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[RP]Il était une fin

Eulaly_de_baylaucq
Rien n'y fit.
Ni son regard suppliant, ni ses mots pourtant convaincants, ni même le fait qu'elle se lève pour le tirer par la manche.
Finalement, Eulaly dû céder devant la détermination de son ami.

Elle reprit sa plume et écrivit sous sa dictée, lui jetant de temps à autre des regards inquiets, sans se douter du pourquoi de son soudain empressement.
Lui tendant la missive :


Voilà... J'ai terminé.
Tu peux signer ?


Pour l'instant je n'ai encore rien dit à mes tuteurs. Je vais attendre la réponse de cette dame d'abord. Et puis je verrai bien...

Est-ce que çà va mieux, dis ?
Tu m'as fait peur tout à l'heure... Et puis tu es pâle... Vraiment, mieux vaudrait rentrer maintenant.
Je vais te faire chauffer un bon bouillon. Il faut que tu reprennes des forces.

_________________
Gwad
Il apposait sa signature d'une main tremblante.

Tu sais Eulaly... cela ne t'oblige à rien, mais s'il est ton souhait d'aller un jour, je ferai le voyage avec toi.

Il eut une hésitation, l'accompagner pour sûr il le ferait, d'une manière ou d'une autre se promettait il à lui même, il serait toujours à ses côtés.

Il me faut tout de même te donner... ceci !

Il sortait alors de sa poche un petit sac de toile, celui qui contenait ses galets qui avaient fait la joie d'Eulaly. Du bout des doigts, il y attrapait un objet qui se mit à briller du reflet de la lune, et le tendit à son amie.



Lors d'une de nos expéditions avec Kazel, alors que nous explorions une maison en ruine, nous sommes tombés sur un petit coffret qui contenait quelques pièces anciennes et cet anneau.
Je ne connais pas son histoire, je ne sais pas à qui il appartenait et limite qu'importe.
Mais si nous venions a être séparés, il serait pour mon ami la preuve de notre rencontre, gardes le précieusement.


Gwad eut un vertige soudain, l'obligeant à s'appuyer sur l'épaule d'Eulaly.

Rentrons tu veux bien, il me faut aller m'allonger, oui tu as raison...je dois prendre des forces.

D'un pas lent, ils se décidaient à rentrer.
Eulaly_de_baylaucq
Citation:
Tu sais Eulaly... cela ne t'oblige à rien, mais s'il est ton souhait d'aller un jour, je ferai le voyage avec toi.


Eulaly lui sourit.

Oui je sais... Et ce sera sans aucun doute un merveilleux voyage...

Le rose lui monte aux joues, elle n'ose plus croiser son regard, roule la lettre pour la fourrer dans sa besace.

Citation:
Il me faut tout de même te donner... ceci !


Elle observe le bijou sans le prendre, lève vers lui des yeux pleins d'incompréhension, écoute ses explications.

Il n'y a aucune raison pour que nous soyons séparés voyons ! Garde-le.

Force doucement la main de Gwad à se refermer sur le bijou.

L'accepter... ce serait accepter qu'ils puissent être séparés. Inconsciemment, elle sait bien de quoi il parle. Et bien qu'elle ne veuille pas croire celà possible, malgré les efforts qu'il fait pour minimiser la gravité de son état, la lueur de vie dans le regard de son ami semble déjà s'éteindre.

Je n'en veux pas... Tu me présenteras toi-même à Kazel et sa mère.

[A la chaumière des Staline]

Silencieusement, elle lui réchauffe le bouillon promis tandis qu'il sombre dans le sommeil.
Elle le pose sur la table de chevet. Cà n'aura servi à rien pour ce soir mais s'il se réveillait la nuit, il aurait peut-être faim.

Le déchausse, le couvre, le veille quelques minutes et vérifie sa respiration avant de rejoindre sa propre couche, épuisée par une journée trop pleine en émotions.


Elle s'arrête un instant devant la chambre de sa marraine et Jo, les entend rire, sourit le coeur un peu plus léger.

La lettre est envoyée le lendemain matin après quoi elle prépare un petit-déjeuner pour toute la famille, monte celui de Gwad, retrouve le bouillon froid.

Eulaly le secoue doucement.


Gwad, il faut manger un peu...

Il semble encore plus pâle que la veille au soir.
Une de ses paumes se pose sur le front tiède, l'autre enserre une main aux extrémités glacées.
Elle pose doucement sa tête sur son épaule.


Gwad... Réveille-toi je t'en prie... Ne me laisse pas...

Et de ne plus pouvoir retenir les larmes qui s'échappent de ses yeux.
_________________
Gwad
[Au matin]

Comme chaque matin, le soleil se lève et de sa douce chaleur vient animer le monde qui s'éveille.
Le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles sous l'action du vent estival, le bruit des sabots des chevaux sur le pavé de la rue, les enfants jouant à se courrir après, un matin comme les autres, comme si le monde se fichait bien du drame qui se joue dans cette chambre.

Ainsi sont les choses, chacun d'entre nous humble ou puissant, nous venons au monde, nous vivons, mais nous ne faisons que passer, ne laissant d'empreinte véritable que dans le cœur de ceux qui nous ont aimé.

Savez-vous pourquoi les étoiles brillent ? C'est parce que nous les regardons intensément.
Folie que celle de l'homme de croire qu'elles ne brillent que pour lui. Pour Gwad, son étoile avait pris la forme d'une jeune fille, encore une enfant pour certain... mais lui voyait la jeune femme en devenir, si pétillante, donnant à sa vie une saveur que jamais il n'avait connu.
Avait elle une idée de ce qu'elle représentait pour lui, pas encore de l'amour, mais déjà plus que de l'amitié.

Leur destinée serait autrement.

Entre vie et mort, voilà où en est Gwad à cet instant. Pas encore partit, mais déjà plus là, comme si la volonté supérieure, le Très Haut, n'avait pas encore décidé si du soleil ou de la lune accueillerait l'âme du jeune homme.
Divin dilemme car après tout, malgré qu'il ait passé sa pastorale, il n'avait pas encore été baptisé, la cérémonie prévue commune avec celle d'Eulaly avait été repoussée, alors selon la croyance aristotélicienne le tournaisien ne devrait pas avoir droit d'entrer au paradis.
Pourtant, il avait risqué sa vie pour sauver celles d'autres dans l'église en flamme, et avait poursuivi lui aussi les envoyés du sans nom, cela devait bien peser dans la balance.
A moins que son âme ne devienne errante, à défaut d'avoir un lieu ou reposer.


Citation:
Gwad... Je t'en prie...Ne me laisse pas...


La voix d'Eulaly, comme un éclat de lumière dans sa nuit, auquel son esprit s'accroche autant qu'il le peut.

S'il en avait la force, il lui dirait combien il est désolé, car sa promesse il ne pourra tenir.
Qu'elle doit continuer sans lui le chemin de sa vie
Qu'elle a encore tant à découvrir, tant à faire, tant d'amour encore à prendre et à donner.
Que de là où il va, il veillera sur elle.
De ne pas laisser dire qu'elle ne vaut rien, de lever le menton, et affronter les regards défiants avec la fierté de ce qu'elle est.
Quelle ne doit pas pleurer sa mort, mais sourire à sa propre vie, elle y connaitra d'autres bonheurs...
Quelle lui manque déjà...

Étrangement, il ne ressent plus de douleur, juste une douce chaleur se diffusant en lui, son souffle se fait plus court, ses traits se détendent, l'âme en paix.

Dans un dernier souffle prononcer
Eulaly... la main qui libère l'anneau qu'elle tenait...tintement métallique du bijou venant rebondir sur le sol, son temps est passé, sa vie s'en est allée...
Eulaly_de_baylaucq
http://www.youtube.com/watch?v=wgsTO39v4eQ&feature=related

Aucun cri audible lorsqu'elle sent, impuissante, la vie le quitter.

La mort lui a déjà pris ses parents mais c'est la première fois qu'elle la voit d'aussi près.
Fascination morbide.
Son regard ne quitte plus le visage livide et pourtant si paisible de Gwad.

Les premières minutes, elle ne réalise pas qu'ils ne se parleront plus, qu'ils ne partiront jamais ensemble sur les routes, que jamais il ne lui demandera de l'épouser.

Le corps paralysé, ne pouvant plus lâcher cette main devenue molle, doucement, au fur et à mesure que la réalité lui parvient, son souffle et les battements de son coeur s'accélèrent jusqu'à atteindre un rythme insoutenable.

Haletante, elle lâche enfin sa main, se laisse tomber en arrière, recule de deux mètres sur les fesses, cherchant de l'air qui semble manquer.

C'est en entendant ses tuteurs à la cuisine qu'elle peut se relever, les jambes flageolantes.

Elle les rejoint, s'appuyant contre les murs, se plante devant eux, le teint blême.

Gwad est mort.

La tête lui tourne, ses jambes se dérobent, elle tombe au ralenti sur le sol.
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Beeky
[En la chaumière des Staline]

Beeky avait eu vent de l’état de santé du jeune Gwad qu’elle avait « parrainé » mais poinct ne s’en estait inquiétée plus que de raison. Nonobstant, lorsqu’Astrid, le visage rongé par l’angoisse s’en estait venue trouver l’archidiacre afin de baptiser le damoiseau prestement, la vicomtesse commença à fomenter quelques craintes…

Son petit protégé n’avait guère sollicité son aide, tant sur sa manière de vivre que sur la religion et elle n’en n’avait poinct tirer conclusions hastives. Le jeune Gwad se d ébrouillait, il n’avait poinct besoin d’elle alors, elle se faisait discrète, mandant nouvelles sans éclat, le surveillant de loin…

C’est parce qu’elle s’afférait de dextre et de senestre que l’archidiacre n’avait pu se déplacer prestement au chevet de Gwad. Son destin en aurait-il esté changé… nul ne le saura jamais.

Les traits tirés, la mine fatiguée, la vicomtesse se faisait grand’souci pour son espoux, lequel devait remonter la rejoindre mais n’avait pu passer les murailles de son village sans se faire brigander… Elle prit alors la décision d’aller à son encontre pour l’escorter et songea qu’il lui faudrait auparavant, rendre visite à son « filleul ».

Adoncques, en ce beau matin d’august se présenta devant la chaumière des Staline, la vicomtesse d’Attigny.

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Présence en pointillés pour cause de vacances.
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