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[RP] Troyes... ni une ni deux, faisons halte !

Aimelin
[Dans la forêt, pres de la rivière]

"on allait en forêt au lac faire des ricochets
tu trouvais super qu'elles coulent pas les pierres
oui mais voila un peu plus tard, un peu plus tot
tous les cailloux finissent au fond de l'eau."
(Bénabar : Les ricochets)



Même si son regard semblait distant ou perdu, il l'écoutait. Il aimait bien leurs discussions faites de non dits et de toutes ces choses que l'on peut faire passer dans des silences et des regards. Ils ne se connaissaient pourtant pas depuis longtemps, mais il avait l'impression de la connaitre depuis toujours. Etrange sensation de savoir que l'on pouvait parler à cœur ouvert sans être obligé de tout dire, ou sans être obligé de taire certaines choses non plus.
Aliénor l'apaisait, c'était un fait indéniable et il l'observait souvent durant leurs discussions ou leurs jeux. Bien sûr qu'elle était jolie et agréable à regarder, mais il y avait tant de questions qui taraudaient le jeune lieutenant que parfois il se forçait à ne pas trop penser, pour ne voir dans cette relation, que ce qui en découlait naturellement, comme leur complicité.

Bien sûr également qu'il était quand même étonné de son propre comportement face à la jeune femme, comme s'il ne voulait pas dévoiler certaines faiblesses, ou certains doutes, qui semblaient s'être nichés tout au fond de lui, dans l'attente de peut être remonter un jour.
Un sourire amusé lorsqu'elle fit allusion à leur encas et une petite grimace en réponse, sans arrêter de machouiller son brin d'herbe. Combien de brins d'herbe avaient ils subi le même sort lors de ses ballades, et combien de brin de paille s'étaient ils perdu dans sa chevelure.

Regard qu'il tourna vers elle accompagné d'un sourire taquin…
je préfère un grain de raisin vous avez bien raison tout en la suivant des yeux tandis qu'elle se dirigeait vers l'eau semblant chercher quelque chose, avant de glisser sa main dans l'eau pour en ressortir une pierre. Il la regadait faire amusé, sans parler, se contentant de savourer la scène qui se déroulait sous ses yeux et de répondre à son sourire, tout en se relevant pour suivre la course du galet sur la surface de l'eau.

Il haussa les sourcils, riant de la voir si fière de son exploit, et ne lâcha pas ses pervenches. Belle comparaison que ce caillou qui avait défié le fil de l'eau pour bravement aller se poser où il l'avait décidé. Un regard curieux tandis qu'elle se baissait pour ramasser un autre galet dans l'eau et le lui tendre, accompagné de son sourire mutin.

Il s'avança vers elle et se saisit doucement de la pierre, s'attardant quelques secondes sur la main fraichement mouillée et plongea ses mirettes grises dans ses pervenches.


hmmm… et si je tombe avant la berge pensez vous que … je serai emporté par le courant ?

Il fronça les sourcils et regarda le galet qu'il tenait à présent dans sa main et l'approchant de sa bouche lui murmura.

ne décevons pas la jolie demoiselle, et puis ton ami t'attend de l'autre côté…puis se plaça aux côté de la blondinette, le regard fixé sur l'autre berge apres avoir balayé le cours d'eau du regard un court instant.

Mouvement du poignet rapide tandis que le galet s'envole pour se poser à la surface de l'eau avant de rebondir laissant derrière lui traces de son passage, et venir se poser sur l'herbe, tout au bord de l'eau comme pour le narguer. Sourire victorieux en se tournant vers Aliénor.


j'ai l'impression d'être comme ce caillou qui a réussi à braver le courant pour se poser au bord de l'eau et narguer ceux qui l'imaginaient coulant en ses abysses.
La même envie de me poser pour savourer ce que m'offre la vie.

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Alienor_vastel
[Dans la forêt, les pieds dans l'eau ou presque]

"Je n'emporte rien vraiment
Je veux vivre d'autres mues
Je suis riche du temps
De tout ce que j'ai perdu"
Jenifer - "Tourner ma page"



Contact de sa main sur la sienne, sensation douce et légère alors qu'il se saisit du galet qu'elle lui tend, et qui se prolonge quelques instants avant que leurs doigts ne s'éloignent. Et ses yeux à nouveau dans les siens alors qu'il lui pose une question. Oui, qu'arrivera t'il s'il tombe avant la berge?... Bref instant de réflexion, visage redevenu sérieux et tête légèrement penchée sur le côté, avant que la réponse ne vienne.

Et bien... je crois qu'on ne peut le savoir qu'en osant se lancer. Après tout, il faut oser prendre des risques, sinon jamais on ne pourra savoir si l'on réussira...

Et de le regarder, sourire revenu sur les lèvres, reproduire le même mouvement qu'elle a fait quelques instants plus tôt. Pervenches qui suivent les rebonds du galet et qui se mettent à pétiller lorsqu'il atteint sa cible, l'autre rive, avant de revenir sur le jeune seigneur. La petite blonde hocha la tête et se mit à rire comme il l'avait fait un peu auparavant, en voyant son sourire triomphant.

Songeant qu'à les voir faire des ricochets ainsi, on aurait pu croire à deux êtres insouciants s'adonnant à un jeu innocent. Et pourtant, ce petit jeu-là entraînait des discussions plus sérieuses, à mi-mots, mais qui faisaient constater à l'adolescente que sur nombre de points tous deux pouvaient se ressembler. Même conception de la vie, même envie d'y croquer à belles dents, même plaisir pour des choses qui pourraient paraître insignifiantes à d'autres, comme leur collation dans la taverne ou leur chevauchée. Plaisir de sa compagnie aussi, pouvoir parler avec lui librement, même si c'était par images. Une sorte de complicité et de compréhension naturelle, malgré leur rencontre récente.


Je comprends, très bien même... Son regard quitta celui d'Aimelin pour se plonger dans l'eau du ruisseau, un peu songeur A la mort de mes parents, j'ai eu l'impression d'être entraînée par le courant, sans pouvoir me débattre pour en sortir. Retour des prunelles pervenches vers les grises, regard empreint de gravité. Ce qui allait suivre, elle ne l'avait jamais exprimé à haute voix. Couché une fois sur le papier, mais jamais vraiment extériorisé. Pourquoi allait-elle lui en faire confidence, là maintenant ? Peut-être parce qu'elle savait qu'il comprendrait, peut-être parce qu'elle avait confiance en lui aussi. Une confiance qu'elle n'accordait plus à la légère pourtant, trahie qu'elle avait été par quelqu'un qui en avait joué. Et néanmoins, elle allait lui dévoiler un élément de son passé, pas tout bien sûr, certaines choses se devaient d'être tues encore, mais qui expliquait en partie ce qu'elle était aujourd'hui.

Comment une enfant, ce que j'étais alors, peut-elle comprendre que ses parents l'abandonnent de la façon la plus définitive qui soit, pour des valeurs qu'elle a du mal à appréhender ? La loyauté, la fidélité, l'amour... J'ai ressenti de la colère, envers eux, envers ceux qui n'étaient pas en mesure de m'expliquer. Mais lorsque je suis revenue à Compiègne et que je me suis réinstallée dans la demeure qu'ils y possédaient, j'ai retrouvé une lettre au fond d'un coffre. La dernière lettre d'une mère à sa fille.

Nouvelle pause, dirigeant à nouveau son regard vers le ruisseau en même temps qu'elle porta la main vers une mèche de ses cheveux qui s'était détachée du noeud qu'elle en avait fait pour y glisser les brins de muguet, mèche qu'elle entortilla machinalement autour de son doigt. Elle continua d'une voix plus détendue. Pourquoi ne me l'a t'on pas remise à sa mort, je l'ignore, toujours est-il que j'y ai compris beaucoup de choses. Le pourquoi de cet acte insensé qui lui a coûté la vie, par exemple. De la même façon que ces cailloux que j'ai sortis de l'eau à l'instant, j'ai émergé et j'ai retrouvé cet air sans lequel aucune vie ne serait possible. J'ai pu respirer sereinement à nouveau.
Mais surtout, ses dernières phrases couchées sur le papier, je les connais par coeur à force de les avoir lues. "Vis, avec honneur et courage, fais tes propres choix, apprends de tes erreurs, et sois heureuse. Voici mes seules consignes."


Et de tourner une nouvelle fois son visage vers son vis-à-vis, en lui souriant. J'essaie de les appliquer, de suivre ces consignes... et un petit rire malicieux de lui obéir en quelque sorte, pour une fois ! Même si elle n'est plus auprès de moi, je sais qu'elle veille sur moi, d'une certaine façon.
Je fais mes choix. Des erreurs aussi bien sûr...
Petite hésitation, pervenches songeuses dirigées vers les cailloux qu’ils venaient de lancer sur la berge opposée avant de poursuivre. Chacune de ces erreurs est comme la rencontre de ces galets avec l'eau, on croit qu'ils vont y sombrer, mais l'élan initial, les souvenirs de ce que j'ai perdu et de ce qui me donne la force et le courage d'avancer encore et toujours, leur permet de continuer à ricocher. J'apprends de ces erreurs, j'en tire des leçons, j'en sors changée, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Et de même que ces galets sur l'herbe, là en face l'adolescente tourna à nouveau son visage en souriant, son regard plongeant dans celui du jeune seigneur de même que vous, je veux moi aussi me poser et prendre ce que la vie me présente. Des belles rencontres, des moments agréables, des amitiés précieuses, des instants volés... Sans me questionner de savoir si demain, une forte pluie ne fera pas déborder le ruisseau qui engloutira à nouveau ces cailloux. Ou si au contraire, ils resteront ainsi, au calme, sous la chaleur bienfaisante du soleil.

En parlant de soleil justement, un nuage élevé passa à ce moment-là devant l'astre et en assombrit légèrement la lumière, alors qu'une petite brise commençait à se lever et vint caresser le cou de la petite blonde, la faisant frissonner.
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Carpe diem, quam minimum credula postero
Aimelin
[Dans la forêt, pres de la rivière]

Tout c'que tu n'm'as pas dit
C'que tu n'm'as pas écrit
Dans la pudeur de tous ces non-dits
J'crois qu'j'ai beaucoup appris
Sur le sens de ma vie
(Phil Barney)




Les pervenches qui plongeaient en lui étaient comme un livre dont les pages étaient quelquefois effacées par le temps, où les mots couchés étaient devenus presque illisibles comme pour échapper aux regards. Il aimait ses yeux, leur couleur mais surtout leur vérité. Il en croisait des regards qui pouvaient vous deshabiller et vous dire le meilleur comme le pire. Le sien faisait parti de ceux qui se taisaient tout en hurlant et qui vous écrivait tant de mots qu’il en devenait parfois bien difficile de les déchiffrer.

Comme ce geste qu’elle faisait en jouant avec une mèche de ses cheveux, et qu'il lui avait vu faire aux joutes de Vincennes, comme s’il l'aidait à dire des choses bien trop dures, un peu comme lui lorsqu’il jouait avec l’anneau ou la médaille de Dance.

Un silence lorsqu'elle évoqua la lettre de sa mère trouvée au fond d'un coffre.


On ne vous l’a pas donné avant parce qu’il n’y a qu’aujourd’hui que vous pouvez la comprendre et la ressentir, telle que que vous l’a écrite votre mère. Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des évidences.
Elle attendait à l'abri dans ce coffre, le jour où vous sauriez la trouver.


Il laissa un sourire éclairer un peu son visage, sans lâcher la blondinette du regard alors qu'elle se tournait à nouveau vers lui.

Pourquoi suis je ici avec vous à faire des richochets ? comme un gosse insouciant malgré mes presque vingt et un printemps, alors qu’il y a presque une année celle pour qui j’aurais pu mourir me disait je t’aime dans un dernier souffle... sa voix se fait plus douce lorsqu’il baisse les yeux, murmurant comme dans un souffleétudies pour moi, pour nous…. souris comme j’aurais aimé te voir sourire, aimes comme j’aurais aimé pouvoir t’aimerprunelles grises qu'il lève à nouveau vers ellece sont les mots qu'elle m'a écrit avant que la vie ne quitte son corps à jamais, me laissant dans une douleur qui je pensais me serait fatale tant mon cœur a volé en éclats.
Ces mots sont écris sur un parchemin qui ne me quitte pas, mais je les connais par cœur… et ils guident mes pas, mes choix, mes doutes.


Un léger sourire

comme vous je suis sorti changé de cette épreuve, ni tout à fait le même mais pourtant ni tout à fait différent. Sans doute un peu plus sage pour les uns, peu moins pour les autres… tout est affaire de point de vue. Mais ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui cette épreuve m'a rendu plus fort et m'a fait prendre conscience de ce qui m'entoure, m'a fait prendre conscience de ce qui est important et ce qui ne l'est pas.
Elle repose là bas en Béarn, non loin d'un petit bois, mais où que je sois elle est là quand je l'appelle et que j'ai besoin de lui parler.


Il laissa son regard se diriger vers l'eau comme cette eau je continue mon chemin, je bouscule des cailloux, parfois je les aide à se mettre à l'abri, parfois j'accepte leur aide et parfois mon tulmulte se fait onde calme.

La vie est faite d'erreurs et d'épreuves, et ce sont elles qui nous font avancer. Je vous dirai sans doute d'autres choses une autre fois.


Il leva les yeux au nuage qui venait un peu assombrir et voiler les rayons du soleil remarquant qu'Aliénor frissonnait et posa sa main sur son épaule.

voulez vous que nous rentrions ?

Un regard vers leurs montures dont la brise agitait doucement leur crinière avant de se diriger vers Altaïr et le détacher, tournant son visage vers la jeune femme.

mmm… préférez vous chevaucher tranquillement pour le retour… ou faire à nouveau la course ?
et promis, je ne tricherai pas cette fois.


Petit sourire taquin en l'observant. Il y avait sans doute bien des choses que les deux jeunes gens ne se disaient pas, des choses enfouies au fond d'eux qui ressortaient doucement à mesure que leur amitié et leur complicité se faisaient plus fortes. Sans la quitter des yeux, il mit un pied à l'étrier et se hissa en selle.
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Alienor_vastel
[Dans la forêt, un petit coin de tranquilité]

"C'est un regard de soie qui se passe de mots
Quand le silence est roi, le reste est de trop
On retrouve le goût des paradis perdus
Tout ce qu'on ne croyait plus"
I. Boulay - "Ton histoire"



Donnant donnant, petit jeu du "tu me dis, je te dis" ? Non, c'était plutôt confidences pour confidences, et cette impression de se comprendre, d'avoir vécu des évènements similaires quoique différents, d'en avoir tiré les mêmes enseignements, d'attendre et d'espérer la même chose, vivre malgré l'adversité. Ou à cause d'elle peut-être.
Ils étaient jeunes encore, et pourtant avaient traversé plus d'épreuves que nombre d'autres n'en recontreraient jamais dans toute leur vie. Et ça les rapprochait, sans nul doute, tout du moins était-ce l'une des raisons qui faisaient que la petite blonde recherchait et appréciait la compagnie du jeune homme.

Debout face à lui, auprès de ce cours d'eau tapi au milieu de la forêt troyenne, Aliénor l'écoutait parler, ses pervenches fixées sur son visage. Léger sourire empreint de gravité et hochement de la tête lorsqu'il fit état des mots couchés sur une dernière lettre, de ceux que l'on garde précieusement en mémoire, et qui d'une certaine façon dirigent nos pas. Ô combien elle pouvait savoir que parfois les mots sont plus que des mots, qu'ils sont comme des guides pour nos actions, nos choix. Après tout, ne venait-elle pas de lui dire la même chose ?

Il posa sa main sur l'épaule de la blondinette en réponse à son frisson, geste protecteur et prévenant en même temps qu'il lui proposait de rentrer. Elle acquiesça d'un signe de la tête.


Rentrons, oui Et sourire qui se fait malicieux à la suite de sa proposition, alors que ses pervenches balaient la forêt Hm... une nouvelle course ne serait pas sans me déplaire, mais partant d'ici je serais quasiment assurée de gagner, puisque je connais les yeux fermés le chemin qui permet de retrouver la route de Troyes. La forêt est épaisse, et je m'en voudrais si vous vous perdiez !

Elle le rejoignit auprès de leurs montures et détacha les rênes d'Etoile, caressant doucement au passage la marque blanche entre les yeux de la frisone. Pied à l'étrier, mouvement vif du corps, elle s'installa sur sa selle et regarda souriante le cavalier à ses côtés. Le nuage s'était éloigné, le soleil avait retrouvé sa clarté, les inondant à nouveau de sa lumière. Un rayon traversa les feuilles de l'arbre sous lequel ils se tenaient, et se posant sur Aimelin, fit briller un éclat sous son visage. La petite blonde y porta son regard, attirée par le scintillement, reconnaissant dans l'échancrure de la chemise du jeune homme la chaîne à son cou.

Comme un réflexe, un souvenir en appelant un autre, elle porta machinalement sa main sur le médaillon posé au creux de sa poitrine et qui ne la quittait jamais, rose et chardon entrelacés. Regard vers le ruisseau, se remémorant la fois où elle avait songé à s'y débarrasser du bijou. Combien elle était heureuse aujourd'hui de ne pas avoir cédé à cette facilité, de sentir toujours contre son coeur ce rappel de qui elle était, de ce qu'elle était. Il était comme l'impulsion donnée au galet pour qu'il ricoche de bond en bond pour atteindre l'autre rive. Et cette autre rive, elle y reposait aujourd'hui. Le ruisseau déborderait-il à nouveau de son lit, elle ne le savait, et finalement ne voulait pas le savoir. "Carpe diem quam minimum credula postero"
(*) Ne pas se poser la question de savoir ce que demain réserve, ne savourer que l'instant présent...

Sa main continua son mouvement en direction de ses cheveux et saisit les trois brins de muguet qu'il lui avait cueillis, pour les glisser dans son corsage, décolleté agrémenté des clochettes des fleurs dont elle pouvait ainsi sentir le doux parfum. Puis elle défit son chignon improvisé, ses cheveux blonds retombant en cascade dans son dos, avant de reprendre les rênes, et que l'adolescente ne donne un léger coup de talons dans les flancs d'Etoile, souriante.


Allons-y !

Tandis qu'ils chevauchaient sous les arbres, ce qu'il lui dit à propos de la lettre de sa mère la fit réfléchir un instant. Sa mère se doutait-elle, lorsqu'elle l'avait écrite, que sa fille reviendrait un jour à Compiègne, dans la maison de ses parents ? Etait-ce pour cela que sa lettre s'y trouvait ? C'était possible, oui, après tout, elle ne devait la trouver que lorsqu'elle serait en mesure de comprendre, il avait sans doute raison.

Elle aimait parler avec lui, échanger et s'ouvrir, lui dévoiler certaines fêlures enfouies au plus profond d'elle-même, qui remontaient doucement à la surface, et qui se refermaient lentement, lui permettant de trouver enfin une certaine forme de paix intérieure. Ses paroles étaient comme autant de réponses à certaines questions qu'elle pouvait se poser, comme autant d'échos à ses propres pensées.

Tant de choses avaient été exprimées ce jour, dans les mots, mais aussi et surtout les silences et les regards, sans toutefois que tout ne soit dit. "Le silence est parfois plus éloquent que les mots"
(**) Dans le grand livre à peine entamé de leur amitié, de leur relation qui commençait, de nombreuses pages restaient encore à écrire, du moins l'espérait-elle, emplies de ces discussions, de ces promenades, de ces taquineries qu'ils partageaient. Et de ces confidences qu'ils commençaient à se faire, en gardant d'autres pour plus tard.

D’ailleurs... Alors que les portes de Troyes apparaissaient à leur vue, elle tourna son visage vers Aimelin


Je dois m'absenter prochainement quelques jours de Troyes, aller à Reims... Quelques emplettes à faire, des amis à voir... Voudriez-vous m'y accompagner ?

Pervenches interrogatives plongées dans les mirettes grises, espérant qu'il accepte.



(*)Horace, encore : "Cueille le jour sans te préoccuper du lendemain"
(**)Thomas Carlyle

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Carpe diem, quam minimum credula postero
Aimelin
[Dans la forêt, aux environs du 10 avril]


"On m'avait dit que tout s'efface
Heureusement que le temps passe
J'aurai appris qu'il faut longtemps
Mais le temps passe, heureusement, heureusement"
(Cabrel - je pense encore à toi)



Il n'avait pas pensé à ça, que le chemin du retour risquait d'être plus long s'il se retrouvait seul. Oh pas qu'il ne soit pas débrouillard mais ne connaissant pas les lieux, il mettrait surement un peu plus de temps qu'elle pour arriver aux portes de la ville.

Un sourire malicieux en réponse au sien tandis qu'il la regardait monter en selle. La main qu'elle porta à ce médaillon qui avait attiré son regard à ces fameuses joutes de Vincennes, fit dévier son regard vers lui, un instant pensif tandis que doucement elle posait le sien sur le ruisseau. Ill aurait bien donné deux sous pour ses pensées à ce moment là, si elle n'avait pas eu cet air si préoccupé. Main gracieuse qui prit les brins de muguet de ses cheveux pour les poser sur un décolleté qu'il évita du regard pour remonter sur les cheveux qu'elle détachait et qui ravirent son regard. Cascade blonde qui ornait joliment le minoi déjà bien agréable à regarder.

Il fallut quelques secondes à Aimelin pour se rendre compte qu'elle avait déjà pris quelques distances et il sorti de ses rêveries dare dare pour intimer à Altaïr conseil de la rejoindre au trot, avant de se poser nonchalemment à ses côtés, souriant en regardant le chemin qui s'ouvrait devant eux, protégé par une arche de verdure que formaient les arbres qui semblaient se pencher sur eux afin de les protéger d'un quelconque danger, où peut être tout simplement du soleil.
Il leva les yeux, cherchant la lumière jaune encore visible aux travers des branchages, rassuré par les quelques poussières qu'elle faisait encore danser dans la pale lumière qui descendait peu à peu.

Il jetait de temps à autre un regard vers la cavalière à ses côtés pensant qu'il ne serait pas assez riche pour acheter toutes les pensées qui semblaient s'être nichées dans sa tête et il sourit. Il ne pouvait s'empêcher de penser à ce galet parti se poser sur l'autre rive comme pour narguer la rivière. Les paroles qu'il lui avait dites tournaient encore dans sa tête… "comme cette eau je continue mon chemin, je bouscule des cailloux, parfois je les aide à se mettre à l'abri, parfois j'accepte leur aide et parfois mon tulmulte se fait onde calme. …
La vie est faite d'erreurs et d'épreuves, et ce sont elles qui nous font avancer. Je vous dirai sans doute d'autres choses une autre fois."

Des choses à dire, des choses à taire, d'autres à faire et à ne pas faire, il en avait une mutlitude qui occupaient ses mots et ses silences. Bon nombre avaient été dites au bord de ce ruisseau, bon nombre avait été tûes.. mais comme ces galets qui défiaient le courant, il avançait, et il savait qu'avec Aliénor, bon nombre de mots et de silences seraient encore au rendez vous, et ce pour leur plus grand plaisir.

Mirettes grises qui se tournèrent vers la blondinette.


vous accompagner à Reims ? ce sera avec grand plaisir si Dame Lylla ne voit pas de problème à ce que je quitte la défense de Troyes.

Sourire qui conclua sa réponse, tandis qu'il reportait son regard au devant d'eux. Une ballade à la capitale voila qui lui ferait grand bien et puis peut être plus tard pourraient ils aller vers Sainte. Il y avait des lieux qu'il avait envie de revoir, besoin de fouler de ses pieds. Le moulin… était il à l'abandon depuis qu'il en avait gardé la clé et s'y était posé quelques nuits avec Quasi cette fin d'année 56. Et la maison de Shandra et la forge qu'elle lui avait donnée cet été 55 apres la disparition de Jack, et qu'il avait laissé en partant avec elle en Béarn l'été suivant. Shan, tous ces souvenirs qui revenaient d'un coup rejaillir dans sa tête comme le torrent qui affluait et vrombissait effaçant les voix autour d'eux.

Il était étonnant qu'apres ces années passées loin de ces terres, il y revenait de plus en plus apaisé, avec ce besoin de retourner ne serait ce que quelques moments sur les lieux de son passé. Peut être un jour, pourrait il retourner vers ce petit cimetière à l'orée d'un bois béarnais, avec le cœur aussi serein.



"J'aurais dû me méfier des vents qui tourbillonnent
De ces pierres qui taillent cachées sous l'eau qui dort
De ces bouts de ruisseaux qui deviennent des ports

Je pense encore à toi."

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