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[RP] Trouble nocturne...

Judas
Il est des façon plus belles de dire adieu à l'Etre aimé. Judas observa le visage grave cette stèle anonyme sur laquelle pourtant il était venu se recueillir des années durant. Trop d'années. Le geste de l'Azraël avait balayé la fin d'une époque, et l'argent du frère aussi, un peu. Il ne désirait plus garder l'image ni de sa fin ni de leur début, Marie n'était plus, les reliquats de leur vie passée non plus.

On finit toujours par étouffer les amours incestueux.

Il se détourna de cette vision, attendant que l'Azraël qui l'avait très bien entendu arriver daigne se redresser. Lâchant un soupir il croisa les bras, cherchant une façon de formuler simplement sa question. Le Von Frayner la repoussa à plus tard.


Bonsoir. Je vois que vous avez fait votre office... Je vous en remercie.

Il chassa du bout d'une botte quelques feuilles mortes, s'attarda sur les noms qui ornaient les tombes aux alentours. Qu'avait été leur vie à eux avant le repos éternel? Qui étaient-ils tous, à l'avoir vu trainer sa peine dans les allées quinze années durant? Retrouvant les jupons de la Fossoyeuse, il fit une moue de réflexion.

Que penseriez vous si je vous embauchait pour tenir le petit cimetière de ma seigneurie... J'ai ouïe dire que par chez moi il est fort utile d'avoir quelqu'un qui sache... Parachever l'oeuvre de l'impromptu.


Déployant ses doigts cuirassé en un geste d'évidence il ajoute plus bas:


Je vous paierai un rente hebdomadaire, bien entendu.
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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...
L_azrael


    La fine carcasse se redresse de son socle puis se retourne vers le sire. Les salutations sont polies. La leçon de la veille a été retenue Le beau seigneur ne tente pas de la touche, n’esquisse aucun gestes, aucun baisemain. Tant mieux, elle n’aime pas cela, il l’a compris. D’un geste rapide, l’Azraël secoue ses fripes de leur poussière de marbre et du prénom de celle qui fut. Marie était redevenue poussière sur l’étoffe sombre de sa tenue. Une fine poudre chassée par le vent et sa main d’albâtre… Elle ne l’a pas connu alors peu lui importe de la balayer d’un revers de main.

    Aux remerciements du châtelain, la brune hoche la tête en signe d’accord. Façon de dire « pas de quoi ». Alors que la Glacée se demandait bien ce qu’ils pouvaient avoir se dire maintenant qu’il avait pu constater de ses yeux que l’office avait été menée en temps et en heure, la voix du Frayner retentit entre les pleureuses. Une proposition d’embauche.

    Les sourcils s’arquent, les bras se croisent.
    Le regard fermement planté dans les mirettes masculines,
    Azraël écoute et réfléchit.


    Combien ?

    C’est la question la plus importante pour elle…
    Pas qu’elle soit vénale, mais tout a un prix. Même elle.
    Sa voix est sec et son timbre cassée.


    Je serai logé ou ? Quelles sont les conditions ?
    Si vous avez un retard de paiement je vous quitte…
    J’suis pas là pour me faire entuber.


    A ce moment-là, la bourse du trop-plein de la veille s’élève dans les airs.

    Pas besoin de payer plus non plus. Je ne suis pas une catin !
    Parcontre, je prends un supplément pour tout ce qui a trempé plus d’une journée.


    La chaire ramollie par l’eau ce n’était pas son truc.
    Ça brûle mal. Ça pue plus que le reste et ça file des maladies.
    Le langage est cru mais l’ange n’a pas pour habitude de prendre des pincettes.
    Elle se fiche bien de savoir qui sont les morts et la raison de leur état. Ce n’est pas elle que ça regarde.
    Les émeraudes de Mitaine se posent sur son antre maigre. Elle n’y est pas attachée.


    Sinon ça me va.
    Je vous laisse le soin d’organiser le trajet d’ici à chez vous.
    Peu importe ou c’est. Je n’aurai qu’un baluchon sur moi…


    Débrouilles-toi si tu veux de moi !

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Judas
Un frisson vint taquiner ses omoplates. L'Azrael était déterminée, a priori le genre à ne pas se laisser enguirlander la bouche en coeur et les yeux en marguerite. Soit, la femme avait du caractère, c'était un réel atout pour vivre aux cotés du Von Frayner... Quoi que.

Un retard de paiement... Vous m'avez pris pour de la menuaille?


Haussement de sourcil suspicieux, on aura vu des têtes tomber pour moins que cela.

150 écus huitaine. Vous logerez au castel de Courceriers, en Maine. Les conditions... Mafoy les conditions sont les mêmes pour tous vivants sous mon toit, respecter ma tranquillité et les règles d'usage qui en découlent... Il vous faudra bien entendu entretenir le cimetière irréprochablement.

Il se dégouta même de lui servir du vous, elle qui n'était qu'une roturière, pourtant il garda cette attitude sûr qu'un de ces jours elle paierai ses audaces au centuple, d'une manière ou d'une autre, un jour ou l'autre. Signe avec le Sans Nom ange de la mort... Il t'en cuira de te croire tout permis en sa présence.


Quand au surplus si vous ne le voulez pas jetez-le aux orties, puisqu'il semble superflu. J'aime encore à savoir que je suis libre de payer ce qu'il me plait.


Haussement d'épaule détaché, fallait-il que toutes les femmes qui avaient du chien soient les plus farouches? Point de manière de ribaude chez celle-ci, mais le même attrait à l'oeil de l'homme... Une envie de la corriger, à sa manière. Cette façon de lui caqueter au visage comme s'il fut un pendard l'avait sorti de sa tranquillité contenue, et bien que le ton ne se haussa pas on pu remarquer une vilaine veine palpitant à sa tempe, a moitié grignotée par le lierre de ses cheveux. Il pivota , comme si l'affaire était conclue; après tout il saurait ce qu'il en serait si elle ne se présentait pas le jour où il prendrait la route avec tout son petit monde...


Et ne me parlez plus comme à un vilain, ni céans ni ailleurs. Nous partons a la fin du mois.

Il la trousserait un jour, il la trousserait!

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L_azrael


    Le menton se hoche au terme du contrat. Tout lui convient tant qu’elle est payée et qu’on lui fout la paix. C’est sans doute là son seul point commun avec le seigneur. Un amour immodéré de la quiétude et du silence, saupoudré d’une ferme intention de ne pas se laisser emmerder par le premier venu. Ni le second d’ailleurs. L’esgourde attentive écoute celui qui vient de devenir son patron et son logeur. L’esprit alerte note vaguement les détails, le nom du château et ce vouvoiement qui sonne comme une victoire. L’Azraël esquisse un sourire à l’idée qu’il la respecte. Qu’elle a gagné cette première bataille. Mais il y en aura d’autres… Elle sent que son attitude le titille, l’exaspère. Mitaine aime ça. Alors qu’il s'en retourne à sa vie, les épaules allégées du souvenir de sa sœur, d’une voix insolente, elle lâche dans le silence marmoréen.

    Je vous laisse le soin de coucher tout cela sur un contrat...

    On ne lui fait pas à elle. Il y a des réflexes du passé qui lui resteront à jamais.
    Quant à la trousser… Court toujours, Frayner.




      [ Fin de l’Acte 1 ]

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