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[RP] Désolée papa, je vais chercher maman

Asalais
Au pays des enfants, l'imaginaire est Roy.

Ze peux relire ?

Blondie se mit sur la pointe des pieds et avança sa main potelée et enfantine sur le bureau afin d'en saisir un parchemin qu'elle plaça à la hauteur de ses yeux. Son regard noisette parcourut les quelques lignes griffonnées par sa nourrice et son petit minois afficha un air sérieux. Absolument craquant. Pour tout avouer, elle ne savait pas lire mais ça n'avait aucune importance, seul le geste comptait.

Citation:
A Alexandre d'Assombris,
A mon chevalier

Bonjour,

Je ne suis plus malade et j'ai appris que ta maman était repartie en voyage mais que toi, tu avais décidé de rester. Est ce que tu voudrais bien venir jouer au château demain après midi ? Cela me ferait beaucoup plaisir.

Ta princesse,
Asalaïs de Castel Vilar de La Duranxie.


Ze crois que c'est bien...

Elle leva les yeux vers sa nourrice et esquissa un petit sourire malicieux. Évidemment, la femme avait modifié le texte puisque Zaza ne maîtrisait pas encore tout à fait la langue française.

Ze vais donner au pizeonnier !

Comme une furie, elle s'élança dans les couloirs en s'assurant que sa nourrice ne puisse la suivre. Cette dernière étant assez surenveloppée, la semer n'était pas un exploit pour la petite, ni une première. Quatre à quatre, elle monta les marches sans manquer plus d'une fois de finir sur le cul. Elle était surexcitée, ce qui ne présageait rien de bon. Enfin, elle se planta face à un vieil, très vieil homme et lui offrit un sourire radieux. Elle l'aimait bien l'homme aux pigeons car il avait toujours de fantastiques histoires à lui raconter. En plus, elle avait confiance en lui et savait qu'il ne répétait jamais tous les secrets qu'elle lui narrait.


Bizour Piz ! Dis.. Est ce que tu peux écrire encore quelque choze sur ma lettre s'il te plait ?
Citation:

Ps : En fait, c'est une mission super secrète alors il faut que tu prennes des affaires, bien chaudes. Je te dirai mieux demain, là c'est Piz qui écrit parce que sinon la nourrice elle aurait tout dit à papa et elle aurait pas arrêté de nous embêter ! Il faut pas que tu le dises !

_________________
Asalaïs de Castel Vilar de La Duranxie.
Alexandre_assombris
Alex s'était faufilé dans la taverne pour rejoindre son parrain et sa marraine. Le gamin était surexcité, suite à la réception d'une missive de la plus haute importance puisqu'il ne s'agissait pas moins d'une lettre de sa princesse!!! Il l'avait brandit dans la pièce comme s'il s'agissait d'un trésor et avait pressé Aby de lui en faire la lecture au plus vite.
Ne se souciant pas des râlements et grognements à demi étouffés ponctuant la lecture, le gosse avait été tout de suite emballé par la proposition. Et c'est en trépignant d'impatience sur place qu'il avait pressé sa marraine de prendre la plume pour répondre au plus vite à la princesse.


Citation:
A Zaza de Castel Vilar de la Duranxie
A ma princesse,

J'ai bien reçu ta jolie missive. Je viendrais demain comme tu me l'as dit. Je prendrais des affaires chaudes aussi. J'ai bien compris je ne l'ai pas dis mais Abrie le sait vu qu'elle écrit parce que je suis trop petit pour le faire.
je te fais des bisous à demain

Ton Chevalier

PS: j'emmène Vert alors n'oublie pas Bouh.


La jeune femme lia la lettre d'un joli ruban et la tendit au petit qui l'avait ensuite prit et avec précipitation l'avait accroché à un pigeon pour vite le renvoyer à sa princesse. Puis sans guère tarder plus Alex avait rejoint le doux pays des songes afin de passer plus vite à la journée du lendemain.

Le lendemain matin, à l'aurore, le môme était réveillé. Il se glissa hors de son lit et aurait filé presque directement s'il ne s'était pas fait arrêté par Aby pour prendre un petit déjeuner et le baluchon d'affaires qu'elle lui avait préparé.


- Allez Aby! Faut aller, sinon on va êcre en retard!

Et de tirer-pousser la jeune femme jusqu'au moment où ils se mirent enfin en route.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant le château. Un dernier bisou à sa marraine et Alex fila rejoindre Zaza qui l'attendait dans sa chambre.
Asalais
Coup de pied latéral en pleine face. Le talon de porcelaine s'enfonça dans la gorge duveteuse de l'ourson qui valsa gracieusement au dessus du champ de bataille. Poupée de porcelaine : 1 ; ours en peluche : 0.
Sauvés par le gong ! - Ou par Alex - Des bruits de pas s'immiscèrent dans le silence macabre de l'instant, ce qui incita Asalaïs à se redresser en délaissant l'outil de sa vengeance.


Alex !


Le bulldozer dévasta le champ de bataille à coups de pied et alla se lancer dans les bras du jeune garçon à qui elle claqua une bise sur la joue. Sans plus de formalité, elle l'invita en entrer dans son domaine - celui où elle était Reyne - et lui offrit la vision terrible de la guère qui dévastait le Royaume de France. Tout du moins, sa propre vision de cette guère qui était tout autant chaotique. Cependant, elle ne s'attarda pas et se tourna vivement vers sa nourrice installée dans un coin, tricot en main.


Papa il a dit qu'on pouvait prencre des gâteaux, et du lait.. Et des sucreries au miel et...

Elle ne poursuivit pas, sachant qu'en ajoutant des friandises, elle perdrait de sa crédibilité. Maligne, elle se contenta d'en sourire charmeur à sa ronde nounou, suivit d'un petit papillonnement de cils. Oui, celui là même qui réussissait toujours à faire plier son pay. Dès l'instant où les pas se firent lointain, elle se tourna violemment vers son chevalier, la mine grave et concentrée. Tout en lui parlant, elle se mit à farfouiller dans ses affaires avec une énergie à donner le tournis.

Tu as pris des crucs chauds ? Pakeu il faut patir ! 'faut faire vite hein ! Avant qu'elle revient et pis après ze te dirai mais là bah il faut se dépêcher ! Et pis tu as pas oublié vers hein ? Moi z'ai pris Bouh, regarde ! Tu rappelles z'avais promis ze patais plus en voyaze sans toi !


Le souffle court, elle se planta devant lui, un petit sac sur les épaules et son doudou dans une poche. Elle avait fière allure, emmitouflée dans plusieurs couches de vêtement, une écharpe lui cachant son petit bout de nez, ses moufles assortis au bonnet et les joues rougies par l'excitation. Sans lui laisser le loisir de répondre, elle l'attrapa par la main et l'entraîna dans sa course folle, lui indiquant qu'il fallait faire attention et ne pas faire de bruit. La mission impossible commençait. Et encore, impossible n'était qu'un euphémisme. Sortir de ce château sans se faire prendre relevait du miracle depuis que son père avait renforcé sa surveillance. Oui, semer ses nourrices était le jeu favori de la petite blondinette.
Dans les couloirs, Ils croisèrent du personnel qui ne s'inquiétait pas de la voir vagabonder dans le château, de même que quelques conseillers comtales, trop absorbés par leurs obligations. Une chance pour eux, aucun curieux ne vint leur barrer la route, si ce n'est l'intendante du château qui leur tint la jambe quelques minutes. Zaza minauda, offrant de jolis sourires et expliquant qu'ils allaient nourrir les cygnes du lac de papa. Quelques salutations par ci, quelques salutations par là et le tour était joué. Elle connaissait le château comme sa poche et avait choisit un itinéraire plutôt sur. Une fois qu'ils arrivèrent dans la cours, la difficulté se présenta. Il était impensable de sortir par la grande porte. Aucun garde ne les laisseraient sortir et s'ils le faisaient, pour sur que leurs têtes se retrouveraient sur une pique dans les heures à venir.

Elle prit un moment pour reprendre son souffle et plongea son regard noisette dans celui d'Alex puis lui esquissa un sourire rassurant. Le pauvre, il ne savait pas ce qui l'attendait.
Sur d'elle, elle se dirigea vers une cours arrière. Vivre dans le château comtale avait autant de points négatifs que positifs. En cette occasion, l'habituel point négatif du trop grands nombres de passages icelieu s'avéra un fabuleux atout. Personne ne faisait de problème aux marchands, ceux qui transportaient les marchandises comtales. La petite le savait, elle vivait ici depuis assez de temps pour en comprendre les mécanismes.
Elle entraîna son camarade au cul d'une charrette chargées de sacs de blé. Une mimique de contrariété se dessina sur sa petite frimousse et elle poussa un long soupir. Elle était bien trop petite pour se hisser aussi haut. La mine dépité, elle lança un regard suppliant à Alex. Il fallait absolument qu'ils trouvent comment monter, sinon, tout son plan tomberait à l'eau.

Il faut aller dedans ... Sinon on peut pas patir chercher ma maman ! Il faut patir chercher elle... Y'a des missants, les brigands ils lui ont fait mal alors maintenant elle est toute cassée ! Papa, il dit qu'il faut qu'elle se « refasse une santé ».. Mais moi ze zuis sure qu'il faut que z'aille la chercher ! Pour lui faire un bisou magique ou un cruc comme ça et après, elle rencrera à la maison ! En plus, z'ai pris des herbes ! La madame dans la cuisine elle dit que c'est pour quand on est cassé, on prend ça et après on est tout heureux ! Et puis on a plus mal !
Le pays, y s'appelle.. Cacazonne. Il faut aller là ..

Paniquée, son regard suppliant se fit plus insistant.
_________________
Asalaïs de Castel Vilar de La Duranxie.
Alexandre_assombris
Le petit garçon de 5 ans se dirigeait d'un pas sûr vers la chambre de la fillette guidé par un homme qu'il ne connaissait pas. Il regardait partout autour de lui, car s'il habitait aussi à mi temps dans un château, il n'était pas encore à l'aise avec ce genre de domaine. Ils arrivèrent enfin à le chambre de la princesse et c'est avec un grand sourire qu'il pénétra dans la chambrée. Tandis que son regard se posait sur le carnage, une princesse en furie vint lui bondir dessus pour lui faire un bisou. Ne s'embarquant pas dans ce genre de familiarité, pas en public, il se contenta d'une jolie "préférence".
Dans son tour de repérage du regard, dû à sa longue errance sur la route, il avait repéré la nounou assise dans un coin. N'ayant pas eu le temps d'en placer une, Zaza embraya sur la demande d'un goûter digne de ... Bah digne d'une princesse justement!
Alex se réjouissait à l'avance de ce goûter grandiose, mais malheureusement pour lui, il n'eut pas le temps d'y goûter. Aussitôt la nourrice absentée que Zaza l'attrapa par la main, l'embarquant dans une folle course à travers les couloirs, après s'être emmitouflée. Il eut juste le temps de lui faire voir le baluchon qu'il tenait à la main pour la rassurer sur ce qu'elle lui avait dit dans la lettre. Tandis qu'elle le guidait dans les couloirs en lui disant de pas faire trop de bruits, il se risqua quand même à chuchoter:

- Mais... On va pas avoir le goûter alors? Et pis on part où?

Malgré toutes ses questions, il était secrètement flatté qu'elle ait pensé à lui cette fois-ci pour le voyage, même s'il ne savait pas où ils allaient.
Finalement, ils arrivèrent devant une charrette de blé, visiblement prête à partir et essoufllée, Zaza lui expliqua qu'il fallait à tout prix qu'ils montent dedans pour aller sauver sa maman.
Ah... Ca s'était une chose importante, le garçonnet le savait à présent qu'il avait retrouvé sa mère. Sans plus réfléchir aux conséquences que cela pouvait avoir, il jeta son baluchon dans la charrette et entrepris de se hisser dans la carriole. Il pesta, mais malgré les entraînements de Erasme, il n'était pas assez costaud pour s'y hisser seul. Il se glissa alors sur le côté et s'aidant des rayons de la roue, il se hissa enfin à l'intérieur. Heureusement le marchand était bien occupé. Il apparut alors à l'arrière, les cheveux en bataille, et adressa un grand sourire à Zaza. Il chuchota:


- Recule va pousser un sac pour t'aider.

Une fois qu'elle eut reculé un peu il poussa de toutes ses forces, s'aidant de ses bras et de ses pieds pour pousser le sac. Ce dernier tomba par terre.

- Vite vite! Va t'aider!

Se couchant sur les sacs, il lui tendit les deux mains pour l'aider ainsi à grimper plus facilement. L'excitation faisait briller ses yeux et avait rougis ses joues.
Asalais
L'oeil inquiet, elle l'observa balancer son petit baluchon dans leur carrosse de fortune puis se débattre avec lui-même pour tenter de se hisser dans l'habitacle. Le voyant échouer, ses lèvres se pincèrent dans un rictus de contrariété. Mais Alex n'était pas n'importe qui, c'était un chevalier. Mieux encore, c'était SON chevalier et il ne semblait pas décidé à laisser tomber. Elle non plus d'ailleurs. Curieuse, elle ne le quitta pas des yeux lorsqu'il grimpa dans les rayons de la roue et c'est avec une certaine admiration et le regard pétillant qu'elle se mit à sautiller sur place en tapant dans ses mains face à son triomphe.

Hiiiii !

Comme il le lui demanda, elle se recula de quelques pas et lança plusieurs regards intéressés vers le marchands. Il serait ballot qu'il se mette en route dès maintenant mais ce dernier semblait en pleine conversation avec ses chevaux, ce qui faisait grandement rire deux des gardes de son père. Ouf. A son tour, elle balança son sac avec force – la force d'une enfant -.
Habilement, elle grimpa sur le sac qui venait de toucher terre dans un bruit sec, soulevant un petit nuage de poussière. Large sourire vers son ami, elle lui offrit ses mimines et il se mit à tirer. Ses moufles quittèrent ses petites mains enfantines pour se retrouver dans celles d'Alexandre. Elle pouffa et se plaqua les mains sur la bouche pour étouffer le son du rire. Le sérieux revenant au galop, elle lui offrit – pour la seconde fois – ses doigts et poussa fort sur ses pieds alors qu'il la tirait vers lui. L'espace de quelques secondes, elle se retrouva à moitié dedans, à moitié dehors, ses jambes moulinant dans le vide. Finalement, elle finit par ramper sur un sac de blé qui se perça et se déversa au sol. Ses yeux se firent grands – signe de bêtise – et elle regarda son compagnon sans oser lâcher un son. Elle regarda son oeuvre puis eut un petit haussement d'épaule.

Tant pis ...

Avec un petit soupir d'aise, elle s'adossa à l'un des sacs de farine et remit sa petite tenue en place. Même si elle pouvait jouer aux aventures sans rechigner et en trouvant ça follement marrant, elle restait une princesse. Sa main se referma autour de l'oreille de Bouh qu'elle serra fort contre elle alors qu'elle esquissa un petit sourire à Alex sans le lâcher du regard. Parfaitement consciente de la bêtise qu'elle était en train de faire, un instant d'inquiétude traversa ses pupilles, instant rapidement remplacé par de l'insouciance.

Y faut attendre maintenant. Papa, y dit le pays cacazonne c'est pas cré loin mais un peu, mais pas cro. Z'ai vu sur la carte.. Nous on est là ... Le pays il est là.

Ses doigts se posèrent sur deux points imaginaires face à elle. D'un geste sur, elle traça un trait invisibles entre les deux points intangibles. Pour un adulte, il ne s'agirait que d'un rien, pour une enfant, il s'agit d'un tout. Il faut savoir qu'à cet âge, la frontière entre le réel et l'imaginaire est maigre et souvent franchie.

Alors 'faut aller par là !


Elle indiqua une direction, celle de l'est, la bonne. Au même instant, l'engin de transport se mit à bouger et un hennissement de cheval s'éleva dans les airs. Rapidement, elle se ratatina sur les sacs et glissa sa main dans celle d'Alex. Son visage laissait transparaître son excitation ainsi que le teint rosé de ses joues. La fumée qui s'échappait de ses lèvres quelques peu blanchies elle, elle était témoin de l'air frai ambiant.

C'est pati ! 'faut se faire tout pitit.. Tu crois le missieur y va loin... ? J'espère y va là...


Encore une fois, elle montra l'est.
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Asalaïs de Castel Vilar de La Duranxie.
Alexandre_assombris
Le petit garçon était heureux de cette étrange aventure en compagnie de sa princesse. Il s'adossa aussi aux sacs, après avoir tourné celui qui était percé pour qu'il ne perde pas encore du grain. Il sourit à Zaza et serra la petite main dans la sienne, mais fronça un peu les sourcils en entendant la charrette ralentir. Ils devaient arriver aux grilles.

- Vite! Zaza! Faut se cacher sous les grains!

Soulevant avec grande peine un des sacs, il fit de la place pour qu'ils puissent se cacher dessous. Il tira aussi sur le tissu qui recouvrait à demi les sacs et le lâcha sur eux. Il était fier de lui, fier de tout ce qu'il avait apprit de ses voyages sur les routes. La charrette repartit et ils ne furent pas arrêtés. Le froid était vivifiant et le gosse sortit de son baluchon le pull qu'Ab y avait glissé. Il l'enfila avant de remettre sa cape et de reprendre la main de la fillette dans la sienne. Il était bien content d'avoir pensé à prendre son épée de bois avec lui.
La charrette chemina un long moment, d'autant plus long que les deux enfants ne devaient pas faire de bruit et ne devait pas bouger. Le temps alternait entre moments de sieste et moments de chuchotements tout bas. Finalement, ils arrivèrent en vue d'un petit village et la charrette ralentit.
Asalais
L'excitation du début de l'aventure était retombée. Le voyage en charrette leur avait paru une éternité, éternité pendant laquelle ils avaient échangé de longs chuchotements et profité des longues minutes pour faire une petite sieste.
Lorsque le véhicule se mit à ralentir, la petite blondinette venait de partager un morceau de pain moelleux avec son ami. Elle s'amusait à le croquer à des endroits stratégiques afin d'en faire un petit bonhomme qu'elle brandit fièrement devant les yeux de son chevalier, un large sourire amusé étirant ses lèvres bleuies par le froid.
Ils finirent le trajet en silence, tapis sous les sacs de farine à observer les alentours qui se refermèrent sur une grange. Le ciel s'était assombrit depuis un long moment maintenant, il faisait nuit noire. Trop tard pour que le marchand puisse décharger, trop tard pour que les enfants puissent se promener seuls dans des abîmes inconnus.

Hennissements de chevaux, lourds pas foulant le sol, bruit de cordes, grognement guttural et enfin, grincement strident puis le noir complet. Ils étaient seuls. Zaza cligna plusieurs fois des yeux afin de s'habituer à l'absence de lumière et des ombres commencèrent à se dessiner. Aucun des deux enfants ne prononça un mot. Pourtant, il fallait dire quelque chose.


Ze crois c'est l'heure de dodoter... Ici c'est bien.. hein ?


Doucement, elle tata les sacs qui les portaient et finit par s'y allonger le plus confortablement possible. Chose peu aisé. Oh bien sur, elle aurait pu décider de sortir de son abris provisoire pour se rouler tranquillement dans une touffe de foin mais en réalité, elle n'osait pas bouger. Elle était morte de peur. Toujours en tâtonnant, elle chercha la main de son ami pour y glisser la sienne et la presser doucement. De l'autre, elle serra Bouh le plus fort possible contre elle. Elle n'avouera jamais qu'elle avait la trouille de sa vie, ni même qu'à cet instant, elle regretta au plus profond d'elle-même leur départ. La gamine avait un sacré caractère et surtout, une grande fierté. Papy y avait travaillé, elle était forte, même durant une peur viscérale.

Telle une statue de marbre, elle ne bougeait pas d'un cil, retenant son souffle, gardant les yeux grands ouverts, l'oreille alerte. Elle n'osait pas parler car elle savait que si elle ouvrait la bouche, elle se trahirait. L'espace d'un instant, elle se demanda si Alex était dans le même état qu'elle, tout se qu'elle savait, c'est qu'il ne bougeait pas non plus. Son regard noisette fixait chaque ombre avec intensité, y devinant de nombreux et atroces monstres, prêts à la manger. Son corps était étonnamment raide car elle devait contrôler ses sursauts à chaque bruit qui s'élevait dans la nuit. Un château aussi était bruyant, craquait mais ce n'était pas les mêmes bruits. Elle n'avait jamais dormi ailleurs, et ces bruits là, elle ne les aimait pas. Un clignement, deux clignement, trois, quatre, cinq... La fatigue prenait le dessus et la happa pour l'entraîner violemment dans les bras de Morphee pendant qu'elle mâchouillait l'oreille de son doudou.

Au petit matin, un léger rayon de soleil s'immisça entre les planche de bois pour venir caresser son visage poupon. Brusquement, elle ouvrit les yeux et se redressa aussi sec. Vivement, son visage se tourna vers toutes les directions avec que ses boucles blondes flottaient avec un temps de retard sur ses mouvements. Sa course visuelle finit sur le visage de son chevalier, encore endormi. Elle esquissa un sourire et se laissa tomber en arrière, fixant le plafond. A la lumière du jour, tout ça ne semblait pas si effrayant finalement, elle laissa échapper un petit rire cristallin et allongée, tourna le dos à son ami pour entamer une grande et importante discussion avec son doudou Bouh. Oui, le soucis c'est que son plan pour sortir du château était sans faille. Elle avait passé des heures et des heures à tout mettre en place, à se promener pour vérifier que tel élément ne viendrait pas les perturber... ... Cependant, elle n'avait pas prévu la suite et là, elle était bien embêté. Elle fit une petite grimace au lapin puis lui déposa un baiser sur le front.


Ah vi ! D'abord y faut faire les bébés ! Aby elle a dit que ça prend du temps les crucs comme ça alors hein.


Sans faire de bruit, elle se tourna vers Alex pour exécuter leur rituel journalier. Doucement, elle vint frotter le nez de Bouh sur le nez de Vert, le doudou du chevalier. Comique non ? En fait, ils étaient persuadés que c'était comme ça qu'on faisait les bébés et ils voulaient absolument que ces deux là leur fasse une petite porté. En tout cas, ça faisait bien rire Aby. Mais les grands ils comprennent rien. Elle, elle était sur qu'il y aurait bientôt des minis Bouh/Verts. Une fois terminé, elle reprit sa position initiale et plongea son regard dans les yeux globuleux du lapin beige.


Dis.. On est bien vers là où 'faut qu'on soit ? Maintenant il faut qu'on fasse quoi ? Z'ai besoin tu m'aides !

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Asalaïs de Castel Vilar de La Duranxie.
--Bouh.
Et si tu n'existais pas, dis moi pourquoi j'existerais. Pour traîner dans un monde sans toi, sans espoirs et sans regrets ! Et si tu n'existais pas .... Dis moi comment j'existeraiiiiiiis ! Je pourrais faire semblant d'être moi ! Mais je ne serais pas vraaaiiii !

...

Hrmm pardon ! Tu disais ? Ah oui !


Un regard globuleux, des moustaches qui partent dans tous les sens, un pelage beige, plus souvent gris d'ailleurs à force de traîner partout. La lapin fixa la gamine, sa meilleure amie, son existence. La seule qui croit en lui. La seule à qui il accepte de parler. Enfin tout ça, c'est dans sa tête mais lui, il n'est pas censé le savoir. Sans elle, il n'était rien, c'est peut-être pour ça qu'elle était seule à l'entendre. Sûrement même. Bref.

Tu sais... C'est pas pour te contrarier hein, mais l'histoire des bébés là, je te l'ai déjà dit mais je reste quelque peu septique. Enfin, tu sais même pas si je suis une fille ou un garçon, alors comment je pourrais le savoir moi ? Et puis tu me vois devenir tout gros ? Après je deviendrai suuuuupeeeer lourd et tu pourras plus me trimbaler partout. T'auras l'air maligne. Si tu veux des bébés, Vert à cas devenir gros, ou grosse, je sais pas trop. Enfin, fini les divagations.

Oui je sais, on a l'air pommé mais t'inquiète pas, c'est dans ta tête. Tout va bien. Je t'aime moi, tu verras, ça va aller. Calin ? Oh oui, mordille moi l'oreille, ça me gratte ! En tout cas, 'faut déguerpir d'ici, si l'autre marchand nous trouve, c'est foutu. Voilà puce, c'est ça qu'il faut faire.
Alexandre_assombris
Et voilà le voyage qui se clôturer dans une grange. Z'étaient bien les mômes là... Quant à savoir où se trouvait Carcassonne... Les portes du bâtiments se refermèrent et... le noir... intense. Clignements d'oeil, la main de Zaza dans la sienne. Ne pas bouger, ne pas montrer l'inquiétude. Que faire? La fillette semblait terrifiée à côté de lui et même s'il était chevalier, il ne faisait pas le fiérot. Asalais proposa de rester dormir dans la charrette. Il aurait bien aimé descendre dans le foin qui sentait bon, bien au chaud, mais sentait aussi que la petite n'était pas prête à descendre de son refuge, alors il resta tout près d'elle, se blottissant contre elle, serrant Vert contre lui et son épée pas loin, à la recherche d'un peu de chaleur. La nuit fut longue, entrecoupée de drôles de rêves et de sursaut, prêt à défendre sa princesse. Lorsque le matin finit par pointer le bout de son nez, Alex s'était enfin profondément endormi, le nez dans un sac de blé, Vert bien pelotonné dans son bras.
Finissant un peu par se réveiller, le garçonnet s'étira et sourit en voyant Zaza en pleine discussion avec Bouh. Comme d'habitude, il alla frotter le nez de Vert contre celui de l'autre doudou et fit un bisou à Zaza.
Il piocha ensuite un morceau de pain dans le sac de la fillette et le partagea en deux.


- Tiens faut qu'on manze. Tu crois le marchand l'habite là? Pace que faut crouver une autre sarrette alors.

Le gosse réfléchissait, ayant retrouvé naturellement ses anciens réflexes.

- Et pis faut crouver à manzer encore aussi, pace que y aura pu après.

Après avoir dévoré son pain, Alex glissa Vert à l'abri dans sa besace, rangea ses affaires, et se laissa glisser de la charrette.

- Tu viendres?

Il lui tendait les deux bras pour la retenir si jamais elle tombait. Une fois la fillette sur le plancher des vaches, il lui prit la main et alla pousser un peu la porte de la grange pour voir où ils étaient. Non loin de là, une petite maison jouxtait la grange, mais il semblait n'y avoir encore que peu d'activités à l'intérieur. Tirant la main de Zaza, il l'entraina sans attendre vers le chemin non loin.

- Ze crois faut marsser un peu pour crouver une autre carriole. Y t'as dit quoi Bouh?

Il lui sourit pour l'encourager.

- T'inquiètes pas ze feras la protectation si y a besoin, d'accord...? Dis Zaza? T'as froid..?

Tout en marchant, il tenait bien la petite main dans la sienne et s'inquiétait un peu de la sentir si froide dans la sienne. Un peu plus loin, un paysan faisait avancer une vache sur la route. Alex se tourna vers l'enfant.

- Dis, tu crois ze demande c'est par où Carcassonne?
Asalais
Nan mais d'abord, c'est moi ze décide si tu fais des bébés, même que z'ai décidé ! Pis pis... Pis vi 'faut patir d'accord...

Derrière elle, elle sentit Alex gigoter puis venir lui déposer une bise sur la joue. Elle lui sourit, lui fit un gros bisous et attrapa le bout de pain qu'il lui tendait pour l'engloutir avec appétit. Des miettes s'emmêlèrent dans sa chevelure blonde ce qui la fit remuer la tête frénétiquement.


Vi ze crois il habite là pakeu sinon bah il aurait pas fait dodo là pis êcre. Comment qu'on fait pour crouver à manzer ?

Son regard noisette ne lâchait pas son chevalier, suivant tous ses mouvements jusqu'à sa descente. D'un geste sur, elle balança son baluchon par terre, s'assit en bordure du véhicule et tendit ses mains vers son ami. Trop petite, elle décida de s'y prendre autrement en les posant sur le bois et en se propulsant dans les airs. Plutôt agile, elle retomba sur les pieds en vacillant dangereusement le temps de retrouver son équilibre. Un sourire triomphant se dessina sur ses lèvres. L'excitation était de retour et les doutes décimés.

Tadaaaaam !


C'est en silence qu'elle se laissa guider, répondant à Alex par oui ou non en hochant la tête. Oui, elle venait, Oui elle pensait qu'il fallait trouver une autre carriole. En fait, jusqu'à présent elle n'avait aucune objection à formuler.

Bouh bah il a dit 'fallait patir d'ici pour pas le marchand y voit nous. Après il a pas dit. Oh ! Et il a dit il voulait pas faire de bébé ! Pakeu il sait pas si c'est une fille ou un garçon. Moi ze crouve c'est pas important, et toi ? Et il veut c'est Vert qui devient gros. En plus après si il devient cro lourd bah ze pourrai pu le porter qu'il a dit, et toi comme bah tu fais ma protectation et bin t'es fort alors c'est mieux ! Nan ?
Et pis z'ai un peu froid, mais ça va. Et toi, t'es froid ? Tu crois t'auras besoin de ton épée ?


D'humeur bavarde, elle ne s'arrêtait plus. D'ailleurs, elle ne regardait même pas le chemin et c'est uniquement lorsqu'il lui fit remarquer le paysan avec sa vache qu'elle l'aperçut. Elle fit halte sur le chemin et plissa le nez – signe de réflexion -. D'un côté, il fallait avouer qu'elle n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait, donc demander ne serait pas plus mal. D'un autre, on lui avait toujours appris à ne pas parler à des inconnus. Ca chauffait dans sa petite caboche. Finalement, elle décida que faire une bêtise de plus ou de moins. Au point où elle en était. Elle hocha vigoureusement la tête et s'approcha de l'homme.
A croire que dans le coin, c'était une manie de faire la discussion au mammifères puisque ce dernier pestait grossièrement contre la pauvre bête. Au moins, le marchand parlait gentiment à ses cheveux.

Vous savez missieur, il faut lui parler zentiment pakeu sinon bah c'est normal qu'elle veut pas marcher. Enfin ze crois, moi quand on me dispute et ben après ze zuis pas contente alors ze fais que n'importe quoi et après les zens bah ils sont encore moins content et ils crient plus alors moi, ze fais encore plus n'importe quoi et pis ze crie aussi, alors les zens ils crient plus fort et pis après bah ils me punissent. Mais pas tous les zens, pakeu ils ont pas tous le droits de me punir et mon papa bah il dit que bah... d'ab...

Wow wow wow tu crois que j'ai que ça a foutre que d'écouter les braillements d'une blondinette trop bavarde ? Où qui sont vos parents d'abord ? Allé oust ! Foutez moi le camp !


Nan mais nan ! Moi ze veux savoir où que c'est Cacazone ! Toi tu dis moi !

Le vieux bougre éclata d'un rire gras et s'avança vers elle. D'instinct, elle recula de deux pas en fixant la main sale qui s'avançait vers elle, qui finit par la saisir par le bras et la secouer alors qu'un flot de paroles désagréables lui était craché dessus.
Pourtant, quelques minutes plus tôt, elle l'avait bien prévenu qu'elle n'aimait pas qu'on lui crie dessus. Encore moins qu'on l'agrippe. Personne n'avait le droit de l'agripper, d'ailleurs, personne ne l'avait jamais fait. S'il l'avait écouter, il l'aurait su. Les adultes, ça n'écoute jamais les enfants. Ses dents claquèrent vers les doigts qui lui enserraient le bras, les manquant de peu.


AAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Petite, mais alors qu'est ce qu'elle pouvait gueuler fort. Telle une furie, elle couru droit devant elle sur le chemin, se prit les pieds dans une racine et s'étala au sol en soulevant un grand nuage de fumée. En un instant, elle était déjà sur pied et courait de nouveau, n'ayant aucune intention de s'arrêter, sauf si le souffle venait à manquer, ce qui ne tarda pas. Loin maintenant, elle se laissa tomber dans l'herbe près du chemin et se mit à chercher Alexandre du regard.
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Asalaïs de Castel Vilar de La Duranxie.
Alexandre_assombris
Les deux mômes s'avancèrent donc d'un pas décidé vers le paysan qui menait sa grosse vache. Alex était assez d'accord avec Zaza, c'était pas en criant sur les autres que ça marchait mieux. Alors que la blondinette réclamait des explications sur là où ils se trouvaient, l'homme s'approcha d'elle et l'empoigna, lui faisant comprendre qu'elle devait se taire et que les parents n'étaient que des bons à rien de laisser leurs enfants traînaient si tôt sur les routes à cet âge. Bon c'était un résumé, mais en gros cela voulait dire ça. Zaza se débattit dans la grosse pattes de l'homme et Alex lui envoya un bon coup de pieds dans le tibia pour qu'il lâche sa princesse. Il eut le temps de rien dire que déjà Zaza partait au quart de tour, s'enfuyant à toutes jambes. Durant ce temps, la vache mâchonnait l'herbe sur le bord du chemin, bien tranquillement.
Ne se retournant pas pour voir ce que faisait l'individu, le petit garçon courut aussi vite que ses jambes le permettait pour rejoindre la fillette qui s'était affalée par terre.


- Zaza! A va? T'as pas eu bobo?

Quelques instants plus tard il l'avait rejointe et lui fit un gros câlin, en la serrant fort dans ses bras.

- T'inquiète pas, l'est loin le messant mais ze crois faut pas cor rester là. T'arrives à marsser?

Il avait la mine soucieuse, toutefois la folle course avait eu du bon, les ayant réchauffés pour un petit moment.
Se relevant, il lui prit la main, soucieux de protéger sa princesse comme il fallait. Riwenn serait fortement fâché s'il arrivait quelque chose à Zaza...
Et la marche reprit. Il écoutait la petite, tout en continuant d'avancer, regardant autour de lui à l'affût de choses à ramasser pour manger. Le soleil avait monté dans le ciel et ils ne savaient toujours pas où ils se trouvaient, ni s'ils étaient sur la bonne route....
Asalais
Quelques minutes d'attente suffirent à ce qu'Alex apparaisse à l'horizon. Rassurée, elle lui fit un coucou de la main, ce qui lui permit d'apercevoir les dégâts de sa chute. Rien de bien grave, seulement quelques égratignures, ses premières. En effet, étant la petite cadette de sa famille, on avait tendance à la traiter comme une petite princesse ainsi qu'à la surprotéger. Ainsi, mis à part quelques bleus, son corps n'avait, jusqu'à présent, subit aucun dommage. Penchant la tête sur le côté, elle examina ses mains en plissant le nez.

Beurk.


Fièrement, elle brandit ses blessures de guerre à son ami avec un large sourire.

Regarde ! Mais ça pique un peu quand même...

Pour sur, si un adulte avait montré le bout de son nez, elle se serait mise à chouiner. Ici, personne n'était la pour lui offrir une marchandise ou autre lot de consolation alors, à quoi ça servait ? Elle se contenta de se blottir dans les bras de son chevalier et de se laisser câliner.

Bah d'abord, quand on rencrera à la maison moi ze vais le dire à mon papa et après, le missant y va pu avoir de tête ! Tu voudras regarder ? Papa y veut pas que ze vois ... Mais moi ze zuis sure ça doit êcre cro bien ! Faudra que tu regardes un zour, comme t'es sevalier pis êcre que tu devras faire ça ! La chance ! ... En fait c'est nul d'êcre une princesse... On a rien le droit de faire !


Sa main glissa dans la sienne, elle recroquevilla ses genoux afin de se mettre sur pied en grimaçant légèrement. Elle sentait une liquide chaud au niveau de ses genoux mais décida de ne pas en parler, ça piquait juste un peu. Il ne fallait pas qu'il la prenne pour un bébé, c'était une grande maintenant. Gracieusement, elle se mit à se dépoussiérer pour se donner une apparence convenable. Ca, les princesses avaient le droit de le faire, l'obligation même pour ne pas dire leur activité principale. Plus tard, elle sera une princesse oui, mais une différente.

Vi ze peux marcher. Tu crois y'a des zens sur la route ? Ze veux dire, des zentils zens ?
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Asalaïs de Castel Vilar de La Duranxie.
--Nasir_ad_din_at_tusi



Abû Ja`far Muhammad ben Muhammad ben al-Hasan Nasîr ad-Dîn at-Tûsî* dont on ne retiendra que la fin du nom allait bon train sur les chemins d’Europe en route vers une nouvelle foire où il pourrait vendre ses épices. L’accompagnant depuis Marseille où il avait débarqué, son fidèle dromadaire Abd Al Wahab et sa mule Fatima portaient sur leurs dos la précieuse cargaison venue d’orient. Nasir, marchand d’épice de son état, second fils de la première femme du tenancier d’un fundunk non loin de Damas, parcourait le monde occidentale. Sans être riche comme un sultan, ni même comme un grand marchand vivant dans un palais sublime, jouissant de luxuriant jardin et d’un harem, l’homme avait su faire prospéré son commerce et se bâtir une coquète fortune. Fortune qu’il n’avait pas hérité de son défunt père comme son frère ainé.

Laissant ses deux épouses et ses quatre enfants, Nasir partait régulièrement quelques années sur les chemins d’orient et d’occident. L’Europe Aristotélicienne était un territoire hostile où il faisait froid surtout quand il se mettait à neiger l’hiver. Mais le marchand avait l’habite depuis le temps où il allait de marchés en marchés. Cet automne, alors que le gouffre hivernale approchait à grand pats, Nasir avait grand hâte de boucler son périple au plus vite. Après être remonté jusqu’à Paris, lui et son drôle d’équipage insolite étaient redescendus à l’ouest jusqu’en Espagne puis avaient de nouveau traversé les Pyrénées. Ils cheminaient désormais en direction de Gêne où un bateau devait le ramener chez lui. Ainsi était-il sur le retour de son long périple de plusieurs moins les ballots presque vides et la bourse bien pleine.

Tandis qu’ils marchaient sur le chemin, Abd Al Wahab eu l’insurmontable envie de gouter l’herbe verdoyante qu’offrait les foirées du Sud de la France. Inchallah telle était la volonté du Très-haut, l’homme décida qu’il était temps de faire une halte. Laissant brouter librement les deux bêtes, Nazir se posta au milieu du chemin sans les quitter du regard. Drôle d’homme aurait-on dit ou plutôt drôle d’accoutrement. Fier de ses origines, le commerçant arabe était vêtu comme dans son pays même s’il portait par-dessus un gros manteau de fourrure pour le protéger du froid. Arborant des couleurs vives, il portait notamment des babouches cousues de fils d’or, une culote bouffante bleu, ainsi qu’une chemise blanche sous un long manteau rouge et or qui lui arrivait presque jusqu’aux pieds. D’autres éléments venait compléter sa tenue de bourgeois égyptien. Une riche ceinture de tissu vert ornée de pierreries dans laquelle était glissé un long poignard arabe à la forme courbé et dont le pommeau d’argent était lui aussi incrusté de pierre précieuses. Sur sa tête un portait une coiffe du même bleu que sa culote entourant son visage et surmontée d’un turban.


لكن ما هو ذلك. هل أحلم
**

En effet sur le chemin viennent d’apparaitre deux petites têtes blondes, enfin non une petite tête blonde et une petite tête châtain mais qu’importe. Ces deux petites têtes semblent seules, pas accompagnée pour deux sous. Mais enfin comment est-ce possible ? Où sont les parents de ces deux là. Les mécréants seraient-ils inconscients au point de laisser seuls leurs progénitures face aux dangers Ô nombreux des chemins. D’autant qu’ils ont pas l’air pauvre. Ils pourraient se faire détrousser, égorger voir même pire, se faire violer ! Les infidèles sont tellement barbares que ce serait à peine étonnant qu’ils s’adonnent à des pratiques barbares sur de jeunes esprits innocent encore éprit de la pureté du très-haut. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent, une nouvelle hypothèse nait en lui. Et si c’était un piège ! Un appât. Il s’approche, se laisse amadouer et shlak ! Des brigands se jettent sur vous. Son regard parcours les taillis à la recherche d’une ombre suspecte. Il se méfie tout de même et en conclue qu’il vaut mieux ne pas trop les laisser s’approcher. Le marchand toujours sur ses gardes entre en propos.

Salam Alaykoum jeunes gens. Je suis Abû Ja`far Muhammad ben Muhammad ben al-Hasan Nasîr ad-Dîn at-Tûsî mais appelez moi Nasîr. Que faites vous seuls sur ce chemin à des lieux de tout village ? Où sont vos parents par Averroès ? Etes vous quelques enfants abandonnés ou rescapé d’une attaque ? Surtout vous n’approchez pas ! Wallah je vous tue si vous faites un pas de plus. J’ai pas confiance en vous.

Ben oui déjà qu’ils sont blancs et Aristotélicien.*** C’est pas parce qu’ils ont l’air de deux petits anges qu’ils sont pour autant bons avec les fils d’Averroès.


(* Il s’agit en réalité d’un penseurs perse du 13ème siècle)
(** Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Est-ce que je rêve ? d’après google traduction)
(*** A prendre au premier degré. On est au moyen âge. Le racisme et l’intolérance religieuse c’est mal)
Alexandre_assombris
La fillette lui fit voir ses blessures de guerre qui n'étaient pas trop importantes. Rassuré sur la santé de la petite, ils avaient repris la route. En marchant et en discutant, ils avaient atteint un homme bizarrement habillé et un drôle d'animal qui broutait l'herbe comme un cheval ou une vache. Fronçant les sourcils, il resserra sa main sur celle de Zaza, sortant son épée de bois. Lui aussi était méfiant, se demandant qui était cet homme. Il dit son nom, mais il était trop long à retenir. Il écouta les questions et se demanda s'il fallait lui dire la vérité ou pas. Il chuchota, imitant les grands:

- Mets toi derrière moi. Tu crois c'est un messant lui? Si zamias il embête nous tu cours pareil t'à l'heure... D'accord?

Puis il s'avança juste d'un pas ou deux.

- Bah non on est pas abandonnés, mais faut qu'on va sersser la maman de Zaza et moi z'aide pace que l'ai petite. Tu sais c'est où Carcassonne? Et pis pourquoi t'es habillé comme ça? Et pis c'est quoi ça?

En parlant il désigna l'animal, d'un air intrigué. Il espérait aussi que l'homme saurait lui indiquer la bonne route pour rejoindre Carcassonne.
Asalais
Toute pimpante, la gamine continuait de bavarder en avançant joyeusement sur la route déserte. L'incident était déjà oublié et le choque passé. A cet âge là, on se s'arrête pas sur ce genre de petit « détail ». Pas traumatisée pour un sous, elle trouvait l'aventure passionnante et était pressée de tout conter à son père dès son retour.

Son regard fut attiré par un drôle de spectacle. D'abord, elle posa les yeux sur ces drôles de bêtes. De loin, cela ressemblait à des chevaux, de drôles de chevaux. Elle n'avait jamais vu ça de sa vie et s'émerveilla devant la scène tout à fait surréaliste. La surprise fut encore plus grande lorsqu'elle aperçut un homme habillé de manière totalement inconnue et bizarre. Salam Alaquoi ? Elle plissa le nez. Il parlait bizarrement, elle ne comprenait rien du tout et tout ce qu'elle comprit, c'est qu'il voulait les tuer. Pourquoi est ce qu'il voulait faire ça ? Ils n'avaient rien fait ! En plus, ce serait plutôt à eux de ne pas avoir confiance.

Obéissante, elle se pelotonna dans le dos d'Alex, jetant des petits regards inquiets par dessus son épaule. Tout ça était trop étrange, elle en aurait des choses à raconter à son père.


Vi, il faut qu'on crouve ma maman pakeu elle a été attaqué par des missants ! Pis d'abord on avance si on veut ! Enfin.. T'es pas un missant.. Si ? ... Et. Pouquoi ton zeval il a une bosse, il est tombé ?
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Asalaïs de Castel Vilar de La Duranxie.
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