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[RP ouvert] Le Languedoc vu d'en bas

--Lifthrasir


Alors, oui, souvent on m'dit que j'suis pas discret. Et là franchement, à ces gens là j'leur donne raison. Vu mon éclat de rire, on a du m'entendre jusqu'en Rouergue.
C'est pas de ma faute, je ris gras.
Fini la badine, on cause sérieux. D'ailleurs j'lui fait comprendre à la drôlesse. Je me détache du poitrail alors que je m'radosse à ma chaise, j'en trouverai bien d'autres à bichonner avant la fin de la nuit.


J'suis ton homme pour le bellâtre... Donne moi un nom ou une description et j'vois ce qu'j'peux faire... Je te fais ça en guise de service...
Tu comprends ? J't'en rends un et un jour tu me le renvois...


L'oeil noir ce coup ci, j'm'interroge.

C'est quoi ton projet ? Tu sais ici, on aime pas trop les nouvelles têtes... Alors les nouvelles têtes qui débarquent avec des projets, parfois ça passe mal...
--Alissandre


Elle se redressa à son tour et croisa les bras en une position qui faisait ressortir sa poitrine en relief sous sa chemise, tête relevée, yeux mi-clos fixés sur son compagnon de table. Le changement d'attitude était aussi brutal que complet : on aurait dit un félin sur le qui-vive, et le silence qu'elle faisait durer ne faisait que renforcer l'impression. Elle l'observait, le jaugeait, l'évaluait, la tête légèrement penchée sur le côté.

Puis, elle répondit.


"J'aime pas les dettes. Dis moi ton prix, je suis pas difficile. Soit j'te paie, soit t'oublies. J'suis pas née d'la dernière averse moi non plus, Lift. M'faut plus qu'une mauvaise cervesa pour faire confiance.
Si t'as b'soin d'un service, tu d'mandes et on discute du prix. C'pas sorcier, et j'suis plutôt gentille en affaire."


Sa voix était restée calme et elle avait consciencieusement occulté le second sujet. La réponse de Lift avait réveillé sa méfiance un instant endormie : il était désormais hors de question de dévoiler son jeu davantage avant d'en savoir plus sur ce malandrin. Ses vantardises lui avaient parues véridiques, mais elle redoutait maintenant de s'être laissée mener en bateau par une grande gueule aussi creuse qu'une outre vide.

Son insistance à vouloir l'aider était louche. Extrêmement louche. Elle avait le sentiment désagréable d'approcher quelque chose de dangereux.
Pourquoi voulait-il absolument faire d'elle sa débitrice ? Parce que le service qu'il lui demanderait serait grand. Plus il insistait, plus la contrepartie serait dangereuse. Avait-il besoin d'elle ou la faisait-il marcher ?
Tandis que les différentes hypothèses défilaient dans son esprit, elle demeura impassible.
--Lifthrasir


Allez fais pas ta timorée !
Quand j't'parle service, j't'demande pas l'monde. Juste m'servir d'alibi si besoin, ou me garder un ou deux paquets le temps d'les faire oublier..

Mais oublis... T'as l'air du genre à bosser en solitaire toi...
Parle moi de ton gars. J't'fais ça gratos. Tu m'plais bien et j'veux te montrer que j'suis pas qu'une crevure...


L'emmerdant quand on bosse entre brigands, c'est qu'on voit le mal partout.
Les jeunes ils comprennent pas que nous les vieux on aime bien des fois être agréables. Juste parce que leur compagnie nous diverti.
Du coup bah j'soupire. La discussion elle est plus aussi plaisante, ni même amusante.
J'ai beau la regarder, j'sais pas trop quoi penser.


Mais si tu préfères, je t'laisse, à c'te heure j'trouverai bien où m'faire pendre...
--Alissandre


La Rousse battit des paupières un instant, destabilisée, puis laissa échapper un soupire avant de sourire à nouveau, d'un air taquin.

"T'as raison, Lift. J'travaille en solitaire, et j'ai pas l'habitude d'faire confiance.
Mais tu m'as convaincue.

L'gars s'appelle Mordric, j'crois qu'il est à Montpellier. Facile à r'connaître, avec son chapeau et ses cheveux longs."


Elle lui en fit une description plutôt flatteuse avant de poursuivre, cette fois visiblement plus détendue : le chat rentrait ses griffes et faisait patte de velours.

"M'en veux pas. T'as l'air d'un type réglo, mais j'en croise pas si souvent qu'ça, alors j'ai plutôt du mal à y croire."

Elle se tut un instant et regarda autour d'elle, comme s'intéressant pour la première fois aux lieux qui les entouraient.

"Retrouvons-nous ici, à la date de ton choix. Tu verras que j'suis pas une ingrate."

Dans son intonation, plus de mesquinerie ni plus de froideur indue, simplement la douceur d'une main tendue... et peut-être plus, maintenant qu'elle se sentait dans de meilleures dispositions. Sans le vouloir, elle s'était adonnée à son caractère et soufflait le chaud et le froid au fil de ses humeurs, ce qui parfois lui jouait des tours désagréables ou lui réservait des surprises inattendues.
--Lifthrasir


Quand t'es dans l'métier, l'plus dur c'est d'cacher ses émotions.
Et moi, ben parait qu'j'y arrive très bien. J'ai même pas sourcillé quand elle m'parle de son gars.
Un bel enchapeauté qui s'appelle Mordric. Encore un peu et j'pourrais croire qu'elle se fout de ma gueule. Mais non, elle est sérieuse la bougresse.


Mordric tu dis ? Avec un chapeau et des cheveux longs ?
J'm'renseigne.
Disons deux jours pour savoir...


J'souris de tous mes chicots à la belle. Alors comme ça ce coquin est d'retour en ville et même pas il salue les vieilles connaissances. Crois moi, j'vais t'l'trouver le gaillard. Et en moins de deux jours. Reste à savoir si tu pourras encore poser tes beaux yeux dessus...

On s'retrouve ici dans deux jours, juste avant la tombée de la nuit. J'ai pas envie de risquer la peau de ton ptit'cul... Quand il fait noir dans l'coin, y a d'la misère qui traîne, et leurs appétits ne sont pas les même qu'en journée...
--Alissandre


Elle l'observa, pensive, l'instinct désormais endormi par sa raison : il fallait savoir baisser parfois un peu sa garde pour connaître ce que valaient les autres, non ?

Puis elle hocha donc la tête, satisfaite, et se relèva.


"Oc ben*. Deux jours. T'inquiète pas pour moi, Tombaire**. Les animaux sauvages y'z'ont tous des griffes. T'as l'air de m'confondre avec une de ces piròlas*** d'la haute."

La Rousse lâcha un petit reniflement, mi-vexé mi-méprisant. Qu'il s'avise seulement de la prendre pour une petite chose sans défense et il se retrouverait avec quelques doigts en moins le temps d'avoir dit "La meuna maire es una trevandièra"****. Elle se sentait vexée, non seulement par sa remarque, mais par la petite morsure dans son orgueil : déjà, là bas, le Chapeauté avait eu l'audace de dire que ces nunuches avaient certaines choses qu'elle n'avait pas. Quoi ? La candeur ? L'argent ? La bêtise ?
Sa propre irritation l'énervait. Pourquoi ?

Elle s'ébroua légèrement pour chasser sa contrariété, secouant sa chevelure d'un geste nonchalant. Elle passa à côté de lui pour se diriger vers la sortie, d'un geste léger et provocateur, elle laissa glisser une main sur son épaule.


"Adieu***** !"

*Très bien
**Tombeur
***idiotes
****Ma mère est une prostituée
***** Au revoir ! (familier)
--Lifthrasir


Ce soir là, j'suis resté un moment à réfléchir.
La belle m'avait quitté sans même que j'en sois conscient, j'étais déjà dans les vapes. Ses mots résonnaient dans ma tête...
Mordric, chapeau, cheveux longs.
Soit la farce était grossière, soit le patron était de retour.

Si on m'avait posé la question quelques heures avant, j'vous aurais dit que j'étais persuadé de sa mort. J'avais beau crier haut et forme qu'il était vivant, qu'il m'avait laissé la gestion d'ses affaires, c'était du chiqué.
Juste une façon de n'pas m'laisser bouffer par la jeunesse.
M'sire Mordric ça f'sait encore peur aux p'tits loups... Moins qu'avant, mais ça avait retenu quelques uns d'me planter.

Mais là, j'étais scié...
La Rouquine était l'étincelle qui v'nait de faire basculer ma vie.
Et à ce moment là j'savais encore pas si j'finirais brûlé ou illuminé...
La vie est étrange parfois.
Un jour tu parades, maître de ta vie, le soir tu trembles, effrayé par un fantôme...

En ce moment encore j'suis pas sûr d'savoir à quelle sauce j'vais être bouffé.
J'ai survécu deux jours d'puis que la belle m'a mit son contrat personnel sur la tête du patron.
J'ai la moitié du visage bleue, endolorie et gonflée. Mais j'suis vivant.
J'me demande même si la Rouquine va m'reconnaître, pour ça que j'surveille la porte d'la taverne... J'ai envie qu'on en finisse vite...
J'suis sûr que si j'pouvais voir mon regard, j'aurais celui d'une truite qu'on vient d'sortir de son eau. Paniqué...


Une autre bière taulier. Et garde bien la bouteille que j't'ai amenée. J'te ferai signe quand tu devras la servir...

J'me retiens de dire qu'sinon, son bauge risquait d'partir en flamme. J'ai du mal à parler, ma mâchoire a prit un sale coup...

Qu'est ce qu'elle fout la Rousse... J'veux me barrer moi...
--Alissandre


Deux jours... Deux longues journées à tuer le temps et à passer en revue toutes les hypothèses les plus farfelues qui pouvaient lui traverser l'esprit.

Hypothèse numéro un : Lift n'était qu'un menteur et il ne remettrait jamais le bout du nez dans cette taverne. Elle avait perdu son temps, mais au moins, elle n'avait perdu que ça. Il ne connaissait ni son nom, ni ses habitudes. Il avait eu raison sur un point : la Rousse n'était pas dans le milieu depuis bien longtemps, même si elle n'avait jamais quitté son Languedoc natal. Deux ans plus tôt, elle n'était alors qu'une bleue qui se donnait quelques airs, et seul son culot l'avait maintenu en vie assez longtemps pour qu'elle apprenne à se défendre.

Hypothèse numéro deux : Lift était un menteur, c'était lui le patron et il l'avait testée. S'il la prenait pour une concurrente, elle allait passer un sale quart d'heure quand elle le reverrait... Il fallait qu'elle se prépare.

Hypothèse numéro trois : Lift ne mentait pas, il trouverait Mordric et lui apporterait les informations qu'elle avait demandées. Et ensuite ?

C'était là qu'elle bloquait. Macarèl ! Deux jours...

La Féline poussa la porte de la Taverne, poitrine bien droite, épaules en arrière, même pas peur. Elle aperçu la silhouette de Lift assez rapidement : bonne nouvelle, il avait l'air d'être seul. Elle s'approcha de lui et, au fur et à mesure que son regard perçait la semi-pénombre ambiante, ce qu'elle vit glaça le sang dans ses veines. A nouveau, elle regarda autour d'elle, comme flairant un piège.
Il était blessé, salement amoché. Avait-il échappé à ses poursuivants ou étaient-ils là, prêts à cueillir la curieuse ? Comment était-ce possible ?
Son esprit se cabrait, peinant à lier tout cela au Chapeauté. Par les enfers, où donc avait-elle mit les pieds ?

Trop tard pour penser à cela, trop tard pour les regrets. Il fallait continuer, et surtout... sortir de là. Elle se recomposa un visage plein de sollicitude en s'asseyant face à Lift.


"Eh bien... On dirait qu'ces deux jours ont pas été... de tout repos ?"


Sa voix tremblait à peine, était-ce perceptible ? Elle espérait que non.
--Lifthrasir


J'voudrais bien lui sourire à la gamine.
Mais j'ai peur d'avoir trop mal. Et puis ça s'rait mal venu.
Alors je hoche la tête, un peu honteux.


Tu peux l'dire... Mais ça t'regarde pas...
J'ai c'que tu veux sur le bonhomme...


Un signe de la main au Taulier pour qu'il ramène la bouteille et un clin d'oeil à la Rouquine. Histoire qu'elle prenne pas peur.

T'en fais pas, j'lui demande quelque chose d'mieux que sa bière. Mais j'sais pas si tu vas aimer... Ça vient d'une île du nord si j'ai bien compris. Du whiskey. Un truc comme ça...

J'lorgne un coup sur le Taulier. Il a même sortit des verres propres. Bon dieu, encore un peu et ça va devenir un établissement de haute classe ici.

Sers nous mon gars... Et évite la politesse ... Moi le premier, la demoiselle elle est farouche, elle boira pas avant moi...

Bordel, j'aime pas ça... J'grimace autant qu'j'peux. J'dois être con, vu l'état de ma joue, j'aurais pas du boire ça... J'sens même la larme monter.

Pouah... Sont pas bien dans leur tête dans l'nord. Infecte...

J'me reprend aussi vite qu'j'peux et j'regarde ma compagne de tablée.

Bon, avant t'dire c'que tu veux, j'dois savoir un truc. Tu lui veux quoi au gaillard ?
--Alissandre


Cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Des années peut-être...
La Rouquine avait pitié. Mais par égard pour l'orgueil masculin, qu'elle savait parfois plus puissant que l'or ou le désir, elle n'en laissa rien paraître.

Petit signe de tête au Tavernier lorsqu'il passa poser la bouteille, puis elle écouta ce que Lift avait à dire. Il était étonnamment bavard avec la mâchoire dans cet état. Et le voilà qui buvait par dessus le marché. L'alcool devait être sacrément fort pour lui arracher cette grimace. Elle repoussa son verre, sa curiosité totalement anesthésiée, pour le coup.


"Bon, avant t'dire c'que tu veux, j'dois savoir un truc. Tu lui veux quoi au gaillard ?"

Ah... Excellente question... La Rousse avait demandé ces informations pour tout un tas de raisons, pas forcément de celles qu'on étale au premier venu, surtout quand on était une fille de la rue avec une estime de soi relativement élevée.
Il y avait bien entendu la réponse à la noix : "parce que tu m'as proposé un service, et que j'avais pas de meilleure idée". Vu l'état de Lift, elle préférait ne pas la tenter.
Elle avait aussi la réponse à la gueuse : "parce qu'il me plaît et que j'aimerai taaaaant savoir qui il est !" Tseuh ! Rien que d'y penser, elle en avait les joues qui prenaient feu de honte. Rha ! Pestouille ! Elle porta les mains à ses joues, outrée d'être ainsi trahie par son propre visage.
Elle rabaissa aussitôt les mains, tentant de masquer son trouble en avalant le verre de ... c'quoi déjà ? Oui-ce-qui ?...

Elle écarquilla les yeux et se mit à tousser comme une damnée, le feu au ventre. Il lui fallut une bonne minute pour reprendre contenance.


"Macarèl... C'quoi c't'alcool?"


Hum, bon... plus elle tardait, plus cela allait paraître suspect. Si ce n'était pas déjà le cas.

"Simple curiosité d'ma part, Lift. Ce gars... il m'intrigue. Et puis..."
Elle détourna le regard, pensive.
"J'aimerai trouver l'moyen d'lui r'tourner la p'tite ... faveur qu'il m'a faite, la dernière fois..."
--Lifthrasir


C'est fort hein ?

J'la regarde, elle est aussi surprise qu'moi la première fois qu'il m'en a fait boire. Lui, il aime ça. J'ai jamais compris, mais en même temps j'ai jamais cherché à savoir pourquoi.

Si tu veux mon avis, c'type, tu l'oublis et vite. Tu fuis même...

J'parle à voix basse, rapidement, presque trop. Elle va finir par comprendre. Elle va m'en vouloir, me planter.

J'tai pas dit la vérité la dernière fois, j'ai pas eu b'soin d'enqu'ter. J'l'connais ton Mordric.
D'puis longtemps même...


J'ose pas la r'garder. J'm'dis que si j'l'fais, j'verrai juste l'éclat d'une lame filant vers moi.

J'ai du lui dire qu'tu l'cherchais. il sait même qu'on est là...
Il a pas l'air d't'vouloir du mal, mais t'es une brave fille, c'genre de coquin c'est pas pour toi...
J'ai pas eu l'choix, j'suis désolé...
--Alissandre


DANGER !

Tous les poils de ses bras s'étaient redressés et elle fut sur ses pieds au moment où il prononça le nom de "Mordric", la lame au clair. Autour d'eux, les gens commençaient à s'inquiéter, marmonner, certains même la regardaient d'un air menaçant. Mais elle n'en avait cure.


"J'ai du lui dire qu'tu l'cherchais. il sait même qu'on est là... "

Les yeux de la Rousse s'écarquillèrent. Elle hésita : assouvir sa colère, là, maintenant, et se venger sur ce cafard ou fuir ?
Son corps était comme engourdi : plus rien ne tournait rond. Ou plutôt, trop de choses prenaient du sens. Elles s'imbriquaient doucement dans sa tête, tout en lui hurlant une seule chose.

FUIS !

Déjà, ses jambes la propulsaient vers la sortie, tandis qu'un grognement indistinct s'échappait de ses lèvres. En passant, elle laissa une estafilade profonde dans la joue de Lift, sans se retourner. Elle réfléchirait plus tard, pour le moment, elle ne devait pas se faire prendre. A aucun prix.
Mordric
Il avait tout vu.
Pas besoin d'entendre quand une telle scène se déroule sous vos yeux.
Il était de l'autre côté de la rue. Face à la seule fenêtre de la taverne.
La pièce de théâtre s'était jouée sans le moindre accroc.
Lifthrasir s'était installé là, où il l'avait désiré; il avait obligé à nettoyer le carreau répugnant qui lui servirait d'observatoire.
Sa mesnie ne lui refusait rien.

Alors quand l'éclair sortit de la taverne, il n'avait d'autre choix que de le voir.
Drapé dans son mantel noir, le chapeau à sa place habituel, ses bottes carmin aux pieds et son sourire le plus charmeur aux lèvres.
La nuit tombait, comme à son habitude, plus vite sur la basse-ville. Il faisait juste assez sombre pour faire peur aux bonnes gens, mais on y voyait assez pour se reconnaître, même si plusieurs mètres les séparaient.


Bonser ma "ptiote" !
Je peux t'offrir un verre ? Je te dois bien ça non ?
Ou bien tu es pressée ? Tu sembles fuir le Sans-Nom...


Sa voix ne trahissait rien d'autre que l'amusement habituel qu'il prenait quand il la croisait.
D'ailleurs, il ne voulait aucun mal, il l'aimait bien justement.
Sa chevelure, sa démarche, sa voix...
Même son air d'animal effrayé lui plaisait...

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Yes ! He's back ! J'vous aime les filles...
--Alissandre


La Féline s'arrêta net, la lame toujours au clair, levée à l'horizontale devant son visage en une posture défensive réflexe.

"Mordric..."

Étonnamment, sa voix mélangeait la nervosité et le soulagement. Devant cet homme, toujours aussi séducteur, toujours aussi chapeauté, elle se sentait presque ridicule d'être aussi alarmée.
Et pourtant...
Elle se força à baisser son arme et à prendre une posture plus détendue, comme si de rien n'était.


"V'z'êtes là ?"

Certes, on avait vu plus éloquent. Mais pendant ce temps, elle faisait aller sa caboche à toute vitesse.
Mordric était le "Patron". Lift était à son service. Ou du moins, Lift avait pris une rouste et Mordric l'avait obligé à lui obéir. Il l'avait forcé à dévoiler qui lui avait demandé ces informations.
Il savait que c'était elle. Et il était là. Il l'avait piégée. L'influence et le pouvoir dont il semblait disposer, et que sous-entendaient les évènements, la fit frissonner, non plus seulement d'appréhension.

Maintenant, ils étaient deux contre elle. Enfin, un et demi, pour être exact. Ses chances de mener le jeu venaient d'être drastiquement réduites. Elle pinça les lèvres, redressant la tête en une posture de bravade.


"Un peu qu'vous m'devez ça. Et moi qu'vous offrait ma bière à l'oeil !"

Pas mal, pas mal du tout.
Une main sur les hanches, elle se décala pour le laisser passer devant elle. Son instinct la poussait encore à la fuite, et il n'était pas trop tard...
C'est à ce moment là que le "Oui-ce-qui" décida de se manifester. Pas du tout habituée aux effets de cet alcool fort, la jeune femme se sentit vaciller. Malgré elle, un petit cri étouffé de surprise lui échappa.
Mordric
Il s'était approchée d'elle quand il l'avait sentit se détendre.
Elle gardait la lame à la main, mais elle ne lui ferait surement pas subir le même sort qu'à ce pauvre Lifth. Du moins, il en était persuadé.


C'est mal poli de passer devant une femm...

Interrompu par le petit cri de la Rouquine, il se tourna vers elle précipitamment. Voilà qu'elle chavirait.
Un mouvement rapide accompagné du bruissement de son mantel et il l'enlaçait presque. Il avait oublié la lame, la prudence, l'animosité qu'elle pourrait ressentir envers lui.
A se demander parfois, comment il était encore envie...


Ça va petiote ?

Il ne souriait plus.
Elle ne semblait pas mourante, mais ce bougre de Lift avait toujours eu un penchant pour la drogue et le zèle.
L'avait-il empoisonnée ? A aucun moment il n'aurait pu croire que seul le Whiskey aurait pu être en cause.


LIFTHRASIR !

Plus un rugissement qu'un cri.

Qu'as tu fais ? Sale vérole puante ?

A l'intérieur, la débandade. On grimpait à l'étage avec hâte dans un fracas de vieille planche usée. Le bougre fuyait encore. Comme à son habitude. Il payerait plus tard, pour le moment...

Ses yeux se braquèrent sur la Rouquine qui ne semblait pas aller plus mal.


Un vertige la belle ?

Le sourire était charmeur, carnassier et amusé. L'oeil était gourmand, intéressé...
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Yes ! He's back ! J'vous aime les filles...
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