueur sur le bois et, par la même, s’écrier.

Mon cœur !
Ouhouuuuu….

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Johanara
Bien que la pièce était plongée dans un silence somme toute apaisant étant donné les derniers événements , Johanara qui n’avait pourtant pas été la dernière à donner de la voix , ne trouvait guère le sommeil.

Ses yeux à présent habitués à la pénombre scrutait la porte , sans ciller.

De longues minutes passèrent sans que la jeune fille ne bougea , ses mains tendues fébrilement sur la couverture de lin , guettant les bruits de pas dans le couloir.

Mais de bruit , aucun!

Le rustre ne s’en venait point!

Se tournant , cognant son front pâle à sa voisine d’infortune , suffoquant presque dans la longue chevelure ébène dénouée de cette dernière, la Baronne devint bien vite une colocataire aussi envahissante et qu’insupportable!

Soupir après soupir , de grognements en baragouinements agacées , elle pestait contre son rouquin qui ne daignait s’enquérir de son confort et ni la supplier comme il se devait, de regagner le lit quasi conjugal !

Le maraud ne perdait rien pour attendre! S’il ne ramenait pas ses jolies miches dans l’heure, plus jamais, elle ne partagerait sa couche! Non mais genre!

Pourtant il fallut se rendre à la désolante et consternante flagrance : elle était tout bonnement incapable de s’endormir sans la chaleur de ses bras vigoureux , sans son souffle chaud et caressant sur sa peau , sans ses quelques mots de bonne nuit qui ne manquaient jamais lui soulever le cœur, et ainsi lui faire rejoindre Morphée sereine et bien aise.

Oui , Valezy lui était devenu aussi indispensable que l’air. Une heure sans lui , et elle était perdue! Alors toute une nuit!

Sentant l’angoisse lui tordre les entrailles , elle se décidait à rejoindre sa chambrée quand on frappa à la porte avec force.

Tudieu! Son seigneur! Souriant béatement , elle dut se contenir pour ne pas céder à l’envie folle de sautiller jusqu’à ses bras et de couvrir son ravissant minois de baisers passionnés.

Malgré son incommensurable fierté -souvent mal placée!- il était venu la chercher.
Et en présence de témoins!

Son sourire s’élargit à mesure qu’il insistait. Il fallait lui reconnaître au moins ça , Valezy était un mufle mais point de ceux qui persistent longtemps dans leur rustrerie!

La porte grinça, s’entrebâillant légèrement , un filet de lumière jetant ses feux sur le grand lit.

Prestement, la rouquine s’était enfouie sous les draps , faisant mine de dormir profondément , y allant même d’un petit ronflement gracieux.

Pas question que le scélérat sache à quel point elle ruminait et combien il lui était difficile de sommeiller sans lui!

Mais déjà Linon se redressait , furieuse.

Faisant mine de s’éveiller , s’étirant avec paresse , lascive comme sortie d’un rêve des plus agréables après un sommeil de plomb , Johanara porta un regard courroucé à son fiancé , le sourcil haussé :


Et bien! Pour quelqu’un qui voulait tous nous voir disparaître!

Et de balancer son édredon de toutes ses forces en sa direction!
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Linon
Emportée dans la lourdeur d'un sommeil sans cesse repoussé, l'esprit de Linon rechignait à mettre en forme les signaux que lui envoyait son environnement. Mais à force de coups sur le front, de cheveux tirés, de secouages et bruits divers, un mal de crâne survint qui tira son esprit épuisé de la torpeur.

La lumière vient traverser ses paupières, et c'est excédée que la jeune femme ouvrit les yeux et se dressa sur la couche, juste à temps pour voir la baronne s'étirer et minauder à l'intention du rouquin seigneur planté dans son peignoir et dans l'embrasure de la porte.... Un oreiller vola en direction de Valezy... Voilà qu'ils allaient se battre maintenant !


Mais c'est fini oui?? Ça va durer toute la nuit ce cirque? C'est complet ici!
Jo, sortez de mon lit ! Maintenant !


Et la jeune femme furieuse se mit à bourrer les jambes de son amie de coups de pied pour la contraindre à déguerpir.

Valezy ! Emmenez cette folledingue dans votre chambre, ou en geôle si vous préférez, mais gardez-la!

J'vous préviens Jo... Après le mariage, vous serez contrainte de dormir avec lui, autant vous y faire tout de suite ! En tout cas, c'est terminé de venir se fourrer dans mon lit dès qu'il vous chatouille!

Linon se retourna et se laissa retomber sur l'oreiller en ronchonnant dans les cheveux de Marko qui, profondément endormi, n'avait pas bronché...

Dès demain on fuit ce château de furieux... on va se réinstaller dans une auberge mon Marko...
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Valezy
Aux martellements sonores de son poing sur la porte… Seul le silence lui répondit.

M’enfin, un simple oui, légèrement interrogateur lui aurait pourtant volontiers suffit. Et devant cette déception, Valezy ne put que ressentir l’irritation le gagner.

Mais peut être que sa belle dormait déjà après tout ? Gagnant ainsi les rivages de quelques mondes homériques pour se plonger sans retenue dans le flot des songes. Cette idée eut alors le don d’exacerber encore plus son agacement.

C’est que le seigneur des lieux avait une conception des plus simples de l’équité…
Ainsi, si lui n’arrivait pas à dormir, alors il était juste qu’il en soit de même pour tous. Après tout, n’était ce pas à ce prix qu’il pourrait créer un monde meilleur ? Du moins, meilleur pour lui… Ce qui en soit était déjà pas mal.

Il eut alors tôt fait de succomber aux charmes de cette nouvelle doctrine… Se mettant, par la même, dans l’idée de pénétrer dans la chambre, au lieu de poireauter sur le pas de la porte.

Ainsi pourrait-il éveiller tout ce beau monde, avant de leur faire part de son profond mécontentement et de son désappointement devant la tournure que prenaient les événements. Dès lors, il n’aurait plus qu’à retourner dans sa chambre avec la certitude d’avoir réussit à gâcher définitivement la nuit de tous.

Et c’est ainsi, après un bref hochement du chef, comme pour acquiescer à son propre plan, que Valezy ouvrit légèrement la porte avant de se glisser, sans discrétion, aucune, dans la pièce plongée dans les ténèbres.

Il n’eut cependant guère le temps de faire plus de trois pas, avant de voir une rousse crinière surgir de sous les draps, s’étirant au préalable légèrement pour mieux lui lancer, par la suite, son oreiller en pleine figure.

Le seigneur d’Antras en suffoqua sous la surprise… Marmonnant quelques mots qui demeurèrent cependant inaudible, recouverts qu’ils étaient par les cris d’une Linon rendue furieuse par son intrusion.

L’homme poussa alors un profond soupir avant de rétorquer.

Hey ho, vous, un peu de respect pour ma fiancée, la future Dame de Magnet !
Si le confort du gîte que je vous offre gracieusement ne vous plait point…

Il me reste deux ou trois stalles de libre aux écuries. Vous y serez fort aise, c’est plutôt tranquille.

Mais demain… Parce qu’on ne va pas déranger quelques domestiques en pleine nuit pour si peu… Cela ne se fait pas de tirer les gens de leur sommeil, voyez vous, c’est un des rudiments du savoir vivre!

Puis, le safre de ses yeux se posa sur sa compagne, avant qu’il ne rajoute.

Sur ce, il n’y a nulle bonne compagnie qui ne se quitte.

Mais toi…


Il se rapprocha alors du lit pour soulever sa baronne dans ses bras.

Tu viens avec moi, tu as découché durant suffisamment longtemps comme cela.

Et ainsi porta t’il sa bien aimée hors de la chambre pour poursuivre cette nuit agitée en des lieux qui n’appartenaient qu’à eux…
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