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[RP fermé] Voyage en Savoie ça se voit (pas)

Kijune
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Kijune demanda à Antoine de fouiller dans l'un de ses sac pour en sortir une pochette faite dans une vessie de veau. Elle y rangeait diverses plantes pour les petits bobos. Il l'ignora le temps de mouiller et éponger ses plaies et ramena sa trousse, qui était rangée à proximité et non pas tout au fond des sacs.
Toujours assise par terre, le regard inquiet d'Antoine posé sur elle, elle sortit de sa pochette des herbes sèches qu'elle appliqua sur sa plaie. Délicatement, il enroula son genoux avec un linge.

_ Ça guérira plus vite avec ça, dit-elle.
Elle voyait bien que son compagnon n'était pas rassuré. Il lui posa un baiser sur le front qui la fit sourire. Elle aimait beaucoup ses marques d'affection et se sentait parfois démunie, n'osant pas trop y répondre comme elle le faisait dans ses songes les plus secrets...
_ Allez, viens belle Bourguignonne ! Tu peut te relever?
Kij attrapa sa main tendue pour se remettre debout mais grimaça, laissant échapper malgré elle un grognement de douleur. Elle se retrouva transportée, lovée dans les bras d'Antoine telle une princesse que l'on porte. Ainsi, elle se sentait si légère! Il la déposa avec douceur sur la banquette et elle dénoua ses bras de son cou.
Il alla récupérer la Vieille par la peau du cou mais sans brusquerie et la fit monter à l'arrière. Jetant un oeil à l'intérieur de la roulotte, Kij désapprouva d'un regard qu'elle s'installe sur son couchage. Tête basse, la chienne descendit pour se poser au sol. Elle savait très bien qu'elle avait fait une bêtise! Ce n'était pas vraiment sa faute mais Kijune était vexée de s'être rétamée ainsi.


_ Ca y est Kijune ! Nous y voilà !
Tu ne pourras marcher quelques jours, jusqu'à notre retour en Bourgogne!
Fouler à nouveau notre terre natale te redonneras le moral ! Et ceci aussi!

Elle fit un grand sourire à l'homme qui lui tendait une outre remplie d'un bon vin.
_ Rhooo! Tu sais bien que j'ai un faible pour les bons alcools! Il ne faudrait pas que j'en fasse une habitude, mais mmmh! Que c'est bon! J’apprécie particulièrement le bon whisky, j'en ai ramené. Ce n'est pas originaire de Bourgogne mais c'est si délicieux! Quand c'est bien fort, bien tourbé. Mais allons, ce n'est pas l'heure!
Elle but avec plaisir à l'outre. Kij aimait beaucoup le vin mais son palais avait un faible pour les alcools forts. Et son esprit adorait l'ivresse! Un peu trop, d'ailleurs. Mais son comportement ne changeait pas beaucoup lorsqu'elle était ivre, elle tenait bien. Forcément, elle devenait plus extravertie, plus volubile, moins réservée... Mais elle ne devenait ni méchante, ni acerbe, ni violente, ni rien de tout ça. L'alcool dévoile le véritable fond des gens, elle en était persuadée.

La Margotte secoua ses oreilles pour chasser une mouche importune et se remit en marche. Au loin, on apercevait Bourg.

_ Ne passes par le chemin principal, Antoine. Il doit être très encombré. Nous n'avons pas besoin de faire halte à Bourg, évitons la ville si tu veux bien. Passons par les chemins la contournant.
Elle regarda ses genoux. Le gauche était faiblement égratigné, Antoine y avait mis de l'eau. Le droit, bandé, avait imbibé le tissu de sang. Elle avait toujours trouvé cette couleur sublime. Rouge sang. Mais bientôt il ne saignerai plus, aidé à la cicatrisation par le cataplasme appliqué. Elle remercia son amie la "Sorcière" d'une pensée. La paume de ses mains aussi étaient égratignées. Elle y enleva un petit grain que l'eau n'avait pas chassé. Elle bougea sa jambe droite en grimaçant. Elle aurai mal quelques jours encore.
Avec un sourire malicieux, elle posa sa main sur le genou d'Antoine qui tenait les rênes et lui lança:

_ Tu verras! Je remarcherai bien avant que nous revenions en Bourgogne! Ça guérira vite même si j'aurai de vilaines croutes. Mais je crois bien que tu devras me porter ce soir encore... Et peut-être demain...
Prise d'une envie - ou d'un besoin? - soudain, elle déposa sur la joue mal rasée d'Antoine un bref bisou. Sa main passa de son genou à l'une des main de l'homme tenant les rênes. D'une voix plus basse qu'à l'accoutumée, elle lui dit:
_ Merci de m'avoir soignée... D'avoir pris soin de moi. Ça me fait plaisir tu sais. D'être ici avec toi, surtout. J'apprécie beaucoup que tu m’aie accompagnée. J'apprécie... toi, ta façon d'être.
Elle posa sa tête sur son épaule, qui tressautait un peu au rythme de leur maison roulante.
_ Merci... Murmura-t-elle tout bas, soudain très fatiguée.

Pendant ce temps, à l'arrière, la sournoise était remontée sur la couchette de sa maîtresse, grattant ses couvertures pour s'en faire un nid. Elle aussi était fatiguée, et elle s'endormit pendant que sa maîtresse dodelinait de la tête en empiétant sur son voisin de banquette.

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Antoine_de_cosne
Antoine sentit la main de Kijune venir dans la sienne...
Le coeur battant il la baisa tendrement, puis ne cessa point de la caresser de son pouce.

Elle avait les mains calleuses d'une paysanne habituée au dur labeur des champs, de la terre s'était incrustée sous ses ongles lors de sa chute... Pourtant elle lui sembla la plus fine, la plus blanche, la plus douce des mains au monde.
Sa tête vint se caler sur son épaule.

Il lacha alors complètement les rênes, laissant Margote continuer seule où bon lui semblait, peu lui importait !
De sa main gauche ainsi libérée il caressa doucement le front, la joue de Kijune, osant y déposer un baiser brûlant.
Il entendit comme dans un brouillard ses paroles...

Merci de m'avoir soignée... D'avoir pris soin de moi. Ça me fait plaisir tu sais. D'être ici avec toi, surtout. J'apprécie beaucoup que tu m’aie accompagnée. J'apprécie... toi, ta façon d'être.

Elle le remercia de nouveau, en un murmure...
Lentement, avec moult précautions, il lui releva le menton.
Moi aussi j'aime ta façon d'être Kijune... et il est normal de prendre soin de...

il manqua de dire "la femme que j'aime", se repris juste à temps.
...de toi.
Tu sais je...
il devint rouge comme une pivoine, les mots qu'il souhaitait si ardemment prononcer ne pouvaient sortir de ses lèvres, sa gorge se nouait, ses mains tremblèrent légèrement tandis qu'il la regardait si belle, si curieuse, souriante et pétillante d'intelligence...
Elle lui souriait...

Lentement ses lèvres se rapprochèrent des siennes, leurs bouches s'unirent en un long et chaste baiser.
Il plongea son regard de nouveau dans le sien, dans ses fabuleux yeux verts, la serra tendrement contre lui.
Il murmura enfin...
Je t'aime Kijune...
Dès notre première rencontre je t'ai follement aimé...
.


Il se remémora leur première rencontre chez Fantou leur amie commune, point si lointaine...
Ils avaient trop bu ce soir là, la consolant de l'absence de l'homme qu'elle aimait...
Après l'avoir couchée, ils étaient allés tous deux regarder le soleil levant en forêt de Tonnerre, semblable à celle qu'ils venaient de quitter.
Ils avaient longuement parlé, l'un près de l'autre, sans gestes déplacés, mais déjà son coeur avait bondi dans sa poitrine...
Cette femme était faite pour lui, plus que nulle autre et elle hantait ses nuits solitaires...

Il effleurat doucement ses lèvres de ses doigts, puis baissa la tête, tremblant de son aveu, craignant plus que tout qu'elle ne le repousse... de perdre son amitié en même temps qu'il devrait renoncer à son plus fort et premier réel amour...
Enfin il osa la regarder.
_________________
Kijune
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Kijune était en train de s'endormir contre l'épaule d'Antoine, il n'avait pas du remarquer son assoupissement car il lui prit le menton dans sa main, lâchant les rênes. Surprise, elle ouvrit les yeux. Elle le découvrit tout rougissant.
Alors, il prononça ces mots. LES mots.

Antoine_de_cosne a écrit:
Je t'aime Kijune... Dès notre première rencontre je t'ai follement aimé....

Elle ne sut que répondre. Elle n'en eut pas le temps. Antoine l'embrassa. Ses lèvres contre les siennes, elle resta inerte une seconde, puis répondit à son baiser timidement avant de se reculer un petit peu. Il la prit dans ses bras en une étreinte chaleureuse. Encore toute étourdie de ce geste auquel elle ne s'attendait pas, elle demeura un peu molle.
Elle s'écarta doucement de lui, se sentant comme une adolescente effarouchée. Elle lui sourit tout de même.
Que lui dire? Elle l'ignorait. L'aimait-elle? Elle l'ignorait. Nul doute qu'elle éprouvait quelque chose pour cet homme doux, attentionné et intelligent. Mais elle ne s'attendait pas à cela. Elle savait qu'Antoine l'aimait beaucoup mais... Mais quoi?
Antoine paraissait embarrassé. Regrettait-il ses paroles? Les pensait-ils toujours même après son recul? Elle se prit à l'espérer. Kij se mit à bafouiller, n'osant pas le regarder dans les yeux.

_ Oh, je... Comment t'exprimer ce que je ressens? Je suis tellement désolée! Enfin, non je ne le suis pas. Je ne saurai comment te dire...
Elle leva enfin ses yeux verts illuminés de soleil pour les planter dans ceux, sombres, de l'homme.
_ Ne regrette rien. Je ne regrette rien. Absolument rien, sois en sûr. Mais... Je crois que j'ai besoin d'un peu de temps. Oh, je suis si compliquée! Ma vie l'a été aussi, tu sais. J'ai peur. Peur d'aimer à nouveau et... Oh, comment dire? Si tu savais comme je... Je tiens énormément à toi et j'espère que tu ne me tiendras pas trop rigueur de... Du temps dont j'ai besoin. Non, ne sois pas gêné. Ton geste adorable et tes paroles me bousculent et c'est une bonne chose. Vraiment.
Kijune se prit la tête dans les mains et une petite larme coula sur sa joue, laissant un sillon clair sur son visage poussiéreux. Elle l'essuya rapidement en espérant qu'il ne remarque pas son émotion. Elle releva la tête et prit les mains d'Antoine dans les siennes et y déposa un baiser.
_ Merci. Merci pour tout. Ne t'inquiètes pas, surtout pas. J'ai juste besoin de... de réfléchir sur moi-même. Ma réflexion ne te concerne pas, c'est juste moi. Moi et mon passé. Crois moi, je n'ai vraiment rien à te reprocher.
Elle émit un petit rire et plaisanta:
_ Ce serai si simple si tu était un horrible goujon! Euh, goujat, pardon! Un sale type vulgaire et laid comme un poux. Brutal, infidèle... Là, je n'aurai pas à me remettre en question, je te donnerai à mâchouiller à ma Vieille puis basta! Mais tu es si gentil, si charmant... Je suis obligée de remettre en question mon rapport à l'amour, si longtemps ignoré. Et c'est pour ça que je te remercie.
Kijune le serra dans ses bras et l'embrasse sur la joue, presque à la commissure de ses lèvres, puis le relâcha.
_ J'espère que tu ne m'en veux pas, que tu n'as aucune rancoeur envers moi. Si c'est le cas, je m'en excuse sincèrement. Si tu veux bien me laisser un peu de temps... Oh, je ne fais que me répéter et ne te laisse pas en placer une, pardon! Hé, voilà Belley en vue! Oh, pardon, je t'ai coupé.
Elle baissa la tête et se tut, attendant avec inquiétude la réaction de l'homme. Pouru qu'il ne lui lance pas au visage une remarque acerbe, critiquant son besoin d'attendre un peu. A vrai dire, cela l'aurai étonnée de sa part. Elle ne pensait pas Antoine lunatique et intolérant. Mais parfois, les hommes sont si surprenants...
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Antoine_de_cosne
[ Sentiments avoués et fin du voyage...]




Antoine sourit en écoutant Kijune lui parler...
Le coeur de la jeune femme était si fragile, elle si sensible...
Et c'est pour cela qu'il l'aimait, émouvante et fragile sous l'armure qu'elle se fabriquait.

Il parti même d'un petit rire lorsqu'elle lui dit que ce serait plus simple si il était " Un sale type vulgaire et laid comme un poux. Brutal, infidèle... " .
Elle ne regrettait pas leur baiser, c'était tout ce qui comptait, il était heureux... plus que jamais !

Il fut surpris en revanche de celui qu'elle lui donna, à la commissure de ses lèvres... Il était si tendre.
Ne disant rien et respectant son besoin de prendre son temps, mais connaissant maintenant la profondeur de ses sentiments, il se contenta de mettre sa main sur sa joue, remettant en une caresse sa tête dans le creux de son épaule, puis lui aussi embrassa tendrement sa joue.

Il remit Margote - qui en profitait pour brouter des chardons - au trot, et ils arrivèrent fatigués mais heureux à Belley, rejoignant Pout qui s'était installé près du lac.
Ils péchêrent leur diner du soir et se couchèrent tôt ce soir là, tous les deux songeurs mais échangeant des sourires par moment.

Le lendemain, ils prirent la route et virent les montagnes se rapprocher, devenant plus hautes et enneigées en s'approchant de Chambéry.
Ils se vêtirent plus chaudement également, le froid se faisant plus mordant.
Le soir ils retrouvèrent Moudouloliha que Kijune leur présentat et s'apprètèrent après une courte halte d'une journée pour faire souffler le cheval et Margotte, avant de vite reprendre la route pour retrouver leur chère Bourgogne.
L'acceuil Savoyard n'avait point été des plus d'acceuillant et la douceur et le relief tout en vallons de leur Duché leur manquait déja...
_________________
Pout
Pout n'avait pas souvent passé beaucoup de temps au campement ces dernier temps. Il partait souvent la nuit chevauchant fièrement sa belle jument le temps qu'il le pouvait encore car il savais que de retour a Tonnerre il devrai la laissé regagné sa vie semi-sauvage.
C'est pour cela que Pout partait souvent faire des promenade a cheval.

Aujourd'hui Moudou nous avait rejoint et nous fîmes tous connaissance avant de nous lancé sur la route en direction de Belley pour commencé le chemin de retour vers notre bonne vieille Bourgogne. Pout savait que la Bourgognes manqué a Kij et Antoine. Par contre bizarrement pour ce second voyage Pout ne ressentait pas de malaise a être partie de chez lui. Il commençai à prendre goût au voyage. et pensé qu'il repartirai surement après son retour chez lui.

Après cette petit balade nocturne ou il pouvais réfléchir a bien des chose, Pout rentra finalement au campement. Il vit Kij et Antoine qui dormaient non loin l'un de l'autre et tenta de trouvé lui même le sommeil mais cette nuit encore ne sera pas de tout repos et il ne dormi pas si facilement.

Voyant le feu qui commencé a s'appauvrir, Pout remis du bois et souffla un peu sur le feu pour le refaire partir afin que tout le monde reste bien au chaud. Puis il s'allongea sur le sol et regarda les étoiles paisiblement.
Kijune
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[Chambéry, près de chez Moudou. Puis sur les routes.]

_ Pout! Cria Kijune à l'homme monté sur le cheval, en avant de la roulotte. Tu le vois?
Ils étaient entrés dans la ville, leur destination finale. Moudou lui avait dit vivre près du verger, c'est donc par là qu'ils se dirigeaient. Sans attendre la réponse de Pout, Kij descendit avec prudence de la roulotte car son genou lui faisait encore mal.
Une haute silhouette se dressait, chargé d'un maigre baluchon. Kijune n'avait vu cet homme qu'une fois. Il connaissait mieux sa cousine. Il était un peu étrange, mais il était gentil. C'était une grande carcasse d'homme qui avait la quarantaine. Chauve, avec de longues jambes élancées, la bouche pulpeuse et très rose, un peu pincée. Il était toujours très habillé, vêtu très simplement de la tête aux pieds et on ne voyait que son cou et son visage, ses bras et ses mains aux paumes blanches et aux lignes roses, très distinctes.
Il avait des irrégularités sur la peau, visage compris, comme rongée par on ne sait quoi, et cette fois encore, elle fut surprise de découvrir un homme si mince avec un derrière si rebondi! On aurai pu y poser une tasse en équilibre! Elle évitait par bienséance de le regarder de ce profil, mais malgré ses amples habits, cette partie de son anatomie choquait. Étrange type. Mais sa cousine lui faisait confiance, une absolue confiance. D'ailleurs, on ne décelait sur son visage nulle malice. C'était un homme bon. Très secret et peu sociable, mais sans méchanceté. Puis il avait aidée Kijune la première et seule fois où elle l'avait rencontré. Elle lui faisait elle aussi confiance.

Kijune boitilla jusqu'à lui et lui serra la main pendant que la Vieille le reniflait avec méfiance. Lui aussi s'en méfiait. Il n'avait jamais compris pourquoi s’embarrasser d'un chien...

_ Bonjour Moudou. Je suis contente de te revoir. Tu es prêt? Ah, et voici Pout et Antoine qui ont eu la gentillesse de m'accompagner jusqu'ici.
Moudou hocha la tête, serra la main des deux hommes et les remercia d'avoir veillé sur Kijune. Cette dernière se souvint qu'il n'était pas bavard... Et sa façon de prononcer certains mots ne s'était pas améliorée avec le temps. Il lui avait dit, il y a quelques années, avoir vécu en Hollande. Mais il avait un accent bien à lui. Elle lui sourit amicalement pendant qu'il chargeait ses affaires dans leur maison roulante. Kij se fit guide et lui présenta les lieux.
_ Voici la plus belle et la plus confortable des maisons roulantes. Quatre couchettes, la tienne est ici, en face de Pout - qui ne dors pas beaucoup d'ailleurs, ces derniers temps! - cella-là, c'est la mienne et attention à ma gardienne! Tu te souviens de ma Vieille? Elle a vieilli depuis, eh oui! Sous les couchettes tu peux ranger toutes tes affaires. Au dessus aussi mais une grande place est utilisée pour les divers outils, ainsi que pour planquer parfois les restes, jambons, saucisson, fromage... Ça sent un peu mais au moins la Vieille ne peut rien attraper! Au milieu, de quoi faire un feu, la classe, hein? Et en plus, deux barils d'eau! On fait pas les choses à moitié comme tu vois!
D'un geste instinctif, Moudou se toucha de la main les lèvres et le coeur en signe de remerciement, levant haut ses sourcils noirs pour montrer son étonnement un peu feint.
_ Que Dieu vous couvre de ses bienfaits, mes amis. Dit-il.
Puis il posa ses iris d'un noir aussi sombre que ses pupilles sur les jambes de la jeune-femme souriante. Il s'agenouilla et renifla sa plaie bandée, suscitant une petite gêne. Il se releva et hocha la tête.

_ Bien. Bon soin.
Un peu interloquée, elle préféra ne pas poser de questions. Antoine remonta à son poste sur la banquette alors que Pout sautait d'un bond assuré sur sa belle jument. Moudou et Kijune se retrouvèrent seuls les pieds au sol. D'un signe de tête elle lui demanda s'il voulait monter à l'avant, il répondit de la même façon en une dénégation. Sa besace pendue à sa taille, il grimpa sur la roulotte en faisant virevolter sa cape de voyage, et à la grande surprise de la jeune-femme, il se posta sur le toit de leur cabane roulante!
_ Ne tombes pas. Lui dit-elle, plus pour se rassurer elle-même.
Mais il resta de marbre, assis, jambes pendantes, sa besace aux creux des reins. Kij donna deux grandes tapes sur la roulotte pour signifier le départ et, avec l'aide d'Antoine, se hissa sur la banquette conducteur, l'assurant d'un regard que même s'il était bizarre il n'était pas méchant. Bref, son regard se voulait rassurant.
La carriole peinturlurée s'ébranla et aucun homme ne tomba du toit.



Les quatre compères avaient dépassés Belley sans y faire halte, sauf pour désaltérer la brave Margotte. La Vieille trônait telle une reine entre Antoine et Kijune, langue au vent. De temps à autre, sa maîtresse lui ébouriffait les poils tendrement. Elle était contente, sa Vieille avait merveilleusement résisté au voyage et ne s'était pas affaiblie. Kij tentait parfois d’apercevoir Moudou au dessus mais il restait invisible à ses yeux. Elle l'appelait parfois et il répondait de sa voix bourrue aux intonations néanmoins caressantes. De temps à autre, une drôle d'odeur - que Kij connaissait bien - était portée par le vent. Des effluves parfumées faisant penser aux herbages, et selon le sens du vent, une fine fumée bleutée vite dissipée effleurait les narines de la jeune-femme. Elle avait diablement envie de monter sur le toit, elle aussi! Mais avec son genou blessé elle risquait de mordre méchamment la poussière!
Elle comptait parler de tout ça avec leur nouvel ami fort discret. Ils allaient devoir s'arrêter peu après Bourg car la nuit allait tomber. Une fois revenu en terre bourguignonne, Kijune avait la ferme intention qu'ils fêtent leur retour durant une nuit de folies! Mais la courte nuit qu'ils devaient encore passer en Savoie l'arrangeait.

La jeune-femme était fort tourmentée depuis le baiser et l'émouvant aveu d'Antoine. Elle avait délibérément placé son chien entre eux, car elle ne savait si elle voulait lui sauter au cou ou bien demeurer loin de cette tentation. Ses sens en éveil, elle sentait son odeur, elle sentait sa cuisse - chaude présence - contre la sienne lorsque la Vieille n'était pas là. Elle sentait même son aura qui lui envoyait des ondes indéfinissables. Elle n'en pouvait plus de cette promiscuité sans savoir qu'en faire!
Ses pensées vagabondaient, se dispersaient. Elle n'avait pas rêvé d'avoir un homme à ses côtés? Avoir des enfants, se marier un jour? Vivre à deux dans une étreinte sentimentale pour l'éternité? Dieu que si, elle en rêvait!
Elle avait failli connaître cela dans son adolescence, éperdument amoureuse d'un homme plus âgé. Mais les malheurs avaient frappé, l'homme n'avait pas résisté. Kijune s'était fermée.
Aujourd'hui plus âgée, plus raisonnée, qu'est-ce qui la retenait? Une peur ancienne, farouche, qui s'émoussait de plus en plus aux côtés d'Antoine.
Durant le trajet, elle ne parlât pas, ou peu, répondant juste par oui ou non aux rares propos échangés. Antoine en devenait mutique, respectant son besoin de silence. Du coup, personne ne pipait mot. L'atmosphère n'était pas lourde, un peu tendue mais calme, comme dans une attente d'un événement à venir...

Bourg allait se montrer. Ils s'arrêteraient pour la nuit. Kijune en profiterai pour aller chercher en forêt des plantes, racines et champignons qu'elle ne trouverai pas en Bourgogne ou qui lui manquait dans son trousseau. Une excuse toute trouvée pour se retrouver seule et réfléchir.
La présence calme de Moudou n'était pas déplaisante, Antoine s'en accommoderai, puis Pout serai sans doute là s'il ne partait pas en taverne. Et puis, une fois, Kijune avait longuement parlé à Moudou. Il parlait peu mais il parlait bien, ses conseils étaient précieux et avisés. Il l'avait grandement aidée à surmonter sa détresse.
Le soleil commençait à baisser à l'horizon, il était convenu qu'il s'arrêtent bien avant la nuit. Kijune avait hâte de crapahuter en forêt... Hélas pas bien loin pour ménager son genou droit qui était dans la première phase de la guérison.

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--Laa_vieille


[Sur les routes de Savoie]

Moi, je ne dit rien, c'est mon rôle. Mais je n'en pense pas moins! Le grand dadet qui a reniflé ma maîtresse, moi je l'ai à l'oeil! Il est pas net. Puis il ne m'aime pas. Il m'a regardée comme une chose indésirable. Non Môssieu, je ne suis pas une mouche qu'on écarte d'une rebuffade ou qu'on écrase du plat de la main! Moi je te la bouffe, ta main! ... Quoique, je m'avance un peu, là.
Quoiqu'il en soit, il a une odeur étrange. Il cache un truc, moi j'vous dit! Mais je fais un effort, je le tolère son mon toit car je suis bien bonne. Puis ma maîtresse l'aime bien, donc bon. Puis je l'ai rencontré une fois, il y a quelques années! Il avait toujours son air qui semblait dire "Ques tu fout là, cabot?!", mais je ne compte pas me rabaisser à son niveau... Non, non.
L'ignorance est la meilleure arme contre les insultants... après les crocs.
Mais à mon âge, on ne fait plus la difficile.

Tant mieux, tant mieux qu'il monte sur le toit! Pourvu qu'un pigeon chargé passe! J'en rirai tellement que mon incontinence reviendra! Quoi qu'il en soit, moi je reste la seule à profiter du confort de cette couchette, et j'ondule comme un furet au rythme des secousses! Dommage qu'on ne voit pas comment je négocie tout ça pour ne pas tomber... Mais je me félicite.
On est enfin sur le chemin du retour! Tout ça pour un mec qui ne sait pas respecter les anciens! Non mais! Quelle perte de temps! Mais comme j'ai dit, moi, je ne dis rien... Je n'en pense pas moins! Qu'on se le dise!

Ah! Et l'autre type, là... Non, je suis médisante. C'est l'âge. Il est gentil cet Antoine, brave bête, vraiment. Une fois, il m'a même donné un morceau de lapin! Et sans les os, sinon ma maîtresse lui aurai fichu une fessée cul-nu devant tout le monde! Mais il a pas vu combien elle est féroce! Quand elle enroule un journal et qu'elle tape sur les fesses, les yeux furieux, oulàlà! Il va bien voir! Il se planquera sous la table, lui aussi! Oh que oui, elle fait peur quand elle s'y mets! Mais l'histoire du journal, moi ça ne m'atteint plus. J'ai l'arrière-train un peu... défaillant. Je sens moitié moins les chocs. Lui, tout jeune et tout fringuant, il va voir! Mais faudrait qu'il arrive à la mettre en colère, et ça, c'est pas gagné apparemment.
C'est moi ou elle est vraiment tout miel tout beurre avec ce type? Je ne suis pas dupe, j'ai capté le truc des humains. L'échange de bave et tout ça... Moi je trouve ça franchement écœurant! Si elle lui plait, qu'il lui renifle le derrière avec insistance, ça ira tout seul, là elle comprendrai mieux son intérêt!
Quoi que... Je lui faisait ça au début et elle appréciait pas du tout du tout! Mais venant d'un mâle de sa race ça me parait tout à fait approprié!

Après... Quant à l'adopter... Moi je suis pas trop pour, sauf s'il couche sur le tapis sans boire ni à mon bol, ni à manger ma nourriture. Mais j'y pense! Il cuisine bien, lui! Tout réfléchi, je veux bien le prendre comme cuisinière si ma maîtresse est d'accord.
Je le regarde. Il est à côté. J'ai été mandée au devant. Ma Kijune me gratte le crâne. Et l'autre, là haut, il descend des babouins ou bien? Je comprends pas trop qu'il soit perché. Et cette fois, c'est pas dû à l'âge! Même avec le grand singe bizarre là-haut, moi j'suis contente!
Ma maîtresse s'est trouvé un renifleur de fesses et moi j'y gagne une cuisinière! Ou c'est cuisinier qu'on dit, pour les mâles?
Antoine_de_cosne
Antoine avait salué et fait connaissance avec Moudou.
L'homme était du genre taiseux, économisant ses mots et ne parlant point pour ne rien dire.
Il observait plus qu'il ne parlait...

La nuit passée, ils reprirent la route du retour, malgré les réticences de Margote...
Un crouton de pain et quelques caresses sur les pauppières et les naseaux suffirent cependant à Antoine à obtenir sa docilité... Il la traitait bien, elle lui en semblait être reconnaissante.
Seul le claquement du fouet résonnant à ses oreilles suffisait à la faire avancer, mais jamais elle n'en avait subie la morsure.

Tout en se concentrant sur la foule qui quittait Chambéry, empêchant la circulation, marchant en tous sens, jusqu'au milieu de la chaussée ce qui la rendait fort dangereuse, Antoine songeait.
Le contact avec Kijune, obligé par les cahots du chemin le faisait frissonner...

Il ne pouvait s'empêcher de la regarder à la dérobée, le coeur bondissant à chaque coup d'oeil.
Au dessus d'eux, Moudou était sur le toît de la roulotte...
Profitant de ce qu'il scrutait la route, Antoine pris sa main la mettant sur le pelage de la vieille chienne sous la sienne, lui prodiguant ensemble des caresses.
"La vieille" le regardait, il se demanda si elle comprenait ce qui se passait entre eux dans sa tête de chienne...
Sans doute à sa façon.

Il soupira...
Conduire l'attelage ensemble sur le chemin de la vie... Il en rêvait...
_________________
Kijune
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[Halte auprès Bourg, frontière de la Savoie]

A nouveau, la compagnie s'arrêta près d'une forêt savoyarde appartenant à la commune de Bourg. Comme prévu. Tout comme prévu? Presque. La roulotte s'arrête brutalement et la Vieille tombe de son trône comme un vieux sac, se prenant les pattes dans les cordages. La Margotte lui jette un oeil peu intéressé. Mais elle se relève et s'ébroue, faisant soupirer de soulagement sa maîtresse. Et puis, un gros truc non identifié tombe du toit lestement.
_ Moudou! S’exclame Kij qui l'avait oublié suite à la chute de sa chienne et amie.
L'homme a atterrit sur ses pieds et prends la main de Kijune pour qu'elle ne saute pas à cause de son genou. Elle l'accepte et se retrouve au sol, suivie de peu par Antoine qui bondit lestement et dételle sa mule. La nuit ne sera là que dans quelques heures. Kij prends le commandement des opérations, sans aucun ordre. Ce n'est pas une cheftaine.

_ Bon. Nous y voici pour notre dernière nuit en Savoie. Nous partirons tôt demain matin. Nous avons du temps avant le coucher du soleil. Mais il fait frais. Moudou, tu veux bien faire du feu? Moi j'irai en forêt avec la Vieille car il me manque certaines choses, des plantes et etc... Euh, Pout! Il est passé où? Bon, il nous rejoindra. Antoine, tu t'occupe de Margotte, elle a besoin de quelque chose? On a un peu de temps avant le repas.

Et chacun vaqua à ses affaires. Kij monta dans la roulotte et en sortit sa poche à médecine ainsi que le récipient où elle s'était fait un brin de toilette, voilà de nombreux jours. Elle ne sentait pas la rose. Et n'avait pas jugé utile d'emporter avec elle ses savons et huiles parfumées. Elle aurai dû. Elle sentait la terre, le cuir, la transpiration et l'animal. Pour sa décharge, Antoine et Pout sentaient plus fort. Moudou, lui sentait autre chose, mais pas encore la saleté.
Kijune versa de l'eau à sa chienne et remplit son récipient d'eau non potable, deux serviettes autour du cou. Elle ôta ses poulaines et s'assit sur le tabouret bas qu'elle avait confectionné elle-même pour le voyage. Il y en avait quatre. Elle défit son bandage avec soin, découvrant sa plaie qui avait bonne mine, sous les plantes séchées qu'elle laissa au sol. Il n'y avait pas de pu ni rien, sa plaie était propre. Toujours nu-pieds, elle se fit couler de l'eau sur les jambes, trempant les fines herbes du sol. Elle avait veillée à ne pas se mettre sur de la terre. Levant le bras pour attraper une serviette pendue à son cou, elle ne put s'empêcher de se renifler les aisselles et grimaça. Ses fins poils éparpillés formaient un tapis brun et retenaient sa sueur.
Surprise, elle vit une espèce de caillou verdâtre rebondir à ses pieds. Moudou la regardait avec malice. Elle attrapa son "présent" et le renifla.

_ Oh, du savon! Tu l'as emporté? Merci!
Moudou hocha la tête et s'approcha, pour enfin dire:
_ Seule une femme se soucie de ses odeurs lors d'un voyage. Une femme complexée est désagréable. Lave-toi, retrouve ta gaité et ta liberté de mouvement. Et cesse d'avoir peur des bonnes choses. Vois comme tu as bien guéri ta plaie au genou. Fait de même avec le reste, il est temps.
Il s'éloigna. Kij ne se formalisait pas pour ce qu'on aurait pu prendre pour de l'impolitesse, du moins venant de lui. Après tout, il avait raison. Kijune chercha Antoine du regard mais ne le vit pas. Elle prit dans la roulotte quelques vêtements et s'éloigna avec ceci et son récipient d'eau, direction derrière des buissons. Personne ne la remarquerai d'ici. Ni un forestier, ni l'un de ses compagnons.
La jeune-femme se déshabilla rapidement et des frissons parcoururent sa peau. Elle inspecta le savon de Moudou. Un gros bloc carré sentant bon, ou quelques grains indéfinis étaient incrustés. Elle se mouilla, se frotta à la main et se passa du savon partout et sur les cheveux, insistant aux endroits sentant le plus. Mais en se frottant si énergiquement, elle réprima un petit cri surpris.

_ Fichtre! Ça gratte! C'est quoi ça? Des grains de sable, du sel?
Les grains lui avaient fait la peau toute rouge. Le savon était bien abrasif! Un peu trop pour sa peau fine. Elle se rinça prestement. Faisant quelques pas en crabe pour s'éloigner de la terre mouillée, elle enfila des braies propres plus chaudes et un chemisier brodé. Elle revint cahin-caha avec toutes ses affaires, rangea le tout et se rassit pour enfiler de solides bottes de marche d'un joli vert, et se couvrit d'un long manteau.

Des mots résonnaient dans son esprit. "Je t'aime, Kijune.", "Vois comme tu as bien guéri ta plaie au genou. Fait de même avec le reste, il est temps.", "Guéris, guéris, guéris...." répétés à l'infini.
Ses cheveux mouillés la faisait frissonner. Elle se couvrit la tête de sa capuche. Kij avait mal au ventre, une gêne désagréable et malvenue. Décidément, je ne suis pas en forme! Pensa-t-elle. La Vieille vint à ses pieds et renifla ses croûtes mouillées qu'elle n'avait pas bandées, il fallait les laisser un peu à l'air.

_ Viens. Allons dans la forêt.
Kijune prit une outre d'eau, quelques lamelles de viande séchées, un bout de pain et de fromage, sans oublier sa poche à médecine et une petite couverture, fourrant le tout dans sa grande besace. Ses compagnons savaient qu'elle devait aller en forêt, mais aucun ne s'offrait à sa vue. Si elle partait trop longtemps comme elle comptait le faire, ils risquaient de s'inquiéter... Toute à ses préoccupations, elle ne pensa pas que si elle partait maintenant, le campement serai sans surveillance.
La jeune-femme et la chienne prirent le chemin menant dans la profondeur des bois et cette première regardait partout dans l'espoir d'y trouver les plantes recherchées.

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Antoine_de_cosne
Antoine ne put réprimer un sourire en entendant Kijune prendre les choses en main, distribuant les tâches du soir aux uns et aux autres...
Il se fit la réflexion qu'un brin de toilette ne lui nuirait pas non plus : il puait, une odeur de sueur et de mule se mélangant peu agréablement pour le nez de Kijune.

Il détela sa Margote, et la mit en pâture : l'herbe était grasse et abondante, elle y trouverait sa pitance sans qu'il soit besoin d'y rajouter quoi que ce soit.
Il entreprit cependant de l'étriller tant elle avait récupérée la poussière du chemin, puis la brossa faisant reluire son poil.
L'interrompant dans son festin, il la tira par la longe, non sans difficulté.
La mule se régalait et elle n'entendait point mettre un terme à son repas...
Enfin elle daigna le suivre !
Un petit cours d'eau, sans doute modeste affluent du Rhône qui passait bien plus au sud l'emplit de contentement, et elle s'y abreuva longtemps.

Antoine y remplit quand à lui un plein tonneau dans lequel il s'immergea avec précaution tant l'eau était glaciale et n'y restat point longtemps...
De plus il ne disposait de rien d'autre qu'un chiffon imbibé de l'eau du tonneau pour se décrasser...et se réchauffer.
Il remit ses braies et sa chemise qui n'étaient point trop propres, mais il ne disposait pas de hardes de rechange... et à moins de s'exhiber nu devant ses compagnons il ne pourrait les laver qu'à son retour à Tonnerre.

Sa toilette sommaire effectuée, il ramena Margote au pré et s'approcha du feu que Moudou avait allumé pour se sécher.
La flambée lui fit du bien... mais son esprit était ailleurs...

Il alla s'isoler dans la roulotte, s'allongeant sur sa couche les mains croisées derrière la tête, tournant et retournant en tous sens la réponse de Kijune à son aveu.
Il soupira.
Elle lui avait demandée du temps et il était prêt à lui accorder... non sans s'empêcher une certaine fébrilité.
Il chassa ces idées qui tourmentaient son esprit et saisit son arc.
Aller chasser lui demandait silence et concentration.
Il s'engagea dans le bois lentement, à l'affut de quelque gibier à poil ou à plumes...
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Moudouloliha
Après que Kijune se fut lavée, Moudou se mit à la recherche de bois sec. Il n'eu pas à chercher longtemps car des bûches toutes coupées étaient posées pas loin, ils étaient passés devant en venant se garer ici il les avait vue du haut du toit. Il les ramena toutes et fit une belle flambée. Ils auraient du bois pour toute la nuit. Quand il ramena les reste Kijune avait disparue.
Elle était troublée, il le voyait. Et Antoine aussi. Mais dans son trouble il était plus clair. Moudou se souvenait de sa discution avec Kijune qu'il avait déjà rencontrée une fois.
Il finit par apercevoir Antoine équipé de son arc. Pour nourrir quatre personnes et un cabot, peut-être qu'il avait besoin d'aide. Mais Moudou jugea qu'il valait mieux le laisser seul, il resterai pour surveiller le campement et le feu et partirai à la chasse s'il n'y avais pas assez. La nature lui manquait. La chaleur lui manquait. Il s'assit en tailleur près du feu, sortit sa pipe de sa besace et la bourra d'herbe, herbe ici nommée "herbe du Diable". Il ne pouvait cependant pas s'en passer et tira des bouffées avec plaisir, s'entourant d'une fumée bleutée qui disparaissais avec le vent frais. Il accompagna ça d'une chope de bière qu'il avait emportée.
Les sourcils froncés, il pensa à la vie qui l'attendait. Que ferait-il? Il verrai bien. Sa vie passée étais bel et bien passée. Il était temps de s'en construire une nouvelle plus en paix.
Tout seul autour du feu, il attendait patiemment.
Kijune
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[Dans la forêt]

Les rayons de soleil de la toute fin d'après-midi arrivaient à percer et éclairaient le sol mousseux et terreux de la forêt savoyarde. Kjune marchait à petit pas, sa besace tapant contre sa cuisse à chaque pas, sa hache de l'autre coté. Elle avait libéré ses cheveux et était nue tête, la masse ondoyante balayant son dos. Ils étaient tout propres, encore un peu humides. Autour de son visage ses petits cheveux frisaient et lui chatouillaient les joues. Elle tournait la tête de droite à gauche et inspectait chaque plantes et chaque rares champignons. Il aurai été aisé de la suivre à la trace, ses petits pieds bottés laissant de nettes empruntes, suivies de traces d'animal. Son chien.

Kijune espérait trouver de la jusquiame, mais elle ne pensait pas que ça pousse en terrain montagneux. La jusquiame, plante à fleur aux feuilles collantes qui était mentionnée dans une légende qu'elle affectionnait. Et elle pensa aussitôt à Antoine. Tiens, elle pourrai la lui conter. Mais elle en connaissait si peu qu'elle devrait faire appel à son imagination car sinon son histoire tiendrai en trois phrases. Tout en cheminant sur une douce montée, elle réfléchissait à une façon d'étoffer la tentative d’empoisonnement par la jusquiame de Circé et se disait que ceci serai le point culminant de cette légende issue d'un mythe et de son imagination. L’odyssée d'Ulysse.
D'un coup, sa vieille chienne se mit à aboyer et se rua au pied d'un gros arbre qu'elle se mit à gratter aussi furieusement que son vieux corps le pouvait. Délaissant ses pensées, intriguée, Kijune s'approcha et calma sa chienne.

_ Ben alors... T'as trouvé quoi? Un terrier de lapin, viens, tu ne l'auras jamais.
La prenant par la peau du cou elle l'emmena encore un peu plus loin dans la forêt, toujours tout droit pour éviter de se perdre. Mais Kij se repérait mieux dans une forêt que dans une ville. Et elle y était plus à l'aise.
Au devant d'elle un peu à sa gauche le soleil dardait ses derniers rayons du soir, et aucun arbre ne semblait l'empêcher d'éclairer... Elle s'avança dans cette direction lumineuse. Une petite prairie, un cercle dénudé d'arbre mais qui en était entourée. Tout au bout, il y avait une grosse pierre polie par les ans. Cette forêt dissimulait une petite colline et elle était en plein dessus! D'où son essoufflement, sans doute. Sa Vieille, depuis qu'elle avait déniché son terrier de lapin peinait un peu plus. Kijune, émerveillée par ce lieu inattendu comptait bien y faire une pause.
Son genou lui faisant moins mal elle n'y pensait plus et se mit à courir vers la grosse pierre pour s'y percher. La vue qui s'offrait à elle était merveilleuse! Au loin on distinguait la route principale menant sans doute vers Lyon, capitale du Duché du Lyonnais-Dauphiné. Mais avant ça, des kilomètres et des kilomètres de forêt. Le ciel se teintait lentement de pourpre et le soleil atteindrait bientôt l'horizon. La jeune-femme savoura quelques instants cette vue enchanteresse, se demandant où, parmi tout ces arbres, se situait la frontière bourguignonne.

D'un bond léger - qui lui fit se rappeler sa blessure en guérison - elle remit pieds au sol et se débarrassa de son sac en bandoulière, en sortant sa petite couverture qui lui servait soit pour s'assoir ou bien pour se couvrir si elle n'avait rien d'autre puis la posa sur le gros rocher. Elle fit boire sa Vieille haletante à même l'outre, essayant de faire en sorte que sa langue ne touche pas le goulot mais c'était tâche ardue. Pas gênée par le passage de sa chienne elle se désaltéra à son tour. Même si elle n'avait pas trouvé de quoi remplir sa poche à médecine, elle était ravie! Pour le moment.
Près de sa pierre elle se retourna, embrassant du regard cette colline d'herbe et de mousse verte. Ça lui rappelait un autre endroit au paysage un peu différent. Où elle n'était pas seule...
Kijune laissa tomber son sourire et le remplaça par un gros soupir à feindre l'âme, s'assit sur le rocher et posa sa tête au creux de ses mains. D'une poche de sa veste elle sortit une petite flasque remplie d'eau-de-vie. Elle l'avait presque oubliée! Elle en but une gorgée et regarda le soleil à l'horizon, qui baissait petit à petit, et l'ombre derrière elle grandissait peu à peu.

Elle pensait fort à Antoine, si fort... Si souvent. Elle se souvint de leur première rencontre, chez Fantou qui était peu à peu devenue une très bonne amie, elles s'étaient très vite entendues. Kijune adorait son amie, sa jovialité, sa façon de parler et d'écrire dans leurs nombreuses missives échangées. Ce soir là, la fameuse gaité de Fantou était mise à mal et Kijune était venue la réconforter à coup d'alcool et de petits gâteaux. Ça ne guérit pas la tristesse mais aide à passer une soirée agréable si on arrive à oublier juste le temps d'un soir de folie. Et elle l'avait vraiment été! Antoine était arrivée alors. Dans leur ivresse, ils avaient fait connaissance. Surtout lors de leur escapade en forêt, une fois Fantou endormie. C'est là que Kij avait commencé à se troubler pour cet homme, et depuis ça ne cessait pas. Il avait accepté de l'accompagner en voyage et ça l'avait beaucoup touchée. Qui plus est, elle avait appris bien plus tard qu'il avait refusé un poste important pour partir avec elle. N'étais-ce pas là une grande marque de considération? Elle se demanda alors si elle aurai fait de même pour lui. Oui, et elle n'hésita pas longtemps. Et puis, il n'y avait pas que ça... Il avait fait au mieux pour elle, achetant en cachette une superbe roulotte pour leur confort, emportant bon nombre de victuailles et bons vins. Il l'avait soignée, s'était inquiété pour elle, pour son bien-être. Il lui avait témoigné une affection indéniable et pleine de tendresse et il avait compris son besoin d'attendre. Et surtout, surtout... il lui avait avoué qu'il l'aimait.

Kijune imagina sa nouvelle vie à Tonnerre, la maison qu'elle comptait acquérir. Elle y vivrait avec sa Vieille. Mais pas pour toujours, celle-ci étant en fin de vie. Bien-sûr, après elle Kij prendrai un autre chien. Mais vivrait-elle toujours en compagnie d'un animal, et juste d'un animal? Le désirait-elle? Regardant le ciel et le soleil rouge, elle reprit une gorgée d'eau-de-vie qui cette fois passa moins bien dans sa gorge.
Au pied du gros rocher sur lequel elle était perchée, sa Vieille la regardait d'un air interrogateur. Prenait-elle conscience que sa vie à elle aussi risquait de changer? Sa maîtresse lui sourit tendrement et l'invita à monter à ses côtés. Cette dernière se hissa péniblement et finit par s'asseoir sur la couverture. Kij prit les rabat et s'enveloppa, elle et sa plus vieille amie à quatre pattes.
Hélas, impossible de rester ici jusqu'à la nuit. Déjà, cette forêt devait regorger de sangliers et autres animaux dangereux. Et puis ses compagnons finiraient par s'inquiéter... Mais elle avait encore du temps pour savourer ces instants de solitude et de réflexion.
En se posant tant de questions intentionnelles, Kijune y avait trouvé une seule et unique réponse, à toutes. Elle le savait sans le savoir. Et ce petit mot qui trottait dans son inconscient, accompagné d'une image l'emplissait de joie. Assise ici, dans le soleil couchant, illuminée des derniers rayons, ses cheveux libres, le bras autour de sa chienne, la jeune-femme se sentait étrangement apaisée.

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Antoine_de_cosne
Antoine pris son temps...
Le calme de la fôret l'apaisait.
Le babillage des oiseaux, la haute stature d'arbres hors du temps, tout cela favorisait sa méditation.
Il en oublia pourquoi il était là, se laissant aller au hasard des chemins tortueux, entre les fougères et les ronciers.
Il ceuilli quelques herbes sauvages , laurier, thym et romarin dont l'odeur qui évoquait furieusement celle d'un lapin à la broche lui remémora en faisant gargouiller son ventre le but initial de sa promenade.

Il n'était guère difficile de débusquer les gites tant ils étaient nombreux.
Sa sérénité retrouvée, il banda calmement son arc par deux fois, prenant le temps de viser deux gros lièvres, sans doute de vieux mâles à en juger par leur taille.
Les prenant par les oreilles, Antoine s'apprêtait à retourner au campement, lorsque vers l'ouest il apercu une petite colline dominant la fôret.

Une silhouette s'y détachait devant le soleil couchant, la forme d'un chien sur les genoux.
Il aurait reconnu Kijune entre mille...
Il fut tenté d'aller la rejoindre et fit quelque pas en direction du monticule... puis s'arrêta.
Elle avait visiblement besoin de solitude pour se plonger elle aussi dans ses pensées.
Il resta longtemps la regarder, assise en haut de la colline, immobile.

Puis soupirant il repris le chemin du campement non sans se retourner de nombreuses fois jusqu'à ce qu'elle eu disparue de sa vue.
Il s'attacha à se concentrer sur son travail, dépeçant et bourant le cul des lièvres des herbes aromatiques ramassées en chemin qui les parfumeraient, puis les mettant à la broche au dessus du feu préparé par Moudou avec qui il échangea un sourire.

Soudain alors qu'il jetait un coup d'oeil vers le pré, un juron lui échappa !
Margote avait profitée de son absence pour s'éloigner et le narguais d'un oeil narquois.
Il se rapprocha de sa mule... qui prit le petit trot et s'éloigna un peu plus, le regardant toujours d'un oeil moqueur, sa longe rongée trainant par terre.
Par trois fois il tenta de s'approcher, par trois fois elle se sauva.
Il profita de ce qu'elle se laisse attirer par un bouquet de chardons qui s'offraient à elle pour l'attraper et fort digne lui grimpa sur le dos et retourna à sa roulotte.
ll l'entrava solidement cette fois : durant trois jours ce serait repos pour elle et pêche pour les humains.

Les lièvres commencaient à rôtir doucement.
Il s'intéressa à la cuisson, remontant légèrement la broche et respirant le parfum des herbes qui s'en dégageait, puis scruta l'orée de la fôret avec anxiété.
La nuit commencait à tomber et Kijune n'était point de retour.
Il essaya de tromper sa nervosité en échangeant quelques plaisanteries avec Pout et Moudou, mais son esprit était ailleurs, et il commencait à être réellement inquiet...
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Kijune
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Les soupirs répétés de la Vieille fit sortir Kij de ses pensées. L'ombre du soir avait envahi sa petite clairière. Il était temps de rentrer... Alors qu'elle se dirigeait vers le chemin, elle remarqua des traces de pas. A la vue de la grandeur du pied, ce n'était pas les siennes. L'avait-on épiée? Quelqu'un se trouvait-il à proximité, caché, attendant de lui sauter dessus? Méfiante, Kijune posa sa main sur le manche de sa hache et s'accroupit néanmoins pour mieux observer ces étranges empreintes qui n'étaient pas là à son arrivée.
Accroupie, sourcils froncés, elle observa et balaya du doigts ces traces, les reniflant presque, tel un pisteur qu'elle n'était pas. Pieds d'homme. Traces qui la suivaient depuis Tonnerre. Antoine. Elle en était même venue à reconnaître ses traces de pas. Elle sourit et s'en prit gentiment à sa chienne qui avait chômé sur ce coup là.

_ Ben alors, vieille fripe? T'as la truffe si ankylosée que ça? Où t'es tellement habituée à son odeur que t'y prête plus attention? Si tu m'avais avertie, vieille bécasse, j'aurais pu passer du temps avec lui... Enfin, rentrons. Ils vont s’inquiéter.
Puis les deux compères s'éloignèrent de leur petit coin de réflexion, se dirigeant légerement vers la droite. A nouveau, sa besace tapait contre sa cuisse, avec le même chargement qu'à l'aller. Kijune cueillit quelques fleurs qu'elle ferai sécher, leurs feuilles étant bonnes en tisane. C'était pas ça qui pourrait guérir un mort mais ce serai bon en infusion. Sans réels effets. C'était pourtant le printemps. Soit la Savoie était avare de plantes, soit Kijune les connaissait mal. La deuxième solution était la plus plausible car la Savoie c'est très vert! Il faudrait qu'elle pense à étoffer ses connaissances des plantes, qu'elle demande à son amie la "Sorcière" ou quoi... Car là, Kijune était un peu mécontente d'elle...

Et à nouveau, sa chienne la tira de ses pensées. A croire que c'est ce qu'elle faisait le mieux! Elle était en arrêt, oreilles aux aguets comme un chien de chasse. Du coup sa maîtresse fit de même et finit par entendre des bruits dans des fourrés, une sorte de piaillement. Puis la Vieille prit le chemin d'où venaient les bruits, trainant son derrière, suivie de Kijune.
Alors s'ouvrit à elle un étrange spectacle. Une énorme perdrix bien dodue prise dans un piège à lapin, le cou serré par une corde! D'un sifflement entre ses dents, Kijune fit s'éloigner sa chienne. D'où venait ce piège? Elle s'accroupit et observa la perdrix si grosse qui se débattait faiblement, sa respiration sifflante. Puis Kijune finit par apercevoir une aile déchiquetée. Elle ne volerai plus jamais, à quoi bon la libérer pour qu'elle se fasse manger par un carnivore dans mille et une souffrances? Le cheminement de ses pensées la fit grimacer. Elle approcha ses mains du gros volatile et lui tordit le cou prestement. Libérant l'oiseau mort de son collier de corde, elle l'accrocha par les pattes à sa ceinture, virant sa chienne de la main qui sentait le sang couler de l'aile.
Elle fit demi-tour pour se remettre dans le droit chemin du campement, se demandant qui avait placé ce piège. Étonnant qu'un oiseau s'y prenne le cou! Mais bon, ça ferai toujours ça de plus à manger.

Les bois devinrent moins touffus, une odeur de viande à rôtir lui vint au narines et elle déboucha sur leur campement. Levant haut son butin improvisé, elle cria aux hommes établis près du feu:

_ Hey! Regardez ce que je ramène! Un peu de volaille pour nous!
Elle se laissa tomber près du feu à même le sol avec son volatile, entre Antoine et Moudou puis soupira:
_ Pfff... Je n'ai pas trouvé ce que je cherchais. Je connais pas si bien les plantes d'ici, c'est pas si loin de chez nous pourtant! J'ai encore à apprendre.
Moudou se saisit de la perdrix et s'éloigna avec, se mettant dans le sens du vent pour la plumer, prêtant attention à ce que les plumes ne soient pas emportées vers ses compagnons. Kjune regarda Antoine.
_ Mais! Tu es... Tu t'es lavé ou je rêve? Ben figure-toi que moi aussi! Et avec le savon de Moudou hyper abrasif. J'ai eu la peau toute rouge du coup. Et dit-moi, petit cachotier... Pourquoi tu n'es pas venu me voir quand j'étais dans la clairière? En voyant ces traces de pas j'ai sorti ma hache, au cas où! Oui, tu aurais du venir, ça m'aurai fait plaisir. J'espère qu'on pourra aller se balader tout les deux, euh... demain? Si tu en as envie bien-sûr. Je... J'aimerai bien passer du temps seule avec toi. Mais ma chienne, ça compte pas, hein?
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Moudouloliha
Moudou plumait le gros oiseau d'une main experte. Il avais laissé Antoine et Kijune près du feu et ils parlaient. Pas de doutes qu'ils ferez un beau couple! Il avait essayé juste par une phrase de faire comprendre a Kijune qu'elle se détache de ses histoires passées.
Après avoir enlevé chaque plume ou presque il vida les entrailles de la perdrix et là... La chienne de Kijune s'approcha de lui, un peu méfiante mais ses intentions étaient claires. Moudou se demandait pourquoi les humains prêtaient autant d'attention à un chien jusqu'a les faire rentrer chez eux. Les chiens c'est bien dehors pour aboyer et attaquer les intrus. Pas en voyage et encore moins dans une maison! Il faut les nourir voir les guérir!
Moudou lanca quand même un morceau d'abat sanguinolant a la vieille chienne. Dommage qu'il n'y ai pas d'oeufs pour bourrer la perdrix! Il la farcit alors d'herbes aromatiques trouvées dans la roulote puis empala la volaille a l'horizontale sur le tourne broche de fortune qui fini de bruler les dernières petites plumes.

Ils dégustèrent les lièvres et la volaille plus grosse mit plus de temps a cuire mais ils s'en régalerent. Kijune et Antoine échangeaient des regards et ils parlaient des fois tout les 4. La nuit était froide et ils allèrent se coucher mais Moudou regarda d'un oeil sombre le chien venir à l'interieur et se rouler dans un habit de sa maitresse.
Ils allaient partir dans la matinée mais Moudou se leva avant l'aube alors que tous dormaient et il prit le chemin de la forêt.
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