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[RP] Domaine de Terrides : un solstice ducal.

Mimi83720
Un regard de la baronne de Luzech avait suffit pour redonner instantanément vie à la restreinte mais fière chevauchée.

Sans un mot, sans même se retourner, yeux vifs et pétillants, la brune avait lancé sa monture au galop, n'ayant qu'une brève pensée pour le rouquin qui l'espérait-elle, arriverait à suivre cette allure relevée...
Ivre de vitesse, légère, débarrassée de toutes pensées, Mimi regretta bien vite que ne s'achève leur course effrénée, même si celle ci le fut dans un bel ensemble qui au moins ferait honneur à la mesnie.

Quelques mèches ailes de corbeaux s'étaient échappées de sa coiffure, bien trop compliquée pour qu'elle ne s'y hasarde tout les jours avec la même application que pour cette occasion particulière. Et tandis qu'elle tentait de les réordonner tout en prenant sagement place un pas derrière Isambre, Gwenole lui annonçait le Duc d'une voix claironnante.

Las, alors que tout s’annonçait sous les meilleurs hospices, contrastant avec leur arrivée presque triomphante, la disparition du semi manchot était au même instant révélée!

Sans perdre contenance et après les salutations d'usage, c'est d'un ton presque joyeux que sa dame demanda volontaires pour une battue ducale.
Et sur ces entrefaites, alors que le maître des lieux les rejoignait dans la cour, ce fut au tour du garde patibulaire breton de la forteresse de Blanquefort de faire arrivée remarquée avec le fugueur que l'on espérait plus retrouver si aisément...
La jeune femme esquissa un sourire avant de baisser son regard azur, craignant qu'un fou rire fort peu convenable ne la secoue, aussi bien dû au soulagement qu'à la cocasserie de la situation.

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Le chagrin est une carpe. Le bonheur une anguille. (Jean-louis Aubert)
Sancte, incarné par Gnia



Oh tiens, Mimi, vous aussi vous êtes là. Je vous remercie chaleureusement d'avoir eu l'amabilité de vous être déplacée, vous aussi. Et je constate que Sa Grâce arrive à point nommé également.

On n'était pas sorti de l'auberge ... Il laissa cependant la maîtresse des lieux prendre la suite, se contentant de jeter un coup d'oeil quelque peu gêné au vieux débris que l'on disait légèrement dérangé du bulbe depuis quelques temps maintenant, si l'on se fiait aux -nombreux- bruits qui couraient en Guyenne.
Mimi83720
Sans se départir du sourire qui étirait toujours ses lèvres, la brune inclina gracieusement la tête à l'intention de Sancte.

C'est moi qui ai l'heur de vous revoir et de bénéficier de votre si bienveillante hospitalité.

Point n'était besoin d'utiliser entre eux de simagrées, mais la chaleur et la sincérité de sa réponse suffirent sans doute à démentir le ton un peu trop policé qu'elle venait d'employer.
Reportant son regard sur l'objet de l'attention du Montalbanais, ou plutôt sur celui qui, devait-on l'avouer, n'avait point d'autre grâce en l'instant que son titre, la bavarde referma la bouche, appréhendant légèrement la suite... des réjouissances.

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Le chagrin est une carpe. Le bonheur une anguille. (Jean-louis Aubert)
Garzimlebo
Les jours s’étaient succédés, les semaines avaient défilées. Depuis plus d’un mois maintenant, les ducs de Blanquefort et barons de Luzech profitaient, abusaient ?, de l’hospitalité de Terrides. La plupart des gens de la mesnie étaient repartis, qui à sa cadurcienne cité, qui sur les routes pour quelque affaire de commerce, et ne restaient à Terrides que le couple ducal. De couple, ils n’avaient plus que le nom cependant, l’état du semi-manchot n’allant guère vers le mieux. Ce voyage, le premier depuis son retrait des affaires publiques en janvier, ne lui avait peut-être pas fait le bien escompté par la duchesse… « Faisons-lui prendre l’air ! Il a toujours aimé bouger, voyager, une petite virée guyennoise lui fera sans doute du bien… » avait-elle avancée en ce début du mois de juin. Las… Jamais en six mois, le duc n’était resté si longtemps absent de son propre être. Il avait fallu attendre près de 10 jours avant de voir Garzim s’exprimer autrement que par des bulles et agir avec raison. Quoique sur ce dernier point, tout le monde n’était pas du même avis puisque la première chose que le duc avait trouvé moyen de faire s’apparentait ni-plus ni-moins qu’à une fugue !* De quoi faire jaser la valetaille de Terrides et semer la confusion dans les esprits de leurs hôtes comme de son épouse, quant aux dernières bribes de sagacité intermittente du semi-manchot.

Sophie de Terrides et Iohannes Sancte étaient absents durant cet épisode, partis quérir l’appui de l’allié poitevin voisin pour l’armée que commandait désormais le Conseiller ducal. A leur retour, ils avaient retrouvé un Garzim hébété, moins reconnaissable encore que ce qu’ils en avaient vu avant leur voyage armé. Quelques temps après, la duchesse avait annoncé son intention d’aller inspecter les terres de sa baronnie de Luzech, près de Cahors. Si bien que l’on ne savait que faire, en Terrides, de ce fol aux réactions imprévisibles qui leur était confié. Il avait semblé plus sage de l’enfermer dans une confortable chambre évidée autant que possible d’objets coupants ou autres dangerosités, pour le bien du semi-manchot comme pour celui de ceux qui venaient à s’aventurer icelieu. Les larges fenêtres dont le manoir tirait en partie sa fierté avaient dues être barrées de ferronneries dans cette pièce afin d’éviter quelque réédition de l’épisode nocturne et la garde était en permanence montée sous ces fenêtres et devant la porte. Voilà que cet invité coûtait bien cher à ses hôtes ! La maison Hyrglas-Blanquefort aurait dette à rembourser, de quelque façon que ce soit.

Un jour comme un autre, dans la chaude grisaille d’une matinée marquée par les pluies estivales, quelque chose d’extra ordinaire allait se produire. Le duc observait, le regard vide et le visage plat, les braises du feu que l’on maintenait en permanence allumé dans la cheminé de la chambre malgré les chaleurs saisonnières depuis que l’on avait cru déceler un effet apaisant de la chatoyante danse des flammes sur son esprit tourmenté. Bientôt, à n’en point douter, un valet viendrait attiser les braises et y placer quelque bonne bûche pour entretenir la seule animation dont disposait, et qu’acceptait, le duc.
C’est précisément à l’instant où ledit valet pénétrait dans la pièce, alors que des brumes de sa propre perdition le duc remarquait que les zolies flammèches ne dansaient plus beaucoup depuis un moment, que la chose se passa. Qui saurait dire ce qu’il advînt dans ces enchevêtrement de pensées, sensées ou non, dont se composait l’esprit du fol le plus titré de Guyenne ? D’une façon ou d’une autre, par un enchainement répondant à une logique d’un autre monde, soudain, l’étincelle fut. Et le chaos suivît presque immédiatement.

Des barreaux aux fenêtres, pour la première fois depuis des mois aucun visage familier présent pour l’accueillir dans son retour parmi les vivants, un type à la mine patibulaire en train de raviver un feu responsable de la chaleur insupportable qui régnait dans cette pièce où l’on comptait visiblement le garder prisonnier et le faire cuire à petit feu… Que se passait-il donc ici ? Et qu’avait-on fait de sa femme ?! En un rien de temps, le valet était au sol, sans connaissance mais avec une belle bosse à l’arrière du crâne, le duc courait dans les couloirs et hurlait :


ISAAAAAMMMMBRREEEEEEE !!

* cf le RP «[RP] Fugue nocturne, ou l'encapuchonné sauvage... »
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Asophie
Un hurlement...

Il y en avait eu quelques uns depuis qu'ils étaient rentrés de leur voyage, déchirant la quiétude du jour ou de la nuit, brutalement, au gré des cauchemars et visions du Duc.
Dans son laboratoire, l'apprentie negrida avait essayé plusieurs formules, mélangeant diverses plantes et substances pour parvenir à mettre au point une liqueur salvatrice. Mais rien n'y faisait. Pavot, jusquiame, belladone s'étaient ajoutée à la traditionnelle camomille et à la douce valériane... Les dosages avaient beau être rééquilibrés en suivant les consignes extraites du Grand Albert décortiqué et traduit par le châtelain de Najac à sa demande : rien n'y faisait. Sophie finissait par se dire qu'elle était bien orgueilleuse, elle, tout juste élève médicastre, à peine sage-femme, apprentie de l'œuvre au noir, à prétendre guérir celui que nul avant elle n'avait réussi à guérir... Mais elle continuerait. Inlassablement. Et peut-être, si elle y parvenait, pourrait-elle vaincre les cauchemars d'Agnès...
La dernière de ses décoctions au parfum douceâtre finissait de filtrer. Elle en récoltait la tiède liqueur dans un petit creuset de terre cuite émaillé de volutes émeraude lorsque le cri déchira le silence du château et lui fit lâcher le récipient, répandant dans un juron colérique la préparation. Sans prendre le temps d'essuyer autre chose que ses mains, Sophie se précipita hors de son laboratoire.
Traversant comme une flèche de vif-argent les couloirs de la demeure, elle atteint l'escalier en colimaçon qui la menait au premier étage et se retrouva nez-à-nez avec un Duc de Blanquefort visiblement d'une humeur fort peu commode...


"Garzim.... Calmez-vous, tout va bien...."

Est-ce qu'il la reconnaissait? Est-ce qu'il l'entendait même...? Derrière elle, l'escalier bien trop proche. Devant, un guerrier fou qui, bien que diminué, pouvait d'une main la neutraliser...
Et, l'espace d'une seconde, elle eut peur de celui qui était son ami, son héros, son protecteur...

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