Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[rp fermé] Sur chaque rive nous nous retrouverons...

Castelreng
Il s’apprêtait à rétorquer au gamin qu'il se chargerait lui même de sa monture et ce tout en laissant une de ses mains se balader sur la belle qui était sous lui, pensant bien entendu plus à Elle qu'à son cheval en cet instant, mais fut couper par la belle en question lui demandant des explications sur le gamin.

La caresse s'arrête, il ravale ses mots, son regard quitte le gosse, qu'il sent prêt à se carapater, pour se poser sur la jeune femme.


Hola femme...
Commence t-il l'air amusé Je sais fort bien que ce dròlle s'appelle Adrien !

Se tourne alors vers le gamin. N'est-ce pas Minòt ? !

Et sans attendre de réponse de la part du petit, s'adresse de nouveau à Patt. Il se trouve ma jolie que cet enfant m'est tombé dessus tout à l'heure...

Ce n'était rien de le dire, il lui était carrément rentré dedans

...Et je n'ai guère eu plus de temps que celui de lui donner de quoi s'emplir le ventre...

Il n'allait certainement pas lui dire qu'ensuite il l'avait envoyer voir un peu ce qu'elle fabriquait !

Un sourire équivoque se dessina alors sur ses lèvres, il ajouta.


Ensuite j'ai comme qui dirait été détourner de mes devoirs envers cet enfant...

Regard de nouveau vers le gosse

C'est vrai que tu ressembles à rien Minòt...

Il bascula alors sur le coté pour pouvoir plonger sa main dans sa poche, en tira quelques pièces...

Attrape ça Pichon* ... qu'il lui lança une à une Avec ça tu as de quoi te trouver une tenue propre et chaude. Si on te cherche des noises dis que tu travailles pour le seigneur de Còrdas. Emporte mes chemises avec toi faut les faire laver...

Une pause. Un temps. Juste pour se replacer au dessus de la tentation couchée sur son lit, de lui happer les lèvres avec gourmandise et il reporta son attention sur Adrien.

File à présent Adrien et ne reviens qu'une fois propre et bien vêtu c'est à dire dans deux heures pas avant !

Ne se préoccupant plus de l'enfant, toute son attention fut reporter sur Patt dont il picora le visage de doux baisers. Il avait en tête bien autre chose que le bien être de ce gamin et ce, depuis que la belle rousse lui avait sauté au cou...

pichon* : enfant d'un animal ou d'un humain

_________________
--Adrien
Les pièces dans la main, le gosse en oublia rapidement que le Seigneur de Cordas l'avait encore appelé Minot. Il avait là, qui tintaient dans ses mains, plus de pièces qu'il avait pu en voir au court de son existence. Pour lui, c'était le rêve, il avait largement de quoi se trouver des vêtements, même un petit surplus de manger, assurément de quoi rapporter à sa mère et même en garder quelques deniers restant pour lui.

Dans l'instant, il n'avait encore moins envie de rester dans la tente où visiblement, il se savait de trop. Il écouta les paroles du nobles avec un sourire dissimulé. Si la femme n'avait pas été là, il le savait le môme, jamais le grand gaillard aurait pensé à lui filer de quoi se vêtir et de plus, il l'aurait oublié dans le coin.

Mais ni une, ni deux, il reprit du poil de la bête, pas qu'il l'avait perdu, mais bon, les bisous et tout ça, ça l'avait un peu refroidi et pour affronter l'hiver annoncé dehors, il fallait bien partir l'esprit réchauffé et ses sous en poches, Adrien était presque en ébullition.


Merci Seigneur, j'saurais faire bon usage d'tout ses écus, vot'e linge, j'l'amène à ma mère, elle saura vous l'faire briller comme des pièces d'or !

Le gosse observait l'un et l'autre, compris alors pourquoi il ne devait pas revenir. Il était jeune, mais pas dépourvu de tout sens et il fila par l'ouverture avant de refaufiler sa tête au travers de la toile.

Promis, j'reviens pas avant plusieurs heures ! J'vais trainer un peu !! J'serais long, trèèèès long ! Pis j'en profiterais pour brosser vot'e ch'val !

Et il fila pour de bon cette fois, faisant tinter les pièces dans sa poches, sifflotant doucement, la démarche fière d'avoir trouvé ... enfin plutôt d'être tombé sur une aubaine pareille.
Pattricia
Les sourcils légèrement froncés, Patt avait écouté les explications de Cast, les regardant tour à tour lui et le petit Adrien et s'était bien gardée de répondre le fond de sa pensée. De tout manière, cela aurait été bien difficile, son amant profitant de son avantage tactique pour laisser fureter une de ses mains et l'embrasser sans aucune gène devant le môme. Rien ne lui avait échappé, ni le regard moqueur, ni le sourire du même acabit qu'il avait bien du mal à dissimuler, mais elle n'était vraisemblablement pas prête de pouvoir lui signifier le fond de sa pensée, force lui était de constater qu'elle lui avait cruellement manqué et c'était là plutôt une victoire.

Alors quand il s'écarte pour donner quelques pièces au gamin, elle reste là, immobile, dans l'attente de ce qui allait suivre, se promettant néanmoins de régler quelques comptes avec lui d'ici quelques heures... Mais la pause est de courte durée, et la vindicative est bien loin de porter son attention sur les dernières paroles du garçon, son corps et son esprit étant complètement envoutés par les caresses et les baisers sans équivoque de son épervier. Quand Adrien disparait "enfin", leur passion mal retenue se libère pour laisser libre court à un flot de caresses et de baisers aussi intenses les unes que les autres et très vite les chemises se retrouvent reléguées au bout de la couche.

Jusqu'à ce que Cast l'immobilise de son corps, elle n'avait pas réalisé à quel point l'angoisse sourde de leur désaccord l'avait totalement envahie depuis l'aube. La pause avec les femmes au bord de l'eau n'avait été qu'une échappatoire à ce manque, cette peur de ne pas retrouver l'homme qui avait chamboulé son existence bien programmée et ordonnée s'était évanouie à l'instant où elle avait sentie qu'elle lui avait manquée elle aussi. Elle en aurait presque pleuré de soulagement tellement le poids de ce corps sur elle avait fait s'envoler le poids qui écrasait son cœur. Au milieu de leurs retrouvailles passionnées, alors que leurs mains et leurs bouches ne cessent de se redécouvrir, elle prend son visage dans ses mains pour le regarder longuement, leurs prunelles brillent de leur passion mal contenue et cela la fait sourire.


Tu m'as tellement manqué aujourd'hui...

Elle ne dit rien de plus, se contentant de dévorer des yeux ce visage d'homme, déjà marqué par les vicissitudes de la vie, et qui semble pourtant si jeune à cet instant. Elle ne sais pas si un jour ils sauront enfin s'apprivoiser, mais elle est certaine à cet instant que, ni l'un, ni l'autre, ne voudrait vivre autre chose, ou encore être ailleurs. Son sourire se fait petit à petit provocateur, son regard s'enflamme et dans un murmure...

Viens...
_________________
Castelreng
Deux heures, peut-être plus, mais quelques heures à pouvoir profiter de ce que cette femme lui offrait généreusement. Instant, sans doute trop court où l’un comme l’autre pouvait oublier ce qui n’était pas eux. Les horreurs de la guerre, l’odeur acre du sang, le cliquetis des lames s’entrechoquant, les cris des hommes sous les blessures, le hennissement des chevaux affolés et la mort. Cette faucheuse rodant, attendant avec une patience vicieuse le moment de prendre, tel ou tel homme. Peut-être eux… ce soir ou demain.

Intermède insouciant et combien délicieux où l’empire des sens est seul maitre, où la survie n’est plus en jeu, où seul compte le plaisir donné, les soupirs entendus. Loin le gamin, les problèmes domestiques et les chamailles futiles. Il avait d’ailleurs à peine quitté la tente qu’un envol de lin et autres étoffes se faisait. Peau contre peau, bouche contre bouche, moment sauvage et pourtant tendre où les mots n’avaient place, ébats fougueux les laissant pantelant et souriant béatement. Le regard encore brûlant de désir, il était à se perdre dans la forêt de ses yeux alors que sa main parcourait lentement les vallons de son corps. Temps d’arrêt de sa main lorsqu’elle lui dit lui avoir manqué, coin des lèvres qui se relève dans un sourire énigmatique, il était dans l’hésitation de lui révéler qu’il en avait été de même pour lui ou celui de la taquiner pour voir la couleur de ses yeux se foncer par l’arrivée certaine de la colère.

Il ne savait pourquoi mais il ne pouvait s’empêcher de la mettre hors d’elle. Au moindre mot pouvant la faire sortir de ses gonds, il se retrouvait à en profiter. Il aurait été bien incapable de dire si il en prenait plaisir, n’en aurait d’ailleurs eut pas l’impression, mais le fait était là. Toutes occasions étaient bonnes pour lire sur le visage de la jolie rousse, la rage, la colère, l’exaspération et parfois même la peine. Voulait-il de cette façon éviter qu’elle s’attache trop ? Ou cherchait-il au contraire à la mettre à l’épreuve ? Comme toutes les femmes qu’il avait aimées jusque là, elle avait un caractère fort, mais à la différence de celles-ci, il ne se laissait pas mener par le bout du nez, ne le voulait pas, ne l’admettrait pas.
Il aurait pu, s’il s’était posé la question – ce qui n’était pas le cas – se demander si cela venait du fait qu’ils étaient tout deux d’un rang social bien différent. A cela il aurait pu répondre que non, le fait qu’elle soit roturière n’avait en rien avoir avec le fait qu’il cherche en permanence la chamaille. C’était ainsi, voila tout, aurait-il pu répondre.


Pourquoi n’es-tu pas venue avant….

Ne trouva t-il qu’à lui répondre en laissant sa main reprendre sa douce exploration. Les yeux toujours dans les yeux, il pouvait aisément lire le désir qui était à noyer les émeraudes de la belle. Ses caresses se firent alors plus précises, plus brûlantes et lorsqu’elle souffla un "viens", il ne se fit pas prier et lui donna tous ce qu’elle attendait, tous ce qu’elle voulait, prenant ses soupirs pour des acceptations à poursuivre d’avantage, ses caresses pour des prières à l’emporter plus loin encore et encore. Le temps pour eux s’était suspendu, ils étaient comme seuls au monde. Qui, serait entré, ne s’en seraient-ils pas rendus compte.

Peut-être est-ce d’ailleurs ce qui se produirait….

_________________
--Adrien
Il avait filé en courant, les pièces dans une main, les vêtements du noble dans l’autre. Avant de penser à se changer, il avait filé voir sa mère et lui avait jeté le tas de linge en lançant un :

Faut qu’ce soit propre quand j’reviens dans que’ques heures !

Et il l’avait laissé là, la mine défaite devant si peu de considération, filant en courant en direction de la rue principale du village avoisinant le campement, village dans lequel, il était connu pour chaparder régulièrement. Pour sur qu’il en aurait des problèmes, mais le seigneur l’avait prévenu et il s’en souvenait très bien !

"Si on te cherche des ennuis, dis que tu travailles pour le seigneur de Cordas."

Devant la richesse qu’il avait en main, quelques piécettes, le gamin avait hésité à les prendre et ne pas revenir, mais il avait aussi promis fidélité et tout le toutim, il avait oublié les mots qu’on lui avait demandé de répéter, mais il en avait bien compris le sens et puis, si tout se déroulait comme prévu, les deniers qu’il avait en poche ne seraient pas les derniers à venir. Alors qu’il se précipitait, Adrien eu une petite pensée pour celle qui l’élevait et qui avait même tenté il y a peu de lui apprendre à lire, en vain, il était mauvais élève.

Mince .. Maman ..

Alors, glissant sur ses chausses usées, il arrêta sa course avant de retourner la rejoindre. Elle leva le nez, dubitative avant de lui lâcher un sec :

- Je n’ai pas fini jeune homme, reviens donc dans que’ques heures !!
- Nan, mais .. c’pas pour ça m’man ..

Il lui tendit avec timidité une pièce qu’il avait encore dans la main et non pas dans la poche, ses poches ayant régulièrement des trous, il préférait s’assurer que les sous restaient bien avec lui, aucun risque de les perdre en chemin.

J’trouvé du travail … C’pour toi m’man … Mais là, j’file, j’vais changer d’tenue, l’noble y veut que j’sois comme un sous neuf !! C’lui qui m’paye, alors, j’vais faire comme il dit !

Il lui laissa donc une pièce dans la main et une bise sur le front avant de filer une nouvelle fois telle une fusée vers le meilleur tisserand de la ville. En chemin, il croisa son maraîcher préféré, celui qui courait le moins vite … Mais il n’avait pas prévu que le bougre s’était muni d’un gourdin et pas des moindres, un gourdin qui court et qui frappe. Adrien, prenant ses jambes à son cou se réfugia dans la première auberge qu’il trouva. La mine patibulaire du tavernier le fit sortir à reculons, lâchant des petits sourires nerveux, il s’assura en sortant que le molosse du marché avait cessé de le suivre et se rendit en sifflotant chez le premier tisserand venu. Alors, pour la première fois qu’il pouvait le faire, il salua le couturier.

Ola marchand ! C’est le seigneur de Cordas qui m’envoi, il voudrait que vous me fournissiez d’quoi me vêtir correctement.

Le jeune garçon, fier de sa prestation avait essayé dans la mesure du possible de ne pas mâcher ses mots. Il sourit aussi, ça le faisait toujours de sourire, les gens pensaient aussitôt que la personne en face était d’un naturel agréable et sympathique. Tout en faisant cela, le blondinet se demanda ce qu’il pouvait faucher dans la boutique, mais bon, sa promesse et le fait qu’il avait prononcé le nom de son protecteur le calma directement. Si jamais il volait et que le noble le retrouvait, il allait certainement passer un sale quart d’heure !

La suite de l’entretien se passa sans soucis. Le marchand, attendri par la frimousse du gosse lui fit faire quelques chemises et braies sur mesure, très rapidement, il était doué et habile et puis, il avait déjà quelques modèles à la taille qu’il avait juste à raccommoder. C’est donc, deux heures plus tard que le jeune garçon ressorti avec encore un denier en poche, mais cette fois dans la poche, car elle n’avait pas de trous et un paquet sous le bras. Il avait de quoi s’habiller et même se changer deux fois par semaines, largement de quoi faire laver ses vêtements et faire plaisir à Castelreng, dont il ignorait toujours le nom. Mais puisqu’il allait l’appeler Seigneur tout le temps, il n’avait que faire de son nom.

Sifflotant et méconnaissable, Adrien reprit le chemin du campement, évitant quand même l’étal du fruitier qu’il allait même éviter le plus possible dans les semaines à venir. Pas la peine de froisser ses nouveaux habits !

Il fila encore à toute allure vers sa mère pour récupérer les tenues impeccables du seigneur, il fallait encore qu’elles sèchent mais bon, n’ayant pas le temps d’attendre, il étendrait les fringues dans la tente de Castel ou bien à l’écurie, dans une pièce abritée du froid. Enfin bref, peu importe, après tout, il lui avait demandé de les faire laver, pas de les sécher, de les plier et de les repasser non plus. Il ne laissa pas le temps à sa mère de dire ou de faire quoique ce soit, il ramassa juste

Comme il l’avait promis et ses bagages sous les bras, le gamin se rendit à l’écurie. Quand les gardes l’arrêtèrent, il fit de nouveau un grand sourire avant de lâcher un :


J’vais m’occuper du ch’val d’seigneur de Cordas, pouvez m’laisser passer ? J’vais juste aller l’brosser et voir s’tout va bien pour lui …

A ses mots, le corbeau ne se sent pas de joie, ouvre … Mince, non, à ses mots, le garde sourit en retour et laisse la voie ouverte, laisse passer sa proie. Adrien était fier, beau, propre … le tisserand lui avait même offert un ruban pour nouer ses cheveux un peu trop long. Il se rendit devant le vieux canasson du seigneur et secoua la tête en le voyant, se disant qu’il était grand temps qu’il en change. La bourrique avait l’air d’avoir le même âge que le noble et pour un cheval de guerre, c’était presque dangereux, des fois qu’il lui claque entre les pattes, il aurait l’air fin le guerrier avec un tas de viande croulant. Le garçon prit soin de brosser le cheval correctement en évitant tout de même de se salir, cette fois au moins ... juste le temps de paraître chic devant son protecteur, ensuite, il vaquerait à ses occupations sans se préoccuper de ses vêtements, comme il l’avait toujours fait.

Une fois sa tâche accomplie, il s’était écoulée pas loin de trois heures, peut être un peu plus depuis son départ de la tente, il avait oublié dans quelle situation il avait laissé le seigneur et sa compagne, alors, tout content d’avoir effectué ses charges de page, titre qu’il n’avait pas, n’étant pas noble. Il revenait donc, ses paquets sous le bras jusqu’à la tente du seigneur et entra rapidement en lançant un :


Hey, Seigneur !!! Regardez comme je suis beau …..

Et il resta là, sur place, il avait oublié, il n’aurait pas dû, parce que c’était visiblement pas encore l’heure de revenir … la bouche pendante, il devint écarlate, ils étaient encore là, tous les deux, encore ensemble, encore collé l’un à l’autre et dans une grimace, le blondinet ferma les yeux ne pouvant plus bouger, figé par sa timidité.
Castelreng
Jouissance. Où la force du plaisir éclate en mille morceaux, les laissant le cœur battant à tout rompre, l'esprit pleins d'étoiles.

Délice. Lorsqu’il retombe sur sa partenaire après l’explosion.

Volupté. Lorsque leur deux corps en sueurs s’apaisent lentement.

Satisfaction. Quand il va nicher sa tête au creux de son cou et que ses lèvres la parsèment de baisers la faisant ronronner.

Son joli chat sauvage était pour un temps apprivoisé. Il s’apprêtait à rouler sur le coté emportant sa belle pour la lover contre lui lorsqu’il se figea en entendant un «Hey, Seigneur !!! Regardez » Qui eut sur lui l’effet d’une douche glacée. Il poussa un juron puis un autre et s’écarta de Patt en prenant soin de la recouvrir d’un drap pour épargner sa pudeur et s’assit sur le lit. Regardant l’impudent, il eut, une fraction de seconde, mal à reconnaitre le jeune garçon qu’il avait engagé quelques heures plus tôt. Se levant ensuite, il balaya du regard le sol de sa tente pour repérer ses braies balancées dieu sait où dans la précipitation de ses retrouvailles avec sa jolie rousse. Une fois trouvées, il se leva sans même chercher à cacher sa nudité et alla les ramasser. Il les enfila sans rien dire, regardant le gamin rougissant, comprenant que trop bien la gêne qui devait être la sienne et ne put que sourire légèrement devant la mine qu’il affichait. Il aurait pu le sermonner, lui hurler dessus même mais n’en fit rien, conscient de l’innocence du garçon face à des choses aussi simples que le fait de se faire connaitre avant d’entrer. Refermant ses braies, il étudia son jeune serviteur avec plus d’attention.

Le petit était fort bien habillé de braies et d’une chemise de laine complété par un petit mantel et d’une bonne paire de chausses. Pas étonnant que sur le coup il ne l’avait pas reconnu, ainsi vêtu il paraissait tout autre. Il ne put que se trouver content de constater que le gosse n’ait pas pris la poudre d’escampette avec les quelques écus qu’il lui avait donné mais s’était bel et bien trouvé de quoi se vêtir convenablement.

Mais tu es pimpant comme un écu neuf Minòt !! C’est fort bien ! Maintenant file garder l’entrée de cette tente et empêche quiconque voudra en franchir le seuil. Allez oust !!

Jusqu’à présent, il n’avait pas une seule fois porté son regard vers le lit où était toujours Patt. Non pas qu’il l’avait oublié, mais il avait trouvé plus important de faire sortir le petit au plus vite. Il se l'imagina à rougir telle une jeune vierge prise en flagrant délit lors de ses premiers émois. Cette pensée l'amusa fortement et lorsqu'il se tourna vers le lit il affichait un grand sourire et s’en approcha à pas lents.

J’ai comme qui dirait oublié de fermer la porte… de mettre la barre de fer… les verrous et… cadenas…

Lui dit-il sur le ton de la plaisanterie. Parvenu à la couche, il s’y assit et prit entre ses doigts une longue mèche de ses cheveux de feu qu’il prit plaisir à lisser lentement, appréciant leur douceur si soyeuse. Durant un court instant, le silence fut maitre sous la toile, chacun plongés dans ses pensées, lui repensant à leurs ébats. Il se pencha ensuite pour aller chercher ses lèvres le temps d’un baiser et, relevant la tête, lui l’air taquin.

Il serait tant de vous revêtir jeune dame… le bon temps est terminé …
_________________
Pattricia


Ronronnante ? Peut-être… Mais gémissante, suppliante, bouleversée, sans aucun doute. L’amante n’était pas restée en reste dans cette joute amoureuse et voir la reddition dans le regard de l’épervier, ou encore la sentir dans chacun de ses gestes amoureux et impatients, aurait sans doute apporté un sentiment de triomphe à une autre qu’elle. Mais la môme au loup ne ressentait que le bonheur, le plaisir, le soulagement et la sensation étrange d’être simplement à sa place. Ses angoisses de la journée s’étaient envolées, sa peur de le perdre était pour le moment étouffée par leur plaisir mutuel, leurs caresses sans fin et les mots sans suite qui ne passaient pas leurs lèvres, par pudeur, prudence, superstition…

Alors que les deux amants étaient repus l’un de l’autre, que les gestes n’étaient plus que tendresse et prolongement du rituel amoureux, quatre choses se passèrent et s’enchainèrent de façon logique, la voix fluette du gamin déjà de retour, les jurons poussés par un Cast furieux de ne pouvoir faire durer le moment délicieux qu’ils partageaient, un drap qui la recouvre des pieds à la tête et son fou-rire…

La situation était cocasse, le moment mal choisi, la journée faite de bric et de broc depuis qu’elle avait commencé, pourquoi cela n’aurait-il pas continué ainsi jusqu’au couché de l’astre solaire ? Aucune raison à vrai dire, lorsque l’on baignait dans le vaudeville et le burlesque, il n’y avait plus qu’à prendre son mal en patience et vivre les choses comme elles venaient. Et la vindicative en était là, prise dans un fou-rire silencieux planquée sous le drap, suivant entre deux hoquets la suite des évènements. Elle se faisait l’impression d’être une enfant ayant failli se faire prendre et qui laissait un petit camarade plus malchanceux qu’elle régler la situation.

Quand la couche s’affaisse sous le poids de Cast, elle n’arrive pas à se reprendre, quand il joue avec une de ses mèches de cheveux, elle rit toujours, quand enfin il se décide à soulever le drap pour l’embrasser et la sortir de là, c’est une bouche hilare que ses lèvres rencontrent… Et la phrase prononcée s’éteint sous la surprise de l’homme. Les larmes lui en coulent à la môme au loup, essayant de reprendre un semblant de contenance, encore prise par quelques soubresauts du fou-rire encore bien prêt de recommencer, la jeune femme se penche et regarde vers la sortie, le gamin a disparu. Les prunelles vertes, pleine d’une malice enfantine, se lèvent vers le visage surpris de son amant, et c'est les lèvres tremblantes…


Mon cœur tu es sûr ? Plus de bon temps ? Tu as quelque chose de plus important à faire à l’instant ? Pour ma part, je ne peux m’habiller ainsi accommodée, pourrais-tu me rapporter un ou deux seaux d’eau que je puisse me rafraichir avant de me vêtir ? Me prends-tu pour une gourgandine que je saute dans mes dessous en l’état ? Tss… D’ailleurs, si tu veux mon avis, tu ferais bien d’en faire autant, tes braies son bonnes à être lavées vu l’empressement que tu as mis à sauter dedans.

Non décidément nous ne pouvons rester ainsi, il nous faut un bon bain chaud afin de nous rendre présentables et d’effacer toute trace de ce qui vient de se passer sous cette tente.


Les hommes avaient parfois une notion de l’hygiène relativement limitée, surtout à cette époque, mais la Sarladaise avait appris très vite au cœur de la meute que les animaux eux étaient très méticuleux dans le soin qu’ils apportaient à eux-mêmes et à ceux dont ils avaient la responsabilité. Cast aurait été bien surpris de constater qu’aux « Mures », la modeste demeure de Patt, il y avait deux baignoires et un système d’eau chaude. La tribu fonctionnait ainsi, la propreté était le maitre mot…


_________________
Castelreng
Hilare ! Elle était hilare alors qu’une fois de plus il aurait voulu la voir rougir. Décidément cette fille avait le don de le surprendre. De toutes celles qu’il avait croisé jusqu’alors seraient devenues rouges pivoine et auraient balbutié quelques inepties sur le fait que le gamin n’aurait jamais du franchir la porte de toile que jamais gêne n’avait été si grande et blablabla et blablabla. Le genre de fadaise que sortiraient toutes jeunes femmes conventionnelles. Hors, il se rendait compte une fois de plus que Patt n’avait rien de la femme classique.

Il aurait pu la taquiner, la faire sortir de ses gonds même. Et bien non ! Une fois de plus elle lui coupait l’herbe sous le pied. En plus de ça, elle ne demandait rien de moins qu’un bain ! Et chaud s’il vous plait !! Ni plus ni moins !!

Il la regarda un instant, long instant il faut le dire, bouche bée ou presque, se demandant si leurs ébats ne lui avait pas mis la tête à l’envers. Un bain. Chaud.

Mais crénom d’un chien on n’était pas à demeure là mais dans un campement ! Si elle voulait un bain, la rivière n’était pas loin. Et puis quoi ses braies ? ! Elles étaient très bien pour ce qu’il allait faire ! Il n’allait pas aller à un bal ou prendre le thé dans quelque noble salon !! Mais patrouiller et croiser le fer si d’aventure quelques ponantais s’approcheraient de trop près. Voilà bien ce que son esprit était à penser.

Se remettant debout, il la regarda comme si elle avait perdu la tête et ne trouva à dire pour commencer.


Quoi mes braies ? Elles sont très bien !

Ramassant sa chemise qui était en boule à ses pieds, il l’enfila en ajoutant.

Et c’est quoi cette folie d’un bain chaud ? Aurais tu oublié où nous sommes là ? On n’est pas au château là mais sous une tente dans un campement.

Il récupéra ensuite ses bottes et alla s’installer dans l’unique fauteuil où il les enfila tout en ronchonnant et poursuivit sa tirade.

Et puis quoi faut effacer toutes traces de ce qui vient de se passer ? Aurais-tu honte de t’être donnée à moi ? !! Toutes traces de ce qui vient de se passer …
Répéta t-il en secouant la tête et se levant pour gagner l’entrée de la tente. Toutes traces…. Adrien !! Apporte un seau d’eau !!

Il se retourna pour lui faire face, la fixa d’un regard plein de reproches, empoigna son baudrier et son épée et sortit à grands pas, la planta là.

Il n’aurait su dire pourquoi une telle réaction. Une chose était certaine cependant, il n’avait pas apprécié qu’elle lui dise vouloir effacer toutes traces de ce qu’ils venaient de partager. Il ne l’avait pas prise de force Tudieu ! Et ce n’était un secret pour personne qu’ils se voyaient un peu plus que des simples compagnons d’arme. Ils ne se cachaient pas !

Marchant à grands pas au hasard du campement, il s’arrêta net lorsque l’idée qu’elle est vraiment honte de leur relation se fit plus poignante dans son esprit. C’était donc ça ! Elle avait honte de n’être que sa maitresse. A cette constatation qui, pour l’heure, apparaissait comme un fait pour lui, il en éprouva une vive colère, serrant les poings, il reprit sa marche d’un pas hargneux. Son esprit était en ébullition, il ne cessait de se dire. Qu’attend-elle d’autre ? Elle savait dès le départ qu’il n’en serait autrement ! Crénom d’un chien ! Maudites soient les femmes et leurs esprits tortueux !! Ne peuvent-elles se contenter de ce qu’elles ont ? Non bien sûr ! Il leurs faut toujours compliquer ce qui est simple !!
Pas une fois la question hygiénique ne lui était venue et il aurait pu se triturer les méninges que ça ne lui aurait pas effleuré l'esprit.

Tentant de se reprendre, jugeant qu’il ne servait à rien finalement de ce mettre dans un état pareil puisque de toute façon rien ne pourrait changer, il se rendit compte qu’il se trouvait au bord de l’eau. Regardant l’onde, il éclata de rire se disant que bain il allait prendre, lui. La saison n’apportait certes plus les belles chaleurs estivales et l’eau courante à cette époque de l’année était fraîche, mais il était habitué à se baigner à toutes saisons dans les courants et ce depuis des années. Médecine imposée pas sa sœur Nane après un accident de cheval qui l’avait gardé longtemps alité et avait affaibli ses muscles. « Rien ne vaudra la nage par tout temps pour refaire tes muscles du dos » n’avait-elle cessé de lui dire. Il avait donc suivi ce conseil et en avait gardé l’habitude, n’hésitant pas à se mettre à l’eau quand l’occasion se présentait. Il se défit donc de son épée et ensuite de ses vêtements puis sans aucunes hésitations, plongea.

Il fut saisi par la fraicheur de l’eau mais n’en sortit pas pour autant et nagea à contre courant pour laisser le temps à son corps de s’adapter à la température de l’eau.Une fois son corps en symbiose avec l’onde, il se dirigea non loin de la berge dans un trou calme. Il plongea les mains pour saisir des poignées de sable avec lesquelles il se frotta. A défaut de savon, rien ne valait le sable pour se frotter le poil. Il plongea une dernière fois et sortit de l’eau l’esprit plus calme. N’ayant avec lui de serviettes, il se servit de sa chemise pour se sécher, renfila braies et bottes, ceintura sur sa taille son arme et reprit le chemin du campement nonchalamment, la chemise posée sur l’épaule.

Il regagnait sa tente, ne savait si Patt y serait encore, si elle était à l’attendre pour d’évidentes hostilités, n’y songeait qu’à peine préférant voir ce qu’il en serait une fois rendu là….



_________________
Pattricia
La réaction avait été à la mesure de l'homme quand il s'agissait d'elle, disproportionnée et incohérente. Comment pouvait-il croire lorsqu'elle parlait de traces, il s'agissait de ce qu'ils venaient de partager ? Comment cet esprit pourtant brillant pouvait-il d'un coup voir son jugement s'obscurcir à son encontre ? Songeuse, souriant néanmoins légèrement, la jeune femme avait regardé le pan de la tente se refermer sur un "Toutes traces... Adrien !! Apporte un seau d'eau !" A cet instant précis, elle a de nouveau très envie de lui, de ses mains, de ses lèvres, de leurs peaux jamais rassasiées de se faire frissonner l'une l'autre. Elle devrait être agacée, en colère, ou encore plonger dans la tragédie, mais pas du tout. Elle n'a qu'une envie, le poursuivre et l'amener à ne pouvoir lui résister. Elle n'a hésité qu'un instant, une toute petite seconde, moment si court et infini à la fois, où elle a oublié qu'elle n'est pas à Sarlat, qu'elle ne peut gambader nue telle une sauvageonne, que derrière ce pan de tissu la séparant du commun des mortels, il y a des soldats, des officiers et sous-officiers, et toutes les maisonnées qui les accompagnent.

Puis la tête du petit Adrien apparaît, la surprenant enveloppée dans le drap, assise là où Cast se chaussait il y a quelques minutes encore, les genoux repliés, le menton posé dessus, les prunelles vertes brillantes et pleine du feu qui la dévore. Le gamin n'en mène pas large et se faufile pour chiper un seau, la môme au loup s'attendrit sur la frêle silhouette, méconnaissable dans sa nouvelle tenue, et finit par toussoter.


Je m'appelle Patt, ne te sens pas coupable de ce qui vient de se passer, c'est une journée plutôt banale, tu finiras par t'en rendre compte. Ton maître est un homme bien, il a juste du mal avec moi... Devant lui, tu me montreras la politesse qu'il exigera de toi, mais lorsque nous serons seuls, je suis Patt et pis c'est tout ! Pour l'eau, de l'eau froide suffira, le bain c'était juste pour partager encore un moment avec lui. Le pauvre, si il savait ce qu'il vient de rater...


Après un petit sourire complice en direction du gamin, avant qu'il ne file chercher le seau d'eau, la jeune femme profite qu'elle est seule pour s'installer devant le nécessaire à écrire de Cast et lui laisser un mot.



Citation:

Mon coeur,

Si au lieu de partir sur tes grands chevaux, tu m'avais juste laissé le temps d'en placer une, sans doute te serais-tu rappelé dans quelle posture nous avons été surpris, ce que cela impliquait donc du point de vue hygiénique, qu'il était donc naturel que je veuille faire ma toilette...

Comment as-tu pu penser une seule seconde que je puisse avoir honte de faire l'amour avec toi ? Moi qui brave le curé local, alors que toi-même tu n'as pas montré le même courage, moi qui suis sur tes genoux chaque soir devant noble assemblée, moi qui suis venue te poursuivre de mes assiduités dans ta propre tente, ce jour même !

Quelle mouche t'a donc piqué ? Comment peux-tu douter de moi ?

Je ne suis même pas en colère, je suis juste blessée, une fois de plus, de l'image que tu t'empresses d'avoir de moi dès que tu es mal vissé

Je pensais ne plus avoir à prouver ma sincérité, j'ai été bien naïve...

Je te laisse avec tes certitudes à mon encontre, je crains de me battre en vain. Il va bien falloir que j'accepte ce fait, mais je n'y suis pas encore prête.

Pattricia


Une fois sa toilette faite, la jeune femme remercie le petit Adrien, lui glissant quelques piécettes dans la main et file vers ses quartiers. Ce soir une grande batailles les attendait, ce soir elle se jetterai dans la mêlée pour oublier, et peut-être ne pas revenir...
_________________
--Adrien
S’il s’était attendu à une telle réaction, le blondinet se serait retenu d’entrer dans la tente à cet instant, se pavanant de la sorte avec son nouveau costume. Il se fit virer, car s’est bien ce qui arriva, il se fit littéralement virer. Oust, juste un oust … Mais bon, il n’en fallait pas plus pour faire sortir le gamin de sa catatonie et il fila dehors sans demander son reste, laissant au sol tout ce qu’il avait dans les bras.

Il scrutait les environs, s’assurant que personne ne passait même devant la tente car si des murs avaient des oreilles, les toiles de tente, elles, laissaient passer tout les sons et le gamin s’en voulu d’avoir déclenché une dispute. Mais visiblement, ce n’était en rien de sa faute car peut de temps après s’être fait congédié poliment, il se faisait rappeler. Non, pas à l’ordre, mais pour un seau d’eau.

La blondinet faufila son nez et son bras sous la tente, se saisi d’un seau qui trainait là et …


Bo… Bon…Bonjour Patt … J’suis d’solé, j’pensais pas q’i s’mettrait en rogne cont’e vous …
Euh .. pour l’eau .. j’vais vous la chercher au puits … J’spère qu’ça f’ra l’affaire … M’dame !


Et il se sauva aussi vite qu’il était revenu. Il parti non loin, au premier puits, pour remplir le seau, l’eau était fraîche, mais moins que s’il était allée la chercher directement à la rivière qui coulait aux abords du campement. Le jeune garçon se dépêcha de revenir et il donna le seau à la dame, rougissant, se retournant le temps qu’elle finisse de s’occuper d’elle. Quand elle eu fini, il remarqua la lettre qu’elle avait rédigée, l’encre était encore en train de sécher, il en déduit qu’elle l’avait faite en son absence. Puis elle s’en alla comme elle était venue, enfin, avec moins d’ardeur, mais ça le gamin ne s’en souciait pas beaucoup.

Il la remercia pour les pièces et fit rapidement du rangement dans la tente après son départ. Il attendait sagement le retour du noble et il en profitait pour étendre dans un coin les vêtements qui n’avaient pas encore eu l’occasion de sécher puis déballa ses vêtements à lui qui étaient encore dans le sac.

Castelreng fut de retour rapidement après la dispute, mais il avait raté le retour de sa compagne. Adrien se chargerai de lui signaler qu’elle avait fait sa toilette et qu’elle lui avait laissé un mot.


Seigneur, elle est partie, vous a laissé un mot … enfin, elle a laissé un mot, j’suppose qu’il est pour vous, j’sais pas lire d’toute façon … Et puis, vos vêtements sont prop’e, j’les ai mis là bas ..

Alors, il attendit sa réaction au ténébreux … se demandant ce qu’il allait prendre pour avoir interrompu ses retrouvailles avec la rousse.
Castelreng
Une fois parvenu dans sa tente, il ne fut pas plus surpris que ça de voir que Patt n’était plus là et que son jeune « boy » était là sagement à attendre.

Seigneur, elle est partie, vous a laissé un mot …

Je vois Minòt….


Il alla prendre le mot en question.

enfin, elle a laissé un mot, j’suppose qu’il est pour vous, j’sais pas lire d’toute façon …

… Je pense en effet qu’il est pour moi….


Il tourna ensuite la tête pour regarder où étaient les vêtements en question.

C’est fort bien mon dròlle…

Et fit lecture du mot laissé. Parcourant les lignes il sourit en coin, réalisant qu’il était en effet sorti de ses gonds un peu vite ne lui laissant l’occasion de s’expliquer. Il se sentit un peu idiot quand il lut et comprit qu’il n’avait été question que d’hygiène et rien d’autre. Il ne put cependant s’empêcher de penser que tout de même un bain chaud, tous ces seaux d’eau à devoir faire chauffer, le temps à attendre que ça soit prêt et à température, ils auraient largement eu le temps de faire l’aller-retour la rivière. Comme il venait de le faire réalisa t-il. Souriant à défaut de rire à l’idée qu’il avait eu un bain et Patt un seau d’eau, il fourra le vélin dan sa poche et se tourna de nouveau vers son jeune serviteur.

Ce soir Minòt, il y a de fortes raisons pour que le campement se déplace pendant que je serais avec mes compagnons à faire la chasse à l’ennemi. Je compte sur toi pour veiller au bon rangement de mes biens. Lorsque vous serrez tous à remonter les tentes, prend soin de bien entretenir le braséo pour qu’il fasse bon à me retour, garde moi prêt pain et fromage ainsi qu’une cruche de vin et installe toi un coin confortable pour dormir, tu n’auras pas de mal à trouver une paillasse je pense.

Tout en parlant au gamin, Castelreng avait revêtu sa tenue de la garde royale, s’était armé et avait saisi son bouclier.

Allons seller mon cheval, il est grand temps pour moi d’aller rejoindre mes compagnons.

Une fois le destrier sellé, l’homme l’enfourcha et eut cette dernière remarque pour le jeune garçon.


Fais attention à toi Adrien ! On se retrouve demain Minòt !!

Cette nuit même des combats feraient rages,Castelreng n'en doutait pas, il ne pensait cependant pas à ce qu'il pourrait se passer, qu'il pourrait fort bien ne jamais en revenir. Il partait faire son devoir, tout simplement....
_________________
Pattricia
Ses armes étaient prêtes... Sa jument était scellée... Y'avait plus qu'à... Elle avait profité que quelques jeunes hommes bien battis trainaient autour du camp, en quête de quelque labeur, pour leur faire mettre ses bagages dans sa charrette et démonter la tente. Contrairement aux nobles, officiers et sous-officiers de cette armée, Patt n'avait personne pour s'occuper de ses biens... enfin elle avait quelqu'un d'habitude, mais son estafette esclave n'était toujours pas revenue de Périgueux. En attendant, elle devait se débrouiller par elle-même.

La suite avait été simple, avant le grand chambardement, elle avait fait porter un mot à la tribu, demandant qu'on lui prépare un bain bien chaud et un repas de viande rouge, afin d'avoir un bon flux sanguin pour la bataille à venir. Après avoir embauché un paysan qui semblait fort comme un bœuf pour acheminer la charrette en arrière-garde, la jeune femme avait enfourché sa monture, et avait pris la direction du village voisin où les enfants et Mélie se trouvaient installés. Évidemment, Truffe et Vindict suivaient, le remue-ménage du camp avait suffit à leurs faire savoir que la nuit serait sanglante et on les sentait presque guillerets tss...

Le bain fut délicieux... Le repas aussi évidemment et les enfants adorables... Patt souriait intérieurement de les voir lui jeter des regards en coin, mêlés de respect et de crainte et la jeune femme fit de son mieux pour être enjouée afin de les rassurer. Il faut dire qu'elle avait fière allure dans sa tenue de la Garde Royale et les triplés n'avaient pas vraiment l'habitude de la voir ainsi vêtue. Mélie la relayait afin de maintenir une atmosphère détendue et il fut temps de les coucher.


- Maman s'il te plait, tu veux bien mettre ta cuirasse avant qu'on aille se coucher ?
- Ils pourraient vous faire des tenues plus jolies je trouve pour les femmes !
- N'oublie pas notre chanson avant de partir Maman !


Elle ne pouvait s'empêcher de rire, malgré son cœur serré. Elle voyait bien qu'ils tentaient le tout pour le tout afin de la retenir. Ils ont peur... Pourront-ils jamais me pardonner cet effroi qui serre leur petit cœur encore si tendre...
Alors pour tout elle s'exécuta, elle fit caresser à Lucie le tissu de sa tunique qui était si confortable, elle mit sa cuirasse devant le regard admiratif de Cantor et elle alla les border, cliquetant de toutes parts à chaque marche qu'elle montait. Une fois tous les trois couchés et dévorés de bisous et de câlins, la môme au loup, après un clin d’œil complice à Floris, souffle la chandelle et s'assied près du lit. Une voix douce et profonde s'élève, pendant que les paupières juvéniles se ferment doucement...

* Tu peux dormir le vent nous veille
Le vent qui va qui vient dehors
Son nid bercé l'aiglon sommeille
Ton cheval dort ton canard dort
Dans la maison de ton oreille
Un vieux rouet plein de merveilles
Rêve qu'il file quand il dort
Des laines d'or
Dors...
Tu peux dormir la ville veille
Au bout du champ d'un arbre mort
La nuit sort plus jeune et plus vieille
Le loup plus loin le vent plus fort
Un train passe le hibou veille
Quelque grand navire appareille
Et le quai reste dans le port
Terre à Tribord
Dors
Tu peux dormir le temps nous veille
Une heure un siècle une heure encore
Chaque seconde a sa pareille
Ton rêve est l'envers du décor
Tu peux rêver l'horloge veille
Le miel du Temps cherche une abeille
Au fond du bois un ours s'endort
Il neige au Nord
Dors


Ils s'étaient endormi, elle était descendu, elles s'étaient dit au revoir et elle avait à nouveau enfourché sa monture.

Elle ne prend pas la direction du camp, elle galope vers le point de rendez-vous, elle ne le reverra pas, ils ne sont pas dans la même compagnie pour la bataille à venir. Le loup est nerveux, la buse étrangement agitée, la vindicative frissonne, rejoint ses frères d'armes et galope à leurs côtés vers son destin...


* © Gilles Vigneault

_________________
--Adrien
Il avait lu le message et il annonçait le déplacement prochain du campement. Le jeune garçon, content de s’être trouvé un protecteur grimaça tout de même, que d’aventure en une seule journée. Il lui fallait désormais annoncer à sa mère qu’il allait partir à l’aventure. Il avait bien noté dans un coin de sa tête les ordres que venait de lui donner le Seigneur. Ranger la tente, faire attention aux affaires, remonter la tente, préparer à manger et à boire et se trouver de quoi dormir. Il reformula tout ça encore une fois dans sa caboche de jeune garçon et se rendit alors aux écuries avec son maître pour l’aider à seller sa monture, l’affaire fut rapide, Adrien avait déjà brossé avec soin l’animal quelques temps plus tôt.

Voilà Seigneur, tout est prêt pour vous, j’vais m’occuper d’vos affaires, elles s’ront sous bonne garde. Mais j’dois aussi dire à m’man que j’pars avec vous … C’va pas l’enchanter j’crois, mais c’mieux que d’rester là à rien faire, pis p’t’ête qu’avec un peu d’chance, elle sera du voyage.

Le gamin laissa le cavalier partir après lui avoir promis de faire attention à lui et de le retrouver le lendemain comme convenu. Ce qui inquiétait le plus le gosse, c’était que lui, il partait faire du rangement alors que le Seigneur lui, partait en guerre. Si l’un des deux devait ne pas revenir, ça serait plus possiblement le ténébreux.


Au lieu de prendre la direction du campement qui était en train de se démonter à une vitesse incroyable, le blondinet pris la route du lavoir où il était sûr de retrouver sa mère occupée à travailler. Elle s’étonna de le voir revenir si tôt et si bien habillé. Il avait filé tellement vite la fois précédente qu’elle eu presque du mal à le reconnaitre. Il était beau comme ça, il avait fière allure et le sourire de sa mère s’évanouit avec les nouvelles que son jeune garçon lui apportait.


J’pars en guerre m’man, avec mon nouveau maître ! Il a b’soin de moi et puis c’mieux que d’voler des pommes chez l’marchand.

Adrien retenait ses larmes. Il voulait partir, mais quitter sa mère n’était pas facile et puis, il était bien jeune, tout juste sept ans … Il retourna au campement, légèrement tremblotant après avoir offert une belle étreinte à sa mère qu’il espérait tout de même revoir bientôt. Elle ignorait si les soldats auraient encore besoin de sa présence et de son travail. Des femmes qui font la lessive, il y en a dans toutes les villes.

Des ouvriers étaient déjà à démonter la tente de Castelreng et le gosse eu tout juste le temps de vérifier que tout était encore là, que rien n’avait disparu. Tout fut chargé dans une charrette dans laquelle il embarqua aussi, se disant qu’il allait devoir apprendre un jour à monter à cheval, ce serait plus pratique pour lui. Tout le monde prit la route jusqu’au futur campement, loin des hordes de soldats et des combats. Il fallait garder les affaires et les fournitures intactes …

Arrivés dans le nouveau champ qui servirait de base des opérations pour les jours à venir, le soir pointait le bout de son nez et le gosse bailla comme une carpe. Il avait l’habitude de veiller tard, mais il n’avait pas l’habitude de courir autant et de travailler. Il s’arrangea pour que la tente de son Seigneur soit bien placée, qu’il n’ait pas à traverser tout le camp pour accéder à son extrémité et au ruisseau qui coulait non loin. Il fit remettre, avec une certaine autorité pour son âge, tout le mobilier à sa place et ordonna même qu’on lui trouve une couche tandis qu’il était en quête de nourriture et de boisson pour son maître. Il dénicha le tout on ne sait trop comment dans ce qui avait l’air de servir de cuisine à l’Etat Major et quand il revint à la tente, tout était parfait. Il se mit à entretenir le brasero comme le lui avait demandé Castel et fini par s’endormir après avoir grignoté quelques miettes de la miche de pain qu’il avait ramené pour le Seigneur.
--Souffredoul...




Venir de Périgueux en évitant toutes les armées félonnes, c'était pas pour un débutant. Le soldat n'était pas vieux, juste un homme d'expérience grimpé sur un veille hongre qui était sensé être à la retraite depuis des mois déjà. Mais voilà... Il s'était pris d'affection pour une jeune femme rousse, au caractère bien trempé, affublée de trois mouflets plutôt remuants. Évidemment, si on rentrait dans les détails, tant qu'elle avait été son supérieur hiérarchique, il avait plutôt été une estafette certes, mais surtout son esclave. Il en avait croisé du beau monde à son service, pas mal de cons si il avait pu donné son avis, mais on lui demandait jamais, surtout pas elle... Il aimait bien picolé, surtout avec l'ancien garde, le Cerbère, mais depuis que la Grande s'était tirée du PA pour vivre une nouvelle vie, loin des cons justement, en emmenant toute sa maisonnée, Souffredoul errait comme une âme en peine sans son vieux compère.

Alors quand la môme au loup avait rendu ses clés, quitté son statut de Connétable, il n'avait pas eu le cœur à rester, il avait démissionné et l'avait suivie. Au début, la balade avait été plutôt bucolique, Tulle, Limoges... Puis à Limoges, certains félons s'étaient pointés, avaient pris une bonne raclée et elle avait commencé à se mordiller la lèvre et à tourner en rond. Pas de nouvelle d'une amie de la capitale, pas de réponse à sa lettre, il avait dû faire demi-tour pour en savoir plus. Une fois sa mission remplie non sans peine, l'homme avait pris sur lui de remonter au Nord et d'essayer de la rejoindre. Quand il était enfin arrivé en vue des remparts de Tours, il avait compris qu'il ne pourrait jamais la retrouver dans une telle pagaille, ça se battait dans tous les sens, des corps gisaient, des râles se faisaient entendre, des cris de douleur ou de désespoir fusaient.

L'homme savait par expérience que si y'avait pas de buse et de loup, c'est qu'elle était pas dans le coin. Il contourna donc le gros du conflit et s'enfonça à l'abri des sous-bois, remontant la longue file des blessés en tous genres, guettant sa silhouette ou celles de ses familiers. En fait c'est pas sa silhouette qui lui signala sa présence...


- Bon sang Gros Louis ! Vous pouvez pas éviter les ornières, comment voulez-vous que je soigne le blessé !!!
- Nan mais ça va ! J'fais ce que j'peux c'est vous qui avez la lanterne ! Il fait nuit encore, on y voit pas plus que dans le trou du cul d'un cochon !
- Ben voyons... Ça va être de ma faute maintenant !
- Si c'est vous-même qui le dites...
- Hein ????
- Nan rien...
- Faites-donc attention que je vous en perce pas un deuxième moi !
- De quoi ?
- De trou du cul !!!
- Humphr !


Souffredoul sourit, à la fois amusé d'entendre quelqu'un d'autre que lui subir les foudres de la vindicative, et rassuré de la savoir encore en pleine possession de ses moyens. Après avoir talonné l'hongre grabataire, bien fatigué, l'estafette sort du sous-bois et s'approche du groupe vociférant. Une mule tire une charrette dans la nuit non encore terminée, un gros paysan la conduit, et à l'arrière, Patt... à peine éclairée par une lanterne suspendue et vacillante, au chevet d'un homme, un Garde Royal à priori, qui semble quasi à l'article de la mort. C'est au second regard qu'il se rend compte de son état à elle et son cœur se serre...

Sa tenue est cabossée, elle a rejeté sur le côté son armure, ne gardant que sa cotte de mailles, sa chevelure flamboyante d'ordinaire, n'est plus qu'un vague amas, noué à la va-vite et maintenu en pseudo chignon par une fine et courte dague, comme ses femmes d'extrême-orient qu'il avait vues sur des gravures. Les traits son tirés, mais c'est sa position qui est étrange, elle semble n'être posée que sur une seule fesse et sa jambe est serrée entre deux branches attachées l'une à l'autre de manière grossière.


- Mes respect Madame, je pense qu'il était temps que j'arrive, je vais vous aider !
- A ben vous voilà vous ! Z'avez fini de musarder sur les routes du royaume !
- Z'êtes mal embouchée vous aujourd'hui !
- Magnez-vous le train, on verra plus tard pour le thé et les petits gâteaux !
- Ouaiii... Moi aussi j'suis vachement content de vous retrouver patronne !
- Allez Gros Louis on dort pas, Scoldt va y passer si vous vous remuez pas hein !
- La prochaine fois que vous aurez besoin d'aide Madame...
- Oui ben quoi ?
- Oubliez-moi !
- Humphr !


Il faisait nuit, il faisait froid et humide, la vindicative venait de retrouver son esclave, les choses allaient enfin reprendre leur cours normal. Une charrette sur le chemin en direction de Chinon avançait, un peu branlante, au rythme des imprécations de vindicator et des réponses peu amènes, qui d'un soldat, qui d'un gros paysan. Trois mal embouchés, un presque mourant, un loup, une buse, une mule, une jument et un vieille hongre avançaient lentement en longeant la Loire... Somme toute, un moment de guerre comme un autre, juste un peu plus pittoresque...



Il vaut mieux être saoul que con, ça dure moins longtemps

Souffredoul... Estafette-esclave de la vindicative...
Castelreng
Ses doutes se virent confirmés, les combats furent rudes cette nuit là. A croire que l’ennemi s’était rassemblé là, aux portes de Tours. D’au plus loin qu’on pouvait voir ce n’était qu’hommes. Les seuls bruits entendus ; le ferraillement des armes, les cris des soldats tombants, le hennissement des chevaux affolés. L’odeur du sang et de la mort omniprésente.

Les heures passaient et la fatigue et la perte des forces se faisaient sentir. Combien d’ennemis passèrent au fil de son épée ? On ne saurait le dire…

Le soleil avait fait place à la lune, une journée commençait. Ordinaire pour certains, dernière pour d’autres. A des lieues de là un coq était sans doute à chanter, les cloches de l’église à appeler les fidèles pour les matines, le boulanger à sortir du four ses premiers pains, un enfançon était certainement à pleurer pour être nourri, sa jeune mère à le prendre pour le mettre à son sein. Là, sur cette immense plaine aux portes de la ville, les joies simples de la vie n’avaient plus cours, les hommes et les femmes en armures étaient à se battre pour leurs convictions, pour le royaume, pour leur reyne.

Puis, se fut la retraite. Les armes se turent, seuls restaient les lamentations des hommes blessés et agonisants et cette odeur putride. Il s’en sortait cette fois encore. L’esprit las et le corps épuisé, il suivit ses compagnons. Pas question de retourner au campement cette fois et tous le savait. Ce n’était là qu’un court répit, juste le temps de prendre un peu de repos, et encore… La bataille avait été rude mais était loin d’être finie. Les têtes pensantes s’étaient rassemblées pour revoir la tactique, les sections regroupées, impossible de savoir qui était resté, qui était blessé et rapatrié sur Chinon. Juste le temps d’avaler une bonne rasade d’eau de vie et un morceau de pain et ils se remettaient tous en selles, ressortaient les épées du fourreau et repartaient sur le front…

Les heures passaient et le conflit se poursuivait, une mêlé d’hommes s’affrontait sans relâche. La sueur lui collant les cheveux et lui piquant les yeux, il peinait de plus en plus, son arme se faisant de plus en plus lourde au fur et à mesure que les minutes s’égrainaient. Ses muscles le brûlaient par l’effort à soutenir pour sa survie car il n’était plus question que de ça à présent.

Il ne vit pas le coup venir et pour cause l’attaque venait de derrière. Une douleur fulgurante lui arracha un cri alors qu’il se sentait transpercer de part en part. Il s’affala contre l’encolure de sa monture, l’épaule droite en sang, la respiration haletante, l’esprit vidé de toutes pensées si ce n’est celle de ne pas se faire achever et d’arriver à se mettre à l’écart de l’assaut. Il y parvint sans trop savoir comment et se laissa glisser de sa selle lourdement. La douleur n’était pas mortelle, il en était convaincu mais le faisait souffrir atrocement. Il se laissa ensuite conduire vers l’endroit où des pseudo-médecins s’empressaient de donner les premiers soins aux blessés avant de les transporter dans les charrettes qui les conduiraient loin du champ de bataille, au campement royaliste qui, à cette heure, avait dut-être remonter.

Sa chemise lui fut arrachée, on lui appliqua une poudre sur chaque extrémité de la plaie, on lui fit un vulgaire bandage, il entendit vaguement qu’il lui faudrait rester au lit au minimum 10jours et il se retrouva comme d’autre, en route pour Chinon. Il ne vit pas la nuit tombée pas plus que son arrivée au campement. Il se réveilla au matin dans sa tente, se souvenant tout juste qu’on l’avait aidé à s’aliter….




_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)