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[RP Fermé-Janvier 1460] Journée des pensionnaires.

Blythe.
[Chambre de gauche]

Viens te mettre au chaud, toi aussi.

Persuadée que sa collègue est si choquée que c'est pour cela qu'elle ne répond pas de suite, Rouquine baisse le nez et approche, notant tout de même avec surprise dans un coin de sa tête que Désirée lui donne la place au chaud. Désirée. Donne. SA place...Wow. Installée à côté d'elle, l'enfant toujours dans les bras, elle se cale contre un oreiller et s'affale, le petiot en équilibre sur son torse. Faut dire avec un sein de chaque côté, il ne risque pas de tomber le marmot.

Le malin ? Je ne pense pas...Je crois que tu as de la chance, au moins tu n'as pas à réfléchir trop quand tu es avec un client. Non?

Désirée ne la juge pas. Au contraire. De la chance ? Oui, peut-être bien. Mais elle doit réfléchir aussi... Toutefois elle ne répond pas de suite. Le mouvement d'auto protection de la blonde l'intrigue, et la suite lui donne raison.

Moi j'ai aimé ça, une fois...

La caboche rousse opine, doucement. C'est la première fois qu'elles échangent leurs histoires. Réchauffant ses pieds l'un contre l'autre, la petite rousse élabore une réponse, les yeux fixés sur la chevelure blonde de sa collègue. Bonne chose qu'elle se soit penchée en avant, au moins n'a-t-elle pas à affronter le regard gris. Non qu'il la dérange, mais pour se raconter, c'est tellement plus facile...

De la chance.... Oui parce que c'est agréable souvent, et que j'en arrive à oublier qu'ils sont clients, le temps de... bref. Et non parce que je dois beaucoup réfléchir aussi. Pour cacher quand j'aime pas, ou quand j'ai peur. Je... je sais pas bien faire semblant.

Ah, si elle pouvait apprendre ça de Désirée ! Une pause minuscule marque le changement de sujet de la rousse à la blonde.

Une fois... ? Il n'était pas client, c'est ça ? Comme moi avec Bau...

Elle s'interrompt de justesse. Ou pas. Elle n'a pas eu a réfléchir longtemps pour que cette hypothèse lui vienne. N'a-t-elle pas aimé cela avec Baudouin, malgré sa pauvre performance ? Parce que Baudouin ne payait pas, Baudouin tient à elle, Baudouin... est Baudouin ?
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Jules.
[Cuisines, Salon, chambre : tu parles d'un courtisan !]

Les yeux noirs rivés aux siens, il ne pouvait pas ignorer qu'elle avait l'air aussi troublée que lui. Ca le remplissait de fierté... Mais à quoi jouait-il, bon sang ? S'il ne mettait pas très vite sa fierté de mâle de côté, s'il n'apprenait pas très vite à ignorer le plaisir animal qu'il avait à la troubler pour se concentrer sur son travail, il allait passer les bornes des limites, comme un poisson rouge qui ne naîtrait que plusieurs siècles plus tard... Alors bon. Les leçons. Le soir, les leçons. La journée, la visite. Il manqua perdre ses belles résolutions lorsqu'elle plongea doucement ses doigts dans ses cheveux, mais par un miracle encore inexpliqué à ce jour, il tint bon.

Oui ! Je le veux ...bien... avec plaisir.

Hochant la tête, il voulut s'écarter d'elle, l'emmener visiter le reste de la maison. Mais ne bougea pas. Aucun d'eux ne bougeaient d'ailleurs. "Bordel, bouge toi, enfin, tu as l'air de quoi là ?" Elle ne payait pas pour un petit coup vite fait contre un mur de cuisine. Ni pour des mots tendres et des regards de merlan frit ! Au bout de ce qui lui sembla une éternité, il finit par se détacher d'elle, lui prendre la main et l'entrainer au salon...

Ahem, donc ça vous connaissez... le salon... là ce sont deux alcôves.. avec votre don on a pu les isoler par des tentures et ces portes de bois... Ahem.. pour le bruit....Ah et voila Marceau !

Pietre guide qu'il faisait, le Jules. Evidemment, s'il n'avait pas fait l'erreur de parler des tentures, il ne serait pas en train d'imaginer Eloanne dans l'une de ces alcoves, hein... La vue de Marceau finissant juste de se rhabiller n'etait pas des plus chastes non plus... Vite, changer de pièce. Ne restait que la chambrée à voir. Pas vraiment le meilleur endroit pour penser à autre chose, mais il ne pouvait pas vraiment la garder au salon jusqu'au soir, sans lui montrer ce qu'elle était venue voir, si ?

Oubliant totalement de faire les présentations, il la tira presque par le coude. S'il n'avait eu une jambe raide le rendant légèrement boiteux, il eut sans doute donné le tournis à la damoiselle, tant il se hatait. La porte de la chambre fut poussée, il entra en premier...


Et voilà la....

Se tourna pour lui faire face. Resta comme un couillon sans rien dire, quelques secondes, approchant sans raison valable. La porte était ouverte. Bien ça. On peut rien faire quand la porte est ouverte...

....chambre...

Ah, on peut rien faire quand la porte est ouverte, hein ? Alors il fallait que quelqu'un lui explique, à Jules, pourquoi d'un coup elle était fermée, la porte, Eloanne adossée contre la saloperie de porte fermée, et sa bouche sur la sienne, et ses mains tirant sur le tissu comme un barbare sans aucune retenue, risquant à chaque seconde tout l'argent qu'Eloanne pouvait apporter au Boudoir si elle prenait ombrage d'être attrapée comme une fille de rien, vêtements malmenés par des mains trop pressées, dévorée des yeux et de la bouche quand ce qu'elle voulait, elle, c'était apprendre à plaire à un autre !! Non vraiment, que quelqu'un lui explique, là....
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Eloanne
[Emportée par la foule... Non mais par Jules c’est encore mieux ! ]

Est-ce normal d’éprouver autant de chose à cause d’un silence ? Elle va finir par se poser sérieusement la question, parce que plus celui là s’éternise, plus elle se sent bien. Troublée oui, impatiente aussi, nerveuse un peu, mais bien, contradiction féminine en exemple, ne cherchez pas si vous êtes pourvu du chromosome Y dans vos cellules.
Sans doute que le regard que cet homme pose sur elle, là dans la cuisine, y est pour beaucoup. Oui elle était venue visiter le Boudoir, mais une fois sur place... Force est de constater que la visite l’intrigue moins que lui.

Et puis sans rien dire, il se détache, prend sa main et se met en mouvement.
Si au moins elle avait fait plus attention à chacun des passages, elle pourrait connaitre maintenant le nombre précis des rainures serpentant dans le bois de la porte. Oui ... Mais...

Retour donc, temporaire et rapide, au salon. D’un mot, sans même s’y arrêter, le brun lui montre les alcôves et vante leurs isolations... Que n’a-t-il dit là ? Elle ne va pas jouer l’innocente à se demander de quel bruit les portes et tentures isolent. Non, elle le sait que trop bien justement. Et le blond qui termine de s’habiller - Marceau, si elle en croit la « présentation » plus que sommaire dispensée par Jules - met d’ailleurs la scène en image.

Elle n’a pas le temps de s’attarder plus, ça l’arrange bien, le moment n’est pas le meilleur pour faire connaissance. Et l’étude du choix des tentures peut bien attendre encore. Son guide donc, lui montre la direction à prendre d’une prise affirmée sur son coude. Déjà une nouvelle porte –si, si, ils les aiment – s’ouvre.


Il entre. Elle le suit.

Et voilà-la....

Il se retourne. Elle reste figée...

....chambre...

De la chambre, elle ne voit pour le moment... Rien de plus que de la cuisine. Son champ de vision est monopolisé par l’imposante stature masculine. Un clignement de paupière à peine plus tard, la porte qu’elle aurait juré voir ouverte, est fermée dans son dos. Ou plutôt, elle est plaquée dessus. La bouche du soldat s’empare de la sienne et ses mains tirent et malmènent les broderies sur le tissu soyeux.

Une âme charitable pour me rappeler ce qu’elle venait faire au Boudoir ce jour là ?

Peut être pas se perdre dans le regard d’un courtisan qui la dévore, des yeux autant que de ses lèvres.
Celles de la jeune femme s’entrouvrent, le baiser est rendu, savouré. Ses mains viennent agripper les hanches par dessus la chemise de Jules – on ne sait jamais s’il lui reprenait l’envie de rejouer à passer la porte...

Alors oui, peut être bien qu’elle venait ici avec en tête l’idée de peaufiner l’art de la séduction pour plaire au Vicomte, mais... Fallait pas commencer ! Maintenant c’est trop tard, tout en elle est avide de la suite...

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Desiree.
[Chambre de gauche]

Elle ose presque sourire. C'est si facile de faire semblant. Mais la seconde phrase de Rouquine, celle qu'elle ne finit pas, la fait sourire.

Baudouin ? Berk. Moi j'aurais du faire semblant. Il est viiieeeeeeeeeeeux !

Si vieux que cela aurait été comme faire l'amour à son père. Sale. Révulsant. Ignominieux.
La blondine sait ce qu'elle doit au vieux père de la Rose Noire. La vie, probablement, et celle de son fils, sans aucun doute. Comme à un père, elle obéissait, et comme à un père, elle a avoué une demi vérité en l'envoyant quérir le père de son fils, au jour de la délivrance.


Non, il n'était pas client. C'était Thorvald. Il... Il...

Non, elle n'arrivait pas à décrire la beauté des émotions qu'elle avait ressenties à ce moment là. A ces moments là.
Elle esquiva.


Je l'ai rencontré au marché un jour, on voulait le même collier. Il m'en a offert un et j'ai pensé qu'il ferait bien monter ma cote auprès de la Rouge s'il venait me voir comme client. Je lui ai dit de venir. Il est venu. Il pensait me débaucher pour la pourpre, et il a changé d'avis quand...

Elle garde les yeux baissés sur ses mains un instant.

Quand je lui ai dit la même chose qu'à toi. Il m'a touchée et je n'étais pas préparée, j'ai tressailli. Il est si grand, je pense qu'il me faisait un peu peur... Mais il était si doux que... J'ai fini par lui faire confiance. Et... Et...

De nouveau, elle buta sur les émotions. C'était impossible à décrire, elle ne connaissait peut être pas assez de vocabulaire. De nouveau, elle esquiva, pointant son fils :

Et voilà le résultat !

Un sourire éclaira son visage un instant. Puis s'estompa.

Nous nous aimions. Enfin, je crois.

C'est que l'amour aussi, c'est un concept un peu délicat à définir, surtout pour une catin. Du moins le croit-elle.
Revenant à des confidences moins émotionnantes, elle pépia :


Et pour faire semblant, c'est facile. Enfin, moi, je me racontais des histoires dans ma tête au début, pour attendre que ça passe. Il suffit de faire des bruits aux mêmes moments qu'eux. Et de penser à autre chose.
Sauf avec les puceaux ou les timides.


Ses préférés, on ne le dira jamais assez.
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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Blythe.
[chambre de Désirée : imitation de l'huître]

Baudouin ? Berk. Moi j'aurais du faire semblant. Il est viiieeeeeeeeeeeux !

Piquée au vif. Est-ce qu'elle crache sur la belle histoire de Désirée avec le portier de la Rose Pourpre, qu'elle trouve beurkement efféminé, elle ? Non. Déglutissant, la Rouquine n'arrive pas à cacher qu'elle est blessée. Elle écoute d'une oreille distraite l'histoire de leur rencontre, un peu amère à l'idée qu'elle ne pourra pas répondre en racontant la sienne. Pas après une telle réaction... Pourtant elle aurait bien aimé. Elle finit par baisser le visage vers le bébé quand la blondine le désigne comme le résultat de leur histoire.

Et pour faire semblant, c'est facile. Enfin, moi, je me racontais des histoires dans ma tête au début, pour attendre que ça passe. Il suffit de faire des bruits aux mêmes moments qu'eux. Et de penser à autre chose.

Haussement d'épaules. Va-t-on voir la rouquine perdre sa sempiternelle gentillesse ? P'têt bien. Vexée du dégoût de la blonde pour le seul homme qui l'ait jamais regardée au fond des yeux, elle répond d'un ton un peu plus sec qu'à l'ordinaire, regard toujours baissé sur l'enfançon.

Facile.... ? Quand on ne ressent rien, peut-être.
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Jules.
[Chambre de droite : le repos du guerrier]

Le peu de raison qu'il lui restait nota bien qu'elle ne prenait pas ombrage, qu'au contraire elle s'accrochait à lui comme pour l'empêcher de partir, que les lèvres, non content de ployer sous les siennes, répondaient au baiser avec la même urgence. Mais cela ne fit que donner plus de pouvoir à la folie. Puisqu'elle ne résistait pas, que restait-il pour l'arrêter ? Rien.

Sans rompre le baiser, il batailla encore un peu avec le corsage jusqu'à enfin dévoiler la poitrine convoitée. Un bras enroulé autour de sa taille pour la décoller de la porte, il fit plusieurs pas en arrière, l'entrainant avec lui, avant de se pencher pour mieux dévorer les fruits plus si défendus que ça, visage enfoui entre les deux monts tendres, savourant le corps souple ployant sous son assaut comme un roseau dans le vent. Le courtisan referait surface plus tard, sans doute. Avec son lot de doutes, de remords et de reproches. Avec ses mots d'excuse peut-être, et sa considération pour les sensations de sa cliente. Mais pour l'heure seul le soldat restait, un soldat qui après des jours de marche dans la boue et de combats sanglants, retrouve la chair tendre d'une fille et s'y noie, s'y lave, s'y purifie, sans songer une seconde que sa barbe rapeuse et ses baisers dévorants pourraient la griffer plutot que de la caresser.

Bientôt, le désir ravagueur prit tant d'ampleur que ces caresses ne lui suffirent plus, et l'esprit embrumé de penser une seule chose : un lit, vite. Et la bouche avide de revenir dévorer son cou, ses lèvres, tandis qu'il se penchait, le temps de glisser une main sous ses genoux et de la soulever dans ses bras. Seulement lorsqu'il l'eut jetée sur le lit, tombant sur elle, une main fouillant les jupons maladroitement, eut-il un sursaut de conscience. Mais juste assez pour s'appuyer sur un coude et ne pas l'écraser. Juste un regard brulant, une seconde suspendue. Une dernière chance pour dire non avant qu'il ne fonde sur elle en oubliant sa place.

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Desiree.
[Chambre de gauche : quand une huître se referme sur vos doigts, ça fait mal]

Oui mais voilà, la rousse avait oublié un détail : elle avait l'enfant de la louve blonde sur les genoux. Louve, oui les gars, vous avez bien lu, parce que c'est ce qu'elle est devenue (la pauvre, oui, on sait) à l'instant où l'enfant a reposé au creux de ses bras pour la première fois.

Piquée par la dernière remarque de sa collègue, pile à l'instant où elle, elle s'ouvrait (non mais admirez le quiproquo tout de même!), elle se recroquevilla légèrement... avant de retrouver toute la morgue qu'elle avait peu à peu abandonné, depuis leur installation au Boudoir.


Quand on ne ressent rien, on évite de souffrir. Regarde toi, à te vexer pour une remarque insignifiante!

Elle reprit son fils sur les genoux de la rousse, et le cala au creux de son bras avant de reprendre, toujours sèchement.

Baudouin était comme un père pour moi. Ne te méprends pas sur ce que je pense de lui. Je sais ce que je lui dois. Je sais aussi que s'il avait été là au lieu de nous fuir, Geoffroi ne m'aurait pas... pas...

Elle se tait. Elle n'a jamais parlé de ces événements là, et elle entend bien ne jamais avoir à le faire. Elle entend donc changer de sujet, se refermer, redevenir un glaçon... car comme elle venait de le clamer, au moins, quand on ne ressent rien, on ne souffre pas.

Mais je sais ce que je lui dois. Alors cesse donc de faire la mijaurée, tu veux ? Il me semblait qu'on était au dessus de ça, tous les cinq.

Vexée ? Pire. Blessée.
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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Blythe.
[chambre de gauche : et moi et moi ?]

Quand on ne ressent rien, on évite de souffrir. Regarde toi, à te vexer pour une remarque insignifiante!

Les yeux bleus quittent le visage de l'enfant pour rencontrer ceux de sa mère. Elle déglutit à nouveau. La blonde se plante, elle parlait de ressentir physiquement, pas sentimentalement. La blonde se plante encore, elle n'est pas vexée, mais blessée. Parcequ'elle ne trouve pas ce "beurk" insignifiant, elle.. Il lui dit que Baudouin est un vieux vicelard, et elle une malade de l'avoir trouvé beau. Ce beurk, il salit ce qu'elle trouvait beau.

Quand Désirée lui prend l'enfant des bras, elle n'oppose évidemment aucune résistance, mais elle prend le geste pour ce qu'il est : une marque de méfiance. La tristesse l'envahit d'autant plus, mais elle ne trouve toujours pas de mots pour répondre. De toutes façons la blonde n'a visiblement pas fini. Elle tique un peu au mot "père", même si elle ne peut que le comprendre. Oui, Baudouin a l'âge d'être son père à elle aussi, elle le sait bien mais refuse d'en tenir compte. Toutefois, son regard s'adoucit. Désirée aime Baudouin aussi. Différemment, mais aussi. La mention de Geoffroi fait frisonner la rouquine. Elle ne sait pas la moitié de ce qu'il a fait à Désirée, elle ne sait que ce qu'elle a vu : les traces de coups. C'est amplement suffisant pour compatir...


Mais je sais ce que je lui dois. Alors cesse donc de faire la mijaurée, tu veux ? Il me semblait qu'on était au dessus de ça, tous les cinq.

Mijaurée ? Les yeux bleus se plissent et elle esquisse un mouvement de recul. Au dessus de "ça" ? La colère revient dans le coeur de la petite catin. Mais pour qui se prend-elle, hein, à lui donner des leçons, à lui dire au dessus de quoi elle doit ou ne doit pas être, à lui dire ce qui est ou n'est pas insignifiant ? Elle ouvre la bouche pour lui dire ses 4 vérités, lui rappeler qu'ici elle n'est pas la princesse de glace de la rose noire et qu'à traiter ses collègues de mijaurée on les perd. Mais trois mots l'arrêtent.

Tous les cinq.

Oui, ils sont tous les cinq, seuls face au monde. Il ne faut pas se gourrer d'ennemi. Mais tout de même, on traite pas les gens de son équipe de mijaurée sans même chercher à comprendre, et on crache pas sur leurs gouts ! Quand elle parle, c'est un mélange de colère et de tristesse qui s'emmêle dans ses cordes vocales, le tout chuchoté pour ne pas réveiller l'enfant. Ses yeux finissent par déborder, elle sait que Désirée se moquera sûrement mais elle s'en fiche.


Oui ben justement, faut se traiter bien, tous les cinq. Je dis pas beurk quand tu parles de Thorvald moi, je me moque pas de toi, je te traite pas de mijaurée !

Elle déglutit, se tord les mains. La voix se casse. .

J'le trouve pas dé..dégoutant m..moi ! Il...il me regarde vraiment, pas que mon corps ! Pourquoi tu aurais droit à une jolie histoire et pas moi ?

Elle chasse ses larmes d'une main impatiente, le souffle court et les joues roses.
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Desiree.
[Chambre de gauche : « Parfois les pleurs ont la vertu de l’éloquence. »* ]

La blondine est un peu larguée. Elle sent bien qu'elle a blessé la rousse, mais elle le sent confusément. Parce qu'elle est blessée aussi, et qu'en se fermant, elle se coupe de la possibilité de comprendre les sentiments des autres, aussi.
Mais dès que sa consœur ouvre la bouche, elle sait qu'elle a tapé trop fort. Elle ne sait pas parler, Désirée. Elle ne sait pas trop comment réagir non plus.
Alors, sans cesser d'écouter, entre deux phrases balancées, piquantes, de la rousse, elle se lève, sort de sous l'édredon et s'en va coucher l'enfant dans son couffin, derrière le paravent.

Elle retourne dans le lit, frissonnante. Elle frotte un peu ses pieds l'un contre l'autre, pour faire mine. Mais en vient finalement à la seule réaction qu'elle est capable d'avoir, celle dictée par les derniers mois de sa vie. Elle ouvre les bras et attire la rousse contre elle.


Tu es trop sensible ma chérie.

Un baiser vient ponctuer l'assertion.
Qu'est-ce qui a fait basculer la blonde de hauteur à compassion ?
Un nom, pardi!


Tout le monde devrait avoir droit à une jolie histoire. Je n'ai pas dit que ce que tu as vécu était sale. Je parlais de mon point de vue. Baudouin était comme un père pour moi, je n'aurais jamais pu... Je parlais pour moi, je parlais trop vite. Excuse moi.

Oui, oui. Vous ne rêvez pas : elle s'excuse. Carrément.
C'est dire à quel point les derniers mois l'ont changée. Elle s'excuse, elle demande pardon d'avoir pu blesser quelqu'un.
Rouquine a raison, et elle a dit les mots qu'elles ont en commun. Avoir connu un homme qui les voit vraiment.

Il y a mille façons de se rapprocher. La tristesse de deux filles de joie au cœur trop tendre, finalement, c'est d'un commun...


C'était tellement plus facile de ne rien ressentir...

Et elle renifle aussi. Grande scène des eaux, acte trois scène un, c'est parti!

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* Ovide
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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Blythe.
C'est à peine si Roxanne a enregistré l'aller retour de sa collègue, tout à la passion de son discours. Alors quand elle sent les bras l'enlacer et l'attirer, un petit hoquet de surprise lui échappe.

Tu es trop sensible ma chérie.

Sans le baiser, la jeune rousse aurait sans doute éprouvé le besoin de s'indigner, de nier de... Mais elle l'est, trop sensible, et elle le sait, et le baiser lui prouve que c'est dit sans jugement...Alors elle se laisse aller contre la blonde, avec un soupir de soulagement. Depuis combien de temps n'a-t-elle pas eté tenue ainsi par une femme ? Une éternité, il lui semble... Elle a cajôlé Emilla comme ça oui mais qui, en dernier, l'a câlinée, elle ? Sa mère...? Non... Baile. De toutes façons, ça fait un sacré bail...

Tout le monde devrait avoir droit à une jolie histoire. Je n'ai pas dit que ce que tu as vécu était sale. Je parlais de mon point de vue. Baudouin était comme un père pour moi, je n'aurais jamais pu... Je parlais pour moi, je parlais trop vite. Excuse moi.

Elle écoute. Mieux, elle boit les paroles comme du petit lait, et quand Désirée s'excuse -non non elle ne rêve pas, Désirée s'excuse... Carrément ! - la jeune rousse ouvre des yeux étonnés et dépose un baiser d'instinct, sur le morceau de peau le plus proche. Elle ne sait pas vraiment ou il tombe, hein, la joue le nez, l'oeil ou l'épaule et on s'en fiche un peu à vrai dire. Et au moment ou elle ouvre la bouche pour s'excuser à son tour...

C'était tellement plus facile de ne rien ressentir...

A y est. La rousse est trop sensible, la blonde l'a dit, faut ecouter les gens. Et entendre Désirée dire ça... et renifler..! D'un coup elle ne pense plus qu'à la consoler. La tête rousse se redresse cette fois, les grands yeux bleus s'écarquillent, pleins de larmes. Et elle secoue la tête, à peine, comme si elle n'osait pas faire de grands gestes.

Oh non, non ne dis pas ça... Regarde, tu t'es sentie aimée et vivante et tu as un beau garçon en résultat..

Elle serre la blonde un peu plus fort, l'enlacant à son tour, et lui baise doucement la joue. Elle ne l'a fait qu'une fois, elle, de se fermer totalement...D'être insensible à tout. Froide. Depuis ça lui arrive encore quelques secondes, quand un client lui fait peur et qu'elle retourne se cacher au fond de son cerveau. Ironique, hein, comme ces deux-là sont le yin et le yang. Blanc avec une touche de noir, noir avec une touche de blanc...

C'est vrai qu'on souffrirait moins, hein... Ce serait plus facile. Mais on saurait pas qu'on est en vie, Désirée.

Et puisque c'est l'heure des confidences...

Désirée... c'est joli. C'est ton vrai nom ?

Non vous ne vous trompez pas, c'est un appel du pied pour lui dire son nom à elle. Ce nom qu'elle ne donne qu'aux proches. Désirée, proche. Si on lui avait dit ça à la Rose Noire, elle aurait ri.
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Desiree.
[Chambre de gauche : confessions intimes]

Oui... Bien choisi hein?


Léger haussement d'épaule de la blondine. Elle n'avait jamais compris. Jamais.

Je n'ai jamais su pourquoi. Normalement on ne vend pas un enfant que l'on nomme Désirée, n'est-ce pas ? Ou bien alors ils ne comprenaient même pas le sens du mot.

Oui, c'en était même devenu la seule explication qu'elle avait. Ses géniteurs étaient trop idiots pour comprendre ce que signifiait le prénom de la petite.
Et puis elle n'avait que peu de souvenirs avant sa vie de servante de bain, de toutes façons. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours porté des seaux lourds à ses mains d'enfant. Évolué dans la vapeur. Elle travaillait bien plus dur quand elle était enfant.
Elle resta blottie contre la rousse. L'heure était aux confessions, mais de là à parler de choses si désagréables... Non, vraiment, restons dans la légèreté.


Et toi, la Rouquine ? Tu portes ce nom depuis toujours?

Probablement que non, mais elle n'avait jamais cherché à apprendre celui qui se cachait dessous. Chacun se protège comme il peut. Qu'importait le reste ?

Elle apprenait. Lentement, mais sûrement, elle apprenait la confiance, la blondine. Auprès de ses collègues, de ses camarades d'évasion. De ses amis. De ceux qui devenaient sa famille.
Une sœur rousse, après tout...

Elle se détendit sous les baisers. Elle accepta. Quand c'est la famille ce n'est pas pareil. On peut se laisser toucher sans souffrir. N'est-ce pas?

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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Eloanne
[Chambre de droite : qui parle de repos ?]

Sous l’emprise de ses lèvres, elle se perd et oublie, pour un temps, l’endroit, l’espace et même la raison. Seules importent désormais ses mains qui luttent et finissent par gagner la bataille contre le corsage récalcitrant.

Dans un même mouvement, il l’enlace par la taille et recule de quelques pas, la bouche plongée sur sa gorge maintenant découverte. Offerte à l’urgence des baisers, aux griffures de la barbe râpeuse qui sont autant de stimuli supplémentaires sur la peau délicate, elle se cambre en arrière en fermant les yeux et glissant une main jusque la nuque du soldat pour s’y retenir.

Plus discret, retenu certainement par la pudeur qui a bien du mal à céder la place, le désir s’intensifie dans le jeune corps. Elle grogne quand il quitte sa poitrine, frémit d’envie quand il revient dévorer son cou, gémit contre ses lèvres alors qu’il les conquiert encore.

Et sans qu’aucun mot ne soit échangé, il se penche et la prend dans ses bras pour la jeter sur le lit et l’accompagner, non sans une certaine impatience, de son corps sur elle, de sa main qui déjà se perd sous les jupons.

Une seconde. Un regard, brulant s’il en est, quand il prend appui sur un coude..

La main d’Eloanne qui était jusqu’alors restée sur la nuque, remonte se perdre dans ses cheveux, le pressant légèrement du bout des doigts. L’autre glisse de la hanche au bas du dos, et trouve sa place aux creux des reins de Jules. Emmêlée dans les tissus, une jambe serpente pour enlacer sa jumelle. Et en réponse à l interrogation muette....


Jules

...Un murmure avant d’unir ses lèvres aux siennes avec autant de précipitation que si sa vie en dépendait.
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Jules.
[Chambre de droite : franchement, ça fait désordre !]

Une dernière chance pour dire non avant qu'il ne fonde sur elle en oubliant sa place.

Mais elle ne dit pas non, au contraire. La main au creux de ses reins semblait le brûler à travers le tissu, et une jambe légère venait serpenter autour des siennes, comme pour le retenir.. L'ombre d'un sourire étira les lèvres de Jules. Partir était la dernière chose qu'il voulait....


Jules...

Permission donnée...Et le petit barrage de doutes qui pouvait encore le retenir céda : bienséance, notion de sa "place" de courtisan n'étant pas censé prendre l'initiative sans invitation.. rien de tout cela ne faisait le poids face à la vague déferlante de son manque d'elle, de cette main sur ses reins, de cette jambe qui l'enserrait, de cette voix qui l'appelait.. De ces lèvres qui l'attrapaient avec une précipitation égale à la sienne. Ennivré, le barbu répondit au baiser avec fougue, relevant les jupons de sa main libre, caressant pêle-mêle les cuisses fermes à travers le fin tissu de son pantalon de cotton, puis la douceur de son ventre, avant de tirer sur le cordon de ses braies avec une maladresse inhabituelle et née de la précipitation. Foutues fripes qui l'empêchaient de la rejoindre !

Bientôt il fut cul nu, offrant un spectacle presque comique, chevilles empêtrées dans ses braies, allongé dans un amas de dentelles et de froufrous, grognant d'impatience et d'envie. Toujours accoudé tout près de son visage, bouche contre bouche, torse contre poitrine, il se démenait, sa main libre au four et au moulin, la caressant elle, le libérant lui. Où était le professeur calme, posé, rassurant toujours, arrogant parfois, qu'elle avait embauché ? Envolé, pour l'heure.

Lorsqu'il vint enfin à bout des jupons emmêlés et réussit à les relever, l'homme précipité se redressa totalement à genoux devant elle, et placant ses mains sur ses hanches, il agrippa fermement la taille du pantalon honni pour le lui ôter, l'aidant à soulever le bassin, tirant sur le sous-vêtement délicat au risque de le déchirer. La vue des cuisses nues, du ventre et de la fleur convoitée lui arracha un grondement satisfait, et à nouveau il était allongé sur elle, entre les cuisses offertes.


Eloanne.

Le nom fut prononcé comme un constat. Un jugement définitif. L'aveu qu'elle n'était pas, plus, une simple cliente mais une femme qu'il désirait, et dont le corps, l'odeur, les soupirs l'ennivraient suffisamment pour qu'après quelques semaines de séparation il en soit au point de fondre sur elle comme la misère sur le pauvre monde. Joignant leurs bouches et leurs bassins dans le même élan, il soupira dans sa bouche tout le soulagement d'un désir sur le point d'être enfin assouvi. A cet instant précis, l'eventualité de ne pouvoir la faire sienne écartée, il put enfin ralentir et prendre le temps d'apprécier. La précipitation était morte en même temps qu'il l'avait pénetrée. Les yeux dans les siens, sans un mot, il entama sa danse entre ses reins.
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Blythe.
[Chambre de gauche : attention, eau de rose à foison]

... Normalement on ne vend pas un enfant que l'on nomme Désirée, n'est-ce pas ? Ou bien alors ils ne comprenaient même pas le sens du mot. Et toi, la Rouquine ? Tu portes ce nom depuis toujours?

Oh oui, elle compte bien lui répondre, lui dire son vrai nom, et pourquoi elle ne le dit pas à tout le monde... Mais avant, dans sa grande candeur et sa volonté farouche à voir le bien même au beau milieu d'un monde sans pitié, elle veut apaiser la peine de sa collègue, qui peu à peu est en train de devenir son amie.

Ou alors... euh, je dis peut-être un bêtise, mais te donner ce nom c'était peut-être un message ? Euh comme pour te dire que tu étais désirée même s'ils avaient pas les moyens de te nourrir ? Savaient peut etre pas écrire pour te l'dire, alors.. ils t'ont appelée comme ça, p'têt ?

Naïve ? Ouais, à donf. Elle ne sait pas à qui les parents de Désirée l'ont vendu, mais elle veut croire qu'ils ne savaient pas qu'elle finirait au bordel. Elle toussote un peu, pas bien sûre que sa collègue ne va pas la houspiller, alors elle poursuit presque précipitamment, répondant à la question.

Nan, c'est pas mon nom.. C'est le surnom qu'on m'a donné apès que mon père m'a chassée. Mon nom, j'aime pas qu'on m'appelle comme ça en public, je veux pas que les clients l'utilisent. C'est.. il est à moi, il est d'avant que je sois catin. J'le donne que aux gens qui...

Elle se mordille la lèvre inférieure, plisse le nez, un peu gênée d'être si sentimentale.

Qui m'voient, tu sais ? Comme Baudouin, ou Emilla...

Et de planter ses yeux dans ceux de Désirée.

...comme toi. Je m'appelle Roxanne.
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Desiree.
[Chambre de gauche : Ptin, l'eau de rose ça pique les yeux!]


Elle sourit la blondine, légèrement. Un peu émue par la naïveté de sa consœur. Par son envie de faire qu'elle n'a pas été abandonnée. Un message. La belle affaire ça serait. Un message de sa mère, peut être, à la réflexion. Sa mère avait toujours été absente, absente des souvenirs. Peut être qu'elle, elle la désirait vraiment.
Elle n'en savait rien, en fait. Il y avait eu comme un lessivage de sa tête, ses souvenirs ne remontaient pas plus loin que la grosse pogne paternelle sur son bras, le marchandage des grosses voix, et une nouvelle grosse pogne, la traînant vers les cuisines des bains publics où elle resta jusqu'à ses quinze ans.

Et le sourire s'élargit, à mesure que la rousse parle.
Oui, elles se voient. Sûrement mieux que quiconque, et surtout maintenant.


Roxanne.

Elle répète, comme pour mieux savourer le don. Pour s'imprégner de chaque syllabe, pour goûter le Sud qu'il y a dans ce nom là. Dans le O qui s'ouvre, et qui chante le ksss ksss ksss des cigales.
Enfin, d'après ce que la blonde en sait. Parce que dans le sud, elle n'y a jamais été. Mais des clients lui en ont parlé, et c'est comme ça qu'elle se l'imagine. Tout en sa consœur porte le sud.
Et si elle n'en vient pas, eh bien tant pis !


C'est un beau prénom. Il te va bien.

Elle lui sourit, une fois encore.
Et tout aurait pu en rester là, dans les larmes de joie de l'amitié fraîchement nouée, toussa, toussa.
Sauf que dans le cerveau de la blonde, il y avait eu comme un tilt. Et ne me dites pas que ce n'est pas possible !
Elle fronça le nez, se gratta la tempe, et murmura finalement:


Tu as donné ton nom à Emilla ? Elle ne le connaissait pas, donc.

Une pause.

Et elle te voit.

Mais est-elle vraiment liée à toi ?
La question resta en suspens, la blonde n'osant la poser aussi directement.

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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
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