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[RP ouvert à tous] Les fosses de l'Enfer.

Swan
La voilà qui avançait, la fameuse Hachette ! Son salut était rendu et elle se mit en place, tout comme elle venait, elle-même de le faire. Se tournant autour un moment, à pas lent et se jaugeant, elle fixa la Hache et grimaça. Hésitant à attaquer, c'est finalement la brune, qui dans grand cri se rua sur elle !

YIIIIIAAAAAAAAAAAAAH!

Outch ! Le choc était rude et elle eut juste le temps de remonter un peu plus son bouclier pour éviter le premier coup, porté avec une extrême puissance. Elle réalisa avec aberration, la différence de force entre elles deux. Comment mettre en application les conseils de Richard alors qu'elle n'avait pas son bâton et qu'elle avait en face d'elle une vraie furie qui l'acculait de coups ?

Son manque de force et d'expérience était indéniable et elle ne pouvait que le reconnaitre, mais pour rester en vie le plus possible et compenser ce manque qui lui faisait défaut, elle devait utiliser sa rapidité et son agilité pour esquiver le plus possible. Les cours avec Richard était une partie de plaisir à comparer de ça et si elle restait en vie après ça, plus jamais elle ne se plaindrait !

Les coups sur le bouclier de bois pleuvaient et son bras commençait à lui faire mal. Jeanne puisait sa force dans ses cris et c'était efficace. Notre rousse reculait, cherchant comment se sortir de cette pluie diluvienne de coups, qui allaient finir par briser la seule protection qu'elle avait. Elle se reprit enfin et prenant l'épée bien en main, elle donna un coup qu'elle espérait puissant en direction de la brune qui le bloqua net avec son bouclier de métal. Elle recommença, une fois, deux fois avant de se trouver enfin repoussé.

Respiration haletante et en sueur, elle reprit son équilibre. La rouquine n'entendait pas, n'entendait plus les cris du public qui scandait leurs noms. Sa concentration était portée au maximum sur cette jeune femme qu'elle trouvait hors du commun. Elle comprenait pourquoi le blond avait fait d'elle sa favorite !


T'es forte ! très forte ...

Le moment de répit fut de courte duré. Voilà déjà Jeanne qui revenait à la charge et avec encore plus de hargne. Elle ne se fatiguait jamais ? Elle vit alors la Hache d'arçon arriver sur elle et d'un mouvement instinctif, elle se baissa tout en relevant le bras qui tenait le bouclier juste à temps. Le coup la fit vibrer jusque dans ses orteils. Jeanne, infatigable revenait encore à la charge et cette fois elle vit le métal de la hachette de très très près.

A peine le temps de décaler son visage et de faire une roulade pour esquiver, que quelques mèchent de cheveux roux se retrouvèrent dans la paille. Elle avait senti le souffle du mouvement passé très près de sa tempe et de voir ses cheveux précieux sur le sol lui donnèrent un regain d'énergie.

Une fois remise sur pied, ce fut elle, qui dans un cri rageur se précipita sur la brune. Levant la rapière elle frappa avec toute la force qu'elle avait et, dans des mouvements assez désordonnés, trouva souvent le bouclier. Pourtant dans sa rage, un coup fut donné. Elle venait de toucher Jeanne au bras. Le bras qui tenait le bouclier et elle vit le sang de la jeune femme gicler !

Etonné d'avoir réussi à la toucher, elle se recula un peu pour reprendre ses esprits et sa respiration, mais le combat était loin d'être terminé. Elle doutait que la dite « Hachette » accepterait ça sans broncher ... Un sourire carnassier, apparu néanmoins sur son visage où la fatigue et la douleur se lisait. Un sourire narquois qui disait « alors t'as vu ?! J't'ai touché ! »

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Crocs Rouges
--La_hachette


Si elle donnait l'impression de ne pas se fatiguer, il n'en était rien, la brune combattante sentait le poids de la hache peser dangereusement sur son bras, mais elle avait appris que l'apparence aidant, plus elle paraîtrait fatiguée, plus elle serait à la merci de son adversaire.
La preuve en était qu'elle même sentant la rousse tremblante sur ses appuis et dans ses gestes, tentait par tout les moyens de lui faire baisser sa garde.

Swan pourtant ne se laissait pas abattre! Certes, depuis le début, elle subissait les assauts de Jeanne mais dans un revirement de situation, les rôles s'inversèrent. La rouquine visiblement énervée d'avoir perdu de sa chevelure, devint conquérante, avançant dans des attaques forcenées sur la Hachette qui n'avait d'autres choix que de parer de la Targe ou du manche de sa hache tour à tour. Les fers se croisaient dans des éclats sonores. Des sons mats qui n'étaient pas sans rappeler ceux de la forge résonnaient. Un dernier cri rageur de la rouge et...la blessure.L'épée était passée au dessus du bouclier atteignant le biceps droit. La bouche s'ouvre laissant échapper un son inhumain: Haaaaaaaaaan!

Première touche du combat, la foule eu un "Oh" de réaction à la giclure sanglante, bien vite remplacée par une euphorie palpable, invectivant la rouquine guerrière à une suite plus sanglante encore. La morsure de la lame dans sa chair voilà ce qui préoccupait la brune à ce moment là. Pas ces sons qui lui paraissaient si lointains...mais ce battement cardiaque qu'elle éprouvait, comme si son coeur avait migré dans son bras.
Le liquide écarlate dans une sensation brûlante lui glissait le long du bras et les chairs ouvertes la faisait souffrir le martyre.

Juste de quoi raviver le feu guerrier qui sommeillait à peine en elle, le bouclier s'en va rejoindre le sol dans un fracas poussiéreux et métallique, qu'importe si plus rien ne la protège...La hache est projettée en direction de son adversaire, après tout, elle peut aussi bien être une arme de jet! Jeanne perd la raison, on n'entaille pas son bras ni rien d'autre d'ailleurs! Alors, elle va lui rendre la peau aussi rouge que ses cheveux à la Swan! Même sa mère ne la reconnaîtra pas, et c'est sur ce genre de pensées qu'aussi vive qu'une lionne en chasse sauterait sur une gazelle, la Hachette désormais désarmée se jette sur son adversaire dans un hurlement haineux.


Viens là que je t'écorche, espèce de putain!IIIIIIIIIARK!

Parvenant à renverser la rouge, qui perds avec ça son arme, la seule Laisné qui reste l'entraîne dans un roulé boulé qui les amènent à un corps à corps au sol.Prenant dans un premier temps le dessus, la brune envoie son poing rejoindre l'adorable nez de sa victime, déclenchant un saignement abondant. L'autre réplique, bien décidée à ne pas se laisser faire, atteignant la pomette de la Hachette, c'en était trop!
La rage décuplée de cette dernière, se traduit dans une pluie de coups et d'injures fleuries, ne laissant que peu de répit à son ennemie.


Merdaille! Poularde mal faisandée! Sale Gouge*! Malbête** rousse!

Et le public en redemande tandis que le sang coule, Jeanne ne vise plus, sa vision est brouillée résultat de la douleur lancinante qui lui meurtrie le bras...Elle atteint ce qu'elle peut parce que la rousse ne se laisse pas faire. Elle trouve tantôt le visage, tantot les mains, violemment, sans bavures, sous les encouragement des clients affamés de cette violence quotidienne qui les fait vibrer. Plus de distinction entre les puterelles, les nobles, les bourgeois, rien que cette soif d'écarlate devant cette scène qui s'écoule comme au ralenti. Elle finit par enserrer la gorge blanche, cherchant à l'étouffer, dégagée par la main de Swan, qui la repousse une première fois au visage. Elle se redresse légèrement et soudain, Jeanne se sent repoussée, le pied de Swan vient d'entrer en contact avec sa cage thoracique...de façon désespérée créant une brèche!

Pas assez fort pour casser quelque chose, juste assez pour la Hachette de basculer en arrière, sa main venant dans la chute reprendre contact avec sa hache...le manche rencontrant la paume au sol. Rictus mauvais qui s'éternise quelques secondes sur les traits tirés de souffrance de l'orpheline. La lame se remonte dans un geste sadique, entaillant au passage le mollet blanc de ce qui a été l'épéiste de la soirée, lentement, profondément. Les fibres musculaires se déchirent, la jeune guerrière souffre à en croire le cri qu'elle pousse! Mare d'hémoglobine. Le sol déjà rougit n'est plus que l'étang du mal. Sanglante atmosphère d'un combat violemment mené...et dont le dénouement se rapproche à grands pas




*Gouge: Synonyme de catin, puterelle.
**Malbête: Créature diabolique


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Swan
Jeanne avait poussé un cri déchirant et elle la regardait, respiration haletante, elle essuya d'un mouvement de son bras armé de la rapière, la sueur qui lui coulait dans les yeux. Le public se mit à crier son nom quand le sang s'était mis à couler et cela lui arracha un nouveau sourire, poussant même l'insolence envers son adversaire, de lever la main qui tenait le bouclier en signe de victoire. Le public cria de plus belle !

Arrêtant son petit manège, elle posa ses mains sur ses genoux, le temps que Hachette, comprenne ce qui venait de se passer, elle reprenait son souffle comme elle pouvait en essayant de calmer les tremblements nerveux qui la secouait de temps en temps. Elle se risqua même à lancer un regard vers le de Vaisneau. Sa pouliche venait de se faire toucher et elle aurait donné cher pour voir sa réaction.

Bien sûr cette petite victoire, elle la devait surtout à la chance et à ses mouvements désordonnés. La bataille était loin d'être gagné et elle le savait, mais elle était quand même fière d'avoir touché la jeune femme. Elle eut juste le temps de reporter son attention sur la brune, qu'elle vit arriver en tournoyant, la hache droit sur elle. Elle se redressa à toute vitesse pour éviter l'arme, mais Jeanne qui était désormais mains nues, fondit sur elle et la propulsa sur le sol très violemment !


Viens là que je t'écorche, espèce de putain!IIIIIIIIIARK!

L'épée venait d'être lâché sous le coup et elle alla voler tout près de la limite de la fosse. Dans sa rage, Jeanne avait développé une force phénoménale et elle l'entraîna dans un roulé-boulé. Le bouclier fut aussi lâché et elle agrippa la chemise de la brune, quand celle-ci se retrouva sur elle pour lui envoyer un magistral coup de poing dans la figure. Son magnifique nez venait d'en prendre un coup et elle sentit le sang lui couler dans la bouche ainsi qu'une horrible douleur. Venait-elle de le lui casser ?!

'spèce d'garce t'vas m'le payer ! Rhaaaaa !!!

De rage, elle lâcha la chemise pour lui envoyer son poing fermé dans le visage touchant la pommette gauche, juste au-dessous de l'oeil. Elle aurait un bon bleu, ça c'était sûr.

Merdaille! Poularde mal faisandée! Sale Gouge*! Malbête** rousse!

A elle voulait jouer à ça !!!

Femelle mal dégrossi ! Paillarde* ! Sotte caillette** ! Gore pissouse*** ! J'vais t'faire manger la poussière ! Aaaahhhhh !

Et les coups pleuvaient, tantôt esquivés, tantôt arrêtés d'un mouvement de la main ou du bras, tantôt encaissés douloureusement, mais la rouquine n'était pas en reste et rendait les coups qu'elle recevait comme elle le pouvait. Dans un mouvement désespéré, elle attrapa une poignée de paille pour lui enfiler dans la bouche. De roulades en coups, les cris étaient de plus en plus forts, encourageant tantôt l'une ou l'autre, mais elle n'entendait rien et n'y prêtait pas plus attention, tant sa concentration était portée sur la furie brune.

Une énième roulade et Jeanne se retrouva encore en position de force et elle en profita pour poser ses mains sur sa gorge. La rousse avait tous les membres endoloris et se sentait faiblir, mais quand les doigts de la Hachette se resserrèrent sur son cou pour l'étrangler, elle puisa dans ses dernières ressources pour mettre ses propres mains sur le visage de la brune, lui poussant la tête avec forces.

Les coups de pieds fusaient, se tortillant dans tous les sens pour la déstabiliser. La rouquine finit par passer une jambe entre elle et Jeanne et dans un grand cri de rage, elle poussa de toutes ses forces le corps de la brune, qui fut propulsé un peu plus loin. Instinctivement, elle posa sa main sur sa gorge, cherchant à faire rentrer l'air par de grandes goulées aspirées. Sa vision se troublait et le bruit que faisaient les cris devenaient sourd et moutonneux.


Elle bascula sur le côté dans l'intention de se relever, mais elle n'en eut pas le temps. Clouer à terre, elle poussa un cri déchirant ! Affaler sur le sol sale, en sueur et sans force, elle se plia pour tendre une main tremblante vers son mollet, voir si elle le pouvait, l'étendue des dégâts, qui la faisait tant souffrir. Le haut de sa botte était coupé en deux. La chair de sa jambe largement ouverte, où le sang de la vie s'écoulait abondamment.

Deuxième touche du combat, un point partout ! Mais celui-là allait-il couter de la vie de la rouquine ? Elle leva son regard clair, embué, brumeux où les battements de son coeur frappaient ses tempes et sa jambe. Jeanne la Hachette allait-elle l'achever maintenant, alors qu'elle ne pouvait plus se relever ?

Suite au prochain épisode ...





*Paillarde : fille rustre
**Sotte caillette : femme ignorante
***Gore pissouse : truie + pisseuse

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Crocs Rouges
Luludja
Le regard fixé sur l'arène, le public ne perdait pas une miette de ce qui se passait entre les deux femmes. Le cri du coeur poussé par la Petite avait été noyé par les encouragements de la foule autour d'elle. Ils voulaient du sang, de la violence... bref, du spectacle. Et rien ni personne - et surtout pas elle - ne pourrait entraver le combat qui se préparait.
Elle se retourna un instant pour jeter un oeil autour d'elle, essayant de repérer Richard et Chipie qui devaient certainement se trouver dans les environs. Mais la foule était si dense qu'elle ne distingua que des visages inconnus, rougis par l'excitation et la haine et tous dirigés vers l'arène.

L'affrontement entre les deux femmes commença devant les yeux affolés de Lud. A chaque attaque de la Brune contre sa rousse amie, elle retenait sa respiration pour ne la relâcher que lorsqu'elle était certaine que le coup avait été paré. A l'inverse, autour d'elle, chaque coup manqué semblait déclencher des grognements de frustration.

Chaque attaque et esquive, elle les vivait dans sa chair, allant jusqu'à bouger avec son corps en fonction des mouvements de Swan. Lentement elle se laissait captiver par le combat et en venait à croire que Swan pourrait remporter la partie en fatiguant son adversaire.
Et soudain la rouquine réussit à toucher son adversaire au bras et Lud ne put réprimer un cri de joie en voyant le sang jaillir et venir perler de rouge le sol de paille.


Ouiiiii! Continue comme ça, Swan!

Consciente de s'être laissée emportée, elle se mordit la langue.

Reste concentrée... dit-elle comme pour elle-même.

Mais la Hachette n'avait pas dit son dernier mot et lança une charge puissante. Les deux femmes en venaient au corps-à-corps, à même le sol. Les coups se mirent à pleuvoir, de plus en plus rapprochés. Lud avait l'impression d'entendre le bruit sourd des os entrant en collision malgré l'immense brouhaha de la foule qui allait crescendo autour d'elle. Elle ne put s'empêcher de détourner le regard de dégoût et sentit un goût nauséeux envahir sa bouche. Elle n'arrivait plus à respirer, sa poitrine était comme bloquée.


Laissez-moi passer! dit-elle en écartant ses bras. Elle parvint à se dégager brusquement et commença à se frayer un passage, remontant la foule à contre-courant. Elle avançait tête baissée sans savoir où. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle ne pouvait pas regarder un seul instant de plus ce qui se passait dans l'arène.

Tandis qu'elle fendait la foule, son regard rencontra un visage familier et elle stoppa net sa retraite.

Richard!? C'est bien toi?
Elle avait failli de ne pas reconnaître leur maître d'armes tant il se fondait dans le décor ambiant.
Swan... il faut... il faut qu'on l'aide!
A l'instant où elle disait cela, elle se tourna à nouveau vers l'arène et vit la Hachette qui portait un coup sanglant sur la jambe de Swan. Et le sang qui se répandit autour d'elle en disait presqu'aussi long que le cri déchirant qui retentit au même instant.
Enguerranddevaisneau
Il jubilait, les paris allaient bon train, et les femmes s'affrontaient comme de véritables tigresses.
Le sang s'écoulait avec vélocité, et l'excitation gagnait tout un chacun au fur et à mesure que la fin du combat approchait.
Certes, Jeanne, sa hachette, avait été touchée, et recoudre sa plaie donnerait du fil à retordre au médicastre, mais elle gagnait. Sa belle sauvage venait non sans difficultés d'immobiliser sa victime au sol.

Et un sourire carnassier tandis que son vit se rengorge de sang. Il honorerait la gagnante, la noierait de son stupre, et elle en redemanderait. Mais pour l'heure, place à la sentence, elle qui attendait un chose, son autorisation pour achever la rousse.

Il se lève alors, tout sourire, et comme pour faire perdurer le suspense, tend sa senestre devant lui, sans aucune inflexion du pouce.

Et le public hurle sa verve, qu'on l'achève!!

Ainsi soit il. Le pouce est tendu vers le bas. Mise à mort.

Qu'on en finisse, et que j'use de toi celons mon bon vouloir, Laisné.

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.richard.
Les ébènes étincelèrent. Dans ses ténèbres, le brun avait suivit le combat dont le pouce annonçait la fin à l'instant. La rouquine avait fait de son mieux ... Subit les assauts et répondu avec une hargne nouvelle. Même toucher son adversaire. Il n'avait pus s'empêcher de relever le coin d'un sourire et un hochement de tête approbateur. Pourtant, le combat n'eut pas d'issue miraculeuse. La Hachette transpirait une expérience qui avait manqué cruellement à la rousse, et au final, c'est elle qui avait amené le combat à mains nues et fait couler à son tour le sang de la rouquine.

Au pugilat, il avait laissé tombé dans l'ombre sa cape. Il avait senti la suite des évènements et hélas pour lui ... Laisser la rouquine se faire trucider n'était pas dans les options envisageables. Pourtant, s'ils s'en sortaient, il avait bien l'intention de lui flanquer une rouste ... Autour de lui, voir les femmes se battre, les chemises se déchirer et les jolis minois se marbrer du bleu des coups excitait une foule malsaine qui rugissait sa soif de sang. Ondulant dans les gradins et ceux massés autour de l'arène dans une parodie grotesque, la chimère nuée de violence se muait en une parodie de sexe. Les spectateurs beuglaient leur haine, trouvant dans le combat des deux femmes un exutoire au courage qui leur manquait à la surface. Le brun jouait des coudes, son visage se fit impassible. Les mâchoires serrées, les ébènes polaires, ses mains ne s'éloignaient guère de ses lames. La foule se fit moins assourdissante alors qu'il se plongeait dans une bulle de concentration. Jusqu'à ce qu'il se fasse bousculer par une jeune femme qui s'en retournait. Il posa ses ébènes et ouvrit de grands yeux :


Mortecouille ... Lulu ... mais c'est pas vrai ...

Il hocha la tête et la prit par le coude :

Je vais voir ce que je peux faire ... tu bouges pas et surtout ... tu n'interviens pas ... une tête de mule à tirer de là ne sera pas simple alors deux ...

Il la poussa sur le côté, trahissant sa colère de voir ses deux "élèves" se retrouver dans ce guêpier. Ses épaules se frayèrent un chemin jusqu'au bord de l'arène ... vite ... avant que ... Il agrippa un fâcheux qui lui bouchait la vue et le chemin et l'envoya valdinguer au sol. La Hachette s'apprêtait à frapper, mettant un terme définitif au combat. la rouquine semblait hagarde. Sous sa jambe, le sol assoiffé se gorgeait du sang de sa jambe et de sa botte sanguinolente. Il n'arriverait pas à temps. Un regard alentour ... Pas moyen ... Il respira un grand coup sortit une dague de son baudrier et, visant les pieds du vainqueur, la lança. Le vide se fit autour de lui ... L'étonnement, la crainte et la haine se reflétaient sur les visages. Comment osait-il interrompre leur divertissement. Déjà des regards se portant sur le "trône" ... dans la peur de la réaction ... Il Secoua la tête de dégoût devant leur couardise et s'avança :

Seigneur de la Fosse !

Il se laissa tomber dans le trou ... Derrière lui les veules remplissaient déjà le trou de son passage, avide de ce rebondissement, grondant déjà ... Ne quittant la hachette des yeux, il se porta vers la rouquine et lui jeta un foulard qui trainait dans ses poches :

Appuie et essaie de combler la plaie ...

Il se pencha et la regarda dans les yeux, regard et voix glaciale ...

Et tu restes éveillée ...

Puis se relève, et fait un pas se plaçant entre la blessée et La Hachette et redresse la tête et répéta d'une vois forte, faisant taire la foule curieuse :

Seigneur de la Fosse !

Avant de reprendre, calmement, désignant la rouquine :

Pardonnez mes manières mais il se trouve que La Rouge est de mes connaissances ... Rome est loin, Seigneur et la paille de ce trou n'est pas le sable du Colisée ... Elle s'est bien battue ... et ne mérite pas la mort ...


Il regarda Swan et secoua le tête avant de reprendre :

Pas encore en tout cas ...

Les ébènes affrontèrent à nouveau le regard froid du maître des lieux. Le silence se fit alors qu'ils s'étudiaient. Le brun se surprit à se dire qu'au final, c'était une bonne chose que sa brune ne soit pas dans le coin. Sortir de cet enclos ne serait pas aisé. Il soupira imperceptiblement avant de finalement briser le silence. Etrange de voir une foule aussi bigarrée se taire d'un même ensemble. Il savait pertinemment qu'ici, rien n'était jamais gratuit. Donc ...

Je veux sa vie ... du moins si elle s'en sort ... Que voulez-vous en échange ? ...

Il attendit le prix à payer et fit un pas vers la Hachette pour récupérer sa dague qui reposait sur la paille. Il la regarda et hocha la tête, montrant son respect et son approbation pour le combat mené par un simple ... bien joué ... Avant de se tenir debout pour le verdict, car c'en était un. Le puissant personnage était juge, procureur et bourreau ... Le brun se forçait à rester impassible ... Montrer un quelconque sentiment serait le desservir ... Patience donc ...
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Enguerranddevaisneau
Interruption des réjouissances.

Fin de la mise à mort. Ainsi donc la Rouge n'était pas seule, et ne disparaitrait pas anonymement dans les limbes des vaincus. Voila qu'un gus osait se mettre en travers de sa route. Voila que l'on discutait dans les entrailles de la terre sa position, son choix, pourtant parole du diable en enfer.

Ses lèvres se tordent sous la colère. Qui était ce sombre idiot qui pensait pouvoir le disculper aux yeux des spectateurs? Qui était cet anonyme qui en ouvrant la bouche perdait la vie?
Il toise l'importun, regard d'acier, moue lasse et fatigué.

Et un sourire vint à naitre. Sadique.


-Ainsi donc il est des courageux qui osent ne pas plier l'échine devant le baron d'Ittre.

Sa main gantée, baguée, se lève, impérieuse, il somme la hachette de reculer.

-Tu es dés lors assez fou pour remettre en cause mon autorité!!!

La colère suinte à chacun de ses mots, il est contrarié, furieux, et il n'est guère difficile de le constater.

-Ton insolence se doit d'être punie.

Et à la foule d'hurler sa joie, avant qu'il ne poursuive, impassible, la voix puissante, moqueuse.

-Gage que tu as de la chance, beaucoup de chance, je suis dans un jour de bonté, le très haut semble être de ton côté. Tu affronteras le Maure, Mon maure, et si tu ne meurt pas, je fais la promesse, sur l'honneur, que vous sortirez, toi et ton amie, vivants de ce bouge.

Et de se rassoir, un air de profond contentement sur la trogne tandis que Rachid saute à bas de la fosse, bouclier une main d'une part, marteau de l'autre.

-Que les réjouissances continuent.

Hurlements.
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--La_hachette


[Pourquoi je vis, pourquoi elle ne meurt pas?]

Elle jubile, la Rouge est à sa merci et elle n'a plus qu'à tuer... Le Vaisneau avait peut être raison lorsqu'il disait qu'elle se nourissait du liquide pourpre et vital! Celui là en tout cas, elle l'a gagné et pas sans égratignure, elle y a droit. Les iris se tournent vers le blond, attendant la sentance, interrogeant le visage souverain et décisionnaire.

Il savoure le baronnet, se levant avec lenteur, interrogeant la foule qui n'attends qu'une chose, qu'elle fasse de cette tête ravissante son nouveau trophée. Qu'elle ajoute la mèche rousse à sa collection déjà sanglante de fétiches mortuaires...Il abaisse le pouce! Qu'elle tue et qu'on en finisse!

La hache s'élève dans les airs, triomphante, Jeanne vise le cou, elle ne doit pas souffrir non plus...Une dague sortie de nul part vient alors se planter à quelques centimètres de sa botte! Le temps s'arrête comme si l'action venait de se mettre au ralenti.L'arme dans son élan aérien se stoppe et se repose d'un geste intrigué, cherchant dans la foule le visage de l'opportun qui finirait sûrement en charpie sous les coups de sa sérénissime blondeur!.Qui avait osé contredire les décisions du baron d'Ittre? Quel fou cherchait à mourir dans les fosses?

Un brun était apparu au centre d'une haie formée craintivement par les spectacteurs, La hachette le regarda d'un air mauvais tandis qu'il ne quittait pas du regard son visage. Il venait de lui voler sa gloire en une fraction de secondes, de quoi vexer la brune combattante... sans ce "bien joué" sorti d'on ne sait où. Bien joué, elle ne jouait pas! Elle vivait, elle respirait, elle se saoulait de cet exercice et des autres qui s'ensuivaient...

Cela dit, elle restait poli, on ne savait jamais à qui on avait affaire... elle marmonna donc:


M'rci!

Le barn parle, elle se tourne, elle écoute et sur un geste, elle se recule, se pliant comme un roseau à la stature du chêne qu'il représente...Ce n'est plus son combat...c'est maintenant celui de Rachid qu'ils vont entamer là...en Enfer!

Swan
En sueur et tremblante sous la douleur lancinante dans sa jambe, elle essayait de rester consciente et garder les idées à peu près claires. Allonger sur le sol, elle prenait appuis sur un coude, ses cheveux à moitié défait, tombant sur ses yeux. Les doigts ensanglantés qu'elle avait portés à sa jambe, venaient enlever les mèches trempé de sueur, collée sur son visage.

Elle regarda Jeanne qui attendait quelque chose et elle tourna son visage devenu encore plus pâle vers le blond qu'elle vit se lever. Elle déglutit difficilement, elle savait à quoi elle s'engageait en acceptant ce combat, mais elle ne voulait pas mourir et elle n'allait pas se laisser faire comme ça. Quand le pouce du de Vaisneau se tourna vers le bas, elle recula un peu en poussant sur sa jambe valide. Son bouclier n'était pas très loin, elle pouvait l'attraper si elle avançait juste un peu ... Un tout petit peu.

La hachette avançait et elle la fixait droit dans les yeux, reculant toujours en poussant sur sa jambe et faisant trainer l'autre en serrant les dents pour ne pas crier. Tâtant le sol de la main, elle cherchait ce bouclier qui pourrait peut-être contré le coup qui allait venir ... Mais ...

Quelque chose arrêta le geste de Jeanne. Dans un clignement des yeux, qui la fit se détacher du visage de la brune, elle vit une dague. Une dague à tête de loup, identique à la sienne. Sa tête déjà bien mal en point, sentit encore les battements de son coeur s'accentuer. Un membre des crocs était ici ? Mais qui ? Et pourquoi ?

Elle vit alors Richard s'avancer et elle retint un juron bien sentit. Que faisait-il ici ?! Elle chercha alors s'il était venu seul, mais dans cette foule dense, elle ne vit pas Lou qui pourtant n'était pas loin.


Seigneur de la Fosse !

Elle n'en croyait pas ses yeux ! Mais à quoi jouait-il ? Il venait de descendre dans la fosse et il s'approchait d'elle. Là, d'un coup et sous son regard qui en disait long, elle se sentit comme une gosse de cinq ans prit en flagrant délie de chapardage.

Appuie et essaie de combler la plaie ...
Et tu restes éveillée ...


Elle prit le foulard et hocha la tête.

Seigneur de la Fosse !

Pardonnez mes manières mais il se trouve que La Rouge est de mes connaissances ... Rome est loin, Seigneur et la paille de ce trou n'est pas le sable du Colisée ... Elle s'est bien battue ... et ne mérite pas la mort ...

Pas encore en tout cas ...


Elle croisa son regard et elle déglutit encore plus difficilement que quand il avait sauté dans la fosse. Si elle s'en sortait, c'est lui qui allait la tuer, de ça elle ne douta pas. Elle lisait ça dans son regard et elle connaissait assez bien Richard pour savoir de quoi il était capable et, lui mettre une branlée dont-elle se souviendrait toute sa vie, oui il en était capable !

Je veux sa vie ... du moins si elle s'en sort ... Que voulez-vous en échange ? ...

Horreur ! Son coeur manqua un battement et elle devint encore plus livide, si tant est que ce soit possible.

Non ... Non ! N'fais ... Pas ... Pas ça Richard ! Laisse ... Moi finir !

Elle regarda alors le de Vaisneau et l'expression qu'il avait sur le visage montrait bien qu'il était contrarié de ce qui venait se passer et pour cause. Le blond parla et tout s'accéléra dans sa tête. Elle regarda Jeanne qui déjà, s'éloignait en s'inclinant et les cris du public devenaient encore plus assourdissant. Non elle ne devait pas partir ! Elle réussit à s'asseoir et d'un geste mal assurer, mais rapide, elle enroula le foulard autour de son mollet et retint un cri quand elle serra.

Jeanne ! Jeanne ! Reste là Jeanne !

Mais elle s'était éloignée et elle avait bien vu qu'elle l'avait mauvaise de ne pas l'avoir achevé.

-Ton insolence se doit d'être punie.

-Gage que tu as de la chance, beaucoup de chance, je suis dans un jour de bonté, le très haut semble être de ton côté. Tu affronteras le Maure, Mon maure, et si tu ne meurs pas, je fais la promesse, sur l'honneur, que vous sortirez, toi et ton amie, vivants de ce bouge.

-Que les réjouissances continuent.


Non !! Bordille non ! Et personne ne lui demandait son avis à elle ?! Si Richard se battait, ce n'était pas lui qui allait la tuer, mais sa brune et là ! Là, elle préférait cent fois, mille fois se battre contre Jeanne. Vous l'avez jamais vu « la brune » du brun quand elle était en pétard, bin la rouquine n'avait aucune envie de se prendre une chasse par l'Cap'tain parce que le brun était blessé ... Ou pire !!

Rester réveillé qu'il avait dit ? Ohhhh ! Là elle l'était réveillé et pour cause. Elle trouva même la force pour se mettre à quatre pattes et de s'accrocher à Richard pour se relever.

Sors d'là ! T'entend ! C'pâ ton combat Richard ! T'vas t'faire tuer ! Et j'pâ envie d'me faire tuer par t'brune ! Qu'moi j'meurs d'la main d'Jeanne c'pâ grave, mais si « toi » ... Toi, il t'arrive que'que chose, Chipie n's'en remettra pâ !

Elle se tourna ensuite vers le de Vaisneau !

Vaisneau ... non !!! VAISNEAAAAUUUUU !!!

En équilibre sur un pied, elle se tenait à Richard, mais fixait droit dans les yeux le blond en espérant qu'il arrêterait ça, sinon il lui faudrait trouver autre chose ... Et dans l'urgence ...
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Crocs Rouges
Luludja
Mortecouille ... Lulu ... mais c'est pas vrai ...

Il n'avait pas l'air ravi de la voir le Richard. Mais elle si. Elle, elle savait qu'il n'allait pas laisser Swan se faire démolir sans agir. Il n'était pas comme tous ces animaux autour d'eux, déchaînés par la vue du sang et l'odeur de la sueur. Il était comme un père pour la rouquine.

Je vais voir ce que je peux faire ... tu bouges pas et surtout ... tu n'interviens pas ... une tête de mule à tirer de là ne sera pas simple alors deux ...

Il ne lui laissa pas le choix. S'éloignant déjà en direction de la fosse.

Attends!

Tête de mule, elle? C'est vrai qu'elle savait ce qu'elle voulait, mais ce n'était pas une tête brûlée par contre. Pas comme Swan.

Swan...

Lud la distinguait dans l'arène qui essayait d'échapper à la Hachette en rampant, la main sur sa blessure qui saignait abondamment. La brunette leva sa main, prête à abattre sa lame encore une fois. Pour de bon.


Il faut que je fasse quelque chose, il faut que je fasse quelque chose...

Mais Richard avait dit de ne pas bouger. Et puis soudain, la clameur enfla. Richard était entré dans l'arène, menaçait la hachette avec sa dague. Il fallait qu'elle y aille elle aussi!
N'y tenant plus, Lud commença à se frayer un passage dans la foule, encore plus compacte que lorsqu'elle l'avait remontée, attirée par les rebondissements dans l'arène.

Après avoir marché sur quelques pieds et favorisée par son petit gabarit de fille de seize ans et des poussière, Lud arriva près de l'arène au moment où le seigneur de la Fosse annonçait:


Que les réjouissances continuent.

Swan se mit à crier qu'elle ne voulait pas que Richard se batte.

C'pâ ton combat Richard ! T'vas t'faire tuer !

Lud jeta un coup d'oeil sur Rachid qui avançait vers l'arène. Il lui sembla énorme, une vraie montagne de muscles et de puissance.
Mais pour l'heure, il fallait qu'elle aide Swan à sortir de l'arène. Sa blessure devait être recousue au plus vite, avant qu'elle ne se vide de son sang. Elle se fraya un passage jusqu'au bord de l'arène et sauta dans la fosse, courant vers Swan.


Hé! J'suis là! Laisse donc Richard te sauver la peau, miss.... puis plus bas Il a p'têt un'chance contre le Maure... Alors que toi, regarde-toi! Il t'faut des soins. Et vite!

S'accroupissant près d'elle, elle lui fit signe d'accrocher son bras en travers de ses épaules.

Allez! S'il te plaît, Swan! Laisse-nous t'aider!

Tout en disant cela, elle lança un regard en direction de Richard pour s'assurer de son approbation.
--Rachid


Le maitre parlait, l’homme s’inclinait, ainsi allait la vie en enfer. Main de fer dans un gant de satin, tous savaient que travailler pour le de Vaisneau était chose épineuse, voir dangereuse, d’autant plus quand le baron d’Ittre était pris d’une de ses crise de folie.
Mais il payait. Bien, et cela en soit était suffisant, en plus des avantages en nature d’une telle fonction. Pute, luxe, combat, sa vie était un long chemin sinueux, comme il aimait à la vivre.

Ainsi Rachid fit fi de la fatigue pour rejoindre l’arène, plongeant dans cette dernière et se réceptionnant avec grâce, tel le félin qu’il était. Son tabard de cuir collait agréablement à son torse à la musculature imposante, son cou de bœuf engoncé dans quelques breloques scintillantes et spirituelles.
Petit, il l’était, sans conteste, mais sa vélocité, et sa force, équilibraient plutôt bien ce défaut. Qu’on se le dise, il n’arrivait certes pas plus haut que l’épaule de son adversaire, mais le doublait presque en circonférence, tout de muscle et nerf qu’il était composé.

Il incline sa trogne pour saluer sa future victime, tandis que sa senestre enserre avec ferveur son marteau, son dextre son bouclier.


« Salamaleïkoum. *»

Le sang allait couler, bientôt la puissance du combat parcourrait son corps, et il se délecterait de sa victoire

« Allah y hafdek** »


*Bonjour.
** Dieu te garde
.richard.
Les paroles du Seigneur de la Fosse tombèrent dans l'arène en silence avant l'exultation sauvage d'une foule avide et heureuse d'un nouveau combat. Le brun regarda longuement le blond hautain aux mains gantées et au rictus de colère contenue. Il hocha la tête avant de se sentir pris par les épaules. Ses ébènes scintillèrent de fureur qu'il rentra et se tourna vers le visage défait de la rouquine. Il la soutint et de sa main libre agrippa sa nuque et se pencha à son oreille. Sa voix pourtant calme cinglait dans le murmure polaire qu'il lui adressa :

Parce que tu crois que tes lamentations et tes suppliques seraient entendues ici ... Bon Dieu Swan ... Tu étais déjà morte avant d'entrer dans l'arène ... Maintenant ce n'est plus ton combat mais le mien alors tais-toi ... il suffit ...


A ce moment, Les clameurs se teintèrent de huées comme une silhouette fine dépassait le maure et les rejoignait ... Le brun hocha la tête comme Lulu se chargeait de la rouquine. La petite avait du cran et ne se perdait pas en bavardages inutiles. Elle glissa son bras à sa place et emmena la rouquine plus loin ... Le brun respira profondément et les rugissements refluèrent, étouffés dans un coin de sa mémoire ... Son univers s'adapta au dimension de la fosse et à son adversaire. Lentement, il fit glisser ses baudriers ou cliquetaient ses lames. Contre le marteau elles seraient inefficaces ... Autour de l'empreinte rougissante de Swan, son bouclier et sa hachette ... Lançant ses baudriers vers les filles, il se pencha ensuite et glissa tant bien que mal son bras dans le bouclier abandonné. Sa paume s'imprima sur l'arme dont il mesura l'équilibre en quelques mouvements. Il joua des épaules, son gilet de cuir renforcé amortirait peut-être les coups s'il venait à être touché.

Enfin, il se tourna vers son adversaire, inclina la tête et le salua à son tour :


Aleïkoum Salam ...*

Il ne se fia pas à sa petitesse ... Il avait bien vu lors du précédent combat que sa musculature imposante n'empêchait en rien vélocité et rapidité. Il avait vu durant les guerres des pères bedonnant vendre plus chèrement leur vie que bien des soldats les plus endurcis ... Les adversaires se tournèrent autour, s'étudiant en feintes et esquives ... La lame de la hachette et le poid du marteau ne touchent que le vent, évitant souvent de bien peu les épidermes en sueurs ... Les poitrails se soulevaient vivement, avalant goulûment chaque inspiration. Le maure affichait un sourire circonspect et le brun se félicitait de son apprentissage et de son don pour le combat rapproché ... Les ébènes se durcirent et les muscles du Maure se bandèrent ... tous deux sentaient que le combat allait entamer une phase nouvelle ... et mortelle ... Richard s'isola plus encore du monde ... Loin la foule grondante ... Loin la rouquine et sa blessure ... loin même sa brune ... Il puisa dans cette nuit tragique cette colère qui l'avait mené des années durant sur un chemin de vengeance. Il la laissa couler en ces veines, nourrissant son coeur d'une palpitation furieuse, augmentant la fermeté de son bras et la lucidité de son oeil ... Les coups pleuvaient dorénavant, la hache s'opposant au marteau, faisant étinceler l'acier et grincer le bois des boucliers ... Les arabesques funestes s'enchainaient sans que les deux combattants ne parviennent à franchir aucunes de leurs défenses ... Le combat tenait ses promesses et la foule hoquetait lorsqu'ils évitaient de peu les bottes de l'un ou de l'autre ... les pieds dansaient, rapides ... Pourtant les coups de marteau fragilisaient un bouclier déjà entamé lors du dernier combat ... Il ressentait plus vivement chaque impact et le Maure semblait l'avoir compris... Ses attaques s'achevaient toujours par un coup sur le frêle rempart et son bras ne faiblissait pas ...

Enfin les impacts eurent raison du bouclier et lorsqu'un coup furieux, l'avertit dans un craquement qu'il ne lui servirait à rien, il profita d'un instant pour respirer et libérer son bras endolori ... Il hocha la tête, la sueur inondant son front et ruisselant sur sa peau et attrapa à sa ceinture la dague des crocs ...

Une nouvelle fois la donne avait changé et le ryhtme changeait ... évoluant dans une vie propre aux respirations lourdes des combattants ... à leur martèlement du sol de leurs pieds ... au regard qui suivaient les attaques et anticipaient la suivante ... Encore une fois, le combat changeait de trajectoire, exigeant de chacun de puiser plus loin en eux leur droit à la vie ... à leur survie ...


*Réponse traditionnelle Asalam Aleïkoum : Que la paix soit avec vous ... Aleïkoum Salam : Et sur vous soit la paix
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Swan
Elle se tenait à Richard, toujours en équilibre. Il devait se rétracter, mais comment faire ? Elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose et puis d'ailleurs pourquoi était-il là ? Il la surveillait ? Son regard foudroyant et la main qui se posa sur sa nuque la firent se figer et elle déglutit au simple son et à l'intonation de la voix de Richard qui lui effleurait le creux de l'oreille.

Parce que tu crois que tes lamentations et tes suppliques seraient entendues ici ... Bon Dieu Swan ... Tu étais déjà morte avant d'entrer dans l'arène ... Maintenant ce n'est plus ton combat, mais le mien alors tais-toi ... il suffit ...

L'ordre du chef venait de tomber et bien que Richard ne l'était plus vraiment, pour elle, il avait une toujours une ascendance énorme. Autant que son père adoptif en fait. Tétanisé par ses paroles, elle hocha la tête sans rien ajouter de plus. Avait-il seulement une chance contre cet étranger ? Ce Maure qu'elle avait vu peu de temps avant, tuer deux hommes ? Et encore, elle n'était pas là au début des combats. Combien en avait-il tué avant ?

Elle vit le combattant du de Vaisneau descendre dans la fosse, son marteau en main. Le regard rivé sur l'arme, elle ne vit pas Lou qui s'était approché et elle sursauta quand celle-ci posa se pencha vers elle pour l'aider. Elle la regarda, complètement désemparé !


Hé! J'suis là! Laisse donc Richard te sauver la peau, miss ...

Serrant les dents, elle regarda encore Richard, puis hocha la tête en lâchant le jeune homme pour prendre complètement appui sur son amie.

Il a p'têt un'chance contre le Maure...

Pensait-elle vraiment ce qu'elle disait ? Est-ce que le brun avait une chance ?

Alors que toi, regarde-toi! Il t'faut des soins. Et vite!
Allez! S'il te plaît, Swan! Laisse-nous t'aider!


Avait-elle seulement le choix ? Non ! Alors elle commença à boitiller, aider de Lou et elle s'éloigna du centre de la fosse pour retourner vers le bord. Les cris et les acclamations reprenaient de plus belle. Elle tourna un peu son visage pour voir le brun et le Maure se tourner autour comme deux fauves et elle serra les poings, rageuse !

Lou ? Aide-moi à sortir de l'arène s'il te plait !

Elles étaient proches du bord de l'arène et avec son aide, elle s'agrippa sur le promontoire et en tirant sur ses bras, elle s'avachit sur le sol, tout proche de là où était le blond Seigneur. Elle se redressa ensuite et se retrouva assise sur le sol, les jambes dans le vide de la fosse. Elle aida Lou à en sortir aussi, mais au lieu de bouger, elle resta là à regarder le combat de son chef des Crocs.

T'crois vraiment qu'il a une chance Lou ? Richard est fort ... Mais c'Maure ...

Elle avait les yeux rivés sur les combattants qui se frappaient maintenant. A chaque fois que Richard prenait un coup, elle agrippait le bras de Lou et quand le bouclier se brisa, elle ferma les yeux en grognant. Même la douleur lancinante de son mollet sanguinolent n'avait plus d'intérêt à ce moment précis !
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Crocs Rouges
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