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[RP ouvert]2."Sans elle"

--Les_marmots




Et ça se bouscule. Et ça capitule. Et ça veut absolument prendre le dessus. Et ça fait rire les oiseaux. D'ailleurs Gauvin finit par éclater de rire lorsque la jeune femme se retrouve à nouveau les fesses par terre.

Tu es tombée par terre, c'est la faute à...

Gaspard, lui, ne rit pas. Mais il ne s'est pas départi de son rictus et s'appuie maintenant contre l'un des murs du cul-de-sac, continuant à jouer avec son couteau. Les mômes, par habitude, se sont regroupés autour de lui, formant une ronde pas si enfantine que ça. Ils sont au spectacle avec ce qui se déroule sous leurs yeux.

Le Grand soupire. Pourquoi faut-il toujours que les adultes les prennent pour des incapables? Il toise à son tour l'homme armé d'une épée qui semble vouloir s'imposer comme le défenseur de la veuve, de l'orphelin et de tous les culs-terreux réunis. Bah... si cela lui chante...


Nous sommes fils et filles de la Cour. C'est la meilleure mère nourricière qui soit...

La maraude se redresse et vient se placer devant l'homme, elle le provoque même. S'il veut la tuer? Peut-être. En même temps, s'il est intervenu, c'est sans doute plus pour récupérer son oseille que pour lui ôter la vie. Quoique... En tout cas, elle a raison sur un point la donzelle: il est lâche l'homme qui s'attaque à plus petit que lui-même.

Gaspard fait quelques pas, sans vraiment s'approcher, mais juste pour qu'elle sente qu'ils ont pris partie, qu'ils restent là, juste derrière. Pour l'amusement d'abord et par conviction aussi. Les petits, s'ils ne s'unissent pas, ne sont vraiment rien. Mais des gouttes mises ensembles peuvent former des rivières débordantes.


Y a pas d'gardes par ici d'moiselle. L'a raison l'monsieur. Au moins sur c'point là!
Pis qu'votre mère, respect à son âme, ait été tuée, ben c'est moche... mais c'est l'sort d'beaucoup d'entre nous, s'pas m'sieur?
Il continue de sourire Gaspard, pour rassurer la Louisette qu'il a sentit frémir quand il a parlé de mort. Et parce qu'il est comme ça le Grand. Mange-Rat le lui disait souvent qu'il avait ce regard d'innocent... même s'il ne l'est pas tant que ça.

Par contre m'sieur... avec tout l'respect que j'pourrions éventuellement vous devoir... la faraude a ben raison de dire qu'vous êtes un tantinet lâche de vous attaquer à elle. Pauvrette sans défense... Le ton est ironique à souhait, le regard dédaigneux. Et pourtant il garde son sourire d'ange.

Z'êtes venus pour quoi faire si c'est pas pour lui indiquer sa route? Parc' qu'à la Cour aussi, on sait "recevoir". Du moins, pour ceux qui y sont nés.

Quatre paires d'yeux dévisagent l'homme à l'épée, dans l'attente d'une réponse, même brutale. La Louisette, elle, n'a pas pu s'empêcher de s'approcher de la jeune femme à la robe de princesse et elle caresse doucement le tissu d'argent et les soieries bleues et blanches.
Diego_de_castile
J'ai l’impression d'avoir trouvé la pièce manquante à mon puzzle de pensées. D'avoir trouvé celle qui, ajoutée aux autres, faut d'une image indéfinie un tableau bien net. Sa mère, voilà la clef de voute de l’énigme que constitue une jeune noble richissime qui erre dans les pires cloaques de Paris. Sa mère aurait été tuée soit ici même, à la Cour des Miracles, ou du moins par des tueurs Miraculeux. Une histoire comme cela arrive chaque jour ici; nous sommes des tueurs, nous donnons des âmes à Nestrecha contre quelques écus. Chaque nuit, quand l'astre divin ne daigne plus éclairer de ses rayons le cloaque immonde que forme la Cour des Miracles, quand la noirceur tombe sur la ville et sur les âmes, des hommes, des femmes et des enfants meurent, transpercés par le fer, brulé par le feu. Logique immuable de la vie, seul les plus forts peuvent survivre. Je regarde la gamine. Courage ou folie? Défier un tueur sur son territoire, voilà de la pure folie. J'éclate de rire lors de l'insulte. Les gamins en remettent une couche, je n'aime pas ça..

Toutes les âmes sont bonnes pour Nestrecha...

Je vois du coin de l’œil le plus grand de la bande -il m'arrive au nombril au lieu de m'arriver à la taille-, entouré des autres mioches. L'épée reprends sa place à ma ceinture, à coté de ma grande dague recourbée. Le gamin est à portée de main...


Pour donner des âmes à Nestrecha, gamin...


Ma main droite le saisit brutalement au col, tandis que la gauche tire ma dague. Je le soulève sans effort et le plaque contre une poutre à demi-pourrie, encastrée entre deux rangées de moellons s’effritant, verts de mousses. Je vois les lèvres du gamin s'arrondir de surprise, ébaucher un cris... Je sent ma lame percer les chairs, briser un os et le choc, plus dur, du bois atteint, une fois traversé tout le ventre de l'enfant. Je lâche l'arme, figée dans le bois, qui tiens bon sous le poids du garçon agonisant. Je ne peux voir les rigoles de sang coulant le long des murs et formant une flaque en bas desdits murs, car j'ai déjà tiré mon épée, menaçant les gamins rescapés, figés d'horreur devant le spectacle de leur meneur épinglé au mur, seulement retenu par ma lame qui a pénétré profondément dans le bois. Grotesque pantin dont on a coupé les fils, vision même de l'horreur de l'homme. Mais je ne tressaille pas, je ne suis plus moi-même; douce folie qui me ronge, qui éclate soudain brusquement, violemment.


Dégagez ou j'vous épingle sur les murs!

Je ne suis plus moi-même, je ne suis plus un homme, tout juste un fou, un fou, rendu fou par soit-même. Fou de l'humain.
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