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[RP-R.Noire] Le seul moyen de se délivrer d'une tentation..

Baudouin.
Dans la torpeur d'un sommeil agité, il se débat. Il s'englue, attiré désespérément par ses démons, par ses souvenirs, par ses erreurs passées. Lui, qui tâche de ne jamais trop regarder en arrière lorsqu'il est éveillé, est toujours assailli par le passé lorsqu'il dort. Et son pire souvenir reste celui d'une femme brisée et d'un enfant mort, sur fond de mer déchaînée. Regrets éternels.

Il grogne légèrement, s'étirant, le corps endolori. Sa peau se hérisse, le grognement se fait plus sourd. Une voix... Il rouvre les yeux et la regarde, un peu interloqué.

La main sur sa joue le frôle et le fait frissonner, elle glisse jusqu'à sa chevelure, la voix et si douce, si...

Il l'attire doucement et pose sa tête sur son ventre en soupirant, passant ses bras autour de sa taille.


Tu as bien dormi?

Question anodine et pourtant qui en dit long. Brusquement, il se rend compte de son geste. Etonnament intime, un besoin de la sentir proche, trop... Il relâche l'étreinte et se nimbe dans sa façade de marbre.

Trop tard...

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Rouquine
Les yeux encore embués de sommeil s'ouvrent, elle sourit... Et se retrouve à basculer doucement en avant, sur genoux, alors que contre toute attente celui qu'on appelle le Cerbère de la Rose l'attire à lui et pose sa tête contre son ventre avant de soupirer.

Tu as bien dormi ?

Le souffle coupé, la jeune catin ne peut qu'articuler un "oui" étranglé. L'espace d'une seconde, la pensée qu'elle vient d'avoir sur cet autre monde se réalise. Elle regarde, déboussolée, la tête lovée contre elle, et poursuit presque machinalement la caresse dans ses cheveux.

Oh, elle en a bercé ainsi, des hommes. Après s'être dépensés, quelques uns se livrent parfois, cherchent de la chaleur. Mais jamais comme ça, et jamais un homme qu'elle... Elle n'a pas le temps de se demander ce qu'elle ressent pour cet homme à la fois impressionnant, fuyant, charmeur, que déjà l'instant de grâce est passé. Il s'écarte d'elle, et le masque imperturbable revient.

Rouquine reste là, un peu pantelante. Sa main a glissé de ses cheveux lorsqu'il s'est écarté, pour retomber sur son torse. Elle la contemple un instant. Déglutit. Vite, reprendre sa façade à elle. Désinvolture, légèreté....


J'ai étonnamment bien dormi, oui... mais toi tu vas te briser les reins à rester là...viens t'allong... euh, va t'allonger, Baudouin...

Mais si la voix est légère, la main est restée en place sur son torse, comme incapable de renoncer déjà à l'instant fugace. Et les yeux bleus cherchent le regard sombre, comme pour y trouver une réponse à ce qui vient de se passer. Manques-tu tant de tendresse, Baudouin, pour en chercher dans ton sommeil..? Et pourquoi te l'interdis-tu une fois éveillé...?
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Baudouin.
[Je méprise cette sorte de sagesse à laquelle on ne parvient que par refroidissement ou lassitude. - André Gide]

Las, plus fatigué que reposé par les quelques heures de sommeil qu'il a volé au temps, il se lève et regarde la rousse. Il lui sourit, passe une main caleuse sur sa joue, tendre.

Merci, ma belle.

La phrase est susurrée, comme une confidence. Instants d'intimité volés. S'il en avait le courage, là, il l'attirerait contre lui, pour la sentir tout contre son torse, il prendrait sa menotte pour l'entraîner sur la couche. Mais nimbé dans sa torpeur, il passe une main fatigué dans ses cheveux gris, sans même prendre la peine d'aller se faire couler un bain, il se laisse tomber sur la couche.

Un frisson lui parcoure les reins alors qu'il se rend compte... Son odeur... Il grogne, le vieil ours, se retournant, fourrant son nez dans l'oreiller, les draps, s'ennivrant d'elle. La tension est là, dans ses braies et il est si las qu'il s'en fout, il se remet sur le dos, bras en croix, contemplant le ciel de lit.

Au bout de sa langue, l'envie de la retenir, l'envie de lui proposer de rester près de lui, mais aucun son ne sort, alors grognon, il poursuit, l'air de rien.


Je suis content que tu aies pu te reposer, au moins je n'ai pas été inutile aujourd'hui.

Petit rire nerveux d'un vieil homme en mal d'être.
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Rouquine
Tête contre son ventre un instant, masque de marbre le suivant... et puis à nouveau un revirement, cette voix, cette main tendre sur sa joue. A quoi joue-t-il ? Joue-t-il, seulement ? Ou est-il si perdu qu'il ne sait plus ce qu'il fait...?

Encore à genoux, elle lève les yeux et le regarde se passer une main dans les cheveux, sourcils froncés. L'image de force ultime qu'elle s'est faite de lui commence à se craqueler lentement.... Le voilà sur le lit, dans les draps qu'elle vient de froisser, tête dans l'oreiller. La catin se relève, complètement désarconnée par le comportement en douche écossaise du vieux soldat. Elle qui rêve d'être protégée, rassurée, comme elle protège et rassure Emilla... Elle devrait tourner les talons, fuir cet homme trop changeant. Il pourrait se retourner contre elle comme son père l'a fait.

Mais avant qu'elle ne bouge il se retourne, en effet, et la vue des braies tendues la cloue sur place, lui chauffe le ventre, lui glace l'échine d'un frisson délicieux, tout à la fois.


Je suis content que tu aies pu te reposer, au moins je n'ai pas été inutile aujourd'hui.

Méfiance, désir, instinct protecteur, tout se mélange. Alors que son esprit s'emmêle, elle tangue sur place un instant, le corps déboussolé ne sachant plus à quel ordre obéir. Courrir à lui et l'enlacer, lui dire qu'il est utile ? Fuir pour pouvoir continuer à rêver de sa force, de sa protection, sans plus l'entendre se dénigrer ? Ou encore venir frôler cette perche tendue, toucher le large torse, s'imprégner de sa puissance et lui faire oublier ses paroles entre ses cuisses ? Les secondes s'égrènent, et toujours elle reste là, yeux voletant de son visage à son entrejambe, en passant par la porte. Quand elle parle enfin, c'est un joyeux mélange des trois qui sort.

Vieux, inutile... si tu te voyais par mes yeux tu ne dirais pas ça.

Les mots veulent rassurer mais il y a dans le ton de sa voix une déception presque amère, qui trahit combien elle lui en veut, soudain, de ne pas être le roc solide qu'elle avait voulu voir. Quant au désir, il choisit le seul chemin qui lui reste pour s'exprimer, la faisant rougir comme une pucelle et s'humecter les lèvres.

Les yeux captifs du spectacle troublant de ce torse nu et de ces braies tendues, elle repousse d'une main nerveuse ses cheveux en arrière. Et de l'autre elle cherche la poignée de la porte, geste ridicule dans le vide. La porte est au moins à cinq pas derrière elle...

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Baudouin.
Il s'est trop livré et il le sait déjà, il s'en mordra les doigts et il s'en doute aussi. Tant pis. Fatale constatation. Il grogne et se retourne, sans plus la regarder. De toute façon, il ne lui reste plus beaucoup de temps pour dormir s'il veut pouvoir prendre un bain rapide et faire ses ablutions.

Il s'installe sur le ventre, s'en voulant déjà de trop s'être laissé aller. D'un coup, Cerdanne lui manque, la seule à qui il pourrait s'ouvrir, la seule qui aurait pu... Mais on ne revient pas sur le passé.

Amer, froid, il resserre le drap sur lui.


Peut-être...

Referme la porte derrière toi, Rouquine et quand je n'y suis pas, sache que tu peux disposer de cette chambre, si tu veux dormir.


Il tente malgré tout un regard vers elle. La contemplant dans toute sa beauté. Les femmes ont toujours été pour lui à la fois un malheur et un grand bonheur, alors celle-ci, que sera-t-elle?

Istar, Cerdanne, Amy... toutes des histoires jalonnées de souffrance, de doutes, de déchirements. Seule la Rouge, confidente et amie, reste immuable, relation perdurant malgré le temps, les affaires, les ennuis.

D'un coup, il se demande si tout cela est utile, finalement, le temps où il était soldat, loin en Orient, sans attache ni famille dans ce monde trop brutal, peut-être que ça lui allait mieux. Il se radoucit néanmoins et avant qu'il ne sorte lui lâche, toujours amer.


Merci pour ta présence...

Le vieil ours bougon se renfrogne et lui tourne le dos. Sommeil ou réflexion?
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Rouquine
Tanguant toujours, elle le regarde grogner et cacher l'erection interdite en roulant sur le ventre. Le visage si tendre quelques secondes auparavant est devenu amer, et elle s'en veut, d'un coup...

Peut-être...

Elle fait un pas vers lui à ces mots, l'envie de lui dire ce qu'elle voit en lui prenant le dessus, mais n'a pas le temps d'en faire un second que la sentence tombe, glaciale.

Referme la porte derrière toi, Rouquine et quand je n'y suis pas, sache que tu peux disposer de cette chambre, si tu veux dormir.

Referme la porte derrière toi... Il lui donne son congé, et elle se raidit, accusant le coup. Pourtant le regard qu'il lui jette dément ses paroles. Encore. Toujours. Un pas en arrière. Incapable de se retourner. Le regard sur elle se radoucit mais la voix est amère.

Merci pour ta présence...

Elle ouvre la bouche, la referme. Envie de lui hurler qu'elle n'est pas un jouet, qu'on ne congédie pas une femme comme ça, pas après s'être lové contre leur ventre, mais le soldat lui tourne le dos et Rouquine déglutit. Il la traite comme le petit personnel..! Reculant, trébuchant un peu, elle ouvre enfin la porte, et veut récupérer un peu de fierté en lui lançant d'un ton ironique.... "Mais de rien, c'est un plaisir de te servir de défouloir !" Seulement l'ironie n'y est pas, la voix n'a aucune force, sort étranglée et non cinglante, se brise en plein milieu de la répartie...Et comble de honte, ses pas la mènent vers lui et non dehors...et les mots changent en cours de route...

Mais de... rien... je...

Ses pas l'ont menée jusqu'au lit. Elle n'y peut rien, le quitter comme ça sans comprendre, elle ne peut pas... Et elle s'assied timidement, levant vers lui une main hésitante qui vient finalement se poser sur son épaule, légère, prête à repartir bien vite si le cerbère devait décider de se retourner pour la mordre.

Je t'ai faché... Baudouin....?
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Baudouin.
Si Rouquine connaissait Baudouin elle saurait qu'il est en effet joueur mais que son jeu ne ressemble en rien à l'attitude qu'il a avec elle. Perdu... Il l'est. Hésitant, il ne sait pas ce qu'il veut. Ou alors, il ne le sait que trop bien mais il hésite parce qu'il y a son devoir, son professionnalisme à la Rose, et puis ses doutes, ses peurs... Un vieux soldat peureux devant une jolie catin rousse. Voilà quels étaient les faits et, si la jeune femme s'en était douté, peut-être serait-elle partie en se gaussant de lui!

Donc, nous en étions là, un vieux soldat grincheux, s'enroulant dans son drap, l'esprit et le corps torturé avec une rouquine au bord de son lit. Dilemme.

Le cerbère la regarde, tendrement. Si seulement il pouvait être simple avec elle, juste un instant, la tension accumulée lui rend ses muscles douloureux, elle, sur le bord du lit, lui semble si délicieuse, si femme, si petite fille, si...


Non, ma Rouquine, tu ne m'as pas fâché, c'est moi qui perds un peu la tête...

Avouer, ne pas avouer... Lui dire qu'elle l'attire? qu'il la désire avec tant de tendresse et de force en même temps, qu'il en perd l'esprit... oui mais l'avouer c'est aussi se dévoiler un peu plus, alors... trouver une parade?

Pardon d'être un peu brusque, je suis un vieil ours grognon, il faut pas m'en vouloir ma belle.

Il lui sourit à nouveau, savourant le contact de sa main sur son épaule. Il ne s'est pas dévoilé mais au moins n'aura-t-il pas été trop rude avec elle.
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Rouquine
Bras tendu au travers du lit pour le toucher, elle attendait le coeur battant, l'esprit confus, et il se retourne un peu...qu'est ce que ce sera, cette fois.. ? Le masque froid ou...? Il lui sourit tendrement à nouveau... soulagée, elle lui sourit.

Non, ma Rouquine, tu ne m'as pas fâché, c'est moi qui perds un peu la tête...

Ma rouquine... MA rouquine... ma, ma... les quenottes blanches agacent la lèvre inférieure alors qu'un plaisir tout enfantin l'envahit à l'entendre l'appeler ainsi. Elle voit bien qu'il songe, qu'il cherche ses mots, mais elle est trop heureuse qu'il ne la repousse pas pour l'analyser plus avant.

Pardon d'être un peu brusque, je suis un vieil ours grognon, il faut pas m'en vouloir ma belle.

Oh, non, Baudouin !

Ma belle.... MA... encore.. et en plus il s'excuse, et la petite catin, pathétiquement en recherche d'approbation de ses aînés, en rougit de plaisir. En un geste leste elle est grimpée sur le lit pour couvrir la distance entre eux, et s'assieds à genoux, fesses sur ses pieds, sans prendre garde que la fine chemise de nuit remonte le long de ses cuisses. La catin calculatrice, la séductrice professionnelle est bien loin en cet instant... D'une main douce elle caresse la barbe poivre et sel du soldat.

Je t'en veux pas ! C'est ma faute, je t'ai réveillé.

Deux secondes auparavant, elle était fâchée, et la voilà qui s'applatit pour un sourire, gamine énamourée emprisonnée dans le corps d'une catin, dans le role d'une grande soeur protectrice... Et qui devant lui, redevient Roxanne... Un peu trop, sûrement. Sans réfléchir, elle se penche et dépose un baiser sur sa joue et chuchote contre sa barbe.

Moi je te trouve pas vieux....

Et puis à contre coeur, elle se redresse en rosisant comme une pucelle.

J'vais.. te laisser dormir...
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Baudouin.
[Si tu es ivre, sois heureux. Si tu contemples ta bien-aimée aux joues de rose, sois heureux. Si tu rêves que tu n'existes plus, sois heureux, puisque la mort est le néant.*]

Elle était si adorable dans sa candide fraîcheur. Le coeur du vieux soldat fondait. La carapace se craquelait pour laisser place à l'homme simple qu'il était. Il sourit alors qu'elle s'excusait, si charmant dans son trouble. Et puis, ses yeux suivirent le mouvement leste de son corps, la cambrure de ses reins, le tissu remontant sur la cuisse et dévoilant la pâleur divine de sa peau.

Le baiser sur la joue finit de l'achever. Le besoin de tendresse exulte. Alors qu'elle se redresse et s'éloigne à nouveau, il la prend délicatement dans ses bras et l'attire à nouveau contre lui.

Tendre, paternel, fraternel. Il retient son désir foudroyant pour laisser parler son coeur. Caressant les cheveux, savourant cet instant de paix et de tendresse.


Allons, viens petite rousse, ce n'est pas de ta faute. J'ai oublié, je crois comment vivre avec une femme.

Un baiser doux est déposé sur le front de la belle. Il la tient contre elle, mais de telle sorte qu'il ne puisse lui sauter littéralement dessus. La fatigue finira par l'emporter, il le sait.

Reste un peu, encore...

Les yeux mi-clos, la respiration se fait plus apaisée, les caresses sur la splendide chevelure, plus douces encore, dans un grognement sourd de l'homme qui s'échappe vers le sommeil, il murmure:

Hum... il va falloir me réapprendre...

*Omar al-Khayyem

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Rouquine
[Les femmes se défendent en attaquant, et leurs attaques sont faites d'étranges et brusques capitulations. Oscar Wilde]

Tantôt froid, tantôt aguicheur, tantôt tendre... voilà l'homme aux milles facettes qui se fait soudain protecteur et paternel. Sait-il seulement, pauvre Baudouin, que ce qui calme les sens de bien des filles, échauffent ceux de la petite catin en mal de protection ?

Allons, viens petite rousse, ce n'est pas de ta faute. J'ai oublié, je crois comment vivre avec une femme.

Viens, dit-il, et elle rend les armes. Oubliées les questions, les doutes, le besoin de comprendre ce qui le rend si changeant.... Elle capitule. Lovée contre lui, elle ronronnerait presque sous le baiser déposé sur son front. Images d'un passé qu'elle ne reverra plus, mélange confus des besoins de la petite fille avec ceux de la femme qu'elle est devenue trop vite. Il a oublié comment vivre avec une femme, elle a oublié ce qu'est la tendresse d'un père, et ne saura jamais celle d'un mari...


Reste un peu, encore...

Oui, Baudouin.

"Tout ce que tu voudras, Baudouin. Tant que tu me tiens là, à l'abri." Ce n'est pas un hasard si Rouquine répète sans cesse à sa petite soeur que la seule protection contre un homme, c'est un autre homme... Et pour une catin expérimentée, mais encore si immature, le gardien du bordel c'est LE protecteur... Elle ne le sait pas, cela. Elle sait seulement qu'elle le veut, lui. Plus que tout homme.

Hum... il va falloir me réapprendre...

Roxanne cligne des yeux, une fois, deux. Mais ne bouge pas. Elle a bien entendu... Le coeur battant la chamade, l'esprit tente de combattre le fol espoir qui nait en son sein par de la logique. Oui, la logique sauve toutes les situations... Soyons logiques ! Il ne parle pas de lui réapprendre à vivre avec ..elle ! C'est impossible, c'est interdit ici... Soyons logiques, il ne parle pas de l'emmener au loin ! Soyons logiques...

Oui... Baudouin.

Elle n'a rien trouvé d'autre à répondre. Il rêve ou il délire, mais elle veut bien délirer avec lui, tant qu'il la tient dans ses bras. Et les yeux se ferment, la respiration se cale sur celle, profonde, du gardien qui s'endort.
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