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[rp] Un corbeau sur le toit de l'Alabrena

Gnia
Evidemment.

L'on avait beau prévenir de l'arrivée imminente d'un cataclysme, lorsque la tempête était sur vous, étrangement on était toujours surpris. Et en cet instant Agnès ressentait tout à fait ce que Cassandre avait pu ressentir alors qu'elle criait au loup et qu'on l'avait ignorée.
Sauf qu'à présent la tempête se muait en tornade et qu'il convenait d'apaiser le courroux du Balbuzard, à défaut du courroux divin.

Le Blanc Combaz était déjà sur le pied de guerre, rassemblant ses écorcheurs, brassant de l'air pour se donner de l'élan. Agnès passa deux mains lasses sur ses yeux et les laissa glisser lentement sur ses joues. Le Duc ruait, menaçait, tentait en somme de trouver dans l'action une façon de combattre une sentence irrévocable. Alors, sur le ton de la conversation et au milieu des vociférations, sans élever un instant la voix, elle laissa tomber un brut, nu, dans le plus simple appareil, dans toute la splendeur émouvante de la simplicité, un...


Je suis enceinte.

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2...
3...
4...


- Quoi ? C'est vrai ? Mais c'est merv...

- Nan ! C'est pas vrai mais au moins, maintenant, vous m'écoutez.


Et de poser une main délicate sur son bras, l'amener à se rasseoir, à l'entendre. Et pour s'assurer qu'il ne tentera plus de se faire un manteau en peau de curé dans l'immédiat, elle a vite fait de débusquer une carafe de vin qui trône systématiquement dans toute pièce de l'Alabreana où Agnès est susceptible de passer plus de dix minutes d'affilée et de lui en servir une vaste coupe qu'elle lui tend.


Buvez.
Tout.
Et bouclez-la pendant que je vous cause.


Un profond soupir, une autre coupe servie, le tanin de la gorgée qu'elle boit qui délie enfin sa gorge nouée, et...
Le déluge.
Pas de larmes non.
Une averse de mots.
De maux.
De gros grêlons qui ruinent les cultures semées avec tant d'ardeur.


Votre fils ne sera pas reconnu car nous ne nous marierons pas.
Du moins pas selon le rite aristotélicien romain.
Il n'héritera pas.
Ni de vous.
Ni de moi.
Mes filles n'hériteront pas.
Je n'aurai plus jamais de fief et ceux que j'ai ne me sont plus d'aucune utilité.
J'ai d'ors et déjà écrit à mes suzerains pour rendre Herlies.
Et à mes vassaux pour qu'ils puissent rendre leurs fiefs.
Et au Roy d'Armes pour lui faire savoir que s'il désirait ma démission, il l'avait.
Le Chancelier de France fera ce qu'il voudra.


Un regard froid, sombre, d'une intensité telle qu'il dérange.

Je crois que je vais suffisamment payer, ne trouvez-vous pas ?
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Eusaias
Surprise ! Colère ! Grande colère ! Ô joie elle est enc.. Ah non ! Colère à nouveau ! Voilà ce qui se tramait dans les entrailles du Balbuzard. Tout un pant de sa vie s’écroulait suite à l’annonce, foutue église. Le grincement des dents fut tu par un gobelet de vin alors que d’une oreille attentive il écoutait Agnès. L’Eglise allait elle contrer ses plans ? « Certainement pas ! » et ce fut sur cette réponse qu’un rictus sadique germa sur le visage du Bourguignon.

Agnès, ça vous pendait au nez et c’est bien fait. Que cela vous serve de leçon à présent.

Il posa son verre sur la table et l’écarta jusqu’à un bord à l’aide du dos de sa main.

Ecoutez-moi maintenant bécasse, rien n’est perdu et surtout pas mon vœux le plus chère, vous m’avez bien compris. Puis il osa : Désormais on va le faire à ma façon, la votre est un catastrophe et si on vous écoutait on ferait couler du sang sans arrêt. S’en est fini de vous montées de colère et de votre façon de toute faire dans la précipitation, l’affrontement de face et toue le reste. Vous êtes trop belliqueuse, vous foncez tête baissée sans réfléchir, alors que comme moi il faut réfléchir, calmement et fraper BAAAAM la main claqua la table d'un coup sec quand ils ne s’y attendront pas. Il avait inversé les rôles, un peu, beaucoup, mais jamais il n’aurait accepté reconnaitre ses tords et encore moins d’accepter de changer de manière, il avait donc inversé les rôles.

Agnès, ce texte est écrit par un homme et si Dieu est infaillible, l’homme ne l’est pas ! Nous allons le prouver.
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Gnia
[Oups ! I did it again...]


Agnès avait acquis la souplesse du serpent, l'insaisissabilité de l'anguille, la dualité de... d'un truc au moins double.
Bref.
Elle avait ployé l'échine, fait le dos rond, baissé les yeux humblement - si, si, elle pouvait y arriver lorsqu'elle faisait un (gros) effort - fait semblant de donner raison à son presque ex-époux.
Après tout, il fallait bien laisser aux hommes l'idée qu'ils menaient la barque, et même parfois leur laisser mener, surtout si l'on fatiguait à ramer seule à contre-courant.

Toutefois.


Toutefois...

Une ou deux aubes plus tard après l'annonce de la fin des belles perspectives d'avenir du futur couple, à l'heure où l'on finit de fabriquer des mioches, de cuver, et/ou d'essuyer le couteau sanglant sur le pourpoint du bourgeois qu'on a embusqué au détour d'une venelle, la Saint Just, elle, se faufilait incognito dans sa propre baraque, rasant les murs, pieds nus et mules délicates à la main. Le front barré d'un pli soucieux mais un sourire étrange soulevant la commissure de ses lèvres.
Devant les portes de ses appartements, elle poussa un petit soupir satisfait, contente de sa discrétion.

La poignée de la porte de ses appartements est lentement tournée, la porte de même sur ses gonds. La flamme vacillante d'un calel qui brûle sur un coffre l'accueille. Brave Georges qui pense à tout.
Un pas, et la cape légère qui la protège de la fraîcheur de la nuit tombe au sol.
Un deuxième, et c'est les mules qui la rejoignent.
Et de trois, quelques petits peignes d'argents qui cliquètent sur le bois d'un buffet.
Et quatre... Bientôt un lit qui recevra le corps rompu d'une nuit trop courte et mouvementée et un bliaud qui passe par dessus tête.
Ce qui nous mène à cinq...

Ciel, mon presqu'époux !

Là, assis sur le lit, les bras croisés, avec la trogne mauvaise qui n'augure rien de bon.
Et toute l'étendue de la mauvaise foi artésienne qui entre alors en action.


Ah, ben vous voilà enfin ! Je vous ai cherché partout !

Ben quoi ?
Parait que la chance sourit aux audacieux...

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Eusaias
Le pardon est une chose très importante, je vais vous donner un exemple pour que vous compreniez.

Le regard du Balbuzard se porta sur Niria et Parfait que le Balbuzard avait décidé d’éduquer. Hélas les deux enfants n’étaient pas trop réceptifs et si Parfait ne regardait pas son père, préférant le cheval de bois qui était dans sa main. Niria, quant à elle ne regardait que le nez aquilin du balbuzard avec un petit air qui trahissait une inquiétude. Mais ceci n’ébranla point le Bourguignon, qui assis tout comme les enfants, sur la tapis du petit salon continua son explication.

Donc le pardon est une chose à ne pas prendre à la légère car il y a dans cela, comme dans toute chose, deux mesures. Si par exemple vous veniez à blesser quelqu’un, il devra vous pardonner, c’est obligatoire. D’ailleurs si un jour cela arrivait et que la personne ne voudrait pas vous pardonner, vous me le dites ! Je ferais venir deux lances d’écorcheurs morvandiaux dans sa demeure et croyez moi une fois que ses femelles auront été forcées sous ses yeux et qu’on lui aura prélevé quelques dents, doigts et orteils avant de foutre le feu à la maison, il implorera à son tour votre pardon.

Visiblement le cheval avait toujours plus d’importance aux yeux du garçon et le regard de Niria montrait toujours une peur. Impassible le Balbuzard continua.

Si quelqu’un venait à vous faire du tort, il devra vous présenter ses excuses, excuses que vous devrez accepter, mais là est la divergence, qu'après lui avoir fait subir le double de ce qu’il vous a fait. Vous voyez le pardon c’est facile mais il y a quelques subtilités. Par exemple si c’est un sale pécore que vous avez blessé, nul besoin de vous excuser, je dirais même que c’est à lui de s’excuser de vous avoir poussés à le battre. Enfin bon…. Je pourrais parler à deux cailloux j’aurai autant d’attention j’ai l’impression. Nourrice portez les au lit !

Et au balbuzard de se lever laissant la nourrice œuvrer. Il prit direction la salle à manger et piocha sur la table un bout de viande qu’il dévora avec appétit. L’attente d’Agnès commençait à le peser et son estomac criait famine. Une seconde pièce fut engloutie avant qu’il interroge l’une des servantes.

Vous avez des enfants vous ? Je les ai vus dans nos champs.
Oui votre Grâce.
Ils me semblent bien frêles vous les nourrissez mère indigne que vous êtes ?
Autant que je peux votre Grâce ce n’est pas toujours facile…
Prenez donc les vieux pains en cuisine qu’ils mangent à leur faim. Manquerait plus qu’ils crèvent aux champs ! Déjà que c’est compliqué de trouver du bouseux qui sait travailler… alors s’ils meurent de faim nous serions dans de beaux draps.
Merci votre grâce.
Ah et donnez le reste des viandes au maitre du chenil, les chiens doivent avoir faim aussi ces braves bêtes.


Et de jeter une pièce de viande à son dogue de bordeaux, venu de bourgogne, qui répondait au doux nom de Butor. Maitre et chien rejoignirent la chambre afin d’attendre Agnès. Les mains dans le dos, le visage ferme face à la porte il exprimait ainsi son mécontentement.

Puis ce fut l’attente…
….
Le dos se relâcha un peu.
Toujours rien…
Puis les mains se quittèrent dans le dos afin que les bras puissent se croiser sur sa poitrine.

Des fourmis commençaient à parcourir ses jambes

Bordel !

Et le c*l du balbuzard rejoignit la couche, désormais son visage était furieux. Ce fut peu de temps après qu’Agnès fit, à pas de velours, son apparition. La surprise sur son visage, puis la mauvaise foi typiquement féminine :

Ah, ben vous voilà enfin ! Je vous ai cherché partout !

Et commencer par notre demeure ne vous à pas effleuré l’esprit ? Vous vous foutez de ma gueule Agnès ? Qu’êtes vous allez faire madame ma femme ! Une messe noire avec vos copains durant laquelle vous avez dépecé un enfant avec vos dents ? Ou plutôt trainer les bourdiaux afin de trouver compagnie pour vous faire lever la cuisse à tour de bras ? Je veux ! J’exige et j’ordonne excuses et explications !

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Gnia
Une grimace furtive tordit le visage de l'Artésienne. Visiblement, les choses allaient s'avérer un poil plus difficiles que prévu. Sans compter la fatigue et les relents de malt qui engonçaient son cerveau dans une gangue cotonneuse. Et l'effet kiss cool de la petite mort aussi, mais bon, ça on allait pas s'étendre dessus.
Lasse. Voilà ce qu'elle était. Et de fait, moins portée à tenir tête, à vouloir batailler. Tout ce qui lui importait à présent était une vaste et moelleuse étreinte avec l'oreiller.

Ben heu... En fait non... J'ai pas pensé à vous chercher à la maison. Puis, vous m'avez vu tantôt, le viski c'est raide, ça aide pas à bien réfléchir et encore moins à y voir clair.
En fait, j'ai juste au moins fini une autre bouteille et j'crois que j'ai discuté levée d'impôt supplémentaire pour se payer des bureaux plus confortables pour y dormir avec le Commissaire au Commerce et...
Hop, c'était déjà paître jaquet...


Nul.
Presque vrai mais si peu convaincant.
Un petit soupir, une moue boudeuse accompagnée d'un regard contrit, et la Saint Just, en chemise, viens s'asseoir sur la couche à côté de son inquisiteur.


Promis j'me fous pas d'vot'gueule.
Et puis criez pas, siouplé... J'suis juste ronde comme une queue de pelle...Et quand vous criez, ça résonne dans ma tête...


Et de poser sa main sur un bras, la tête sur une épaule.

Venez on dort maintenant, vous m'engueulerez demain.

Et sans attendre de réponse, la voilà qui crapahute sur le paddock avant de se laisser retomber comme une souche avec un véritable soupir d'aise qui ressemblait à s'y méprendre à celui d'une jouissance pure.
Et la voix étouffée dans l'oreiller qui ajoute


Arrêtez de bouder maintenant et prenez moi dans vos bras.
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Eusaias
Du Whisky ? Vous vous foutez vraiment de ma gueule ! Le Bourgogne est interdit mais on fait venir des alcools anglais ! Traitresse ! Honte sur Montauban et son décret stupide ! P*tain préférez les minables Anglais au grands Bourguignons ! Et avec le Commissaire au commerce en plus !

A l’attention d’Agnès qui cherchait visiblement sa position pour dormir.

P*tain !

Comme ça, c’était dit. Puis le balbuzard se leva et ouvrit une porte à la volée afin de beugler tel un enragé :

Qu’on prépare un baquet d’eau ! Pas la peine de la faire chauffer, froid c’est très bien pour déssaouler une ivrogne de comtesse adultère et EXCOMMUNIEE !

Il rejoignit la comtesse sur la couche et saisissant sa chevelure à pleine main il lui tira la tête vers l’arrière. Sa bouche se plaça contre l’oreille offerte d’Agnès afin d’y déverser sa bile.

Quant à vous, désormais, vous ne sortirez plus d’ici sans au moins une escorte de digoinais avec vous et ceci pour tout et en tout temps. Et si jamais, par malheur vous préfériez à nouveau la compagnie d’alcool anglais plutôt que la mienne, les morvandiaux auront ordre de vous ramener de gré ou de force au bercail. Je veux bien être gentil, je veux bien être patient, je veux bien sacrifier plein de chose pour vous, je veux bien acceptez que vous leviez la jambe de temps à autre pour d’autre que moi, car je ferai sans doute de même. Mais mon honneur, ma fierté, j ’y tiens et si vous crachez dessus, je vous tue. J’espère avoir été clair Agnès de Saint Just.
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Gnia
Irlandais, le whiskey.

Elle s'était retenue d'ajouter une précision parfaitement inutile à la diatribe de son bourguignon de futur époux.
En fait les seuls mots qui sortirent de sa gorge lorsque l'action concomitante des hurlements du Balbuzard et de son épaisse chevelure tirée en arrière d'une poigne brutale furent de misérables petits gémissements.
Et quelques larmes de douleur qui perlaient au coin de ses yeux.

De fait, elle se contenta de tenter de hocher la tête aux paroles du Duc, dans l'infime mesure de la latitude que lui laissait sa nuque cassée et son cou tiré vers l'arrière à l'extrême.

Alors, attendant que l'orage passe, espérant que n'opposer aucune résistance ne l'apaiserai que plus vite, elle conserva ses paupières baissées, son corps tentant de lutter contre l'instinct naturel de se rebiffer.

Et dans les tréfonds de l'esprit tordu et embrumé de la Comtesse une petite voix qui dominait le reste des émotions. Celle qui lui faisait justement remarquer que le gardien de sa cage dorée lui donnait permission justement de faire ce pour quoi il la punissait.
Pour peu qu'on soit discret, finalement.

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