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[RP] La mer est calme mais se méfier de l'eau qui dort

Margot_puycharic
J'en avais rêvé, la Mer l'avait fait !!! Oui, on était dans l'antre du Gragon ! Toutes ces vagues, tout ça, c'était lui qui remontait des profondeurs ! Chouette !!! Un regard à Maman qui paraissait confiante et au Renard qui l'était moins.

Mamaaannn !!!! C'est ssouette !!! Le Gragon, on va le voir !!!

Moi j'étais prête. Je tenais toujours mon épée très fort, fallait pas que je loupe mon trophée. Ben ouais, quoi, un Chevalier qui chasse les Gragons et qui manque celui aux Griffes d'Or, c'est pas un vrai Chevalier, mais une moule sans coquille. Si c'était pas moche, ça !
J'étais super contente et ça devait se voir sur mon visage. Fallait que je rassure mon futur Chevalier. Ça devait être sa première chasse au Gragon, vu la tête qu'il faisait.

Ça va aller, M'sieur le Renard !! ça fait un peut peur au début, mais avec plein de couraze, on y arrive. Pis chuis là et mon épée aussi.

Ouah, mais c'est qu'il devait être énoooorme le Gragon vu les remous que ça faisait là-dessous !! et Splasshhh, les vagues qui me fouettaient. Le vent devenait encore plus fort, mais chuis sûre que c'était une ruse des Gragons pour dissuader les voyageurs d'aller plus loin et de les trouver.
Et... Et si y'en avait plusieurs ???? la chance !! plein de Griffes d'Or !!! Enfin, un seul, ça devrait faire l'affaire, sinon, y'aurait pu de place sur le bateau.

Je cherchais du regard une grande bête pleine d'écailles, ou je sais pas, des dents, ou un truc qui ressemble à du Gragon. Je cherchais, cherchais, et j'entendais pas trop ce que disait le Renard et encore moins qu'une grosse vague venait de tout chambouler sur le pont, défaisant les cordages de certaines barriques et emportant tout sur son passage, et moi avec. Je voyais pas si le Gragon des Mers avait mis tout le monde par-dessus bord. Et je criais quand même, parce que même si je sais nager, je savais pas si le Renard savait, lui, vu comme il avait peur sur le bateau. Et je m'éloignais d'eux, voyant juste que ça s'agitait sur le ponton.

Mamaaaaann !!!!!!!

L'eau était froide, les vagues cro fortes. Un coup du Gragon. Sans doute avec sa queue qu'il avait fait ça. J'essayais de garder la tête hors de l'eau, mais c'était pas facile. J'en buvais, même. Et l'eau salée, c'est berk. Je préfère le jus de pommes.
J'avais de l'eau dans les yeux aussi. Et par moment, comme si on me tirait vers le bas. Alors j'essayais de remonter et je sais pas pourquoi, je serrais toujours le pommeau de mon épée. Ce Gragon là, il ne m'aurait pas, pourtant, je m'éloignais toujours du bateau.

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Twa_corby


Il se tenait comme un enfant aux jupons de la mer, jonglant entre les cordages et la balustrade.
Le navire tanguait, la proue touchait délicatement le ciel et revenait frapper la surface de l'eau dans de gigantesques éclaboussures.
Les vagues dansaient sans grâce sur le pont et flirtaient avec tout ce qui n’était pas accroché ou tenu.

Puis il y eut ce moment de solitude qui dura une éternité.
Une vague plus forte que les autres s'imposa comme une reine furieuse et emporta la petite Margot dans un vacarme qui s'accouplait au désespoir.
Le renard qui ne l’avait pas quitté des yeux se pencha par-dessus bord pour apercevoir la petite silhouette qui s'éloignait.
Les vagues étaient impressionnantes et c'est la plus vicieuse des sœurs qui emporta la petite poupée.
Il regarda rapidement sa mère qui devint plus blanche que l'écume et lui cria de mettre Arnaut à l'abri, puis il se débarrassa de sa ceinture et de ses bottes avant de se jeter à son tour...

Il y a des moments où la frayeur empoisonne l’esprit et toutes les réactions deviennent impulsives.
En quelques mouvements, il enjamba le pont et se retrouva dans les airs sous la huée des marins qui criaient de toutes part.
Il reconnut la voix du capitaine et une phrase... "Ils sont perdus"

...
Le contact glacial de l'eau et ensuite, le silence inquiétant.
Il gesticula pour revenir à la surface et sombra un instant dans la fureur d'une mer qui ne voulait pas de lui.
Ses manches trop larges, le tissus trop lourd… Ses vêtements le gênaient et il se retrouva de nouveau sous l'eau.
La mer en force et son agressive caresse lui souffla à quel point il était stupide de croire qu'il aurait pu être un bienfaiteur dans cette infortune.
Pendant qu'il glissait sous l'eau, il arrachait les attaches de son mantel qui lui interdisait tout mouvement.
Cet effort lui semblait impossible à réaliser et il voyait le navire s'éloigner alors qu'il s'efforçait en même temps de rejoindre Margot.
Une vague puis une autre et la respiration saccadée entre chaque mouvement… Puis de nouveau sous l'eau.

Ses forces semblaient fuir et sa volonté lui hurlait de rejoindre la petite à tout prix.
Il suffoquait et pleurait en même temps, tendant un bras vers la petite silhouette et il s'efforçait de rester à la surface, priant pour ne pas la perdre de vue.

Puis il glissa encore sous l’eau, s’étouffant dans son apnée .
Le noir...
    …Quand il reste un peu de regard, un dernier geste avant que l'oubli nous grise un dernier cri et les images qui se bousculent.

    "Je vais mourir, souriez-moi. J'ai un cheval fou dans mon cœur et j'étouffe.
    L'océan remonte mes veines et je suis seul. Tout ce en quoi j'ai cru sombre et je n'ai que mes mains pour caresser ce rêve.
    Des visages et des voix qui me parlent. Je leur souris et les rassure.
    Laissez-moi ! Vous ne pouvez pas comprendre l'odeur de la mer !
    Laissez-moi avec mes poumons asphyxiés, ce noir plus sombre que l'encre me rassure."

      Puis ce bruit... Un cri... Une voix.
      Mamaaaan !!!


Sa volonté lui criait toute sa colère, insultant sa faiblesse et son âme se déchirait de toute part pour l'amour d'une petite fille qu'il ne voulait pas voir partir.
Il cracha, vomit le sel qui brûlait ses poumons et sa rage hurlait autant que la fureur de ses bras qui écartaient la mer de mouvements acharnés.

La chance, la bonne étoile ou sa volonté...
Il se retrouva aux cotés de Margot en très peu de temps et la saisit par les poignées.
Elle était légère et flottait sur l'eau comme un petit ange couché sur un nuage.
Collée tout contre lui, il lui parlait pour la rassurer, cherchant une ombre à l'horizon.

Il n’y avait que la mer, la pluie, le bruit et la douleur…

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Anya_de_puycharic
Le vent se levait de plus en plus fort, l'orage commençait à gronder, les éclairs déchirant le ciel. Cela paraissait comme un mauvais rêve, alors que le matin même, et il y a encore peu, le soleil et juste une petite brise leur caressaient le visage.

Cette fois, c'était la pluie qui fouettait les joues, les cheveux, le vent s'en mêlant et emmêlant. Margot était tout excitée, un peu trop au goût de sa mère. La Petite Perle ne se rendait pas compte de ce qui était en train de se produire, tellement heureuse de croire que ce pouvait être le Dragon.
A ce moment là, la Blanche aurait voulu lui crier que les Dragons, ça n'existait pas, que la mer était maintenant dangereuse, qu'on ne jouait plus !

Elle croisa le regard de Corby, puis sa voix qui lui suppliait d'aller mettre Arnaut à l'abri. Anya était en train de défaire l'écharpe qui renfermait le petit ange pour le remettre à Bertille qui les avait accompagnés et qu'elle le mette à l'abri, quand elle entendit les cris de sa fille, ceux des matelots et se retournant, vit le Renard sauter dans la houle menaçante.

C'est en faisant un tour du regard qu'elle comprit. Son coeur s'emballa, se serra fort dans sa poitrine. Non, cela ne se pouvait. Elle avait perdu trop de proches ces derniers mois, et perdre sa fille... non, pas elle. Dans l'urgence, elle demanda à Bertille d'amener Arnaut en bas, de bien le protéger, de ne pas le quitter, quoiqu'il se passe et d'y rester avec Akane.

Anya courut sur le ponton, elle y vit encore sa fille et Corby qui tentait coûte que coûte de la rejoindre. Les appels de sa fille. Blondinette n'était pas du genre à paniquer, mais là, bien que faisant tout pour garder le contrôle de ses nerfs, de son coeur, n'ayant toutefois pas le temps de prier pour qu'il ne lâche pas, elle se devait d'agir vite.

Elle rassembla des cordages, tout ce qui pourrait être nécessaire pour les faire remonter sur le bateau. Mais les deux silhouettes s'éloignaient. Il n'y avait pas que la pluie qui trempait son visage, les larmes salées coulaient à leur tour. Jamais elle ne se le pardonnerait s'il arrivait quoique ce soit à sa fille et à son ami.

Aristide l'avait rejoint, lui disant qu'il était possible d'utiliser une chaloupe, que certains matelots pouvaient embarquer et aller récupérer la Petite Perle et son chevalier, et que lui-même les accompagnerait pour les lui ramener.

Mais le vent soufflait de plus belle, jamais la mer n'avait été aussi déchaînée, noire et maline. La chaloupe allait être descendue lorsque les cordages, pris dans la tempête, furent rompu, emportant avec la Blanche et son Premier Garde.

Une douleur vive à la tête, le corps entrant en contact avec l'eau qui était devenue glaciale. Des remous sous ses jambes, de l'eau salée qui entrait dans sa bouche, par son nez. Diantre, comment pouvait-elle préconiser à certains de ses malades de s'injecter de l'eau salée dans le nez pour le purifier ? Cela brûlait, et les sinus, et la gorge. De quoi faire suffoquer et avaler à nouveau une nouvelle gorgée.
Elle était à peine consciente, le coup à la tête avait été violent, ses forces la quittaient, en plus du bas de son visage qui coulait sous l'eau, tout le reste suivit, comme happée vers le fond.

L'orage grondait, les éclairs, le ciel déchiraient, la Blanche sombrait...

Lors de cette descente aux enfers, mi-consciente, une pensée pour sa fille, son trésor, sa chair, et son preux Chevalier Renard. Son fils... le sourire du père de ce dernier. Elle ne les reverrait donc jamais.
Sans forces, le froid l'engourdissant, elle continuait sa descente dans les Enfers marins...

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--Aristide_de_verneuil


1er Garde de La Blanche

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Les autres Gardes de Longueville et d'Arques et moy-mesme, nous ne quittions jamais ou presque d'un oeil la jeune Duchesse. Elle nous avait tout d'abord esté confiée par le Chat, lorsque celuy-ci luy avait attribué le fief de Longueville-au-Mont, et depuys qu'elle avait en sa possession Arques-en-Aure, nous avions sur le dos le frère de ceste dernière, le Loup.

Autant vous dire que nous n'avions qu'à bien nous tenir et à respecter nos engagements, à savoir servir la Damoiselle, la protéger, et ce, mesme si mort nous devions recevoir. J'avais toujours tenu cet engagement et, bien que plus à l'aise sur la terre ferme, je n'avais pu refuser ceste escapade en mer.

Ceste escapade tournant au cauchemar, faisant suite à des moments de retrouvailles, de joy et de bonne humeur. Le navire ressemblait maintenant à une fourmilière, avec ce vent qui se prenait dans les voiles, manquant de les déchirer, ceste tempête qui menaçait les mâts, et ceste terrible vague noire, qui venait d'emporter la gamine.

La jeune mère avait mis son fils dans un endroit protégé et nous mettions tout en oeuvre pour récupérer l'enfant et celuy qui était en train de risquer sa vie pour la rejoindre.

Les éclairs déchirèrent le ciel, comme sy la gamine avait eu raison, comme sy les Dragons nous entouraient, déchirant les cieux de leurs griffes d'Or. Bien qu'icelieu, cela ressemblait plus à des griffes d'Argent, acérées au point de briser d'un seul coup les cordages de la chaloupe que nous mettions à l'eau.

Un bruit terrible, un crac annonciateur d'un mât qui volait en éclat, un choc d'une puissance telle, que la jeune Duchesse et moy-mesme fûmes passés par-dessus bord.

L'eau estait froide et celle à qui je devais protection estait en train de sombrer. Je la voyais à peine consciente, avalant sans rien y pouvoir, l'eau qui claquait sur son visage. Il me fallait la rejoindre au plus vite, ou elle disparaitrait dans les limbes de ceste mer déchaînée.

Je n'eus que le temps de l'attraper par le bout des doigts, plongeant à mon tour. Je l'attrapais puys la remontais contre moy. Il me fallait résister pour deux, la mettre à l'abri. Le ressac nous apporta un bout de grosse planche, puys un tonnelet qui avait éclaté, mais encore assez solide pour nous permettre de rester en surface.

La Blanche, bien que légère, se retrouvait alourdie par le poids des vêtements trempés et son inconscience faisait qu'elle ne pouvait m'aider. Attrapant les bouts de bois, je réussis tout de mesme à nous éviter de sombrer définitivement.

Je la hissais et la déposais sur cette planche de fortune, m'y accrochant moy-mesme comme j'y pouvais. D'une main, je dégageais le visage de la belle de ses cheveux blonds collés, alors que la houle, qui ne paraissait point vouloir se calmer, nous emportait plus loin. Je regardais autour de moy, plus de Petite Perle ni de renard en vue. Aucune voix, aucun bruit excepté l'orage qui tonnait encore et toujours.

Je me penchais sur la Perle, constatant qu'elle respirait encore, mais difficilement. Cette dernière avait avalé trop d'eau et certainement en avait-elle dans les poumons. Il me fallait au plus vite faire en sorte qu'elle reprenne conscience ou du moins, que l'on puisse regagner le bateau, la terre ferme, ou nous serions perdus.

Epuisé, je luy tenais toujours la main, la serrant, murmurant son prénom, espérant qu'elle m'entende. Je manquais de force et laissais nostre embarcation nous mener là où le Très Haut le désirerait.

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Twa_corby


Margot ne disait rien, serrant le cou du renard avec ses petits bras comme une étoile s’accroche dans la nuit pour ne pas tomber.
Elle cache son visage dans le creux de son épaule, respirant doucement, recrachant l’eau qui se glisse dans sa bouche.
Son souffle léger rassure celui qui la soutient et la maintient contre son corps… Contre son âme.
Poupée si petite, si légère qu’elle n’est presque d’aucun poids et la seule contrainte est qu’il se porte lui-même, cherchant à se maintenir au dessus des flots.
Les deux se taisent, poursuivant la silhouette d’un navire devenu fantôme, priant l’espoir dans le tableau noir de leur horizon.
Les vagues sont hautes et forment une danse presque harmonieuse sur lesquelles ils glissent dans une chorégraphie inquiétante.


L’adieu sous la langue comme un oiseau chassé, il s’accroche au rideau terne de cet instant tragique.
Il regarde ce petit bout de femme dans son manteau devenu gris à force d’essuyer ses larmes.
Il n’aura pas la force et il gémit, priant pour la petite vie de Margot, offrant la sienne mille fois et son âme avec.
Il la regarde comme un ange recroquevillé contre lui, les yeux fermés pour mieux se retrouver ailleurs, dans un autre lieu.
Tout ceci n’est qu’un mauvais rêve et il le sait. Ils se réveilleront bientôt et elle ira courir dans l’herbe grasse de Longueville.
Il entendra son petit rire comme il se souvient, lors de ses rondes sur les hauts parapets.
Elle s’amusait tout en bas, courant après une feuille, chantant avec le vent.
C’était une petite silhouette et son énergie était la lumière de ce domaine.
Son rire était la réponse aux oiseaux et le renard l’observait du haut de sa ronde comme on apprécie la seule couleur plaisante à nos rêves.
Il souriait à chaque fois.

Puis il pense à Anya.
Son gémissement se mêle à sa frustration et sa colère qui se décuple autant qu’il l’imagine à cet instant.
Que va-t-elle devenir ?
Elle n’avait pas besoin de ce drame ! Elle qui déjà souffre depuis trop longtemps.

Et lui ! Lui n’a pas su lui ramener sa petite fée.
Il voulait crier, hurler que non ! Pitié, pardonne-moi ! Je ne voulais pas ça…
L’échec comme à chaque fois, sentiment qui revenait bien trop souvent et le revers de ses idées dans une place qu’il n’a jamais pu trouver.
Il n’a été que l’ombre de lui-même… Celui qu’on apprécie et qu’on souhaite avoir dans son sillage parce qu’il est différent.
Un renard au caractère mélangé entre l’obscurité et la volupté, fort et doux, souriant par respect.
Sa prestance n’était que le réconfort d’une présence rassurante… Et il allait la décevoir au plus haut point.

Le vent… Le bruit des vagues.

Les minutes passent et paraissent des heures, Margot ne bouge pas. Seule sa respiration collée à son oreille le rassure.
A l’heure où la rage le quitte, il compte sur les fleurs sauvages et relit son sourire sur les vélins de sa mémoire, pour se livrer au délice des images, face au soleil avec un vent léger sur le visage.
Ce monde qui est le sien et dans lequel il a toujours fait son chemin presque seul…
Un monde en forme de tanière, tout en couleur ou le renard pouvait rêver en toute quiétude.
Il s’y cachait souvent, se dissimulant aux yeux de ses amis. Il se sentait bien.


Sa vision mélange le sel de ses larmes avec celui de la mer et il ne voit pas cette silhouette qui se rapproche d’eux.
Un morceau de rêve éveillé dans le vacarme des vagues et une ombre dans la pénombre, comme une illusion dans un instant perdu.
Il n’a plus beaucoup de force et c’est avec son dernier souffle qu’il tire sur ses bras et se dirige vers… Un canot.

Lorsque les dernières forces s’enfuient et que la fin est proche, on offre le cri de l’ultime prière.
Plus rien ne compte que cette petite fille qu’il soulève hors de l’eau, la présentant du bout de ses bras à la silhouette comme une offrande, tandis qu’il s’étouffe avec cette eau qui écorche son souffle.
Une voix… Celle d’un homme.
Il ne sait plus, il n’entend plus.
Le poids de la petite fille disparait de ses bras et de sa conscience… Elle est sauve !

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Margot_puycharic


Y'a pas, l'eau salée, c'était vraiment berk. Pis c'était dur de respirer après en avoir avalé quelques gorgée, ça piquait !! J'voulais du jus de pommes, moi, avec une pointe de cannelle. Maman, elle adore la cannelle. Elle sent bon la cannelle.

Je sentais que maman était pas loin, je la voyais même sourire. Oui, elle savait que j'allais réussir à combattre ce Gragon. Mais pourquoi il me tire vers le fond avec ses griffes d'Or ???

Une main attrapa les miennes, et je me retrouvais collée à un homme. Un quoi ?? moi, tout contre un homme ? Mais c'est nul les hommes, ça fait pleurer les filles, moi j'veux maman !!! Moment de panique chez un Chevalier, c'est pas bon du tout, je vous l'accorde. Pis je sais pas pourquoi, j'ai ouvert les yeux, c'était lui. Mon Renard à moi. Alors oui, lui, il avait le droit de m'approcher. Il était pas pareil que les autres. Normal, c'était mon futur Chevalier à moi, celui qui m'accompagnerait dans toutes mes chasses.

Je m'accrochais à son cou, on était tout mouillés, il était tout salé, on était presque cuits. Prêts à être servis de repas aux Gragons. Car ouais, là, c'était sûr, y'en avait pas que un. Y'avait qu'à regarder le ciel, les Gragons le déchiraient de leurs griffes, ça éblouissait et ils grondaient. Il z'étaient pas contents, les Gragons.

Je disais rien, j'étais fatiguée, je voulais dormir, j'avais froid. Mais on l'aurait, ce Gragon. Qu'il bougonne encore, et je lui piquerais une griffe avec ma Peregrina.
Je respirais doucement, et je restais contre lui. Il fallait que je le protège, que je le rassure. Mon Renard avait peur dans la mer, je le voyais bien. Alors je le serrais un peu plus fort, sans rien lui dire, pasque les grands, ça ose pas dire quand ils ont peur, ils trouvent ça nul de l'avouer, pasque sinon, d'autres grands se moquent. Ben moi, jamais je me moquerais de mon Renard, car c'est le plus fort et le plus gentil des Renards, et même s'il a peur. Je lui apprendrai à pu avoir peur.

Mais j'aimais bien être là, contre lui, écouter les bruits de son coeur, sa respiration, comme s'il faisait exprès de faire comme la mienne, pour que y'ait que un seul souffle.

Tout à coup, j'ai senti qu'on me soulevait. Je quittais les bras de mon futur Chevalier, et là, je sais pas pourquoi, mais promis, vous le répétez à personne, là j'ai eu peur. Je lui jetais un regard inquiet, à mon Renard, puis regardant l'homme qui me sortait de l'eau, un homme que je ne connaissais pas. Je voulais pas qu'il me prenne sans lui !

Et là, mon côté peste capricieuse (si si, ça m'arrive des fois, mais c'est normal à mon âge, il parait), je sanglotais, priant pour qu'ils m'écoutent, je me débattais un peu aussi, et y'a pas, un canot, ça tangue encore plus quand on bouge comme ça.

J'veux pas aller avec vous !! Laissez-moi !!
J'veux lui !! j'veux qu'il vienne !!

Et là, ouais, ils l'ont remonté aussi. C'est la classe d'être Chevalier et d'être fille d'une Duchesse et d'un Comte, on vous obéit au doigt et à l'oeil.
Mon Renard était à nouveau avec moi. Il s'était assis, et moi, je filais contre lui le rassurer. Il avait dû avoir peur qu'on le laisse tout seul dans cette eau froide.

Petite boule blottie, mais toujours gelée.

T'en fais pas, ça va aller. Les Gragons vont se calmer.
Faut pas avoir peur, chuis là.


Je respirais doucement, ça me brûlait encore dans le nez et dans la gorge. Je restais tout tout contre lui, fallait pas que je le quitte, j'étais son seul chevalier protecteur. Pis mes yeux se sont fermés, ma tête posée contre son coeur qui faisait des gros BOUM BOUM. Boum, qui se sont calmés, il avait ptet pu peur maintenant. Un petit souffle, serrant sa main :

Je t'aime mon Renard, et j'te quitterai jamais. Tu s'ras jamais seu.....

Et là, j'ai dû m'endormir, car je me souviens pu de rien.

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Twa_corby


Tout semblait irréel...

Et pourtant, ils étaient là, sur ce canot perdu en pleine mer.
Les vagues semblaient moins impressionnantes, comme si la mer avait finit de s'amuser avec eux.
Il était épuisé et ses muscles lui faisaient mal autant que sa toux qui lui écorchait la gorge à vif.
Quelques instants de plus et il aurait sans doute perdu ses dernières forces, coulant comme une pierre dans l’obscurité glacée.
Le renard et tout ce qu’il représentait n’auraient alors été que le souvenir inscrit dans la mémoire de ceux qu’il côtoyait. Rien de plus.
Il rit nerveusement, essayant d’imaginer sa mort.
Cette tactique là n’aurait pas été un leurre et peu de gens en auraient été convaincu.
Bah ! Tant mieux. Se disait-il.
Et puis n’importe ! Une fois le trépas, plus rien ne compte, si ce n’est…
…Il regarda Margot.

Que d’efforts à s’accrocher à une vie alors qu’il serait si simple de s’en défaire !
Est-ce là la vrai valeur de l’être humain pour cette chose si précieuse et si fragile, qui ne tient que sur un fil et que l'on accroche du bout des ongles.
On gratte jusqu'à la dernière miette l'espoir d'être vivant et tout redevient réaliste...
On ne vit, on ne meurt qu’une fois…

Il secoua machinalement la tête, comme pour chasser ces pensées.
La petite était sauvée et c’est tout ce qui comptait.

Corby mit sa tête entre ses mains, ressentant leur contact rassurant.
Elles étaient poisseuses d’avoir été trop baignées et son visage était encore froid et engourdit
Tout était confus dans le bruit des vagues qui continuaient leur chant incessant.
Margot se tenait contre lui et le serrait de ses petites mains.
Il n’avait pas entendu ce qu’elle disait, le bourdonnement qu’il avait lui remplissait toute la tête encore bien trop fort.
Puis elle s’endormit comme un petit chaton, le visage innocent d’un danger qu’elle n’avait sans doute pas réalisé.
Il écarta une petite mèche de cheveux et posa le creux de sa main sur sa tête.

Anya et une autre personne lui parlaient, mais il n’entendait rien.
Que ce bruit et la douleur dans ses oreilles.

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