Laube pointait au dessus des montagnes de lest, juste dans son dos. Elle pouvait le voir et suivre son ascension a lombre de son cheval qui rétrécissait petit a petit.
Comme il était bon de le sentir lui réchauffer le dos doucement. Comme ces bonheurs simples lui avaient manqués le temps de son isolement et de sa convalescence.
La demoiselle cheminait seule sur sa monture, ou presque. Entre ses bras, précieusement emmitouflé dans sa cape de voyage un petit dhomme tout neuf. Derrière elle, sur une autre monture, une femme entre deux âges, la mine fermée, elle aussi emmitouflée dans une lourde cape de voyage. Les nuits étaient encore fraiches dans ces montagnes.
Déjà pale en temps normal, elle létait plus encore. Au bord de lépuisement, Albunea arrivait enfin aux portes de la ville. Genève enfin. Elle y ferrait halte quelques jours, juste le temps de reprendre des forces, de faire ses adieux à certaines personnes, puis elle reprendrait la route au plus vite.
Rentrer chez elle, repartir
. Encore. Voila de quoi était fait son quotidien depuis plus dun an. Elle naspirait plus qua enfin se poser quelque part et se reposer
oui se reposer.
Pour lheure il lui fallait trouver une taverne et une chambre. Perceval commençait dailleurs a sagiter dans ses bras. Il allait bientôt se réveiller. Un coup dil par-dessus son épaule et sa compagne de voyage comprit le message. Il était temps de poser pied à terre : le poste de gués était en vue.
Ils passèrent les portes de la ville sans encombre
à croire que sa bonne étoile était de retour, que les constellations veillaient de nouveau sur ses pas et sur ceux de son enfant maintenant.
Blanche tenait maintenant Perceval dans ses bras, il sagitait de plus en plus. Il fallait trouver au plus vite. Tant pis, elles descendraient dans la première auberge qui aurait lair bien tenue.
Albu connaissait la ville, du moins lavait elle connu a une époque. Elle retrouva sans mal une table connue.
« TOC TOC TOC » Manquant de percuter une demoiselle fort pressée de sortir, Albu esquiva au dernier moment puis s'engouffra dans la taverne.
Du bruit émanait de la cuisine. Albu prit Perceval des bras de Blanche et lui fit signe daller voir ce qui en était.
Ôla y a-t-il quelquun ici lieu ? Nous avons besoin de chambres et dun repas bien chaud ! Cette enseigne peut elle nous fournir cela ? La jeune mère sétait assise en attendant la réponse. La fatigue accumulée depuis ces derniers mois avait raison delle. Elle ne tenait debout que par la force de sa volonté. La nourrice de son enfant, Blanche, la gourmandait suffisamment ces derniers jours à ce sujet.
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