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[RP ouvert] Vous prendrez bien une tasse de thé?

Gabrielle_blackney
Si votre perso veut aussi boire une infusion aux herbes mystérieuses venues du lointain Orient et dont on ne connait pas trop les effets, il est le bienvenue, en respectant la cohérence toussa, toussa... genre si vous pouviez laisser à Marine et Gabrielle le temps de commencer, ça serait sympa


[Well, they'll stone ya when you're trying to be so good,
They'll stone ya just a-like they said they would.
They'll stone ya when you're tryin' to go home.
Then they'll stone ya when you're there all alone.
But I would not feel so all alone,
Everybody must get stoned.*]

- Taverne municipale – Le Mans – Trop tard pour les honnêtes gens –


Gabrielle, une fois encore, avait échoué dans une taverne. Un autre dans une autre ville. Elle était sortie du prieuré, était passée à Paris et maintenant, elle était sur la route, en direction du Sud. Elle rentrait chez elle. Et elle s’ennuyait. Si les premiers temps, sa liberté retrouvée avait suffit à la combler, à présent, les jours s’enchainaient mornes et fades. Elle n’avançait pas aussi vite qu’elle le souhaitait. Maudite guerre qui avait fermé les frontières, rendait les villes peu accueillantes aux étrangers et les chemins fort peu sûrs. La jeune femme avait même dû croiser le fer contre une armée qui pourfendait tout ceux qu’elle croisait. Tout ceci entrainait une perte de temps qui n’améliorait pas son humeur maussade.
Elle se retrouvait donc coincée au Mans le temps de recevoir un laisser passer pour la Touraine. Du Mans, Gabrielle ne voyait guère que sa chambre d’auberge et sa taverne. Elle n’avait nulle envie de s’y promener et on lui avait bien fait comprendre que sa présence n’y était que tolérée.
La chope était sa seule distraction et sa plus fidèle amie. Gabrielle avait été d’une sobriété forcée durant son enfermement, mais l’alcool était revenu dans sa vie avec une facilité déconcertante. La seule chose de fiable en ce bas monde pensait la brune.

De manière générale, Gabrielle n’avait aucune attirance pour les enfants. Le plus souvent, elle ne les remarquait pas et ne leur adressait même pas la parole. Et quand elle en croisait un en taverne, elle n’hésitait pas à le flanquer dehors s’il était trop pénible. Au Mans, pourtant, il y avait cette gamine, une petite rousse qui n’avait ni la langue ni les doigts dans sa poche. Marine de son prénom. Toujours à quémander quelques écus. Une fugueuse expliqua-t-elle. Etait-ce lié à sa solitude ou parce que la petite lui rappelait un peu de son enfance ?
Quoiqu’il en soit Gabrielle ne la chassa et la gratifia même de quelques conseils pour mener sa vie, le principal étant de faire toutes les bêtises qu’elle voulait mais de bien faire attention à ne jamais se faire prendre. Que le Très Haut soit miséricordieux et n’accorde jamais à la jeune femme de mettre au monde des enfants. Elle sera assurément une mère épouvantable.
En attendant, Marine réclame « quelque chose », encore une fois. Gabrielle fouille dans sa besace : des lettres, du pain, quelques objet personnels et… ça !

Les herbes données par Rowena.

Herbes dont elle avait promettre à Gabrielle de ne rien révéler. Elles auraient du servir pour une occasion particulière mais l’événement ayant été annulé, les herbes étaient toujours là. Et Gabrielle ignorait leurs propriétés exactes. Comment avait dit Rowena ? Un truc du genre « ton esprit s’éclairera, tu seras sereine, tout te paraitra clair et évident, tu n’auras plus peur et tu sauras quoi faire et quel chemin choisir ». Sauf que Rowena avait un sens de la formule qui échappait à l’esprit de Gabrielle. Elle sourit en pensant à son amie et eut un peu honte de ne pas lui avoir écrit.
Marine semblait intéressée par les herbes alors Gabrielle lui en donna une poignée et lui recommanda d’être prudente et d’attendre qu’elle ait quitté la ville avant de les utiliser. Si la gamine devait en mourir ou en rester folle, inutile qu’elle soit dans le coin.

Mais la taverne était déserte. Il ne restait qu’elle deux. Gabrielle se dit que sa blonde et douce amie d’Orthez ne lui aurait jamais donné un produit dangereux. Certes, la gosse n’avait que neuf ans. Mais bon, neuf ans en ce bas monde, c’est presque adulte et Gabrielle ne s’embarrasse pas de ce genre de détails. Si son père n’était pas capable de la surveiller, ça n’était pas elle qui allait s’en charger donc…

Marine ? On se la fait cette infusion ?

*Ils te défonceront quand tu essaieras d'être si sage,
Ils te défonceront comme ils ont dit qu'ils le feraient
Ils te défonceront quand tu essaieras de rentrer chez toi.
Puis ils te défonceront quand tu y seras tout seul.
Mais je ne me sentirais pas si seul à ta place,
Tout le monde doit se défoncer.
(Bob Dylan)

_________________
Marine.
Voilà un bon bout de temps que Marine a échoué au Maine. La Matheline lui avait dit " Apporte ce pain à ton parrain, paraît qu'il crève de faim là-bas. " et la rouquine, en bonne filleule, s'est rendu au Maine avec Marc. D'autant plus que sa grand-mère adoptive semblait être présente là-bas et grand manque de chance, il y'avait aussi Leha. Une rousse comme elle qui la retient là-bas en attendant que le Firenze se ramène, alors la gamine attend mais ce n'est pas vraiment une partie de plaisir, car les adultes discutent de choses vraiment ennuyeuses. La mioche passe la plus grande partie de son temps à jouer avec ses osselets, son chat en bois et sa poupée en chiffon, discuter un peu avec Leha, dormir avec Canaille, se promener avec ses animaux ou bien essayer de trouver un nom pour son poulain. Sinon, il lui arrive de travailler en décrottant les chausses des gens pour se faire quelques écus ou bien mendier aussi, sauf que bien évidemment, Leha ne veut pas. Bref, pas qu'elle s'ennuie mais sa vie est bien tranquille à présent.

Alors Marine s'occupe en taverne pour ne pas changer et c'est ainsi qu'elle rencontra Gabrielle. D'abord, la gamine fût intimidée par cette femme et s'est contentée de l'observer, mais très vite, elle a pris ses aises et s'est mis à réclamer des écus. Pourquoi faire ? Pour rien. Ou bien, pour embêter. Peut-être les deux. Le petit esprit de la rouquine se mit en ébullition quand la femme lui a dit qu'elle voyageait et donc qu'elle n'avait pas d'écus. C'est problématique mais ce n'est pas l'enfant qui va se compliquer la vie, donc elle lui demanda ce qu'elle avait.

L'évocation des herbes bizarres attira l'attention de la fillette. Herbe bizarre. Sans doute un truc intéressant puisque c'est bizarre, surtout quand la femme lui dit qu'il paraît que ça ouvre l'esprit s'éclaire et que tout lui paraîtra clair ". Un truc du genre. L'enfant ne comprit pas tout mais en tous les cas, ça a l'air bien. M'enfin, quand la femme lui dit que ça se buvait comme les tisanes, Marine pensa aux fameuses tisanes que lui faisait Kay quand elle était malade. Peut-être que ce sont des simples herbes aussi et que ça ne fera rien, que ce sera juste bon. Elle n'espère pas en tout cas, car sinon, ce serait trop nul !

Quelque part, elle veut que ce soit un truc géant. Quoi ? Elle ne sait pas, mais quelque chose qui l'amuse et qui est nouveau. Elle ne sait pas ce que sont censées faire ces plantes mais une chose est certaine, elle veut essayer, pour satisfaire sa curiosité infantile. Bah ouaip ! Gabrielle l'a quand même intriguée avec ses herbes.

Elles sont toutes les deux dans une taverne et voilà que la femme pose une question qui fait esquisser un grand sourire sur les lèvres de l'enfant qui n'attendait que ça, en vrai. L'enfant ne s'imagine pas même une seconde que ça puisse être dangereux ou quoi. Dans sa bêtise et soif de découverte, elle fait confiance, tout simplement.


Ouais ! On s'la fait. 'Fin, tu la fais, hein... J'sais pas comment on fait.

Elle plisse les yeux, parce qu'un souvenir et donc une nouvelle question en perspective lui vient à l'esprit.

Diiiiiis ! T'crois que c'est comme les tisanes à Kay ? Faut mettre de l'alcool dedans ?

Bah quoi ?
Elle veut faire les choses bien.
Gabrielle_blackney
[Everything I try to do, Seem to always turn out wrong
That's why I wanna stop by on my way home and say
Let's go get stoned*]


Gabrielle met de l’eau à chauffer au dessus de l’âtre et sourit à Marine.

Dans la mienne, oui, je ne bois jamais rien qui ne soit pas alcoolisé. Mais dans la tienne, hors de question, ça serait du gâchis… et je ne tiens pas à avoir des ennuis avec ton Padre.

Les herbes, elle pourrait toujours dit qu’elle ne savait pas ce que c’était si ça tournait mal. Mais hors de question de refiler de l’alcool à la petite. Les parents sont parfois très tatillons à ce sujet, et le père de la gamine n’avait pas la réputation d’un homme facile. Puis, à neuf ans, on ne sait pas boire et Gabrielle n’avait pas l’âme d’un professeur. Elle sourit en se rappelant ses premières chopes, une demi suffisait à lui tourner la tête en ce temps là et maintenant, elle pouvait descendre une demi bouteille de Calvados sans sourciller. Jamais totalement sobre, elle disait souvent que ça n’était pas du sang qui coulait dans ses veines mais de l’alcool pur. Au prieuré, elle allait parfois plusieurs fois par jour à la messe pour le plaisir éphémère que procurait le goût du vin de messe sur son palais. Que le Très Haut lui pardonne ou pas, elle s’en foutait, elle avait toujours été très honnête avec lui à ce sujet.

L’eau bouillait, Gabrielle bougea donc la marmite dans un coin de la cheminée pour la garder au chaud et jeta dedans les herbes. Elle en garda cependant et enfouit le sachet de lin au fond de sa besace. Ca pourrait bien servir plus tard.
Peu habituée aux tisanes, elle n’avait pas la moindre idée de combien de temps il fallait attendre. Elle décida donc de faire comme avec les infusions de thym qu’elle buvait en cas de maux de gorge et compta jusqu’à trois cents.


Prête Marine ?

Elle remplit deux chopes, farfouilla pour trouver un fond d’eau de vie quelconque dont elle versa une bonne rasade dans la sienne et laissa un écu sur le comptoir en guise de paiement, le tavernier ayant déserté les lieux, probablement ronflait-il dans la réserve comme souvent à cette heure avancée de la soirée.
Elle tendit une chope à la gamine.


Bonne chance ! Tu me raconteras ! Essaie de ne pas mourir hein, je ne saurais pas quoi faire de ton cadavre.

Gabrielle fait un clin d’œil à la petite et renifle le breuvage d’un air circonspect. Allez, zou, courage, une première gorgée. Elle grimace, c’est fort ! Ca sent… le foin un peu et autre chose qu’elle n’identifie pas.
Elle adresse une supplique muette à Rowena « it's better to be efficient, cause it's disgusting ! **». Et elle boit une deuxième gorgée en souriant à Marine.


*Tout ce que j’essaie de faire semble toujours mal tourner
C’est pour ça que je m’arrêteavant de rentrer chez moi et que je dis
Défonçons nous
(Ray Charles)
**Ca a intérêt à être efficace parce que c'est dégueulasse

_________________
Marine.
Marine hausse les épaules quand Gabrielle lui dit qu'il est hors de question de mettre de l'alcool dans son infusion. L'enfant ne compte pas insister car quelque part, ça l'arrange un peu. Elle n'a pas le droit de boire, sinon c'est chez les nonnes et elle ne compte pas y mettre les pieds. Après tout, c'est peut-être meilleur sans alcool et elle est bien trop impatiente de découvrir le " bizarre " de l'infusion pour prêter attention à ce genre de détail.

La mioche laisse la femme s'affairer car elle se rappelle que les grands n'aiment pas forcément quand les petits sont toujours dans leurs pattes, donc elle l'observe faire de loin. En tout les cas, quand elle mit les herbes dans l'eau de la marmite, elle ne vit pas de fumée d'une drôle de couleur car sait-on jamais, ça aurait pu être possible. L'enfant a quand même été bercé par les histoires et les rêveries, alors l'imagination, ça la connait.

Prête ? L'enfant fait un grand sourire. Pour sûr qu'elle est prête et elle est aussi excitée qu'un enfant qui recevraient une boîte dont il n'a pas connaissance du contenu. Une surprise, quoi. Il n'aurait qu'une seule envie, se jetter sur la boîte pour l'ouvrir rapidement et découvrir ce qu'il y'a dedans. Marine, c'est pareil.


J'suis prête !

Et pour démontrer qu'elle n'est pas une mauviette, elle rajoute :

Et même pas peur !

Est-ce que c'est vrai ? Un peu.
Elle n'est pas morte de trouille et elle part du principe que si l'adulte boit aussi l'infusion, il y'a rien de dangereux mais elle est tout de meme un peu inquiète. Elle ignore ce qu'il va arriver et ça l'intrigue.

Ses deux mains attrapent la chope et souffle dessus au cas où si l'infusion est trop chaude.


Humpf !

Essayer de ne pas mourir ? Voilà qui n'est pas du tout rassurant, mais comme Marine ne veut pas passer pour une couarde, elle se mord la langue pour éviter de poser toutes les questions qui lui viennent subitement en tête.

J'vais pas mourir ! J'veux savoir ce qui t'arrivera... Crève pas toi aussi, parce que j'veux pas m'faire punir, moi. Bonne chance à toi !

La fillette répond au clin d'oeil de la femme et finit par tremper ses lèvres dans le breuvage sans le renifler, tout en regardant Gabrielle. Elle sent le liquide chaud rentrer dans sa bouche et descendre le long de sa gorge. Elle grimace car c'est vraiment immonde et fort, mais pour l'instant, tout se passe bien. Elle dépose la chope bien entamée sur la table

Quelques minutes passent avant que l'enfant fronce les sourcils et fasse une drôle de tête.


Chia...brena*... !

Qu'est-ce qu'il se passe ?
Ca commence...


* Juron.
Gabrielle_blackney
[Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.*]


Gabrielle regarde Marine, elle ne se dégonfle pas la petite. Elle a même l’air plutôt excitée. On le serait à moins ceci dit, une boisson aux effets mystérieux, ça a de quoi emballer l’imagination de n’importe quel enfant. Du moins, ceux qui ont un peu de cran. Et Marine de boire sa chope en grimaçant.
Oui, elle lui racontera, s’il se passe quelquechose et si c’est racontable à de jeunes oreilles. Et non, elle ne mourra pas. Pas encore. Elle a encore des choses à faire avant ça.
Elle sourit et termine sa chope. Et elle attend. Il lui semble que la taverne est plus calme, elle entend le silence égrener ses minutes. Ni elle ni la petite ne parlent, elles se fixent et elles attendent.
Gabrielle prend conscience de sa respiration, de ses poumons qui se soulèvent à un rythme régulier, de son coeur qui pulse, du sang qui coule dans ses veines. Son corps lui paraît plus léger.


Chia...brena... !

Elle regarde Marine un instant. Ressent-elle ma même chose ? Difficile de décrypter ce qui se passe sur le visage de l’enfant. Gabrielle a un vague moment de remord, faudrait pas que la gamine soit malade ou pire. Mais cette pensée passe aussi vite qu’elle est venue. Son corps est léger. Et tous ses sens semblent si aiguisés. Elle sent chaque veine du bois de la table sous sa main droite, la gauche se pose instinctivement sur le pommeau de son épée, le métal est glacée et le froid pénètre instantanément son corps. Mais ça n’est pas désagréable.
La jeune femme se sent bien, plus détendue qu’elle ne l’a jamais été, plus sereine. Tout va bien. Et tout ira bien. Elle regarde la gamine et lui sourit.
Son corps lui paraît tellement léger qu’elle a l’impression qu’elle va décoller, elle s’accroche à la table, le bois est sec et poli par les milliers de chopes qui y ont été déposées. Elle regarde sa chope vide et sourit.

Yep, everything is gonna be all right and this is just the beginning**.


*Charles Baudelaire
**Ouaip, tout ira bien et ça n’est que le début.

_________________
Kathryn.brehnian
La journée avait été longue... c'est bien connu, rien n'est plus usant que d'attendre, surtout quand on ne sait pas exactement ce qu'on attend.
La blonde était donc lasse quand elle poussa la porte de la taverne municipale. Heureusement le lieu est déjà presque vide, et silencieux car les présents sont affairés à boire. Idéal donc pour déguster quelques tisanes en scrutant un ciel qui resterait probablement aussi dénué de tous volatiles à son intention que les jours précédents, et ce jusqu'à ce que le sommeil la gagne. Ce qui prendrait encore quelques heures.

Besace posée à l'une des tables près d'une fenêtre, et alors seulement elle observe les quelques clients. Vraiment peu nombreux, en fait juste deux. Dont une gamine rousse déjà croisée plusieurs fois...En ce même lieu justement. Elle se souvient maintenant, la protégée de Leha. Fille fugueuse d'un ami proche ou quelque chose du même acabit.
Et toujours ce silence, qui n'est pas celui habituel aux tavernes, pour peu qu'il existe un tel silence. Mais elle ne prête pas suffisamment attention à ce qui l'entoure pour le remarquer et, sans scrupule, trouble le calme par un
«  Bonsoir Marine » aimable.

Un sourire pour l'enfant, un signe de tête pour la jeune femme brune qui l'accompagne et à laquelle elle se présente.
Kathryn Brehnian, voyageuse normande de passage.
Tant qu'à tuer quelques heures, autant essayer de les faire passer un peu moins lentement.

Dites-moi, je ne vois l'aubergiste nulle part, pensez-vous que je puisse me servir?
Du menton elle désigne le chaudron, encore posé non loin de l'âtre, qu'elle a repéré dès son arrivée, et même si malgré ses connaissances en simples elle n'a pu déterminer à l'odeur quelles plantes composaient l'infusion, elle se laisserait bien tenter. Pourquoi se donner la peine de refaire une infusion quand celle-ci est déjà prête et semble encore chaude?
Ce serait stupide, n'est-ce pas...

_________________
Gabrielle_blackney
[My body
Is walking in space
My soul is in orbit
With God face to face*]


Une voix. Loin. Et proche. Gabrielle secoue la tête et tente de reconnecter son cerveau. Elle sourit à l’inconnue blonde qui se présente à elle.

Gabrielle. Normande aussi. De passage aussi. Servez-vous, oui et enjoy**.


Et Gabrielle éclate de rire. Sans savoir pourquoi. Un coup d’œil à Marine, elle semble aller bien. Elle est toujours vivante en tout cas.
Gabrielle arrête de rire aussi soudainement qu’elle avait commencé. Définitivement, son corps ne pèse plus rien, elle vole. Enfin, non, pas vraiment, elle flotte, elle ne sent plus la chaise contre sous dos et sous ses fesses, pourtant, quand elle regarde, elle n’a pas bougé. Etrange. Elle regarde la nouvelle venue. Est-ce qu’elle voit, elle, qu’elle n’est pas tout à fait dans son état normal ?
Gabrielle sourit. Sereine. En apesanteur. Le corps léger. Elle a froid. Elle a chaud. Elle se dit que ça ressemble un peu à… enfin à… Et elle éclate de rire. Encore une fois. Peu lui importe. Plus rien n’a vraiment d’importance. Elle se laisse flotter et porter par le vent. Oui ici, dans cette taverne.
Elle sent ses pupilles se dilater, les battements de son cœur s’accélérer, ses oreilles bourdonner, elle sent l’air autour d’elle devenir lourd, pesant, tout est ralenti autour d’elle ou alors peut-être est-ce elle qui va plus vite. Elle ne bouge pas pourtant. Elle regarde les autres, Marine et la nouvelle venue, mais pourtant tout est flou et tout d’un coup, elle les voit.
Elle ne les avait pas remarqués avant. Etrange. Elle fronce les sourcils un instant, puis leur sourit.
Eux aussi semblent flotter. Tous les trois.
Ils viennent vers elle et elle les attend


*Mon corps
Marche dans l’espace
Mon âme est en orbite
Face à face avec Dieu
(Walking in space - Hair)
** Profitez

_________________
Marine.
Les pupilles de Marine se dilatent et elle sent un sorte de vertige l'emparer. Ce n'est pas désagréable, pas du tout même. L'enfant se détend avant de s'asseoir sur une chaise car elle se sent s'envoler. Un sourire niais se dessine sur ses lèvres, car elle est bien. L'enfant regarde Gabrielle et constate qu'elle n'est pas encore morte, mais elle serait en train de mourir que la gamine ne réagirait pas tout de suite. Elle est en train de subir les effets pour son plus grand plaisir, elle ne bouge plus. Elle ignore combien de temps il passe et chaques élèments qu'elle regarde comme la chaise ou bien une table, elle trouve ça magique et tellement ... bizarre. Elle ne s'attarde pas dessus car elle est bien trop incapable. L'enfant a l'impression d'être dans un rêve, quoi.

Elle entend la porte s'ouvrir mais Marine cligne lourdement des yeux et sa tête se tourne. Il lui semble connaître cette femme et en effet, ce n'est pas une inconnue. Kathyn. L'enfant fait un sourire niais en voyant cette femme. Elle est contente de la voir. Est-ce vrai ? Est-ce que ce sont les herbes qui lui provoquent une certaine euphorie lorsqu'elle voit Kate s'installer ? Peut-être les deux, mais bien accentuée par la prise des herbes car elle ne connait pas vraiment la femme.


Dans la marmite... Y'a de la tisane...

C'est tout ce que l'enfant dit, car elle se sent confuse tout d'un coup et elle se met à pouffer sans le vouloir et sans savoir pourquoi, mais elle est bien trop dans les airs pour se poser des questions de ce genre. Trop bien détendue et somnolente, sinon elle aurait bien dit à Kate que c'est trop chouette, même si ce n'est pas bon, mais seulement, elle en est incapable.

Qu'est-ce que sa bouche est sèche...
Elle attrape sa chope, finit son infusion, et lorsqu'elle la repose, ses yeux ont une rougeur naissante. Elle s'enfonce dans sa chaise pour fermer ses paupières car brutalement la lumière de la bougie de la taverne est légèrement désagréable. Elle grimace, avant de se décider de souffler sur la bougie qui est devant elle. Voilà qui est mieux. Elle se met à rire, de nouveau alors qu'elle est légèrement prise de tremblements qui dure une brève minute.


J'veux...

Elle ne continue pas sa phrase.
Est-ce que Marine commence à délirer ?
Grandement possible.
Kathryn.brehnian
L'accueil est peu loquace mais très souriant, et la réponse est la bonne. Alors elle farfouille derrière le comptoir, relevant juste la tête de ses recherches à la mention d'une autre normande, juste assez pour conclure que non, elle ne l'a jamais croisé auparavant, et retourne à sa quête d'un récipient, finissant par trouver ce lui fera office de tasse.
Enchantée Gabrielle.

Tasse ensuite copieusement remplie dont elle tente de ne renverser aucune goutte jusqu'à la table où sont posées ses affaires. Un geste comme pour trinquer à distance avec Marine et Gabrielle, et enfin le soupir de contentement, celui qui devance de peu la première lampée.

Quelques longues gorgées que l'on absorbe sans réfléchir pour se désaltérer avant de vraiment s'attarder sur le goût et de repousser la tasse avec un catégorique
: C'est infect.
Déjà immonde, la macération pendant bien trop longtemps des plantes dans la marmite n'avait rien arrangé au goût, mais on ne peut en dire autant de l'effet.

Comment ses voisines ont-elles pu apprécier cela ? La jeune femme s'apprête à leur demander, mais avant de formuler sa phrase, les qualités d'observation qui lui font cruellement défaut depuis son arrivée se réveillent enfin. Les sourires un brin extatiques, prunelles plus dilatées que la faible luminosité de la taverne ne l'impose, et autres postures, l'enfant campée tout au fond de sa chaise et Gabrielle au contraire assise sur l'extrémité, dans un équilibre qui semble précaire, comme prête à s'envoler.
Les prunelles se posent sur sa tasse, effectuent un aller-retour sur les leurs et la marmite, et dans un éclair de compréhension elle ouvre sa bouche pour ...elle ne sait pas vraiment d'ailleurs, pour rien sans doute car les lèvres entrouvertes s'étirent en un sourire qui n'était en rien programmé. La lassitude glisse, se dissout ou s'envole, dans tout les cas disparaît, tout comme sa curiosité. Elle s'enfonce dans son siège, ferme les paupières alors qu'un rire fait déjà tressaillir sa poitrine.

Malgré son cœur qui fait soudain un bruit assourdissant, elle entend l'esquisse de phrase de la rouquine, et la reprend à son compte.


Moi je sais ce que je veux.
_________________
Adhemart
Cela faisait plusieurs jours qu'il arpentait les routes, voyageant au gré des rencontres. Alors qu'un jour il suivait un berger partageant ses histoires, le lendemain il accompagnait un groupe d'hommes en armes revenant d'une quelconque patrouille frontalière. Cependant il ne s'arrêtait que rarement dans les tavernes, préférant l'hospitalité d'une grange ou d'une couche.
Ce soit cependant la lueur des bougies semblait encore danser sur les fenêtres d'une taverne, et ce malgré l'heure plus que tardive.

Animé par la curiosité il poussa la porte de la taverne.

Le lieu semblait vide, à l'exception de deux femmes et d'une enfant, dont la présence le choqua quelque peu. Elles semblaient toutes trois se délecter d'un étrange breuvage. La scène lui rappela les comptes et légendes qu'il avait pu apprendre au cours de son voyage, plus particulièrement celles de sorcières, mais cette pensée le fit doucement sourire.

La curiosité toujours plus présente, il s'approcha avant de saluer les 3 femmes.


Bien le bonsoir, cette auberge offre elle quelconque rafraîchissement à un voyageur de passage en cette heure tardive ?
Gabrielle_blackney
[Picture yourself in a boat on a river,
With tangerine trees and marmalade skies.
Somebody calls you, you answer quite slowly,
A girl with kaleidoscope eyes.*]


Gabrielle laisse les trois images de son passé s’approcher d’elle. Une voix. Encore. Elle tourne la tête et sourit. Un visage inconnu. Il est beau. Tout est beau autour d’elle. Elle entend la question et tente d’articuler mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle tend son bras, si léger vers la cheminée et hoche la tête. Sa réponse sort enfin, avec du retard certainement, parce qu’il lui semble bien que sa bouche est déjà refermée. Ou pas. Difficile à dire. Mais quelle importance.

Oui, sers-toi et viens avec nous, qui que tu sois.

Elle rit, une fois encore. Sans savoir pourquoi, une fois encore. Puis elle se reconcentre sur ceux qui sont venus pour elle.
Il y a sa mère, c’est étrange parce qu’elle a le même visage que Gabrielle, alors qu’elles ne se ressemblaient pas vraiment. Elle est enceinte. Très enceinte. Il y a son père aussi. Il est beau. Comme dans son souvenir. Il est jeune encore et il la regarde en souriant. Et le troisième. Oui, c’est lui. Il n’a plus cinq ans et il ressemble trait pour trait à son cousin mais elle sait très bien qui il est.


Tristan…

Il la regarde et Gabrielle se souvient. Toute son enfance lui revient, les rires, les disputes, les vols de pommes, les courses dans les champs, les fonds de chope vidés quand leurs parents avaient les yeux tournés, le cochon domestique de Julik, les bouses de vache déposées devant la porte de l’église, les sermons de leur mère, les yeux fâchés de leur père, les promesses à la vie à la mort… Tout. Elle se souvient de tout. Elle regarde Tristan et elle sourit. Elle entend sa voix dans sa tête qui lui dit qu’il va bien et qu’ils se reverront un jour, dans longtemps. Il est serein alors elle l’est aussi.
Il rit. Un rire d’enfant, joyeux et clair comme un ciel d’été. Le rire de ses cinq ans. Celui dont elle se souvient.
Et elle rit avec lui une dernière fois.


*Imagine toi dans un bateau sur une rivière
Avec des mandariniers et des cieux de marmelade
Quelqu'un t'appelle, tu réponds assez lentement
C'est une fille avec des yeux en kaléidoscope
(The Beatles - Les Scarabées )

_________________
Adhemart
Il semblait avoir arraché l'une des femmes à l'ivresse de ses songes, mais si elle semblait l'avoir entendu, son esprit semblait encore embrumé. Mais elle ne semblait pas semblait pas touchée par l'ivresse, elle semblait calme et en paix, comme transporté dans un monde de félicité. Il s'en voulait presque de l'avoir tiré de cet état.

Je vous remercie de votre hospitalité.

Il s'approcha doucement de l'âtre où reposait le chaudron dont les dames se délectait du breuvage. Il s'en servit une coupe et la bu d'un trait.
Il réprima une moue dégoutée. Il n'y avait que très peu de mot pour décrire un breuvage aussi infecte. Afin de ne froisser personne il tenta de masquer tant que faire ce peut son aversion pour la boisson.
Il essayait de comprendre pourquoi ces trois femmes avaient décidée de s'ennivrer d'un breuvage aussi peu appréciable, mais plus il tentait d'assembler ses pensées plus celles ci semblaient lui échaper. Il n'avait fallu qu'un très court instant pour que la boisson n'embrume son esprit.
cette boisson n'était autre qu'un poison de rêve, comme il l'avait entendu au cours de ses voyages, ces boissons qui recouvre votre esprit de doux mensonges. Il savait dors et déjà ce qu'il verrait et quel visage se dessinerai sous peu dans le nuage de fumé qui avait envahi ses pensées. Pendant bien trop longtemps il avait usé de telles subterfuges espérant la retrouver l'espace d'un instant, l'espace d'une soirée.
Il entreprit de remercier son hôte pour ce breuvage tout aussi surpenant qu'abjecte, mais les mots lui parvinrent difficilement.


Ce breuvage est fort suprenant et son goût ... fort particulier.
Marine.
L'enfant voit les objets se déformer, tourner, tanguer, et devenir trouble. Elle cligne des yeux, spectatrice de ce qui lui semble être un rêve. Sa main vient se poser sur son coeur qui tambourine dans sa poitrine, ce n'est pas très agréable, surtout quand un nouveau tremblement fait son apparition. Quand Kate dit qu'elle sait ce qu'elle veut, Marine ne lâche pas ce qu'elle regarde des yeux.

T'veux...

Elle essaye de se concentrer pour tenter de finir sa phrase mais elle n'y arrive pas, mais est-ce tellement important ? Pas pour l'instant. Peut-être que la femme comprendra ce qu'elle veut demander, soit " T'veux quoi ? ". La rouquine retourne dans sa léthargie, pensant à certaines choses qui la font rire, d'autres qui lui font froncer les sourcils. S'imaginer être dans un château, avec des murs en épices de chambre* qu'elle pourrait manger, c'est chouette. Par contre, s'imaginer se faire gronder et faire une moue boudeuse, c'est beaucoup moins chouette et ça, ça lui arrive souvent. Elle croit presque sa vie est un cauchemars tout d'un coup mais fort heureusement, elle se met à rire d'un coup sans trop savoir pourquoi.

Elle entend la porte de la taverne s'ouvrir et le bruit la fait grimacer trop fort, mais elle retourne dans ses rêveries. Marine n'accorde plus d'attention, à ce qu'il l'entoure. Elle est bien trop incapable. Il parle et il y'a un rire dont elle n'a aucune idée d'où il vient, ce qui fait qu'elle fronce les sourcils, avant de regarder le sol parce qu'elle a envie de vomir.


Ce breuvage est fort suprenant et son goût ... fort particulier.

Humpf... 'Soir... Z'allez...

Les bougies, ce sont des gateaux.**

L'enfant plisse les yeux, cherchant qui a prononcé ces mots mais elle ne cherche pas longtemps car son estomac gronde, signe qu'elle a faim, vraiment faim. Elle secoue la tête, c'est sans doute des conneries. Les bougies, ça ne se mange pas. Enfin, elle ne croit pas, mais la voix ne semble pas vouloir en rester là.

Tu n'es qu'une mauviette.

Humpf... Pas vrai, d'abord...

Marine regarde la bougie éteinte devant elle, elle est certaine qu'elle n'est pas une mauviette, elle ne veut pas l'être. Elle ne veut pas qu'on pense ça d'elle, jamais. De toute façon, ça ne peut qu'être à manger, parce que la bougie a tellement une forme bizarre. Enfin, elle est bizarre tout court, quoi. En vrai, elle est normale, bien évidemment mais l'enfant est victime d'hallucination que ce soit auditive ou visuellement.

L'appel de l'estomac se fait plus fort, elle attrape la bougie, mord dedans et pousse un petit cri suivi d'un «« aïe ! »». Elle jette l'objet par terre, pas contente du tout. Quelque chose de dur suivi par un petit goût de sang se balade dans sa bouche et elle fronce les sourcils, avant de cracher la chose. Une dent. Sa langue vient machinalement se poser là où elle avait senti une dent bouger, il y'a quelques jours et elle ne rencontre que du vide.


Oh...

Elle attrape sa dent dans sa main et elle se met à rire, mais ça ne dure pas très longtemps car elle redevient " sérieuse ".

Personne touche...

La mioche délire grave.
Non mais c'est vrai.
Des dents, elle en a perdu et elle s'en fiche pas mal. Toutes les dents qu'elle a perdu, elle les a craché par terre et elle les a laissé sur le sol, sans se retourner, mais là, elle veut garder celle-ci.


* Ancêtre du bonbon.
** Voix dans sa tête dûe à une hallucination.
Kathryn.brehnian
Ce qu'elle veut est ...impossible? Oui. Irrationnel? Aussi. Mais elle garde les paupières bien closes, fermement décidée à rester ainsi dans le noir jusquà ce qu'elle veut soit là, juste en face d'elle.
T'veux...

Le semblant de question lui parvient, mais elle n'entend pas la fin, de toute manière simple à reconstituer.
C'est un secret. Parce que le vouloir c'est une chose...mais au fond elle sait bien que ce n'est pas possible, alors elle ne le formulera pas à voix-haute. Et toi?

Un bruit de porte. Ils sont là, c'est sur! Les paupières se relèvent d'un coup, pour se refermer aussitôt, et papillonner quelques fois. Tout est beaucoup trop net, tous les détails jamais soupçonnés dans cette taverne lui sautent maintenant aux yeux. Et surtout, surtout, l'homme qui a engendré ce bruit et qui n'est pas ceux qu'elle espérait.

Vague signe de tête à la source de sa déception, puis, pas rancunière pour deux sous, comme personne ne semble le faire, la jeune femme s'improvise préposée aux présentations.

'Soir, moi c'est Kate, voici Gabrielle et celle qui mange une bougie c'est Marine.

Les mots ne transitent pas par la case cerveau, juste mettre des mots sur ce qu'elle a sous les yeux. Et ce qu'elle a sous les yeux c'est une gamine s'attaquant avec appétit avec une bougie, ce qui sur le moment paraît tout à fait normal. Ou au moins, aussi normal que la lumière autour d'elle qui semble croitre et décroitre au rythme de ses respirations.

Le bon mot, c'est infect, articule t-elle d'un air docte en regardant dans la direction, approximative, de l'homme.
Oui, c'est ce qu'elle a dit, quand son vocabulaire était plus étoffé que la vingtaine de mots, difficilement assemblés entre eux dont elle usait maintenant.

Vous voulez vraiment parler? Parce que je pense, sourire contrit, que nos voix les empêchent de venir. Sont pas rassurés.
Haussement d'épaule, et elle continue de parler, paradoxe tout assumé pour celle qui demande le silence, mais la diction devient périlleuse, et elle bute sur certains mots, en écornant d'autres.
Faites comme vous v'lez, de toute façon, j' suis sure qu'ils viendront pas. 'Peuvent pas. Fait chaud, non?
Et pour que l'éternelle frileuse dise cela, il faut vraiment qu'elle soit dans un état second.
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Gabrielle_blackney
[Tonight I'm gonna have myself a real good time
I feel alive and the world turning inside out Yeah !
And floating around in ecstasy
So don't stop me now don't stop me
'Cause I'm having a good time having a good time*]


Gabrielle entend et voit ce qui se passe dans la taverne avec Marine, Kathryn et le nouveau venu. Mais ça n’est pas vraiment important. Ils vont bien, elle le sait, elle le sent. Ces herbes ne sont pas dangereuses. Elles éclairent juste le monde d’un jour nouveau et tout devient évident. Enfin pour elle.
Elle secoue la tête en entendant la blonde parler.


Si, ils sont là.

Et elle lui sourit. Elle est belle aussi. Tout le monde est beau, heureux, détendu, n’est-ce pas merveilleux. Oui, il fait chaud, elle a raison. Pourtant Gabrielle a froid. Enfin, elle ne sait pas très bien. Elle est bien, juste bien. Elle a envie de sourire à tout le monde, de rire, de les prendre par la main et de suspendre le temps. Le bonheur n’existe pas sur la terre mais là, en cet instant, dans cette boisson qui vient d’orient, Gabrielle voit les visages du passé lui revenir, c’est comme un rêve éveillé et c’est absolument divin. C’est étrange car elle sait très bien que rien de tout ceci n’est vrai. Elle sourit et replonge avec délice dans son paradis artificiel.
Merveilleux et éphémère mensonge.
Mais son frère a disparu. Ses parents aussi. Dommage, elle aurait aimé leur parler. Mais ils sont morts, elle le sait bien et on ne parle pas aux morts.

Il fait froid tout d’un coup lui semble-t-il. Elle claque des dents et frissonne. Elle sursaute. Un cerf et un loup. Là, dans la taverne. Gabrielle a peur des loups. Mais la louve, car elle sait d’instinct que c’est une femelle, ne l’effraie pas.
Est-ce que les autres les voient aussi ?
La louve vient vers elle en trottinant et elle entend ce qu’elle lui dit, elle parle anglois. Une louve qui parle, au point où elle en est, Gabrielle n’est pas étonnée, et qu’elle parle françois, anglois, latin ou occitan importe peu. Elle hoche la tête et sourit à l'animal. Et la louve part rejoindre le cerf et tous les deux s’en vont comme ils étaient venus.


I’m afraid of wolfes.** Pas vous ?


*Ce soir je vais me payer du bon temps
Je me sens vivant et le monde change du tout au tout, ouais !
Et flotte en suspension et en extase (moui, je sais, c’est pas terrible comme traduc mais vous ferez avec)
Donc ne m’arrête pas maintenant
Parce que je prends du bon temps
** J'ai peur des loups.

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