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Info:
Un voyage en mer...

[RP] La mer est calme mais se méfier de l'eau qui dort

Anya_de_puycharic


La journée était belle, idéale pour une sortie en mer. Ce matin là, un tour sur les falaises de Honfleur afin de jauger le temps et s'assurer que la mer serait calme et praticable. Rien à l'horizon. Juste cette petite brise qui caressait le visage et ce petit goût d'embruns sur les lèvres.

Oui, la journée était idéale pour une balade, et pourquoi pas une partie de pêche.

Anya fila préparer les affaires, avec l'aide des domestiques. Il y aurait un peu de monde sur le bateau et comme ils partaient de bon matin et ne reviendraient qu'au crépuscule, il fallait prévoir de quoi sustenter quelques estomacs. Quelques caisses avec des fruits, du bon pain tout chaud, autres victuailles, du calva pour les grands, des sucettes pour les petits, de la joie et de la bonne humeur. Tout le nécessaire pour une journée inoubliable.

Le bateau était à quai, il n'attendait plus que ses passagers. La jeune Duchesse avait fait monter les caisses à bord. Des couvertures avaient été prévues, en cas de petite fraîcheur sur le soir. C'est qu'il faudrait couvrir les enfants et les adultes frileux.

Margot et Arnaut couraient ici et là, tout excités à l'idée d'aller à la pêche. Margot se demandait s'il y avait des Dragons des Mers. Bonne question. Cela serait l'occasion de vérifier cela.

Il commençait à faire chaud, bien qu'il soit encore tôt. Anya surveillait du coin de l'oeil ses deux enfants, le sourire aux lèvres.
Un Renard était notamment attendu ainsi qu'une Tempête, et d'autres qui voudraient se joindre à eux.

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Twa_corby


Il se souvint des moments fabuleux d'un soir, quand il allait chercher ses amis dans l'obscurité et qu'on entendait les rires et les cris sur un lit de murmures, là juste après son entrée en taverne.
Quand on se rappelait sa fantaisie et qu'on jouait à hisser les voiles dans les corsages comme les grands pirates.
Debout sur des tables à brailler avec une choppe au vent et sauter d'une chaise à l'autre comme pour défier la houle imaginaire et les relents d'une mer agressive.
Les filles avec des regards comme des jardins trop verts, versant leur soleil sur ses paroles qu'il offrait en jeux.
Corby ne fut jamais marin que dans ses soirées où tout semblait si facile...

Le renard arrive sur son destrier et il toise d'abord l'embarcation qui domine le quai.
Cette fois-ci, il ne s'agissait plus d'une pièce de théâtre mais bien d'un rafiot en vrai bois et en vrais grincements de planches qu'il entend en rythme, avec les cordages qui sifflent comme plusieurs, une mélodie indéfinissable que certains définiraient comme aventure et voyage.

Il aperçoit son amie de toujours accompagnée de deux petites silhouettes qui déambulaient joyeusement au grès des innocences à cœurs joyeux et heureux.
Il glisse de sa selle et pose pieds à terre.
Quelques pas, le harnais en main, comme pour baiser la terre de son talon et ainsi s'abreuver d'un contact qui est souvenir à chaque enjambée, et mémoire pour le temps d'un voyage.

Il sourit au destin, fixant l'horizon comme un défit et un autre sourire au vent, fidèle compagnon à jamais.
Si la mer s'arrêtait soudain et si les vagues se figeaient... Si l'infini tenait dans la main avancée vers la crête de sel, alors le silence qui assourdirait sa pensée, posée sur le dernier miroir d'écume.
Que ferait-il si le désir de ses ongles s'enfonçaient dans la chair bleue.
Que dirait-il à son âme pour que le ciel ne tombe.
Quel arbre faudrait-il retourner pour que leurs racines le garde...

La peur du large, voilà ce qu'il avait.
Le renard des grands chemins et solide gaillard que personne n'avait jamais réussi à détrousser, secouer ou même osé toucher d'un mot ou d'un geste..
Celui pour qui la bonne étoile avec comme définition un destin et une chance de diable...
Il se retrouvait pour la première fois confronté à sa première "vrai" peur...

Mais au delà de cette nouvelle expérience stagnait un sentiment...
Une sensation mal-à-l'aise que son instinct ne trompait pas.
Il ne se trompait jamais...
Ce voyage avait autre chose de particulier... Il ne savait pas encore et il en souriait... Affrontant et provoquant le temps.

Il approcha doucement du bateau, cheval à sa droite et fierté à sa gauche, ne laissant paraitre que des yeux brillants, éclaircis par l'air salin et un air malin.


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Akane


Elle avait eu un petit mot alors qu’elle terminait son mandat ducal de sa jeune sœur… Un petit mot l’invitant à se joindre à elle et à son neveu et sa nièce à une sortie en mer. Les deux femmes se comprenaient et ressentaient le besoin de se retrouver ensemble, mais surtout de décompresser.
Elle acceptait l’offre, et le jour venu, elle se préparait en grande pompe, elle qui avait besoin de changer d’air… Tenue légère, cheveux relevés, elle prit sa monture et chevaucha à son rythme, sachant très bien que la sœurette voyait d’un mauvais œil vu sa blessure longue à se remettre, ce type d’action…

Quelques domestiques suivaient avec des victuailles à foison. Mot était laissé à Ambre si elle souhaitait profiter de la journée avec elle.

Arrivée au port, elle eut une drôle de sensation… Elle leva son museau … Une brise jouait avec quelques unes de ses mèches de jais libre. Sensation qui disparut bien vite quand elle vit tout le petit monde déjà présent : Anya, les enfants, et le renard.

Elle salua le renard avec un grand sourire, puis s’approcha de la Blanche et la serra contre elle, puis de l’embrasser sur les deux joues. Elle étreignit ensuite Arnaut puis Margot, qui reçurent le même traitement que leur mère.

Signe à ses gens de charger le bateau, puis de profiter de sa famille… Des rires fusaient, des rires d’enfants sous les regards attendris. La normande se trouvait heureuse de partager tel moment d’avoir retrouvé les siens, mais le bonheur est éphémère tel un papillon…
Margot_puycharic
Une sortie en bateau. J'avais déjà essayé, avec papa, mais quand on était à Muret et encore, c'était sur un lac. Et là, j'avais pas vu de monstre comme on m'avait dit. Vous savez, le monstre qui ressemble à un gragon et qui vit dans l'eau du lac. Le monstre en breloques qui naissent, ou un truc du genre. En tout cas, moi, j''avais pas vu, mais papa, il m'avait appris à nager car en me penchant un peu trop, ben : "PLOUF".
Alors aller en mer, ça me faisait pas peur, et peut-être que là, on en trouverait un de gragon des mers. Au Mont St Michel, y'en avait pas, on en avait jamais vu avec tonton Chat.

Maman, elle avait voulu emmener Arnaut. Pff, ça s'rait pas drôle avec lui. En plus, c'est un garçon. Et les garçons, c'est nul, ça pleure tout le temps, ça pigne et ça va toujours se cacher dans les robes de leurs mamans. Des futurs chevaliers qu'ils disaient. Oué, des mous comme des moules, plutôt ! ou pire, des peureux comme des huîtres. Et maman qui voulait que je le surveille pendant qu'elle s'occupait de tout préparer dans le bateau.

Ehh !!! j'vous ai pas dit, mais le bateau, il a un nom chouette !! c'est Les Fines Fleurs Normandes. Et le Capitaine, c'est Fricasse je crois. Mais chuis pas sûre. Et Arnaut qui s'approchait trop près du quai et de l'eau.


Mamaaaaaaaaan !!!!! il est trop ptit !!! pis c'est pas un Chevalier, lui !!
Pis on peut pas le laisser avec papa ??!! On sort que entre fiiiilles !!! Allez, dis ouiiiiiiiiiiiii !!


Ah oué, mais non, c'est vrai, papa Al, il était parti chercher des parchemins de je-sais-pu-quoi, dans sa famille, il était pas en Normandie.
Je regardais autour de moi, et là, qui je vois !! Un Renard que c'est pas un vrai renard, et une tatie qui arrive sur son "dextrier". Bon, d'accord, ça serait pas que une sortie entre filles, mais lui, Corbisou, il avait le droit de venir. Lui, j'l'aimais bien, il racontait de chouettes histoires. Mais Arnaut.... pfff.

Je lui lâchais pas la main et j'allais vers tatie pour lui faire des câlins tout plein. J'ouvrais aussi de grands yeux, car elle avait amené aussi plein d'affaires. Je jetais un regard surpris à maman. On partait en balade juste pour la journée ou bien on partait pour toujours ? Ou alors, c'était pour appâter le gragon, toutes ces bonnes choses à manger !!

J'étais contente de voir que tatie et Corby ils venaient avec nous. J'avais pris mon épée avec moi et pour une fois, j'avais pas de robe !!! trop trop bien. J'aime pas les robes, c'est nul.

Une courbette au Renard, un bisou à tatie.


Dis, dis, Renard, tu pourras nous raconter des histoires qui font peur ???
Mais qui font trèèès peur !!! pasque moi, j'ai pas très peur, chuis grande et chuis chevalier. Mais Arnaut...


J'affichais un large sourire de peste, comme celui de maman. Parait qu'avec un sourire comme ça, on a presque tout ce qu'on veut.

Et dis, tatie, avec maman, on pourra serpiller le Gragon si on le voit ????

Moi j'étais sûre d'une chose, la journée serait super chouette.
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Anya_de_puycharic


Les caisses étaient chargées sur le bateau dont les voiles n'étaient pas tout à fait déployées. Elles le seraient complètement lorsqu'ils prendraient le large. Anya sourit en voyant ses enfants et éclata de rire aux propos de sa fille :

Mamaaaaaaaaan !!!!! il est trop ptit !!! pis c'est pas un Chevalier, lui !!
Pis on peut pas le laisser avec papa ??!! On sort que entre fiiiilles !!! Allez, dis ouiiiiiiiiiiiii !!


Désolée mon ange, ton frère vient avec nous. Nous sortons en famille, et tu verras, je suis sûre qu'on trouvera un gros Dragon à écailles d'Or.

Ce type de Dragons, la Petite Perle le connaissait bien. Sa cousine Eloïse en avait écrit les histoires, spécialement pour la gamine. Histoires lues le soir, avant de s'endormir. Quant à la sortie en famille, mieux valait ne pas faire de commentaires là-dessus. Après tout, seule sa soeur était là.
D'ailleurs, elle venait d'arriver, juste après Maistre Renard.
Margot les avait d'ailleurs rejoints, serrant toujours son frère par la main, comme si elle avait peur qu'il s'envole. Pourtant, il n'y avait aucun vent, juste cette douce et discrète brise. La Blanche approcha à son tour.

Bonjour mon Goupil, heureuse que tu aies accepté cette balade avec nous.

Puis elle embrassa sa soeur.

Toi aussi, je suis heureuse de te voir. Depuis le temps que tes neveux te réclamaient. Apparemment, il en est une qui veut perfectionner son tir à la Serpillère. Par chance, nous avons un sublime cobaye qui nous accompagne.

Anya éclata de rire en voyant la mine de Corby qui était déconfite. Nombreux étaient les hommes qui n'avaient pas encore compris que se faire serpiller était un honneur et non une activité de folles. Bien que les deux ne soient pas incompatibles ^^.
La jeune femme ouvrit de grands yeux quand elle vit tout ce que sa soeur faisait apporter.


Hum... euh, dis-moi... tu tiens à entretenir la rumeur selon laquelle les femmes ne savent pas se déplacer avec peu de malles ??
Ou alors tu comptes gaver Corby avec tout plein de macarons de ta nouvelle recette ??


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Twa_corby


Cette couleur impalpable de l'eau qu'on voudrait ciel et rien de son sourire intense ne reste entre ses doigts pâles.
Il respire une bonne fois... Une fois entière et se décide pour de bon.
Du temps qui hante et résonne sur son égo, il lui faut accepter le bercement des flots et c'est parce qu'il n'est pas seul que son courage se décuple.
Sa pâleur se cache derrière son sourire.

Le destrier au bout d'une corde, il traverse le pont et le donne au marin venu l'accueillir comme son barda.
L'emmener parmi les marchandises et les bagages de ce voyage, avec un peu de paille fraiche pour son repas.

Le renard débarrassé de ses affaires se dirige vers son amie Anya et il lui sourit respectueusement, longuement et sans mot.
Un respect dans le regard pour celle qui fut et demeure un phare et une lumière.
Courbette très légère et taquine alors qu'elle ne lui impose aucune contrainte de rang, bien au contraire.
Puis il se retourne et s'incline de nouveau pour une autre amie, Akane, devant qui il effectue un pas de chasse en traverse et courber la tête en signe de salut.

Sans un mot jusqu'à maintenant, puisqu'ils n'étaient pas nécessaire, il s'agenouille devant les enfants et les rassure de son regard.


Bonjour petite princesse Dit-il à Margot.
Et bien, nous voilà avec un petit frère pour aller toiser ce grand dragon ?
Sachez mademoiselle que tout l'honneur sera pour moi si vous me permettez de vous accompagner dans cette aventure.
Je suis grand et fort et je suis sûr qu'ensemble, nous réussirons à le débusquer et même le dompter.
Parole de renard, je serai à vos cotés si vous me le permettez, petite princesse.


Puis il se redresse et regarde le ciel.
C'était le temps où le temps ne compte plus, où tout s'invente.
Les yeux mi-clos et ce soleil qui ôte ses gants et troue ses paupières, l'obligeant à tourner la tête à la recherche d'une ombre fraiche.
On entendait chanter les mouettes et le vent qui sans cesse, souffle le parfum de la mer à ses oreilles et lui rappelle ainsi que sa surface infini est aussi le berceau de l'oubli.

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Margot_puycharic


AH ben voilà. Les moules sont cuites. Le pinailleur viendrait avec nous, maman voulait pas le laisser ici. Tantpite, on ferait avec.
Et le Renard qui m'appelait Princesse !!! OUAH !! moi, sans robe, avec des supers braies que je ressemble à un vrai chevalier, et il m'appelle Princesse ??? Et moi que je lui avais pas dit vous. Oulala, nom d'une huître, fallait que je parle mieux.
Alors je faisais comme maman. J'avais beaucoup regardé maman faire. Et pis le Renard, il se disait super fort et voulait m'aider dans ma capture de Gragon. Chouette. J'aimais pas les garçons, mais lui, oui. Normal, il pignait plus et allait pas pleurer dans les jupes de sa maman. C'était un grand.
Ah mais ouais. J'aimais pas les grands non plus. Ils font pleurer les filles. Et ça, je l'ai vu. Maman, elle a déjà pleuré à cause de papa. Des deux, même.
Moi, plus tard, j'aurai pas d'chéri, c'est nul.

Mais il avait dit Princesse quand même !!!
Je prenais des allures de grandes. Ben oué, chuis grande.


Messire Renard, c'est avec un grand tonneur que je vous prends comme Garde. Vous serez mon chevalier qui serre le vent. D'ac ??
Si on attrape un gros, je vous ferai Chevalier de la Griffe d'Or. C'est chouette comme nom, hein ?


Ouille. ça faisait pas très Princesse, de dire "d'ac". Tanpite. C'était dit. Pis maman, elle me grondait que pour les grosses bêtises. C'est-à-dire jamais, car chuis super sage !! si si, j'vous jure !

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Twa_corby


Chevalier de la griffe d'or ?
Mademoiselle, ce titre m'honorerai.
Sachez que de toutes les prestances auxquelles j'aurai pu avoir droit, aucune n'a vraiment attiré mon attention.
Mais ce titre de chevalier que vous me proposez m'intéresse.

Je redoublerai d'effort à attraper un de ces dragons dont vous vous faites ambassadrice de leur chasse.


Corby se redresse et pose ses mains sur la rambarde.
Il désigne l'horizon en guise de point à atteindre et ouvre sa main vers le ciel.


A peindre votre sourire sur cette mer, les renards courent au bout de mes doigts et remontent sur ma peau vers l'entre nuit et jour.
Cherchez vos reines et vos chevaux petite princesse, pour plonger dans la mer trop lisse.
Ils sont tous là, les poissons me le disent.
Trouvons un cheval d'écume qui remonte le vent, les sabots brodés et le ciel dans la crinière, pour partir dans cette chasse jusqu'à l'ourlet de la mer.
Nous trouverons ces dragons et les vaincrons ensemble...


Il regardait ses doigts affamés et ne savait plus s'il fallait rire ou bien parer ses désirs à la réalité.
Il aurait voulu rester seul avec ses mains endormies comme un enfant et se retourna vers la petite fille.


Mais en attendant, nous devons prendre des forces et manger un morceau.
C'est important de partir à la chasse l'estomac plein.


Un regard et un sourire vers la maman puis il fouilla dans sa besace à la recherche d'un morceau de jambon fumé, dérobé dans une cuisine devenue bien trop vide.

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Anya_de_puycharic
Voilà un Renard et une Petite Perle en grande discussion sur leur chasse au Dragon, et Arnaut qui, bien maintenu par sa sœur, ne bougeait pas d’un poil, apparemment lui aussi sous le charme du Renard et de ses histoires. Corby aurait été un autre animal que le Renard, il aurait été surnommé le Rat Conteur.
Les malles étaient toutes à bord, tout était prêt. Les voiles furent tendues, le départ était pour maintenant. Le Capitaine invita tout le monde à prendre place à bord et Anya avait acquiescé du regard à l’invitation de Corby pour nourrir sa fille, bien que cette dernière avait déjà avalé un gros petit déjeuner.

L’ancre fut remontée, apparemment aucun retardataire. Anya tourna machinalement l’anneau à son doigt. Ce n’était pas celui qu’elle avait espéré, celui de l’union à celui qu’elle aimait plus que tout, mais celui de son frère disparu. Celle qui aurait dû devenir sa belle sœur le lui avait envoyé. Cet anneau était transmis au descendant suivant. Bulvaï n’étant plus, Anya porterait cet anneau. Akane portait le même à une chaîne, autour du cou.

Les deux enfants restaient près de Corby, des fois qu’il leur conte une de ses nombreuses aventures. Quant à elle, elle regardait doucement le quai s’éloigner. La première fois depuis l’accouchement de Nennya, en pleine mer, que la Blanche remontait sur un bateau…
Souvenir d’un Chaton à la mer, Hervald, son neveu dont elle n’avait plus de nouvelles. Neveu pour lequel elle n’avait pas hésité à se jeter à l’eau pour lui éviter une mort certaine.

Mais là, la journée était belle, l’excursion promettait de doux moments…
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Twa_corby


Accoudé sur une rampe et les sens qui se cherchent pour une autre dimension, il regarde le rivage qui s'éloigne comme un dessin qui se plie.
Les arbres, les collines, la plage aussi...
On devine encore le clocher d'une église et sa pointe en cime noire qui s'évapore comme son rêve.
Les quelques tuiles qui brillent au soleil lui lancent des clins d'œil en guise d'adieu.

Tout est devenu peinture imaginaire d'un royaume si fragile et il contemple ses bottes qui lui rappellent sa présence sur le pont et lui disent qu'il ne rêve pas...
Il ne rêve pas.
Un léger vertige et un frisson qui s'amuse avec sa peau moite.
Il ressert encore un peu plus sa main sur le bois humide à la recherche d'un repère, mais c'est en vain car tout est devenu dépendance de ce rafiot.

Les bois craquent comme une berceuse pour des marins fantômes, il se penche un peu pour voir l'embarcation glisser sur l'eau comme dans un champ bleu et grandiose.
Le navire cultive son chemin et il boit sans soif cette mer devenue l'amante de leur voyage.
Une brise légère caresse de ses doigts fins son visage et son silence en bandoulière coule en douce par le brillant de ses yeux plissés et salins.
Il regarde l'équipage qui bouge comme un paquet de marionnettes, gesticulant ordonnés et désordonnant leurs tâches sous la houppelande d'un capitaine à la voix aussi grasse que ses lourds cheveux.

Les enfants s'émerveillent sur l'horizon et ils crient de leur bouche carrée, luisante de bonheur et de rires nombreux.
Le tout petit bonhomme possède des pommettes d'un bleu cerise et on voit de petites dents dans une grande ouverture... Comme s'il voulait avaler tous les bons instants de ce moment.
Sa grande sœur aussi élégante que sa mère avait un petit rire somptueux que le renard adorait entendre.
Les deux tournoient, gigotent et dansent comment des poupées colorées, se faisant la seule magie plaisante.

Anya pensive et le renard sait que l'instant n'est pas encore à la conversation, préférant laisser les chimères faire leurs pas de doléance pour un long moment de pensées en forme de recueil à l'odeur sapin.
La blanche semblait satisfaite, mais le goupil au flair aiguisé la voit sombre comme le fond de la mer.
Silhouette qui se détache et contraste avec le reste du tableau, elle était une autre couleur peinte avec un autre pinceau.
Il l'a connaissait depuis fort longtemps et les stigmates cachés laissaient des traces dans ses yeux et dans son âme.

Il ne connait pas suffisamment Akane qui se trouve aux cotés d'Anya mais il la sait sage et du même esprit qu'elle.
Elle aussi semble pensive, comme si ce voyage allait leur donner une solution et la délivrance d'un souvenir passé.
Il croise son regard et acquiesce de la tête en signe rassurant...
Politesse respectueuse pour deux duchesses de Normandie.



Encore quelques minutes et le paysage se fera nu d'un horizon, puis s'accouplera de toute part entre le ciel et la mer.
Il donneront naissance au renard devenu poisson rampant, cotte de mailles se faisant écailles et des jambes inutiles en nageoires et assoiffées d'un autre monde où la vision des arbres et de leurs feuilles lui manquent déjà.
Un lien rassurant comme sa lame chaude qu'il sent dans un fourreau de cuir épais accroché le long de sa jambe...
La garde ficelée à son ceinturon gémit déjà et chante une berceuse à sa conscience.

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Anya_de_puycharic
Une brise légère, juste assez pour que le bateau avance, doucement, au gré des flots, une balade paisible, journée ensoleillée, mouettes qui accompagnent de leur "rire" non moins percutant que celui des deux enfants. La Petite Perle et le Petit "Nicolas" s'en donnaient à coeur joie, courant sur le ponton et tournoyant parfois autour du Renard.

La Blanche eut une nouvelle pensée pour sa moitié. Elle qui s'était juré, depuis petite, de ne dépendre que d'elle même. Se rappelant avoir eu les mêmes mots que sa fille, à savoir que "les garçons c'est nul, et ça fait pleurer les filles", avec ce léger petit cheveu sur la langue qu'ont quasiment toutes les enfants de cet âge. L'Ange lui avait dit un jour que Aimer était la pire des maladies. Elle pouvait vous guérir en un sourire, comme vous anéantir en un instant. C'est de cette maladie que la jeune médecin aurait voulu se préserver, mais elle avait été impuissante face à l'arrivée dans sa vie de Marsac, devenu St Nicolas. Il lui faudrait vivre avec cette maladie. Ou pas.

Et la journée était belle, le bruit de l'eau fendue pas la coque, et cet air iodé à l'odeur si douce. Un soupir de satisfaction et Anya fut sortie de ses rêveries par les rires de ses deux enfants. La jeune femme leva les yeux, croisant le regard du Renard. Elle ne mit pas longtemps avant de comprendre, un léger sourire apparaissant sur son visage.

Jamais elle ne se moquait, juste taquinait, mais il était amusant de voir un si grand gaillard, solide comme un roc, qui avait traversé tant d'épreuves, fait tant de chemin et n'être bien que les deux pattes bien ancrées sur la terre ferme. Le Goupil avait le mal de mer ou du moins, montrait des signes : il n'était pas rassuré.
Anya s'approcha de lui, posant une main calme sur la sienne, un regard rassurant adressé aux prunelles du Goupil.

La jeune femme portait toujours une petite sacoche sur elle, discrète, mais contenant des "herbes magiques". Depuis ses soucis de santé, son coeur qui était devenu bien trop fragile, elle ne se séparait jamais de ces petites herbes que Meleagre et Adeline lui demandaient de prendre. Puis elle avait d'autres petites choses aussi.
Elle en sortit une feuille de menthe, fraîchement cueillie du matin, et la tendit à son ami. Elle ne fit pas de grand discours, pas d'allusion franche au mal-aise qui le prenait pour ne pas justement le gêner davantage.


Mâchouille cela. En plus d'avoir un goût formidable, de picoter, de libérer un parfum enchanteur, cela aide à se sentir sur mer comme sur terre.

Puis, lui adressant un autre sourire :

Je crois, Messire, que vous avez dompté la Petite Perle... et je vous en remercie. A moins que ce soit elle qui vous ait charmé ?

Anya posa son regard sur sa fille, un sourire nostalgique, et poursuivant :

Elle me ressemble tant. Bien qu'ayant une partie du fichu caractère de son père. Elle est encore plus têtue et déterminée que moi. Puis dans un murmure, comme mêlé à la brise, Si jamais il devait m'arriver quelque chose... promets-moi de veiller sur eux...

Sa main était toujours posée sur celle de son ami. Le père de sa fille était bien trop loin, le père de son fils parti quelques temps pour affaires familiales, ne sachant pas quand il reviendrait exactement. Son ami, le Renard, avec ses valeurs et ses mots guérisseurs de maux... lui seul saurait... puis elle chassa cette idée de son esprit. Après tout, la famille était grande, même si elle avait entre autres un Oncle Chat toujours sur les routes, un Oncle Loup bien occupé avec ses fonctions de Maréchal, un autre "Oncle Pitt", trop occupé aussi. Ils seraient tous là.
Sauf qu'il fallait maintenant compter avec un "Oncle Renard", personne en qui elle avait toute sa confiance.

La côte Normande était devenue invisible, il n'y avait que le bleu du ciel, le bleu-vert de l'eau, le rire des mouettes qui s'était éloigné, et le rire des enfants qui n'avait lui cessé. Finalement, rentrer à la fin de la journée n'était plus un impératif. Il faisait beau, ils avaient des vivres à foison, de quoi passer la nuit pour dormir, ils ne rentreraient donc que le lendemain. Autant profiter de ces bons moments, loin de toutes les tracasseries Normandes et autres...

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Margot_puycharic


Je restais mouche B. Ou bouche bée, je sais pu. Enfin pas grave, le Renard il parlait trop bien !! Papa, mon vrai papa, Samuel Alexandre, il était fort pour parler, pour dire de jolies choses, et surtout pour avoir plein de chéries, mais ça c'est une autre histoire que même que je trouvais ça nul, mais là !! Franchement, avoir un Renard comme ça, c'est trop la classe. Et un Renard qui veut bien chasser les Gragons en plus !!

Oué, j'avais trop de la chance !!! Je regardais autour de moi, l'eau était bien calme. Pis y'avait ces "zoiseaux" pas vraiment jolis, qui criaient tout le temps et qui nous suivaient. Nom d'une Moule pas cuite, mais elles allaient se taire ? On s'entendait à peine poéter !! Parce que oui, le Renard, c'était un Poète. Et ceux qui me "croivent" pas, ben pouet pouet. N'empêche que, ces "zoiseaux" de malheur, ils allaient pas nous laisser tranquilles et jamais on verrait de Gragon des Mers, celui aux belles griffes d'or.

Le Renard voulait qu'on mange un pti bout. J'avais dit oui pour être polie, mais j'avais juste grignoté parce que j'avais pas faim. Moi, ce que je voulais, c'était voir le Gragon des histoires de Tatie Elo.
Maman, elle m'avait dit qu'on le trouverait loin des côtes, parce que il ne voulait pas se montrer à tout le monde et que même que il était tellement gros, que ben il lui fallait plein de profondeur pour pouvoir nager.

Maman et le Renard discutaient et il semblait pas trop rassuré sur le bateau. Moi, j'aimais bien. De temps en temps, ça faisait des zigouigouis dans le ventre, quand la coque claquait un peu sur les vagues. Bon, comme c'était pas encore l'endroit pour trouver le Gragon, ben avec Arnaut, on jouait au loup. C'était lui le Loup, parce que moi, chuis une fille. Et on dit jouer au Loup, pas jouer à la Louve, alors... On courait partout et on riait tout fort car il arrivait jamais à m'attraper. En même temps, c'était rigolo de le voir courir car ça faisait pas si longtemps que ça qu'il savait bien marcher. Mais à force de courir, ben. PAF !! Arnaut tomba. Je vous laisse deviner la suite. Bien sûr, il a pleuré, bien sûr il a été voir maman, et bien sûr il a été dans ses jupes pour se faire câliner. Pfff... c'est bien un garçon. Pigner pour un tout petit bobo de rien du tout. Pis maman, elle avait même pas de jupe aujourd'hui. Naaa... elle était habillée comme une belle Pirate des histoires de Tatie.

Enfin bon, on avait arrêté de courir et moi, je m'étais mise couchée, à plat ventre, juste au bon endroit pour passer la tête et regarder la surface de l'eau. Arnaut avait arrêté de pleurer. Finalement, quelque part, même si c'était un garçon, je l'aimais bien mon pti frère. Peut-être parce qu'il ressemblait à mon autre papa et que lui, même si c'était un garçon, je l'aimais fort.

Mes papas. Ils étaient chouettes. Papa Alberic m'avait appris le Corps des Puces et me laissait gribouiller sur ses parchemins quand il rendait certains verdicts. Des fois, il disait "a quitté". Je sais pas qui avait quitté qui ou quitté quoi, mais à ce moment là, il avait un pti sourire. Pis mon papa Al, il connaissait aussi plein d'histoires qui faisaient peur. Enfin. Peur que à lui. Maman, ça la faisait rire, l'histoire du fantôme de la Cour qui appelle. Papa, il disait que c'était une histoire vraie que même que ça s'était passé quand il était Procureur du Roy et qu'il allait à la Cour qui Appelle.

Mon papa Samuel, le vrai, il m'avait aussi appris plein de choses. D'ailleurs, quand j'avais eu mon épée, ma vraie épée, et que y'avait fallu lui donner un nom, il m'avait aidée. Il m'avait dit de l'appeler comme Maman, pour faire comme si elle était toujours avec moi, pour me protéger. Mais pas Anya, hein.
Maman, depuis longtemps, on la surnommait "la Perle du Mont St Michel". Un surnom que papa lui avait donné, quand elle était sa perle. Alors papa, il m'avait dit que mon épée, on pouvait l'appeler "Peregrina". C'est le nom d'une perle très rare, comme maman, qu'il avait dit.

Je repensais à tout ça, à mes deux papas que j'aimais fort et qui me manquaient, mais que j'allais bientôt retrouver. Je regardais toujours l'eau, à essayer de voir quelque chose au fond. Y'avait du "Lait cume" sur l'eau qui fouettait la coque. L'eau était toute belle et j'étais même pas malade. Normal, les Chevaliers, c'est pas malade. On est pas des huîtres molles et encore moins des bigorneaux peureux.

Tout à coup, l'eau devint plus noire, le vent faisait tourbillonner mes cheveux, il claquait aussi dans les voiles. Les vagues étaient plus grosses, le bateau craquait plus fort. J'avais pas peur, mais je sentais que quelque chose de bizarre se passait.

Et si... et si on approchait du Gragon ??!!!!

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Twa_corby


Les mains sur la rampe et une autre main douce sur la sienne.
Un contact rassurant et pendant un instant, il se retrouve dans la couleur de ses souvenirs.
Tantôt à cheval et le bruit des sabots qui résonnent encore, tantôt sur des rempart d'un magnifique endroit presque à toucher la lune du bout des doigts et tantôt en taverne à jouer dans les bras chauds des mots légers.
Tant de moments passés aux souvenirs d'étreintes iodées en contraste de ce pont et de cette mer à la fois rassurante et hostile.

Sans tressaillir comme à son habitude, celui qui ne montre jamais ses émotions croise son regard comme on glisse sur la boucle d'un ruisseau et il apprend à rêver dans l'eau, sur son visage peint avec l'horizon sur lequel il revient.
Après les pieds sur terre et la peur en mer, il avait maintenant l'ailleurs comme ces mots qu'on cache sous l'archet de la langue.
Elle a quelque chose d'une inquiétude sans qu'il puisse cerner l'orage au bout de son sourire.

La feuille de menthe qu'il laisse reposer dans sa bouche avait un plaisir sucré qui lui redonna un instant d'espoir.

Puis ce chuchotement qui fait référence à un destin trouble... Un quelque chose qui arriverait si...
Bien sûr qu'il veillerai sur eux !
Bien sûr qu'il serait présent !
Et dans le rôle qu'il apporte par le principe d'être là pour ceux qu'il aime, il frissonne à cette dernière phrase et secoue doucement la tête.

Le renard se retourne vers Anya, les bras croisés.
Dis moi ma chère... Serais-tu sensible au ballotement de ce navire ?
Te voilà à suggérer ce qui n'est point besoin de promettre.
Tu me connais assez et tu connais mes valeurs.
Même si tout ceci n'est point à débattre, je pense qu'il n'est pas nécessaire d'en parler.
Il n'arrivera rien, si ce n'est qu'un pauvre estomac à réparer.


Il soutient son regard, cherchant l'obscur qu'elle buvait dans la lueur de sa beauté.
Il aurait voulu refermer sa main sur les étoiles et lui montrer le silence de lumière qui en jaillirait.
Un moment où on peut arrêter le monde, le temps d'une respiration, puis sourire une éternité avec le cœur léger.

S'il parlait peu et s'il préférait le silence aux vents inutiles, Anya restait la seule personne avec qui il pouvait sans contrainte se confier en toute liberté.
La liberté du renard... Un symbole sans collier qu'il portait bien haut depuis des années.


A un moment, le vent se leva en même temps que les vaguent jappaient vers les nuages.
Comme un chant en cœur avec la voix des marins, il soufflait et ceux-ci criaient, accompagnant la respiration de l'air dans des mouvements qui ressemblaient à une danse rituel.
Une sorte de branle sur des voiles gonflées et des hommes qui s'agitent en cadence sur des cordes tendues.

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Anya_de_puycharic
Sensible aux ballotements de ce navire ? Elle avait le pied marin pourtant. Elle qui avait eu les projets, il fut quelques temps maintenant, de devenir le Capitaine d'un des bateaux de celui que l'on nommait maintenant le Traitre. Projets qu'elle avait eus avant qu'il ne trahisse leur Duché, pour des raisons qu'elle connaissait et qui ne lui étaient pas totalement imputables quand on savait le pourquoi du comment.
Mais là, il était vrai que depuis quelques temps, même le pied bien à terre, vertiges et autres troubles étaient revenus, légers. Là, avec la petite houle, bien que légère, une feuille de menthe serait la bienvenue. Ces troubles, elle les connaissait bien, mais il ne se pouvait que... non, cela n'était pas le moment.

La Blanche respira profondément, tout en écoutant les propos de son ami. Bien sûr qu'elle en connaissait les valeurs, bien sûr qu'elle savait qu'il était fidèle et qu'il n'avait qu'une parole. Peut-être que de cette phrase, sortie machinalement, elle voulait avoir l'écho de ce qu'elle savait déjà, un écho confiant et réconfortant... Elle le regarda, lui souriant. Il était des gens avec qui il n'était pas nécessaire de discuter des heures pour se comprendre. Ils étaient rares, mais elle en comptait déjà trois dans son entourage, un Ange et une sœurette qui lisaient dans ses pensées, dont le lien était bien au-delà de l'imaginable, et maintenant un Renard, qui semblait lire en elle comme dans un livre. Cela aurait pu être troublant, mais elle se sentait plutôt rassurée.

Margot et Arnaut s'amusaient, mais le Petit Loup qui courait bien trop vite, se retrouva vite au sol, venant se faire consoler rapidement. Petit Loup qu'elle accueillit contre elle, le portant dans ses bras, petit animal se lovant contre son cœur, les yeux plein de larmes.
Il présentait des signes de fatigue, aussi, Anya, l'installa dans cette écharpe qu'elle utilisait avec lui, pour les voyages à cheval. Écharpe qui le maintenait tout contre elle, bien au chaud, en sécurité. Il s'endormit bien vite. Et Margot, installée au sol, la tête vers l'extérieur à sonder le fond de l'Océan.

Le vent se leva, fouettant les cheveux de la Blonde contre son visage. Le ciel devint plus sombre. Elle leva les yeux au ciel, ces nuages menaçants, le vent qui claquait trop fort contre les voiles, Capitaines et marins qui s'agitaient... Une vraie fourmilière en ébullition, face à une menace qui grondait dans le ciel et dans le fond noir de l'eau qui, peut de temps avant encore, sommeillait...

Un regard au Renard, le rassurer. Il avait déjà le mal de mer en eaux calmes, il fallait espérer qu'il tiendrait le coup avec cette petite tempête. Le temps allait se calmer. Cela n'était que passager, ou pas...
Un goût de déjà vu... Au Mont St Michel... et cette virée qui aurait pu leur coûter la vie.

Mais le Très Haut n'avait jamais voulu d'elle, et le Renard était né sous une bonne étoile. Cette fois-ci, tout serait à nouveau maitrisé. Le calme allait revenir, du moins il fallait l'espérer.

Sauf que... la houle devint plus menaçante, les vagues claquant sur la coque, inondant par à-coups le pont du bateau, léchant les pieds, les mollets de leurs occupants, voire le visage de la Petite Perle, dont les cheveux maintenant mouillés, étaient collés à ses joues.

La pluie était maintenant au rendez-vous. Margot s'était relevée, plus excitée qu'apeurée, les yeux émerveillés par ce qui se produisait, les deux mains bien accrochées à la rambarde, et elle criait des mots à sa mère et au Renard. Anya la vit poser sa main sur le pommeau de sa petite épée.
La jeune Duchesse, d'un geste machinal, resserra un peu plus contre elle, le petit trésor qui dormait à poings fermés, ignorant ce qui se tramait durant ses songes....

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Twa_corby


La mer ne dort pas... Elle danse.
Ces flots passent les uns après les autres et se poursuivent éternellement, sans route et sans explication.
Lorsque les vents soufflants l'accompagnent, on ne peut l'empêcher d'être grandiose et toute la terre est à sa merci.
Ce navire aussi...
Aujourd'hui, elle veut s'étendre et profiter du vent qui caresse sa surface pour rire avec le ciel.
Combien de fois il a regardé son écharpe réconfortante qui l'apaisait, assis au bord d'un rivage ou bien au pied du phare d'Honfleur.
A la regarder, tous ses maux ouvrent leurs ailes et se mélangent au vent, disparaissant dans un frisson et il s'endormait presque à son chant.
L'orchestre d'une mer par le bruit des vagues et de son écume grimpante est la berceuse de son bien-être.
Mais ce rêve ne se passe qu'à l'extérieur...

Il est né d'une terre qui même au pire crépuscule accompagne ses rêves et ses aveux.
Il peut courir ses landes en chevauchant le couchant et se défaire de ses cris en buvant chaque morceaux de ses pas.


Il a cette mer au cœur qui le bouscule. Elle aime être regardée mais pas profanée et elle lui fait savoir.
Est-ce le ciel qui est noir ou la mer qui s'obscurcit... ?
Le bateau tangue et sa tête aussi.

Le navire joue avec la mer et danse d'avant en arrière, et le renard participe malgré lui. Il se tient sur une rampe avec la sensation désagréable d'être trempée jusqu'aux os.
Le visage colle au vent et il pleure ce sel qui fouette sa peau.

Anya parait confiante, son fils tout prêt d'elle est un ange que même le temps ne peut toucher.
Son visage ne change pas et ses yeux ne subissent même pas les piqures du vent cinglant, offrant toujours ce regard de confiance qui rassure le renard.
Elle regarde sa fille qui s'amuse comme une poupée qui s'anime.
Toujours tout en couleur dans ce contraste devenu gris, la petite gigote et sa bouche grande ouverte laisse échapper des sons dont il ne comprend pas les mots.
On dirai qu'elle a enfin trouvé son dragon et sa fureur joyeuse l'anime en soubresaut, tantôt d'un pas chassé, chassant le déséquilibre, tantôt d'un saut comme pour dompter l'orage qui se prépare.

Malgré tout ce tumulte, il sourit encore et se retourne face à la mer pour lui offrir quelques mots.
Un présent qu'il souhaite apaisant et il parle d'abord doucement... Augmentant le ton de ses paroles comme pour dominer sa peur.

    La rime au bout des mots assemblés sans mesures. Tenait lieu d'ornements, de nombre et de césure.
    Renard y a songé, sur ce rafiot grossier. Débrouiller l'art confus de nos vieux flibustiers.
    Bien que si bientôt, fit fleurir ses ballades. Tourna des triolets, rima les mascarades.
    A des refrains réglés asservit les rondeaux. Et peigna pour changer des chemins tout nouveaux.
    Il nagea plus tard vers une autre méthode. Changea tout, brouilla tout, fit un art à sa mode...

A ce moment, le navire tangua fortement comme un cheval qui se cabre, l'obligeant un pas sur le coté pour ne pas tomber.
Il se cramponna des deux mains sur le garde-corps comme on se tient au comptoir après plusieurs pintes... Puis il continua son rituel.

    ...Telle, à l'aspect du renard, terreur des grands chemins qui s'écartent, et du navire rejoint le large au bord d'une carte.
    Illustre porte-croix par qui ma bannière, n'a jamais en marchant fait un pas en arrière.
    Mais c'est pour ébranler une faible tempête, des mots sans vigueur jaunis dans ma tête.
    Le goupil se voit de colère embrasée, courage se dit-il, je ne suis pas lâche mais rusé !
    Et jugez si ma main, aux grands exploits novices, lance à mon destin ma rage en bâtisse.
    Inutile ramas de gothique écriture, dont le coupant de ma lame grave la couverture.
    Entouré à demi d'un vieux champs de mer noire, où pendait à genoux le futile désespoir.
    Et sur la proue pâle et déjà demi-mort, le renard se relève dans un pénible effort.
    Fait tomber à deux mains l'effroyable tonnerre, les marins de ce coup vont mesurer la terre...

A ces dernière paroles il ferma ses poings et attendit la réponse de sa majesté la mer, priant pour que celle-ci se calme...

Humm... Anya...
Il me semble que le temps ne soit pas idéal pour que notre ballade se fasse en toute sérénité.
Ne serait-il pas judicieux que nous nous rendions tous en cabine ?

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