Domdom
Lesté du poids comme mort de son cavalier , le vieux cheval harassé trottinait , presque au pas , sur un chemin de campagne berrichon.
Encore bouleversé par la décision quil venait de prendre quelques instants auparavant , Domdom , lesprit complètement vide , laissant la bride libre au cou de Robin, son vieux compagnon, considérait , dans le crépuscule , le chemin boueux qui serpentait devant lui , dun air absent.
Mais quelle mouche lavait donc piqué pour décider de quitter subitement Dijon et daller grand erre jusquà Déols , quelques jours plus tôt ?
Lencapuché connaissait bien évidemment la réponse , mais se refusait de ladmettre.
Ce nest quarrivé aux abords du Domaine , quil avait saisi la portée , la dimension de ce quil sétait apprêté à faire.
Un geste qui aurait bouleversé le reste de son existence , il en avait la certitude.
Il sétait arrêté , opportunément caché par un rideau darbres et avait observé , un long moment , la propriété de la brune balafrée.
Réprimant une folle envie de sapprocher du portail , il avait fini par tourner les talons , puis sétait éloigné, se retournant de temps à autre, avant de voir disparaitre définitivement la grande bâtisse .
Voir Déols pour la première et dernière fois .
Et en repartir aussitôt.
Lencapuché nétait pas pressé de rentrer à Dijon .
Quel intérêt de retrouver les âffres de lattente , se contentant de quelques miettes de temps volées à sa Divine rouquine et dune vie étriquée qui lui corsetait lâme ?
La peur.
Vieille compagne du couard quil était , cette peur dune vie nouvelle , aventureuse et si aléatoire , lavait empêché de laisser derrière lui lémolliente quiétude de sa vie actuelle .
Ecoutant dans le noir de la nuit le chuchotis musical de la rivière que longeait le chemin depuis quelques dizaines de toises , déjà , le grand brun sentait la mélancolie le gagner en une comptine lénifiante.
Puis un bruit de voix assourdies et d étoffes déchirées , du côté de londe courante aux tons violine- noir : une forme sombre , presque informe , gisant sur une sorte de petite grève , entourée de deux autres, humaines , qui semblaient se pencher sur elle.
Lencapuché démonta , puis se rapprocha de ce quil crut tout dabord être un amas détoffes , tombées de la panière de quelque lavandière distraite.
Besoin daide, messires ?
Le passeur dhistoires se pencha alors vers ce curieux manège : en fait détoffes , les deux hommes soutenaient un corps féminin, agonisant ,trempé, presque froid , sanguinolent
Tout à coup , le grand brun sentit brusquement son sang refluer de son corps : à la faveur dun clair de lune , la mise à nu du visage des mèches désordonnées de cheveux collées qui le recouvraient , dévoila une balafre sur la joue gauche de la blessée.
Cette balafre , Dom laurait reconnue entre des milliers dautres , il lavait déjà sentie sous la caresse de la pulpe de ses doigts.
Non Impossible .Celà ne pouvait pas être
Claire .Claire Cest Dom , mentendez vous ?
Interrogeant les deux hommes du regard , il cherchait à comprendre la situation.
Que faisait Claire dans un tel état , au bord de cette rivière ?
Et ces deux hommes , qui étaient ils ?
Lurgence nétait pas aux questions , il fallait agir !
Prenant locciput de la brune dans le calice de ses mains avec une délicatesse dinfirmier , Domdom pencha son visage vers celui de la jeune femme , tout en lui chuchotant :
Claire Répondez moi
Je vous en conjure
Encore bouleversé par la décision quil venait de prendre quelques instants auparavant , Domdom , lesprit complètement vide , laissant la bride libre au cou de Robin, son vieux compagnon, considérait , dans le crépuscule , le chemin boueux qui serpentait devant lui , dun air absent.
Mais quelle mouche lavait donc piqué pour décider de quitter subitement Dijon et daller grand erre jusquà Déols , quelques jours plus tôt ?
Lencapuché connaissait bien évidemment la réponse , mais se refusait de ladmettre.
Ce nest quarrivé aux abords du Domaine , quil avait saisi la portée , la dimension de ce quil sétait apprêté à faire.
Un geste qui aurait bouleversé le reste de son existence , il en avait la certitude.
Il sétait arrêté , opportunément caché par un rideau darbres et avait observé , un long moment , la propriété de la brune balafrée.
Réprimant une folle envie de sapprocher du portail , il avait fini par tourner les talons , puis sétait éloigné, se retournant de temps à autre, avant de voir disparaitre définitivement la grande bâtisse .
Voir Déols pour la première et dernière fois .
Et en repartir aussitôt.
Lencapuché nétait pas pressé de rentrer à Dijon .
Quel intérêt de retrouver les âffres de lattente , se contentant de quelques miettes de temps volées à sa Divine rouquine et dune vie étriquée qui lui corsetait lâme ?
La peur.
Vieille compagne du couard quil était , cette peur dune vie nouvelle , aventureuse et si aléatoire , lavait empêché de laisser derrière lui lémolliente quiétude de sa vie actuelle .
Ecoutant dans le noir de la nuit le chuchotis musical de la rivière que longeait le chemin depuis quelques dizaines de toises , déjà , le grand brun sentait la mélancolie le gagner en une comptine lénifiante.
Puis un bruit de voix assourdies et d étoffes déchirées , du côté de londe courante aux tons violine- noir : une forme sombre , presque informe , gisant sur une sorte de petite grève , entourée de deux autres, humaines , qui semblaient se pencher sur elle.
Lencapuché démonta , puis se rapprocha de ce quil crut tout dabord être un amas détoffes , tombées de la panière de quelque lavandière distraite.
Besoin daide, messires ?
Le passeur dhistoires se pencha alors vers ce curieux manège : en fait détoffes , les deux hommes soutenaient un corps féminin, agonisant ,trempé, presque froid , sanguinolent
Tout à coup , le grand brun sentit brusquement son sang refluer de son corps : à la faveur dun clair de lune , la mise à nu du visage des mèches désordonnées de cheveux collées qui le recouvraient , dévoila une balafre sur la joue gauche de la blessée.
Cette balafre , Dom laurait reconnue entre des milliers dautres , il lavait déjà sentie sous la caresse de la pulpe de ses doigts.
Non Impossible .Celà ne pouvait pas être
Claire .Claire Cest Dom , mentendez vous ?
Interrogeant les deux hommes du regard , il cherchait à comprendre la situation.
Que faisait Claire dans un tel état , au bord de cette rivière ?
Et ces deux hommes , qui étaient ils ?
Lurgence nétait pas aux questions , il fallait agir !
Prenant locciput de la brune dans le calice de ses mains avec une délicatesse dinfirmier , Domdom pencha son visage vers celui de la jeune femme , tout en lui chuchotant :
Claire Répondez moi
Je vous en conjure