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[RP] Humeurs ladres et sang d'pucelle

Bisac
Mes excuses pour tout à l'heure. Un chien m'a fait peur.. et j'ai couru sans regarder.

Il allait lui dire que ce n'était rien mais voila que la gamine prenait déjà ses jambes à son cou.

En quelques secondes voila qu'elle avait disparu au coin d'une rue.
Le médicastre ne tenta rien pour la rattraper, après tout, il lui avait déjà proposé son aide ... si elle voulait partir grand bien lui fasse ...

Lorsqu'il se retourna vers la vieille il surprit ses yeux fixés sur lui. Encore cette expression de jeunesse et de force ... "diable qu'elle était étrange cette femme" pensa-t-il.


Lui avez foutu la frousse, à la gamine, avec vos grands airs. J'aurais pas dû vous donner l'tuyau pour les herboristes, tiens.

Sur le coup, l'homme resta surpris d'un changement de ton aussi soudain ... Il n'appréciait que peu qu'on lui parle sur ce ton. De nature calme, d'un comportement brave, Bisac ne pouvait supporter qu'on lui fasse injure.

Sa voix se fit sèche et cassante.


Dites-donc l'ancêtre, faut pas vous gêner ! Qu'est-ce que ça peut bien vous faire qu'elle soit partie la gamine ?!

Vous voulez lui vendre une pomme ?! Allons donc vous n'avez même pas voulut me la vendre !


A vostre place je tacherai d'éviter de me parler sur ce ton ou il pourrait bien vous en cuire.


La vieille arracha une bouchée à la pomme et machait frénétiquement.

Elle était peut estre en colère mais Bisac commençait à s'agacer devant la vieille.


Il allait lui aussi faire demi tour et trouver une herboristerie quand l'ancêtre lui lança.

Et pis 'faut pas attendre quelqu'chose d'bon d'la part nous aut' du coin. Un couteau dans l'dos, p'têt, et vot' carcasse aux cochons...

Bisac fit volte-face sur le champ et en deux pas s'approcha au plus près de la vieille.

Vous disiez ? ... Lui lança-t-il d'un ton cassant et froid.

Sa main hésita à attraper un revers du col de sa miteuse robe mais au final s'abstint.
Il se contenta de la menacer.


Encore une menace et je vous jure que je vais vous apprendre les règles de la politesse ... quand bien devrais-je avoir recours à des procédés douteux ...

Il recula d'un pas, après tout elle ne lui avait rien fait et lui ne voulait pas d'embrouilles avec les habitants de la cour.

Bisac fit demi tour avec l'intime volonté de trouver ce foutu herboriste ! Lorsque, soudain, une idée traversa son esprit.

Pourquoi une telle hargne de voir la petite partir ? Ce n'était pas pour la pomme puisqu'elle n'avait pas voulut lui vendre ... Quelles étaient les réelles intentions de la vieille ? ...

Une nouvelle fois il fit volte face et lança d'une voix agressive à l'ancêtre.


Dîtes-moi la vieille, vous lui vouliez quoi à la gamine ? Quels étaient vos réels désidératas à son sujet ? ...
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Huissier Royal
Medicastre diplômé
Poppie
Les remarques cinglantes du médicastre accentuèrent la mauvaise humeur de la lépreuse.
Quel casse-pied ce bonhomme ! Qu'est-ce qu'il croyait ?!
Qu'elle allait s'écraser devant lui ? Plutôt mourir !

Non mais oh ! Elle avait été noble, elle ! Oui, messire ! Parfaitement ! Noble !
Et même si à présent Poppie était réduite à mendier, elle aurait juré que l'importun n'avait jamais eu cet honneur (d'avoir du sang bleu, pas de faire la manche).

La gargouille attendit que Bisac ait tourné le dos, formulant mentalement une réplique hautaine qu'elle espérait meilleure que sa menace précédente.
Elle avala une dernière bouchée et jeta sa pomme contre un mur proche.


Vous... Commença-t-elle, se concentrant à instiller suffisamment de fiel dans son ton. Iiiiiirk !

Son trait d'esprit se termina aussi vite qu'il avait commencé, coupé dans son élan par un couinement des plus courageux.
Poppie ressemblait à ces petits roquets qui s'égosillent à votre passage, mais qui se carapatent la queue entre les jambes à la moindre intimidation.
Voyant l'homme marcher sur elle, la gueuse recula si vite qu'elle manqua presque d'en tomber sur les fesses.
Il n'était pas bien grand, pourtant, ni si costaud... Mais sa meilleure condition physique lui donnait l'avantage.
Et personne ne le condamnerait pour le meurtre d'une moins que rien.


J'ai rien fait ! J'ai rien fait ! Piailla la lépreuse. Je...Euh... Je... C't'endroit c'est un enfer du Sans Nom ! Et pis moi... Moi j'y survis d'puis t'jours avec mes vieux os ! Et... Alors quand j'vois les jeunots comme elle qui crèvent d'faim dans l'caniveau...! Chacun aide comme il peut, voyez ?!

Poppie leva machinalement la main au-dessus de sa tête pour se protéger, sans même remarquer que l'autre s'écartait d'elle.
Plutôt mourir que s'écraser, hein ? Il fallait bien savoir ranger sa fierté, de temps en temps...

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Bisac
La vieille poussa un cris strident, elle se recula vivement et mit ses bras au-dessus de sa figure comme par crainte d'estre frappé.

Bisac n'en fit rien, au contraire il recula de quelques pas.


Aider de pauvres donzelles sans défense ? Je ne vous imaginais point aussi altruiste ... vous m'escuserez mais j'ai quelques doutes là dessus ...

Les yeux bleus-verts de l'homme vinrent se poser dans ceux de la vieille.
Encore cette étrange vivacité dans le regard ...

L'homme sembla hésiter un instant .... Comment ce vieux débris avait-il pu réussir à lever les bras au dessus de sa tête.

La majorité des ancêtres se retrouvaient dans l'incapacité de lever les bras tant leurs os étaient usés par une vie de labeur...
Et quelle vie de labeur ? Surtout de un tel quartier ...

Faisant fi de la politesse la plus extrême, personne n'allait le lui reprocher après tout, le médicastre s'approcha de l'ancêtre, il attrapa son voile et tira d'un coup sec dessus ...

Ce dernier suivit le bras de l'homme qui ne put réprimer un cri d'effroi ... il fit plusieurs pas en arrière ... sa bouche sèche et incapable d'emettre quelconques sons ... face au spectacle qui s'offrait à lui ...

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Huissier Royal
Medicastre diplômé
Poppie
Mes intentions ? Comment ça, pas louables, mes intentions ?!

Poppie s'indigna.
Mais, toute à trouver de nouvelles répliques, elle en oubliait totalement son imitation de petite vieille.
Tant pis. Il était de toute façon temps que le monde s'aperçoive des ressources insoupçonnées des ancêtres.
Dans tous les contes, par exemple, ils savent porter des fagots de bois bien plus gros qu'eux alors qu'aucun jeune péquenot n'en est capable.
Fin de la parenthèse géronte.


Mais pourquoi j'aurais pas l'droit d'êt' bienveillante, m...?

Silence soudain.
La main bandée de la lépreuse se crispa davantage au-dessus de sa tête quand son voile lui fut arraché.
Tassée sur elle-même, la gargouille. De honte. De crainte.

Là, ça y était. Elle en était sûre, la Poppie.
Ce qu'elle craignait depuis le début de sa quête du sang pur.
Le bourgeois allait avoir des soupçons pour le coup de la pomme. Il découvrirait la vérité.
Il appellerait les gardes. Et elle, elle serait battue à mort.

Ou bien, même s'il ne trouvait rien, elle était ladre.
Les lépreux doivent rester sous le vent, n'avoir aucun contact avec les bonnes gens, signaler leur maladie.
Poppie n'avait fait rien de tout ça. Au contraire.
Il appellerait les gardes. Et elle, elle serait battue à mort.
À la réflexion, il n'y avait même pas besoin des gardes pour ça. L'homme pouvait très bien s'en charger lui-même, ou laisser les gens des Miracles la lapider.

Curieux d'avoir peur d'une mort si cruelle quand votre peau est devenue insensible à la souffrance...

Poppie tourna sa vilaine face accidentée, mangée, boursouflée vers Bisac.
Elle avait des allures d'erreur de la nature, voire carrément apocalyptiques.
Seuls ses yeux d'un gris pâle, implorants, la raccrochaient à l'humanité.


Pitié, m'ssire... J'ai rien fait... J'voulais pas...?

Elle pleurnichait à moitié, et c'était grotesque autant que laid à voir. Terrifiant, presque.
Ses grands airs du débuts s'étaient noyés dans un océan de geignardise.


Dites rien à personne... J'voulais d'mal à personne. Juste viv'...

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Bisac
L'homme fit plusieurs pas en arrière.

La vieille, qui ne l'était pas en fait, était une lépreuse...
Son visage couvert de pustules et de boursoufles ne pouvait démontrer autres pathologies.

Le médicastre n'avait, dans sa carrière, pas croisé beaucoup de lépreux. Une fois seulement à vrai dire. Alors qu'il faisait ses études, on l'avait mandé pour s'occuper d'un lépreu. C'était l'époque où les apprentis médicastre faisait leurs armes dans les dispensaires populaires des grandes cités du royaume...

La lépreuse avait dissimulé sa maladie et par là même avait grandement enfreint la loy. Les règles étaient strictes, les lépreux devaient se signaler par des clochettes afin d'éviter la contagion.

Que devait-t'il faire ? Prévenir le Guêt ? Ou laisser la malheureuse partir. Il ne sentait pas l'âme d'un juge. Bien qu'il avait exercé cette fonction, il en gardait un souvenir amer.

Une phrase seulement, lui titilla les oreilles.


Dites rien à personne... J'voulais d'mal à personne. Juste viv'...

Pourquoi disait-elle vouloir vivre ? Bien sur c'est le souhait de n'importe quel quidam de vouloir continuer de vivre, mais pourquoi diable essayait-elle de se justifier de la sorte ? ...

Considérant qu'il n'avait que trop perdu son temps dans les méandes de la Cour. L'homme attrapa sa bourse de cuir et la déposa à ses pieds. Il n'allait pas aller jusqu'à la glisser dans les doigts (ou ce qui en restaient) de la lépreuse ... faut pas déconner quand même.


Je ne comprends pas grand chose à vos dires ...
Néanmoins, vous portez un bien lourd fardeau pour que j'en rajoute en prévenant le Guêt ...
Je vous conseille quand même d'arrester vostre petit manège et de porter une clochette comme l'exige la Loy.


Il désigna la bourse sur les pavés.

Prenez-là, j'ai l'impression qu'elle vous servira plus qu'à moi.

L'homme, attendrit par les pleurs de la lépreuse eu la faiblesse de croire en sa sincèrité. Il recula encore de quelques bas, un léger signe de tête et il disparu au coin d'un rue.

Laissant ainsi la femme à ses actions perverses et malsaines ... elle allait pouvoir tenter n'importe quelle jeune fille désormais ...

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Huissier Royal
Medicastre diplômé
Poppie
[Au lendemain, au fond d'une ruelle obscure non loin du lieu des évènements récents]

La bourse était là, sur le sol, bien rebondie.
D'une belle facture, il fallait l'avouer, et pas trop usée.
Elle était aux pieds de la lépreuse depuis la veille.
Celle-ci l'avait ouverte une fois, pour voir. L'avait vite refermée.
Il est malsain d'afficher quelle richesse que ce soit dans un quartier comme les Miracles.

Poppie avait les traits tirés par-dessous ses nodules.
Pas beaucoup dormi. Trop agitée par ce qu'il s'était passé.
Elle en avait réchappé. Elle avait une connerie, mais le Très-Haut l'avait épargnée.
Le Très-Haut ou juste ce petit bourgeois ? Allez savoir.
En tout cas, l'homme ne l'avait pas dénoncée. Pitié ? Désintérêt ? Peur ? Allez savoir.

La seule chose important, c'est que la gargouille se retrouvait saine et sauve.
Enfin. Pas encore saine. Le bonhomme l'avait peut-être épargnée, mais il avait aussi fait fuir sa porte de sortie.

Et il fallait trouver une autre solution.
Parce que c'était plus possible. Non.
La réaction de Bisac le lui avait bien rappelé. Poppie n'en pouvait plus.
C'était impossible de vivre comme ça.
Voir ce dégoût dans le regard des gens. Et pire encore. Le dégoût dans son propre regard.

Engager un tueur sur le tas, ça ne marchait pas.
Faire le boulot soi-même non plus.
Trop aléatoire.

Il fallait s'adresser à des professionnels.
Et maintenant, la gueuse avait les moyens de le faire.

Poppie se leva laborieusement, lamentablement accrochée à son bâton.
Enfourna la bourse dans sa poche.
Et s'en alla chercher son bonheur.

Quelque part au fond d'elle, la dernière partie civilisée de sa personne se demanda comment le bourgeois achèterait les services d'un herboriste sans l'argent de la bourse.

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