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[RP] Si vis pacem, para bellum

Thorn
    -«Comment la fin justifierait-elle les moyens ? Il n'y pas de fin, seulement des moyens à perpétuité.» René Char - 1965


[ Le Mans, 8 Aout 1459 ]

Une épée était là, par terre. Et à côté d'elle, un bouclier tanguait au rythme du vent. Au centre de l'écu trônait un loup blanc, blanc comme le marbre, comme la neige. Il hurlait. Mais de quoi? Sans doute était ce le cerf d'azur, brodé sur une lourde houppelande qui gisait elle aussi au sol, aiguisant sa faim, réveillant l’instinct bestial. Bientôt les deux bêtes se livreraient une lutte. Ils lutteraient pour survivre, pour régner quelques temps encore sur les terres qui étaient leurs. Manger ou être mangé. La loi du plus fort, la loi du talion. Peut importe le nom qu'on lui donnait, c'est elle et elle seule qui régit le monde des hommes. Elle le régit et régira, l'homme est cupide, l'homme est avide de pouvoir. L'homme est l'homme. Mais l'instant s'estompa, les opposants furent séparés. Un valet dans en un élan ramassa ce qui demeurait sur le sol tiède de l'été et l'attacha aux sacs de selles d'une des quatre montures. Et ce sont des cavaliers qui rejoignirent les chevaux. Un des destriers était blanc, lui aussi. Le cheval blanc d'un blond, Épine, compagnon de toujours.

En avant.

A ces mots, prononcés avec froideur, une presque tristesse, le Wolback, son écuyer et ses deux valets mirent en route les chevaux. Ou allaient-ils ? Le blond Baron répondait «Combattre l'engeance du Ponant». Mais outre le désir de mettre son épée au service de la cause qui était juste à ses yeux, ce sont bien des choses qui se dessineraient sur les champs de batailles. Angevins, Bretons, Berrichons, Tourangeaux, Poitevins, Orléannais... Des peuples si proches et si différents à la fois se faisaient la guerre. Tel le loup et le cerf, chacun luttait pour sa survie et celle de ses idéaux. Le Royaume se brisait, chaque larme, chaque blessure, chaque mort, creusait encore plus le fossé désormais béant qui morcelait la France.
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Thorn
    -« Tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. » Évangile de Matthieu


[ Vendôme, 9 Aout 1459 - Aube ]

Quatre cavaliers avançaient au pas. Le soleil se levait à peine et au loin une cité se réveillait, Vendôme. La nuit dernière, ils avaient coupé à travers champs. En ces temps troubles, les routes ne sont pas sûr, et des montures chargées ne pouvaient combattre. Aussi, ils avaient longuement parcouru d'immenses cultures, parfois sans savoir dans quelle direction aller, mais au terme d'une nuit de voyage, la frontière avait été franchie. Le convoi s'était arrêté quelques heures : Consulter les cartes, abreuver les chevaux et réchauffer les membres atrophiés des voyageurs.
Son premier pas en Touraine. Le blond s'en souviendrait, d'autant plus qu'il risquait de périr en cette même Touraine.
Dans le Maine, rares sont ceux qui étaient au courant de son départ. La première chose qu'il fit, une fois hors de la juridiction mainoise, fut d'abandonner toutes ses charges comtales. Le Maine devra survivre sans Vice Comte-Juge-Prévôt-Porte Parole pendant quelque jours. De l'autre côté de la frontière il entendait déjà les dents mainoises grincer. Mais il n'en avait cure «J'ai toujours fait ce que je voulais, ce n'est pas aujourd'hui que ça changera» . Il aimait à répéter cette phrase, pour s'en convaincre avant tout.


Halte, nous n'entrerons pas en Vendôme, établissez le campement, nous attendrons l'armée du Connétable de France ici même.

Bondissant, il fut à terre, d'un mouvement de l'épaule, il jeta au sol tout ce qu'il portait. Il s'effondra alors et genoux à terre, il pria. Se signant et baisant sa croix à maintes reprise, il pria longtemps, très longtemps. Sa cape volait et sa chevelure fouettait son visage. Se levant, il entreprit de laisser sur terre une trace de son passage, si celui-ci devait s'estomper dans les jours à venir. C'est ainsi que, de manière archaïque, un étendard au loup blanc fut planter au sol, rattaché à un bâton difforme et noueux. Ceux qui passeront par là pourront lire, gravé sur le bois, «Ci-gît un Wolback, Ici est né un loup». Le loup blanc était né et il hanterait sans répit les âmes damnés de ses ennemis.
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Elizabelle
L'attelage avançait à vive allure sur la route en provenance de Paris. Les chevaux de race, à la robe grise étaient blanc d'écume car ils n'étaient guère ménagés. Il s'agissait de ramener une Pupille Royale en sécurité au domaine de sa mère, et en ses temps troublés, une embuscade était vite arrivée et une jeune noble ferait une otage de choix.

Dans le carosse, une jeune fille au visage d'ange rendu pâle par la maladie qui l'avait exilé dans un couvent du sud se tenait à son siège sans essayer de faire preuve de grâce ou d'élégance. Dans un véhicule à cette vitesse, on essaie surtout de se préserver des bleus. Sa camériste essayait quand à elle, d'aviter que le contenu d'un sac ne se répande sur le sol, ce qui serait dsésatreux vu les cahauts...

La robe de soie blanche bordée de dentelle des plus simples moulaient son jeune corps de femme maintenant bien affirmé, loin des courbes enfantine qu'elle arborait encore il y a peu. Ses lourdes boucles brunes étaient retenus dans un chignons qui survivait encore malgré le voyage cahotique. Mais c'est surtout les cernes sous les grands yeux gris qui marquaient la fatigue de l'adolescente.

Finalement, alors que l'après-midi tirait à sa fin et qu'Elizabelle s'apprêtait à demander grâce au cocher pour elle et sa cameriste, l'attelage fit soudain halte dans un concert de hennissement de chevaux harrassés. Que se passait-il ? Ce n'était pas le domaine de sa mère, elle le reconnaitrait...


Susy... Va voir je te pris...

Bien Maitresse...

Et la timide servante au visage couvert de tache de rousseur de sortir de l'atelage pour demander ce qui se passait. L'adolescente entendait bien des voix, mais elle préférait ne ps sortir pour le moment... Quitte à affronter des brigands, autant le faire avec dignité... Elle lissa le devant de sa robe et se pinça un peu les joues pour avoir l'air moins pâle... Voilà... Maintenant elle ferait honneur aux siens...

Et elle attendit...

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Thorn
[ Vendôme, 9 Aout 1459 - Fin de journée ]

Alors que le soleil tirait sa révérence et laissait place à sa comparse lunaire, les quatre hommes s'occupaient comme ils le pouvaient. Aiguisage des lames, jeux de dés et d'argents, duels et brutalités en tout genre. En bref, ils étaient les parfaits guerriers angoissés de l'avant-combat. A vrai dire, ne pas enter en ville avait été un choix stratégique, mais oh combien coûteux : Ne pas prendre le risque de finir saouls dans les caniveaux d'un faubourg au prix de s'ennuyer un jour durant, avec pour seule compagnie des bêtes harassées et épuisées. Le groupuscule manquait cruellement de présence féminine, la moiteur de l'été était propice aux plus fugaces aventures, mais le blond et ses compagnons ne pouvaient profiter des maisons de passe à l'aube de sanglantes confrontations. Le Très-Haut, aussi clément soit-il, ne leur pardonnerait point, s'ils venaient à la rejoindre prématurément. Ce même Très Haut avait décidé de répondre -ou non- à leurs appels désespérés et de les occuper en ce qu'il restait de ce jour d'aout 1459. C'est un carrosse richement orné, filant et cahotant, qui faillit dévaster le petit campement des mainois, les chevaux visiblement épuisés se cabraient, se détachant de leurs filets. Par réflexe, les valets et écuyer se jetèrent sur les bêtes pour les retenir et ainsi empêcher la propagation de la mauvaise humeur équestre à leurs propres montures. La baron, lui, se dirigeait vers le cocher qui ne contrôlait plus rien, lorsque descendit de la voiture une jeune fille rousse, qu'il jurerait connaitre. Sans vraiment y porter attention -à la jeune fille, il retira d'un ample geste du bras le drap qui couvrait la porte du carrosse et resta de longues secondes la bouche béante, avant de balbutier.

Demoiselle de Montmiral ? Mais ...

Regard en arrière.

Que faites vous ici ?

Et de poser un regard interrogateur et surpris sur la désormais femme qui paraissait plus fatiguée encore que ses chevaux.
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Elizabelle
Que de bruit et de chaos avec ses chevaux... Ce cocher n'était-il donc pas capable de maîtriser ses bêtes ? Cela n'allait pas arranger sa migraine... Et voilà que Susy balbutiait des protestations. Mais visiblement, personne ne l'écouta puisqu'une ombre se dessina sur le rideau du carosse, avant que celui-ci ne s'écarte, dévoilant la mine stupéfaite de....

Comme quoi l'expression, le monde est petit sonne juste parfois. Parce qu'elles étaient les chances, pour que sur la route de Paris au domaine de sa mère, elle tombe sur un groupe d'hommes, présent sur cette route peu fréquentée et que parmis eux il y soit... Il qui ? Et bien Ailvin Wolback... Et qui affichait une mine des plus surprises... A savoir si c'était sa présence dans ce carosse qui le surprenait le plus, ou les changements survenue dans l'apparence de la jeune noble.

Après qu'il eut refermé sa bouche ouverte et balbutier ses questions... Du moins ce qui avait l'air de question, la demoiselle tenta de paraitre moins fragile et épuisée qu'elle ne l'était. Elle inclina la tête pour saluer le Baron, libérant dans le mouvement plusieurs boucles brunes. Damne, visiblement son chignon était en train de rendre l'âme...


Seigneur Wolback... Quelle surprise de vous croiser en un lieu si impromptu...

Quand à ma présence ici, je voyage comme vous pouvez le voir... On m'envoie me reposer au domaine de ma mère car le temps.... et l'insalubrité de la capitale... me sont nefastes...


Les grands yeux gris de se poser sur le soleil qui disparaissait à l'horizon.

Et je crains que ce soir je ne puis jouir du confort d'une auberge vu que mon si compétent cocher s'est trompé de route en voulant éviter les grandes villes...

Et vous Seigneur Wolback, que faite-vous donc par ici en plein milieu... de nul part ?


Et de tendre sa main fine pour qu'il l'aide à descendre, ainsi au moins, elle n'aurait pas la honte de s'écrouler de fatigue devant tout le monde... Une fois hors du carosse elle se tourna vers lui, levant son visage d'ange aux traits délicats vers lui qui la dominait largement, puisque si son corps était celui d'une femme, elle demeurait pour le moins assez petite pour une femme.

Et elle attendit la réponse.

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Thorn
[ Vendôme, 9 Aout 1459 - Soir ]

Visiblement tout aussi surprise que lui, elle souriait faiblement, et alors que la nuit imposait son pesant silence et sa froideur, le Baron s'attela à aider la jeune femme à quitter sa voiture. Elle lui présenta sa main, mais il n'en fit rien et embrassa ses hanches. La soulevant, il fut quelque peu gêné, même s'il ne l'avouerait pas.

Ce que je fais là.

Hochement de tête.

J'attends le Connétable de France pour rejoindre ses troupes et ce afin de combattre les bretons plus au Sud.

La prenant par la main, il la traîna doucement vers l'avant du carrosse. Et agitant son bras en direction des chevaux.

Ils ne pourront pas aller plus loin, ces chevaux ont atteint leur limite et hormis si vous désirez vous retrouver perdue et sans moyen de transport, vous ne pouvez que les laisser se reposer.

Posant son regard sur le rudimentaire campement.

Ce n'est pas l'aisance d'un castel ou d'un manoir, mais vous serez en sécurité ici. Mes compagnons et amis s'occuperont des montures, et demain vous pourrez repartir, si vous le voulez.

Il regardait alors longuement la Castelnau de Monmiral, attendant une réponse. A vrai dire, il espérait qu'elle soit positive.
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Elizabelle
Elizabelle jeta un regard aux deux chevaux de l'attelage couvert d'écume... C'était des bêtes de valeur... Les avoir pousé à bout ainsi était inacceptable... Le regard gris se fit froid et dur. Le cocher allait le regréter. Elle contempla ensuite le campement des plus succins... Et poussa un soupire intérieur. Enfin c'était mieux que d'être perdue on ne sait où sans escorte...

Elle se tourna vers le Wolback et lui adressa un doux sourire de remerciement qui éclaira ses traits malgré sa fatigue. Machinalement elle écarta une mèche de boucle brune qu'elle passa derrière son oreille avant de répondre.


Je vous remercie infiniement de votre propositon. J'accepte avec plaisir.

Susy !


La camériste rousse de s'approcher avec hésitation, jetant un oeil peu rassurer aux hommes en arme qui les entouraient.

Oui Maîtresse ?

Vois ce que tu peux faire pour installer un campement pour nous... Nous allons passer la nuit ici... Ah et pitié... Pas dans le carosse... Je ne suppoterai pas d'y dormir...

Bien Maîtresse...


Et la pauvre Susy de se mettre à courir en tout sens avec l'aide du cocher pour installer une tente pour sa Maîtresse. Une paillasse improvisée avec du fourrage couvert de tissus et une malle descendue furent les seuls meubles qui égaillèrent la tente en toile. Puis la camériste commença à faire chauffer de l'eau pour la toilette d'Elizabelle, rougissant au moindre regard que les hommes posaient sur elle.

Pendant ce temps Elizabelle avait profité du grand air pour retrouver un peu des couleurs, estompant un peu son air fatigué et maladif. Elle s'asseya sur une souche d'arbre et adressa un sourire à son hôte improvisé.


Alors comme cela vous attendez le Connétable de France... La guerre avec les Bretons... Je n'aime guère les combats de ce genre... Mais je supose qu'ils sont necessaires...

Que devenez vous à part cela ? Il y a longtemps que nous nous sommes vu...

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Thorn
[ Vendôme, 9 Aout 1459 - Nuit ]

Un sourire éclaira le visage mal rasé du Wolback lorsqu'il entendit la réponse. Laissant son invitée de fortune s'installer, il mena la routinière ronde du campement, et surtout inspection du feu ou cuisait le repas préparé avec plus ou moins de soin par Jolan, l'écuyer du Baron. Le contexte ne permettait guère de folie, la guerre nécessitait des fonds, et le blond, qui n'était déjà pas du tout fortuné, se retrouvait ruiné. La chasse aurait été une bonne alternative, mais dans des pâturages exclusivement réservés à l’élevage, il n'y avait pas là de gibiers à traquer, hormis des chiens de bergers. Des morceaux de chairs diverses flottaient dans ce qui s'apparentait à de la soupe mais était plus proche de l'eau chaude qu'autre chose. Heureusement que la bière lavalloise était là pour rehausser le tout et donner un minimum de vie à la nourriture. Et c'était la même chose pour tout le monde ! Au blond de se joindre à la Montmiral, assise sur une souche.

Je ne sais pas si vous buvez de l'alcool, avec l'eau, ce sont les seuls boissons que nous pouvons vous offrir. Vous m'excuserez, mais les temps sont rudes.

Et à lui de répondre aux interrogations de la jeune brune, en entrecoupant son discours par de longues gorgées alcoolisées.

Et bien, comme vous le voyez, me voici en campagne Tourangelle, priant une grande partie de la journée pour que le Très Haut ai pitié des âmes féales qui le rejoignent en ces heures de guerres. J'ai abandonné mes nombreuses charges en le Maine pour rejoindre les armées royales.

Petit soupire.

Je ne sais point si j'y retournerais.

Et de la regarder.

Et vous ? Vous avez soudainement disparue durant mon absence en la Capitale Mancelle, qu'est-il arrivé ?
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Elizabelle
De la bierre ? La demoiselle retint un soupire. L'alccol n'était pas son fort mais puisque le froid tombait en même temps que la nuit, autant se réchauffer comme on peut... Elle accepta un peu de bierre, versé dans un godet. Elle but quelques gorgées en l'écoutant parler avant de rougir un peu à la question pour le moins direct.

Disons que mon obstination a failli me couter la vie... J'ai voulu aller chasser avec mon rapace malgré le temps menaçant et je me suis retrouvée prise dans l'orage avec mon escorte... J'ai attrapé froid et j'ai été fort malade.

La Reyne m'avait envoyé son medecin personnel qui m'a expédié dans un couvent du sud pour me remettre. Je n'en suis sortie qu'à la mort de sa Majesté, rappelée à Paris pour les funérailles...

Mais Paris et froide et sale, et la toux m'a repris, alors je pars me reposer chez ma mère en attendant de savoir ce que la nouvelle Reyne fera des Pupilles Royales.


Elle garda le silence un moment, songeuse, alors que Susy prenait les choses en main du côté du feu, ayant gagné en assurance en voyant le repas désastreux que le valet préparait et comptait servir à sa maîtresse. Après pas mal d'éclat de voix, la jeune servante l'emporta et finit par rajouter au bouillon infâme des réserves de leur propre vivre. Elle ne laisserait pas ce valet rendre malade sa jeune maîtresse avec ses talents culinaires plus que douteux...

Une fois le ragoût plus étoffé et prêt, elle commença par servir sa maîtresse et le jeune seigneur qui était avec elle, avant de se prendre une part et de laisser les soldats se servir, mangeant vite pour pouvoir s'occuper ensuite de la jeune noble. Elizabelle adressa un sourire d'excuse à son hôte.


Pardonnez Susy, elle ne voulait pas offenser votre hospitalité... Mais elle issus d'une famille de serviteur et sa mère était cuisinière, elle tolère peu les repas mal préparé...

Elle mangea son repas, l'egaillant d'une conversation sans grand interêt, parlant de livres, de chevaux et de rapace, l'écoutant parler aussi des méandres de la guerre dont elle ne connaissait rien. Puis Susy s'approcha et fit la révérence.

Maîtresse, votre tente est prête...

Bien... Je vous remercie pour l'agreable compagnie mais je vais me retirer... je suis fort fatiguée par ce voyage. Je vous souhaite une bonne soirée et vous dis à demain.


L'adolescente se leva et tendit sa main pour qu'il l'effleure de ses lèvres comme cela se faisait souvent à la Cours de la Reyne. Puis, avec un sourire charmant, elle se retira dans sa tente qui avait été dressée un peu à l'écart du campement, à l'abri des arbres et non loin du carosse.

Une fois à l'intérieur, éclairée par une simple bougie, Elizabelle, aidée de sa camériste, ota sa robe de soie blanche salie par la poussière du voyage. La chemise de corps fut enlevée elle aussi, dévoilant la peau blanche, le ventre plat et la poitrine désormais bien formée de la jeune fille. A l'aide d'un linge trempé dans l'eau chaude, elle nettoya la poussière de son visage et de son corps, alors que Susy brossait ses longues mèches de boucles brunes libérées du chignon. Les deux femmes ne se doutant pas une seconde qu'elles offraient un spectacle charmant en ombre chinoise sur la toile de tente pour qui regardait par là.

Une fois la toilette faite, elle passa une simple chemise délicate pour la nuit et s'allongea sur la couche improviser. La bougie fut soufflée et elle ferma les yeux. Susy quand à elle broda un peu avant de s'endormir à son tour. Plus tard dans la nuit elle sortit quelques instants pour soulager une envie pressante, laissant sa maîtresse seule.

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Thorn
[ Vendôme, 9 Aout 1459 - Tard dans la nuit ]

Les joues du Wolback rougissaient sous l'effet de la bière, il hochait affirmativement ou non la tête le long de la discussion, sans la prolonger indécemment, qu'il conclut d'un baisemain. Assez rapidement, la servante vint lui ôter sa compagnie. Se rabattant sur ses compagnons, ils trinquèrent joyeusement. Trop, joyeusement. Rapidement ivres, ils riaient aux éclats et observaient avec excitation les ombres féminines se lovant et projetées sur la toile de la tente. Le long du spectacle, les voyeurs s'endormaient, ivres morts. Mais le Baron, lui, avait pour habitude d'avoir de l'alcool à profusion à disponibilité, aussi, il resta éveillé tard dans la nuit et profita de la vue jusqu'a ce que ce soit fini. Ayant perdu tout contrôle de soit, ses pulsions de mâles prirent le dessus, et il se mit en quête de les assouvir. Avançant tant bien que mal en direction de la tente, isolée du reste du camp. Il empestait l'alcool et son haleine puait la mort, ses mains devenues collantes balayèrent les rideaux d'entrée en silence. Tatonant dans l'obscurité, il glissa ses mains le long de la silhouette de la pupille et les déposa lourdement contre sa poitrine, se hâtant d'arracher le fin habit qu'elle portait de par la même en déposant ses lèves visqueuses sur son cou...
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Elizabelle
Elizabelle rêvait... Et généralement quand elle rêvait, cela donnait à peu prêt cela... Un grand et bezu chevalier s'enallait combattre épiquement un dragon, tout paré de sa belle armure et avec fixé à sa lance un foulard qu'elle lui aurait donné avec un regard énamouré... Ce qui est vraiment stupide parce que franchement, si les dragons existaient vraiment, et que comme dans les légendes, ils faisaient plus de 10m de haut, crachait du feu et avait une cuirasse impénétrable, le chevalier aurait emporté une armée et des machine de guerre pour l'abattre et non pas une simple lance sous peine qu'elle ne serve de brochette lorsque le dragon ferait griller sa personne...

Mais les jeunes filles quand elles rêvent n'ont aucune logique, aussi le rêve était il ainsi, et victorieux, le chevalier venait déposer son coeur aux pieds de la demoiselle en lui clamant en mauvais vers son amour... Et la demoiselle de pousser un soupire bienheureux, se penchant sur son héros pour lui offrir un chaste baiser....

C'est là que le rêve se changea en cauchemard...

Si elle n'entendit pas le baron pénétrer dans sa tente malgré le bruit qu'il fit en trébuchant ivre sur la malle, elle fut bien vite réveillée par les mains poisseuses et envahissante qui se posèrent sur sa personne. Tout d'abord tellement stupéfaite par cette intrusion qu'elle en resta figée, elle se mit à réagir lorsque les mains commencèrent à malaxer ses seins, lui intimant l'ordre de la laisser et de quitter les lieux scéance tenante !

Mais voyant que non seulement il n'obéissait pas, mais qu'en plus il déchirait le fin vêtement, dévoilant sa peau nue, la panique la sudmergea. Il n'oserait pas ? Il n'allait quand même pas... Et son odorat de l'informer que si... Il le ferait... Quand elle sentit l'odeur écoeurante de l'alcool qu'on a bu en trop grande quantité.

Elle essaya de pousser un cri mais il eut tôt fait de la faire taire d'un baiser qui lui retourna l'estomac. Et quand il commença ses aviliantes caresses sur son corps, elle ne put rien faire, immobilisée par cette homme rompus aux armes et plus fort qu'elle.

Vous serez en sécurité ici lui avait-il dis.... Elle serait protégée des brigands oui, mais qui la protégerait de lui... Impuissante, elle ne put que laisser s'échapper des larmes de rage et de déséspoire de ses grands yeux gris alors qu'il poursuivait son exploration.

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Thorn
    -« Il me paraît certain que l'aboutissement normal de l'érotisme est l'assassinat. » Julien Green

[ Vendôme, 9 Aout 1459 - Quand gémissent les loups ]

Cette fois, le loup avait sortit ses crocs et ce soir serait celui ou il se délecterait de sa victoire, combat avant le combat, lutte avant la lutte, le prédateur s’élançait à la poursuite de sa cible, la traquant jusque dans ses pensées les plus profondes, assiégeant son esprit et son corps, son âme et sa chair.
Arrachant brutalement l'habit, s'en suivit un long contact avec sa peau rugueuse et durcie par les années, le labeur et les armes. Sa langue rampait lentement sur les joues blanchâtres de l'amante forcée, laissant trace d'un passage gravé pour une existence.

Sa bouche assouvit toutes ses envies, son instinct animal. Ses doigts couraient le long de ses seins, le long de ses hanches, le long de ses cuisses et d'un détour atteignaient, sous une peau qui plisse, frôlé d'une main experte, la tant attendue récompense. Inaccessible, la proie se débattait, frêle rempart face à l'arme Mainoise.
Plein de vie et friand d'amour, l'homme essaye, échoue et tente à nouveau. La lutte s'enlisait, il fallait l'écourter au risque de s'épuiser. Ballonnant sa victime d'une main et écartant ses jambes de l'autre, la transcendante lame transperça la chair et vint se loger au plus profond de ses entrailles.

Commença alors une danse frénétique ou seul l'un des acteurs se mouvait, un flot de larmes se déversait des yeux de l'impuissante élue.
La cruauté s'affichait sur le visage du Wolback qui avait méthodiquement, de ses deux mains, cloué sa partenaire forcée contre le sol.
Toujours plus abondamment, le sang coulait à mesure que la virginité était volée, le mâle s'abreuvait de sa souffrance et était en extase. Du haut de ses 28 années, il avait acquis une longue expérience et copuler était devenu un art ou il était passé maître.

Délaissant sa semence maléfique à plusieurs reprise, le meurtre recommençait encore et encore, sans arrêt on portait à la femme assauts de muscles et de d'os.
Dans un ultime effort, il lui arracha un baiser, signe d'une victoire acquise et d'une allégresse atteinte.
Mais, délaissé de ses forces, il s'écroula sur le corps de la brune, la rendant une fois encore prisonnière de ses volontés. Ignorant de ses actes, inconscient de ses crimes, sombrant dans les méandres du plaisir perfide des hommes.

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Elizabelle
«Ne commencez jamais un mariage par le viol.» Honoré de Balzac

[Parce que les larmes et le sang font de la fille une femme...]

Elle le détesta... Quand ses mains parcourèrent son corps encore vierge de contact masculin, profanant sa peau, souillant son être comme son âme, se voulant sensuelles et expérimentées mais n'apportant que du dégoût et des larmes...

Elle le détesta... Quand ses lèvres d'ivrogne se posèrent sur sa chair tendre et innocente, pour y goûter, pour y laisser sa marque sur la gorge et les seins blancs, trace violacé de suçons imposés dans une veine parodie d'amour...

Elle le detesta... Quand malgré sa résistance, il écarta ses jambes pour s'insinuer entre elles, conquérant, indifférent à sa terreur qui voila les yeux gris devant sa virilité dévoilée à ses yeux encore enfant...

Et elle le haït... Quand il franchit d'un coup de rein la fragile barrière de son hymen, lui volant par là même son innocence, ses rêves, son honneur, qui disparaissaient soudain en même temps que se répandait sur le lit de fortune son sang de vierge.

Elle le haït... Quand il poursuivit ses assaut malgré les larmes, malgré les cris qu'il étouffait sans s'en rendre compte sous ses abjectes baisers, malgré ses tentatives pour se libérer, pour lui échapper...

Et quand après qu'il se fut répandue en elle, encore, et encore, et qu'enfin il s'effondra dans une inconscience bienfaitrice, un sourire satisfait aux lèvres, empéchant même sa victime de se dégager de son poids pour lui échapper un peu...

Alors elle se jura qu'il lui paierait cela... Sang pour sang... Et elle signa cette promesse de ses larmes....


[Dans le même temps]

Susy n'avait pas été très longue, du moins, ne l'aurait pas dû... Mais à vouloir se dérober au regard des soldats, elle s'était un peu perdue.... Et quand elle finit par revenir au campement, en plus elle était du mauvais côté... Elle avait dû tourner en rond... Les soldats dormaient, cuvant l'alcool ingéré la veille... Le cocher ronflait sur sa banquette à côté des chevaux qui se reposaient... Tout semblait paisible.

Mais quand elle s'approcha de la tente de sa maîtresse, elle entendit les bruits étouffés de la lutte et les grognements assourdis de l'homme lorsqu'il s'unit à une femme. Affolée, la cameriste ouvrit le pan de la tente pour tomber sur la scène de désolation...

Sa maîtresse impuissante dominée et violée par cet homme blond, ce baron qui aurait dû plus que les autres, veiller sur elle... Les larmes roulaient sur les joues de la jeune noble qui ne remarqua même pas la prsence de sa servante.

Le pan de toile retomba quand Susy le laissa s'échapper de ses mains tremblantes. Alors elle courut en trébuchant vers les autres hommes, l'un d'eux, l'un d'eux devait faire quelque chose ! Mais ils cuvaient tous...

Tous sauf un... Le valet finit par se réveiller devant le bruit qu'elle faisait, et entre deux sanglots de peur, elle finit par dire.


Lui... L'autre... Le blond... Le baron... Ma Maîtresse... Ma pauvre Maîtresse... Il la.. Il la... Dans la tente...

Et incapable de finir de s'agripper au bras du valet pour le traîner jusqu'au lieu du crime pour stopper le criminel bien qu'il soit déjà trop tard pour sauver la victime...
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--Jolan_
[ Vendôme, 9 Aout 1459 - Avant l'aube ]

Il dormait. Enfin presque. Somnolant dans un concert de grognements disparates. Il rêvait de la belle Mathilda, qui lui avait été odieusement volée par son blond maître. Ah, cette croupe si tendre, sa chevelure d'or et sa voix faite de miel. Mathilda, oui...

Mais au détour d'un fantasme, des secousses se firent sentir. Ouvrant une moitié d'oeil, il vit la servante de la "petite-au-carrosse" prononcer d'imperceptibles balbutiements et le tirer de ses maigres forces.
Il se laissa emporter, à moitié endormit, donc, jusqu’à la tente que les quatre hommes avaient observé plus tôt dans la nuit.
Les ombres ondulantes avaient été presque aussi alléchantes que SA Mathilda. Presque. Mais telle une botte cloutée reçue en pleine face, la vue du baron à moitié dévêtue échoué sur la jeune fille, nue et sanglotante, le fit sursauter. Certes il savait son maître friand de femmes et coureurs de jupons, mais avait-il osé ? Une protégée de notre défunte Reyne ?

Peu à peu la mémoire lui revenait, les pintes trop nombreuses avaient eu raison du Wolback et l'avaient poussé à commettre l'irréparable.
Sa hâtant, il le traîna hors de la tente avant de le soulever, en même temps que la servante se jetait sur la pupille.
Le loup empestait (plus que d'habitude, ha ha !) et l'eau glacial de la rivière aurait le mérite de le ramener à la raison tout en effaçant les traces de la beuveries.
C'est donc un grand Splash qui se fit entendre non loin du campement.


Ça, c'est fait.
Elizabelle
L'odeur de sueur aigre et d'alcool mélé à celle de sa peur et des corps unis lui retournait l'estomac. Incapable de se dégager seule de la masse du monstre assoupis, Elizabelle se crut condamner à devoir le supporter sur elle et en elle jusqu'à la venue du jour. La douleur entre ses jambes étaient lancinantes. Comment aucune femme pouvait elle tolérer qu'un homme la touche sachant que c'était si douloureux... Si loin des enfantines caresses échangées en secret avec Alice...

Mais enfin les bruits alentours persèrent son cocon de terreur. Deux mains énergiques se saisirent de son boureau et eurent tôt fait de le trainer sur le champs hors de la tente, avec moultes jurons et remarques blessantes sur les ancètres du Baron. Un énorme splash, entendu de loin, marqua l'entrée peu héroique du loup dans la rivière, tout habillé, encore endormis et indubitablement soûl...

Mais avant qu'elle est pu tirer sur elle les restes de sa chemise en lambeaux, tout devint roux... Et il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre qu'il s'agissait de Susy, sa cameriste ayant fais fi des convenances pour se jeter au cou de sa maîtresse en sanglotant, enchainant d'une voix baigayante les excuses.

Alors la demoiselle de Castelnau prit conscience qu'elle avait été libérée et la crise qui menaçait la sudmergea. Les larmes redoublèrent sur ses joues, elle trembla, posant ses mains sur son bas ventre commenpour le protéger. Et voyant les traces sanglantes sur la peau blanche de ses cuisses, elle poussa un hurlement à faire frémir, réveillant en sursaut tout le campement, les soldats cherchant frénétiquemen l'ennemi et paniquant les chevaux.

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