Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP]L'Art de devenir une fem... rester catin.

--Desiree



Non !

Une fois de plus, elle a parlé sans permission. Mais il faut qu’elle parle. Il faut qu’elle parle vite. Il faut qu’elle sauve sa vie et celle nichée dans son giron. C’est la panique qui la fait parler.

Mère, il ment ! Je n’ai pas fui !

Elle renifle, frotte rageusement un œil larmoyant de sa manche… Et se défrusque. Elle raconte par le menu ce qu’elle a vécu, n’omettant pas ses provocations. Elle affiche sans pudeur le corps ignominieusement marqué.
Pauvre Geoffroi, qui n’avait certainement pas prévu ça. La peau d’albâtre marque si facilement les coups. Les poignets sont rougis là où le chanvre les a liés. Le ventre marqué là où le poing est tombé. Les cuisses souillées de l’infertile assaut qu’elle a subi.
Et elle l’expose, sans pudeur, narrant chaque détail avant de tomber à genoux aux pieds de la maquerelle.


Je suis grosse, Mère, cela fait quatre mois, et n’ai-je pas rapporté plus ? Grosse, je n’ai besoin d’aucun jour de quarantaine. J’ai accompli la mission que vous m’avez confiée Mère, au-delà de mes espérances, j’ai été gratifiée personnellement en supplément du montant dont vous aviez convenu et dont il avait la charge. J’ai protégé le pourboire pour vous. Mère ! Je n’ai pas fui Mère, je veux rester, je veux travailler ! La blondine marque une légère hésitation, et reprend un ton plus bas, un ton plus posé. Je peux travailler jusqu’à la naissance de mon bébé.

Le possessif n’est pas innocent. Il est dans son ventre mais contrairement au reste de son corps, public, propriété de la maquerelle qui en dispose comme elle l’entend, l’enfant est sien, déjà.
La catin souillée se tait, et baisse la tête avec humilité. Son visage ravagé tente de se dissimuler sous le rideau des cheveux blonds, mais il est inutile de se faire des illusions. Abimée comme elle l’est, elle représente un manque à gagner pour plusieurs jours. Peut être trop longtemps pour que la Rouge ne veuille la garder.

Qu’importe. Maintenant que tout est dit, elle ne peut qu’attendre sa sentence.


__________
Rouquine
Du sommeil du juste... et soudain...

Mère !

Hmm ?

Tirée de son repos bien mérité par le cris, la jeune fille se redresse. Emilla endormie à ses côtés n'a rien entendu. Peut-être est-ce elle qui a rêvé ?

Mère !

Ah non. En douceur elle repousse les draps, les repose sur le corps endormi de sa presque soeur et, pieds nus, descend doucement les escaliers.

Mère !

Elle a maintenant atteint le pied des escaliers, et la scène qui l'accueille lui fait porter la main à la bouche pour ne pas faire de bruit. La plus épineuse des roses se trouve là, en plein milieu du salon, dans un état....Remontant vivement quelques marches, la jeune rouquine s'y assied, mains sur les barreaux encadrant son visage. Comme une enfant redescendue épier la conversation de ses parents qui la croient couchée.

Elle assiste, fascinée, à tout l'échange.


C'est lui !

Rouquine ecaquille les yeux. Il n'aurait pas osé... Si ? D'un autre côté, qui, à la Rose, n'a pas vu comme il la regarde, avec ce désir et cette haine mêlés...? Il parle, d'une voix plus posée qu'à l'ordinaire.. Baisse les yeux humblement. Humblement ! Geoffroi n'est pas humble... Enceinte, Désirée...? Plus de travail pour les autres, pas plus mal. Tenté de fuir...? Elle n'y croit pas vraiment.. Surtout, surtout, à cause de celui qui prononce l'accusation.

Mère, il ment ! Je n’ai pas fui !

Elle devrait remonter, se mêler de ce qui la regarde, elle le sait.. Mais le discours de Désirée la retient, et elle reste là, comme hypnotisée, à regarder celle qu'elle prenait pour un automate soudain prendre vie sous ses yeux. De froide elle devient passionnée. De méprisante elle devient touchante.

La blondine ne le sait pas, mais elle sont deux à retenir leur souffle en attendant la sentence.

_________________
--La_dame_rouge
Elle ne le croit pas. Elle aurait pu le croire, elle aurait du le croire, si l’audacieuse putrelle ne s’était mise à nu. Le regard froid a parcouru le corps abimé, comptant les coups. Comptant le coût.

Grosse.

Les faits n’étaient pas si rares. Mais sur une catin aussi peu gironde, ils seraient visibles. Rouge cachait sa perplexité sous un sévère air calculateur. La blondine était certes rentable. Mais le serait-elle toujours autant quelques mois plus tard ?

Monte.

Elle se détourne déjà de la catin souillée. Le regard se darde sur le Gardien. Inquisiteur. Pas vraiment dupe. L’esprit retors de la maquerelle ne donnera raison ni à l’un, ni à l’autre. Elle a menti, il l’a punie, il a menti, Rouge tranchera. Sa putrelle retournera au travail vite, le Gardien aura son compte de forçat à remplir pour garder sa place. Ainsi marche la loi chez Rouge. Et gare à ceux qui ne s’y plient pas.
--Marigold.
Marigold est demeurée derrière la porte, elle a tout entendu tout épié, et des larmes coulent sur ses joues. Des larmes pour Désirée cela va sans dire, car contre toute attente elle devenue son amie, son alliée, mais pas que ... certaines d'entre elles ne sont pas pour la catin, certaines sont des larmes sur son amour blessé.

Oui , elle s'est prise au jeu avec Geoffroi, oui elle s'en est éprise et oui cette méprise en cet instant la dégoute.

Jamais avec elle, il n'a eu de gestes pouvant laisser imaginer qu'il puisse agir de la sorte, même lorsqu'il l'escorte et qu'il fait mine de s'emporter , généralement , cela finit dans une étreinte passionnée... Ou du moins c'est ce qu'il lui a laissé croire depuis de longues semaines, depuis qu'il a remplacé Tadzio dans son coeur et dans son lit.

Alors elle pleure la blondine, elle pleure. Et elle a peur sera -t-elle la prochaine a être défigurée de la sorte, et Désirée qui est grosse son enfant a-t-il souffert. Car cette fois, Désirée est plus qu'une amie, c'est un coffre au trésor , un coffre avec un bébé dedans ! Marie pleure de peine peine et de joie, mais elle hésite à se montrer , elle craint leur Mère et sa réaction... Alors elle attend dévorant d'impatience un ongle mal taillé.




--Emilla_kair_d_ancle



[Comptoir : un silence de mort]


Les bruits du pallier n'échappent à personne. Sans un bruit, Emilla passe auprès des pensionnaires, descend les marches et se glisse, transparente jusqu'au comptoir. Pâle, froide, pas un mot, pas un geste sec, fluide et silencieuse, Emilla fait son inventaire pour la nuit qui s'en vient, transparente comme elle seule sait le faire dans ce genre de situation. On la prendrait presque parfois pour un élément du décor tellement elle s'y noie avec dextérité notre petite caméléon. Ce décor c'est sa bouée de sauvetage, et même si pour l'instant, cela la place dans l'antre de l'horreur, tant qu'elle s'y agrippe, elle est en sécurité.

Mais son esprit, lui, il est bien loin de rester aussi lisse. Les traces de coup, le regard et la rage de Geoffroi... Elle n'a que trop connu ça dans la rue et il est hors de question que cette horreur entre dans cet univers qu'elle a su recréer ici. En cet instant et sans un mot, Desirée vient de se faire une alliée de poids prête à se battre pour repousser de leur monde la monstruosité qui s'y accroche. Il faudra parler à Baudouin : lui saura quoi faire sans froisser la Rouge.




--Desiree



Oui, Mère.

« Monte. »
Le soulagement ultime. Monter, c’est être autorisé à rester. Monter, c’est vivre.
Elle abandonne les lambeaux de robe au sol, elle n’a pas vu Emilla se glisser dans la salle, frêle et invisible oiseau. Elle ne voit plus personne et elle monte. Lentement, une marche après l’autre, rompue de fatigue. Brisée plus qu’aucun autre homme ne saurait jamais le faire.

Désirée l’ancienne est morte aujourd’hui. Elle renaitra surement demain. Pour l’heure, elle n’est plus rien que la catin pitoyable que son tortionnaire voulait qu’elle soit.
Mais elle monte, et à chaque marche, l’acier de son regard se durcit. Elle aperçoit que ses collègues sont là. Vaguement.

Elle monte. Lentement.
Et à chaque pas, elle visualise une nouvelle torture dont son gardien fera l’objet.
Ses jambes la font souffrir. Elles avaient tant peiné à la supporter lors des assauts qu’elles peuvent difficilement gravir les marches. Mais elle continue. Elle ne se cramponne pas à la rampe. Elle ne lui fera pas se plaisir. Le menton pointe orgueilleusement et le corps ravagé n’est pas dissimulé.

Elle monte.
Et à chaque pas, elle se rapproche du salut. Sa chambre. Son lit. Une porte entre elle et son agresseur.

Elle monte.
Et à chaque pas, elle respire un peu mieux.

Elle monte.


__________
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)