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[RP] Tentes Blanches

Alienor70
[A Honfleur...]

L'alençonnaise avait quitté sa terre natale pour venir prêter main forte aux Normands, étant soldat de l'OST. La route avait été longue et après un arrêt prolongé à Lisieux, Alienor avait rejoint Honfleur. Elle regagnait le soir les tavernes pour tromper la peur qui montait en elle à mesure que l'on se rapprochait de l'ennemi. Oh , non pas qu'elle doutait de sa détermination mais il fallait bien reconnaitre qu'une première guerre a un je-ne-sais-quoi de terrifiant ! Mais même autour d'une chope, la guerre était présente...Chacun, chacune avait un mot contre l'envahisseur, une pensée pour un proche tombé sous leurs coups...Et ce soir là, à Honfleur, l'oursonne avait croisé le regard d'une Dame fort tourmentée. Alie n'avait retenu que son prénom, Johane. Mais n'allez point vous imaginer que c'est à cause du calva qu'elle avait oublié le reste ! La Dame lui avait parlé de la douleur qu'elle avait à être loin de son tendre, tombé sous les coups des sauvages bretons, alors qu'elle était retenue pour l'heure par ses charges, loin de lui... Emue par le récit, Alienor lui promit de transmettre au blessé les plus affectueuses pensées de son aimée si elle parvenait à le retrouver...Là encore, elle n'avait retenu qu'un prénom : Asti...Non, non, ne vous imaginez point que la damoiselle a une mémoire de poisson carmin, c'est juste que ce soir là, il y en avait du monde en taverne, pis si, faut bien l'avouer : le calva, toussa, toussa...


[Au milieu du sang, des médecins et des moribonds...]


Le lendemain, elle se dirigea donc au plus vite vers le campement installé pour prendre soins des malchanceux et accompagner les encore-plus-malchanceux vers Aristote. Elle s'arrêta sur le seuil, laissant son regard parcourir l'ensemble...Un frisson l'envahit, une sombre idée lui vint en tête : Lui fallait-il réserver une couche dès maintenant ? Assez...
Tout le monde était en effervescence, elle n'osait interrompre les soignants et pourtant son temps était compté, un autre lieu l'attendait, celui-là même où tous ces blessés étaient quelques temps auparavant...
Alors celle que l'on appelait autrefois PéPette II en raison de sa charge de Porte-Parole, retrouva ses vieux réflexes professionnels et d'une voix sonore et affirmée, lança un :


Où est Asti ?

Oui, je vous l'accorde, c'est un petit peu direct et ça manque de subtilité, mais quand le temps est compté...au diable les convenances !
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Kerdwin


[Kerdwin veillée par Matou...]

Elle pousse un soupir de soulagement... Ses enfants sont en sécurité.
Avalant difficilement le breuvage que Matou lui fait boire... goût amer et corsé, indéfinissable; elle ne demandera pas de quelle plante il est fait... Kerd écoute Matou...


"Je suis Alei, Messire Médicastre, a vostre service et a celui de ceux qui voudront de mon aide !"

Kerd sursaute... manque s'étrangler avec le liquide chaud... regarde son amie et murmure agacée....
Mais pourquoi cette femme crie t-elle si fort? Ou est-ce ma pauvre tête qui amplifie les sons? N'y a t-il personne pour lui répondre?...

Soupire tristement...
Comment veux-tu que je sois calme... Des médicastres, des infirmiers, des brancardiers... tout ce monde qui court dans tous les sens... Ces cris, ces plaintes... Je dois guérir vite... Retrouver l'océan et sa plage...une plage sans ennemis...

Elle s'est tellement énervée, que son cœur semble vouloir sortir de sa poitrine en la frappant à coups de poings forts et rapides...

- Ma pauvre Kerd, tu as un visage qui offre toutes les couleurs d'un arc en ciel...heureusement qu'il n'y a point de bal de prévu dans un futur proche...

Une fois de plus les paroles de Matou l'apaisent... Un pâle sourire anime ses lèvres...
Pour un bal masqué et déguisé... Je serai parfaite en momie... Personne n'y verrait rien...

Marquant une pause
Tu dis qu'Asti est-en de bonnes mains? Qu'il va s'en sortir... Comme j'ai eu peur en le voyant tomber.

Elle ferme les yeux...
Maintenant, je vais me reposer un peu, comme ça je serais calme... Si tu peux, reste avec moi... je sais bien que d'autres t'attendent... alors viens me voir de temps en temps...

Elle réussit à attraper l'étoffe du vêtement de Matouminou, espérant ainsi lui faire comprendre toute l'amitié et la reconnaissance qu'elle a pour elle.

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Asti_dict_le_barbu


Nouvelle prise de conscience et à nouveau la douleur partout dans son corps broyé. Hormis les cris et les gémissements autour de lui, il n'y avait plus personne. Les médicastres étaient surement en train de recoudre un autre pauvre bougre.
Oh ce mal dans sa chair… En gestes mesurés il leva son avant bras droit vers son torse. Il sentait comme si ses poils collés lui tiraient la peau mais il ne put sentir que des bandages.. Il se souvint alors, juste avant de tomber, que l'épée de petit homme malingre qui sautait comme un animal l'avait pourfendu de droite à gauche et de haut en bas. Il n'avait eu que le temps de regarder sans comprendre avant qu'un coup sur la tête le plonge dans le noir.

Coup sur la tête… d'ailleurs, il semblait bien que quelqu'un s'évertue taper encore de ce coté. Autre bras qui se lève… plus haut cette fois et qui tiraille du coté du torse, avant de toucher le haut de la bête. Morbleu ! Un gros bandage lui déformait la tête. De quoi avait-il l'air ?

Il se remémorait les derniers mots entendus. C'était le médecin, Meleagre…

Non vous n'allez pas mourir, et pour s'en assurer je vous demande de ne plus bouger et de respirer calmement.
Mais pour le moment restez calme !


Il le connaissait peu, mais il semblait bien qu'il lui doive la vie. Encore que pour l'instant, il se demandait si celle-ci valait la peine d'être vécue s'il était vilain au point de faire peur. Elle ne l'aimerait plus, il lirait la pitié, voire la peur dans ses yeux bleu-verts. Difficilement, il se mit assis et de ses deux mains levées, chercha à définir l'aspect de sa tete. Sa barbe était toujours là, sous les bandages, quelques cheveux qui dépassaient.

Y'a-t-il un médecin ?

Il fallait qu'il sache ce qu'il en était, mais personne ne semblait là, tous était probablement très occupés à sauver d'autres vies. Il voulut se lever … impossible.

C'est à ce moment là qu'il entendit

Où est Asti ?

De suite, il pensa à une aide possible

Là !! je suis là !

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Farandole
Perdue dans cette agitation, encore choquée, Fafa restait là, les yeux hagards à se demander même ce qu'elle était venue faire ici. Inutile, et sans doute gênante pour le personnel soignant, elle n'osait même pas demander des nouvelles de ses proches, à moins que ce soit la peur de les retrouver morts ou tellement blessés qu'ils ne pourraient plus vivre une vie digne de ce nom. Traumatisée, elle n'arrivait plus à penser, comme si son esprit avait délibérément chassé l'inimaginable, l'horreur qu'elle avait vue et les conséquences qui en découlaient.

Un cri dans l'assemblée la fit sursauter et la ramena à la réalité.


Où est Asti ?

La tente... les blessés... les morts... la bataille...

Nom de D.... !

Ce fut comme un coup de massue sur la tête de Fafa. Où est Asti ? ...

Elle se tourna d'un coup sec vers cette voix qu'elle ne connaissait pas, comme si c'était une évidence.

Là !! Je suis là !

Asti !

La rouquine partit le rejoindre, son ami... comment avait-elle pu ne pas s'en préoccuper ? Comment cela était-il possible ?

Asti... Comment vas-tu ?

Les yeux rivés sur lui, mélangeant honte et inquiétude, Fafa se doutait bien qu'il n'allait pas fort. Il était bien blessé, il avait failli y passer...

D'un geste qui se voulait rassurant, elle lui prit la main.

As-tu besoin de quelque chose ? Veux-tu que je t'apporte un peu d'eau ?
Alienor70
Tous les valides s'agitaient, portant assistance aux blessés... Elle regardait ce fourmillement, impuissante. D'abord trouver le l'homme, honorer sa promesse puis enfin défendre, prendre la relève, mener à terme ce combat qui a fauché ces valeureux dans leur élan !

Alienor surprit le regard énervé d'une femme alitée, moment de solitude...Certes elle n'aurait pas du crier ainsi...Mais le temps, ce temps qui manque, ce temps qui s'enfuit... Elle devait faire vite, tellement vite...

Et puis soudain, une réponse :

Là !! je suis là !

Pendant que son regard cherche à identifier d'où viennent ces paroles, une femme se précipite au chevet du blessé... Bigre, il a l'air mal en point ! Des bandages...il en est couvert, même le crane ! Elle eut un moment d'hésitation, était-ce vraiment le moment ?
Oui, c'est toujours le moment d'entendre que quelque part un être vous chérit plus que tout, bien sur...Vas-y Alie, ne réfléchis plus, au moins une fois dans ta vie !

Alors elle s'avance vers celui qui se dit être Asti, se plaçant de l'autre coté de sa couche pour ne point déranger celle qui lui tient la main, cache son émotion derrière un sourire rassurant, s'agenouille près de lui et lui dit doucement :


Asti ? Veuillez pardonner ma familiarité si je vous appelle par votre petit nom alors que nous ne nous connaissons point... Mais j'ai un message à vous délivrer... Je viens d'Honfleur. Là j'ai rencontré une bien belle Dame prénommée Johane... Elle m'a parlé de vous et je lui ai promis de vous transmettre ses plus tendres pensées si j'arrivais à vous rencontrer...
Elle est inquiète pour vous et n'a qu'une idée en tête : venir vous retrouver pour prendre soins de vous, dès qu'elle aura été libérée de ses fonctions.


Petite pause devant ce regard affaibli, mais elle sent que ces nouvelles sont plus bénéfiques encore que tous les onguents réunis... Alors elle poursuit, mais ce sont ses mots à elle cette fois-ci...

Surmontez vos blessures et vos douleurs, Asti, n'abandonnez point la lutte, elle arrive et vous aime, il n'y a pas de motivation plus forte pour se maintenir en vie...

Oui, elle sait, parfois il y a aussi le sens du devoir, la haine de l'ennemi, mais c'est une romantique , elle ne peut pas lutter contre ça ...même en temps de guerre!
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Meleagre



Et ça craque, ça craque dur...
Avec l'aide d'Anya, il venait de remettre en ordre cette jambe. Enfin ils venaient de la remettre droite, autant être précis, même si c'était une vision très personnelle d'une ligne parfaite... Aheum...

Une fois l'attelle posée, il vérifia l'état général du Baron.
Ce dernier commençait peu à peu à se réveiller, ils s'attaquèrent donc rapidement au reste.
Et bien trop rapidement... Il allait falloir porter régulièrement attention à ces blessures, et surtout ne pas relâcher l'attention.

Il retourna dans l'arrière de la tente pour se laver les mains, et revint prestement vers le malade.
Et voilà qu'après deux petites minutes d'attente il retrouvait on ne sait qui, autour du Baron, qui avait eu l'outrecuidance de se relever de sa couche !

Un bordel... Il avait l'impression d'être dans un bordel... Au sens strict du terme hein, le bâtiment avec les madames qui vendent leurs charmes et tout et tout... Sauf que là personne ne vendait ses charmes bien évidemment !


MesDames !!!

Il s'avança prestement vers les nouvelles arrivantes.

Sans vouloir offusquer qui que ce soit, je vous demanderais de ne pas assaillir cet homme !
Nous sommes sous une tente médicale, non au sein d'une foire ducale.


Et chiotte le protocole, la bienséance ou je ne sais quoi d'autre.
Sous cette tente il faisait force de loi, qu'on se le dise ! Enfin il se proclamait comme tel... Oh hé puis zut.
Il se tourna vers Asti.


Quant à vous restez allongé, et avalez moi ça.
Il lui tendit un gobelet empli d'une boisson nauséabonde.
Au regard de la grimace que fit le Baron, il ne put retenir un sourire.
C'est ça ou une saignée en bonne et due forme, et croyez moi, je ne suis pas un adepte de ce genre de pratique...

Se tournant vers Farandole.
Et vous devriez vous aussi vous reposer...
Il posa son regard sur le bandage de son bras pour appuyer ses dires.

Puis il se porta son attention sur la seconde femme.
Si vous pouviez surveiller à ce qu'ils restent calmes quelques instants, le temps que je revienne avec quelques emplâtres, je vous remercie...

Et de repartir dans un coin de la tente, au milieu des couches nauséabondes.
Oui il venait d'embaucher quelqu'un sans vergognes. La guerre, c'est la guerre ! Et avec seulement deux bras, il fallait bien qu'il prenne toute l'aide possible, proposée ou non.

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Asti_dict_le_barbu


La sensation de sortir des brumes, d'un marécage et de reprendre peu à peu l'ascendant sur soi.
Enfin ! Du monde et cela témoignait d'une chose, il était dans le monde des vivants et la douleur qu'il ressentait à la jambe le confortait dans l'idée. Fafa, la rouquine, vieille amitié qui avait su ne pas s'arrêter à quelques divergences entrait sous la tente et lui prenait la main. C'est avec plaisir et soulagement qu'il la vit entrer.

As-tu besoin de quelque chose ? Veux-tu que je t'apporte un peu d'eau ?

Un non de la tête qui s'arrêta vite en regard de cette sensation qui disait que ca bougeait la dedans. Il allait lui demander de l'aide pour marcher quand arriva une inconnue, celle qui avait crié son nom et à qui il avait répondu comme à une délivrance d'entendre enfin une voix qui ne soit pas un cri de désespoir et de douleur.

La dame se plaça à ses côtés et se présenta, presque gênée et pourtant ses mots n'étaient que bonheur d'autant qu'un infirmier lui avait remis plusieurs missives, dont certaines annonçaient une fuite plutôt qu'un soutien.
Tout en l'écoutant, il cherchait à lire dans le regard s'il faisait peur ou s'il inspirait de la pitié. Il ne voulait ni l'un ni l'autre.

Surmontez vos blessures et vos douleurs, Asti, n'abandonnez point la lutte, elle arrive et vous aime, il n'y a pas de motivation plus forte pour se maintenir en vie...

Presque assis, cherchant à paraître plus qu'à n'etre, il réussit à dire d'une voix blême

Madame, n'ayez crainte, je n'ai point l'intention d'abandonner bien au contraire et cela sera tant que je ne lirai ni peur ni pitié dans les regards qui se portent sur moi.

Vous qui connaissez mon nom, quel est le vôtre que je puisse m'en souvenir et mettre un nom à coté du merci que je vous dois ?


Mondanités ? pas vraiment.. simplement le fait de pouvoir parler d'autre chose que de cette fichue guerre et encore paraître en laissant les gouttes de sueur perler le long de ses tempes.

Mais pas de temps pour cela. Un bien ou un mal ? il ne pouvait définir la chose pour le moment mais celui qui le soignait venait de revenir. Le baron pensait qu'on en avait terminé avec lui, il se trompait et tout compte fait, cela lui permettrait peut être d'avoir moins mal à cette jambe qu'il ne pouvait bouger.
Il essuya discrètement un peu de sueur, avala la médication et se rallongea sans rechigner, obéissant ainsi aux ordres intimés.

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Anya_de_puycharic
Anya terminait la belle couture, puis quelques bandages et était partie chercher quelques pétales d'arnica mélangés à de la lavande et du calendula, ce qui faciliterait la cicatrisation, éviterait l'épanchement des hématomes et assurerait un minimum que les plaies ne s'infectent pas.

Elle revint ensuite auprès du Baron, et un poulailler se trouvait autour de lui !! Heureusement, Mel remit les choses en ordre. Vrai, quoi, on était pas à la criée, y'avait ni poisson frais ni rien, juste des blessés qui avaient besoin de repos et des médecins qui avaient besoin d'air pour pas faire n'importe quoi.
Bon, d'accord, les retrouvailles, voir que les personnes à qui l'on tient ne sont pas mortes, ça soulage. Faudrait mettre un panneau en fait, à l'entrée de chaque tente, avec le nom des blessés, graves ou pas, ou... morts.
Voilà du boulot pour Jean ou Anne, au choix.

Meleagre remettait même certaines choses au point avec le Baron qui tout a coup redevenait vigousse.


C'est ça ou une saignée en bonne et due forme, et croyez moi, je ne suis pas un adepte de ce genre de pratique...

Et là, sourire en coin, limite diabolique de la Blonde :

Par contre, moi, oui. Alors repos, sinon... ça va saigner...

Elle disait ça la gamine, mais, vu la fatigue, les nerfs et toussa, faudrait pas qu'elle loupe le geste. Quoique, à y regarder de plus près, Messire le Baron la remercierait sans doute de la belle couture qu'elle avait faite. On n'y verrait presque rien.
Mince... Elle aurait peut-être pas dû faire dans la dentelle... parait que les femmes aiment les hommes avec plein de cicatrices. Bah tant pis, celles du Baron seraient fines épicétou.

Elle se pencha sur l'épaule de son ancien Capitaine Royâââl :

On a fait du bon travail... tu désires quelque chose ? Je te propose pas de tisane à toi, mais si tu veux que j'aille te chercher un petit breuvage... j'ai de la Mirabelle subtilisée à un Vicomte Alençonnais.
On a besoin de souffler un peu avant de s'y remettre...

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Alienor70
Pendant qu'elle lui parlait, l'homme s'était redressé, laissant deviner sa détermination et sa résistance...

Madame, n'ayez crainte, je n'ai point l'intention d'abandonner bien au contraire et cela sera tant que je ne lirai ni peur ni pitié dans les regards qui se portent sur moi.

Peur ? pitié ? Mais on était à mille lieux de tels sentiments face à un homme qui a défendu sa terre et sa Reyne au péril de sa vie.... Certes il y avait les bandages mais ils ne seraient que provisoires pour cette force de la nature...

Vous qui connaissez mon nom, quel est le vôtre que je puisse m'en souvenir et mettre un nom à coté du merci que je vous dois ?

Il est vrai qu'elle ne s'était point présentée tant l'important n'était point qui elle était mais plutôt ce qu'elle venait transmettre...Et puis, de toutes façons, Alienor et le protocole...comment dire...Ben non, on ne dira rien justement !

Je me nomme Alienor, Alençonnaise en renfort, mais...point de dette, ni de merci entre nous ! Je vous porte un message et j'en tire la satisfaction d'avoir été utile, nous sommes donc quittes !

Son regard se porta sur les gouttes de sueur qui venaient d'apparaitre sur les tempes du blessé. Il souffrait et cette conversation lui demandait trop d'efforts... Elle allait se relever quand parvint dans son dos une voix autoritaire :

MesDames !!!
Sans vouloir offusquer qui que ce soit, je vous demanderais de ne pas assaillir cet homme !
Nous sommes sous une tente médicale, non au sein d'une foire ducale.


Elle se tourna alors vers l'arrivant qui, de toute évidence, se trouvait être le médecin d'Asti...
Un sourire ironique se dessina sur ses lèvres, elle retint une réflexion sur l'idée de foire ducale...Oui...elle faisait de gros efforts la Alie pour dompter son impulsivité...de très gros même...
La preuve : elle s'écarta, sans un mot, pour laisser le soignant faire ingurgiter à son patient un sombre breuvage, manifestement avec une certaine jubilation.
Voilà, elle avait tenu promesse et pouvait désormais quitter les tentes pour rejoindre son campement... Mais c'était sans compter sur celui qui utilisait le mot "saignée" comme arme de persuasion massive...


Si vous pouviez surveiller à ce qu'ils restent calmes quelques instants, le temps que je revienne avec quelques emplâtres, je vous remercie...


Mais ...mais...C'est qu'elle n'était que de passage ici, un beau message à délivrer, une séquence émotion...et hop...elle s'en allait...
Et puis elle n'y connaissait rien à la médecine...enfin, surveiller que des gens à bout de force restent calmes, ça, ça devait être dans ses cordes... Bon d'accord...mais pas longtemps, hein ?
Coup d'œil aux blessés, le tendre de Johane avait déjà repris tout seul la position allongée, il ne restait plus qu'à installer confortablement la dame avec le bras en écharpe.
Alienor tira jusqu'au lit d'Asti, une vieille malle qui était entreposée dans un coin et l'offrit en siège à la blessée...

Voilà, tout était sous contrôle, il ne restait plus qu'à attendre le retour du médecin pour qu'il ne la soupçonna point de désertion et elle pourrait quitter les lieux avec la double satisfaction du travail accompli...
Des emplâtres, qu'est-ce donc ? pourvu qu'il ne soit pas parti trop longtemps...

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Farandole
Fafa se sentait bien inutile, mais peu lui importait tant que le barbu était entre de bonnes mains...
Par ailleurs, une jeune dame arriva, celle qui avait crié son nom, ce qui eut, d'ailleurs, pour effet de réveiller la rouquine qui se trouvait dans un drôle d'état mental.

Elle lui donnait des nouvelles de Johane, lui disant qu'elle l'aimait et qu'elle allait arriver.

Il avait beau dire qu'il tiendrait le coup, Fafa savait que de savoir la venue proche de son aimée n'y était pas pour rien.


Johane arrive, Asti ! Tu vas voir, je suis sûre que dès qu'elle sera à tes côtés, tu reprendras du poil de la bête aussi sec.

C'est alors qu'un médicastre arriva pour continuer à soigner le vieil éclopé, il n'avait pas l'air commode, mais la rouquine comprit assez vite qu'elles gênaient son travail. Certes, les deux femmes n'avaient sans doute rien à faire là, mais, n'était-il pas compréhensible qu'on puisse s'inquiéter pour un vieil ami ou encore apporter un message qui ne pouvait que lui faire du bien ?

Oui, vous avez raison, je vais me reposer.

Elle ne voulait pas le contredire, d'autant plus qu'il savait bien ce qu'il disait, mais elle devait repartir. Remerciant alors Aliénor pour le siège improvisé, d'un air navré puisqu'elle n'allait pas s'assoir, elle se tourna une dernière fois vers Asti.

Remets-toi bien, Asti et surtout, n'en fais pas qu'à ta tête. Repose-toi, on prend soin de toi ici. Et pense à la prochaine venue de Johane.
Je retourne à Honfleur, dès ce soir, ainsi, elle sera plus vite à ton chevet.


Elle sortit de la tente, et se mit en route, le port l'attendait.
Matouminou


Matou se pencha vers Kerd pour entendre ce qu'elle disait. la voix était encore faible et l'on y décelait une grande souffrance. Si Kerd semblait tirée d'affaire, il n'en restait pas moins qu'il lui faudrait quelques jours avant de pouvoir se lever. Une longue convalescence l'attendait.
Matou lui sourit avec chaleur et acquiesça lorsque celle-ci lui fit part de son intention de se reposer.


- Ma foi, Kerd, je pense que c'est la meilleure chose à faire...


Elle ajouta sur le ton de la plaisanterie:

- Sois sans crainte, tu ne manques rien...point de distraction en vue, pas même un gentil messire susceptible de venir nous conter fleurette....Alors prendre du repos me semble être une excellente idée...

Il y a des moments, au milieu de l'horreur et lorsqu'on ne sait plus trop à quoi se raccrocher, où la plaisanterie rassérène quelque peu. Elle poursuivit:

- Moi-même, je vais en faire autant!

Elle effleura du bout des doigts la joue de Kerd, puis pressa la main qui avait saisi la manche de sa chemise. Elle lui murmura encore:

- Ca va aller, maintenant...l'infirmière viendra changer tes bandages dès que ce sera nécessaire...et moi, je passerai te voir encore avant la tombée de la nuit. Dors en toute tranquillité!

Elle se leva et se dirigea vers la sortie de la tente. Sitôt dehors, elle regarda autour d'elle. Les blessés continuaient d'arriver, les brancardiers ne cessaient de crier qu'on se pousse sur leur passage, les médecins, infirmiers et infirmières ne savaient où donner de la tête. Ce n'était que cris et gémissements, avec cette insoutenable odeur de sang et de chair blessée.
Elle sentit une profonde lassitude l'envahir, mais elle devait encore s'enquérir de l'état de ceux qui avaient combattu à ses côtés et qui n'avaient pas eu la même chance qu'elle.

Alors, elle alla de tente en tente, proposant ses services, aidant à faire un bandage de fortune, nettoyant une plaie afin d'alléger le travail des soigneurs. Que pouvait-elle faire d'autre? Elle n'avait pas de compétences particulières, si ce n'est dire quelques paroles rassurantes aux blessés.

Elle obtenait également des nouvelles par-ci, par-là, apprenant ainsi qu'Asti et Jamie s'en sortiraient, que Dunhyll et Polissonne étaient encore entre la vie et la mort. Son coeur se serra et elle implora Aristote de les épargner.
Elle vit au loin une charrette passer sur laquelle on pouvait reconnaitre des corps entassés...pauvres soldats, pour lesquels on ne pouvait plus rien faire. Elle se signa.

Elle croisa Farandole et Lizie, constatant que leurs blessures n'étaient que superficielles.

Anya, Deedee et Méléagre ne ménageaient pas leurs efforts.

Matou était fatiguée, pas un instant de repos depuis la veille...ce combat terrible et cette inquiétude sourde qui ne la quittait plus.
Elle décida de rentrer dans la petite chambre qu'elle occupait dans l'auberge de son amie Idryl...elle devait dormir un peu.

Mais avant, elle passa voir encore une fois Kerd, constatant avec satisfaction qu'elle dormait tranquillement. Elle alla aussi au chevet de son escuyer. Celui-ci était encore bien agité, maugréant qu'il devait repartir au combat, et qu'elle devait lui apporter une épée. Elle le tança vertement:


- Cesse tes bêtises et repose-toi. Il n'y aura plus de combat pour toi avant que tu ne puisses mettre un pied devant l'autre sans t'écrouler en gémissant. Si ta blessure au ventre n'est pas alarmante, il faut lui laisser le temps de se refermer...


Elle n'écouta pas ses protestations et avisant les boucliers et les épées qu'elle avait posé dans un coin, elle termina la discussion:

- Du reste, ton épée a été brisée...j'ignore si un forgeron réussira à rattraper la lame...

L'image de son époux passa devant ses yeux... lui aurait su faire un tel travail...Elle lutta pour ne pas pleurer, ce n'était ni le moment, ni l'endroit.
Il fallait qu'elle dorme, coûte que coûte, il lui fallait oublier quelques heures cet insoutenable cauchemar.

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Jason_maccord
MacCord avait fait au plus vite, essayant que les pas de sa jument n'aggrave pas l'etat de la bergere blessée qu'il transportait. Arrivé aux tentes blanches, il mit pied à terre. Couvert de boue et de sang, principalement celui des bretons et de la bergere, l'estafilade saignante de son bras, MacCord porta Nerwendile dans ses bras jusqu'à la tente principale.

Deedee ! Besoin d'aide !
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Johane
Depuis qu'elle avait appris qu'il était entre la vie et la mort, Johane ne vivait plus, elle lui avait envoyé moultes missives, toutes restées sans réponse et avait reçu quelques réponses d'un infirmier normand qui lui demandait de ne pas venir au chevet du baron mourant, jugeant qu'il était plus sage qu'elle reste au loin et qu'elle serait inutile. Elle en avait déduit qu'il devait être déjà mort, voir même disparu... l'histoire semblait se répéter et Johane sombra dans de très noirs souvenirs, la disparition de l'être aimé un an auparavant, lui aussi parti pour la guerre et à jamais disparu. Décision fut prise de retourner en Limousin, mais que faire de l’Héméra. Il lui fallait donner la clef de la cabine de pilotage du bateau à l'un ou l'une de ses amis avant de partir. C'est ainsi qu'elle adressa missive à Alizarine afin de la faire venir à Honfleur pour prendre possession du bateau. Ce fut bien la meilleure idée qu'elle eut en ces jours sombres, car la "Duchessa" avait pu voir le barbu en chair et en os, le tout un peu disloqué, mais entier, et lui donnait enfin des nouvelles sur son état de santé. Il lui fallait trouver remplaçant à la vigie de Honfleur et partir très vite. Dès que Farandole arriva, Johane chargea sa carriole et prit la direction de Fécamp où un campement avait été installé pour y soigner les blessés. C’est au moment où elle passait les portes de la ville qu’une mouette lui porta un message de la main même d’Asti. Elle stoppa son vieux mulet, Arangil, pour lire enfin ses mots. Il était faible et ses forces l’abandonnaient, il souffrait terriblement, mais il exprimait tout de même sa colère quand à sa décision de partir en Limousin. Mais pourquoi donc Alizarine lui avait elle parler de ce projet, qui n’était somme toute qu’un acte de désespoir. Alors que les larmes coulaient le long de ses joues en lisant sa missive, Johane esquissa un sourire en lisant les mots de colère à son encontre. S’il grinchait et grognait, c’était bon signe, il était bien vivant et c’était l’essentiel. Une fois le pli soigneusement rangé dans sa besace, elle fit partir la carriole en direction de Fécamp à vive allure. Elle voulait être près de lui le plus vite possible, elle n’avait perdu que trop de temps.

Les tentes blanches étaient repèrables de très loin et une fois arrivée à Fécamp, elle n’eut aucune difficulté à les trouver. Elle confia Arangil et la carriole à un garde et se précipita à l’intérieur de la première tente. L’odeur du sang mêlé aux odeurs de sueur et de plantes médicinales la clouèrent sur place. C’est un mouchoir plaqué sur le nez qu’elle se mit à sa recherche. Elle avançait d’un brancard à l’autre, jetant un regard maladroit sur les blessés, essayant de retrouver celui qu’elle aimait parmi tous ces blessés. Dans le défilé de tous ces corps meurtris, apparut un visage connu, elle s’arrêta, effrayée, reconnaissant Kerdwin. Elle semblait reposer en paix, mais les bandages sur son crâne pouvaient laisser supposer qu’elle était encore en vie. Johane se baissa vers son visage pour l’embrasser, mais n’osa continuer son geste, peur de lui faire mal, peur de la réveiller. Elle se redressa lentement après lui avoir murmuré quelques mots qui se voulaient rassurants.


Kerdwin, dors, tu es en de bonnes mains, tout va s’arranger.

Les larmes brouillaient sa vue, voir son amie en si triste état lui fit craindre le pire pour Asti.

Elle pressa le pas, allant d’une couche à l’autre, dévisageant chaque blessé, quand enfin, elle le reconnut là non loin, sa barbe indemne, un énorme bandage sur la tête lui aussi. Une femme était à son chevet… decidémment, même entre la vie et la mort, il serait toujours un homme très entouré… refouler cette pointe de jalousie, composer un visage souriant et aller vers lui sans rien laisser paraître. Johane s’approcha en silence, il semblait dormir. Elle dévisagea alors la femme et reconnut Alienor, cette jeune femme d’Alençon qu’elle avait croisée à Honfleur. Un grand sourire illumina alors son visage et elle la salua à voix basse mais néanmoins très chaleureusement,

Alienor ! bonjour à vous, comme c’est gentil d’être restée à son chevet.

puis elle se pencha vers le visage d’Asti et tout délicatement, posa ses lèvres sur les siennes, oubliant une fraction de seconde, le monde alentour, les odeurs terribles, les images sanguinolantes des soldats blessés... heureuse de l’avoir enfin retrouvé.
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Alienor70
Quand la femme médecin était arrivée, Alienor avait bien senti son irritation. Mais portée par l'allégresse du devoir accompli et clouée par l'ordre du maitre des emplâtres, elle était restée là, docile et attentive...

Alienor ! bonjour à vous, comme c’est gentil d’être restée à son chevet.


Alors, à la venue de Johane, elle se sentie libérée de toutes contraintes !
Certes, elle aurait pu expliquer à l'inquiète que son intention première n'était point de se transformer en garde-malade, qu'un ordre médical l'avait figée ici, mais que finalement elle ne se sentait pas du tout à sa place...
Mais elle se doutait bien que la Dame avait autre chose en tête que d'écouter les tourments Alienoresques...
Elle lui adressa donc un franc sourire plein de compassion, exerça une amicale pression sur son avant bras et s'en fut sans un mot, laissant le couple à ses retrouvailles...
Elle fit chemin inverse, traversant la tente en absorbant les images de ces soldats meurtris, esprit de revanche chevillé au corps...

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Alizarine


[ Après le combat]

Comme à chaque fois qu'elle sentait poindre la peur Lizie commença à classer ses idées en partie , en chiffres, en sous zones.Elle compartimentait et régulait ainsi ce qu'elle pouvait.Visualisation du Barbu? C'est fait il est en vie. Ecrire à Johane? Fait aussi.Crier contre les meneurs de l'assaut? Fait avec bonheur en plus.

Chaque matin elle venait voir certains blessés,glissait des sucettes au calva sous les oreillers ou bien encore discutait allègrement avec quelques uns.

Voila comment les jours suivant l'assaut sur Rouen se suivirent avec une monotonie presque déprimante pour l'Ardente.

[ Quelques jours après... ]


Ce soir là elle avait reçu la missive de Johane. Tudieu! Cette blonde allait partir en laissant un homme qui se battait pour elle et en le croyant mort.
L'expérience des vieux grognons portant ses fruits elle lui répondit avec l'entreprise" Mon Pigeon" , incluant le forfait "Express".

Citation:
Chère Johane,

Ton tendre n'est pas mort.Viens vite le rejoindre.

Alizarine

P.S: ramène du calva de Dieppe que j'ai glissé dans les cales du navires.Je n'en peux plus je vais mourir avec le breuvage de Fécamp.



Bon il est certain qu'elle avait mis plus les formes dans sa tournure de phrase mais l'idée générale était bien présente.
La nuit venait de tomber aussi sans plus de considération pour ces missives envoyé vers Rouen elle s'approcha du chevet du Barbu.Cet homme la était devenu un ami, et le perdre avait été une de ses grande frayeur pendant le combat.Aussi la missive de Johane dans la main, elle lui annonça la nouvelle. Cela le mit en rogne et dans un éclair de lucidité Lizie pensa "ça va me retomber dessus ça encore". Par tous les Saints estropiés elle ne servirait plus de messager entre une dame et son "Prince". Déjà Alienor second messager du couple venait auprès d'Asti et Lizie se dirigea vers la taverne la plus proche.


[ Taverne du Calv`As]

Horreur, malheur, par tous les démons de l'enfer elle était maudite. Pourquoi n'était elle pas dans sa tente a attendre son tour de garde? Pourquoi avait elle fait ce choix: entrer au Calv'as?

Matouminou!! Oui elle avait vu la dame de Guilberville et comme à la différence du calva de Fécamp elle appréciait cette dernière , elle était entrer. Grave erreur que voilà. Une femme dont elle ne se souvenait plus le nom lui avait mis une assiette d'un ragoût qui n'en était plus un, fait deux mois auparavant. Une autre promesse à tenir: Ne plus jamais manger de Rat-Goût de Fécamp. Malgré ses tentatives pour échapper à la corvée de porter cette bouillie à ses lèvres, contrainte et forcée elle s'y plia. Pour la mettre à l'épreuve Matouminou avait oser dire d'un ton sybillin qu'elle manquait de courage en ne mangeant pas. Une provocation a laquelle l'Ardente répondit et ou elle y perdit pendant une soirée son estomac. Bien entendu pour parfaire tout cela ce fut la soirée et la taverne dans laquelle le duc de Tancarville entra cette nuit là. Enfin bien plus tard après quelques crispations et un tabouret près de la fenêtre la soirée se termina sur des sourires et un chemin de ronde qui l'attendait... ainsi que des nouvelles de sa cousine: Nerwendile.











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