Afficher le menu
Information and comments (3)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[RP] Le silence des agneaux

Della
Citation:
Ma Colombe Blanche,


Me voici à présent au Louvre où s'est tenue une soirée des plus particulières en ces temps troublés. Alors que la guerre fait rage, l'on a amusé les princes et princesses avec une soirée jeux et un buffet sucré ! Ah, qu'il m'est douloureux de songer à notre Reyne, voyant ce spectacle de son Paradis. Te dire combien cette soirée fut longue est impossible, noyée de rires et de stupidités comme seuls les bâtards royaux peuvent en débiter. Grand Ciel, puisse ma lettre ne pas tomber entre certaines mains, je prendrais la porte, à coup sûr ! Mais non, je sais que personne ne l’interceptera. Qui donc jouerait à chaparder notre courrier ? Mais je reste à ma place d'Officier Royal car ainsi, je m'estime le témoin muet du règne de notre Mie Béatrice, paix à son âme, reflet de celle qui fut si bien Reyne aux yeux de ceux qui occupent le trône aujourd'hui. Et puis, j'aime ce que je fais ! Je me suis prise à tenter des mélanges d'épices et de sauces, accompagnant les gibiers frais et faisandés ! Certains sont un véritable délice ! Lorsque je serai près de toi, je te ferai goûter quelques merveilles, je te le promets !

Je suis heureuse que ton futur époux soit un homme bien. D'ailleurs, cela vaut mieux pour lui ! Sinon, qui sait ce qu'il pourrait ingurgiter avec son repas ? Oh, n'aie crainte, je n'ai encore porté la mort à personne mais comme il me semble facile de le faire, maintenant. Puisse le Très Haut me retenir de cette tentation ! C'est un peu dommage qu'il n'ait qu'un oeil bon alors qu'il en faudrait cent pour voir ta beauté parfaitement. Ta fille sera-t-elle héritière ? Car d'après ce que tu me dis, il n'a plus d'héritier directement et si j'ai bien compris, il n'est peut-être plus en âge d'en faire facilement. Il serait prudent d'inclure dans le contrat de mariage (tu en as fait un, j'espère) que l'enfant que tu mettras au monde sur ses terres héritera, sans condition, de ces terres. Penses-y.

D'Aimbaud, je ne sais rien. Où est-il ? Vit-il ? Aucune idée. N'ayant vu son père depuis trop longtemps, je ne peux te répondre, j'en suis désolée, sache-le. Mais ne serait-il pas salutaire que tu effaces cet homme de ta vie, définitivement ? Maintenant que tu te tournes vers un autre, accueille celui-ci sans aucune ombre. Tel est notre destin, à nous, femmes, de tirer trait sur tout autre lorsque devant l'autel, on s'avance.

C'est, je le crains, poursuivie par une nourrice que je viendrais à tes noces. L'enfant devrait voir le jour dans les semaines à venir, si Dieu le veut. J'ai peur de ces moments. Il me souvient d'avoir assisté par deux fois à des naissances et par deux fois, l'effroi que j'ai vu dans le regard de la mère, m'a fait froid dans le dos. Si la première mit au monde un enfançon bien petit, la seconde, Béatrice, accoucha d'un fils tout rond et hurlant qui à elle aussi, avait arraché bien des cris. Quelle est donc notre tache pour que le Ciel ainsi nous punisse par tant de souffrances ?

Tiens, j'ai encore une nouvelle pour toi. Je devrais bientôt devenir diaconesse ! N'est-ce pas amusant ? Ainsi, pourrais-je peut-être bénir ta fille lorsqu'elle naîtra, au nom du Très Haut. J'aimerais moi aussi avoir une fille. Pourtant, il me faut donner un fils à Kéridil. Ta fille sera un peu la mienne aussi, veux-tu accepter ? Car il n'y a qu'entre filles que l'on peut s'aimer réellement, traversant les mêmes épreuves que la vie nous inflige.
Ô que me voilà bien sentencieuse, ne trouves-tu ? C'est paraît-il mon état qui m'afflige de ces sauts d'humeur. Redevient-on vraiment soi-même après ? Puisse-t-il !

Je t'embrasse, ma Douce.
Tendrement,

Della.

_________________
Aimbaud
Citation:

    Votre Altesse,
    Ma providence,

    J'ai franchi ce matin les portes de la Trémouille. Et quelles portes, pardon... Elles béent, éventrées par des pierres et constellées de flèches. J'ai bien cru qu'au premier souffle de vent, l'avant-corps allait s'effondrer sur ma tête et celle de mon cheval. En ville, j'ai eu toutes les peines du monde à trouver des soldats royalistes, et je me suis vu contraint de couvrir mon blason pour n'être pas houspillé... Les rues sont dépavés, la terre noire et liquide, vous l'avez du voir. Des charniers s'élèvent sur toutes les places, de débris abominables qui infestent l'air, et qu'on peine à ensevelir tant il en est quantité.

    J'ai du traverser un hospice... Le poids de cette vision me reste encore sur l'estomac. Ponantais, royalistes, tous s'y mêlent parfois dans le même lit, les mêmes bandages putrides. Et c'est une foule infâme ! Aux cris déchirants. De cette visite, qui me devait mener au chevêt d'un indicateur bourguignon, je n'ai rien pu apprendre car l'homme à mon arrivée, était déjà éconduit sur un charriot jusqu'en fausse commune dans une volée de cendres froides qui s'épandit de moitié sur mes bottes. Je suis donc — vous l'aurez compris — bel et bien perdu.

    Des rumeurs me conduisent à croire qu'une armée Périgourdine est en marche, mais j'ignore tout de sa date d'arrivée et du capitaine qui est à sa tête. Dictez-moi ma conduite, car je suis prêt à agir.

    Soyez bien assurée de ma loyauté. Je vous place dans mes prières.

      Aimbaud de Josselinière



    La Trémouille, le 29 octobre.

    PS : Mariealice Jagellon m'a fait porter ce sceau en cadeau. Suzeraine admirable !

_________________
Yolanda_isabel
Citation:
    A Aimbaud de Josselinière,
    A mon Aîné aimé,

    N’en déplaise à la bienséance, c’est sur ta joue que vient se poser mon baiser et ma tendresse. Où es-tu, frère indigne, puisque tu n’es pas avec moi ? Un jour, je serai fatiguée ‘Baud, et je n’attendrais plus. J’irai voir Cassian quand j’irai mieux, j’ai eu un petit différent dans le Maine, et j’ai une jolie canne. Tu dessines très bien. Mes dépenses sont toutes considérées, tu vas adorer la parure de perles qui accompagne mon châle de velours noir. Quant à Blanche, je crains pour sa santé autant que pour notre amitié, elle ne sait plus écrire mon prénom. La Bretagne sans doute..

    Je te reste, aimante.

    Moi.

    En Molières, ce trois novembre mil quatre cent cinquante neuf.


Citation:
    A Gwen-Ann de Walsh Serrant,
    A celle qui fut l’Hermine,

    Demat va C’hoar.. J’ai bien appris ma leçon, tu vois. J’ai bien appris le breton quand tu apprenais à m’oublier. Je te hais. Je te hais. Je te hais – Elle le répète plein de fois, je vais pas tous les noter – et je ne veux plus te revoir ! Plus jamais, jamais – pareil que plus haut – et je ne veux plus que tu viennes en Bourgogne chez moi !

    Aimbaud va bien ! Cette question ! Il est rentré où il devait être ! Avec moi. Alors, je vais bien, tu vois. Il est bien tard pour s’inquiéter maintenant de ma santé.

    Da garout a ran va Ch’oar.. Prends soin de toi.

    Yolanda Isabel de Josselinière avec un L à Isabel.

    PS : Je sais pas ce que vous lui avez fait mais si vous pouviez éviter de recommencer, elle vient d’éclater un vase qui vient de Soissons par terre.

_________________

« Que Saint-Louis bénisse le Royaume de France.»
Blanche_
Citation:
A Della d'Amahir-Euphor,

Ma très chère amie, je t'écris alors que je suis sur la route de Paris, où j'espère très vite te retrouver. J'ai pris contact sur place avec quelques nobles de ma connaissance mais je crois qu'aucun n'est assez dégourdi pour m'indiquer les bonnes adresses où loger, ni assez riche pour m'obtenir un hôtel particulier.
Il me paraît évident que nous allons passer un excellent moment, et j'espère qu'on s'y retrouvera très très vite. Crois-tu que nous passerons tout ce temps toutes les deux continuellement sans que les mois passés sans se voir n'y ajoutent un déplaisir ? Autrefois, nous vivions des semaines ensemble lorsqu'il le fallait sans un seul haussement de ton, j'ai peur que nous ayions trop vieilli pour être sages. Quoique cela n'importe pas, l'important c'est encre d'être ensemble.
Tiens-moi vite au courant de ta grossesse, j'aimerai être auprès de toi lorsqu'il le faudra. J'espère que cela ne t'ennuie pas, ni moi non plus (car j'ai un peu peur je t'avouerais, d'être confrontée à ce que je vais bientôt vivre).

J'ai reçu une lettre de Yolanda Isabelle de Josselinière. Elle me répond avec bien moins de pondération et d'élégance que d'ordinaire, on dirait une enfant qu'on aurait privé d'un gâteau un peu trop longtemps... Ma foi, j'ai décidé de ne pas répondre tout de suite et de la laisser se calmer comme il faut ; son frère l'aura montée contre moi c'est évident. Oh tu avais bien raison, ce n'est qu'un vilain, ce chevalier ! Je le déteste encore plus aujourd'hui.



Citation:
A Astaroth da Lua, notre très cher fiancé,
Bonjour à vous.

Mon ami, pardonnez ces quelques mots écrits rapidement, alors que nous faisons route vers Paris pour aller y chercher nos dernières affaires. Vous me dites ne plus pouvoir attendre, je vous promets de faire au plus vite. J'espère que votre Roy est revenu sur sa décision... Je vous en supplie mon ami, ne me parlez plus de nous unir au secret, je vous avais fait part de mon envie de publier les bans au maximum que je le pourrais, pour comme vous savez bien, me venger un peu de la trahison que l'on m'a faite. Je sais bien que vous allez me rappeler les ordonnements de notre très saint berger, mais vous connaissez en Galice et vous partagez le farouche esprit celtique : on doit obtenir vengeance avant que de pardonner, que Dieu en ait exigé le contraire n'importe pas.
Clarinha, une couturière de renom, a accepté de confectionner la robe de notre mariage. Je lui ai glissé quelques recommandations qui j'espère vous satisferont. Je crois que c'est aussi dans cet atelier que notre très regrettée Reine se faisait vêtir, j'espère que vous ne m'en voudrez pas. Il est possible que certains apparats vous rappellent la reine disparue de Castille et Léon, ce ne sera pas voulu.

Je ne signerai le contrat qu'une fois arrivée en Gondomar ; il y a quelques détails dont je préférerai discuter avec vous directement, comme le devenir de mes deux bâtards qui ne me parait pas clair. Et puis cela sera parfait pour que mon amie Della d'Amahir Euphor en soit témoin, vous savez comme elle m'est chère.
D'avance, je vous prie de reconsidérer la fréquence de nos nuits partagées. Si mes parents avaient l'habitude d'un lit unique, c'était aussi un mariage d'amour, et deux amis tels que nous sommes pourront se satisfaire de ce dont la nature aura besoin pour vous offrir descendance. Et puis, quoique ce sujet pourra se discuter plus tard, vous savez bien qu'avant quelques semaines il me faudra dormir seule. Aussi, je vous rappelle ma très grande piété et vous annonce donc qu'il me faudra être seule toutes les nuits saintes, et celles propices au recueillement. Mais ne m'aviez-vous pas promis une petite chapelle et un couloir qui y mènerait depuis ma chambre ? J'espère qu'il y est, j'ai envie de prier.

Je réponds à votre angoisse tout autant : non, je n'ai pas revu le jeune Aimbaud ni le ferai. Si l'envie m'en venait (ce qui est impossible) Della m'en protégerai plus que cent hommes. Je sais à quel point cette situation est difficile pour vous, mon très cher ami, et je sais aussi quelle grandeur d'âme vous anime pour que vous vouliez encore m'épouser après la honte dont je vous couvre, mais soyez assuré que jamais Castille ne saura que sa Blanche est grosse d'un français. C'est le vôtre, pour tous les hommes, qui dort en mon sein. Une fois né, d'ailleurs, cet enfant ne sera t'il pas vite rejoint par des frères et des soeurs que vous vous empresserez de lui faire ? Allons, allons. Je ne suis pas sotte au point de recommettre l'erreur : il est une barrière que seule votre Magnificence aura le droit de franchir. Et nul autre.

Très respectueusement, votre future,

Blanche de Walsh-Serrant


_________________
Clemence.de.lepine
Citation:
Blanche

Je ne peux rien espérer de vous, ni votre pardon ni votre pitié, quand de ma part vous n'avez eu que tromperies et mensonges. Je ne peux l'espérer, donc, mais j'ose tout de même vous demander grâce et miséricorde, comme chaque jour je le demande à Dieu.
En souvenir de notre amitié. Souvenir tellement vivace en mon coeur qu'il s'en consume, de honte et de désolation.
Nous ne saurions ne plus nous revoir.
Je vous aime et cet amour n'a jamais faibli comme il ne faiblira jamais. Les tourments qui m'affligent ne suffiront jamais à me faire oublier ma traîtrise. Et tous mes mots d'excuse et de justification ne suffiront à vous la faire oublier aussi. Je serai condamnée à vivre avec votre souvenir et ma culpabilité comme fardeaux.
J'aimerais que vous m'écriviez. Je voudrais votre sincérité. Blessez-moi, soyez dure avec moi, peu m'importe, je vous lirai en sachant que je mérite davantage, encore. Mais ne m'ignorez pas, ne m'accablez pas de votre silence ou de mots dérisoires. S'il vous plait. Car je ne suis rien pour vous ordonner de me prendre en considération.
Il vous reste quelques robes à Decize. Nous étions censées y revenir ensemble je crois. Je peux vous les faire envoyer, si vous me donnez une adresse.
Mais j'aimerais davantage compter sur votre clémence et vous voir un jour passer les portes de Decize. Les ordres de vous laisser entrer sans que vous n'ayez à le réclamer sont impérissables.

Salutations affligées.
Clémence

_________________
Enguerranddevaisneau
Citation:
De Nous, Enguerrand de Vaisneau, baron d’Ittre, chevalier Banneret de Fauquez.
A vous, Aimbaud de Josselinière, Seigneur de Saint-Robert.


    Salut.

    Alors, voila que tu fais de nouveau honte à la Bourgogne en abandonnant l’armée Ferailles, sans même donner la moindre explication à mon illustre personne.
    Dieu, moi qui escomptait pouvoir enfin régler le litige qui nous séparait, me voila à ronger mon frein comme un fauve en cage, me demandant quand je pourrai, enfin, te corriger comme tu le mérite.

    Mais soit, tu as eu raison, l’armée n’est plus, inutile quant à rejoindre l’épouse Blanc-Combaz, la cité des Saules bloquées sur tout les fronts par quelques armées Royalistes, Amies de surcroit, qui semblaient nous considérer comme menace. Nous, qui défendons depuis toujours la couronne de France, semblions êtres reconnues ici comme ennemis.
    Je t’avoue ne pas trop être au fait de cette hostilité, peut être pourras tu m’éclairer toi qui est partie sans dire mot.

    Je me dirige dès lors vers la Trémouille, en compagnie de ma tante en espérant trouver sur place quelques combats contre la menace Ponantaise, et espérant par la même occasion te retrouver toi, et user de mon armes à ton côté.
    Dans le même camp, pour une fois.

    Que le Très Haut te garde.


Fait à Marmande, le quatre Novembre de l’an de grâce 1459




_________________
Aimbaud
Citation:

    À Enguerrand de Vaisneau,
    De moi, Aimbaud de Josselinière,

    Je n'ai cure de ta morgue quant à ma prétendue désertion. J'ai senti venir la poudre, quand tu t'es laissé couillonner. Oui je suis parti sans mot, car sur le départ, je n'avais plus rien en bouche que de la salive à cracher. J'eus pu t'en saucer les bottes, si tu y tenais tant.

    Toi qui te dis royaliste, qui vient prêter ton bras à nos armées, et puisque cela fait partant de toi mon allié, je vais t'informer de ce qui se déroule en Poitou. N'y vois nulle amitié. Si t'en est que tu parviennes à suivre mes pas jusqu'en ces terres de bataille, sans te faire éventrer par une lance ponantaise, tu seras utile au front.

    Ici une demie douzaine d'armées se soint rejointes, bourguignons, rouergois, périgourdins. C'était un bruit formidable dans la plaine. Hier, l'assaut fut donné à la frontière. Nous repoussâmes deux armées ponantaises jusque aux abords de Limoges, aux remparts desquels ils allèrent s'écraser et furent vaincus. Ils infestent désormais les douves de la cité de leurs carcasses. Les capitaines n'eurent pas leur pareil pour mener la bataille. L'attaque fut brève et sanglante, la traque qui s'en suivit plus pénible, mais nous n'en voulions pas laisser de vifs.
    Dans les rangs nombre de soldats ont servi sous les ordres de mon père. Ici, pas de mercenaires à la manque ou de brigands semi-reconvertis... Mais des hommes honnêtes et impitoyables qui me font la fête du fait de mon sang. J'ai vu tomber l'un d'eux dans la mêlée, percé en traître de-par le dos jusque dans la mie du poitrail. Les rebelles sont des chiens. Il ne faut pas de remord pour les abattre...

    La seule chose qui me pèse au coeur, c'est d'avoir du quitter le champ sans que l'on eu put ensevelir les morts. Vilénie que d'abandonner nos soldats aux dépouilleurs et aux corbeaux... Mais il était un tel harassement dans la troupe, que nous n'avions qu'à peine la force de marcher. Hors donc les corps restèrent où ils churent... Un geste seul de notre prêtre assura le salut de leurs âmes.

    Mais c'est à se demander pourquoi je m'éreinte à raconter tout cela...

    Adieu peut-être. Contourne Limoges.

      Aimbaud de Josselinière



    Campement Ad Honores, le 6 novembre.




Citation:

    À Yolanda Isabel de Josselinière,
    Ma doulce cadette,

    Tout va bien. Il fait un temps formidable icelieu. J'ai plié pour vous quelques fleurs tardives dans ce velin, j'ai bon espoir qu'elles vous parviennent entières...
    Vos rires me manquent, votre sagesse et vos embrassades aussi.

    Mais vous me dites faire usage d'une canne... Rassurez-moi, c'est encore une de vos facéties d'accessoires à la mode ? J'examinerai à mon retour cette parure de perles que vous évoquez... Comptez que la guerre m'est coûteuse, qu'il me faudra faire la dépense d'un nouveau cheval, ainsi que de pièces d'armures à remplacer... N'étayez pas la percée causée dans nos finances, que l'absence de notre père, et la mienne, n'arrangent guère en ces temps difficiles. J'escompte à votre bonne mesure, ma soeur...

    Je vous embrasse doucettement,

      Aimbaud



    Campement Ad Honores, le 6 novembre.

    PS: Blanche de Walsh Serrant, souffrante, vous dites ? Rien de grave ? Et ce mariage, vous irez ?


_________________
Enguerranddevaisneau
Citation:
De Nous, Enguerrand de Vaisneau, baron d’Ittre, chevalier Banneret de Fauquez.
A vous, Aimbaud de Josselinière, Seigneur de Saint-Robert.


    Salut.

    Diantre, quelle verve, quelle hargne dans tes propos.
    Tu te méprends, avec panache, mais tout de même. Je n'ai aucune "morgue" contre toi, et tu le sais bien, ces vieilles rancunes, adolescentes de surcroit, me laissent de glace, à un point inimaginable.

    Baisse donc les armes, tout du moins devant moi, je ne suis pas ton ennemi, Aimbaud. Réalise cela, et pour sûr qu'un grand chemin aura été parcouru.

    Je prend note de ton récit de guerre, et le confierai à Quiou qui mène notre cortège. Comme tu t'en doute certainement, elle est aussi grivoise qu'un poulpe mort, mais elle n'a pas son pareil sur les champs de batailles.

    Nous partons rejoindre Actarius d'Euphor, peut être combat il à tes côtés, si tel est le cas, je m'en réjouis d'avance, l'on te dit aussi valeureux qu'un lion sur le champ de bataille, j'en jugerai par moi même.

    En attendant, tâches de rester en vie.

    Cordialement.


Fait sur les routes, le septième jour du mois de Novembre de l'an de Grâce 1459.





_________________
Astaroth, incarné par Blanche_


Citation:
A Blanche de Walsh-Serrant, Santé et Grâce.

Pardonnez-moi de ne vous avoir écrit avant. Votre lettre a presque traversé un royaume pour me trouver, car alors que vous me l'envoyiez, je me trouvais à Castille... J'ai eu à défendre, aux cotés et sous les ordres du Seigneur d'Amusco, la ville de Valladolid qu'un groupe de brigands s'évertuait à pénétrer, pour user de Castille comme d'un pont pour gagner le Portugal. Vous comprendrez qu'en l'instant où je les recevais, je n'avais guère le temps d'y répondre, et que maintenant que je l'ai, votre seconde lettre déjà m'est parvenue.
Je supplierai encore mon Roy, et presque s'il le faut, je le pousserai par la force et la persuasion, en ma qualité de secrétaire royal. Quand bien même j'y arrivais, comprenez qu'il n'aime ni les français, ni les bretons, et que lui rappeler que vous avez en vos contacts nombre de ces deux peuples ne pourrait nous aider à nous unir. Aussi, et fatalement, je ne peux vous promettre un mariage public tel que vous l'espérez.
Je suis désormais en mon fief du Léon, à préparer la défense d'une hypothétique attaque ; je ne sais pas même comment il réagira lorsqu'il apprendra que nous sommes mariés...

Si nous ne pouvons par la publication des bans assouvir votre soif de revanche, soyez assurée que je ferai tout pour faire payer au centuple ce que vous avez enduré. Concernant Elena Ruth, ma chère Blanche, ne voyez en elle qu'un fantôme du passé, car c'est la seule chose qu'elle est désormais.

En ce qui concerne le contrat, et vos bâtards, je n'ai pas changé mes sentiments : ils seront, même s'il ne sont pas miens, élevés comme s'ils l'étaient, et j'espère qu'en partageant les mêmes droits que mes propres enfants, ils sauront passer du temps avec eux, du moins lorsqu'ils seront en Gondomar. Je vous laisserai pour ces enfants vous charger de leur éducation jusqu'à leurs 6 ans, 7 pour les filles, et vous pourrez alors vous occuper d'eux tel qu'il vous plaira. Une fois cet âge dépassé, je me chargerai personnellement de faire d'eux des guerriers et courtisans reconnus de Castille et Léon. Ils ont, après tout, un sang noble dans les veines que je chéris, puisque vôtre...

Nous verrons en temps utile vos propres biens, et assurance concernant ce mariage. Si d'aventure vous remplissez vos obligations maritales, vous aurez justement droit à quelques remerciements. Pour ce qui est d'ailleurs des nuits partagées, vous comprendrez que puisque j'ai de nombreux devoirs et occupations, l'arrivée d'un héritier ne sera pas soumise à un trop juste délai. Nous passerons cependant autant de nuits ensemble qu'il nous sera possible considérant mes activités nobles, et la sainte semaine. Si vous avez besoin de nuits solitaires, vous y aurez droit, mais choisissez de préférence celles qui saintes, ne nous autorisent pas à être partagées.

Je n'exigerai pas de vous dans l'immédiat de m'offrir un fils ; et surtout ne vous tourmentez pas l'esprit à ce sujet. Le tourment, n'est-ce pas, ne favorise pas la chose... Seule l'intensité de votre motivation.
Mais ! Je le sais bien. Dieu qui nous aime nous donnera des fils forts et braves, car nous ferons, je vous le promets, tout pour ne pas manquer à mes espérances.

Soyez bénie,

Gondomar



Na Illa de Arousa, a sete días do undécimo mes do ano de graza de MCDLIX.


______________________
Clemence.de.lepine
Citation:
Missive rédigée et scellée à Paris, le sixième jour de novembre.
De Clémence de l'Epine,
A Aimbaud de Josselinière.


Amitiés.


J'espère que vous verrez d'un bon oeil l'initiative que je prends de vous envoyer missive. Je le fais en toute bienveillance, et je sais que cela pourra vous surprendre - et je ne m'en vexerai pas. Je sais comment je suis parfois avec vous, mais rassurez-vous, il n'est pas question de cela ce jour.

J'ai gagné Paris il y a peu, pour des affaires sans importance. Toujours aussi puante, toujours aussi sale, mais nous y trouvons ce que nulle part ailleurs nous ne pourrions dénicher. Je m'attèle, dans un même temps, aux préparatifs de ce mariage que nous avons tous deux accepté - et je prie que nous ne le regrettions pas trop, et que cette idée plaise assez à Dieu. Il est étrange, d'ailleurs, de vous ajouter maintenant à mes prières, mais n'est-ce pas ce qu'est censé faire toute épouse, ou future, quand son époux, ou promis, est parti à la guerre ? Je n'y avais jamais trop réfléchi, mais je suppose que c'est ce qu'il convient en effet de faire.

De votre côté, ne vous préoccupez pas de tout ça : je m'arrange du mien pour que vous n'ayez pas à vous inquiéter d'autre chose que de servir la Couronne en pourfendant ceux qui le méritent. S'il vous plait, faites juste en sorte de ne pas revenir estropié : cela serait contrariant.

Et donc, ce mariage : il me faudrait vos consignes, si toutefois vous en aviez. Une fois que j'aurai une date - pour dans un mois, si je suis rapide, davantage, si je rencontre quelque difficulté, et j'espère compter sur l'aide de votre famille et de Son Altesse Armoria - je ferai publier les bans et alors il me faudra envoyer quelques invitations. Je n'ai aucune idée de qui sont vos amis, ou vos ennemis, et mis à part vos parents et votre soeur, je ne sais absolument pas qui vous souhaiteriez voir à votre mariage. Pour ma part, et si cela vous va, j'aimerais que la chose soit assez simple : des épousailles coûtent cher, et la guerre coûte cher, et nous ne pouvons nous permettre de trop dépenser en ce moment, malgré des comptes et une trésorerie bien tenus. Je suis coutumière de la raison, et il serait malvenu de trop en faire alors que des tas de gens meurent, de faim ou d'autre chose. N'est-ce pas ? Nous pourrions retarder l'évènement, mais ni vous ni moi ne savons combien de temps cela pourrait encore durer. Et puis, à trop attendre, vous pourriez mourir sans que nos voeux n'aient pu être prononcés. Ce qui serait fort dommage.

Nous avons aussi un contrat à signer. Il faudra que vous reveniez deux ou trois jours avant la date effective du mariage pour que nous nous en occupions.

Savez-vous, également, ce que vous porterez pour la cérémonie ? S'il faut passer commande, je dois le faire rapidement. Il est impossible de produire deux habits de mariage tout entier en un temps trop réduit. Je ne connais pas vos mesures. Je demanderai à Yolanda de me procurer un de vos récents costumes pour faciliter le travail des couturiers et tailleurs. Il se peut qu'en un mois votre taille change, mais en arrivant trois jours avant le mariage, nous pourrions réajuster le tout de façon convenable. Mais peut-être avez-vous déjà un habit de qualité que vous souhaiteriez porter. Je pourrai le faire dépoussiérer et l'adapter aux circonstances sans que nous ayons besoin d'en commander entièrement un nouveau. Indiquez-moi vos souhaits.

Cela fait beaucoup de choses alors que je vous disais de ne vous inquiéter de rien. Mille excuses. J'espère que vous n'en perdrez pas le sommeil. Le mien, par contre, est des plus agité, et courtes sont mes nuits. Je peux vous avouer que tout cela m'effraie un peu. Le présent est difficile, mais l'avenir, je le crains tant, et plus.

Que le Très-Haut vous garde mais que cela ne vous empêche pas de faire attention à vous tout de même.

Clémence

PS : je ne voulais pas en parler, mais s'il vous prenait l'envie d'écrire à Blanche, pourriez-vous lui parler de moi, un peu, et lui dire que je souffre de son silence ? Cela n'arrangerait pas les choses, je le sais... mais j'aimerais tout de même que vous le fassiez. Si, bien sûr, vous prenait l'envie de lui écrire...




Citation:
Blanche

Peut-être ne recevez-vous pas mes lettres, peut-être avez-vous décidé de vous taire à jamais.
Je respecterai chacune de vos décisions et de vos paroles, je vous l'ai dit.
Ayez simplement la bonté de clairement m'en faire part. Si vous ne souhaitez plus ni me voir ni me parler, ni jamais me répondre, indiquez-le moi. Car vous pouvez bien avoir un caractère obstiné, je ne le suis pas moins, malgré vos prédispositions à l'être davantage. Ignorez-moi, et je continuerai à vous assaillir de lettres. Vous ne les recevrez pas toutes, sûrement, et il arrivera bien un moment, si ce n'est déjà le cas, où vous les brûlerez sans les lire, puis demanderez à faire jeter chaque missive fermée de mon scel, et ce dès réception. Mais je trouverai toujours un moyen, parfois, pour que vous ayez connaissance de l'envoi de ces plis et que vous vous souveniez de moi, alors.
Il vous suffit de me dire d'arrêter. Et je le ferai. Vous n'aurez plus de nouvelles de moi, je ne chercherai plus, au bout d'un moment, à en recevoir de vous. Et nous nous oublierons sûrement. Car vraiment, si vous ne voulez plus de moi, je n'aurai plus d'autre désir que de tenter de vous oublier. Votre souvenir me coûte.

Soyez assurée à nouveau de mon amour.
Clémence



Citation:
Missive rédigée et scellée à Paris, le sixième jour de novembre.
De Clémence de l'Epine,
A Yolanda-Isabel de Josselinière.


Tendres pensées.


Chère Yolanda,

Vous serez heureuse, je l'espère, d'apprendre, si vous ne le saviez déjà, mes noces prochaines avec votre frère, sous la recommandation de Son Altesse Armoria de Mortain. Je n'ai pas le temps, ni le coeur, de m'épancher davantage sur le sujet. Aussi, je vous convie, s'il vous plait, à l'Hôtel de Nemours, sis à Paris. Je vous y attends à n'importe quelle heure et en cas d'absence momentanée, on saura prendre grand soin de vous. Je peux avoir besoin de vous, de vos conseils et de votre simple présence. Et je vous expliquerai, si vous le voulez, comment nous en sommes arrivés à cette décision.

Affectueuses salutations,
Clémence

_________________
Aimbaud
Citation:

    À Cassian de Blanc-Combaz,
    Cher compère,

    Je regrette de n'avoir pu te voir lors de mon récent saut en Bourgogne, mais il fut plus bref que l'éclair, et pour affaires seulement. J'eus aimé t'entretenir de ce qu'il advient de ton père... Entendre ton opinion sur son changement de camp en faveur du Ponant m'eut réconforté. Baste... J'espère à ta bonne santé, et à te revoir prestement.

    Il faut que je te demande une chose.

    Ce me noue un peu les tripes, à dire vrai... Tu sais la volonté de fer de la Mortain dans l'entreprise de me trouver femme, eh bien... Il semblerait qu'elle y soit parvenue. Me voilà promis. Le choix s'est porté sur Clémence de l'Épine, en raison de son rang et de sa fortune. J'ai consentit au mariage. C'est plus aisé comme cela... Mes parents auront la fierté de voir leur fils marquis, et c'était le souhait le plus cher de ma soeur. De plus, je devais bien cela à la Princesse qui a tant donné pour mes intérêts. Une fois marié, je n'aurai plus de comptes à rendre à personne. En somme, l'événement n'est pas si rude qu'il y paraissait... L'affaire fut conclue dans la mie-heure.

    Certes, l'Épine est maigre de corps, et elle semble avoir une chétive poitrine... Quant à son esprit, il est étriqué et nuisible... Mais je me console en pensant qu'elle n'a pas face vilaine, et qu'il n'était pas décent de cracher sur le marquisat qui renfle sa dot.

    J'ai fait le choix le plus raisonnable... C'est étrange. Je n'ai pas de hâte, ni d'affliction pour ces épousailles... Ce serait mentir que de me dire sans peur, mais c'est bel et bien l'ennui que je redoute... Bah. Tant que la guerre me tient à distance, je peux avoir l'esprit libre de ces formalités. Mais je t'avouerai qu'elles me trottent en tête et me mettent nerveux. Mon cheval aura sentit ma confusion car j'ai, pas plus tard qu'hier, chuté en course plus bête qu'un débutant lors d'un déplacement de corps armé. Pour un peu je passais sous les roues du trébuchet qui nous suivait.

    Adoncques, je t'écris pour te demander d'être mon témoin. Tu m'es comme un frère, aussi je ne veux personne d'autre pour m'appuyer ce jour là.

    Dieu te garde,

      Aimbaud de Josselinière



    Campement de l'armée "Celle-là tu l'auras pas vu venir", le 12 novembre.





Citation:

    À Clémence de l'Épine,
    Mes hommages.

    La chose est bonne, que vous m'écriviez. Bien que mes notions de préparatifs de mariage s'avèrent modiques voir nulles, il me semble sage que nous échangions des propos... Ici je n'ai d'ailleurs d'autres distractions que celle de dormir ou d'écrire, quand il est des temps morts à l'armée. Dans ces instants, je m'ennuie fatalement de la Bourgogne...

    J'entends votre souhait de hâter la cérémonie. Bien que ma mort supposée sur le champ de bataille n'ait pour moi rien d'un argument dans l'affaire... Vous subiriez une année de deuil pour de bien brèves épousailles. À vous de voir. Mais enfin pressons tout de même l'événement, car cette guerre m'appert ne pas finir avant cent ans. L'on ne pourra me refuser une permission pour motif d'épousailles...

    Il est un point sur lequel je m'aheurte. Je veux une grande fête, grisante, prodigieuse. Du vin de tous les pays, draperies vermeilles, abondance d'invités, rutilants chevaux, banquet de roi, tournois épatants, encore du vin, de la danse, du vin, et foule de musiciens. Un effort, ma dame. Ce jour ne sera-t'il pas le plus beau de votre vie ? Le faudrait-il austère, et jouerions-nous les pingres sous prétexte que l'on se meurt partout en bataille ? Moi, je veux que l'on s'y oublie dans la liesse et l'abondance.

    Le seul ennui réside dans le choix des invités. C'est que ma famille est pour la grande part ponantiste. Qui parmi eux voudra se joindre à des festivités royalistes ? Je l'ignore. Loin de moi le souhait de voir se déclencher des rixes au sein de l'assemblée, mais si aucun de mes cousins n'est convié, la chapelle sera vide ! Sonnons une sorte de trêve, que tous ceux qui me sont proches par le sang puissent passer le seuil de l'église en paix, oublieux de leur camp dans cette guerre, le temps d'une journée.

    Pour les tenues voyez avec ma soeur, je n'y connais goutte. Cessez de vous tourmenter, tâchez plutôt d'être en santé pour mon retour et de manger sans pinailleries. L'hiver, dans un coup de vent, a tôt fait d'emporter les gens de menue constitution.
    Donnez-moi des nouvelles de Bourgogne.

    Je vous place aussi dans mes prières,

      Aimbaud de Josselinière



    Campement de l'armée "Celle-là tu l'auras pas vu venir", le 12 novembre.

    PS : Je ne connais plus Blanche de Walsh Serrant. Qu'entre nous désormais son nom ne soit pas évoqué.

_________________
Blanche_
Citation:
Mon Très cher Aimbaud,
Salutations.

Je vais ce tantôt entreprendre mon voyage vers Castille, et Gondomar, et je pensais bien que vous, peut être, aimeriez en être prévenu. Je suis d'avis aussi de vous informer que puisque vous ne daignez vous intéresser à votre enfant, vous en perdrez les droits dès que j'aurai posé un pied sur le sol galicien, et les donnerez à Astaroth. Vous aimerez savoir qu'il l'aimera comme le sien, et aussi que personne ne saura jamais qu'il était de vous. Tout est bien qui fini bien, en somme.

Ah, aussi, Clémence m'ennuie avec ses lettres à jouer les victimes tristes. C'est assez à la fin ! Je ne suis pas un hochet que l'on agite dans une direction ou une autre, en fonction d*bavure*


Lettre jamais envoyée, abandonnée à Paris.

Citation:
Monsieur da Lua, Marquis de Gondomar et Seigneur de nombreuses autres terres et îles,
En nouvelle de sa fiancée, Mademoiselle Blanche de Walsh-Serrant, Baronne de Donges, par la main de sa dame de compagnie,
Salut.

A noter, aucun évènement important pouvant contrarier le voyage. Cependant, ma maîtresse ne peut vous écrire elle-même, compte-tenu de son état de grossesse avancé qui entraîne fatigue et nombreuses douleurs. Il est probable, que si l'enfant ne naît pas pendant le voyage, il arrive tout juste à Gondomar.

Ci-joint, les quelques mots qu'elle a eu la force de vous écrire.

Lyse de Donges


Citation:
Très Cher,

Voici les préférences indiscutables que j'ai concernant mes bâtards.
- Education du premier né, Johannes, avec les frères et soeurs de la mesnie Gondomar jusqu'à ses 7 ans, âge à partir duquel vous lui offrirez vous-même l'éducation prévue ;
- Reconnaissance et éducation du(de la) second(e) né(e) tel que vôtre ;
- En cas de dissolution du mariage selon les fautes telles que nous les avions énumérées dans le contrat, les enfants pré-cités auraient droit au même titre que si nous étions mariés ;
- En cas de mort de la mère, ils auraient droit au même titre que si j'étais en vie ;
- Vous vous engagez à ne jamais divulguer le secret de leur ascendance ni à attaquer, physiquement, ou verbalement Aimbaud de Josselinière, qui se trouve être le père du second bâtard.

Je pense à vous, parfois.
Affectueusement,

Blanche.


Citation:
A Clémence de l'Epine,
de Blanche de Walsh-Serrant,
Salut.

Madame,

Je parle parfois de vous avec grande affection, et grand mérite, et il ne passe pas un jour sans que je ne dise "c'est bien ce que cette chère Clémence aurait fait" ou "c'est bien digne de Clémence !" à la fin d'une de mes phrases. Je ressens toujours de grands sentiments pour vous.
Votre désarroi me touche ; il est amusant que j'en vive un beaucoup plus grand.
Portez-vous bien, il me sied que mes amies soient en bonne santé.

Blanche.

_________________
Cassian_darlezac
Citation:
A Aimbaud de Josselinière,
Vaillant ami,

Il est bon que tu ne te sois guère attardé en Bourgogne, je gagerais presque que l'air y est encore plus putride que par chez toi. La Bourgogne se meure mon ami et les vautours se ruent autour de sa dépouille, qui maudissant la noblesse tout en convoitant le trône, qui voulant bêtement réduire les prix à outrance. Les ignares peine à comprendre qu'ils ne nous appauvriront que d'avantage en agissant ainsi. Peste soit de la bourgeoisie et peste soit de ces chiens de sent-la-pisse, qui croyant prendre le bon parti, les ovationnent bêtement où qu’ils aillent ! Peste soit enfin de la guerre ; la noblesse, la vrai, s’y meure quand on aurait tant besoin d’elle ici !

Seule Charolle demeure, unique figure imposante, tentant de mener un troupeau déjà envahit de noirs moutons. Enfin je te rassure, quand je parle de noirs je ne fais pas référence à quelques barbares Sarrazins venu se venger de la déculotté qu’ils se prirent lors des grandes croisades. Quoiqu’on peut se demander si les Bourguignons ne virent pas tous à l’eunuque. A croire que faute de récoltes convenables ils se repaissent de leurs propres attributs. Non, je parle bien de ces maudits démocrates beuglant à tort ou à travers que le pouvoir se doit d’être au peuple. Le pouvoir au peuple… Il n’y a bien que les grecs qui purent songer à de tels inepties. Qu'on puisse imaginer forger un système politique en prenant pour base une masse imbécile et beuglante, plus à même à commérer qu'à mener réflexion, voilà qui fait froid dans le dos...

Mais me voilà reparti à penser, tudieu, me voilà reparti. Il me suffit d’oublier un instant que j’en ai et mon brillant esprit s’en va dans toutes les directions, me rendant encore plus apte à bavasser qu’une bonne femme. Pourtant dieu sait au combien les bonnes femmes bavassent ! Cela me fait penser à l’autre jour, lors que j’allais en taverne pour échanger avec quelques braves et fiers Bourguignons, voilà que je tombe sur l’une d’entre elle. Et que je l’écoute l’ami, et que je l’écoute toujours. Mon ardent intérieur ne manqua pas alors de bouillir et c’est excédé que je lui commandais de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir. La bougresse avait l’air de celles qui manient mieux les pines que les chiffres, aussi resta-t-elle coite quelques instants, mais elle reprit ensuite de plus belle. Et c’est las que je rentrais me coucher dans une élégante auberge. L’aubergiste puait le saucisson à l’ail, je m’en offrais trois ainsi qu’une bouteille de piquette et m’enfermais à double tour pour festoyer en paix.

Bref, absolument ravi de savoir que tout se passe bien pour toi. Je ne savais point que tu couvais l’épine d’un regard aussi gaillard. Mais je témoignerai, j’ai dit, je témoignerai.

A bientôt mon ami,

Cassian.

PS : S’il vaut mieux s’acoquiner d’une vieille fille - d’autant plus quand elle est marquise - que d’une bretonne, je te mets quand même en garde. L’on dit de ses femmes là qu’elles ont une ardeur en couche à vous en faire craindre pour votre virilité. Enjoints là tout de suite au calme, au cas ou ses désirs primitifs inassouvis la contraindraient à te violenter.


Citation:
A Clémence de l’épine,

Chère amie, délicieuse voisine, noble marquise,

J’espère que l’idée de pouvoir enfin rompre votre hymen sous peu améliore vos humeurs, qui dans mes souvenirs n’étaient pas toujours au beau fixe. Cela dit je ne vous écris point pour compter cela, mais bien pour vous mander conseils.

Voyez-vous, à Digoine, comme dans toute terre noble et de goût, nous aimons la bonne chère. Or, quand on représente une sorte d’élite de la noblesse, on se doit de festoyer quotidiennement de mets sophistiqués préparés avec des ingrédients de premier choix. Tout cela vous le savez bien entendu. Et c’est cet état de fait qui me poussa à faire parvenir de l’huile d’olive jusqu’en Bourgogne, puisque c’est là chose noble qui sied parfaitement à un palais aussi gourmet que le mien.

Toutefois je me rendis vite compte de l’incompétence de notre maitre gueux dès qu’il s’agit de faire quelques couteuses extravagances. Le bougre ne sait guère comment la cuisiner. L’intitulé du menu que je commandais, puisqu’il s’agissait de bécasses me fit alors étrangement songer à vous. En effet, il me semble que vous être de ces matrones du sud s’étant expatriées par la suite en terre plus civilisé et convenable. Lors, puisque vous êtes femme, que la cuisine doit bien plus vous parler à vous qu’à moi - certes jouvenceau mais guère moins intrépide et viril - me voilà à venir vers vous.

En sommes, les bécasses à l’huile, devrions nous les faire en ragout ? Mijotée ? Marinée ? Sautée ? Enfin je ne sais quel de ces termes que votre sexe vous permet de maîtriser bien mieux que moi…

Je vous prie de répondre prestement, je tiens pas à faire faisander ses fichus bécasses.

Bien à vous,

Cassian d’Arlezac de Blanc Combaz,
Resplendissant et Intrépide Paon burgonde,
Bientôt secrétaire personnel de sa Grâce la Duchesse de Bourgogne.


Edit pour rajouter la dernière lettre et éviter le double post.

_________________
Clemence.de.lepine
Citation:
Missive rédigée et scellée à Paris, le quinzième jour de novembre.
De Clémence de l'Epine,
A Aimbaud de Josselinière.


Amitiés.

Je ne comptais pas vous priver d'une fête où nous aurions bu, mangé, dansé et ri plus que de raison. Je ne peux moi-même m'imaginer des noces tristes et presque funestes, cela serait horrible, on voit là que vous me connaissez bien mal. Non, je voulais que tout cela soit fait raisonnablement, nulle dépense en trop, point d'invité de trop. Mais si vous ne voulez pas regarder à la dépense, soit, dépensons donc, les choses en seront d'autant plus faciles. Vous aurez votre liesse, vous aurez votre abondance, et vous serez content.

Quant à hâter la cérémonie, il s'agissait surtout, dans mon idée, de hâter la mise en route de votre héritier, au cas où la mort vous prenne ensuite. Pas d'héritier sans mariage, pas de mariage sans vous, et sans vous, pas d'héritier. La chose est simple.

Je comprends fort bien votre souhait de vouloir votre famille à vos noces, aussi ponantaise soit-elle, et bien que ce côté me chagrine quelque peu, je ne saurai refuser l'accès à l'église à des gens de votre sang. Cependant, trêve il faudra qu'il y ait réellement, et aucune échauffourée possible, aucun mauvais mot de trop, aucune arme visible ni même invisible, rien de tout cela, Aimbaud. Vous n'ignorez pas qu'avec moi vient ma dot, et ma dot principale réside en ce Marquisat de Nemours que mon père me laissa. Cela implique que la première de mes invitations ira trouver la Reyne, ma suzeraine, la vôtre future et directe. Sa Majesté choisira ou non d'honorer la cérémonie de sa présence mais si elle choisit de venir, il sera de notre ressort d'éviter l'incident diplomatique. Alors, il est bien joli de parler de trêve, encore faut-il que tous comprennent le sens de ce mot, et que chacun, autant que vous, souhaite faire passer l'intérêt de la famille avant toute autre chose, au moins pour ce jour. Notre mariage ne sera pas un prétexte pour de basses querelles politiques, qu'on se le tienne pour dit, et acquis.

En parlant de dot, et outre le Marquisat, je voulais que vous sachiez que mon père avait réuni en vu de mes épousailles quelques milliers d'écus qui pourront faire votre aise. En sus de tout ceci, j'y ajoute de mon plein gré, et pour votre bon plaisir et votre divertissement, la meute de dix-neuf jeunes chiens tous préparés à vous ramener du sanglier quand il vous tentera de les sortir. J'en avais vingt, mais le vingtième fut perdu par sa témérité et transpercé, éventré, par les défenses de la bête qu'il chassait. J'étais là, d'ailleurs, et c'était un spectacle assez horrible que de le voir s'échiner à vivre, hurlant et pleurant, les entrailles à terre. On a dû le faire abattre, il n'en pouvait plus de douleur, et moi je n'en pouvais plus de l'entendre crier. Plus fort encore que le sanglier, à côté, tenu en respect, mordu et agacé par les chiens, tandis que les chasseurs s'occupaient de le percer.

Enfin : le lendemain, soit deux jours après notre dernière entrevue, je quittai la Bourgogne pour Paris. Je ne pourrai donc malheureusement vous en donner aucune nouvelle fraîche, mais je n'y manquerai pas la prochaine fois que je me rendrai à Decize.

Je vous remercie, en outre, de vous préoccuper de ma santé, mais sachez que ce n'est pas le premier hiver que je m'apprête à vivre, et aucun souffle de vent ne m'a encore trop fait souffrir. Vous pourriez irriter mon amour-propre, à me croire aussi faiblarde. Sachez, Monsieur, que le sang d'un Lion coule en partie en moi, et que de cette part j'ai hérité force et courage. De son côté, mon père m'a légué endurance et audace, et tout cela mis ensemble fait de moi quelqu'un de presque invincible, vous ne trouvez pas ? Aussi, gardez pour vous vos prévenances : je mange bien et beaucoup, même. Bien mieux que vous là où vous êtes j'en suis certaine. Ma constitution, comme vous dites, ne révèle rien de l'état de ma santé car je suis née ainsi. Il faudra vous y faire. N'y voyez pas un signe de faiblesse.

Je vous tiendrai informé des avancées des préparatifs et de votre côté, rassurez-moi sur votre propre santé.

Que Dieu vous protège.

Clémence

PS : Nous n'évoquerons plus son nom, donc. Sachez cependant que je compte bien lui envoyer une invitation, sans trop attendre qu'elle vienne, mais en espérant qu'elle n'y voit pas là une quelconque provocation de ma part. Et vous auriez beau me le défendre, je pense que votre prochaine lettre arrivera trop tard pour me le signaler.



Citation:
Blanche,

Votre dernière lettre m'a laissée sur ma faim. Elle m'a fait quelque bien mais je pense, et dites-moi si je me trompe, que vous ne l'avez écrite que pour mieux me faire taire. Ce serait mal me connaître, alors, car malgré ma déception à vous sentir aussi froide dans vos démonstrations d'amitiés, j'y vois là un signe d'encouragement certain et dès lors, je ne peux me retenir de faire un autre pas vers vous.
D'avance, excusez-moi de mes prochains mots, je ne veux pas vous blesser plus que je ne l'ai déjà fait. Je ne cherche pas votre colère. Je ne cherche pas à vous provoquer. Je cherche simplement à vous retrouver.
Soyez-là à mes noces, s'il vous plaît, si vous vous en sentez la force – celle de me pardonner un peu - et je sais combien vous êtes forte, vous me l'avez prouvé à maintes reprises. Tenez-moi la main ce jour là, qu'il nous serve à toutes deux, qu'il nous réconcilie, qu'il me permette de vous expliquer. Je vous veux à l'autel avec moi, car je ne me vois confier cette place à aucune autre, elle vous revient de droit.
Quand j'aurai la date définitive du mariage, mais il est proche, je vous la communiquerai, vous en ferez ce que bon vous semble.
Mais nous vous attendons, Aimbaud et moi, car pour sûr nous sommes les deux qui vous aimons le plus, malgré les faits qui tendent à vous laisser penser le contraire.

Clémence.



Citation:
Infime Blanc-Combaz,

Je me fiche de vos cailles, ou bécasses, j'ai d'autres chats à fouetter. La vie allait très bien sans que vous ne me donniez de vos nouvelles inutiles. Allez donc plutôt embêter votre père, il s'y connaît mieux que moi je suppose en matière de cailles farcies, ou sautées.

Soyez assez aimable pour m'éviter vos courtoisies tout à fait déplacées. L'âge ne vous aide pas à développer votre cervelle.

A ne jamais vous voir,
Clémence de l'Epine

PS : je ne suis pas votre amie du tout.

_________________
--Lestan
Citation:
P'a,

C'est beau en Gondomar... Mais c'est quand qu'on va où*?


Lettre qui aurait pu être dictée, par une fille qui n'est est pas une, quelques années après naissance, guerre et sevrage.

* Renaud seychand

See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)