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[RP ouvert] L'antre de la sorcière

--Calista
Bonjour étranger !

Je vais te conter ici la plus mystique des rencontres que tu peux faire en la forêt entre Aix et Marseille. Peut-être as tu déjà vu au détour d’un chemin une petite bicoque sale et décrépie. Aucune personne saine d’esprit ne t’affirmera la connaître. Et pourtant ! Tout le monde sait ou elle se trouve mais personne n’ose en parler.

Annoncer que l’on connait cette maison c’est déjà avoir eu affaire à la personne qui y habite et personne ne voudrait être associé à elle, à juste titre.

Si tu t’approches de la maisonnette tu remarqueras un jardin assez mal entretenu où plantes et mauvaises herbes se confondent. Quelques arbres au tronc tortueux arrivent à pousser et, de temps en temps, un buisson vient mettre du volume à la vision d’ensemble.

Si tu contournes la maison tu devineras que parmi toutes les plantes se cache une mare. Remplie de bestioles en tout genre, où grenouilles et crapauds mêlent leurs voix en une cacophonie étrangement assourdissante à certains moments de la journée.

Peut être, imprudent que tu es, oseras tu pousser le portillon et faire un pas dans son antre. Si, empli de courage, tu oses toquer à sa porte, alors attends toi à avoir un frisson parcourir ton échine.

Aies une bonne raison de frapper à cette porte et de déranger l’habitante, car si toutefois ce n’était que curiosité c’est que tu es d’une stupidité sans égal.

Si malgré tous mes conseils tu as besoin de déranger la quiétude des lieux, alors tu verras apparaître sous tes yeux incrédules, celle qui hante les lieux. Vêtue de noir de la tête au pied, voici que devant toi se tient Calista, celle que l’on surnomme la sorcière.

Egrenant sans cesse une échelle de sorcière dans sa main droite, elle te fera signe de rentrer en sa demeure si elle juge que tu as vraiment besoin de ses services.

Fioles, chaudron, plantes, animaux inquiétants, effluves étranges, balai, grimoires, poupées de cire. Tout l’apparat des sorcières est présent dans son antre. Une étrange inquiétude te suivra tout le long de ton entrevue avec elle, une sensation de malaise comme une impression que ta vie est en danger.

Il ne te reste qu’à formuler ta demande : sortilèges, poisons, charmes, envoûtements, philtres. Tout te sera accordé si tu sais en payer le prix. Le prix fixé ne sera pas forcément des écus sonnants et trébuchants mais parfois un service ou un ingrédient qui lui manque… Mais ce sera toujours égal à la valeur de ta demande.

Un dernier conseil étranger, si tu ne veux pas subir le courroux de cette dame sans âge, ne transgresse jamais cette règle : n’essaye jamais de voir au travers du voile noir qui recouvre sa tête, tu y risquerais ta vie ou au mieux, la beauté de ton visage.

Maintenant que tu sais tout de la mystérieuse habitante de cette forêt, à toi de décider si un jour ou une nuit, tu veuilles venir troubler le silence qui empli ces lieux.
Elriol
Elriol avait reçu un bien étrange message:

Citation:
Excellence,

J'aspire à vous mieux connaitre. Si votre tache de maire de Brignoles vous en laisse l'occasion, venez me retrouver à Marseille... Demandez la Casa Cianfarano, on vous mènera à moi.

Curieusement,

Prunille de Cianfarano,
Dame de Callas.


Réfléchissant à cette étrangeté, ses pas le menèrent machinalement devant un lieu bien obscur. Une odeur fétide s'en déageait, une athmosphère ténébreuse.

Ah, je suis arrivé, pensa t-il.

Regardant plus attentivement il finit par réaliser son erreur et passa son chemin. Quel étrange message décidément!
_________________
François de Brotel
Chancelier de Provence
Maire de Brignoles
Vice-recteur de l'ordre lescurien

--Calista
Elle avait cru entendre un bruit. Arrêtant ce qu'elle était en train de faire, Calista tendit l'oreille pour au final ne plus rien discerner.

Elle savait qu'elle n'était pas aimée et que certains l'auraient bien brûlée vive... Mais quand on n'a plus d'espoir et que même les prières ne sont plus d'aucun recours c'était elle que l'on venait voir, aussi était-elle tout de même utile.

Elle avait reçu commande d'un philtre puissant qui requérait de la concentration aussi continua-t-elle à piler consciencieusement les crochets de vipère qui étaient dans son mortier.
--Monsieur_leonard
C'était par ordre qu'il était en ces lieux. Descendant de sa monture, il attacha la bride à l'un des arbres proche de la bicoque décrépie.
On lui avait donné une mission, Léonard était de ceux qui obéissent mais contre rétribution.

Il n'était pas au service d'une seule personne, il pouvait être au service de tous et ne lésinait pas sur les moyens pour accomplir avec succés ses différents objectifs.

Muni de sa sempiternelle canne, l'homme déjà âgé mais encore fort aguerri s'approchait de ce qui était une demande selon lui des plus simples. Commander à Calista quelques philtres pour une personne importante qui ne souhaitait être vue icelieu.

Bien que nombre de personnes craignaient cette femelle, Léonard, ou monsieur pour les moins nantis de ses clients, la connaissait depuis un petit moment et ne s'en défiait nullement.

C'est donc d'un pas assuré, jouant de sa canne qu'il traversa le "jardin" ou ce qui tenait lieu de jardin. Arrivant devant la porte, n'osant toucher ce bois qui puait le moisi, il tapa trois coups brefs avec le pommeau de sa canne


Toc toc toc...

et attendit que la satanique daigne ouvrir sa porte.
Donatella.
Cela faisait des jours qu'elle marchait. Des jours, qu'elle avait quitté les hautes montagnes de Belley pour venir dans ce comté de Provence. Plus elle avançait et plus son pas se faisait lent. Sa douleur à la hanche la faisait encore souffrir et elle pestait contre cela. L'Ombre qui l'avait soigné lui avait-elle menti ? Elle avait dit que la douleur finirait par partir, mais quand ? Dans combien de temps ?

Elle n'était pas passé à côté de la mort pour souffrir ainsi ... Balgis aurait-elle pu faire plus ? Une belle sorcière celle-là aussi ... Elle fit une grimace digne de ce nom et cracha même par terre, pour faire partir ce gout amer qui s'était glissé dans sa gorge à cette pensée ... Que lui avait finalement apporté sa vie au sien du clan des crocs rouges ? Quelques parties de franche rigolade avec son capitaine Fracasse, mais à part ça, que de la douleur et de la colère ... Et tout cela à cause de « LUI »

Elle venait de passer Aix et elle se dirigeait vers Marseille. Son but final. Le port, les bateaux et la mer ... Elle avait un objectif et elle avait l'intention d'y parvenir par tous les moyens, mais pour l'instant elle devait s'arrêter un peu. Cette douleur à la hanche devenait intenable et de ne rien avoir mangé depuis deux jours, n'arrangeait rien ...

Elle était au milieu d'une forêt dense et sous la pénombre, elle avait l'impression de se retrouver dans la même forêt que celle du manoir des Crocs ... Lieu lugubre qui aurait fait peur à plus d'un, mais pas à elle ... Elle avait appris à connaitre ce genre d'endroit ... Par la force des choses ... Le manoir était une bâtisse qui, pour le commun des mortels était à éviter et dangereux et pour cause. Un repaire de coupes gorges et autres voleurs ... Elle s'était assise sur un vieux tronc d'arbre, juste le temps de reprendre son souffle et laisser le temps à la douleur de s'estomper un peu et il lui faudrait trouver une soigneuse une fois arrivé ...

Elle laissa son regard errer tout autour d'elle. Les forets n'était pas plus sûr que les chemins, elle avait fait une mauvaise rencontre avant Aix et elle y avait laissé le peu d'écus qu'elle avait ... Oh pas grand-chose, ce n'était pas avec elle que ce brigand étranger avait fait fortune et elle n'avait pas cherché à défendre les deux écus qu'elle avait sur elle, elle les lui avait donné sans broncher ... Ses yeux clairs parcouraient donc la forêt et il lui sembla voir comme un mouvement près d'une vieille cabane ou grange abandonnée ...

Caché par les arbres, la silhouette mouvante ne semblait pas l'avoir vu, mais elle n'avait pas remarqué cette ruine de bois avant son arrivée non plus ... Se tenant la hanche, elle se releva et se dirigea vers cette bicoque. Elle en fit le tour sans prononcer un mot et le plus silencieusement possible pour que l'homme ne la remarque pas ... Elle avait sa dague cacher dans son dos, elle la prit, mais elle espérait ne pas en avoir besoin, elle n'était pas en état ... En observatrice, elle attendit de voir qui allait sortir de là ... Qui pouvait bien vivre dans un lieu pareil ?

Un paria ? Un malade contagieux ? Un évadé ? Une apothicaire ou plus communément appelé sorcière ? Fort possible pour la dernière puisque c'était dans un lieu tel que celui-ci, que l'avait amené l'Ombre pour la remettre sur pied ... Adossé à un arbre, dague en main, elle attendait en observant ... Si c'était une personne qui connaissait les plantes qui vivait là, elle irait la voir, sinon elle continuerait son chemin ...

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--Calista
Trois coups brefs retentirent, trois coups qu'elle aurait reconnu entre tous. Léonard était la...

Elle n'aimait pas vraiment le personnage, elle méprisait son attitude désinvolte en toute occasion, mais il fallait bien reconnaître qu'il la payait grassement et elle n'était pas contre quelques écus.

Elle laissa de côté son pilon et son mortier, remis son voile, n'aimant pas qu'on détaille son visage et alla en direction de son prochain client.
Elle tourna la poignée et tira doucement dessus, ce qui permit à la porte de s'ouvrir dans un grincement lugubre.

Elle laissa entrer l'énergumène ainsi que sa maudite canne. Avant de voir ce qu'elle pouvait pour lui, elle fit un pas sur le perron et regarda aux alentours histoire d'humer l'air ambiant.

Rassurée elle referma plus brutalement la porte qu'elle ne l'avait ouverte et s'approchant du pompeux Léonard lui demanda :


Et que puis je pour vous aujourd'hui ?
--Monsieur_leonard
La sorceresse l'avait laissé passer avant de refermer la porte. Toujours voilée, elle ne le laissait jamais voir plus qu'elle ne voulait, mais le voulait-il ?
Rien que l'odeur de la mixture qui bouillonnait dans l'âtre lui donnait la nausée aussi ne songea-t-il plus longtemps à ce qu'il pouvait y avoir sous ce voile de peur de dégobiller et de paraître plus poltron qu'il ne l'était.

La raison de sa venue, puisqu'il en fallait une était simple, il l'exposa tout en se promenant dans la pièce.


Hé bien... Je viens de la part d'un client, un de ces nobliaux qui n'a pas que des idées charmantes...


Il toucha du bout des doigts une main désséchée entourée de bandelettes se demandant comment diable elle avait pu trouver cela...

Il a en vue une jeune pucelle de belle allure, avec des atouts pour le moins charmants dont il aimerait connaître un peu plus en détail l'anatomie...

Jusque la rien de bien étrange pour un homme, devait-elle penser, oui mais...

Mais il est marié et ne veut point que sa femme le sache, hors cette jouvencelle est la servante particulière de sa femme ce qui complique quelque peu la chose...

Il se râcle la gorge tout en regardant intrigué un bocal qu'il vient doucement secouer avant d'y voir des yeux d'une espèce dont il ne veut rien savoir... Lachant promptement cet objet si répugnant il poursuivit :

La jeune donzelle ne veut rien savoir trop attachée à sa maîtresse... Il lui faudrait donc une mixture qui fasse oublier à la caillette que sa vertu a été déflorée ou quelque chose du genre, et pour ne pas alerter son épouse une mixture qui la fasse dormir, dirons nous...

S'il est des ingrédients qu'il ne connaissait pas parmi tout ce foutoir, il était plus à même de reconnaître quelques plantes qui trainaient de ci de là et en s'arrêtant de parler, son regard se posa sur une racine de mandragore se demandant si elle était de toute première fraîcheur.
--Calista
Elle l'écoute tout en suivant du regard ses allers et venues. Elle n'aimait pas que l'on touche à ses "choses" mais elle laissait faire pour avoir de quoi se payer à manger par la suite.

Si jamais il cassait quelque chose, il en paierait le prix c'était chose assurée.
A son tour de s'ébranler doucement dans son antre. Elle prend une fiole, décoction à base de laitue et de pavot, s'approche et lui dit :


Pour la femme j'ai ce qu'il faut, cette décoction l'aidera à dormir d'un sommeil lourd, . Qu'il la fasse boire plus que de coutume elle ne pourra s'en prendre qu'au vin et n'aura aucun doute sur son mari.


Elle fit une légère pause et tout en lui tendant la fiole elle précisa :

Cependant qu'il mélange cela à du lait, à lui d'être finaud...


Autant faire dormir quelqu'un était chose aisée autant la deuxième partie la laissait perplexe. Non pas que ce soit moins facile mais elle avait quelques remords à aider quelques violences sur une jeune femme. Mais l'appat du gain était plus fort.

Pour la jeune femme j'ai ceci...


Elle prit un petit pot de couleur noire, mélange de mandragore, de morelle noire et de jusquiame dans un onguent.

Qu'il donne une goutte du mélange réservé à sa femme pour l'assoupir quelque peu, en attendant son réveil qu'avec des gants il enduise le cou et la nuque de cette mixture qu'il lui fasse pénétrer la peau. Quand elle se réveillera, elle sera comme dans un rêve.

Ou un cauchemar... Comme la fiole, elle tendit le pot et quand il le prit elle donna ses derniers conseils.

Qu'il mette un masque, il sera assuré qu'elle n'aura jamais aucun soupçon...

Elle avait déjà occasionné la mort aussi les remords qu'elle avait pu avoir furent bien vite éliminés de son esprit. La concupiscence était plus douce que la mort après tout.
Donatella.
Caché derrière son arbre, elle observait l'ouverture de la porte. Elle eut juste le temps de voir un voile noir que l'homme entrait déjà ... Rien de tel pour l'intriguer la rouquine ... Une fois la porte refermée, elle attendit quelques minutes puis se faufila vers la bâtisse bancale en bois pourri ... Comme elle avait appris à le faire au manoir, elle se fit aussi silencieuse que possible, passant d'arbre en arbre pour se rapprocher du côté opposé de la porte, toujours en tenant sa hanche ...

Une fois derrière, elle se cola le dos contre le bois et tendit l'oreille ... Rien, elle devait se rapprocher et essayer de trouver une fenêtre ... Sa dague en main, elle rasait la paroi de bois pour longer un côté ... A mi-chemin, elle entendit la voix de l'homme qui expliquait ce qu'il voulait alors elle s'arrêta ... Un sourire carnassier se dessina sur son jeune visage ... Les hommes étaient bien tous les mêmes et elle retint un grognement de dégout ...

C'était bien une sorcière qui vivait là, une comme Balgis, une connaisseuse ... Elle allait donc attendre que l'homme en ait fini et elle viendrait la voir ... Elle devrait arriver à la soigner, il le fallait ! Elle ne pouvait pas rester comme ça ... Elle trouverait bien un moyen pour la payer ... Une fois arrivée à Marseille elle se débrouillerait pour trouver des écus ... Elle ne s'inquiétait pas pour cela ... Vivre à la cour des miracles lui avait appris beaucoup, même si cela lui avait coûté très cher aussi ...

Il ne lui restait plus qu'à attendre que l'homme parte. Hors de question que cet homme la voit ici ... Bien que ce qu'elle ait en tête allait lui demander de passer du temps avec eux, moins elle les côtoyait, mieux c'était pour elle ... Les hommes n'étaient que des brutes congénitales et elle ne voulait plus en faire les frais ...

Elle n'allait pas bouger et attendre sagement qu'il s'en aille ... De toute façon elle n'avait pas le choix ...

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--Monsieur_leonard
Il prit fiole puis pot d'onguent. L'utilisation de chacune était inscrit en sa mémoire, nul doute qu'il retranscrirait sans soucis à son client la manière de procéder en y rajoutant même un peu de sa façon de faire...

Après tout il l'avait entraperçue la pucelle qui allait bientôt esgambiller sans réellement le vouloir. Peut être qu'il pourrait aider pour la remettre au lit et en profiter un peu lui aussi...

Mais tout de même, il était intrigué par ce qui se cachait sous le voile noir... peut être qu'elle pourrait être à son goût, les hommes comme lui savaient se contenter parfois du minimum, et puis, elle avait la taille assez fine...
Du bout de sa canne il vint titiller le bas du voile, se demandant si c'était une bonne idée que de se mettre une diabolique sur le dos.

Après quelques secondes d'hésitation il arrêta son mouvement ne voulant point subir le courroux d'une femme qui savait faire des pactes avec le sans-nom...

Il délia une bourse de sa ceinture et la lança sur la table la plus proche.


Voila qui devrait te contenter...
Je ne vais pas me perdre en vaines paroles mais tu sais très bien ce qu'il t'en coûtera si tes diableries ne fonctionnaient pas...


Pour des mises en garde de ce style, le tutoiement était de mise. Sans perdre un instant de plus, il tourna le dos à la drôlesse et sortit de sa demeure.
Il lui fallait maintenant retrouver le véritable acquéreur de ces produits et lui expliquer comment les utiliser à bon escient.
Enfourchant son cheval c'est à brides abattues qu'il s'éloigna de cet endroit démoniaque.
--Calista
Elle stoppa sa respiration quand il eut l'idée de soulever son voile. S'il avait continué, le gredin, nul doute qu'elle se serait vengée. La dague attachée à son avant-bras allait peut-être lui servir ce soir.
Mais il refusa de s'aventurer plus loin à son grand soulagement. Même si elle ne l'aimait pas c'eû été dommage de tuer un tel client.

La bourse avait l'air de promettre de quoi subvenir à ses besoins pendant un moment. C'était plus qu'elle n'aurait demandé mais il achetait son silence en même temps et le silence est d'or comme on dit.

Aux menaces, elle ne répondit rien. Elle ne doutais jamais des produits qu'elle vendait mais elle aurait bien aimé enfoncer la langue de ce malotru dans sa gorge afin qu'il ne puisse plus lui en déclamer.

Quand enfin il fut parti, elle rangea la bourse dans un tiroir et continua ce qu'elle faisait avant sa venue.
Donatella.
Adosser au mur de bois, elle épiait le moindre bruit. Elle avait entendu les explications de la femme, mais elle s'en moquait royalement ... Elle eut pourtant une petite pensée pour cette fille ... Elle, elle s'était faite violé deux fois et elle s'en souvenait parfaitement bien, la deuxième fois lui avait presque coûté la vie ... Si la fille ne pouvait éviter ça à cause de la lubricité démoniaque des hommes, au moins si cet onguent fonctionnait, elle en aurait oublié jusqu'à la moindre douleur ce qui n'était pas plus mal, mais ce n'était pas son cas. Elle, elle se souvenait de tout ...

Il y eut ensuite un silence et elle essaya de voir à travers les planches mal jointes, se tournant légèrement pour coincé un de ses yeux dans une fente, mais l'obscurité était trop importante pour qu'elle puisse distinguer quoi que soit ... L'homme finit par parler de nouveau et se délesta d'une bourse pleine ... Elle grimaça. La vieille voudrait-elle seulement l'aider si elle n'avait rien à lui donner en contre partie ? Elle savait pertinemment qu'on n'avait rien sans rien et que chaque chose se payait ...

La main sur la hanche, la douleur s'estompant un peu, elle souffla en fermant les yeux, adosser de nouveau contre le bois ... La porte claqua finalement et elle entendit les sabots d'un cheval qu'elle n'avait seulement pas remarqué ... L'homme venait de partir. Elle se redressa et avança doucement en longent le mur de bois. A l'angle de la cabane, elle jeta un coup d'oeil pour vérifier que personne ne venait puis elle se décida de s'approcher de la porte ...

Rangeant sa dague dans son dos, là où était désormais sa place, elle s'essuya le front avec sa manche. La douleur lui avait donné des sueurs froides ... Prenant une bonne goulée d'air, elle frappa trois coups au montant de bois ...

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--Calista
Elle eut à peine le temps de se remettre à son travail fastidieux que trois nouveaux coups vinrent s'écraser sur sa porte.
Au bruit cela ne semblait pas être Léonard et tant mieux pensa-t-elle.

S'approchant doucement de la porte, elle l'ouvrit en la faisant grincer comme à son habitude. Après un homme, voila une femme qui venait à elle, assez jeune, rousse et qui surtout avait l'air de soufrir.

Le teint plutôt pale, des gouttes de sueur sur son front, l'on voyait qu'elle réprimait sa douleur. Voyant que l'on avait besoin de son aide, Calista s'effaça afin de laisser entrer sa nouvelle cliente.
Donatella.
Elle lâcha sa hanche pour se redresser le plus possible. Autant être digne, même si elle venait quémander un peu d'aide, ce qui n'était pas du tout dans ses habitudes, mais n'étant pas médicastre, elle n'avait pas du tout le choix ...

La porte venait de s'ouvrir sur une femme tout vêtu de noir de la tête au pied ... Un voile cachant ses traits ... Elle haussa les sourcils, mais n'en fut pas plus choqué que cela. Des bizarreries, elle en avait vu à la cour des miracles ... Une de plus ou de moins, cela ne ferait pas la différence et si cette femme voulait garder le voile, grand bien lui fasse tant qu'elle la soignait ...

La femme en noir s'effaça pour la laisser entrer sans prononcer un mot et elle hocha la tête en s'avançant en boitant ... La porte fut refermée après son passage et elle se retourna pour la détailler.


M'ci d'me recevoir dans vôt'e antre ... J'm'appelle Don et si j'me trompe pas vous êtes ... Soigneuse ? ...

Balgis elle ne se gênait pas pour la traiter de sorcière, mais là elle allait y aller doucement. Autant ne pas la vexer si tentait qu'elle n'appréciait pas qu'on lui donne ce nom ...

Elle fit parcourir son regard clair dans la pièce sombre. Le lieu étant différent, mais c'était pratiquement pareil qu'au manoir, les mêmes odeurs, les mêmes pots contenant des choses qu'il valait mieux ne pas connaitre ... Et si elle était comme Balgis, il valait mieux ne pas toucher ... Balgis avait une sainte horreur de ça ...

Prenant une bonne respiration, elle n'entra pas dans les détails ...


J'suis tombée sur vous par hasard, mais j'suis au bon endroit à c'que j'vois ... Seulement ... j'ai rien pour vous payer ... j'ai tout donné à un brigand ...

Elle grimaça à ce souvenir, mais elle la regardait sans sourciller, le regard franc, attendant de voir la réaction ...
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--Calista
Elle ne semblait pas la craindre, c'était déjà un bon point pour la jeune femme. Même si elle n'aimait pas trop qu'on la détaille c'était ce que faisait le commun des mortels à la première entrevue, avec le temps cela leur passait...

Soigneuse... On peut dire ça... Mais en général on m'appelle autrement...

Elle se doutait bien qu'un autre mot devait lui venir en tête mais comme toujours on craignait de le prononcer... Pourtant c'est ce qu'elle était : une sorcière. Elle n'irait pas jusqu'à s'en vanter, après tout avec les bigots du coin fallait pas trop se montrer, elle risquait le bûcher mais elle ne pouvait pas nier qu'elle était portée par des choses plus obscures que simplement guérir les gens.

Une cliente qui ne pouvait pas payer... Pas si étrange que cela, pas comme si elle n'avait pas déjà eu le cas...


Ya toujours moyen de payer Don...

Elle appuya bien sur le nom de la jeune femme. Elle ne trouvait pas particulièrement malin de donner son nom, quoique c'était peut-être un nom d'emprunt, mais la petite jouait franc jeu et ça elle apréciait même si pour rien au monde elle ne le montrerait.

Si tu n'as rien de valeur sur toi, il sera toujours temps de me rendre un service, une fois que tu seras en meilleure forme.


Elle s'approcha, mais ne voulant pas brusquer sa "cliente" Calista lui demanda :

Montre moi ta blessure et dis moi depuis combien de temps tu souffres.

Si elle pouvait savoir comment elle avait été faite, cela lui donnerait des indices mais une chose à la fois, il lui fallait déjà voir l'état de la plaie.
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