Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, ..., 7, 8, 9   >   >>

Foutue encre rousse et courrier de belette ! II

Belle.amie
Citation:
A la femme qui hier encore, m'appelait son mari contrefait.

    Je ne sais pas bien pourquoi je vous écris. Quoi que je dise, vous n'avez plus aucune estime pour moi, répondre est dans ce cas bien inutile. Sans doute suis-je de bonne humeur. Pourquoi croyez vous que je vous ai demandé de l'argent, nous humiliant tous deux par la même occasion, si ce n'était pour autre chose que rembourser une autre personne ? Quand on s'endette une première fois, c'est en effet de notre entière responsabilité. Mais est ce que pour une erreur, devrais-je rester indéfiniment soumis aux caprices de créanciers ? Pour vous rendre l'argent que je vous dois, avec le taux d'usure que vous exigez, je devrais alors à nouveau emprunter, peut être à un taux encore plus élevé, si seulement la chose est possible ! Suis je donc enfermé dans un cercle sans fin ? Mes dettes doivent elles augmenter jusqu'au jour où je serai assassiné par un usurier moins clément qu'un autre ?

    Je ne désire pas vous inspirer pitié, j'ai bien horreur de ce sentiment, je vous explique simplement ce qu'il en est et pourquoi vous n'avez pas reçu l'argent qu'il vous revient de droit. J'économiserais autant qu'il se peut pour pouvoir vous rembourser le plus rapidement possible, j'en fais serment. Et sachez que je ne m'amuse pas avec l'honneur. Je me sens déjà honteux de n'avoir pu tenir parole une première fois. Veuillez recevoir toutes mes excuses.

    A bientôt, certainement, si Dieu le veut.

Gautier.


_________________
Âme en peine, errante.
Scath_la_grande
[Dijon]


Citation:
A Yir ou Bernado (rayez la mention inutile)

    J’userai du « o » tant que vous userez du terme « votre sœur » pour me parler d’une parfaite inconnue avec qui je n’ai rien de commun. De plus je pense qu’il est inutile de déranger « cette » personne pour lui demander un nom qui m’est avis lui est déconnu, vous perdriez des écus en messager. Celui qui est mon géniteur terrestre, puisqu’il n’a fait que de m’engendrer et encore, aucune preuve à ce jour n’atteste ce fait, n’a certainement pas dû lui dire que bâtarde il avait. Il est le genre d’homme à ne guère ce soucier de cela.

    Et si je vous donne mon nom qu’en feriez-vous ? Il n’est qu’une succession de lettres qui mise bout à bout me désigne. C’est d’une importance toute relative. Comme si vous m’aviez donné le vôtre, non mais franchement, vous avez une tronche de Bernad«O» ?

    Mon périple nordique est effectivement atteint, si l’on peut appeler Dijon le grand nord, l’on peut le considérer ainsi. Vous allez donc à ces festivités, oui j’en ai entendu parler, si vous allez voir les joutes je suis prête à parier que vous croiserez quelques spécimens de mon sang. Le géniteur qui est mien, doit certainement y parader, le connaissant, devenu plus un animal mondain qu’autre chose. Il n’y a que pour mon oncle que je garde encore une parcelle d’estime, peut-être parce qu’il est dans ses vertes années et que les chemins des possibles s’ouvrent avec lui.
    De ma décision, je ne vois pas en quoi je devrai la partager avec vous, je ne vous ai croisé qu’une fois et un fois ne suffit pas pour faire de vous mon intime ami. Néanmoins de mes autres nouvelles, je peux toujours vous en bailler.

    A Dieu, je vous laisse en garde.


Belette

_________________
Matalena


Fort bien !

Voilà qui m'ôte une épine du pied, en ce que je tergiversais en mon fort depuis des plombes, mais alors vraiment des plombes, à savoir si oui ou non toutes les vérités de familles ne sont pas bonnes à dire... Débat qui me faisait chauffer la théière plus qu'à mon agrément et que voilà écarté, car quel besoin aurais-je de lever le voile pour faire la vérité sur un homme dont tu aurais déjà saisi la nature véritable ? Il en va de même pour Montauban, que j'ai laissée derrière moi avec nostalgie mais sans regrets, persuadée qu'on n'y pouvait trouver l'âme de la vraie religion que j'y croyais voir en nos vertes années.

Or donc, ne parlons plus outre des choses secondaires, et attaquons-nous à un met plus substantifique... Ton escorte ! J'ai cru comprendre que tu traines toujours dans les jupes de ma suzeraine, ce qui est une bonne nouvelle, je suis bien aise de savoir quelqu'un de confiance veillant à son bien-être. Saches que tu auras beau vouloir te faire bien voir d'Agnès, sale opportuniste parvenue, il est bien évident que tu ne puis me remplacer tout à fait, du moins je ne saurais souffrir telle prétention, qui ne se pourrait résoudre que par un duel à mort.
Il va de soi que ne souhaitant lever l'épée contre ma rousse sœur, nous tombons d'accord sur le fait que tu ne remplis qu'une intérim, au mieux convenable, vraisemblablement passable, auprès d'elle.

Me permets-tu un petit divertissement ? Je suis en mal de fiel ragoteux, comprends-moi : ici je n'ai guère d'amis, et n'ai pas cherché en avoir, à la décharge des angevins. J'ai cru comprendre que le rouge moustachu traines toujours dans tes pattes ? Et que vas-tu faire, de retour en Guyenne, concernant le Louvel ? Il manque des épisodes à ce feuilleton amoureux, et sans aller jusqu'à dire que le suspens m'étouffe, je ne puis que te mettre en garde vis-à-vis de ces situations complexes qui, un jour ou l'autre, nous prennent de vitesse jusqu'à nous dépasser. Mais je ne t'apprendrais rien en ce domaine...
Songes-y cependant, anma meuna, songes-y pendant que ta tête est un rien plus froide que d'ordinaire, et tâches de savoir où tu souhaites aller, à défaut d'avec qui.

J'attends au plus vite des dates et des lieux, que nos chemins se croisent.
Deos veuille sur toi,

Mata

PS : Emmener mes têtards à la Cité ? Tu n'y penses pas ! Quel voyage d'enfer ce serait... Ramènes plutôt Cigüe à Saumur, si tu ne l'a pas déjà tuée, mère indigne ! Tu n'en as qu'une toi, c'est plus facile à déplacer.

_________________
Scath_la_grande
[Mâcon tête de cochon !]


Citation:
Sòrre meuna, mon ombre, mon soleil, mon autre,

    On m'a fait une demande à Dijon ce dernier vendredi jour de prière.
    J'ai opiné le lundi à Chalon entre deux verres.
    Par Dieu, mon aimée mie, je tourne à la folie ! Envoie-moi un pigeon frappeur et vite !
    Mieux ! Viens m'foutre une raclée !

    Dans la sainte garde de Dieu et celle de mon coeur, je te (vous) laisse.


Ta rousse Belette



    PS : Le demandeur est moustachu
    Re-PS : La demande concerne un truc genre "blablabla jusqu'à la mort..."

_________________
Yiralyon
Citation:


Fait à Castelnaudary, le 29 août de l'an de grâce 1460


Á la Belette,

Ah ! Comme c’est ingrat,

J’avais cru comprendre que parler des filiations flamandes de votre père vous avait confortée dans vos choix. Mais à la réflexion, pas plus que votre nom exact, tout ceci n’est vraiment important. Vous avez raison.

Quant à Tournel, si j’y ai mis un pied, j’ai vite ordonné à l’autre de rester là où il était. Trop de monde, trop de bla bla donc marche arrière.

De toute façon j’ai eu ma paye et je suis dans l’attente d’un nouveau contrat. Bonne continuation à vous. Peut être nous croiserons-nous sur les routes, ou peut être pas.

En toute amitié,

Yira.
Matalena


Diantre ! Fichtre ! Palsambleu !

C'est une véritable calamité que te laisser quelques temps seule (et pourtant sous bonne garde) ! Voilà que tu nous vas encore enticher ton monde jusqu'à le faire tomber à genoux devant toi, tout prêt à se faire plumer... Enfin bon, j'imagine qu'il fallait bien que ce jour arrive, j'espère tout de même que tu n'es point rancunière au point d'imiter mes dernières lubies de cérémonie juste histoire de me renvoyer la monnaie de ma pièce... Mais non, je ne puis me résoudre à te croire tordue à ce point (quoique).
Alors bon, sans nous perdre dans les débats stériles de "Est-il assez bien pour toi" "Est-il assez bien tout court" et autres billevesées (Après tout, tu es la mieux placée pour savoir s'il est assez bon en quelques domaines que ce soi pour te satisfaire jusqu'à la fin de tes jours), la véritable question est :
Penses-tu pouvoir n'aimer que lui, physiquement parlant inclut, pour le reste de tes jours ? (Ou en tout cas jusqu'à ce qu'il meurt, mais pas de ton fait évidemment, sinon c'est péché aussi)

Non parce que ces derniers temps, faut croire que toute la communauté réformée se relâche des braies, du coup j'ai bien potassé les écritures à ce sujet et suis absolument formelle : s'engager au mariage devant Deos, et parjurer ensuite, c'est un aller simple pour l'enfer sous-marin. Sauf astérisque de repentir sincère, mais évidemment il ne s'agit pas juste de chouiner deux heures en prière et recommencer le mois suivant, ça ne marche pas.
Donc...
Comme il me serait fort désagréable d'envisager une seule seconde de me passer de tes sarcasmes pendant l'éternité de l'après-vie (imagines à quel point je me ferai vite chier) je ne peux qu'insister. Ne vas pas te marier pour un quelconque autre intérêt que l'amour (Consultes Christos, c'est interdit), ne vas pas te marier parce que tu te trouves trop vieille ou trop seule, et SURTOUT, bordel, ne confirmes ton engagement d'ivrogne que si tu penses sincèrement pouvoir dédier ta vie à cet homme là.

Quand tu auras bien décuvé et médité sur tout ça, je t'autorise à me répondre.

Ta, toujours,
Mata

_________________
Cigue
Liberté chérie, maman est partie, c'est la fête du slip !
Au début du moins, après on se lasse. Cigue est lassée !
Tenir la conversation aux fourmis et autres insectes rampants n'a plus rien d'amusant, arracher les ailes des volants non plus.
Elle arrive et elle le dessine !



_______________
Scath_la_grande
[Montauban]


Matin pâle et joue enflée, summertime sadness.

Citation:
A Toi,

    La plume est prise non sans une amertume certaine à coucher ses mots.
    Pomièr meun, je ne suis pas venue avec la brune et jamais plus ne m’attends, le crépuscule qui voile nos âmes et nos raisons ne sera plus le complice de nos crimes.
    Je n’ai pu me résoudre ni à lui mentir, ni à celer ce qui me consume ces dernières nuits, il sait.
    Quittons donc cet état de folie qui nous a cueillis à la faveur de la nuit, oublions paroles insensées et gestes damnables de notre fait.
    Reléguons ces instants fugaces dans le recoin le plus sombre de notre âme et scellons ce lieu de perditions de la mémoire par la prière.
    Pars, je te le mande, pars et ne te retourne point pour jeter des regards inutiles derrière toi, ce ne sont qu’égarements, qu’errements futiles.
    A Dieu je confie ta route, ma prière accompagne tes pas.


Easòg


Kiss me hard before you go...


Traduction :
Kiss me hard before you go, summertime sadness / Embrasse moi fort avant que tu partes, tristesse d'été (Lana Del Rey -Summertime sadness)
Pomièr meun/ mon pommier (occitan)
Easòg /belette (gaélique)


_________________
Scath_la_grande
[Courrier éparse]


Citation:
Bonjour à toi Scath,

Je ne sais pas si tu te rappelles de moi, Hygie, la Moulinoise, quand tu t'es retrouvée bloquée à Moulins et tu avais fait la connaissance de Javert, le détesté.
Ca fait bien des lunes ce temps-là.
Je venais aux nouvelles, savoir comment tu allais, si tu avais gardé de belles cicatrices de ton passage ici.
Mais aussi pour savoir si tu es toujours à Montauban. Je sens que je vais partir sur les routes pour un bon bout de temps et je me disais que peut-être je passerai par chez toi, depuis le temps que j'avais dit que je le ferai !

Enfin ça... c'est si tu te rappelles de moi aussi, pas l'air con si je rapplique et que tu me regardes de haut te demandant qui c'est cette folle.

Hygie



Citation:
Hygie,

    La sénilité ne m'a pas encore gagnée et bien que quelques coups me furent assénés sur le casque j'ai encore toute mes facultés et ma mémoire (enfin ça dépend de quelle personne aussi).

    J'ai failli t'écrire à mon passage en Bourbon-Auvergne mais finalement j'ai été occupé et puis j'aime pas écrire... c'est que ça coûte. M'enfin là c'est pas pareil, c'est une réponse que l'on me demande donc je fais un effort sur la pécune.
    Je vais bien, et les cicatrices, je m'en suis faite d'autres, presque mariée ou pas... , frondeuse et devenue chevalier de Bouillon voilà pour faire brièvement dans les mondanités et je t'en retourne la question pour les politesses d'usagse, tu le sais bien, je n'étais déjà pas douée avant mais je crains que ça ne se soit dégradé avec le temps.

    Je vais déménager dans quelques jours, pour l'instant le lieu n'est pas arrêté (ou pas complètement) mais ce sera toujours le sud, et bientôt un voyage à prévoir... à présent à voir où toi tu seras mais si tu es dans le coin (vers Montauban tout ça), préviens-moi.
    Je prierai pour que ta route soit sans heurt.

    A Dieu seul la Gloire, à moi le reste.


Scath

_________________
Astana
[Auberge miteuse, Bruges]

Citation:
A ma toison rousse adorée,
    De sombres maux ne tarderont pas à venir se coucher sur le vélin ; aussi vais-je tacher d'être brève. Tu n'aimes pas les jérémiades, et moi non plus. Sache simplement que je suis lasse, et que la blonde que tu as connue jadis commence à s'effacer, au profit malheureux d'une autre teintée d'amertume. J'aurais aimé te dire que tout va bien, j'aurais pu... si le vin ne me poussait guère à faire preuve de sincérité.

    Je suis seule, ma belette. Isolée, et animée d'une colère, d'une aigreur, qui me consument de jour en jour. Ce blond dont je te parlais semble avoir pris la fuite. Il est sorti par la petite porte - et très certainement pendant que je ronflais - ; me laissant avec Nos remords communs et la certitude que je mourrai plutôt que de sentir la main d'un couard sur moi à nouveau. Pourquoi me diras-tu ? J'y viens. Accroches-toi bien à ton siège... Ou mieux ! Assieds-toi par terre... tu tomberas de moins haut.

    Il y a encore deux mois j'avais un poids dans le ventre. J'étais grosse. Pleine comme une vache. Enceinte. (NON, tu ne rêves pas !) Le fruit de nos entrailles n'a cependant jamais vu le jour... n'étant pas arrivée au terme de la grossesse. Je te passe les détails, de peur que tu ne vomisses ton diner, ou pire ! que des larmes viennent à nouveau souiller mes joues. Et comme je le regrette, Scath ! Comme ils me manquent... tous les deux. Est-il seulement possible de s'attacher à un être n'ayant jamais vécu ? Très certainement que nous aurions fait de piètres parents, et qu'à mon tour j'aurai oublié ce chiard dans un placard. Mais quand même. J'ai aimé cet homme si ardemment... si fort qu'il a semblé préférer retrouver les routes ou je ne sais quel bouge minable plutôt que de rester à mes cotés. Cette sensation atroce me tiraille, m'arrache les tripes pour les offrir aux corbeaux sur un plateau. Une partie de moi s'est envolée avec lui ; j'ai cru mourir ! (et peut-être l'ai-je voulu un peu aussi...) et pourtant, pourtant quelque chose me retient ici. Je me refuse à croire qu'il est simplement parti et qu'il ne reviendra pas.

    Tout est impossible en fin de compte. Même une danoise aguerrie peut se voir foutue trois pieds sous terre, trompée par un instinct faussé par des sentiments amoureux.

    Ah ! ne trouves-tu pas que je suis naïve ? ou simplement désespérée ? Suis-je censée attendre ? Ou bien prendre la route pour rejoindre ta trogne au plus vite ?
    Accepteras-tu de me pardonner pour ne pas te l'avoir dit plus tôt ? J'ose espérer que oui. C'est que je n'ai pas trouvé le courage avant cela.

    Bref.

    Comment vas-tu, mon amie, ma soeur ? Voyages-tu toujours aux quatre coins du royaume avec le moustachu, et en un seul morceau tant qu'à faire ? Et le Louvelle dans cette histoire ? J'ai raté bien des épisodes depuis la dernière fois. Très certainement que tu t'es encore fourrée dans une situation des plus compliquées dont tu as le secret. J'ose cependant espérer que ton coeur est toujours bien accroché à sa place, et qu'il n'a pas été réduit à l'état de cendres comme l'est le mien. Racontes-moi, vieille carne !

    Je te laisse à présent. Non pas que je n'ai rien à te dire, mais j'ai bien peur de ne pas être d'humeur suffisamment joyeuse pour te donner envie de me lire plus longuement.

    Mes prières t'accompagnent chaque jour,

Ta blonde, Astana

    P.S : As-tu retrouvé ton mini-poison ?
    P.S 2 : Concernant ton père, je me garderai bien de faire de plus amples commentaires... puisque je partage d'ores et déjà ton avis sur la question.
Matalena
[Montauban, une fois n'est plus coutume]



Deux possibilités :
- tu n'as toujours pas décuvé et/ou médité, comme je le recommandais
- tu n'en as rien à faire.

Et dire que tu es la championne des larmoiements quand je ne donne pas assez de nouvelles à ton goût ! Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire. Je suis venue depuis l'Anjou pour te visiter, prendre de tes nouvelles, savoir ce qu'il en était de cette histoire de mariage, et madame se fait la malle sans daigner m'adresser ne serait-ce qu'un traitre mot !
Fi ! Tu n'es qu'une vile charogne.

Ceci étant dit... Je suppose, après coup, que ma dernière missive n'était pas à ton goût ; Que ma vision des choses, si tu l'attendais sans doute, n'est point assez "réaliste" (comme dirait Agnès, entendons "ne correspondant pas aux réalités du cœur et du corps dans la vie") pour te convenir ; Ou quelque chose comme ça.
Navrée je suis. Ou point tout à fait : aucune amitié ne saurait être parfaite, et j'entends que se faire sermonner à renfort de "il ne doit être que l'époux dans la vie au regard de Deos" n'est pas la réponse dont tu avais besoin. Cela dit, puisqu'il semblerait que même en évoluant mon discours reste abscons, là n'était point mon propos. Ce qui importe à mes yeux, plus précisément, c'est la volonté ferme d'unir son destin -au delà de sa seule main- à une personne, et l'idée de pouvoir le faire sur un terme très long.
Si, de base, l'on ne réunit pas ces conditions, en effet, je suppose qu'il s'agit d'une mascarade. Pour le reste, les aléas de la vie sont ce qu'elles sont, et chacun s'arrange avec sa conscience, ou relativise en désabusé.

Enfin, je suppose que ces paramètres ont été prit en compte dans ton choix. Le moustachu te sera, je pense, un bon époux : plutôt franc du collier, dégourdit, ce qu'il faut de guerrier et je suppose amoureux, bien fait de sa personne. Pas mal quoi. J'espère que vous serez heureux, que Cigüe pourra réintégrer ta compagnie sans que tu la plantes encore comme une vieille chaussette. Même si elle ne se souvient sans doute pas ma tronche (imagines, elle était si petite alors !) je pense à elle souvent. Fais-moi souvenir de bien jouer mon rôle de marraine (si si) lorsqu'elle atteindra ses quatorze ans, et la doter pour se lancer.
C'est encore ce que tu as fais de mieux dans ta vie, sauf ton respect.

Bref, je te souhaite bonne installation à Toulouse.

Mata

_________________
Scath_la_grande
[La rouille vadrouille en haute alcoolémie]


Deux missives en quasi parfaite synchronisation.
Du sombre et de l’or mais que de l’écume amère dans les mots et que de maux entremêlés aux lignes.
Peau de chagrin, y en a un qui a foutu un sacré bordel à son cœur étroit de Belette et de ça, la bestiole en reste encore amorphe, l’œil rougi de ses nuits à attendre un signe du Très-Haut, et de noyer le chagrin en douce comme on noie les chattons sauf que l’eau est absente de ce châtiment-là.
Aigrie et grisée, plume et maîtresse ploient les caractères en cohorte austère.



Citation:
A l’or terni de mes souvenirs,

    Où se trouve le temps de nos rires, de nos joyeuses communions dans le vin ? Où est donc cette époque où la lippe s’ornait de sourires railleurs, le piquant de nos humeurs dans notre verbe ?
    Était-ce nous ? Ou d’autres qui nous ressemblaient ? Parfois je doute de notre existence… et si nous n’étions que des chimères dans ce monde de brume ?
    Ma garce, aucun secours ne te viendra de mes mots, aucun recours dans ces lignes que j’abandonne comme des larmes qui ne s’écoulent jamais de mon œil sec. Il te reste la prière et si le petit pois devenu poids pesait de trop sur ton âme bancale, j’espère pour ton salut que tu ne fus pas l’instigatrice de cette disparition prématurée de sa grêle vie, c’est terrible péché que cela.
    Ma mie, viens, rejoins-moi par les tortueux chemins qui mènent au sud, car tant toi que moi ne comprenons rien aux traverses que l’Unique impose à nos âmes. Est-ce là le sens de la vie décrit dans les textes d’Oane ? Cet amour qui doit nous tendre vers Dieu ne doit-il être que chagrins, choix et déceptions ? Je ne sais plus que penser, je suis prise dans les mâchoires du doute et toutes mes certitudes s’en trouvent broyées.

    Pour te compter court, je suis prise dans la nasse pathétique de l’émoi, moi, Musteile, la Sanguinaire, vois ma garce, dans quoi Dieu nous traîne…
    D’un Louvelle dont mon âme oscillante ne peut totalement se détacher, et que le moindre de ses regards me fait vaciller comme coquelicot au vent mais ses promesses ne sont plus que cendre dans le calendrier de mes futurs ans.
    D’un moustachu, homme de bien en qui ma confiance est absolue, même si l’amour n’y est pas à plein, mon affection à son endroit, y est grande, sincère et imployable. J’ai décidé d’unir nos chemins dans un destin commun sous le sceau marital.
    Et d’un grain de folie, un étrange rets où je me suis abandonnée, de cela et celui je n’ose trop y penser encore surprise par la tournure de la chose que je pensais impossible avec cette personne.
    Me voilà bien lotie.

    J’écourte ma lettre de présent, d’autres courriers réclament ma patte et ma plume pourtant de ma pensée tu ne me quittes guère. Prie, ma mie, c’est le seul remède que je connaisse à ce mal qui ronge os et entrailles, dévorant jusqu’à nos âmes.


Ta rousse Musteile


    P.S. Ciguë va bien, en tout cas elle a encore des doigts, elle m’a fait un dessin où elle égorgeait le moustachu. N’est-elle pas un mignard poison ?



Citation:
    Vile aboyeuse et pourvoyeuse de faux remords ! Tu viens donc et je ne t’adresse pas le mot ? Et que fais-tu de notre rencontre sur la lice improvisée ? La mémoire te fault ? Dois-je à mon tour t’assommer d’une pomme pour te faire revenir la souvenance ?
    Point je ne t’ai averti de mon département pour Toulouse alors que j’accompagne NOTRE suzeraine, tiens pour excuse de ma part que je pensais justement que tout vassal connaissait les déplacements de celle qu’il doit protéger. Reçois dès lors mille pardons pour ne pas t’avoir avertie de ce que tu aurais dû savoir !

    Mea culpa.
    Mea maxima culpa.

    Et même si j’ai préféré raison à passion, les sentiments à l’égare du Rouge ne manquent pas bien le rebours. Il fera un bon époux et bon père pour Ciguë, il est bon huguenot, prudent en pécune et avec lui, je peux imaginer faire face aux traverses des males fortunes.
    Pour le reste sache qu’au moins, je n’épouse pas Volkmar parce que je m’en trouve grosse, moi !
    A bon entendeur, salut !

    A Dieu et au vent je te confie anma meuna, car même colère gardée de tes paroles un peu amères mon cœur t’aime malgré ma tête et je sais que sous le noir de ces mots, c’est ton inquiétude pour moi que tu caches.


Ta Belette



Citation:
    Je ne devrais pas penser à toi, je ne devrais même pas t’écrire ce mot et pourtant…
    Jamais je ne saurai si tu étais la tentation ou le chemin à prendre.
    Mieux ainsi je suppose.
    Dis-moi juste si la route te fut sereine.


Easòg

_________________
Matalena


Pfeu...

Si j'ignorais les déplacements d'Agnès, comment aurais-je pu t'écrire dans ta retraite, pauvre tanche mal débouchée ? Ce "notre" en revanche est pour moi une première, mais soit, il va de soi qu'une place laissée vide et chaude se doit d'être remplie au plus vite par les opportunistes de toutes volées. J'espère au moins que dans cette catégorie qui n'est pas sans rappeler certaines caractéristiques paternelles, tu sais faire preuve de l'abandon de soi nécessaire à servir les volontés d'une autre, quand bien même celles-ci se révèlent incompatibles avec les tiennes propres. Car c'est ainsi que se définit pour moi un serment de vassalité : si le lien dont tu te revendiques existe bel et bien, elle est donc ta femme, et toi sienne. Une phrase toute simple qui devrait refléter la profondeur des engagements auxquels tu te prêtes.
Soi dit en passant, saches que ma retraite même obéit au service d'Agnès, et que c'est à son service, également, que je me suis trouvée claquemurée en Anjou en plein conflit armée. Mais si tu ne peux entendre qu'il est parfois des décisions qui incluent de délaisser amis, protection et plaisirs du combat, rassures-toi : tu n'as pas été la seule.

Saches ensuite (ce que tu aurais du également savoir depuis le temps que nous nous connaissons) que le fait même de me donner à mon époux de manière charnelle était en soi un engagement à vie, et qu'il l'a, je crois, compris comme tel dès le début... Simplement, étant l'un comme l'autre peu portés sur la démonstrative, nous préférions vivre notre intimité -comme son nom l'indique- de manière intime. Seule la protubérance manifeste de mon ventre nous aura poussés à officialiser aux yeux des hommes ce qui existait déjà en actes aux yeux de Dieu. Nulle traitrise, nul faux-semblant là dedans.

Or, non sans quelqu'amertume en sus d'inquiétudes... Au moins suis-je rassurée quant au sort de ta fille. Pour le reste, le moustachu et toi êtes deux adultes responsables et pliés aux réalités de la vie, je ne doute pas que vous sachiez l'un comme l'autre à quoi vous en tenir réciproquement.
Adonc, soyez heureux, etc. Ma dernière lettre n'était point tant amère, ce me semble. Te voilà servie.

Mata

_________________
Scath_la_grande
[Languedoc & Toc]


Citation:
    Sòrre meuna !
    Ne le prend pas sur ce ton !
    Point d’opportunisme, sottarde va ! Je ne suis que la lige de son époux, voilà que tu t’en fais jalouse pour ta mie et suzeraine ! Elle est mienne que par le biais d’un anneau marital.
    Sache que pour la fin, il se peut que je ne me marie plus, que je rende ce titre qui me lie à autre que Dieu, déjà que je ne porte plus ce nom qui accable ma destinée par les chemins empruntés par ce crétin de géniteur, que ces instants je doute et me mande si le Seigneur ne souhaite pas que mon fatum fut pavé de solitude car bien mal je manie en société tant l’humanité me donne déceptions et reproches. Je m’en préfère libre, comme je l’étais dans mes jeunes ans. Où je n’avais pas à me soucier de blesser des gens puisque je n’y étais point attachée.
    Je suis femme de guerre et point de compromis, et même si je t’en avais fait le reproche, j’ai fini par comprendre ton absence et ta nouvelle vie auprès des tiens.
    Va, belle amie. Que Dieu porte tes pas, que Dieu t’apporte mes prières et te protège, moi déjà… j’en suis vers des ailleurs si différents.


S.

_________________
Scath_la_grande
[Noiraude & Rousse missives]


Citation:
Scath,
C'est Rone
Y a une armée elle a tapé nous
Je trouve plus Iohane
toi tu sais?
Je sais pas quoi faire

Rone



Citation:
Petite Rone,

    D'après ce que j'ai pu en savoir, et cela m'en a coûté de demander des nouvelles d'un homme qui m'a tant déçue, la vieille carne est bien vivante mais un peu toute cassée (pas assez à mon gout mais ne t'inquiètes pas ce genre de vieux truc ça se répare vite).
    D'après les informations que j'ai pu avoir, il serait à Toulouse. Où ? Avec qui ? Aucune idée et je m'en fous un peu, je t'avais dit de ne pas lui faire confiance ! Bien sûr que vaut la parole d'une rousse face à un poney !
    Je souhaite juste que s'ils t'ont tapée dessus, que ça ne soit pas trop fort tout de même.

    Donne des nouvelles sinon je dresse un pigeon pour te tirer les cheveux et te picorer ton crâne de petite sotte, jusqu'à ce que tu m'écrives.

    A Dieu seul la Gloire, à moi le reste !


Scath de Bertrix


-------------------------------------

* Elle avait pris beaucoup de temps pour écrire la lettre. Elle avait la trouille de mettre le nez dehors, pensant que les méchants soldats de Namay la cherchaient pour la tuer. Alors écrire ça faisait passer le temps, et elle s'appliqua.*

Citation:
Scath

Moi, sa va.
Le solda il m'a donné une grosse baffe et Miel il est parti au galo pour me sauver.
J'ai la jou toute bleue et l'oeil qui est tout gro mais ca fé mal que quand je rigole et je suis triste alors je rigole pas.
J'suis contente que Papi Iohannes est pas tout mourru.
J'sais que c'est ma faute, c'est l'armée de Tonton Namay qui a tapé, et il veut que je soi mourru et il avait mis mon nom.
J'trouve qu'il est trop trop méchant, mais j'peux pas lui dire parce qu'il est trop fort.
Moi, j'savais bien que c'est un Ogre même si Elouen il dit que non.
J'ai dis a papa qu'on m'a tapé et il a dit je vien, bouge pas.
Moi, je bouge plus jamais de la.
Volkmar il va bien? Et Agnès? Et Finn?

Rone


A et j'ai oublié ma question, toi tu fé quoi? et c'est vrai t'aimes un autre plus que Volkmar? Il est gentil Volkmar.



Citation:
Ma petite Rone,

    Quelques semaines se sont écoulées depuis ta dernière lettre, je suis passée avec les hardis Bouillon et la Comtessa sur Toulouse pour y déposer des malles et y prendre logis, mais jà la route nous appelait. Agnès pour le nord, le Rouge et moi pour le sud, Finn… nul ne sait.
    J’espère que ton paternel a plus de parole que le mien et qu’il s’en est venu te chercher, jà que niveau famille tu n’es pas très gâtée. Vrai, Namay est un vilain bonhomme, tire lui la moustache la prochaine fois (ou la barbe).
    Dis donc petite curieuse, donaisèla-de-quoi-je-me-mêle, qu’est-ce donc ces questions que tu poses sur mes sentiments à l’adresse du Volkmar, et qui est donc venu te conter cela ? Gamine, ceci est affaire d’adultes et moi-même qui n’y entends rien dans les entremises affectives ne souhaite pas voir ton nez de fouine fureter de ce côté.

    Donne nouvelles et que Dieu veille à toi petite brume de brune.


Scath de Bertrix

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, ..., 7, 8, 9   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)