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[RP] Des mots, des souvenirs, une quête

Deedee
Les rôles s’était inversé, elle le tenait là, à la pointe de sa dague, elle n’avait qu’un geste à faire pour lui trancher la gorge, se débarrasser a jamais de cet homme, ce fou, ce dément qui la connaissait trop, ou pas assez. Un seul geste à faire. Mais voila, il était le seul, le seul à savoir ce qu’elle cherchait. Le seul à pouvoir lui dire, lui annoncer, la renseigner, le seul à pouvoir mettre un terme à ces fantômes du passés auprès de qui elle courrait encore sans relâche.
Le tuer, elle aurait pu, le sang coulait déjà lentement et l’italien ne semblait pas craindre de rencontrer la faucheuse, bien au contraire, il continuait de cracher son venin sur elle, la traitant pire que ces catins trainant dans un bordel. Le tuer… En finir tout de suite ! Un seul geste à faire, là au bout de sa dague et il se tairait a jamais ! Il se tairait oui… Mais les mots resteraient eux. Planté dans son cœur ! Cette dague à coté n’était rien, le mal était déjà fait. Il avait versé son poison l’Italien, touché là où ça faisait le plus mal, brisé cet égo qu’elle s’efforçait de montrer le plus fort et indestructible possible. Et lui de quelque mots seulement il venait de la brisé, sans lame, sans combat, juste de quelque mots… Alors, à quoi bon vouloir le tuer ? A quoi bon cette dague sur sa gorge.

Son regard croisa le visage de l’italien qu’elle vit baisser la tête semblant adresser une prière silencieuse prêt au trépas. Non ! Non !
Elle ne pouvait pas, elle n’y parviendrait pas. Elle était médecin, pas une meurtrière, et sous son masque insensible, elle tremblait, elle tremblait la Baronne. Si bien que sa main devint moins ferme relâchant la pression sur la gorge de l’individu.
Elle ne pouvait pas… Elle devait rendre les armes, là, maintenant. Laissé cet individu à sa misérable condition et partir au plus vite la tête haute tant qu’il lui restait encore un peu de fierté. Apres tout, elle avait combattu bien pire ! Elle avait affronté bien pire ! On la disait forte, on la voyait invincible, on la voyait tel un Roc prêt a affronté n’importe quel tempête et pourtant… Derrière cette armure qu’elle s’était forgé se trouvait un frêle roseau prêt à se briser… Se briser… N’était-ce pas ce qu’était entrain de faire cet Italien. Apres l’avoir dépouiller de son armure, n’était-il pas entrain de chercher à la briser… Que cherchait-il au juste ? Pourquoi tant de manière pour un simple petit renseignement ? A quoi jouait-il ? Que voulait-il ?

Mais Adeline n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche pour demander quoi que ce soit, un violent coup dans le poignet lui fit lâcher sa dague et l’instant d’après elle se retrouva projeter violement contre le mur, la gorge prise par l’étau de fer du bel Italien, transformer subitement en un véritable monstre. Le visage sombre, le regard charger de haine et de colère, il n’avait plus rien, absolument plus rien du séduisant Casanova que bon nombre de fille avait du connaitre. Et sa main… sa main… l’empêchant presque de respirer…


-Lâ…cher …. Moi… raa… Non… Lâ….cher…


Peine perdu que de vouloir supplier le monstre qu’il était devenu, peine perdu que de raisonner le Sans nom en personne, elle était à sa merci. Son corps contre le sien, sa main fouineuse, Adeline sentait son cauchemar recommencer encore, encore et toujours. Si la dernière fois, quelqu’un était venu juste à temps pour la sauver, cette fois… Il n’y aurait bel et bien personne. Elle était seule, seule et bien seul face à lui.

-Pi…tié…

Sa tête vint rencontrer le mur dans un bruit sourd, douloureux, la Normande ferma les yeux un instant, cherchant l’air qui commencer a lui manquer, cherchant a faire passer cette douleur, cette peur qui lui oppressait maintenant la poitrine. Mais rien ne passait, rien ne s’arrêtait, et les mots de l’Italien sortait toujours, toujours plus cruel, toujours plus blessant…
Oui elle était consciente d’avoir jouer avec le feu, oui , elle était consciente d’avoir outrepassé son droit, oui elle était subitement consciente d’avoir oublier qui elle était. De là haut, ceux qui l’avait élevés devait sans aucun doute détourner le regard de ce qu’elle était devenu. Elle avait failli a sa parole, failli a la promesse qu’elle LUI avait faite, elle avait joué… Elle venait de perdre.

Et puis d’un coup l’étreinte de fer s’arrêta, l’air revint gonflé ses poumons mais les jambes de la Baronne cédèrent sous la vive émotion qu’elle venait de vivre. A genoux, mains sur sa gorge, toussant et cherchant l’air par grande goulée, Adeline sentit toute les barrières qu’elle s’était érigée tombé comme un château de carte.
L’homme venait de faire tomber l’ultime punition, lui faisant comprendre que tout était finit. Elle avait bel et bien perdu toute chance de le retrouver, perdu tout ce qu’elle espérait depuis longtemps maintenant. Et pourtant… Elle voulait y croire encore… Mais pour cela, elle devait finir de se mettre a nu elle même. Montrer ce qu’elle était vraiment, sans masque, sans barrière, rien… Juste elle…

A genoux, la tête basse, les deux mains à terre, Adeline rassembla ses dernières forces pour supplier l’Italien, la voix brisée par la douleur.


-Pitié… Je vous en supplie… Je dois savoir… Il faut que je sache… Je…. Je ferais tout ce que vous voudrez… Mais je dois savoir…. De grâce…. Messire…. Je… Je l’aime….

Les derniers mots s’étaient éteints dans le fond de sa gorge, étouffée par un sanglot. La Normande venait de rendre les armes, tout simplement.
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Dante.tommaso
Le ton sans appel, le regard froid, l’homme sans pitié qu’il était et qui se montrait rarement venait de prendre le dessus sur Dante et sans se retourner, il se dirigea vers la fenêtre. Le débat était clos et la seule qui s’en tirait à bon compte était la duchesse que le Vénitien avait fait raccompagner. La baronne quant à elle…. La Fouine s’amuserait peut être un peu avec elle avant de la jeter dans une des ruelles alentours. Il n’avait rien commandé et laisser aux quelques hommes qu’il connaissait et employait le loisir d’agir à leur guise. Le Ceresa venait bien trop peu à Paris depuis des années pour s’occuper de ce genre de choses. Si ce nom n’avait pas couru les rues de la ville, il ne s’en serait pas intéressé plus que ça…

Ce fut perdu dans ses pensées que Lupino le trouva alors qu’il lui apportait un pli. Exaspéré par les jérémiades de la baronne, Dante se retourna après avoir parlé dans sa langue maternelle à son frère.


- Mais cesse donc un peu de geindre comme tu le fais, n’as-tu donc aucune fierté Baronne ?

Et le spectacle qui s’offrait aux yeux du Vénitien lui fit lever un sourcil. Avant même que La Fouine ne mette ses pattes sur la De Courcy, Dante avait levé la main pour le stopper dans son élan.


- Qu’on amène une chaise, un baquet d’eau ainsi que du vin… le mien !


La voix avait claqué comme un fouet et bien que stupéfait, l’homme de main s’exécuta et apporta un siège qu’il plaça non loin du bureau. Puis il ressortit rapidement non sans un regard presque dépité de voir que son amusement pour la soirée lui était retiré mais il savait qu’il n’aurait pas le dessus sur Ceresa et qu’il ne valait mieux pas venir se frotter à lui surtout si son bras droit était dans la même pièce que lui… Dante s’approcha, posa sa main sur le coude d’Adeline pour lui donner l’impulsion nécessaire afin de l’aider à se relever, la conduisit jusqu’à la chaise. Sans un mot il l’obligea à se poser dessus.


- Aurais-tu le cœur d’une lionne Baronne, t’aurais-je mal jugé ? Tu te bats avec la force du désespoir dans un combat que tu sais perdu d’avance… je te reconnais au moins cette qualité !


L’azur de ses yeux brilla d’un intérêt nouveau tandis que Dante fixait la jeune femme. Les cheveux en bataille, la robe froissée et même légèrement déchirée, le visage ravagé par les larmes, il finit par sourire à ce tableau qui s’offrait à lui. Puis la Fouine refit son apparition avec l’aubergiste qui portait un pichet de vin et des verres alors que lui-même posait le baquet d’eau sur un coin du bureau avant de se retirer pour laisser Adeline avec un Lupino qui se tenait vers la porte, adossé au mur et un Dante face à elle qui se levait déjà pour servir à boire.

- Ne te gêne pas, efface les traces de ta douleur et remet un peu d’ordre dans ta tenue… Si tu sors d’ici ainsi, on va te prendre pour une de ces catins qui racolent dans les auberges mal famées…

Sourire en coin, la vexation était une arme qu’il affectionnait particulièrement mais bien vite, Dante reprit son sérieux en tirant sa propre chaise vers celle d’Adeline. Il attendit qu’elle eut finie et il lui mit un verre de vin entre les mains.

- Bois, tu en auras besoin. Ce nectar a la vertu de guérir les âmes blessées, malheureuses ou simplement perdues… Bois te dis-je…
Dante trempa ses lèvres avant de poser son verre sur le bureau et d’inspirer profondément… Je l’ai connu il y a de ça quelques années… Après une rupture, il avait quitté sa maison et se cherchait… ses pas l’ont conduits jusqu’à Marseille où un de mes bateaux faisait escale pour approvisionner en marchandises diverses vos marchés… Il avait envie de voir autre chose, il a demandé au capitaine s’il pouvait embarquer, je l’ai récupéré sur la Speranza quelques temps plus tard et nous sommes devenus amis… il a voyagé quelques temps avec nous jusqu’au moment où il a été prêt à retourner dans ton Royaume…

Le Vénitien serra les mâchoires et son visage se ferma complètement. Le bleu de ses yeux se teinta de noirceur et toute la colère contenue depuis des mois semblait menacer d’éclater. Au prix d’un effort surhumain, il reprit son verre pour le descendre d’un trait tandis que Lupino s’était approché à son tour, se positionnant non loin de Dante. Ce dernier inspira profondément comme pour chasser la menace qui se jouait en lui.

- Il n’aurait jamais dû nous quitter… sa vie n’a été qu’une succession d’aventures insipides et les lendemains ont vite déchantés…Il n’a jamais retrouvé le foyer qu’il désirait voir naitre, il se sentait mal partout où il se posait… Quelques fois il m’écrivait mais j’étais souvent en mer et je recevais ses courriers à mon retour… Ce fut le cas pour son dernier… il avait laissé un mot à mon intention avant de se laisser glisser dans la mort…

Dante se leva pour venir se poster devant la fenêtre, le dos légèrement vouté. Sa voix n’était plus que murmure pour confirmer ce qu’il venait de dire à la baronne.


- Il est mort seul comme un chien et je n’étais pas là pour l’aider…. Personne ne lui a tendu la main devant son désarroi et le mal être qu’il ressentait… on m’a dit qu’il avait fait une mauvaise rencontre lorsque je suis venu demander des comptes quelques semaines plus tard… Les routes du sud sont dangereuses et il le savait Baronne… Peut être cherchait-il à partir… Si tel était le cas, il aura croisé son destin !

Le destin…. Drôle de mot pour parler de la mort qui fauchait sans relâche les âmes même les plus nobles, même les plus douces, même les plus passionnés qui soit… mais la vie était ainsi faite et il fallait l’accepter. Dante se tourna après avoir laissé le temps nécessaire à Adeline pour encaisser la nouvelle puis il reprit sur son ton froid et impersonnel où aucune émotion ne venait plus le trahir.

- Quand tu seras prête, Lupino te raccompagnera jusque chez toi. Tu ne risques rien avec lui et ton amie la duchesse est déjà en sécurité. Mais n’oublie pas Baronne, ce renseignement valait de l’or à mes yeux et tu as fais une promesse, je saurais te le rappeler le moment venu…


Ceresa s’avança vers la porte avant de se retourner vers la jeune femme.


- Adeline… ne cherche pas la mort si facilement, elle pourrait un jour vouloir de toi…


Pas un mot de plus, c’était inutile. Il savait que la Baronne avait compris ce qu’il voulait dire. Alors se parant de son éternel sourire en coin, Dante sortit la laissant seule avec son frère. Elle savait maintenant, elle connaissait la vérité sur ce qu’il était advenu de celui qu’elle avait dit aimer… Elle pourrait maintenant panser ses blessures à l’âme et fermer un chapitre de sa vie afin de continuer à avancer, enfin si elle le désirait. L’italien ne se trompait que rarement sur les gens et là, il avait bien vu cette bataille intérieure qui faisait rage en elle… Mais c’était à elle de vouloir vivre, à elle de trouver la force pour rester vivante… Et sa seule pensée en partant fut : Advienne que pourra !

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