[Rp] Le verger, bel endroit pour une promenade

_kael

Eulaly_de_Baylaucq a écrit:

Il serait dommage qu'une soudaine proximité vous empêche ensuite de faire votre travail comme il se doit.

Il s'approche du visage de la môme, sans agressivité aucune. Il est même doux en vérité. Poursuivant sur le ton de la confidence employé:

"T'inquiète je suis bien trop cinglé pour ça...".

Dans un soupir il regarde le ciel.

"... D'un jour à l'autre mon humeur change. Comme ça,... On sait pas pourquoi".

Maintenant il esquisse un sourire.

"Quand à ma pisse, il ne lui arrivera rien. Je bois bien trop de bière pour ça".

Il se rejette en arrière et s'appuye sur le tronc de l'arbre toujours un sourire aux lèvres. Il regarde la jeune fille amusé:

"La bonne journée blondinette..."

Eulaly_de_baylaucq

Leurs visages face à face et si proches, elle croit à l'instant pénétrer l'immensité du chaos de son monde à travers ses yeux et, telle une claque qui l'aurait envoyée valdinguer trois mètres plus loin, elle s'en retrouve toute retournée.

A cet instant, toute la colère qu'elle peut ressentir à son encontre n'est plus qu'empathie faite de souffrance et de solitude.
Elle le revoit seul devant l'escalier de la crypte tenant sa vache, empêché de rejoindre les autres en bas. Elle le revoit les invitant à partager une galette.
A cet instant, il n'a plus de l'impitoyable instructeur que l'enveloppe charnelle.

Il doit, à son tour, lire, dans ses prunelles interdites d'émotion, ce qu'elle vient de découvrir car son regard se détache du sien pour trouver le ciel.

Mais, de sa dernière phrase, il remet les choses à peu près à leur place habituelle.

Eulaly se secoue intérieurement et reprend son air effronté d'avant, laissant tout de même place à une plus grande indulgence. Et son ton, s'il reste hautain, s'empreint de douceur.

Peut-être devriez-vous alors songer à faire appel à Monseigneur Beeky. Il paraît que les gens d'église sont capables, avec l'aide du Très-Haut, d'exorciser les démons.

La bonne journée instructeur. A tout à l'heure.
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_kael

Eulaly_de_Baylaucq a écrit:

Peut-être devriez-vous alors songer à faire appel à Monseigneur Beeky. Il paraît que les gens d'église sont capables, avec l'aide du Très-Haut, d'exorciser les démons.

"...Ou de les faire naître, blondinette, ou de les faire naître. Pour ça faudra remercier mes géniteurs".

Toujours un sourire, il agite sa main en guise d'au revoir à Eulaly.

Palatina

Le jour était levé depuis longtemps sur le sentier glissant de neige dans le verger.
Palatina avait quitté la grange où elle logeait, le cœur battant fort, elle était enthousiaste, elle se devait de trouver rapidement une chaumière .

Très vite le brouillard dense installés dans le verger s’épaissit et envahit les branches des fruitiers . Les troncs des arbres étaient couverts d’un épais tapis de neige immaculée.

Palatina n’était pas encore venue dans le verger et depuis quelques jours, ses narines s’ouvraient aux odeurs de la terre , au son feutré des pas sur les chemins de la campagne environnante . Elle espérait bien apercevoir l’endroit qu’on lui avait indiqué, la rue des pommiers , le puits à la croisée des chemins en face , elle avait repéré une chaumière , peut être pourrait-elle y aménager !

Elle marchait prudemment mais joyeusement de pierre en pierre pour ne pas trop s’enfoncer, dans la pénombre de ce tunnel de brume irisée par les rayons du soleil creusé au milieu de la nature.
Les pauvres rayons de soleil coulaient le long de sa nuque et ne la réchauffaient pas .
Elle chantait seule d’une voix douce que l’on entendait à peine, une voix chaude qui faisait s’envoler les cœurs et qui lui donnait du courage .

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Curchulain

Le provençal, de retour de son petit voyage, eut l'envie de revoir ce verger. La neige était toujours bien présente et malgré le froid, le jeune homme aimait les promenades hivernales.
Ici, en Flandres, tout semblait moins vivant, plus rustre, plus calme... Les couleurs des paysages étaient moins vives, les bruits de la nature moins présents.

Le nord et le sud possédaient peu de similitudes. De Montroyal trouvait néanmoins un charme dans ce pays. Il aimait tout ce qui y reignait.

Curchulain tenait de sa main gauche, celle marquée d'une brûlure, le pommeau de l'épée dont le fourreau était fermement noué à son ceinturon.
Le jeune homme faisait sortir la lame du fourreau pour l'y replonger assez régulièrement.
Avec le gel, le froid intense, les lames gelaient parfois à l'intérieur du fourreau et au momment venu, il était impossible de dégainer.
C'est donc d'un pas assez rapide et bercé par un bruit aigu que le provençal marchait dans ce vaste verger.

Le bruit grinçant et aigu de sa lame qui plongeait dans le fourreau se mèla à une voix douce, calme et sereine.
Les yeux du jeune homme plongèrent sur la fine silhouette qui se promenait en ces lieux.

- Damoiselle Patalina !

heu non c'est pas ça... marmonait-il.

- Damoiselle Palitana !

Presque bon sang ! dit-il en ronchonnant

- Palatina c'est ça ! Damoiselle Palatina !

Le jeune homme se rendit pret de la damoiselle et l'a salua d'un baise main.
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Palatina

Palatina fut surprise par un bruit métallique régulier et inquiétant au milieu du silence ouaté du verger.
Elle reconnue immédiatement le bruit d’une lame , elle accéléra le pas devant le danger mais l’homme lui semblait connu , ha oui le provençal de la taverne !

Elle sourit un peu craintive devant les sottises du jeune homme et le laissa faire son baise main. Il semblait être friand de ce genre de galanterie avec toutes les femmes et cela ne l’engageait à rien.

- Bonjour messire Curchulain , c’est bien Palatina mon petit nom mais je ne vais pas me fâcher pour autant !

Elle salua doucement et courtoisement.

- Nul être que je sache , ne pénètre dans ce chemin par ce temps , vous promenez ?

Elle s’était dans son ignorance engagée malencontreusement sur des chemins de cette campagne.

- Dites moi connaissez vous le 27 rue des Nobles ? je crois que je me suis un peu égarée en traversant par le verger.

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Le verger, bel endroit pour une promenade

Eulaly_de_baylaucq

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_kael

Eulaly_de_Baylaucq a écrit:

Il serait dommage qu'une soudaine proximité vous empêche ensuite de faire votre travail comme il se doit.

_kael

Toujous assis:

"Ais-je l'air d'avoir envie de me moquer de toi...?"

C'est vrai qu'il la nargue souvent, pas étonnant qu'elle se méfie de lui. Et ces derniers temps on peut pas dire qu'il l'a pas épargnée. Mais ça c'est dans le cadre de sa formation, c'est pas personnel.

"... Non, pas cette fois blondinette. Je suis bien sérieux".

Citation:

Ne comptez-pas sur moi pour vous donner de quoi vous réjouir seul dans votre chambre.
Je n'ai pas l'art d'appliquer vos conseils. C'est un fait. Cela suffira je pense à égayer votre journée.

Cette phrase...

"Mouai tu parles" se dit-il. "Tu avances bien plus vite que tu ne le pense. Mais tu es juste encore un peu trop polie".

Eulaly_de_baylaucq

Haussement de sourcil dubitatif. Elle scrute attentivement le visage buriné du bonhomme.

Kaël -ce même Kaël qui les matait, vicieux, elle et sa marraine, pendant qu'elles exécutaient tout ce qui leur demandait de faire à la forteresse ? Ce Kaël qui semblait presque jouir de les humilier sans cesse ? Ce Kaël qui avait glissé, profitant de son statut, un doigt inopportun là où personne encore n'avait osé le faire ?- Ce Kaël-ci était assis là, tranquillement, et lui offrait une pomme et son oreille ?
Hum.

Eulaly s'accroupit face à lui, les yeux dans les yeux.

Non c'est vrai, vous n'avez pas l'air de vouloir vous moquer.
Mais il est des personnes auxquelles je n'ai nullement envie de me confier. Et vous faites partie de celles-là.
Il serait dommage qu'une soudaine proximité vous empêche ensuite de faire votre travail comme il se doit.

Sur le ton de la confidence.

Vous ne devriez pas rester ainsi assis sur le froid. On se bat moins bien lorsqu'on doit fréquemment pisser des cailloux*.

Elle se relève lentement, sourire en coin.

Je vous remercie cependant de votre sollicitude. C'est très touchant.

[*"Le froid humide paraît être la condition la plus favorable au développement des calculs urinaires". Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Volume 9]
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_kael

La guerre lui a encore un peu plus érodé l'existence. Les conflits ça n'a pas seulement que du bon, parfois on en revient affaibli.
C'était son cas et dans de telles circonstances rien de tel que les fruits pour vous remettre d'aplomb.

Le grognon est là, appuyé contre un arbre en train de déguster une belle pomme rouge. Il arrive au trognon quand il voit la jeune Eulaly passer devant lui.
Waw!! Manifestement elle a passé une mauvaise journée. Pour une fois, lui, il n'y était pour rien. Pour le moment elle est en repos à la forteresse.

Il aurai bien voulu interpeller la ptite mais il a la bouche pleine, satanée pomme. Quand on est bien élevé on ne parle pas la bouche pleine, c'est ce qu'on lui avait appris chez les nonnes lorqu'il n'était encore qu'un gosse.
Alors ni une ni deux, avant que la gamine ne soit trop loin il lui lance le trognon de son fruit sur la tête.

Finissant d'avaler:

"Alors poupée, une mauvaise journée...?"

Petit sourire paternel.
Faut pas en faire de trop, elle va croire qu'il se fout d'elle.
Non pas cette fois, là il est sincère.

Eulaly_de_baylaucq

Ploc !

Aoutch !

Chiure d'aigle ? Pigeon mort ? Boule de neige Malycieuse ? (Oui Eulaly fait les différentes suppositions dans l'ordre de sa logique à elle)

Assez loin de Curchulain maintenant pour qu'il ne voit rien de la scène présente, la jeune fille s'arrête dans son élan en se massant le cuir chevelu. Un trognon de pomme à ses pieds. Elle le ramasse et l'observe, lève des yeux interrogateurs vers les branches nues au-dessus d'elle quand :

Citation:

"Alors poupée, une mauvaise journée...?"

Kaël ! Nan... Il ne manquait plus que lui ! Froncement de sourcils immédiat, sur la défensive devant son air bizarre, elle s'approche de lui en tendant le trognon avant de le laisser tomber.

Je n'avais pas faim. Merci quand même.
Ma journée est bonne. Je vous remercie de vous en inquiéter. Vous avez tout vu n'est-ce pas ?

Petit instant de réflexion.

J'essayais de suivre vos conseils. Il faut croire qu'ils ne m'ont pas réussi.
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_kael

[quote"Eulaly_de_baylaucq"]Ma journée est bonne. Je vous remercie de vous en inquiéter. Vous avez tout vu n'est-ce pas ?[/quote]
Le FSF s'étonne.

"Vu quoi?
Non, que t'es t-il arrivé?"

Moue interrogatrice et sourcil droit arqué.

"Mes conseils ne t'ont pas réussi, dis-tu. Mais c'est tout un art de les appliquer. Je ne suis pas n'importe qui".

Il s'assoit au pied du pommier et invite la jeune fille à faire de même. L'instructeur cogne solidement le tronc de l'arbre avec le revers de son poing, ensuite il ouvre la main dans le vide regardant la jeune fille. Une pomme tombe pile au centre de sa paume.
Il lui tend le fruit.

"Tient, et raconte moi tout".

Eulaly_de_baylaucq

Tournai est un verger. Beau, bon et varié, adapté au climat océanique mais frais du pays. En toutes saisons vous y trouverez des fruits, plus au moins sucrés, plus au moins amers.

Kaël vient de s'asseoir au pied du premier tronc d'une rangée de pommiers, les derniers à offrir des fruits avant l'arrivée du printemps : les "Calville Blanc d'Hiver" qui traverseront les siècles jusqu'à nous.

Méfiante, ne le lâchant pas du regard un instant, elle rétorque :

Vous n'avez donc rien vu ? A la bonne heure !
Ne comptez-pas sur moi pour vous donner de quoi vous réjouir seul dans votre chambre.
Je n'ai pas l'art d'appliquer vos conseils. C'est un fait. Cela suffira je pense à égayer votre journée.

Feignant ne pas être impressionnée par sa façon de cueillir les fruits, regardant sans la prendre la pomme qu'il lui tend :

Et comme je viens de vous le dire, je n'ai pas faim. La bonne journée instructeur. Je serai à l'entraînement cet après-midi comme prévu.
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Curchulain

La damoiselle lorsqu'elle avait évoqué le baise main avait presque fait rire Curchulain. C'était avec un sourire amusé qu'il avait écouté cela.
Après tout, c'était un peu ce qui le rendait différent. Cette habitude parfois aussi bonne que mauvaise.
La remarque était par contre assez pertinente mais parfois, le jeune homme était félicité pour sa courtoisie et cette marque de respect.
Selon lui, il était donc nécessaire de garder cette petite habitude parfois dérangeante.

- Certes, ils ne sont point communs. Mais malheureusement, ceci fait partie de mon éducation. Par contre, je ferai un peu plus attention à l'avis des gens à ce sujet. Sauf celui de dame Keewy !

Le jeune homme ne put retenir un petit sourire.

De Montroyal aquiesca d'un signe de tête lorsque la damoiselle lui demanda de se faire nommer à présent Eulaly.

- Bien, ça peut se faire. Dit-il amusé.

Le provençal avait écouté la damoiselle, intéressé par son histoire. Sa vie semblait mouvementé et elle en avait parlé fort aisément, ce qui l'avait un peu surpris.
Surpris ? En fait non, la damoiselle était fort bavarde et il n'y avait là aucune raison d'être surpris.
Ce qui était étonnant par contre, c'est que ce qu'elle racontait intéressait le jeune homme.
Ses bavardages comblaient le vide du silence parfois trop présent de Cur.

Ses ébènes furent lentement et dlicatement pénetrées par les yeux cyans, pétillants et clairs.

- Damoi... Eulaly, je suis très heureux et touché que vous m'ayez fait part de votre histoire.
Je vous en remercie et l'ai écouté avec grand plaisir.
Je vais par contre vous décevoir avec la mienne.

Délicatement, la paume marquée d'une brulure se déposa sur l'une des mains froide mais pas trop de la jeune damoiselle.
Cur était soudain un peu... confus... son histoire connaissait peu de réjouissance.

- Et bien... mon histoire...

Le jeune homme ignorait un peu quoi dire puis se lança.

- Ma vie n'est qu'une suite de... je n'ai connu que l'échec Eulaly. Mes meilleurs souvenirs sont ceux de batailles ou de combats en lice.
J'avouerai que j'ignore un peu quoi vous dire. Je ne corresponds même pas avec ma famille. Je n'ai plus de nouvelle depuis... des mois et des mois...

Curchulain adressa un léger sourire à la damoiselle, ignorant un peu ce qu'il pouvait dire d'autre à son sujet.
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Eulaly_de_baylaucq

Ah ouais quand même...

Qu'il soit choqué par l'attitude d'Eulaly, bon... Mais là, elle ne s'attendait vraiment pas à çà.
Elle reste à le regarder tout à fait hébétée quelques secondes puis réagit en lui administrant une giffle magistrale qu'il lui chaufferait la joue au-moins jusqu'au soir.

Le regard dur, en position d'attaque, la jeune fille le fusille du regard.

Crétin ! Idiot ! Une catin pucelle çà ne s'est encore jamais vu.
Vous croyez que je ne sais pas pour Vanyla, hein ? Vous pensiez pouvoir me le cacher encore combien de temps ?
Elle vous attire plus que moi c'est çà ?! Allez donc la rejoindre alors ! Hors de ma vue ! Loin, très loin.
Et faites juste bien attention que ce ne soit pas moi qui vous passe par le fil de ma lame ! Si vous n'avez rien d'un pourceau, le dindon n'est pas moins difficile à trancher.

Rassemblant ses mèches sorties du chignon, les pans de sa cape et sa dignité, elle lui tourne le dos pour rentrer d'un pas hâté vers sa maison.
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Curchulain

Le regard du jeune homme sombra subitement dans la colère lorsque la damoiselle prit sa main.
Elle, agir ainsi ! En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Cur l'a repoussa vers l'arrière.

- Cessez cela catin ! Pour qui me prennez-vous ?!

Le provençal était déçu de cette attitude. Ses sourcils étaient froncès et ses ébènes bien plus noires encore.

- Ne m'approchez plus jamais !

De Montroyal semblait très calme mais il était aussi impulsif.
Peu de gens pouvaient imaginer l'attitude du jeune homme lorsqu'il s'énervait.

Cur cracha aux pieds de celle qui n'était à ses yeux qu'une dame de joie.
La main sur son pommeau il prononça d'une voix sévère:

- Je ne veux plus jamais vous revoir. Si vous essayez un jour de revenir, je vous trancherai la gorge comme un vulgaire pourceau !
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Eulaly_de_baylaucq

Elle était assurément une grande bavarde, abreuvant régulièrement son auditoire de paroles jusqu'à que ce dernier, saturé, se barre ou trouve quelque chose de consommable à lui offrir.

Son histoire, elle n'avait jamais de peine à la raconter à qui voulait l'entendre. Et même aux autres d'ailleurs.
Mais c'est parce qu'elle aimait l'entendre elle-même, se rappeler qu'elle avait eu un père, une mère et un frère... quelque part... Qu'à défaut de l'avoir choyée, ses parents l'avaient désirée et aimée.

La main de Curchulain, si grande, trop lisse, se pose sur la sienne et c'est en baissant ses yeux sur ce geste qu'elle s'aperçoit qu'on les observe plus loin. Froncement de sourcils. Une chose lui revient en mémoire.

Soudain, dans un élan qui la surprend elle-même, elle se met sur la pointe des pieds, se colle sensuellement au corps de Curchulain et approche ses lèvres de son oreille pour lui murmurer :

[MP. Ah ah ah ! Bande de petits curieux !]

Et, à peine a t'elle fini de parler que, d'un geste vif, sans plus réfléchir, elle attrape la main de l'homme pour la forcer à se poser sur son sein.
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--La_miette

Ils se croient seuls. Ils ne le sont pas. Les arbres ont des oreilles. Des yeux aussi.

Tiens, tiens, tiens...
L'p'tite Staline et l'nouveau tavernier d'la municipale qui fricotent.

Elle ne leur veut pas de mal. Mais voilà des beaux ragôts à colporter cet après-midi au lavoir.
Les ragôts, ses copines adorent çà. Plus encore quand il s'agit de coucheries. Et qu'importe s'ils ne l'avaient pas déjà fait. De les voir se manger ainsi du regard on devine que çà ne tardera pas.
Ja, les copines allaient adorer.

Eulaly_de_baylaucq

Citation:

Vous croyez ? Il parait pourtant que je l'agace avec le baiser sur sa main !

Vous voulez que je sois franche ? Cà m'agace terriblement aussi.
J'ai bien compris que c'était votre façon de faire mais... vous voir vous pencher sur toutes les mains des femmes qui entrent et qui sortent... Comment vous dire ?
Cà me donne le tournis.
Et puis la plupart des tournaisiennes n'aiment pas çà. Malycia par exemple. Vous avez déjà observé son visage et la façon dont elle retire sa main quand vous la prenez ?
Et il n'y a pas qu'elle je vous assure.
Je ne dis pas cela pour vous être désagréable mais si vous vous contentiez d'un bonjour et d'un sourire amical, vous mettriez beaucoup de personnes plus à l'aise.
Là vous passez pour...

Raclement de gorge. Non, même franche, elle ne pouvait se résoudre à terminer sa phrase. Il l'aurait trop mal pris. Elle conclut simplement par :

Tournai est une ville merveilleuse mais il faut se faire à ses gens. Ils sont loin d'être communs. C'est peu de le dire.

Sourire malicieux. Encore quelques pas dans une atmosphère plus détendue cette fois.

Citation:

Dites damoiselle... je... pardonner moi pour mon indiscrétion et si cette question éveille en vous de la douleur, n'y répondez point.
Je me demandais qui étaient vos parents... je me demandais aussi quand est-ce qu'ils vous avaient quitté...

Si je vous raconte, promettez-moi de m'appeler Eulaly ensuite. Damoiselle... C'est bien au début mais ensuite... c'est comme pour le baise-main...
Vous ne me manquerez pas de respect en utilisant le prénom que mon père a choisi pour moi.

Visant un banc recouvert de neige, elle s'en approche et d'un revers de bras envoie valser le surplus de poudre sur sa gauche avant de s'asseoir.

Mon père s'appelait Icarionnoste de Baylaucq. Il était le fils d'un comte du Languedoc qui portait d'ailleurs le même nom que lui. C'est pourquoi, même sans être noble, mon nom porte encore la particule. Son frère Blacky est mon parrain. Il vit ici à Tournai mais sort bien trop peu de chez lui... malheureusement.
Enfin bref... Après la mort de mon grand-père, grand-mère Yazazbeth les a emmené au Béarn où ils ont grandi et ont oeuvrés pour leur comté. Et puis la guerre a éclaté là-bas et ils sont venus en Flandres.
Mon parrain m'avait raconté leur histoire lorsque j'étais petite mais je ne me souviens pas de tout.

Ma mère...

Léger soupir. Inspiration. Expiration.

Ma mère s'appelait Moonflower. Elle s'est enfuie de Lorraine pour échapper à un mariage arrangé par ses parents adoptifs. C'est à Tournai qu'elle a rencontré mon père. Et là que je suis née un an plus tard.

Sourire.

Elle aimait mon père plus que tout et quand la maladie l'a emporté, elle m'a emmenée au Languedoc chez notre cousin Divinius. Elle pensait sûrement que, loin de Tournai, elle se remettrait mieux.
La vérité est que je ne me souviens pas l'avoir vu heureuse une seule fois. Pas même quand elle s'abandonnait dans d'autres bras. Je me souviens par contre de l'avoir entendu pleurer chaque nuit et l'avoir vu sombrer peu à peu.
Elle ne s'occupait plus du tout de mon frère et moi. Ah oui... Je ne vous ai pas dit... Elle était enceinte en quittant Tournai.

Regardant le ciel clair.

Un jour je le retrouverai.

Tournant enfin son visage vers Curchulain, croisant ses yeux aussi noirs que les siens étaient cyans :

On lui a proposé du travail dans le Maine. Pour un journal. Elle n'a pas voulu s'encombrer de nous.
Mon frère a été placé dans une famille à Montpellier et moi renvoyée ici, chez ma marraine, mon oncle et mon parrain.
J'ai appris plus tard qu'elle n'était jamais arrivée au Maine.
Un groupe de brigands les ont tués, elle et son escorte.

Je suis ici depuis que j'ai quatre ans et, si mes parents me manquent parfois, je suis tout de même heureuse parmi les miens.

Je crois que vous savez tout ou presque maintenant...

Et vous ?
Vous voulez bien me raconter un peu votre histoire ?
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Curchulain

Le verger était un endroit très beau et vaste. Habituellement en fleur, il était en cette saison couvert de neige.
Les branches des arbres étaient nues, vêtues seulement d'une couche blanche, fraiche et humide.

Le jeune homme était accompagné d'une charmante damoiselle qu'il avait été chercher dans la demeure de ses tuteurs un peu plus tot.
Curchulain avait affiché un sourire lorsque la silhouette jeune mais féminine avait ouvert la porte.
La damoiselle passa son bras au dessous de celui du jeune homme et c'est ensemble qu'ils se rendirent vers ce fameux verger !

- Comment allez-vous en cette fraiche journée ?

Le couple de personne marchait presque seul car il était assez tot. Les ateliers et échoppes commençaient à peine à ouvrir.

- Vous êtes ravissante ce jour... je suis très heureux que vous ayez accepter cette invitation.

Après quelques minutes de marche dans la neige, le jeune homme et la damoiselle arrivèrent enfin à l'entrée du vaste verger habillé de blanc.
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Eulaly_de_baylaucq

[Dans les rues tournaisiennes, sortie de la maison des Staline]

Eulaly vêtue de la façon la plus féminine qui soit et marchant lentement au bras d'un homme dans un paysage idylliquement calme et blanc... C'était juste... surréaliste.

D'ailleurs les quelques tournaisiens déjà dehors en ce frais matin, se tournaient sur leur passage, incrédules ou amusés, et sans nul doute, les commentaires allaient bon train.
La jeune fille se sentait bien mal à l'aise.

Le verger. Excellente idée.

Le pas se fit plus pressant.

[Au verger]

Je vais bien merci. Les journées sont souvent fraîches en Flandres vous savez. Mais je trouve celle-ci plutôt douce. Nous avons de la chance.

Elle sourit au compliment, bien gênée quand même d'être ainsi le point d'attention d'un seul homme. Un homme. Pas un garçon.
Et la pression monte encore d'un cran.

Plane le silence.

A quoi pensait-il en cet instant ?
Il la trouvait ravissante.
Pour sûr çà changeait de tout ce qu'on avait pu lui dire jusqu'à présent. Garçon manqué, sans manières, on lui prédisait que jamais aucun homme ne s'intéresserait à elle et qu'elle mourrait vieille fille.
Cà l'avait plus chagrinée qu'elle ne l'avouerait jamais.

Lui la trouvait donc ravissante. Petit sourire de satisfaction le regard perdu sur le bout de ses chausses enneigées.
Ils marchent entre les arbres dénudés sur lesquels elle avait si souvent grimpé. Cet été encore...
Braies déchirées, bouche et joues colorées du jus des fruits. Quand elle était rentrée ce jour-là, sa marraine avait simplement secoué la tête en soupirant, ne prenant même plus la peine de la gronder.

Quelques moineaux, plus affamés que courageux, allaient et venaient sur les branches à l'affût des quelques miettes que des promeneurs pourraient leur jeter.
Le silence devenait cependant trop pesant. Il fallait trouver une phrase, quelque chose à dire, n'importe quoi.

Keewy est absolument ravie de son tavernier. Vous le saviez ?
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Curchulain

Le provençal et la jeune damoiselle marchaient paisiblement entre les arbes nus.
La promenade se passait bien car si le silence pesait à la damoiselle, Curchulain, lui, se sentait assez bien à ce momment précis.

La question posée par la belle Eulaly avait réveillé chez lui les souvenirs de son embauche.
Le jeune homme avait été apprécier pour ses qualités de videur... il restait sans cesse debout et il avait même dû mettre quelqu'un dehors ce soir là.
L'homme et les deux dames présentes devaient sans doute s'en souvenir.
Surtout les deux dames après réflection !

Cur répondit d'abord à la question par un sourire avant d'ajouter:

- Vous croyez ? Il parait pourtant que je l'agace avec le baiser sur sa main !

Ce qui pouvait être pris pour du charme ne l'était en fait pas du tout.
Le jeune homme baisait la main des dames car les nomades le lui avait enseigné.
Toutes dames devaient être considérées comme nobles et le baise main était une marque de respect.

Le jeune homme posa son regard sur le visage pâle de la jeune damoiselle et prononça presque avec une certaine gêne:

- Dites damoiselle... je... pardonner moi pour mon indiscrétion et si cette question éveille en vous de la douleur, n'y répondez point.

De Montroyal regardait Eulaly puis se lança.

- Je me demandais qui étaient vos parents... je me demandais aussi quand est-ce qu'ils vous avaient quitté...

Un peu gêné, ses ébènes quittèrent le visage de la damoiselle avant de se reposer sur ses fins traits.
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Eulaly_de_Baylaucq a écrit:

Peut-être devriez-vous alors songer à faire appel à Monseigneur Beeky. Il paraît que les gens d'église sont capables, avec l'aide du Très-Haut, d'exorciser les démons.

"...Ou de les faire naître, blondinette, ou de les faire naître. Pour ça faudra remercier mes géniteurs".

Toujours un sourire, il agite sa main en guise d'au revoir à Eulaly.

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