Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] Jeté de gant, duel a l'épée... Le passé nous rattrape

Ewaele
Ewa voyait son attaque arrivée a son aboutissement elle toucha Psyk… Mais pas au point de le faire saigner. Sans lui laisser le temps de souffler, elle serra la mesure, afin de s'approcher au mieux de lui...
Elle avait allongé son bras des le début de l'action, elle engagea son buste en même temps que son poignet se positionnait en quarte, elle entra du pied gauche. Ewa commençait à fatiguer, mais elle ne voulait pas laisser voir un moment de faiblesse a quiconque et surtout pas a son adversaire qui pourrait en profiter pour renverser la situation.
Elle essaya en une fraction de seconde de se concentrer à nouveau sur son objectif… La botte, voilà il fallait qu’elle clôture par la botte que son père, le maistre d’armes de la Boësnière lui avait si bien enseigné… Héritage précieux qu’elle avait mis du temps à apprendre et a maitriser…

Après avoir fatigué pendant un tour le poignet du soldat en frappant la lame, la Comtesse engagea sa lame dans la garde de celle de son opposant. Par une torsion du poignet, elle fit sauter l'arme du duelliste en l'air. Après un jet de dextérité réussi, elle put alors la récupérer dans sa main libre. Psyk se retrouva désarmer, elle se décala par rapport au jeune homme, avec un saut sur la gauche se retrouvant a ses côtés , par une manœuvre subtile elle le bloqua avec une des lames devant et voulant en faire autant dans son dos le toucha sentant son épée rentrer dans ses chairs… Cette dernière s’enfonça malgré elle sous l’effet d’une parade instinctive… Elle vit le sang au clair de lune filer sur son instrument tranchant… Elle tomba a genou laissant les armes choir sur le sol, la respiration rapide, ses tempes battaient la mesure un épais brouillard l’envahie…

Après tout, les rêves n’étaient-ils pas des bribes de choses qui n’appartenaient réellement qu’à soi ? Des choses que nul ne pouvait atteindre et s’approprier ? Ewa l’avait apprit depuis longtemps. La liberté n’existe pas malgré la beauté et l’idéal qu’elle inspire. Les rêves n’appartiennent pas au monde concret. On pouvait donc considérer que la liberté ne pouvait être touchée, même légèrement, que par le biais de ces songes tellement réconfortant que le lever de la lune apportait, et à vrai dire, elle y avait goûté plusieurs fois, à ce bonheur de, rien qu’une fois, n’être qu’à soi et régir ses propres règles, sans personne pour l’en soustraire ou l’en priver. Dos à lui, il ne vit pas ses iris se baisser brusquement, reflétant la honte d’en avoir presque trop fait. Ce ne fut qu’une seconde éphémère et qui mourut rapidement tandis que, se retournant, son corps au bord de la rupture, ses yeux au niveau de la blessure qu’elle venait d’administrer elle posa sa main sur la tâche de sang qui se formait sur la chemise de celui qu’elle avait toujours considéré comme un ami en murmurant
« Au premier sang »…
_________________
Psyk
Dans une dernière attaque de la Comtesse, PsyK se retrouva désarmé. Après avoir longuement travaillé son poignet, une juste impulsion fit voler sa lame, avant de se retrouver dans la main de son adversaire. A peine le temps pour le jeune soldat de se rendre compte de se qu'il lui arrivait que déjà la duelliste était à ses côté. Le plat de sa lame venant frapper le ventre de PsyK, qui recula pour éviter le coup, qui par ailleurs avait déjà eut lieu. Son pas en arrière fut l'erreur de trop, la Comtesse voulait l'empêcher de reculer en appuyant son autre lame dans son dos. La lame pénétra dans la chair de son dos, il sentait le sang couler le long de sa peau. Une botte secrète. Pas si secrète que ça, il la connaissait. L'homme qui l'avait élevé, dans un dernier souffle lui révèla qu'il n'était pas son père. Le seul héritage de son géniteur était un parchemin, griffoné rapidement, sur lequel était expliqué une botte secrète. Il n'a jamais jugé utile de la développer, et voilà qu'aujourd'hui c'est la même botte presque secrète qui le blesse.

Le coup lui fit poser un genou a terre, l'élan lui fit poser l'autre. Elle avait finalement réussit à le toucher. PsyK reprenait son souffle, le sang frappait ses tempes, sa peau était toute moite. Malgrè sa blessure il ne ressentait aucune douleur, simplement une énorme fatigue. La comtesse aussi tomba a genoux. Autour d'eux le silence, que rien ni personne ne brisait, mis à part le bruit métallique que firent les armes en tomba à terre.

La jolie Rouquine se retourna et lui murmura quelques mots
"Au premier sang...", en guise de réponse un sourire, qu'il voulait le plus naturel possible. Certainement il n'y arriva pas. Elle appliqua une légère pression sur sa blessure, pour estomper le saignement. Le jeune Soldat s'était calmé et petit à petit la douleur faisait son apparition. Il se laissa tomber sur le flanc, son visage et ses bras nus sentaient les pavés froids et humides. Ses yeux se refermèrent, toujours ce sourire crispé aux lèvres. A son tour il lui murmura quelques mots ; " Félicitation Comtesse, un très joli coup..."
Finitou
La scène fut longue et rapide à la fois.
Un vent frais écarta le manteau de la Connétable laissant entrevoir ses braies et sa chemise. Elle ne ressentit pas le froid, trop absorbée par le terrifiant spectacle de deux personnes qu'elle affectionnait.
Elle se retrouva spectatrice malgré elle. A chaque passe d'armes, son coeur s'accélérait sous l'emprise de l'émotion.

Elle ne pouvait détacher les yeux de l'horrible scène, y assistant comme les badauds qui les regardaient d'une curiosité malsaine.
Corenthine serrait les mâchoires, impuissante face au choix de ses amis.

Le dernier coup fut porté, sans heurt et sans bruit. Les deux adversaires tombèrent dans le bruit métallique de leur arme.

La foule s'approchait et les chuchotis commencèrent à gronder.
Corenhine ne s'aperçut même pas qu'elle hurla un NON très sonore puis se mit à courir vers Psyk et Ewaële.

Ewaële appuyait de la paume de sa main sur la plaie de Psyk, si bien que la Connétable qui était aussi chef barbière ne pouvait voir la blessure. Seule la tâche de sang rougeâtre s'étalait sur la chemise immaculée.

La chef barbière se jeta pratiquement à genoux sur les pavés et enleva son manteau pour le mettre sur Psyk .


C'est bon Ewa je suis là. Enlève ta main.

Même si quelques secondes avant, elle leur aurait bien tapé leur tête l'un contre l'autre, elle ne fit aucun commentaire désobligeant à la Comtesse, qui n'était pas ici sur cette place en tant que telle. Ewa était pâle mais elle n'était pas blessée.

Elle s'approcha de Psyk.


Ca va?

N'attendant pas de réponse immédiatement, elle leva la chemise de Psyk pour voir l'état de la blessure.
Comme toutes les blessures à l'épée, la plaie était franche et nette, mais assez profonde. Elle n'était pas mortelle mais Psyk devait la sentir.

Quelques points et il n'y paraitra plus, barbier Psyk.

Maintenant rassurée, elle voulait les engueuler de leur bêtise. Elle savait combien ils étaient attachée l'un à l'autre surtout depuis la bretagne...
Puis elle fronça les sourcils quand ses yeux se portèrent plus bas que la plaie. Une tâche attira son regard.
Une marque en forme de dague...elle avait déjà vu cette marque mais où.
Rapide introspection dans ses souvenirs.

Elle n'avait jamais vu Psyk déshabillé et pour cause, ce n'était pas elle qui lui avait fait passer la visite médicale.

Où...mais où...qui???

Soudain ses yeux s'écarquillèrent.

EWA!!!!

Elle avait soigné Ewaële en bretagne. La jeune femme était dans un état critique à l'époque et Corenthine avait aperçu la marque en forme de dague.
C'était la même.

Ewa regarde.

Baissant un peu plus les braies de Psyk, elle lui montra la marque puis sans ajouter d'autre mot, regarda la Comtesse assise à coté de Psyk.
Il fallait dans un premier temps emporter Psyk à l'infirmerie.

_________________
Ewaele
[Place de Limoges]

Rien, non, rien, elle ne voyait rien, n’entendait rien, plus rien… Elle s’enfonçait doucement dans un brouillard épais, elle sentait juste quelque chose de poisseux sur le bout de ses doigts… Poisseux et chaud, ça se répandait comme du poison recouvrant sa peau… Elle ne se souvenait plus comment cela s’était passé si elle avait enlevé sa main d’elle-même ou si c’était Finitou qui l’avait retiré de la blessure… Elle se revoyait faire la botte apprise durement heure après heure, jour après jour avec son père, elle devait maitriser chaque placement, chaque geste avec une infini précision… pas de répit pour elle, ni pour lui d’ailleurs qui voyait dans cet héritage, un bien précieux, une richesse que nul autre n’aurait a part elle…

Elle avait froid, elle se souvenait d’un frisson qui lui traversa tout le corps, avait elle les yeux fermés ou bien ouverts… Etait ce le jour ou la nuit… Tout ça n’était que futiles détails, qu’elle n’avait le temps d’un moment, complètement occulté… Une voix, son prénom, elle sursauta, sortit de sa torpeur ou d’un cauchemar plutôt… Elle revécu la scène une nouvelle fois au ralenti… la botte secrète des de la Boesnière… Puis l’épée, qui maligne s’enfonce dans la peau, déchire les chairs du jeune soldat… Le temps de se rendre compte de ce qui se passait, que l’information remonte à son cerveau… Qu’avait elle fait…


EWA…. Finitou l’interpellait…

Ses yeux suivaient le geste de la chef barbière… Sa main guidait son regard sur le dos du jeune homme, Ewa se focalisait sur le sang qui coulait, sur cette blessure, elle n’arrivait pas a détacher ses iris de cette plaie qu’elle lui avait fait… Mais que voulait lui faire voir véritablement la Connétable, ses doigts se posaient sur les braies de Psyk pour mieux permettre de voir à la luminosité de la lune une marque dessiné sur la peau du blessé… Mais pourquoi Finitou attirait son attention la dessus, elle ne comprenait pas, elle n’arrivait pas a se concentrer, il fallait le soigner, s’occuper de lui, qu’est ce que cette fichue tâche avait d’important… Ewa prit sa tête entre ses mains, ferma les yeux quelques secondes et les positionna à nouveau sur le dos qui saignait la ou la jeune femme essayait de lui montrer quelque chose…

La Comtesse toujours a genoux sur le sol, reçu un choc, elle venait de voir, de comprendre de quoi il était question sa main droite alla se poser sur la tâche du duelliste et la gauche dans son propre dos, au même endroit… Ses doigts caressaient ces emplacements comme si c’était du velours avec autant de douceur qu’une mère peut porter à son nouveau né… Puis ses bras retombèrent le long de son corps…elle se laissa tomber sur les fesses, elle posa son front sur ses genoux et recouvrit sa tête de ses mains, et se mit à pleurer… On aurait pu croire que c’était la fatigue, ou le fait d’avoir blessée un homme qui l’a mettait dans cet état… mais ce n’était pas ça… personne ne pouvait comprendre ce qui se passait en elle a ce moment là, personne ne pouvait l’aider, elle se retrouvait confrontée a son passé, son présent et son futur en même temps…

Une tâche de naissance quoi de plus commun pourrions nous dire… Une tâche de naissance dans le dos, chose qui peut arriver à tout le monde nous aurait dit un médicastre… Sauf que dans la famille de la Boësnière du côté paternel d’Ewa, se retransmettait une petite marque de couleur lie de vin en bas des reins… Signe de reconnaissance, marque de fabrique… Une dague ancrée sur la peau de cette famille gaélique, qui ne pouvait tromper… Elle était abasourdie, elle ne se rendit même pas compte qu’elle était restée seule au milieu de la place les deux autres protagonistes ayant du rejoindre l’infirmerie pour donner et recevoir les soins nécessaires.

_________________
Psyk
[Place de Limoges]

Un voile blanc devant ses yeux, des voix lointaine qui arrivent à ses oreilles. Le soldat est au sol, son corps est bien présent, mais son esprit est loin. Il se promène parmi ses souvenirs, il repense à ses parents, à sa mère qui lui apprenait à lire, écrire, compter... et même les bonnes manières, mais il avait du faire l'impasse sur cet appretissage. Il repense à son père, certes adoptif, mais ça n'avait que peu d'importance pour PsyK, à ses moments de promenade dans les bois ensemble, aux dures tâches dans les champs, rendues plus facile par la bonne humeur du vieil homme. Il repense à ses amis, à toutes ces soirées passées en tavernes... Il pense à Ewa aussi, sans haine ni rancune, simplement se rappeler ces moments d'amitiés intimes partagés, ces sourires échangées, ces longues discutions autour d'un verre ou d'un feu de camps... Un étrange lien avait lié les deux personnes, au point que même un duel jusqu'au premier sang, que même une blessure ne pourrait l'altérer.

Après s'être promené dans les dédales de ses souvenirs, parcourant en quelques fractions de secondes des années d'existence, l'esprit de PsyK reprit sa place en son corps.Il s'apperçut que Finitou était venu à ses côtés. Elle interpellait Ewa, pour lui montrer quelque chose, certainement sa blessure, plus grave que ce qu'il ne pensait. Lentement il se releva, aidé par Finitou et une autre personne, qu'il n'avait pu reconnaitre avec certitude. Ses bras autour des épaules deux porteurs, ils l'emmenaient vers l'infirmerie, la tâche n'était pas facile pour eux, tant le corps du soldat était flasque et sans énergie. Ewa? Où est elle? Elle ne le suit pas. Que fait elle? Pourquoi ne vient elle pas?


[Infirmerie]

PsyK n'était qu'à demi-conscient. Il avait déjà oublié le trajet de la place à l'infirmerie. Il était maintenant le torse nu, couché sur le ventre. Finitou lui parlait, il entendait sa voix, mais ne captait pas les mots qui en sortaient. Il était Barbier lui aussi, il imaginait ce qui allait se passer. Une désinfection à la gnole, accompagnée de ses picottements caractéristiques et quelques points... 'fin c'est ce qu'il espérait.
Finitou
[Infirmerie]

La Chef barbière avait pris le pas sur la Connétable à cet instant. Elle pouvait dire que les soldats elle les connaissait très bien.
Ewaële était restée figeait sur la place et Corenthine espérait qu'un personne avait pris soin d'elle et l'amènerait ici. Psyk avait été transporté rapidement avec Corenthine.

Elle se doutait de ce que voulait dire cette marque si insignifiante pour d'autres mais pas pour Psyk et Ewa.
Le soldat n'avait rien vu pour le moment et ne savait rien, seule sa s...seule Ewa avait vu.

Elle devait être en état de choc surtout après ce duel éprouvant, non pas par la durée mais par l'intensité des sentiments entre les deux duellistes et puis ça maintenant. Semblant de vérité ou vérité?
Il fallait démêler le vrai du faux dans cette histoire et en être sûr.

Corenthine avait bien vu de ses yeux et pensait qu'une marque comme celle là n'était pas chose courante. On voyait ça souvent dans les membres d'une même famille. Un fil conducteur qui liait les êtres ensembles.

Psyk était maintenant allongé au chaud sur le billot de la chef barbière les fesses à demi nus.
La blessure était profonde mais sans gravité.


Bon et bien tu connais la marche à suivre Psyk.

Corenthine lui parlait pour le tenir éveillé un maximum car entre le duel, le froid des pavés contre son corps et la blessure, il pouvait s'endormir et c'était une très mauvaise chose.

Une petite désinfection maison.

Elle envoya une petite calade d'alcool sur la plaie et sentit Psyk se rigidifier.

Je te réveille comme je peux et tu sais que je suis sadique.

Elle se tourna vers un planton en faction à sa porte.

Dites vous allez voir un peu si vous trouver la Comtesse quelque part. Merci bien.

Elle espérait voir Ewa pour qu'ils en parlent. Elle ne pouvait rien dire à Psyk sur la marque qui avait fait pâlir Ewa.

Si tu cries je te pince les fesses...et je me ferais pas prier.

Elle sourit espérant faire sourire aussi Psyk.
Corenthine prit une aiguille et du crin pour le recoudre, tout en se disant que quand l'histoire serait tasser, elle les enguelerait. Corenthine était maternelle malgré elle. Personne n'avait jamais pris soin d'elle alors elle voulait prendre soin de tout le monde.

_________________
Raspoutine
Rasp avait suivi le duel sans bouger, se retenant par moment pour ne pas intervenir et arrêter ce jeu qui n'avait que trop duré... Quand enfin le sang coula, libérant les protagonistes de la tension qui s'était installée sur la place, Rasp resta en retrait quelques instants encore.
Psyk était touché dans le dos, Finitou la chef barbière qui avait failli l'étriper sur place quand elle avait eu connaissance du duel, accourait déjà vers le blessé.

Mais quelque chose dans le ton qu'employa Finitou pour appeler Ewa lui fit dresser l'oreille. Il était temps d'intervenir. Il approcha à grands pas de la scène, foudroyant du regard les badauds qui s'agglutinaient.


OUSTE ! On dégage ! Circulez y a rien à voir ! BON SANG VOUS N'AVEZ RIEN DE MIEUX A FAIRE ?

Un à un les passants s'éloignèrent bon gré mal gré peu pressés de manquer la fin du spectacle et peu à peu la place retrouva son calme.

Finitou se chargea de Psyk, il resta seul avec la comtesse...

_________________
Raspoutine Saincte Merveille, Vicomte de Lastours, Chef de la sûreté, Râleur Notoire
Shiska
Respiration forte qui se rapproche aux bruits de pas sourds qui martellent le sol alentour. Tempes qui serrent autour du crane, le sang bouillonant dans les veines. La surprise qui fait place à l'inquiétude, l'inquiétude qui fait place au doute, le doute qui fait place à la peur, la peur...la peur qui fait remonter des images dans la tête, des souvenirs, des odeurs, des sons, des sensations...

Une main posée sur l'épaule d'un vicomte encore gromellant, comme toujours...mais il était là le vicomte. Coup d'oeil apeuré en sa direction, cherchant du regard un signe d'espoir puis le regard qui se porte sur la femme agenouillée au milieu de la place...Son coeur soudain qui semble s'arrêter, une fraction de seconde, presque un rien, mais un rien qui vous réveil, qui vous fait prendre conscience que vous êtes là, qu'elle est là, qu'elle respire...conscience de la nouvelle qu'on venait de lui anoncer quelques instants plus tôt à la garnison, que la comtesse allait se battre en duel. Conscience de la vitesse à laquelle il avait pris ses dagues et qu'il avait couru sans vraiment savoir ou il allait. Conscience de la foule qui s'était ouvert sur son passage et qui se gaussait d'avoir vu la comtesse à terre...conscience que son coeur était reparti et qu'il était agenouillé dans son dos...

Lentement il vient poser une main sur son épaule, juste pausée, sans la serrer, ses doigts de tisserand caressant juste pour ne pas la brusquer. Son autre main posée sur son genoux, il se courbe vers elle.


Ewa...Ewa...je suis là...tu n'as rien...

Il n'ose pas la brusquer, éviter de trop en faire avant qu'elle reprenne ses esprits. Il la savait touchée...il le sentait...touché par quoi il n'en avait aucune idée...Il avait envi de la prendre dans ses bras, de la serrer fort, de la couvrir de son corps pour la cacher à la face du monde, la garder tout contre lui...pour que plus rien ne puisse l'atteindre...
Ewaele
Une voix lointaine qu’elle reconnait celle du Vicomte… mais trop loin pour s’y accrocher… Tout bouge autour d’elle, du monde, des badauds, des curieux. Du bruit musique incessante qui ne veut ou ne peut s’arrêter. Ici, la main à plat, aux aguets, suspendue dans l'air, capte le bruit d'une gorge aux sanglots ravalés. Il faudrait crier les mots en collines et vallons. Les laisser filer entre les doigts. Crier ! Crier ! Crier comme on sourit quand on pleure. Crier librement.



Lourde.
Elle s'était refermée lourdement, engloutissant d'un bloc les couleurs du vivre. Autour d'elle, elle, la nuit, les murs s'élevaient jusqu'au ciel. Il n'existait plus, avalé, empierré, figé dans l'opacité d'un obstacle qui n'en finirait plus jamais.
Le cri avait ricoché de son point de départ à son point de départ, muselé par ce trop d'épaisseur impossible à franchir. Il était revenu, rentré, sourd, sans autre destination que celle où il avait tenté de naître. A force, il avait fini par capituler. Il s'avortait désormais avant même sa conception.


Légère.
C'était à peine une ombre, étonnante et subtile. Elle courait sur la pierre, inattendue, dérangeante, en fines brisures ourlées de sombre, comme un soulignement spontané dans la légèreté de ses traits insolents. Elle ne bougeait pas, elle, la faille. Elle s'appliquait simplement à n'être que là.


Eclatent.
Cette fois, il n'hésita plus, le cri. Il se laissa vomir de toutes ses entrailles. Il se répandit, sauvage, le cri, dans son cri de bête rentré, trop longtemps contenu dans la force de son trop plein, débordant, submergeant, noyant tout sur son passage, jusqu'à l'air, les miettes d'air, les riens d'air, broyant ses cordes vocales, ravageur. Un cri qui n'avait plus rien d'autre à perdre que lui-même. Un cri éperdu, démesuré. Un cri à ébranler les murs les plus indestructibles, un cri tueur de non-cris. Un cri. Un seul. Un. Plus rien ne pouvait l'arrêter.




Pourquoi ? Elle pensa à Psyk à elle…
Eux, les autres, lui, elle, dans leurs moitiés paradoxales.
Tout ce noir dont elle est faite, ces larmes de l’enfant-Lui, de l’autre côté d’une vie, ce jour là il pleuvait du ciel de ses yeux comme il pleuvait du ciel du monde, il pleuvait, elle pleurait, il pleuvait… de ces longues traînées enfantines aux roulis convulsifs… Un parchemin s’humidifiant dans ses mains… Jeune femme, au cœur d’enfant, apprenant qu’elle avait un frère… Devant le corps sans vie de son père… Des larmes, le noir, elle pleurait, il pleuvait, elle pleurait, son cœur sombrait… Perdue, ou est-elle ? Elle fixa l’horizon, les yeux exorbités n’en pouvant plus de cette réclusion… Perpétuité d’une absence l’emportant au fond du fond de l’inimaginable…




Un homme.
Ses mains se font vagues et coule et glisse et caresse, douce, danse, en effleurant l'espace, laissant, de ses courbures, s'échapper les mots des mains, par des caresses noce des couleurs, le banquet des mots, des verbes, des verbes en gerbes de lierres, en bouquets de lys, et tournent et tournent, il fait bon, des doigts s'enlacent au chaud du cœur, le vin coule dans les gorges, les mots s'éparpillent… Sans un bruit juste par le toucher, ces mots plus forts que tout et qui touchent… Mais pourquoi lui, pourquoi est-il là ? Elle a fait le vide dans sa vie affective… Elle n’a pas le temps, plus le temps… L’amour pour qui ? Pourquoi ? Se perdre, se noyer, faire souffrir… Et pourtant il est là… Lui…

C’est comme si la terre se boursouflait, se fendillait, se craquelait, comme si la terre s’ouvrait, comme si la terre s’ouvrait et dedans elle tout ce noir à sortir, tout ce sombre à ronger les ongles, tout cet amour à effilocher, à débrider, à étirer, à extirper…


La réalité.
Elle ferme les yeux. Ouvre ses mains. De l'autre côté du mur, là-bas, au-delà, ailleurs, n'importe où, nulle part peut-être… Elle doit le voir, le rejoindre… Se lever, marcher, courir… Le voir, le toucher, voir…



Emmène-moi !
_________________
Shiska
La sensation au bout de ses doigts, elle réagit, elle le sent...Soudain les mots sortent avec une force surprenante, comme s'ils avaient bataillés durant des minutes entières à l'intérieur de sa bouche pour finalement enfoncer ses lèvres à coup d'épaule et se ruer hors de cet endroit clos pour atteindre l'air libre. Des mots qui raisonnent comme des coups de tambour dans sa tête. Emmène moi...ces mots si doux à ces lèvres, des mots qu'il a rêver entendre tant de fois en passant devant le bureau clos d'une comtesse en plein travail...Des mots veulent tout dire et en même temps tellement peu.

Mots qui peuvent définir un profond désir de liberté, le désir de partager des moments loin de tout ça, le désir d'être là, de partir sans forcément avoir de destination précise, juste le désir du voyage. Et aussi le désir...

Mots qui peuvent définir un profond désarroi, âme harassé, confinée dans ce monde. Une envi de s'en aller loin de tout ce qui lui tombe dessus. Loin de ce duel qui l'avait mis dans un sale état. L'envie de souffler un peu.

L'emmener...oui l'emmener mais où? L'emmener loin, l'emmener près. L'emmener pour la garder pour lui, l'emmener pour la garder pour eux. L'emmener à l'infirmerie voir si son adversaire va bien, si elle va bien. L'emmener ailleur voir si elle y est, pour ne pas voir son adversaire, pour qu'elle aille bien...

Sans dire mot il se relève, passe devant elle et vient prendre ses mains pour la relever, glissant ses doigts entre les siens pour la tenir, plus mentalement que physiquement. Lui montrer que tout va bien, lui montrer qu'il est là et qu'il ne lui veut aucun mal.


Allez vient Ewa...vient avec moi...

Vient passer une main derrière son dos doucement pour la soutenir. Je vais m'occuper d'elle mais d'abord je l'amène à l'infirmerie pour être sur qu'elle n'a rien... Petit coup d'oeil en direction de Rasp.

Je vais me charger de la comtesse...tu peux voir si le jeune a pas besoin d'aide? J'espère qu'il n'a rien de grave...pfff...

Tourne son visage vers Ewaele, le regard bienveillant et attentif au moindre mouvement.

Accroche toi à moi...
Psyk
[HRP] Le RP se passant maintenant en deux endroits, essayer de baliser pour une meilleure compréhension. Merci [HRP]

[Infirmerie]

La chef barbière s'activait à sa tache. Elle trouvait les mots justes pour faire sourire le soldat. La tension étant retombée, le calme l'envahissant, PsyK avait repris ses esprits.

" S'tu m'pinces les fesses j'le dit au Juge..."


La douleur restait tout de même présente, mais le soldat ne disait rien. Seul son visage se tordant sous la douleur le trahissait. Etait-ce sa fierté masculine ou celle de soldat? Ouu bien le fait qu'il ait une confiance aveugle en Finitou.

Les mains habiles travaillaient sur son dos, à tel point qu'il fut surpris que les soins soit déjà terminés.

Le jeune soldat s'assit sur le lit, sous le regard noir de la Barbière. Les pensées affluaient par dizaines dans son esprit embrumé. Mais elles allaient toutes dans le même sens... Où est la Comtesse? Comment en étaient t'ils arrivé là?

Son regard se porta sur ses mains, il remarqua le gant troué, d'où sortait le bout de ses doigts. Le gant que lui avait jeté Ewa en taverne. Stupide provocation en duel, stupide relève de défi. A ces pensées un léger sourire se dessina sur le visage du soldat. Au fond, il valait peut être mieux qu'il en soit ainsi. Qu'est ce qu'il en coûte de s'en prendre à une Comtesse? Au mieux le pilori au pire la potence. Et les geôles alors? Autant de pensées qui ne firent qu'amplifier discret sourire.
Ewa ne pouvait se permettre d'être blessée, de rester clouée au lit, peu de doutes que les vautours n'aient tardés à venir tourner autour.Surtout il n'avait aucune envie de la voir blessée.
Ewaele
[Place de Limoges]

Ewa était en pleine séance de méditation, recentrant son esprit et son corps au « maintenant » et « ici », ouvrant ses sens à l’instant présent. Sa respiration était devenu lente et régulière, comme endormi et pourtant plus consciente qu’à n’importe quel moment.
Elle entendit des pas, elle sentit des présences. Ensuite le goût et le nez. Elle reconnu le parfum de la peau de Shiska. Cette odeur chatouillant le palais et éveillant les papilles gustative par ses accents iodés et poivrés mélangés à la douce odeur de fleur de sel encore humide.
Elle chuchota presque, élevant juste un peu la voix à chaque syllabe.


« Bonjour… euhhh plus tôt bonsoir…» Elle ouvrit enfin les yeux doucement, prenant ses repères dans l’espace. Cet espace qui durant quelques minutes ne s’était restreint qu’aux sensations et messages envoyés par son corps. Elle sentait ses fesses appuyées contre la pierre de la place, son propre poids exerçant une pression sur les muscles des jambes pour maintenir l’équilibre, la pulpe de ses doigts contre son autre main, ses épaules relâchées, son dos bien droit…
Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis que ses yeux se portaient au visage de Shiska, elle se devait de le rassurer...


« Je vais bien» Elle s'accrocha au Lieutenant comme il lui avait demandé pour se relever... Puis elle ramassa son épée, puis se baissa à nouveau pour prendre celle de PsyK encore sur le sol au côté de la sienne.« Comment va-t-il ? Tu l’as vu ? Emmène-moi auprès de lui… » Ces yeux se firent suppliant, elle devait en avoir le cœur net… maintenant, tout de suite, ne pas attendre !!!

Shiska sembla pensif l'ombre d'un instant, juste le temps pour la Comtesse de dégager de ses mains les cheveux qui lui barraient le visage. Elle pencha la tête sur le coté et observa son ami… « Un souci ? » Elle passa le revers de sa main sur sa tenue afin de retirer la poussière, puis un frisson la surpris, elle frotta ses épaules… « Tu sais ou est mon mantel, après un tel exercice, je vais attraper froid a ne pas me couvrir… » Elle chercha Rasp des yeux, elle lui avait confié avant le combat. « Bon allons y, tu me raconteras ce qui te chagrine autant sur le chemin ! »Elle prit les devant le laissant planté là comme si rien ne c’était passé…
_________________
Finitou
[Infirmerie]

La chef barbière avait fini son travail de petite main et recousue la plaie de Psyk.
Les blessures faites par armes blanches étaient dans la plus part des cas, nettes et franches, ce qui facilité les sutures.
Avec le temps, la peau ne gardait qu'un mince fil blanc, une fine marque de la blessure. Comme une emprunte indélébile des évènements passés sur le parchemin des corps.


Ta cicatrise est belle, je suis fière de mon travail là. Une dentellière n'aurait fait mieux.

Elle sourit.

" S'tu m'pinces les fesses j'le dit au Juge..."

Le juge est affairé avec ses dossiers, il n'a pas le temps de s'occuper de ça mon cher Psyk. Alors plus de chantage ou je t'enfonce mon pouce sur ta plaie.

Son rire sadique se fit entendre dans la salle des soins.
Un rire avec ses 152 dents de carnassière.
Elle était sûre de faire sourire Psyk.


Mais tu ne paies rien pour attendre, toi et Ewa. Deux imbéciles trop fiers de reconnaitre leur tort, si tort il y a en plus.
Je ne connais pas le différent qui vous opposait mais je ne pense pas qu'il soit assez important pour susciter un duel.
Entre amis tout de même....


Et surement plus même, mais corenthine ne pouvait pas lui en parler sans la venue de la Comtesse. C'était leur histoire...leur passé, leur présent et leur avenir.

Pffff mais elle est où à l'heure qui l'est?
T'inquiètes pas, quand je l'ai quitté avec toi, elle était plutôt blafarde mais en un seul morceau.

_________________
Shiska
[Place de Limoges]

Ses grands yeux verts...deux billes écumeuses qui pourraient le faire fondre pour n'importe quoi...Il la regarde au fond des yeux, s'enivrant de leurs reflets comme un abstinent qui n'avait que trop longtemps attendu pour reboire un jour. Le poids de son corps est un délice sur lui et il ne peut s'empêcher de laisser perler un bout de sourire du bout de ses lèvres. Ce qu'elle peut être belle quand elle s'éveille...Elle reprend conscience...elle n'a rien...c'est le principal...ce sera toujours le principal...

Tu sais ou est mon mantel, après un tel exercice, je vais attraper froid a ne pas me couvrir

Il se réveil, secoue la tête pour sortir de ses pensées et la voit déjà partie devant lui, prenant les devants. Visage qui reprend une allure normale et pensées qui se laissent mourir au coin de sa tête. Seule sa silhouette qu'il connaît bien ressort de se paysage si pauvre à ce moment. Il la rejoint en quelques pas, baissant les yeux en retirant les manches de son mantel et vient le lui poser délicatement sur les épaules avant de passer à côté d'elle.

Tien...ne prend pas froid...

Doux regard en sa direction puis se refixe sur l'horizon proche.

Il a été emmené rapidement à l'infirmerie. Finitou s'en occupe...à première vu ça avait pas l'air trop grave...
Ewaele
[Sur la route de l’infirmerie]

Ils marchaient côté à côté, dans un silence pesant, ses épaules recouverte du mantel de Shiska, elle ne ressentait plus le froid qui l’avait assaillit sur cette place alors que ses genoux touchaient le sol… Elle était loin très loin de Limoges en ce moment, ses pensées, malgré elle, partaient dans tous les sens… Son père, un frère, lui, Marie, puis tant d’autres choses… Elle n’arrivait plus à faire la part des choses, a se concentrer sur l’essentiel… Mais quel était l’essentiel ?

Ses pas étaient rapide, elle était pressée, le voir, constater à nouveau la petite tâche en forme de dague en bas de son dos… Ce signe si distinctif de sa famille, son père lui avait conté, qu’elle était là, à la même place sur le dos de tous les membres de la famille gaélique…

Lui
Un frère, ce frère, lui… A la croisé de leur destin, chance incroyable diraient certains, son cœur battait a tout rompre… Que savait-il de tout ça… Etait-il seulement au courant ? Qu’avait été sa vie ?

Elle se rendit compte qu’elle le connaissait très mal ! Elle l’avait recruté un soir en taverne à Bourganeuf en compagnie de Dege son ami, alors Gouverneur de la ville. Puis entre eux était né une vraie amitié, la guerre, la Bretagne, premier assaut sur les remparts de Rieux, il était en difficulté, elle avait couru pour lui porter secours, quand une flèche l’avait atteint dans le cou… Elle n’avait pas réfléchi au danger, c’était son frère d’arme, elle était son Gouverneur… Et là… Ce duel, pourquoi, comment, elle ne se souvenait même plus d’où c’était parti…

Certaines mauvaises langues devaient s’amuser à raconter dans les tavernes mal fréquentés, qu’elle manquait certainement de travail, que ses amours ne lui suffisaient plus, elle qui avait mis sa vie entre parenthèse pour servir au mieux son comté… Mais il fallait bien des ragots cela occupait...


[Infirmerie]

Et les voilà devant l’huis, plus qu’un pas à franchir… Ses jambes trembles, elle doit savoir, elle veut savoir ! La voilà dans l’encadrement de la porte, Finitou lui fait face, PsyK lui tourne le dos… Dos nu… Ses yeux instinctivement cherche, scrute de loin sa peau… Finitou ne dit rien elle voit, elle comprend… Shiska est derrière elle, sa respiration calme est presque reposante, vu comme ses tempes lui martel la tête… Son regard se fige, elle a trouvé, elle avance doucement, très doucement, sa main se tend, elle n’en croit pas ses yeux, sa respiration s’accélère plus que nécessaire, elle s’approche de lui, ses doigts voudraient frôler cette petite marque de naissance… Ses prunelles dévorent le bas de ses reins… Elle n’en revient pas, s’arrête interdite… Tout devient flou, elle n’arrive pas à gérer le flot de sentiments et de questions qui se bousculent en elle… Tout tourne, sa main approche un peu plus du jeune militaire… Un doigt, juste un doigt, et dans un dernier effort avant de tituber, elle passe délicatement le bout de son pouce sur cette petite dague bien insignifiante pour certain… Ses yeux se lèvent vers Finitou… Et tout devient noir… Elle s’effondre…
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)