Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >>

[RP] La Grande bibliothèque de Bourgogne !

Antoine_de_cosne
Antoine parti d'un franc rire en entendant Dame Fantou dont il appréciait de plus en plus la culture et le talent, déclamer ces forts triviaux vers !

Voilà qui plairait fort à Lulu la Nantaise, cette généreuse catin de Bourgogne !

Mais le fort paillard François Villon se connait il donc lui même ?
Je n'en crois rien en écoutant la Ballade des menus propos !





Ballade des menus propos

Je connois bien mouches en lait,
Je connois à la robe l'homme,
Je connois le beau temps du laid,
Je connois au pommier la pomme,
Je connois l'arbre à voir la gomme,
Je connois quand tout est de mêmes,
Je connois qui besogne ou chomme,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.

Je connois pourpoint au collet,
Je connois le moine à la gonne,
Je connois le maître au valet,
Je connois au voile la nonne,
Je connois quand pipeur jargonne,
Je connois fous nourris de crèmes,
Je connois le vin à la tonne,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.

Je connois cheval et mulet,
Je connois leur charge et leur somme,
Je connois Biatris et Belet,
Je connois jet qui nombre et somme,
Je connois vision et somme,
Je connois la faute des Boemes,
Je connois le pouvoir de Rome,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.

Prince, je connois tout en somme,
Je connois coulourés et blêmes,
Je connois mort qui tout consomme,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.


Antoine sourit à sa complice, puis ttendit sa réplique en ce beau duel littéraire qu'ils se livraient !
_________________
Fantou
Fantou avait laissé Antoine réciter sa ballade des menus propos et tant q'à faire que les listes de Villon soient donc citées.... Elle a longtemps hésité puis son doigt s'est posé sur celle qu'elle lit à présent, chaque mot qu'elle exprime est comme un bonbon qu'elle tourne dans sa bouche, la gourmande des mots directs mais plus encore de ceux au double sens, point besoin d'alcool ou autre substance volatile pour que son humeur se mette au rire.

A moi donc !!! Oyez ! Toujours de François Villon dont ce festival nous régale..... La ballade des proverbes !!!



Ballade des proverbes

Tant gratte chèvre que mal gît,
Tant va le pot à l'eau qu'il brise,
Tant chauffe-on le fer qu'il rougit,
Tant le maille-on qu'il se débrise,
Tant vaut l'homme comme on le prise,
Tant s'élogne-il qu'il n'en souvient,
Tant mauvais est qu'on le déprise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Tant parle-on qu'on se contredit,
Tant vaut bon bruit que grâce acquise,
Tant promet-on qu'on s'en dédit,
Tant prie-on que chose est acquise,
Tant plus est chère et plus est quise,
Tant la quiert-on qu'on y parvient,
Tant plus commune et moins requise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Tant aime-on chien qu'on le nourrit,
Tant court chanson qu'elle est apprise,
Tant garde-on fruit qu'il se pourrit,
Tant bat-on place qu'elle est prise,
Tant tarde-on que faut l'entreprise,
Tant se hâte-on que mal advient,
Tant embrasse-on que chet la prise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Tant raille-on que plus on n'en rit,
Tant dépent-on qu'on n'a chemise,
Tant est-on franc que tout y frit,
Tant vaut "Tiens !" que chose promise,
Tant aime-on Dieu qu'on fuit l'Eglise,
Tant donne-on qu'emprunter convient,
Tant tourne vent qu'il chet en bise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Prince, tant vit fol qu'il s'avise,
Tant va-il qu'après il revient,
Tant le mate-on qu'il se ravise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

_________________
Antoine_de_cosne
Antoine écoutait Fantou déclamer avec lyrisme la Ballade des proverbes !
Lorsqu'elle eu finit il s'adressa à elle et à l'assistance !

Voici donc pour continuer, plus trivialle ballade, éloignez donc les chastes oreilles !
Il s'agit, Fantou tu l'auras devinée je pense, de la Ballade (En riagal, en arsenic rocher), destinées aux langues ennuyeuses !
Et qui ma foi contient bien des vérités !





Ballade (En riagal, en arsenic rocher)

En riagal, en arsenic rocher,
En orpiment, en salpêtre et chaux vive,
En plomb bouillant pour mieux les émorcher,
En suif et poix détrempée de lessive
Faite d'étrons et de pissat de juive,
En lavailles de jambes à meseaux,
En raclure de pieds et vieux houseaux,
En sang d'aspic et drogues venimeuses,
En fiel de loups, de renards et blaireaux,
Soient frites ces langues ennuyeuses !

En cervelle de chat qui hait pêcher,
Noir et si vieil qu'il n'ait dent en gencive,
D'un vieil mâtin qui vaut bien aussi cher,
Tout enragé, en sa bave et salive,
En l'écume d'une mule poussive
Détranchée menue à bons ciseaux,
En eau où rats plongent groins et museaux,
Raines, crapauds et bêtes dangereuses,
Serpents, lézards et tels nobles oiseaux,
Soient frites ces langues ennuyeuses !

En sublimé dangereux à toucher,
Et ou nombril d'une couleuvre vive,
En sang qu'on voit ès palettes sécher
Sur les barbiers quand pleine lune arrive,
Dont l'un est noir, l'autre plus vert que cive,
En chancre et fic, et en ces claires eaues
Où nourrices essangent leurs drapeaux,
En petits bains de filles amoureuses
(Qui ne m'entend n'a suivi les bordeaux)
Soient frites ces langues ennuyeuses !

Prince, passez tous ces friands morceaux,
S'étamine, sac n'avez ou bluteaux,
Parmi le fond d'unes braies breneuses ;
Mais, par avant, en étrons de pourceaux
Soient frites ces langues ennuyeuses !

_________________
Hugues..
Hugues, désoeuvré, de passage en Bourgogne, poussa la porte de la bibliothèque.
Saluant du chef les personnes présentes dont l'une ne lui semblait pas inconnue, il les écouta, puis inspecta les rayonnages, y prit un ouvrage, en tourna quelques pages.

Si vous m'y autorisez, permettez moi de vous lire ce petit poème de Clément Marot

Ballade de s'amie bien belle

Amour, me voyant sans tristesse
Et de le servir dégoûté,
M'a dit que fisse une maîtresse,
Et qu'il serait de mon côté.
Après l'avoir bien écouté,
J'en ai fait une à ma plaisance
Et ne me suis point mécompté :
C'est bien la plus belle de France.

Elle a un oeil riant, qui blesse
Mon coeur tout plein de loyauté,
Et parmi sa haute noblesse
Mêle une douce privauté.
Grand mal serait si cruauté
Faisait en elle demeurance ;
Car, quant à parler de beauté,
C'est bien la plus belle de France.

De fuir son amour qui m'oppresse
Je n'ai pouvoir ni volonté,
Arrêté suis en cette presse
Comme l'arbre en terre planté.
S'ébahit-on si j'ai plenté
De peine, tourment et souffrance ?
Pour moins on est bien tourmenté
C'est bien la plus belle de France.
Fantou
Fantou écouta Antoine en riant à l'intérieur d''elle-même, elle avait failli lire la ballade (en riagal, arsenic rocher) mais comme auparavant elle avait déclamé la ballade de la grosse Margot elle avait hésité cherchant quelque chose qui outragerait moins les oreilles .... Quoique avec ce François là c'était pas gagné c'était un sacré bougre !!!

Elle tenait en main son livre et son index replié vers l'intérieur lui était un marque page toujours à portée de main. Quand Antoine fut suivi d'un messire qui récita la" Ballade à s'amie". Elle écouta ses deux façons de déclamer la voix à présent familière de son ami Antoine et celle de l'homme qui venait de dire son dernier vers.
Elle s'avança donc et commença sa lecture...





Ballade des femmes de Paris

Quoiqu'on tient belles langagères
Florentines, Vénitiennes,
Assez pour être messagères,
Et mêmement les anciennes,
Mais soient Lombardes, Romaines.
Genevoises, à mes périls,
Pimontoises, savoisiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.

De beau parler tiennent chaïères,
Ce dit-on, les Napolitaines,
Et sont très bonnes caquetières
Allemandes et Prussiennes ;
Soient Grecques, Egyptiennes,
De Hongrie ou d'autres pays,
Espagnoles ou Catelennes,
Il n'est bon bec que de Paris.

Brettes, Suisses n'y savent guères,
Gasconnes, n'aussi Toulousaines :
De Petit Pont deux harengères
Les concluront, et les Lorraines,
Angloises et Calaisiennes,
(Ai-je beaucoup de lieux compris ?)
Picardes de Valenciennes ;
Il n'est bon bec que de Paris.

Prince, aux dames parisiennes
De bien parler donnez le prix ;
Quoi que l'on die d'Italiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.

_________________
--Serge_le_troubadour


Le sourire aux lèvres, un homme de belle prestance fit son entrée à son tour en la bibliothèque !

Bonjour belle Dame et Messires !
Mes pas m'ont portés vers la Bourgogne car je suis troubadour de mon métier et je parcours le Royaume offrant mes chansons à qui veut les entendre !

J'ai ouie dire qu'un festival François Villon se déroulait icelieu !
Si vous le voulez je vais vous interpêter un pôème que j'affectionne particulièrement : il s'agit de La ballade des pendus, que François Villon composa il y a trois ans en 1557, alors qu'il était détenu à la Prison du Chatelet et qu'on lui ai appliqué la question quand nombre de ses complices d'un crime commis à Rueil furent pendus.
Les lois sont il est vrai bien sévères de notre temps...
Et en voici le texte pour mieux en suivre les paroles et chanter avec moi !






L'Épitaphe de Villon ou " Ballade des pendus "

Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Fantou
Fantou écoutait l’interprétation de Serge le Troubadour, cet homme à la une voix si particulière, elle restituait toute la force des mots de Villon, les offrant avec une sensibilité à fleur de peau, chaque mot prend tout son sens et nous parvient droit au cœur, faisant sur notre peau naître ces petits frissons qui trahissent nos émotions.
Quand la voix s’arrêta elle resta un instant sans bouger encore sous le charme et puis elle frappa dans ses mains lentement, scandant presque ses applaudissements, pour ne pas chasser trop vite les vibrations de la ballade qu’elle venait d’entendre
Merci !
_________________
Antoine_de_cosne
Antoine était aussi ému que son amie d'entendre la voix chaude de Serge le Troubadour restituer les émotions qui le parcourais à la lecture de son poète préféré, le plus grand de ce siècle.

Il joignit ses applaudissements à ceux de Fantou et alla remercier fort chaleureusement Serge de s'être déplacé à son invitation pour venir leur interpréter La ballade des pendus.

Messire Serge, Permettez moi de vous inviter à vous joindre à notre petit convoi !
Nous partons ce jour avec Dame Fantou et quelques autres pour Cosne où je réside.
Vous me feriez grand honneur en venant loger chez moi quelque temps !

Mais connaisssez vous La Balade des Seigneurs du temps jadis qui fait pendant à La Ballade des Dames du temps jadis interprétée par notre ami troubadour Georges ?
La voici :





Ballade des Seigneurs du temps jadis

Qui plus, où est li tiers Calixte,
Dernier décédé de ce nom,
Qui quatre ans tint le papaliste,
Alphonse le roi d'Aragon,
Le gracieux duc de Bourbon,
Et Artus le duc de Bretagne,
Et Charles septième le bon ?
Mais où est le preux Charlemagne ?

Semblablement, le roi scotiste
Qui demi face ot, ce dit-on,
Vermeille comme une émastiste
Depuis le front jusqu'au menton,
Le roi de Chypre de renom,
Hélas ! et le bon roi d'Espagne
Duquel je ne sais pas le nom ?
Mais où est le preux Charlemagne ?

D'en plus parler je me désiste ;
Ce n'est que toute abusion.
Il n'est qui contre mort résiste
Ne qui treuve provision.
Encor fais une question :
Lancelot le roi de Behaygne,
Où est-il ? où est son tayon ?
Mais où est le preux Charlemagne ?

Où est Claquin, le bon Breton ?
Où le comte Dauphin d'Auvergne,
Et le bon feu duc d'Alençon ?
Mais où est le preux Charlemagne ?

_________________
--Clement_marot


Un homme en furie fit son apparition dans la bibliothèque un ouvrage de françois Villon à la main hurlant contre la corporation des imprimeurs qui trop souvent avaient pervertis le sens de la poèsie de François Villon par moults erreurs !

Entre tous les bons livres imprimez de la langue françoise ne s'en veoit ung si incorrect ne si lourdement corrompu que celluy de Villon, et m'esbahy (veu que c'est le meilleur Poète parisien qui se trouve) comment les imprimeurs de Paris et les enfans de la ville n'en ont eu plus grand soing. Je ne suis (certes) en rien son voysin; mais, pour l'amour de son gentil entendement, et en recompense de ce que je puys avoir aprins de luy en lisant ses Oeuvres, j'ai faict à icelles ce que je vouldroys estre faict aux miennes, si elles estaient tombées en semblable inconvénient. Tant y ay trouvé de broillerie en l'ordre des coupletz et des vers, en mesure, en langaige, en la ryme et en la raison, que je ne sçay duquel je doy plus avoir pitié, ou de l'oeuvre ainsi oultrement gastée, ou de l'ignorance de ceux qui l'imprimèrent; et, pour en faire preuve, me suys advisé (Lecteurs) de vous mettre icy ung des couplets incorrects du mal imprimé Villon, qui vous fera exemple et tesmoing d'ung grand nombre d'autres autant broillez et gastez que luy, lequel est tel:

Or est vray qu'après plainctz et pleurs

Et angoisseux gemissemens,

Apres tristesses et douleurs

Labeurs et griefz cheminemens

Travaille mes lubres sentemens

Aguysez ronds, comme une pelote

Monstrent plus que les commens

En sens moral de Aristote.

Qui est celluy qui vouldroit nyer le sens n'en estre grandement corrompu? Ainsi, pour vray, l'ay-je trouvé aux vieilles impressions, et encores pis aux nouvelles. Or, voyez maintenant comment il a esté r'abillé, et en jugez gratieusement:

Or est vray qu'après plainctz et pleurs

Et angoisseux gemissemens,

Apres tristesses et douleurs,

Labeurs et griefz cheminemens,

Travail mes lubres sentements

Aguysa (ronds comme pelote),

Me monstrant plus que les comments

Sur le sens moral d'Aristote.

Voylà comment il me semble que l'autheur l'entendoit; et vous suffise ce petit amendement pour vous rendre advertiz de ce que puys avoir amendé en mille autres passages, dont les aucuns me ont esté aisez et les autres très difficiles. Toutesfoys, partie avecques les vieulx imprimez, partie avecques l'ayde de bons vieillards qui en sçavent par cueur, et partie par deviner avecques jugement naturel, a esté reduict nostre Villon en meilleure et plus entière forme qu'on ne l'a veu de nos aages, et ce sans avoir touché à l'antiquité de son parler, à sa façon de rimer, à ses meslées et longues parenthèses, à la quantité de ses sillabes, ne à ses couppes, tant féminines que masculines; esquelles choses il n'a suffisamment observé les vrayes reigles de françoise poésie, et ne suys d'advis que en cela les jeunes Poetes l'ensuyvent, mais bien qu'ilz cueillent ses sentences comme belles fleurs, qu'ils contemplent l'esprit qu'il avoit, que de luy apreignent à proprement descrire, et qu'ils contrefacent sa veine, mesmement celle dont il use en ses Ballades, qui est vrayment belle et héroïque, et ne fay double qu'il n'eust emporté le chapeau de laurier devant tous les Poètes de son temps, s'il eust esté nourry en la Court des Roys et des Princes, là où les jugemens se amendent et les langaiges se pollissent. Quant à l'industrie des lays qu'il feit en ses Testamens, pour suffisamment la congnoistre et entendre il fauldroit avoir esté de son temps à Paris, et avoir congneu les lieux, les choses et les hommes dont il parle: la mémoire desquelz tant plus se passera, tant moins se congnoistra icelle industrie de ses lays dictz. Pour ceste cause, qui vouldra faire une oeuvre de longue durée ne preigne son soubject sur telles choses basses et particulières. Le reste des Oeuvres de nostre Villon (hors cela) est de tel artifice, tant plain de bonne doctrine et tellement painct de mille belles couleurs, que le temps, qui tout efface, jusques icy ne l'a sceu effacer; et moins encor l'effacera ores et d'icy en avant, que les bonnes escriptures françoises sont et seront mieulx congneues et recueillies que jamais.

Et pour ce (comme j'ay dit) que je n'ay touché à son antique façon de parler, je vous ay exposé sur la marge, avecques les annotations, ce qui m'a semblé le plus dur à entendre, laissant le reste à vos promptes intelligences, comme ly Roys pour le Roy, homs pour homme, compaing pour compaignon; aussi force pluriers pour singuliers, et plusieurs autres incongruitez dont estait plain le langaige mal lymé d'icelluy temps.

Après, quand il s'est trouvé faulte de vers entiers, j'ay prins peine de les refaire au plus près (selon mon possible) de l'intention de l'autheur, et les trouverez expressément marquez de cette marque f, afin que ceulx qui les sçauront en la sorte que Villon les fist effacent les nouveaulx pour faire place aux vieulx.

Oultre plus, les termes et les vers qui estaient interposez, trouverez reduictz en leurs places; les lignes trop courtes, allongées; les trop longues acoursies; les mots obmys, remys; les adjoutez ostez, et les tiltres myeulx attiltrez.

Finalement, j'ay changé l'ordre du livre, et m'a semblé plus raisonnable de le faire commencer par le Petit Testament, d'autant qu'il fut faict cinq ans avant l'autre.

Touchant le Jargon, je le laisse à corriger et exposer aux successeurs de Villon en l'art de la pinse et du croq.

Et si quelqu'un d'adventure veult dire que tout ne soit racoustré ainsi qu'il appartient, je luy respons dès maintenant que, s'il estait autant navré en sa personne comme j'ay trouvé Villon blessé en ses Oeuvres, il n'y a si expert chirurgien qui le sceust panser sans apparence de cicatrice; et me suffira que le labeur qu'en ce j'ay employé soit agréable au Roy mon souverain, qui est cause et motif de ceste emprise et de l'exécution d'icelle, pour l'avoir veu voulentiers escouter et par très bon jugement estimer plusieurs passages des Oeuvres qui s'ensuyvent.


Puis il reprit son souffle !
Excusez moi de ne point m'être présenter mais cette longue tirade tout comme les corections et les quelques critiques que j'apporte à son oeuvre étaient nécéssaires !
je suis poète également et considère François Villon comme mon maitre et je commence à avoir petite réputation.

Mon non est Clément Marot pour vous servir !
Fantou
Fantou écouta le silence qui se réinstallait après l'intervention tonitruante de messire Marot. Certes justifiée par le fait que l'on puisse trahir son oeuvre en la transcrivant mais cela est le fait d'imprimeur qui se croit plus érudit que les auteurs ou trop servile et veut plaire au pouvoir qui régit la société pour l'heure.

Ce lieu est d'habitude est quasi silencieux il n'y règne que murmures et bruits de feuilles tournées, pas feutrés le long des rayonnages... Quelques lectures sont faites à haute voix pour festival particulier ou contes aux enfants qui ne savent lire ou pour les adultes parfois contes plus légers et édifiants....

Elle sourit et pour revenir à plus de sérénité elle se mit à lire un poème en forme de voeu pour le reste du temps à vivre auquel elle souscrivait pleinement....





Tant que vivrai en âge florissant

Tant que vivrai en âge florissant,
Je servirai Amour, le Dieu puissant,
En faits et dits, en chansons et accords.
Par plusieurs jours m'a tenu languissant,
Mais après deuil m'a fait réjouissant,
Car j'ai l'amour de la belle au gent corps.
Son alliance,
Est ma fiance :
Son coeur est mien,
Mon coeur est sien :
Fi de tristesse,
Vive liesse,
Puisqu'en Amour a tant de bien.

Quand je la veux servir et honorer,
Quand par écrits veux son nom décorer,
Quand je la vois et visite souvent,
Les envieux n'en font que murmurer.
Mais notre Amour n'en saurait moins durer :
Autant ou plus en emporte le vent.
Maulgré envie
Toute ma vie
Je l'aimerai,
Et chanterai :
C'est la première,
C'est la dernière,
Que j'ai servie, et servirai.

_________________
Antoine_de_cosne
Clément Marot !
Quel honneur vous nous faites de votre visite !
Et je ne doute point, comme l'a fait Dame Fantou, que nombres de vos oeuvres seront lues ici !

Mais permettez moi un apparté !
Je souhaite aujourd'hui vous parler de l'Histoire de notre belle Bourgogne !


Citation:


Liste des comtés vassaux du duché de Bourgogne

Le duché de Bourgogne a compris de manière discontinue les comtés vassaux suivants : comté de Chalon, comté de Charolais, comté de Mâcon, comté d'Autun, comté de Nevers, comté d'Avallon, comté de Tonnerre, comté d'Auxerre, comté de Sens, comté de Troyes, comté d'Auxonne, comté de Bar et autres comtés et seigneuries...

Il a été associé à la comté de Bourgogne, partie du Saint-Empire romain germanique, actuelle Franche-Comté, entre 1330 et 1361, et entre 1384 et 1482, par lien dynastique, mais chaque principauté resta distincte.

Le duc de Bourgogne a également parfois été suzerain ou possesseur du comté de Senlis, et du comté de Montbéliard.

Les origines du duché

Histoire de la Bourgogne.

Le duché de Bourgogne est l'un des héritiers de l'ancienne Burgondie mérovingienne, qui ressurgit après les nombreux partages carolingiens. Au fil des guerres on voit apparaître et coexister le duché, le comté, les royaumes de Bourgogne.

En 841, on note le titre de dux Burgundiae potentissimus porté par le comte Guérin : c'est un commandement militaire. Les partages de 843 à Verdun, 855 à Prüm, 870 à Meerssen sont à l'origine durable de la séparation des territoires en Bourgogne occidentale (duché) et orientale (comté): l'ouest de la Saône et du Rhône va à Charles le Chauve, l'est à Lothaire1.

Au IXe siècle, les rois carolingiens Louis III de France et Carloman II de France se partagent la Francie occidentale de l'Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité en réorganisant avec les membres princiers de leur famille leurs domaines en duchés et comtés féodaux vassaux du roi de France[réf. nécessaire].

Le duché bosonide (898-952)

En 879, Boson comte de Vienne et Autun devient roi. Ses possessions couvrent une large part de l'ancienne Burgondie. Mais le roi Carloman II, soutenu par le propre frère de Boson, Richard dit le Justicier, réduit son royaume à la Provence. Richard devient ainsi comte d'Autun en 883. En 887, à la mort de Boson, il hérite les comtés de Troyes et Nevers. En 894, il conquiert le comté de Sens. En 898, il obtient le titre de marquis du roi Eudes. C'est l'ébauche du duché de Bourgogne qui se forme. Vers 918, il est titré dux, donc premier duc de Bourgogne (un des six pairs laïcs primitifs de France), et réunit alors les comtés d'Autun, de Nevers et d'Auxerre. Les comtes et évêques de Brienne, Chalon, Beaune, Troyes, Langres, se placent sous son autorité, cela dans le contexte des invasions normandes2. C'est la première dynastie des ducs de Bourgogne, les Bosonides (898-952).

Le duché robertien (956-1002)

Les premiers Robertiens s'appuient sur la possession du duché de Bourgogne, qu'ils disputent à la famille du roi Raoul dès 936. Hugues le Grand (943-956), son fils Otton (956-965) puis son autre fils Henri (965-1002), frères d'Hugues Capet, sont suzerains ou ducs de Bourgogne.

Le premier duché capétien (1006-1361)

Le duché, d'abord tenu par Robert le Pieux, échoit finalement à son troisième fils Robert, dont les descendants constituent jusqu'en 1361, les ducs de Bourgogne, branche cadette des Capétiens (Première maison capétienne de Bourgogne). De 1363 à 1482, ce sont d'autres Capétiens, une branche cadette des Valois, qui tiennent le duché.

Le duché contemporain des Valois (1361-1477)

En 1361 le duc Philippe de Rouvres meurt sans héritier, le roi de France Jean II le Bon récupère le duché et l'octroie en 1363 à son fils Philippe le Hardi en apanage. Celui-ci, grâce aux manœuvres diplomatiques de son frère le roi Charles V, reçoit le comté de Flandre par son mariage avec Marguerite III de Flandre.

Philippe le Hardi (1342-1404)


La politique des apanages a été imaginée comme une décentralisation pour améliorer la gestion des provinces éloignées de la capitale. Ces dernières sont possédées par des familles proches du roi et reviennent à la couronne en l'absence d'héritier mâle, ce qui évite d'en perdre le contrôle après un mariage. Les princes reçoivent leurs finances des impôts permanents récoltés par le roi, ce qui permet à celui-ci de les garder théoriquement sous contrôle3. C'est dans cet esprit que Charles V fixe en 1374, la majorité des rois à quatorze ans[réf. nécessaire], afin que son fils Charles VI prenne le pouvoir et que l'équilibre ne se rompe. Prévoyant, la possibilité que son fils ne soit pas assez âgé pour gouverner, il met en place un système pour que ses frères ne puissent accaparer le pouvoir. La reine a la garde des enfants royaux, mais elle n'a pas le gouvernement du royaume. L'ainé, le duc d'Anjou a le gouvernement, mais pas les finances. La plus grande partie des revenus royaux est affectée aux enfants et donc à la reine. Tout mariage des enfants ne peut se faire qu'apès accord d'un conseil de tutelle comprenant les frères de Charles V, son cousin, Louis de Bourbon et la reine3. Ce conseil est assisté par des fidèles conseillers de Charles V.

Mais, à sa mort en 1380, son fils Charles VI est mineur; jusqu'en 1388, ce sont ses oncles qui se partagent la régence et donc les recettes fiscales. Dès lors, leurs principautés deviennent indépendantes de fait. C'est la lutte pour le contrôle des recettes de l'État qui entraîne la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons

Philippe le Hardi poursuit la politique matrimoniale déjà esquissée par son prédécesseur Philippe de Rouvres, politique que continueront ses successeurs et qui amènera en quelques décennies l'État bourguignon. En mariant en 1385 son fils Jean sans Peur à Marguerite, fille du comte Albert Ier de Hainaut et de Hollande, et sa fille Marguerite à Guillaume IV de Hainaut, fils et héritier d'Albert, il prépare l'union de ces principautés à l'État bourguignon.



C'est son petit-fils Philippe le Bon qui finalisera cette union. À la mort de son frère Charles V en 1380, Philippe le Hardi devient régent et tuteur du roi en attendant la majorité de Charles VI (en 1388). Il consolide ses possessions et la position diplomatique de la France en recherchant des alliances avec le Saint Empire, c'est dans cet esprit qu'il marie Charles VI avec Isabeau de Bavière sur laquelle il gardera une forte influence. Le duc de Bourgogne est alors la personnalité la plus puissante de France. Charles VI sombrant dans la folie en 1392, les affaires de l'État sont gérées par un conseil de régence présidé par la reine Isabeau. La reine étant piètre politique, c'est encore Philippe le Hardi qui a l'influence prépondérante dans les affaires du royaume, cependant il doit composer avec la montée en puissance de l'ambitieux frère du roi, Louis d'Orléans.

Jean Ier dit sans Peur (1371-1419)



À la mort de Philippe le Hardi en 1404, son fils Jean sans Peur hérite du duché. Ce dernier manie avec habileté la démagogie, acquiert des sympathies dans la bourgeoisie parisienne et fait cause commune avec les idéalistes de l'Université de Paris, toujours prêts à mêler la réforme de l'Église, comme solution du schisme, et la réforme du royaume, comme chemin vers la vertu politique. Dans ses principautés, il sait modérer ses ambitions, en sorte que la construction de l'État bourguignon progresse sûrement : il unifie le comté de Bourgogne en y intégrant Besançon, renforce les liens entre Bourgogne et Pays-Bas et établit à Liège un prince-évêque complaisant. Il annexe Tonnerre, Boulogne et la Picardie.

Il a beaucoup moins d'influence sur Isabeau de Bavière que son père ; d'autant que Louis d'Orléans aurait une liaison avec la reine (le futur Charles VII est soupçonné d'en être issu)[réf. nécessaire]. Il fait évincer les Bourguignons du conseil de régence. Jean sans Peur le fait assassiner en 1407. Cet acte précipite le pays dans une guerre civile opposant les Bourguignons aux partisans de Louis d'Orléans regroupés au sein du parti d'Armagnac. Il soutient la révolte cabochienne à Paris, et va libérer la reine et le dauphin Louis qui sont retenus par les Armagnacs à Tours (il leur offre protection et les loge à Troyes). Henri V le roi d'Angleterre, profite de ces troubles pour relancer la guerre de Cent Ans et envahir la Normandie. Après la débâcle d'Azincourt en 1415, les forteresses tombent les unes après les autres aux mains des Anglais. Le duc de Bourgogne manœuvre pour ne pas les heurter (car ils sont les fournisseurs en laine des prospères drapiers des Flandres) et pour élargir ses possessions. Il prend le pouvoir à Paris en 1418, avec le concours des artisans et des universitaires. La pression anglaise s'accroît et un rapprochement entre les deux partis est indispensable. Le dauphin Charles rencontre donc le duc de Bourgogne à Montereau. Des partisans d'Armagnacs craignant que le dauphin cède aux vues bourguignonnes assassinent Jean sans Peur lors de l'entrevue le 19 septembre 1419.


Philippe III dit le Bon, notre suzerain actuel : (1396-1467)



La France en 1435. En rouge sombre le duché de Bourgogne.



Philippe le Bon, le fils de Jean sans Peur s'allie alors avec les Anglais. Ils font signer en 1420 à la reine Isabeau et au roi Charles VI le traité de Troyes qui déshérite le dauphin (soupçonné d'être illégitime) au profit du roi d'Angleterre qui deviendra roi de France à la mort de Charles VI (il contrôle déjà tout le nord et le sud-ouest de la France). N'ayant plus de réel suzerain le Duc de Bourgogne à un accès direct aux impots collecté dans sa principauté, il est donc librement autonome4. En 1422, Charles VI et Henri V meurent. Henri VI d'Angleterre devient roi d'Angleterre et roi de France mais n'a que 1 an et n'est pas sacré. Le duc de Bedford devient également régent du royaume de France. En 1423 il épouse Anne de Bourgogne, la sœur de Philippe le Bon. Charles VII est sacré grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc en 1429.

En 1429, le duc de Bourgogne prend possession en gagère du comté de Namur en Belgique vendu par le Marquis de Namur Jean III pour 132000 couronnes d'or en 1421 avec usufruit jusqu'à sa mort en 1429.

Le 10 janvier 1430, il épouse une fille du roi du Portugal Isabelle de Portugal à Bruges. À cette occasion, il crée l'ordre de la Toison d'or.

Le 24 mai 1430, les troupes de Jean II de Luxembourg-Ligny dit « comte de Guise » au service des Bourguignons défendent Compiègne que Jeanne d'Arc tentait de prendre. Au cours d'une sortie, ils la font prisonnière et la livrent au Duc de Bedford régent de France et d'Angleterre pour la somme de 10 000 livres.

Le 4 août 1430, Philippe le Bon devient Duc de Brabant, de Lothier et de Limbourg en succession de Philippe de Saint-Pol.



En 1435 il signe avec Charles VII le traité d'Arras qui donne l'indépendance de fait au duché de Bourgogne (cependant le duc reste vassal du roi de France mais est dispensé de l'hommage) et marque la fin de la guerre civile. Les anglais présents lors des négociations refusent l'annulation du Traité de Troyes. Ils quittèrent la négociation et menacent Philippe le Bon. En retour, celui-ci tente de reprendre Calais mais le siège tourne au désastre pour les troupes de Philippe le Bon qui se retire en Flandre. Le commerce trans-Manche est interrompu et les drapiers flamands ne sont plus approvisionnés en laine. En 1437 Bruges se révolte contre Philippe le Bon qui faillit y laisser la vie. L'insurrection est réduite avec l'aide des villes de Gand et Ypres. La paix de Gravelines entre Philippe le Bon et Henri VI d'Angleterre permet la reprise du commerce entre l'Angleterre et la Flandre en 1439.

Les Anglais ont été considérablement affaiblis par le traité d'Arras. Ayant pillé le pays par des chevauchées pendant des années ils ont favorisé le développement d'un sentiment national qui s'est cristallisé avec l'intervention de Jeanne d'Arc. Ils sont perçus comme des envahisseurs, sont peu à peu délogés de leurs positions par les troupes du roi de France et seront boutés hors du continent en 1453.

En 1443 La mort de la tante de Philippe le Bon, la duchesse Elizabeth de Goerlitz du Luxembourg lui permet de prendre possession du Luxembourg. À cette date, le Duché de Bourgogne est au faîte de sa puissance.

En 1453 les Gantois se révoltent. Ils sont écrasés à Gâvres, par son fils Charles le Téméraire qui réprime violemment l'insurrection.


Le 15 juin 1467, Philippe le Bon s'éteint à Bruges à l'âge de 71 ans. Son fils, Charles le Téméraire lui succède à la tête du Duché de Bourgogne :


[/i]
_________________
Fantou
Fantou s'était assise et le menton dans ses mains écoutait Antoine qui faisait le récit de la longue histoire de la Bourgogne, la puissante Bourgogne dont les Ducs avait une telle magnificence que le Roy souvent les avait enviés. Elle était contente de ne pas être la fille d'un grand nom de la noblesse pour ne pas être l'objet d'un traité se concluant par un mariage politique.
Les Ducs de Bourgogne ont de tous temps étaient des stratèges d'aucun pourrait dire des comploteurs tant sur le pôle économique que politique.
Elle était songeuse et trouvait que décidément la politique n'est pas son affaire et puis de toute manière elle n'était qu'une simple paysanne qui savait lire et écrire.
Elle tourna la tête vers les rayonnages et se demandait déjà de qui elle pourrait faire une biographie pour attirer des lecteurs...

_________________
Fantou
Fantou avisa sur les rayonnages unouvrage qui relatait la vie de Charles d'Orléans...

Je vais vous présenter la vie de Charles d'Orléans qui fut un temps le mécène de François Villon, il le tira souvent de mauvais pas . Je vous présenterai ensuite deux poèmes de ce fin lettré.



BIOGRAPHIE CHARLES D' ORLEANS

Son enfance est marquée par les rivalités qui opposent son père à Jean sans Peur, duc de Bourgogne, rivalités à l'origine de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.

Son père est tué sur l'ordre du duc de Bourgogne le 23 novembre 1407. En sa qualité d'aîné, il recueille la plus grande part de l'héritage dont le duché d'Orléans, les comtés de Valois et de Blois, et les seigneuries de Coucy et de Chauny.

Il épouse en 1406 sa cousine germaine Isabelle de Valois (17 ans), fille de Charles VI, et veuve de Richard II d'Angleterre.
Celle-ci meurt à vingt ans en donnant le jour à une fille. Charles se remarie en 1410 avec Bonne d'Armagnac, fille du comte Bernard VII d'Armagnac, grand féodal du Sud-Ouest, transférant le conflit familial à la maison d'Armagnac.

À la mort de sa mère, le 4 décembre 1408, il hérite du comté d'Asti et de quelques terres lombardes.

En 1415, survient la reprise de la guerre, Charles d'Orléans fait partie de l'armée française poursuivant Henri V retraitant dans le nord de la France.
À la débâcle d'Azincourt, le 25 octobre 1415, Charles d'Orléans est fait prisonnier et emmené en Angleterre. Sa libération est conditionnée par le paiement d'une rançon. Il reste vingt-cinq ans en Angleterre, années pendant lesquelles il développe son œuvre.
Personne ne pourra payer cette rançon, son épouse décédant peu après son emprisonnement, ainsi que son beau-père comte d’Armagnac,ou son frère cadet Philipe qui décède en 1420. Son duché est laissé sans défense et assiégé par les anglais. Ce sera Jeanne la Pucelle qui délivrera Orléans de ce siègele 8 mai 1429.

Il est enfin libéré le 5 novembre 1440, contre une rançon de 220 000 écus, représentant partiellement la dot de sa nouvelle épouse, car le 26 novembre 1440, à 46 ans, il épouse Marie de Clèves, âgée de 14 ans, nièce du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, et petite-fille du meurtrier de son père Jean sans Peur.

En 1447, il récupère son comté d'Asti et rentre en France l'année suivante pour finir sa vie retiré à Blois.

En 1457, le 19 décembre, alors qu'il a 63 ans, son épouse accouche d'une fille, Marie d'Orléans, et, le 27 juin 1462, alors qu'il a 68 ans, Marie de Clèves accouche cette fois d'un fils, Louis, le futur roi Louis XII.
En 1464, elle est de nouveau enceinte, pour la troisième fois, et donne naissance à une fille, Anne d'Orléans, quelques mois avant la mort de son mari.
Charles d'Orléans meurt à Amboise le 5 janvier 1465, sur le chemin du retour, alors qu'il venait d'assister à Poitiers à une assemblée des princes du Sang et des grands féodaux. Il est inhumé en l'église du Saint-Sauveur à Blois.


Après cette bien sérieuse biographie je vais vous donner lecture de poèmes pour vous faire entrendre comme il avait la plume légère et savait faire chanter les mots .

Fantou prit un parchemin enluminé et le déroula avec soins et se mit à lire :



Traduction :

Hiver vous n'êtes qu'un vilain


Hiver vous n'êtes qu'un vilain.
Eté est plaisant et gentil,
En témoignent Mai et Avril
Qui l'accompagnent soir et matin.

Eté revêt champs, bois et fleurs
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l'ordonnance de Nature.

Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain,
Hiver vous n'êtes qu'un vilain !

Vilain: dans le sens de "paysan", "rustre"

Plain: dans le sens de "droit", "juste"

_________________
Antoine_de_cosne


Nous avons choisis de vous présenter ensuite l'oeuvre de Clément Marot.
Celui-ci a vécu entre 1496-97 et 1544.

La révolution que C. Marot apporta à l'art de la versification en inspirant des poètes bien postérieurs comme Jean de la Fontaine, l'admiration que lui ont portés La Bruyère ou Rousseau justifient à nos yeux ce léger anachronisme par rapport au jeu.

Homme du Moyen-âge, Marot inventa la langue française et la poèsie moderne, réalisant une véritable transition littéraire entre François Villon et les poètes de La Pléiade : Ronsard, Du Bellay, etc...

Merci aux censeurs de bien vouloir le comprendre, et nous permettre ici de faire connaite son oeuvre essentielle pour comprendre l'époque, entre moyen-âge et renaissance.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)