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[RP-Archives-Oct] « Je ne me souviens que d'un mur immense »

Desiree.
    « Je ne me souviens que d'un mur immense, mais nous étions ensemble, ensemble nous l'avons franchi »
    [JJG, Ensemble]


Il est des nuits qui ne finissent pas.

Les hommes se succèdent et se ressemblent, et son corps souple s’arque à leur rythme, toujours. Il est si facile de geindre et gémir fort à propos, de se cambrer et de s’essouffler. Même quand on en a dans la tête un seul. Le seul, l’unique.
Quelques semaines seulement, et ses pensées s’obscurcissaient dès qu’il était loin d’elle. Comme chaque nuit. Comme toujours.
Quelques semaines et sa vie avait été bouleversée.
Quelques semaines et elle s’arque encore sous l’homme, les yeux tournés vers le paravent qui cache le nid du seul qui compte.
Quelques semaines, quelques dizaines de centimètres et à peine quelques livres. Son fils.

Il est des nuits qui ne finissent pas. Surtout quand elles sont rythmées de pauses pour nourrir l’affamé qu’elle avait mis au jour. Aucun répit, donc. Car il lui fallait gagner leurs vies à tous les deux, et elles lui semblaient de plus en plus incertaines.

Si incertaines qu’elle en vint à…


Emilla ! Pssst ! Viens par ici !

Oui, vous l’avez bien entendue. Elle hèle une de ses camarades.
Il faut dire que la blondine a finit par comprendre l’intérêt d’avoir des alliés. Depuis son retour de bourgogne et le violent assaut qui l’avait accompagné, et tout au long de sa grossesse, elle avait essayé de ne plus être aussi hautaine. Au moins avec les travailleurs ayant le même rang qu’elle au sein de la maison.
Et Emilla… Emilla ressemblait tant à ce qu’elle était quelques années plus tôt qu’elle ne pouvait pas ne pas s’attacher à la gamine. Même si elle faisait son possible pour ne pas le montrer. Elle savait, au fond d’elle, qu’elle savait ce que ressentait l’infante. A ceci près que l’entrée dans le monde des bordiaux avait été plus douce que celle de la blonde.

On en était donc là. Une blonde incertaine de son avenir, un enfançon affamé, et une porte entrebâillée.

La soirée était finie. Les derniers clients, sortis. Les prostitués de la maison, dans leurs chambres.
Désirée avait attendu, près de la porte à peine entrouverte, guettant l’arrivée de la plus jeunes d’entre eux. Ayant attiré son attention, et vérifié l’absence de quiconque dans le couloir, elle ouvrit plus franchement la porte et attira la gamine par le bras, refermant la porte derrière elles et s’y adossant.

Presque timide, la blondine chuchota, dévisageant la jeunette :


Il faut que j’te parle, c’est important. Tu as un moment tant que tout le monde dort ?

Dans le dos de la catin, l’index et le majeur se croisent. Superstition…
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© Victoria Frances et Andy Fairhurst, création Atelier des doigts d'Or.
Emilla
Fin de soirée, enfin. Depuis sa "formation", Emilla se fait discrète : en salle, dans la maison en général. Pour l'instant aucun client ne l'a demandée. Son regard fuyant et inquiet ne devant rien avoir d'engageant. Cependant elle le sent, la Rouge s'impatiente. Elle n'a pas "investi" dans son dépucelage pour rien. Aussi, pour compenser Emilla se consacre avec ardeur à sa tache de serveuse pour compenser. Elle pousse à la consommation les clients discrètement, verse une partie de ses pourboires les soirs les moins bons pour contenter la Rouge.

Fin de soirée donc et d'un pas lourd, Emilla remonte l'escalier et traverse le couloir sur la pointe des pieds pour rejoindre secrètement la chambre de Jules. Il grondera encore un peu comme à chaque fois qu'il se réveille en la découvrant blottie contre lui, puis l'enlacera pour la laisser s'endormir auprès de lui, en manque comme chacun ici d'une chaleur humaine désintéressée...

Un main qui surgit d'une porte, envolée soudaine, une porte qui claque et Désirée. Emilla la regarde intriguée, la tête légèrement penchée sur le côté. Comme tous, elle sait pour le poupon qui dort non loin du lit, pour le gardien de l'autre Rose venu le lendemain. Et pour ça, elle se sent étrangement proche de la froide blonde. Elle aussi à des choses à cacher, des choses à perdre à la Rose, et secrètement elle l'admire de gérer sa vie si bien dans cette tourmente, alors qu'elle se contente de courber le dos et espérer passer inaperçue.

Il faut que j’te parle, c’est important. Tu as un moment tant que tout le monde dort ?

Emilla rougit. Elle espère qu'elle ne l'a pas vue se diriger vers la chambre de son soldat alors que celle de Rouquine est dans l'autre sens, alors elle sourit pour cacher sa peur et opine de la tête pour que la conversation fasse oublier sa présence.

Bien sûr, je me coucherai juste un peu plus tard.
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Desiree.
Les doigts se croisent plus fort, alors que la blondine entraine sa collègue vers le lit défait.

Installe toi, si tu veux.

Elle joint le geste à la parole, ayant récupéré l’enfançon qui s’agitait dans son couffin. Elle avait une chance dans sa complexe petite vie, c’est que son fils pleurait peu. Elle travaillait presque dans des conditions normales. A ceci prêt qu’elle devait à présent farder son visage pour paraitre en pleine forme.
D’un geste déjà rendu naturel par l’habitude, elle fit glisser la chemise d’une de ses épaules et dénua un galbe lourd de lait, auquel son affamé s’accrocha immédiatement. Elle se perdit un bref instant dans la contemplation de sa merveille, puis releva les yeux vers la brunette.
Il fallait rompre le silence, maintenant. Elle était déjà trop engagée sur la voie du danger. Elle attaqua donc :


Tu n’es pas heureuse ici.

Pas vraiment une question, ni non plus une attaque. Un constat. Qui allait lui permettre d’avancer son argument suivant. Elle inspira. Elle ne faisait confiance à personne ici, et elle allait remettre deux vies dans les mains de la plus fragile d’entre eux tous.

J’ai peur, moi. On va me le prendre. Je ne sais pas quand, ni comment, ni ce qu’on en fera. Mais on va me le prendre, je le sais.

Peur réelle, irrationnelle, raisonnée ?
Qu’importait. Elle avait peur, et pour lui elle était capable de tout. Il n’était pas question qu’on l’en sépare. Elle en mourrait. Elle le savait.
Son bras se resserra un peu plus autour de l’enfant, instinctivement, comme si formuler sa peur allait faire apparaitre de gigantesques ombres pour l’emporter.
Elle leva une nouvelle fois les yeux sur sa collègue.


Je voulais que tu viennes avec moi. Je travaillerais. Tu veilleras sur lui quand je serais occupée. Je travaillerais pour vous nourrir tous les deux.

Une brève pause. Le mot n’avait pas été clairement formulé, mais elle ne pouvait s’y résoudre. Trop dangereux. Trop effrayant, surtout. Finalement, dans un souffle, elle ajouta :

Personne ne te touchera.

Eperdue d’angoisse, elle attendit. Elle savait que la jeune fille ne se laisserait pas convaincre aussi facilement, elle aurait peur, au moins aussi peur qu’elle, et elle devrait la rassurer quand elle-même était terrifiée par ce qu’elle s’apprêtait à faire.
La seule chose qui lui permettait d’y croire, c’étaient ses riches clients, qui seraient ravis de pouvoir la voir aux heures qu’ils souhaitaient dans des lieux plus discrets qu’un bordel ayant pignon sur rue.
Elle attendit néanmoins qu’Emilla pose la question avant de sortir cet argument. Car c’était le dernier. Ca, et le fait que les mêmes riches clients avaient un nom assez influent pour suffire à les protéger de quiconque voudrait les retenir ici.

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© Victoria Frances et Andy Fairhurst, création Atelier des doigts d'Or.
Emilla
Emilla écoute Desirée et frissonne.

Tu n’es pas heureuse ici.

Elle sent que la pensionnaire est tout près de son secret, de cette peur qui vrille ses chairs, soir après soir, qu'un homme qu'elle ne désire pas la demande et exige qu'elle monte avec lui. Cette seule idée la fait pâlir et c'est presque avec soulagement qu'elle regarde Desirée s'occuper du nourrisson. Elle sent en elle l'instinct d'une mère farouche et exclusive et étrangement, cela la rassure et la fait sourire. Elle n'est pas si froide qu'elle en a l'air, elle érige juste des barricades pour se protéger de ce monde. Alors respirant profondément, Emilla attend la suite des propos de Desirée. Et là elle tombe des nues. Désirée, l'exemple même de la catin imperturbable et inatteignable s'effrite à l'once de sa peur de perdre son enfant. Mais elle a surement raison, un jour ou l'autre on lui retirera l'enfant car ce n'est pas le genre de publicité que désire la maison.

Je voulais que tu viennes avec moi. Je travaillerais. Tu veilleras sur lui quand je serais occupée. Je travaillerais pour vous nourrir tous les deux.
Personne ne te touchera.

Pour le coup, Emilla en resta bouche bée et des yeux comme des soucoupes. Ne pas avoir à se vendre, ne pas laisser un autre gâcher le bonheur que lui a offert Jules. Jules... Par tous les enfers, mais si elle s'enfuit, il sera en danger, tout comme la Rouquine et ça elle ne peut pas. Elle s'est offerte à Jules pour les portéger et fuir maintenant ce serait les précipiter dans les pires sévices pour punir leur manquement à l'avoir retenue alors que la Rouge voit déjà en elle moultes profits en devenir. Instinctivement Emilla s'ouvre de ses peurs, révélant par là même son attachement trop marqué pour le beau courtisan.

Si je pars, elle s'en prendra à Jules et à la Rouquine. Rouquine peut encore partir, elle loue sa chambre, mais Jules... je refuse qu'on lui fasse du mal, je ne le supporterais pas...

Emilla rougit et baisse son regard, admirant le bébé affamé pour se donner contenance.
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Desiree.
Un soupir.
Soulagement.
Le temps d’un soir, les masques vont tomber. Pour la première fois.
Pour la première fois de sa vie, une autre femme va la voir presque à nu.

Emilla ne pose même pas la question que Désirée attendait. Elle avait donc vu juste. Comme trop peu de catins de ce bordel, Emilla n’était pas là par plaisir, ou par désir. Elle ne voulait pas des mains d’un homme sur elle.
La blondine ne savait rien de l’attachement de la petite pour Jules, ni des étreintes qui avaient donné à Emilla son statut de catin, déjà. Elle pensait que la maquerelle vendrait la virginité de la petite au plus offrant, et que la discrète Emilla faisait tout pour retarder ce moment.

Elle fut surprise par la question de la jeune fille. Et prit le temps de réfléchir.
Finalement, le petit corps rassasié de son bébé redressé contre son épaule, elle murmura :


Je ne crois pas qu’il risque quoi que ce soit. Il est fort. Et Rouquine peut partir.

Elle n’ajouta pas qu’elle serait probablement chassée, en fait.
Les doigts fins de la blondines pianotaient sur le dos de son fils alors qu’elle réfléchissait.
Elle avait vu le rose monter aux joues de la jeune fille, et son regard briller. L’attention qu’elle portait au soldat reconverti n’échappait à personne. Mais personne non plus n’avait compris qu’il s’agissait de plus que des premiers regards d’une gamine vers un homme fait. Personne n’avait vu que Jules était aussi dévoué que Rouquine à protéger la gamine. Elle ne le voyait pas non plus.

Elle réalisait simplement que les attentions de la gamine envers le soldat étaient plus fortes qu'une bluette adolescente. Voilà qui changeait drastiquement les choses.

Elle prit le temps de sourire :


Ecoute. Si tu lui fais confiance, parle lui. Tu verras bien ce qu’il en dit.
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© Victoria Frances et Andy Fairhurst, création Atelier des doigts d'Or.
Emilla
Ecoute. Si tu lui fais confiance, parle lui. Tu verras bien ce qu’il en dit.

Emilla opina du chef. Elle ne pouvait pas prendre de décisions ainsi, pas sans en avoir parlé à Jules et Rouquine. L'idée de les quitter suffisaient à l'affoler.

Je ... je vais voir si Jules dort déjà.

Parce que non, de toute façon elle irait pas voir Jules de toute façon? Mais ça Désirée n'avait pas à le savoir au moins pour le moment. Ce secret pouvait lui être fatal. Elle n'était plus sensée le voir désormais, mais elle n'y pouvait rien : nombreuses étaient les fins de nuit où elle se faufilait dans sa chambre après l'inventaire. Laissant échapper un sourire timide à la jeune mère, elle se leva alors et sans autre mot se retira dans le couloir. Personne aux environs, Emilla traversa le couloir au petit trot sur la pointe des pieds et vint se glisser dans la chambre du soldat. Refermant la porte le plus doucement possible, elle s'y adossa et scruta la pièce du regard, cherchant Jules avec une certaine appréhension. Comment lui confier cette nouvelle surprenante?
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Le.jules
["One thing that’s good about procrastination is that you always have something planned for tomorrow". G.B. Stern *]

Des semaines qu'il l'avait faite "sienne". Des semaines que jour après jour, nuit après nuit, il remettait au lendemain ces fameuses "leçons" sur l'art d'être catin. Après tout, la Rouge n'avait pas donné de précision, elle lui avait juste demandé de la déniaiser... Après tout, il avait fait son travail. Après tout, la Rouge viendrait lui demander des comptes quand elle estimerait le temps venu... Après tout...

Après tout l'homme est un procrastineur né, voila.

Et également très versé dans l'art de fermer les yeux. Il avait très vite arrêté de se demander ce qu'il ressentait pour elle. On verrait bien. La rouge viendrait les déranger bien assez tôt.

Alors il faisait semblant de grogner un peu quand elle se glissait dans sa couche la nuit, mais ouvrait toujours les bras pour l'accueillir, secrètement plutot content de la situation.

Et cette nuit comme toutes les autres, il venait de se dévêtir et attendait la jeune fille qui, il le savait, ne tarderait pas à se glisser discrètement dans sa chambrée, après un savant détour par la chambre de rouquine si elle se sentait observée. La porte grinca, et Jules ferma les yeux. Il était l'heure de faire semblant de dormir, de grogner un peu en la sentant contre lui. Ensuite, il s'endormirait, ou ferait semblant de se réveiller, balladant ses mains sur le corps de moins en moins menu grâce à la nourriture qu'il ne cessait de lui offrir. Et ensuite.... Le soldat sourit dans la pénombre. Ensuite il lui ferait l'amour, comme souvent. Profiter, avant que la maquerelle ne prenne conscience que le délai était écoulé.


[* Ce qui est bien avec la procrastination, c'est qu'on a toujours quelque chose de prévu pour le lendemain]
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Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Emilla
[« Chaque instant est bonheur à qui est capable de le voir comme tel. » de Henry Miller]


Emilla adossée à la porte regarde Jules allongé sur le lit. Le drap recouvre son corps de manière totalement indécente. Par tous les enfers, cet homme la rendra folle. Elle laisse un moment son regard détailler le soldat quand soudain le souvenir des évènements la rattrape. Peut être devrait elle d'abord aller voir Roxanne. Elle a toujours su ce qu'il faut faire et auprès d'elle, elle se sent en "famille".

Mais Désirée l'a envoyée à Jules et puis il faut l'avouer, elle a attendu ce moment toute la soirée, pour telle une chatte retourner mettre son odeur sur son territoire que tant d'autres ont payé. C'est étrange, mais tant qu'elle peut se glisser contre lui le soir et qu'il la prend entre ses bras, elle supporte de le voir monter avec toutes ces femmes riches. Depuis qu'il l'a faite femme, elle n'essaie plus de comprendre ce qu'elle ressent et la folie douce et bourrue qu'il y a entre eux. Ils se parlent peu, mais se comprennent, le bourru et la discrète. Au moins ça a permis de cacher facilement leurs fins de nuit enlacés dans le cocon de ces draps.

Trêve d'esprit vagabondeur, quittant du regard les courbes qui la font fondre, elle s'approche à pas de loup du lit et vient s'asseoir au bord du lit et replace doucement une mèche de cheveux sur son front, son doigt caressant sa machoire carrée.


Jules? ... Tu dors....

Rien que le fait qu'Emilla tente d'engager la conversation a quelque chose d'étrange.
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Le.jules
Le pas discret, le lit s'affaissant légèrement lorsqu'elle vint s'y poser.. il prépara son grognement bourru et...

Quoi, pas de petits pieds glacés venant se chauffer contre lui ? Même en été, elle avait les pieds froids.... Fronçant les sourcils, il entrouvrit un oeil, puis l'autre en découvrant la fine silhouette assise, et non couchée...


Jules? ... Tu dors....

Non.

Immédiatement le soldat se redressa, s'asseyant à moitié dans le lit, et ouvrit les bras en signe d'invitation à venir s'y blottir.

Dis.

Nul besoin de poser de question. Si Emilla voulait parler c'était forcément important. Voire grave. Immédiatement l'image de la Rouge lui vint à l'esprit. Avait-elle approché la jouvencelle ? Etait-il venu, le temps de la voir se vendre à d'autres...? Allons, ce n'etait pas si terrible, elle viendrait peut etre encore se blottir vers lui... Non, vraiment, pas si terrible...

Mais déjà il ne respirait plus aussi bien.

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Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Emilla
Emilla ne peut empêcher un sourire de naitre sur son visage malgré la situation. Elle aime chez Jules cette économie de mots qui rend tout tellement plus simple et c'est avec un soupir de détente qu'elle vient se blottir contre son corps ferme. Là, elle se sent en sécurité et capable de parler de ce qui la tourmente.

C'est Désirée. Elle veut partir pour protéger son enfant. Elle veut que je la suive pour m'occuper de lui pendant qu'elle travaillera pour nous entretenir. Mais je peux pas partir comme ça. Rouquine et toi seriez en danger... Rouquine peut toujours voir ses clients extérieurs mais j'ai aucune envie que la Rouge te marque au fer par ma faute. Mais Désirée a peur qu'on lui prenne son fils. Là je suis perdue, car elle a besoin de moi. Elle semblait si désemparée pour oser prendre le risque de me parler. Il faut qu'on voit Rouquine.

Emilla est visiblement dépassée. entre sa sœur qu'elle a peur de ne plus voir, son soldat qui risque le fer rougi et Désirée qui pourrait perdre son bébé, il faut trouver une solution, il doit bien y avoir une solution... Son regard se pose sur le visage de Jules. Elle s'en veut de bouleverser sa vie avec ce problème mais si elle ne lui en parle pas, il sera surement celui qui en pâtira le plus. Pourvu qu'il accepte d'en parler avec Roxanne : elle a toujours des idées pour tous les problèmes.

Je ne veux pas vous mettre en danger ou vous perdre et Désirée a besoin d'aide d'un autre coté : séparer un enfant de sa famille c'est monstrueux... Et puis si je garde son enfant, je n'ai pas à vendre mon corps...

Torture dans sa voix d'un passé qui fait mal et espoir de ne pas faire payer à un autre ce qu'elle offre passionnément à Jules.
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Le.jules
Un sourire deviné dans la pénombre, un soupir d'aise, et Jules se détendit quelque peu. Cela ne pouvait pas être si grave....

C'est Désirée.

Danger. La catin préférée de la rouge. Celle qui restait à l'écart des autres. Celle qui pourrait...

Elle veut partir pour protéger son enfant. Elle veut que je la suive pour m'occuper de lui pendant qu'elle travaillera pour nous entretenir.

...sauver Emilla du tapin. Elle allait partir, alors...? Mais... alors il l'avait perdue pour rien, elle aurait pu garder son pucelage, se marier ? Ses bras se raidirent sur le petit corps blotti contre son torse. Dieu lui pardonne, qu'avait-il fait....

Mais je peux pas partir comme ça. Rouquine et toi seriez en danger... Rouquine peut toujours voir ses clients extérieurs mais j'ai aucune envie que la Rouge te marque au fer par ma faute. Mais Désirée a peur qu'on lui prenne son fils. Là je suis perdue, car elle a besoin de moi. Elle semblait si désemparée pour oser prendre le risque de me parler. Il faut qu'on voit Rouquine.

Un petit sourire. Le fer rouge, ouais. C'était un prix bien modeste à payer pour savoir Emilla en sécurité.

Un froncement de sourcils. Désirée, désemparée...? Improbable. Mais d'un autre côté, la maternité vous changeait une femme en un claquement de doigts...

Un hochement de tête. Assurément, il fallait voir la rouquine. Bien que très jeune, la petite rousse semblait receler des trésors de maturité quand il s'agissait du bien d'Emilla.


Je ne veux pas vous mettre en danger ou vous perdre et Désirée a besoin d'aide d'un autre coté : séparer un enfant de sa famille c'est monstrueux... Et puis si je garde son enfant, je n'ai pas à vendre mon corps...

Il attendit quelques secondes pour s'assurer qu'elle avait fini. Embrassa le haut de sa tête. Puis prit une grande inspiration.

Oui, il faut parler à ta soeur. Elle ne voudra pas te quitter... Et elle est libre de partir. Ne t'inquiète pas de moi. Tu ne peux refuser telle aubaine.

Inspiration profonde. Si elle ne partait pas elle finirait sous un bourgeois bedonnant. L'idée lui donnait le frisson. ... Etpuis soudain, les bras se serrèrent comme un étau sur elle, avant même que le sentiment qui les faisait agir n'ait atteint son cerveau. De la peur. Elle appartenait à la Rose Noire. Si elle partait, elle serait pourchassée, sinon par Baudouin, par Geoffroi ou tout autre Sbire que la Rouge embaucherait. Marquée au fer elle aussi. N'y avait elle donc pas songé ?

Mais elle ne te laissera pas partir.. Il faudra t'enfuir. Toi aussi tu risques le Fer. Ou pire.

L'heure de vérité. Certitude. Il tenait à elle sans trop savoir comment exactement, mais trop pour supporter qu'elle soit jamais marquée ainsi.
Jules ferma les yeux et avant d'avoir eu le temps de peser ses mots...


Si tu fuis, je viens. Tu auras besoin de protection de la Rouge.

Réalisant qu'il lui faisait sûrement mal, il relacha un peu son étreinte.

Tu ne partiras pas sans moi. Que Désirée soit d'accord, ou pas.

Ca sonnait comme un ordre, mais c'était juste un fait.
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Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Emilla
Hum, respirer c'est possible? C'est que blottie contre Jules et déjà passablement stressée par ce qu'elle doit lui dire, si en plus il la serre à lui couper l'air, ça va pas être évident, évident...

Oui, il faut parler à ta soeur. Elle ne voudra pas te quitter... Et elle est libre de partir. Ne t'inquiète pas de moi. Tu ne peux refuser telle aubaine.

Non mais pour qui la prend il donc? Pense t'il qu'elle continue nuit après nuit à se glisser dans ses draps par confort ou luxure? Bien sûr qu'elle s'inquiète pour lui : il est une des personnes les plus importantes de sa vie, même si elle se refuse à réfléchir à cet état de fait depuis le premier soir entre ses draps. Elle ferait tout pour Rouquine et lui, elle s'était perdu dans ses bras - certes avec un délice à chaque fois plus intense - pour eux.

Mais elle ne te laissera pas partir.. Il faudra t'enfuir. Toi aussi tu risques le Fer. Ou pire.

Elle n'a pas pensé à ça la jouvencelle, elle a réfléchi aux autres, Rouquine, Jules, Désirée, mais pas un instant elle n'a songé que fuir risquait de lancer les chiens de garde à ses trousses. Son visage se fait soudain plus pâle qu'opalin et elle lève un regard immense et affolé vers Jules quand soudain les mots s'égrainent.

Si tu fuis, je viens. Tu auras besoin de protection de la Rouge. Tu ne partiras pas sans moi. Que Désirée soit d'accord, ou pas.

La pression de ses bras se fait plus légère et protectrice, le regard de son Jules est étonnamment décidé voire fataliste et si elle craint de l'entrainer dans cette folie, l'idée qu'il reste auprès d'elle apaise d'un coup la terreur de l'image du fer de la Rouge. Déposant un baiser résolu sur la bouche pleine et si sensuelle du soldat, elle lui sourit timidement.

Allons discuter avec Rouquine. Elle a toujours du recul, elle saura nous aider à voir clair et on trouvera bien une issue...

Emilla se glisse hors du lit et laisse à Jules le temps d'enfiler des braies en espionnant dans le couloir et dès que les lieux sont surs, elle se met à traverser le couloir à pas de chat avant de toquer très doucement à la porte de sa soeur et de se faufiler dans sa chambre, suivie d'une ombre imposante et viril. Et derechef poser la question qui tue.

Rouquine, tu dors?...
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Rouquine
Elle s'est couchée, lasse, abattue, et a plongé de suite dans un sommeil sans rêve. Depuis plusieurs semaines, elle travaille, elle mange, elle dort. Et surtout, elle essaie de ne pas penser.

Ni à Emilla qui vit son premier amour dans des conditions qui finiront forcément mal, et qui n'a plus partagé son lit depuis un bon moment. Ni à Baudouin, qui se remet doucement de l'horrible nuit où pour lui rendre service, il a accepté de jouer les courtisans.

Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, la Rouquine est toujours souriante le matin en cuisine, souriante le soir au salon. Ne pas se plaindre de la solitude depuis qu'elle voit moins Emilla et sent Baudouin s'éloigner. Quand elle y songe, elle y était tant habituée, avant....

Avant qu'Emilla et Baudouin ne déboulent dans sa vie et ne l'attachent à la Rose Noire bien plus qu'elle n'aurait jamais songé... Sans compter la gentillesse sans affectation de Lucrèce, les facéties mignonnes de Marie, et la bonté bourrue de Jules le Taciturne. La rousse ne se tient à l'écart que des trois personnes. La Rouge, évidemment. Geoffroi, parce qu'il a l'oeil mauvais. Et Désirée, parce qu'elle a cette froideur qui dit clairement de ne pas approcher. Quoique ces derniers temps, et surtout depuis le jour où elle est rentrée salement amochée par Geoffroi, la blonde semble moins hautaine...

Donc, elle dort. Mais plus pour longtemps.


Rouquine, tu dors ?

Hmmm ...? Soeurette, c'est toi...? Mais qu'est-ce que ?

Elle sortait difficilement du sommeil, mais apercevoir la carrure de Jules dans la pièce l'a réveillée d'un coup, la rousse. Assise dans le lit, droite comme un i, elle cherche vite fait de quoi allumer sa chandelle, et la tend au devant d'eux, cherchant à scruter leurs visages dans la pénombre de l'aube naissante.

Qu'est-ce qu'il ya ? C'est grave ?
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Emilla
Emilla apparait dans le halo de la chandelle, encore toute vêtue avec le corps protecteur du soldat entre elle et la porte. Et mine de rien, le coté protecteur là, elle en a besoin pour annoncer ce qu'elle a à déballer à la Rouquine.

Qu'est-ce qu'il y a ? C'est grave ?

Emilla se mordille la lèvre et rougit hésitant entre opiner du chef et négationner avec vigueur. Comment aborder ça? Comment lui révéler la proposition de ce soir qui vue déjà la réaction de Jules risque de les précipiter dans un avenir plus qu'incertain. Emilla déglutit et s'approche doucement, s'assoit au bord du lit.

Rox... Rouquine. Désirée m'a demandé quelque chose ce soir et j'ai.. on a besoin de toi.

Emilla cherche ses mots, prend la main de Rouquine puis se lance.

Elle veut fuir la Rose pour protéger son bébé, qu'on ne lui vole pas et voudrait que je la suive pour prendre soin du bébé et ne pas avoir à me vendre. Elle me fait confiance. Mais moi je ne veux pas vous mettre en danger ou vous perdre. Je ne sais plus où j'en suis et quoi faire. Jules veut me suivre pour me protéger si je pars. On est venu te voir parce que toi tu as toujours des idées.

Pour le coup, Emilla a tout de la petite soeur, penaude, perdue, et ses grands yeux de jade cherchent l'avis de la Rouquine, son appui.
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Rouquine
Roxanne regarde sa fausse soeur approcher et s'assoir, la mine hésitante à la lueur vacillante de la bougie. Crispant les mains dans la fine chemise de lin qui la couvre, elle retient sa respiration.

Rox... Rouquine. Désirée m'a demandé quelque chose ce soir et j'ai.. on a besoin de toi.

Les yeux bleus s'écarquillent légèrement. Désirée, besoin d'elle ? Les poules ont des dents ou quoi ?

Elle veut fuir la Rose pour protéger son bébé, qu'on ne lui vole pas et voudrait que je la suive pour prendre soin du bébé et ne pas avoir à me vendre. ....(....) ...Jules veut me suivre pour me protéger si je pars. On est venu te voir parce que toi tu as toujours des idées.

Pause. Attends deux secondes là, tu me la refais ? Mains levées comme pour arrêter le flot d'information qui la submerge, la jeune catin tente d'assimiler tout ce qu'elle entend.

Alors vous voulez vous enfuir...? Mais... Si tu fais ça je ne te verrai jamais plus... Et puis c'est dangereux !

Une fois la trouille exprimée, ça va déjà mieux.

Respire, Roxanne, refléchis. Elle revient à Emilla."Tu as toujours des idées"... Elle sourit tendrement à la jeune fille qui semble compter sur elle pour tout arranger. Elle ! Alors qu'elle n'a qu'une envie c'est courrir pleurer dans les bras de Baudouin que sa soeur veut partir, et qu'elle ne sait pas quoi faire....

Respire, Roxanne, refléchis. Reprendre du début. Qu'on lui vole son môme : logique qu'elle en ait peur... m'enfin, sa dévotion pour la Dame Rouge..? N'a-t-elle pas confiance en la mère maquerelle ? Hum. D'un autre côté, le risque est trop grand sans doute pour une mère... Elle n'aurait jamais cru que Désirée ait l'instinct maternel. Comme quoi...

Respire, Roxanne, refléchis. Qu'Emilla la suive... qu'elle devienne pas catin : Pas étonnant que la jeune fille soit perdue, echapper à ce sort c'est si.... Tentant. Mais quitter Jules et elle, ça doit lui faire peur. Et puis comment ? Emilla n'est pas libre de partir....

Respire, Roxanne, refléchis. Que Jules veut suivre...pour la protéger...? Ses yeux se posent sur Jules, qui hoche lentement la tête, la mine austère. Fichtre, il est plus mordu qu'elle ne le pensait...

Respire, Roxanne, réfléchis.... S'ils partent, la Rose Noire sera trop vide pour toi. Tu es libre, toi, tu loues une chambre. Autant partir aussi. Mais Baudouin ? Baudouin est tout dévoué à la Rouge, Roxanne, tu ne ferais jamais le poids ....

Respire, Roxanne, réfléchis.... La jeune fille pose ses yeux plissés par la concentration sur l'un, puis l'autre. Et finit par se lever résolument.


On va voir Désirée.

Attrapant la main de sa soeurette, elle l'entraîne sans plus de cérémonie, laissant Jules les suivre. A pas mesurés sur le plancher grincant, ils avancent tous trois à la queue leu leu. La rousse ne frappe pas à la porte. Bien trop bruyant. Avec une lenteur calculée, elle ouvre le battant, puis se glisse sans bruit dans la chambre de la blondine, suivie des deux autres. Les voilà en rang d'oignon devant elle. Ils la réveillent, ou pas. La dérangent, ou pas. La rouquine est trop préoccupée pour se poser la question.

Silence. Et enfin, elle parle, à voix basse.


Qu'une chose soit bien claire. Tu n'emmèneras ma petite soeur nullepart.

Inspiration profonde. Expiration.

Du moins pas sans moi. On est un duo.

Trio.

Surprise, elle se retourne. Jules, les bras croisés, fixe Désirée lui aussi. Ah oui, elle l'avait presque oublié, l'amoureux transi. La situation en est presque cocasse, et la jeune fille, toujours prompte à écouter l'adage "il vaut mieux en rire qu'en pleurer", esquisse un sourire avant de poursuivre sur un ton plus léger.

Les enchères viennent de monter on dirait... c'est nous trois ou rien.

Elle avance encore d'un pas, puis d'une voix inquiète.

T'as une idée pour vous enfuir tous trois au moins ? Et comment tu comptes vous protéger de la Rouge ?

Moi, je les protègerai.


Encore une fois la rouquine regarde Jules, secouant la tête.

T'es courageux, Jules, mais elle est puissante.

Retour sur Désirée.

T'as des protections ? Sinon oublie. Moi je n'en ai qu'en province...

Si oui... On peut discuter.

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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
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