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[RP] On the road again...*

Aileron
[Genève, température méditerranéenne]

Profiter de la vie, de chaque instant, n'était-ce pas le credo réformé ? Celui qu'Aileron avait toujours mis en application, et encore plus encore lorsqu'il était en compagnie de la seule femme qu'il avait connue. La seule jusqu'à alors du moins... Jamais attiré par la gente féminine, il était exagéré de dire qu'il fuyait les femmes qu'il pouvait croiser, mais ne les attirant pas selon lui, il ne les regardait pas davantage, sans se poser la moindre question à ce sujet.

Peut-être fallait-il rencontrer quelqu'un lui ressemblant, une femme avec un caractère affirmé, un caractère de m**** même, qui n'avait pas envie de se laisser faire, et osait même parfois, souvent, le provoquer. Il n'avait pas été un grand penseur, jamais, et n'avait pas l'intention de le devenir, mais c'était tout de même à cela qu'il pensait, chez lui, la nuit suivant leur soirée si particulière où elle avait fini à genoux devant lui. Il s'était volontiers laisser faire, se contentant d'exprimer ce qu'il ressentait tandis que la bouche de la brune s'activait sur lui jusqu'à...

Et de plus, ensuite, il lui avait fait une promesse, originale si l'on s'en réfère aux critères "normaux", et se demandait maintenant s'il allait la tenir vraiment. Mais le jeu était engagé, chacun se refusant de céder, chacun provoquant et étant provoqué, chacun répondant aux provocations avant de mettre la barre encore plus haut. Même taverne qu'habituellement, et elle y est, lui arrachant un sourire, discussion animée, provocante, toujours, un rituel désormais bien installé entre eux, sans cesse renouvelé, jamais monotone. Surprise devant sa tenue, plus qu'osée, terriblement courte mais très agréable à regarder, son regard se pose de plus en plus haut sur ses cuisses, l'encourageant de plus en plus à tenir sa promesse, même si elle semble l'avoir oubliée.

Une chope se renverse, volontairement ou pas ? Excuse toute trouvée, sous couvert de galanterie, mais bien vite cela dérape, les mains se font indiscrètes, bien vite rejointes par sa bouche, ses lèvres, qui découvrent, explorent, s'enhardissent, goûtent encore et encore...


Je ne vous avais pas cru...

Vous auriez dû.


Maintenant elle sait qu'il faut le croire, et qu'il fait ce qu'il dit, qu'il a toujours fonctionné ainsi. Il sent qu'elle se laisse aller, qu'elle profite, sa langue et ses doigts s'évertuant à la faire quitter terre. Un juste retour des choses après la veille, mais surtout, une très forte envie, réciproque visiblement... Comme toujours, personne ne les a dérangés, et comme toujours, mais peut-être encore plus cette fois, Aileron en est particulièrement satisfait. Léger regard amusé envers la brune alors qu'elle se rajuste, reprend son souffle et ses esprits. Soirée particulière, sans nul doute, mais quand ces soirées se répètent... Peut-on encore parler de dérapages ?

Mais à force de mettre la barre toujours plus haut, il en vient un moment où... Même si, le lendemain, elle a repris une tenue plus normale, plus sage, les provocations s'enchaînent toujours, les insinuations à peine voilées, les petites remarques taquines sur ce qu'il s'est passé les deux derniers soirs. Rien pour faire baisser la tension, rien pour refroidir l'atmosphère. Toutes les fenêtres de la taverne seraient-elles ouvertes que cela ne changerait sans doute rien, et aucun d'eux n'a de toute façon envie de les ouvrir. Jusqu'à un nouveau défi, peut-être pas aussi osé que les précédents, peut-être, pas encore, pour le moment...


Délacez la et venez sur mes genoux, si vous n'avez pas peur.

Toujours la petite pique, mais n'est-ce pas leur marque, à tous les deux ?
Cleia
[Genève.. brûlante et captivante]

Un sourire qui se dessine sur ses lèvres avant même d’avoir poussé la porte de la taverne. Sensation inconnue et pourtant si familière, perpétuelle contradiction. Etrange et hors du commun, à l’image même de leur rencontre, à l’image même de la relation qui se construit peu à peu entre eux. Comment elle en était arrivée là, elle n’en savait rien, mais se posait-elle vraiment la question ? Depuis son départ de la Bourgogne, depuis ses derniers adieux, elle n’avait qu’une idée en tête, trouver de l’aide pour écumer les chemins. Rien ne l’avait préparée à une telle rencontre, et même si l’objectif restait le même, le chemin qui l’y menait se dévoilait sous un soleil brûlant.

A peine le seuil de la taverne franchi, que leurs échanges commencent. Qui commence, peu importe, le ton est donné. Avantage à celui qui dégaine le plus vite, le match est serré. Pourtant une fois de plus elle se laisse surprendre, à son grand dam. Il sait jouer avec les mots, elle le sait pourtant. Un adversaire digne de ce nom, elle ne peut le nier. Sûrement un des principaux éléments qui les a conduit là où ils sont maintenant. Comprendre par contre comment il a fait pour se retrouver à genou devant elle après avoir soi-disant malencontreusement renversé sa bière sur elle, elle ne le pourrait. D’autant que ses pensées deviennent rapidement de plus en plus confuses.

Une promesse.. oui elle se souvient bien.. des paroles sans conséquences pensait-elle alors. Elle devrait pourtant commencer à le connaître.. et quelle idée avait-elle eu de vouloir jouer à la plus maligne avec lui.. arriver vêtue aussi légèrement que lui. Il était maintenant trop tard pour y réfléchir, impossible même de réfléchir, perdue dans la chaleur de ses attentions, perdue dans des sensations depuis trop longtemps oubliées.
Haletante, elle essaie de reprendre son souffle, le rouge aux joues, encore étonnée que jamais la porte de la taverne n’ait été poussée durant la soirée. Retour dans le froid de la nuit, froid salutaire en de telles circonstances.

Journée qui s’écoule donc sans grand intérêt, après une nuit de nouveau trop courte, s’enchaînant sur la nuit suivante.. qui une fois encore éveille son intérêt. Rituel maintenant établi, pourtant sans aucune routine. Le plaisir de le retrouver, de se confronter à lui, de le découvrir davantage, au propre comme au figuré.

A peine le temps de prendre ses aises qu’un nouveau défi n’attend pas pour surgir. Il connait les mots qui la font réagir.. perspicace le brun.. et il sait en abuser


Délacez la et venez sur mes genoux, si vous n'avez pas peur.

Menton qui se relève, yeux qui se mettent à briller, se plongeant dans les siens. Il sait très bien comment elle réagit à ce genre de provocation, elle aimerait lui donner tort, mais n’y arrive pas.. pas encore. Elle émet un léger grognement en lui répondant.

Peur ? Arrêtez un peu de parler d’avoir peur.. non je n’ai pas peur sauf peut-être que vos maigres muscles ne parviennent pas à tenir le coup !

Réponse qui ne se fait bien sûr pas attendre.. sur un ton presque sec, ne souffrant aucune réplique, sauf de sa part peut-être..

Venez donc vous installer sur moi, et vous verrez s'ils ne tiennent pas le coup

Entre l’envie d’avoir raison et l’envie de relever le défi, la décision est vite prise. Chemise qui se délace, elle se lève sans le quitter des yeux, rejoint ses genoux sur lesquels elle s’installe, un léger sourire au coin des lèvres. Pause de courte durée, défis qui s’enchaînent à nouveau plus vite qu’il ne faudrait. Tunique qui disparaît, suivi étrangement et sans aucune logique par ses braies. Tissus qui volent au même rythme que les mots échangés, lèvres qui se font gourmandes, regards qui se croisent. Surprise encore, mains qui la soulèvent, corps qui fusionnent.. tempête tumultueuse de sensations.. Etait-ce bien un défi ? presque trop facile.. facile pour tous deux.. défi qu’ils font durer plus que de raison, logique.. rien de raisonnable ne peut exister entre eux de toute façon.

Soirée qui se prolonge dans la nuit, nuit encore plus chaude que les autres, si cela est possible. Fenêtre qui s’ouvre sur un avenir brûlant.. certains s’inquiéteraient de s’y brûler les ailes.. trop tard pour elle de toute façon. Dernier pique.. ou défi de la soirée.. une question d’endurance est lancée.. un minimum de confort est recherché.. leurs pas les guidant alors jusqu’à sa chaumière porte qui se referme sur eux..

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Aileron
[Genève, liaison dangereuse]

Vive réaction de sa part, comme prévu, il s'en amuse, souriant de la voir grogner ainsi de la façon qu'il l'attendait, et nouvelle occasion de la provoquer davantage, de la forcer à relever le défi lancé, même si elle ne le veut pas. Mais est-ce vraiment le cas ? Il ne lui faut pas longtemps pour lui offrir à nouveau la vue de son buste, de près, de très près. Après... Tout s'enchaîne, images confuses qui restent dans sa tête, sensations de ses mains sur lui, de sa tunique, qui ne cache rien de toute façon, soudainement retirée, de la brune qui finit par se mettre dans la même tenue que lui avant de reprendre place sur lui. Les peaux brûlantes s'effleurent, se frôlent, se touchent, se collent, jusqu'à ce que, presque sans l'avoir prévu, presque sans rien avoir fait pour, leurs corps s’emboîtent, réchauffant encore davantage l'atmosphère si c'est possible.

Le temps s'arrête, seul compte le plaisir qu'ils se donnent, le désir qu'ils ressentent, désir et plaisir qu'ils assouvissent à l'unisson, et tant pis pour les voisins éventuels. Les regards se croisent, absolument pas gênés par ce qu'il vient de se passer, par ce qu'ils n'avaient point prévu, malgré les soirées précédentes, juste satisfaits, mais non encore rassasiés. L'esprit prend aussitôt le relais de leurs corps, se défiant à nouveau, mettant la barre encore et toujours plus haut, plus loin, plus osée. Cela implique un changement de décor, la taverne n'est plus adaptée alors... quoi de mieux que sa pauvre masure ? Pauvre, petite, sale, mais amplement suffisante pour eux, pour profiter l'un de l'autre durant la nuit, durant toute la nuit.

L'endurance est mise en question ? L'endurance est testée, et testée encore, nul vainqueur dans ces joutes intenses, hormis leur propre plaisir, qu'ils se donnent et se partagent avec une passion qui semble inextinguible. Seul le sommeil finit par les interrompre,leur octroyant quelques heures de repos, bien méritées, avant de reprendre leurs occupations quotidiennes de la journée, chacun de leur côté. Journée morne, monotone, terne, jusqu'à la soirée où ils se retrouvent à nouveau en taverne.

Les attitudes sont différentes cette fois, les provocations sont toujours là, les joutes verbales aussi, comment s'en passer ? Mais point besoin de défi pour se toucher, pour se dévoiler, pour se goûter. Pourquoi se priver de profiter directement l'un de l'autre, lorsque l'on sait que refus il n'y aura point ? Chaque soirée, chaque dérapage, pour l'instant, a été différent, unique, mais cette fois, pourquoi ne pas combiner, pour davantage de plaisir ?

Léger sourire chez l'ancien sicaire, lorsqu'il se penche vers la brune Cleia pour lui déclarer directement, sans la moindre fioriture, de quoi il a envie. Les ronds de jambes sont inutiles, et ce n'est de toute façon pas leur genre. Flamme de désir dans le regard, il ne manque pas de voir la même s'allumer dans la pupille de sa partenaire, tandis qu'elle glisse sous la table, s'agenouillant devant lui, s'appliquant aussitôt à lui montrer toute l'étendue de ses talents dans le domaine du plaisir.

Les yeux fermés, Aileron profite, savoure, oublie tout le reste, se préoccupant seulement des délicieuses sensations que la bouche de la brune lui procure, une douce chaleur l'envahissant bien vite jusqu'à ce que... La porte de la taverne ne s'ouvre, soudainement, pour une fois...
Cleia
[Genève, sortis de l’ombre.. malgré eux ?]

Plus besoin d’espérer l’apercevoir lorsqu’elle passe devant la fenêtre de la taverne, maintenant elle sait qu’il sera là quand ils n’arrivent pas ensemble d’ailleurs. En général seuls occupants des lieux, même quand ce n’est pas nécessairement leur choix. Peu importe, elle n’a rencontré personne d’autre qui mérite la peine qu’elle s’y attarde depuis son arrivée. Peut-être ne s’en est-elle pas donné la peine, peut-être qu’elle est trop exigeante, peut-être que tout simplement une fois encore son destin était écrit.

Echanges de regards silencieux devant les établissements qui se dressent devant eux, lieu de vie des nuits genevoises. Sourire entendu, il pousse la porte, elle s’y faufile, le frôlant volontairement en passant devant lui. Ils s’installent proche l’un de l’autre, très proches, trop proches peut-être. Comme deux aimants, attirance passionnelle, fatale et réciproque, il leur suffit de croiser leurs regards, de s’effleurer, parfois moins que ça.. de suite ils s’enflamment se consumant l’un l’autre. Comme ce soir là, juste quelques mots qu’il prononce, un peu crus, abrupts même, quelques mots qui suffisent à provoquer chez la brune le désir de le satisfaire, le désir de partager encore ces instants brûlants qu’ils multiplient depuis leur rencontre.

La tranquillité habituelle de la taverne et leur désir commun leur font rapidement oublier le lieu où ils se trouvent. Rapidement la jeune femme se retrouve en position plus que suggestive, et encore plus rapidement elle se retrouve occupée à le satisfaire, prenant son temps, savourant chaque instant, encouragée par ses caresses et ses gémissements. Tous les deux partageant les mêmes instants de délice. Elle ne fait attention à plus rien d’autre la brune, elle n’entend même pas la porte qui s’ouvre brusquement.. lui non plus d’ailleurs. Conscience qui pourtant revient à la surface.. une voix, une voix de femme.

Ils ne sont plus seuls, imprévu de taille. Non ils ne l’ont pas cherché, mais n’ont en effet rien fait pour l’éviter. Trop habitués à ne jamais croiser personne, ou bien relation qui prenait plus d’importance que chacun aurait bien voulu se l’avouer ? Peu importe.. cerveau qui s’affole, hésitation.. se montrer, rester cachée sous la table, chercher une excuse minable .. ou pas. Il ne fait rien pour l’aider, ne dit rien.. s’est-il seulement aperçu de quelque chose ou bien s’amuse-t-il de la situation ? La femme continue de parler un instant, elle reconnaît la voix maintenant, une de ses amies.. à lui. Gênée ou amusée, elle ne sait plus trop à cet instant là, mais reste cachée. La femme a-t-elle fini par la voir, elle ne le saura pas, mais a apparemment analysé la situation. Excuses rapides, départ fulgurant.

Cette fois c’est bien amusée qu’elle lève les yeux vers lui, et enfin quelques paroles sortent de sa bouche.


N'vous en occupez pas, continuez...

Esquisse de sourire de la brune, qui de toute façon se moquait bien de ce que pourrait en penser leur visiteuse, elle obéit donc, bien plus intéressée par son brun que par les qu’en dira-t-on.
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Aileron
[Genève, une relation qui prend forme]

Les yeux fermés, respirant profondément pour calmer le désir qu'elle fait monter inexorablement en lui, Aileron n'entend pas la porte s'ouvrir. A peine prend-il conscience que l'on s'adresse à eux, ou à lui plutôt puisque la brune se trouve dissimulée sous la table. Il reconnaît la voix de Cameliane, mais n'a pas le temps, pas l'envie peut-être, de réagir, que celle-ci se rend compte de la situation ou d'une partie de la situation, et ressort tout aussi vite qu'elle est entrée. Pas de quoi perturber le vieux sicaire, qui encourage Cleia à continuer, ne pas s'arrêter surtout, jusqu'à l'explosion finale.

Rassasiés les deux ? Désir assouvi ? Que nenni, à croire que passion et plaisir charnel n'ont pas de limites lorsqu'ils sont ensemble, et ils fuient bien vite de la taverne pour se retrouver dans un lieu plus tranquille, chez lui, peut-être échaudés quand même par la relative mésaventure qui vient de leur arriver. Trajet rapide, pressés les deux, sans pour autant se priver d'avoir les mains baladeuses, indiscrètes, sur tout le chemin. Les lèvres se goûtent, les mains découvrent et redécouvrent les courbes, sans relâche. Sitôt arrivés, pas de temps perdu, les vêtements s'envolent, les caresses reprennent, le lit n'est même pas atteint, arrêt sur la table, seul mobilier décent de la très modeste demeure. Les corps fusionnent, leur arrachant des gémissements de plaisir, oublieux de tout hormis des sensations qu'ils se procurent mutuellement. Le cri de la brune finit par retentir dans la pièce, témoins du plaisir ressenti, et partagé par son amant qui choisit d'honorer son buste, qu'il ne cesse de vouloir observer de plus près en taverne ou ailleurs.

La nuit est courte finalement, comme la plupart des nuits qu'ils passent ensemble, comme la plupart des nuits depuis qu'ils se sont rencontrés même, depuis qu'ils ont commencé à se chercher, à se provoquer. Courte, mais terriblement agréable. L'aurore les découvre l'un contre l'autre, dans le plus simple appareil, les mains soigneusement placées aux endroits "stratégiques". Léger sourire d'Aileron en ouvrant, les yeux, croisant le regard de sa brune. Pour une fois, essayer de ne pas se sauter dessus dès le réveil, même si c'est une délicieuse façon de commencer la journée. Ne pas oublier ce qui les a réuni en premier lieu, ce qu'ils attendent patiemment ou pas, depuis plusieurs jours, et qu'il leur faut songer à préparer sérieusement.


Mes muscles sont de plus en plus présents non ? Nous allons bientôt pouvoir y aller. Vous avez des provisions suffisantes ? Je ne voudrais quand même pas vous voir tourner de l'oeil sur le bord du chemin.

Eh oui, on ne perd pas les bonnes habitudes de provoquer un p'tit peu, quand même.
Crystall
22.04 Ducato di Milano, nouvelle étape LODI. Ils avancent, découvrant, les beautés, les charmes de ce pays. Elle visite, flâne, se prend à espérer, à croire que peut-être..., mais non, à chaque nouvelle étape elle imagine que c’est ici, ici que leurs regards enfin se trouveront pour ne plus se quitter, ici que tout commencera. Vérone lui a-t-il murmuré la veille de ce départ pour l’Italie, la faisant délicieusement frissonner au contact de ses lèvres douces et de son souffle chaud sur sa délicate petite oreille. Elle sait déjà, tout comme lui, les promesses que leurs corps se font mutuellement, elle sait que rien ne pourra les empêcher de se retrouver un jour, mais Vérone est encore si loin !

Accoudée à la rambarde du quai, les yeux rivés sur l’onde sage qui brille sous les feux de l’astre à son zénith, ses longs cheveux dénoués, volant doucement au gré du vent chaud, elle ferme lentement les yeux, un doux sourire aux lèvres. Elle l’imagine près d’elle, posant ses lèvres sur sa nuque, enlaçant sa taille, il l’entrainera alors dans une auberge, un champ, un château, au sommet d’un volcan, peu importe elle sera avec lui.

Long soupir, elle est seule, tristement seule, finiront-ils par se rejoindre enfin ? Elle se sent si loin de lui, des choses entre eux, un secret, comment surmonter les obstacles, comment oser franchir cette étape.

Elle marche dans la ville, s'y perd, ses yeux se posant au hasard, le plus souvent sur des couples, deux silhouettes serrées l’une contre l’autre qui courent abriter un plaisir fautif, un amour urgent … peut-être. Le temps passe, le soleil est avalé par l’horizon, la nuit se propage et soudain elle reprend pied tard, trop tard, le bateau a quitté le quai...sans eux. Elle soupire……. sourit fataliste, des bateaux il y en aura d’autre, il y a toujours un autre bateau pour un prochain départ.

Il fait sombre mais la nuit est douce, le son des mandolines s'échappe des tavernes, entre des rires gras, des cris, des chants rythmés, des conversations hautes et fortes en timbre, des insultes peut-être, de la passion surement, l'ivresse du vin, des corps. Elle continue, un peu perdue dans le dédale des ruelles, elle évite de justesse un siège fracassant un carreau, couvrant un instant les cris que déchaîne une rixe, la main sur son poignard et le regard meurtrier elle écarte un homme saoul, qui s’accroche à ses basques, elle accélère le pas ne se sentant pas trop rassurée dans cette cour des miracles.

Elle gagne un nouveau quartier, plus calme, des bruits discrets, rires cristallins, chuchotements, brusquement un ténor s’exerce devant une fenêtre plus loin, au grand dam de son épouse…. compagne … maitresse qui vient de le combler ? Elle sourit, c’est l’Italie qu’elle aime.

Pas un souffle de vent, l'été est déjà présent, déliant les langues, les désirs, les plaisirs, découvrant les corps, les alanguissant. Elle ne marche pas vite mais pourtant, la chaleur la gagne. Mais ne serait-ce pas plutôt ces couples enlacés s'embrassant à pleine bouche, à l'abri des hauts porches des maisons cossues et qu’elle croise, brusquement rougissante en baissant les yeux, ou alors ces deux, qui marchent devant elle, l'homme caressant la croupe de sa compagne qui ondule, serrée contre ce mâle qui semble plein d’ardeur, ne serait-ce pas eux qui lui donne ces brusques chaleurs ?

Elle se remémore alors cette toute première soirée, dans cette auberge perdue au bout du monde, La Taverna del Baron où leurs lèvres s’étaient jointes, leurs souffles mêlés, leurs doigts entrecroisés puis impatientes leurs mains osant des caresses plus précises……..mais une vision s’était imposée à elle. Non, pas ainsi, pas tant qu’il n’aurait pas……Elle avait résisté de tout son corps, mais regrettait aujourd’hui amèrement ce refus d’abandon. Il avait accepté, baisant tendrement sa main, la serrant contre lui avec force.

Elle s’éloigne rapidement, envieuse, triste …… seule surtout, quand soudain, son cœur cesse de battre, ses yeux se figent sur lui. Hugues. Elle ne peut plus résister, elle n’en peut plus de cacher ce qu’elle veut crier au monde entier. Si ce soir de nouveau……… elle ne résistera pas.

Il est là seul dans cette taverne, attablé devant une chope, les yeux fixés sur….. une carte surement. Un lent sourire étire les lèvres de la jeune femme, pourtant incapable brusquement de faire un pas. Elle l’observe, le découvre dans la lueur des bougies qui éclairent l’endroit. Elle avance sans en être consciente et brusquement elle est devant lui. Il se lève, lui sourit, empêtrée dans une brusque gaucherie elle s’installe bêtement près de lui. La taverne est vide de toute âme, mais son bonheur de le voir reprend vite le dessus et son regard ne peut quitter le sien.

Regard rivé à ses yeux d’un azur lumineux qui la font chavirer, ses lèvres d’un rouge si tendre, charnues, dans lesquelles elle aimerait planter ses petits crocs pour gouter la sève qui les colore, ces lèvres, qui s’entrouvrent quand il sourit brusquement, lui offrant une tentation intolérable. Cette bouche qu’elle a envie de découvrir, de forcer, de caresser, de dévorer, elle ne la quitte pas des yeux, s’apercevant non sans émoi qu’il délace sa chemise lentement, dénudant sa poitrine jeune et arrogante, glisse avec douceur une main chaude qui lui fait pousser un long soupir de bien être et vient cueillir un sein qu’il baise tendrement. Elle ferme les yeux, mordant ses lèvres, taraudée d’un plaisir soudain, presse son visage contre sa poitrine impatiente, offerte à ses caresses et tout s’enchaine très vite. Incapable de résister à l’impétueux désir qui s’empare d’eux, ils laissent leurs corps vivre leurs envies, passions, folies, rassasier leurs faims l’un de l’autre ……. Qui peut prétendre arrêter un torrent….

La nuit est bien là et la lune pleine, ronde, éblouissante de lumière remplace les bougies consumées. Dernier baiser……. qui n’est jamais le dernier, dernières caresses, sourires, fous rires tandis que dans la pénombre ils tentent de redonner une apparence correcte à leur tenue. Ils quittent la taverne tendrement enlacés, seuls au monde, comme tous les amants qu’ils sont devenus.
Cleia
[Genève.. derniers jours.. derniers soupirs]

Nuit courte.. trop ? pas assez plutôt.. jamais rassasiée des ardeurs de son brun il faut croire. Réveil dans ses bras, elle commence même à y prendre goût. Un semblant de tendresse dans leur relation, elle n’a rien contre, mais n’en fera bien sûr aucun cas. Elle a bien vite compris que ce n’était pas son genre à lui. Elle ne peut pas dire que cela lui manque, du moins pas pour le moment. Ephémère pensée vers un courrier auquel elle se doit de répondre, quand elle saura quoi répondre.

Mains qui se font plus aventureuses, regards entendus qui se croisent. Difficile pour eux dans cette situation de garder un minimum de sérieux. Pourtant le départ approche et un minimum de préparation s’impose.


Mes muscles sont de plus en plus présents non ? Nous allons bientôt pouvoir y aller. Vous avez des provisions suffisantes ? Je ne voudrais quand même pas vous voir tourner de l'oeil sur le bord du chemin.

La vérification s’impose, et les doigts de la brune soulignent lentement les dessins de plus en plus accentués sur le corps de son amant. Sourire qui se dessine sur son visage alors que sa main se fait plus indiscrète. Avoir le dessus, toujours.. ou autant qu’elle le peut.. Lèvres qui goûtent la peau salée de l’homme qui partage ses nuits depuis maintenant un certain temps. Se brûler les ailes.. elle le craignait, maintenant elle apprécie chaque jour davantage de jouer avec le feu, feu qu’ils attisent sans cesse, l’un comme l’autre. Prunelles noires qui accrochent les siennes, léger murmure qui franchit ses lèvres.

Il m’en faut bien plus pour tourner de l’œil, vous devriez commencer à le savoir. Mais un minimum d’organisation serait certes le bienvenu. On se contentera donc de vos quelques muscles.. pour un départ prochain. Vous entendez quoi par prochain ? Non parce que là… je n’en peux plus de Genève… et de ses blonds vigoureux !

Regard brillant qui se pose sur lui, son corps se calquant contre le sien, ses mains de moins en moins sages. Pressée de partir la brune, sans aucun doute, mais décidément incontrôlable dès qu’elle se retrouve près de lui. Toujours ce désir brûlant et partagé, aussi présent que le sont leurs joutes verbales. Regard de défi en lui lançant

Donc dès que vous serez en état de vous lever.. et un minimum présentable, que diriez-vous d’une balade sur le marché, bras-dessus bras-dessous, histoire de remplir la charrette ? Charrette que vous vous ferez bien sûr un plaisir de tirer.. pousser.. bref à vous de voir..

Sourire en coin sans le quitter des yeux, mains et lèvres qui se relient dans un ballet entre tendresse et ardeur, mélange explosif de sensations, rendant la concentration de la voyageuse de plus en plus difficile.

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Aileron
[Genève, attention au départ]

Les caresses indiscrètes de sa brune ne manquent pas de lui faire un effet certain, qu'il n'essaye aucunement de dissimuler, aucune gêne ou pudeur entre eux, juste l'envie de profiter l'un de l'autre autant que possible. Ses lèvres s'ajoutent à ses mains, rendant sa concentration de plus en plus difficile, et il lui faut un gros effort pour l'écouter attentivement lorsqu'elle lui répond, sans se priver de le provoquer à son tour. Léger sourire amusé en l'écoutant.

Vous avez droit à un brun genevois vigoureux, et qui vous prouve sa vigueur chaque fois que vous le désirez, au moins, ne vous plaignez donc pas. Et par prochain... Je pense que nous pouvons partir aujourd'hui même, cela m'étonnerait que cela vous dérange.

Il ne poursuit pas davantage car son corps se collant au sien, la douceur de sa peau, ses courbes voluptueuses, lui font perdre le fil de ses pensées, et ses caresses le troublent plus qu'il ne voudrait l'avouer. Ne voulant pas rester passif, toujours cette volonté, ce jeu, de dominer l'autre, de le pousser dans ses retranchements jusqu'à le faire craquer, ses mains s'égarent tout autant pour partir à la découverte des endroits les plus intimes du corps de son amante.

Très bonne idée la balade sur le marché, il me faut quelques miches de pain de réserve. Par contre... Ce n'est pas vraiment la charrette que j'ai envie de tirer là, mais vous...

Sans lui laisser le temps de réagir à ses dernières paroles, il la fait soudainement basculer sur le dos pour venir s'allonger sur elle et, effet de surprise peut-être, à moins que ce ne soit exactement ce qu'elle attendait, espérait, il prend possession de son intimité avec vigueur, leurs corps fusionnant de nouveau dans une passion torride qui se renouvelle sans cesse. Oublié le marché, oublié le voyage, à cet instant seul compte leur plaisir qu'ils partagent sans aucune restriction.

Lorsqu'enfin ils sont rassasiés, au moins pour un moment, ils se lèvent enfin, sourire aux lèvres et regards complices, nul besoin de mot entre eux la plupart du temps, hormis pour se défier et se provoquer. Cette fois-ci, le marché les attend vraiment, s'ils veulent pouvoir partir dans la journée, et non pas le lendemain, et ils se rhabillent lentement, non sans se dévorer du regard tout ce temps. Courte tunique rapidement enfilée, Aileron regarde sa brune se vêtir de ses braies et de sa chemise, lui demandant comme à son habitude de laisser son décolleté bien largement ouvert, ce qu'elle finit par faire non sans avoir protesté et fait traîner un moment, comme à son habitude elle aussi, pour le faire languir.

La porte de sa pauvre demeure est enfin refermée derrière eux, il sait qu'il n'y repassera pas avant un long moment mais n'en éprouve nulle tristesse, il ne s'est jamais attaché à quatre murs, ayant la plupart du temps dormi avec le ciel étoilé pour plafond. Direction le marché, bras-dessus bras-dessous comme elle l'avait proposé, moment de presque tendresse entre eux, assez rare pour être souligné, comme s'ils étaient un vrai couple, un couple normal, si l'on excepte ce qu'ils sont, comment ils sont, et ce qui les a réunis.

Savants calculs effectués sur le marché, disputes inévitables pour savoir ce qu'ils doivent emmener, quel poids mettre sur la charrette, qui va tirer celle-ci, qui a des sous pour payer, etc... La collaboration promet, et le sicaire esquisse un sourire en se disant que leurs futures victimes risquent de ne pas en croire leurs yeux si elles les voient en train de se prendre le choux ainsi, pour savoir par exemple qui des deux aura le droit d'aller les délester de leurs biens. Mais étonnamment, cette idée lui plait et, après avoir enfin chargé leurs provisions sur la charrette de la brune, il lui colle une main aux fesses, un baiser fougueux sur les lèvres, avant de l'entraîner en direction de la sortie de la ville, en direction d'un nouveau départ.

Nouveau départ, retour aux sources, il ne saurait le dire. Tout ce qu'il sait en ce moment, c'est qu'il se sent bien, mieux qu'il n'a pu l'être depuis fort longtemps, et c'est tout ce qui compte, inutile de chercher plus loin.
Crystall
Ducato di Milano

Lodi, ils avaient laissé leurs corps parler, leurs cœurs battre à l’unisson, rien n’aurait pu retenir cet élan qui les poussait irrésistiblement l’un vers l’autre.
Pourtant ils connaissaient l’un comme l’autre le prix à payer. Il était élevé mais que pouvaient-ils faire ? La vie les avait fait se croiser un jour et un regard, un seul regard, avait suffit pour qu’ils sachent que rien ne les empêcherait de s’aimer un jour.
Ils avaient bien tenté de s’éloigner l’un de l’autre mais les chemins du hasard les avaient faits de nouveau se rejoindre. On ne peut refuser son destin, elle ne voulait pas le refuser, elle ne pouvait pas le refuser au contraire elle le réclamait à corps et à cris.
Alors oui, il y avait eu de la douleur, des pleurs et elle avait fui, contre toute attente.
Milan. Avec lui oui, mais seule, errant comme une âme en peine qu’elle était, incapable de supporter un jour de plus son absence, elle avait fait demi tour pour courir le rejoindre. Il avait rebroussé chemin pour la retrouver .
Bonheur, folies, ses lèvres qui se posent sur les siennes, elle s’en imprègne, les dévore, s’enivre de leur douceur, ses larmes offrant une saveur particulière à leurs baisers sans fin.
Ils reprennent la route, serrés l’un contre l’autre, elle se laissant aller contre la chaleur de son corps, lui la maintenant fermement entre ses bras.
Piacenza, Parma, ils rencontrent des gens charmants, charmeurs, peu de compatriotes et du fait progressent dans la langue de Dante, ce dont elle ne se lasse pas.


Ducato di Modena

Puis Guastalla, face à face dans une taverne, une idée germe dans leurs esprits, ils sourient complices, et aussi la vie, la fête, les tavernes remplies de ces italiens à l’accent chantant, aux regards non équivoques, aux paroles de miel, elle sourit, regarde, écoute, serrée contre lui, caressant sa main tendrement qui serre la sienne.
Mantoue. « Plus jamais sans toi ».


Serenissima Repubblica di Venezia

Enfin ils atteignent Verona « Un caloroso benvenuto nella splendida città di VERONA »* oops molto caloroso !!
Elle le laisse la guider à travers la ville, ils empruntent le Pont du Castelvecchio et s’y arrêtent un instant, pour écouter le murmure de l’eau qui glisse sous les arches de pierre, les bruits de la nuit qui résonnent, l’écho de la ville qui vient frapper la surface lisse du fleuve.
De l’autre coté, une auberge, le Due Torri. Ils entrent, montent rapidement l’escalier en colimaçon et pénètrent dans la chambre, enlacés, bouche contre bouche, leurs mains impatientes, ôtant chapeau, cape, jetant au hasard ce qui les encombre.
Puis le regard de Crystall se pose sur le large balcon ouvert sur la ville. Elle l’entraine, malgré lui, et là, tandis qu’elle sent la chaleur de son corps collé contre son dos, ses mains glissant le long de sa taille pour l’enserrer avec force, sa bouche dans son cou, son souffle sur sa nuque, elle contemple Vérone, l’Adige qui tel un long ruban traverse la ville, elle respire le parfum des chèvrefeuilles qui grimpent le long du mur, et celui des glycines qui tombent en cascade le long du balcon. Elle ferme les yeux, tandis qu’il mordille tendrement son épaule dénudée, la faisant frissonner ses mains remontant lentement sur ses seins. Il la fait pivoter lentement, plantant son regard dans le sien. Elle sourit, son cœur est un tambour dans sa poitrine qui se soulève plus rapidement. Il l’entraîne alors lentement vers le lit aux draps délicieusement frais, l'attire contre lui........ les coupes de vin doré, à portée de leurs mains, n’étancheront pas la soif qu’ils ont l’un de l’autre.

Plus épris qu’avant, ils quittent Vérone et découvrent Padoue, mais alors qu’ils approchent de leur but Venezia, elle se sent oppressée. Une peur panique et si tout n’était qu’un leurre, si demain tout s’écroulait……. Elle ne pourra qu’accepter.

05 Maggio 1460. Venezia. Ils se retrouvent. Il la rassure, la câline tendrement, calme ses peurs, sèche ses larmes de ses lèvres douces, la berce contre son cœur.

Hugues, je t’aime.



* un chaleureux "bienvenu" dans la splendide cité de Vérone
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