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[RP] Séparation de Loulianne et Staron

Staron
Ce n'est qu'un homme ... Même pas, un pèlerin ... un vagabond.
Elle, une femme ... belle, sensuelle, soumise et dominatrice.
Ils ont surmonté bien des épreuves ; l'éloignement, la guerre, la malchance, la rupture même.
Et ils s'aiment, d'un amour tendre, complice, fort, tumultueux parfois, ils s'aiment.
Un couple parfait en somme.


Mais le cœur a ses raison, que la raison ignore.

Et il suffira d'un intermède pour que le coin d'un autre amour vienne prendre place.
Et il restera là, immobile, plusieurs semaines durant, attendant patiemment son heure.


Et c'est un petit pigeon qui viendra lancer son avancée inéluctable.

Ce n'est ni son bien faible poids ni son élan, ni ce petit ruban attaché à la patte, ni même le parchemin roulé dedans.

Non, assis sur son lit d'hôtel, ce sont les mots écrits qui réveilleront en lui ces instants passés avec elle. Le flot des sensations, des émotions, inondera sa conscience. Le raz de marée des souvenirs balaiera tout sur son passage, jusqu'à faire basculer son jugement.


Sans même se voir faire, il jettera dans sa besace ses quelques affaires, enverra deux pigeons, un d'au revoir à sa marraine, un d'adieu à Lou. Il en enverra d'autre plus tard.

Il partira sur le champ, laissant tout derrière lui, femme, marraine, maisnie ...


Mais la vie est ainsi faite que le hasard y siège en maître.
Et c'est sur la grand place de Bordeaux qu'il se retrouvera face à sa Lou.


Il se figera devant elle.
Elle ne comprendra point et viendra se blottir au creux de son épaule.
Il la recevra dans ses bras en un ultime adieu.
Elle le serrera contre lui de cet amour chaque jour renouvelé.

Puis il la repoussera lentement.
Elle ne comprendra pas.
Il la regardera dans les yeux.
Prendra une longue inspiration.
Et lâchera :


Loulianne, je te quitte.
Je vous quitte tous.

_________________
Quand tout est effacé, il ne reste plus que le chemin à parcourir, droit devant.
Aelyce_h
[Taverne le val qui rit à Bordeaux]

Citation:
Marraine,

Je m'en vais de Bordeaux.
Je m'en vais loin d'ici.

Je quitte Lou.

La chose te paraîtra sans doute incongrue,
mais mon coeur a décidé pour moi.

Je ne peux lutter.

J'espère que tu pourras me pardonner.

Veille sur elle, je t'en supplie.
Elle mérite tellement mieux que moi.

Staron, j'espère encore ton filleul.



-Maudit pigeon! grommela la brune en serrant les dents et en chassant le volatile d'un coup de canne qui le rate.

Elle le relut encore et encore, le sang n'irriguant plus son corps, blême, et pour cause il lui semblait que son coeur avait cessé de battre, ou alors qu'il bat mais de travers.
Blessures béantes, et une poignée de sel qu'on met par dessus.

Elle se souvient de son cher Macdes et Loulianne, chacun une petite cuillère à la main, en train de la ramasser le soir d'une rupture récente. Elle se souvient surtout de son visage à elle sa fillote, visage serein, comme si l'amour de son Staron allait durer une vie.

Et pour cause, jusqu'au dernier jour il avait montré le sien en public. La marraine voyait un Staron amoureux, des plus amoureux.


"Vous êtes les deux femmes de ma vie!"
leur avait il déclaré il y'a quelques jours, l'émouvant elle sa marraine jusqu'aux larmes. Et puis comme ça, du jour au lendemain, il décide de tout quitter.

-Quelle mouche t'a piqué Staron?!! grommela-t-elle entre ses dents
Si seulement il y eut discorde, si seulement il y eut dispute. si seulement elle l'avait vu malheureux, si seulement il y'eut une femme avant Loulianne, ou pendant ou après.

Non, elle a vu sa petite fillote pliée en quatre pour son bonheur à lui, elle se souvient de quelques jours auparavant aux remparts, de leur échappée pour la laver de la boue. Ils étaient revenus plus amoureux que jamais.

Chercher la fêlure dans le couple de ses deux filleuls de baptême était aussi utopique que de chercher une aiguille dans une botte de foin surtout quand on n'est pas douée à mettre le doigt dans celle qui fêlait son couple à elle, jusqu'à ce qu'il se brise, s'emiette, disparaisse, englouti par le néant.


"Un mal pour un bien" avait lancé Macdes alors qu'il lui servait un verre de la fameuse bière aux têtards "tu mérites mieux, il y'a quelqu'un qui t'aime et que tu ne vois pas, lui est amoureux vraiment de toi...il ne te l'a pas dit jusque là par respect pour ton couple..parce que c'est un homme... un vrai Aelyce.".

Et la lumière fut, il est de ces gifles qui vous ouvrent les yeux : Son bonheur à elle était à portée de ses yeux, de son coeur, de ses doigts depuis tout son séjour en Guyenne. Aimant, discret, telle une ombre, il avait laissé ses engagements politiques de côté pour rester à ses côtés tout ce temps. Mais était ce pour autant que sa filleule s'en sortirait par miracle si vite, comme elle?

" Vive qui t'abandonne il te rend à toi même"
La brune de Dax, s'était retrouvée, entière, d'une force inébranlable, fière, et entourée par une amitié solide et sans faille.

Elle veillera à entraîner Lou sur le même sentier, sans lâcher sa main une seule fois.
Non ne pas l'abandonner, ne pas laisser seule en proie à la grisaille, en proie au froid de la solitude.
Elles chevaucheront ensemble derrière un gypaète, soudées.
Elles iront vider les fûts des tavernes dans lesquels elles camperont.
Elles danseront à la bohémienne..
Elles feront les quatre cent coups comme deux femmes libres qui chevauchent le vent.
Elle sera enfin pour sa fillote, ce que ses amis ont été pour la brune : un solide pilier, sur lequel elle s'est appuyée, grâce auquel elle s'est relevée, peu de temps, bouillonnante, vivante, amoureuse de la vie d'abord...et de lui son "coutumier Guyennois portatif" comme l'appelait le gypaète.

Mais avant, avant de lui dire adieu, elle avait deux mots à lui accrocher à l'oreille.
Pas de temps à perdre, elle prend sa canne, fébrile depuis la lecture de ce pigeon, se saisit d'une épée qu'elle a fait forger pour elle et s'en va les retrouver dans la chambre de l'hotel .

[place centrale de Bordeaux]

Une fois sur place ils étaient tous deux face à face.
La belle Loulianne face à un destin incertain, semblait si vulnérable comme si elle était à deux doigts de s'effondrer., mais elle la savait forte, plus forte qu'il ne le croyait lui.
Elle se recule légèrement, s'assoit sur un muret. toussote pour que sa filleule sache qu'elle n'est pas seule face à cette épreuve, et attend les mâchoires crispées tandis que défilent devant ses yeux les images de leur rencontre à Dax, en début de l'automne dernier..

_________________
Loulianne
Tu le savais. Ces derniers jours étaient passés à une telle vitesse que tu as l'impression de ne pas pouvoir en garder le souvenir.
Trop beau, pas assez vrai. Et pourtant...
Ces jours tu les as vécu, tu as vécu de tels instants que tu te sentais portée par ce doux sentiment que l'on appelle Bonheur.
Bonheur... aurais-tu eu la prétention d'avoir pu le toucher du bout des doigts au point de t'y brûler ?
Tu en es persuadée et cette souffrance que tu avais chassée revient au grand galop, et t'enveloppe de son manteau. Tu commences à croire qu'elle ne te quittera jamais.
Pourtant, lui te quitte.
A cet instant, tu penses que tu n'as jamais comptée pour lui, qu'il a usé de toi sans en trouver une quelconque raison, qu'il ne t'a jamais aimée, qu'il a juste été là, à tes côtés...rien de plus.
Tu as chiffonnée entre tes mains cette lettre. Tu fermes les yeux, faisant face au gouffre qui s'ouvre sous tes pieds. Tu rouvres les yeux et relit cette lettre déchirante.



Citation:
Ma Lou,

Quelle douleur je vais te faire avec ces mots ...
Je le sais, mais mon coeur a décidé pour moi.

Je pars.

Je m'en vais de Bordeaux.
Je m'en vais loin d'ici.

Je ne peux lutter.

Il y a une autre femme dans ma vie.

J'espère qu'un jour tu pourras me pardonner.

Staron.



Retour à la case départ. Tu es seule. Tu as beau avoir des amis autour de toi, il n'en restera pas moins qu'au fond de toi, tu seras toute seule.
Alors tu laisses la souffrance t'envahir progressivement. Toute ta vie, tu t'étais engagée à la combattre, à la repousser, voire à l'ignorer. Maintenant, tu n'en as plus rien à faire. Elle est là : qu'elle s'installe puisque tu n'es plus rien.
Lorsqu'il était revenu vers toi, alors que tu voulais l'oublié, il t'avait parlé, t'avait convaincu de son amour pour toi, t'avais promis qu'il ne te ferait plus jamais souffrir... plus jamais souffrir...
Ces mots résonnent encore en toi, et tu ne peux les chasser.
Tu sors précipitamment de cette chambre d'hôtel, les larmes au bord des yeux, tu cours à perdre haleine jusqu'à la grande place de Bordeaux. Tu es certaine qu'il sera là-bas. Soudain tu le vois au loin, debout, dos à toi, besace à la main, prêt à partir sur les chemins. Ta course s'arrête nette. Tu le regardes.
Finalement, tu crois que tout ce qu'il t'avait dit à Marmande, ce n'était que des mensonges... Tu n'aurais pas dû l'écouter, tu aurais dû le repousser, et partir, partir... loin. Et c'est lui qui part ...
Tout en marchant dans sa direction, tu te dis que tu dois l'oublier pour de bon, saccager tous les souvenirs que tu as de lui, ôter tout l'amour en toi que tu ne pouvais donner qu'à lui seul et endurcir ton coeur à jamais.
Tu n'as plus envie de souffrir par amour, tu n'as plus envie d'aimer, tu n'as plus envie de...vivre.
Aimer, ne plus aimer, aimer à nouveau, ne plus aimer... ne plus aimer. Voilà, c'est ça, tu n'aimeras plus. Tu seras là pour tes amis, s'ils ont besoin de toi, mais toi tu t'oublieras petit à petit, tu t'abandonneras à n'importe quoi, à n'importe qui, tu ne penseras plus à toi, tu n'écouteras plus ton coeur, ce coeur que tu écoutais lorsqu'il te prenait dans ses bras, t'embrassait et te disait « je t'aime ».
Terminé. Dis adieu à ces souvenirs.
Plus jamais tu n'entendras ses « je t'aime », plus jamais tu n'auras le plaisir de les dire.
Tu l'as déçu.
Cet amour qui a fait la femme que tu es aujourd'hui, s'enfuit. A jamais, il restera au creux de toi.
Tu savais qu'il allait un jour partir, tu savais qu'il ne resterait jamais avec toi.
Tu penses qu'il t'a toujours menti, qu'il a abusé de toi, qu'il a profité de la confiance que tu avais pour lui pour mieux t'enfoncer.
Tu as des souvenirs qui te viennent de partout, de toi, de lui, de vous deux. Les plus douloureux.
Tu te dis que tu as bu toutes ses belles paroles et toi tu t'es contenté de les écouter, amoureuse plus que jamais, confiante, fière d'être l'unique qu'il aime.
Et tu apprends que tu n'es pas celle- ci, qu'il part pour une autre, qu'il ne t'aime plus, ou qu'il ne t'aime pas, va savoir s'il t'a vraiment aimée un jour...
Tu oses croire qu'il t'a aimée... un peu... un tout petit peu. Maintenant, tu dois lui rendre son amour, tout ce qu'il t'a donné, tu rendras tout. Tu ne veux rien garder. Tu as trop mal pour garder quoique ce soit. Tu sens que tu ne pourras plus jamais aimé, un amour si fort et si grand, un amour si douloureux. Tu n'en veux plus. Cette nausée t'habite, tu ne peux l'éviter.
En cet instant, tu n'as plus de nom, tu n'as plus de fierté, tu n'as plus de courage, plus d'orgueil.
Tu l'as bien mérité, Lou, fallait pas l'aimer. Fallait pas avoir confiance en lui. Fallait pas lui donner ton coeur. Il a toujours joué avec, il y a semé le trouble, te maintenant bien trop souvent en haleine, et la seule fois où tu as su récupérer ton coeur, il te l'a repris.
Il a rejoué avec... mais cette fois-ci, il l'a laissé tomber. Et toi avec. Brisée, déchirée, réduite en morceau, il ne te reste plus que tes yeux pour pleurer. Tu ne pourras jamais t'en remettre.
Ce premier amour... ce premier et dernier amour.
Tu es à présent derrière lui, et il n'a pas besoin d'entendre ta voix pour se retourner. Il te fait face. Toi, tu prends une grande respiration, réunit tout le courage que tu peux avoir en toi et tu relèves fièrement la tête, enfin tu essaies. La mâchoire serrée, les yeux plongés dans les siens, tu crois toutefois que ton coeur va sortir de ta poitrine. Mais tu ne laisses rien passer, tu ne montres rien. Il n'en vaut plus la peine.

" Tu n'as pas honte de toi ? De jouer comme ça avec les gens, de jouer avec leurs sentiments, de leur faire croire mille choses que tu ne pourras jamais tenir ? T'es qu'un minable, va voir ailleurs si j'y suis ! Reviens pas, le chagrin m'aura déjà tuée d'ici là !! "

Ces mots, tu voudrais les lui jeter à la figure mais ce ne sont que les larmes qui viennent à tes yeux et tu les retiens docilement en crispant le visage.
Finalement, il ne vaut pas mieux qu'un autre homme, il ne vaut rien même. Ça aussi tu t'en persuades.
Pourtant tu l'as aimée, plus que tout, plus que toi-même. Tu as toujours pensé à lui avant de penser à toi, tu l'as toujours respecté pour ce qu'il était, même si tu n'as pas toujours approuvé ses choix. Tu as tout fait pour lui, mais il n'a rien fait pour toi. Enfin si … il a contribué à ton malheur, à ton chagrin, à ton abandon , à ta désespérance.

A ta hanche, tu y as accroché un couteau que tu dégaines lentement sans quitter Staron des yeux. Puis, doucement, ton regard se baisse pour venir saisir le poignet gauche de cet homme, glisse la froide lame sous ce bracelet de cuir tressé que tu lui avais fabriqué avec tout ton amour, et dans un coup sec, tirant vers le haut, le lien se coupe et tombe au sol dans une lenteur étonnante.

Tu retournes ton regard vers le sien, et d'une voix étonnamment assurée et sereine tu parviens à lui dire quelques derniers mots :


Tu me quittes dans un état qui augmente ma douleur ... Je songe à tous les pas que nous avons pu faire ensemble et … nous en avons tellement fait, que tu as fini par t'éloigner de moi. Cette femme … Si ton coeur est au repos auprès d'elle alors ce sera son état naturel et le seul qui pourra lui plaire.
Ce qui s'est passé ces derniers jours jusqu'à cet instant me donne une douleur sensible, et me fait un déchirement dont tu sais les raisons. Je les ai senties et les sentirai longtemps. Je ne peux y penser sans vouloir pleurer, et j'y pense toujours, de sorte que l'état où je suis n'est pas une chose soutenable … et comme il est extrême, j'espère qu'il ne durera pas dans cette violence. Je te chercherai toujours, même si tu es absent, je trouverai que tout me manque, parce que tu me manqueras. Mes yeux qui t'ont tant rencontré depuis notre rencontre ne te trouveront plus … Le temps agréable qui est passé rend celui-ci douloureux. Mais je m'y accoutumerai...


Ta voix semble s'effacer doucement mais tu continues de parler en le regardant dans les yeux :

Adieu Staron ... adieu … Cette femme … Aime-la toujours … Ne la fais pas souffrir comme tu me fais souffrir …

Tu fais un pas en arrière et tu remarques derrière toi ta marraine Aelyce. Lui, tu le regardes longuement et prononce dans un dernier effort ces quelques mots :

Plains-moi de t'aimer …

Un autre pas en arrière et tu restes désormais silencieuse. Une foule de pensées te viennent et tu te dis des choses que tu n'oserais t'avouer en cet instant.
Bientôt, tu oublieras son visage, tu oublieras sa voix, tu oublieras ses mains sur ta peau, tu oublieras ses baisers, tu oublieras ses sourires, tu oublieras son nom, tu oublieras ce bonheur qu'il t'a donné, tu oublieras ses « je t'aime », tu oublieras qu'il t'a aimé, tu oublieras que tu as passé tes plus beaux moments à ses côtés. Les souvenirs se dissiperont.
Mais tu n'oublieras pas que tu as souffert, tu n'oublieras pas que tu as aimé de toutes tes forces et de tout ton être, tu n'oublieras pas que tu aurais pu donner ta vie par amour de cet homme, et tu n'oublieras pas que tu aurais pu faire ta vie avec lui.
Tu t'abandonneras dans les bras des hommes, tu ne seras plus qu'un objet, tu ne seras plus une femme aimante, tu resteras une femme meurtrie et blessée par un amour puissant et déchu.
Tu n'attendras plus rien de la vie. Tu attendras simplement qu'elle s'achève et qu'elle laisse place à ta mort. Après tout, ne lui avais-tu pas dit lors de vos retrouvailles à Marmande, que si tu venais à souffrir une nouvelle fois par sa faute, tu ne le supporterais pas ?
Il a dû l'oublier ça …
Peu importe, un jour on constatera que tu es morte de chagrin, et il n'en saura rien...

_________________
Staron
Mais la vie est ainsi faite que le hasard y siège en maître.
Et c'est sur la grand place de Bordeaux qu'il se retrouvera face à sa Lou.


[Grand place de Bordeaux]

Citation:
Il se figera devant elle.
Elle ne comprendra point et viendra se blottir au creux de son épaule.
Il la recevra dans ses bras en un ultime adieu.
Elle le serrera contre lui de cet amour chaque jour renouvelé.


Puis il la repoussera lentement.
Elle ne comprendra pas.
Il la regardera dans les yeux.
Prendra une longue inspiration.
Et lâchera :


Loulianne, je te quitte.
Je vous quitte tous.


Quelque chose ne colle pas.

Froncement de sourcils, regard vers le ciel où les oiseaux évoluent en un ballet anormalement lent.

Un regard interrogateur à Loulianne, à ses lèvres où les mots défilent à rythme ponctué de l'apparition de l'émail de ses dents, la douleur s'y lisant comme sur une feuille de parchemin où seuls quelques mots sont lisibles :

Citation:
Plains-moi de t'aimer ...


Regard en arrière, non, devant : chambre d'hôtel au bout de la rue, fenêtre sur le rebord de laquelle attend toujours le pigeon.

Citation:
Staron,

Même si ce que nous avons vécu toi et moi a été éphémère, cela n'en reste pas moins un moment important de ma vie.
Et puis, avec le temps, ce maudit temps qui passe, je me rends compte que l'éphémère prend une nouvelle dimension dans mon coeur, mais aussi dans mon corps ...

J'ai besoin de te voir, de te parler, de t'annoncer ...
On s'est juré toi et moi, d'être là l'un pour l'autre, quand on en aurait besoin ..
Et aujourd'hui, ce besoin est vital pour moi.

Fais moi savoir où tu te trouves et je me mettrai en route dès que possible ...
Il y a des choses pour lesquelles on ne peut pas attendre, avant de les partager.

Je t'embrasse, et attends de tes nouvelles, au plus vite.

Ta Lucky


De sa bouche il répète : Ta Lucky

La main s'ouvre, le regard se vide, le parchemin tombe, la pupille se voile.

Un premier pas ... le début d'une fuite

Et chaque pas efface un souvenir.

Un geste, un regard, un mot, une étreinte, un éclat de rire, un parfum, une sensation, un jeu, une blessure, une danse, un sourire, un cri, une bière, une chambre d'hôtel, une fleur, ...
_________________
Quand tout est effacé, il ne reste plus que le chemin à parcourir, droit devant.
Loulianne
ICI REPOSE L’ETRANGERE ….

C’est comme si tu étais déjà morte dans son cœur, il t’a rayée pour de bon. Il t’a regardé, et est resté muet. Alors c’est ça … pour lui tu ne comptes déjà plus. Tu es devenue une étrangère à ses yeux, et toi, en cet instant, c’est comme si la vie t’avait été ôtée, oui … la vie ne te traverse plus … et c’est un peu la mort qui se tient à côté de toi.

ICI REPOSE LOU L’ETRANGERE DE SON CŒUR …


T’as pas compris ce qui s’est passé. Tout allait si bien et brutalement … Tu ne sais pas qui est cette femme, tu ne l’as pas vu arriver, tu croyais que tu étais la seule qu’il aimait. Tu n’as pas vu qu’il te sortait de son cœur, et cette femme a pris ta place progressivement, jusqu’à ce qu’elle s’impose entièrement. Et maintenant tu es dehors et c’est Staron qui t’a fermé la porte au nez. Et tu as beau frapper, cogner de toutes tes forces, ils ne t’ouvriront pas.

Il s’est retourné. Aucun sourire, aucune parole, aucun adieu, aucun signe de la main. Rien.
Et c’est dur pour toi ça.
T’es complètement renversée, déboussolée, envahie par cette douleur intérieure, ton cœur qui l’aimera toujours et ton esprit qui veut déjà tout oublier. T’es tiraillée entre cet amour si puissant que tu ressens pour lui, et cette rage qui te ronge au plus profond de toi-même.
Et il s’éloigne de toi, petit à petit, pas après pas. Tu fais partie de son passé … déjà.
Tu sais pas quoi faire et tu restes immobile, incapable de bouger, incapable de prononcer un mot.
Tu te rappelles de ce que tu viens de lui dire …
Pourquoi t’as dit ça ? C’est comme si tu le poussais dans les bras de cette femme, c’est comme si ça ne te faisait rien qu’il parte, c’est comme si … mais tu l’aimes.
Tu l’aimes.
Plus que tout.
T’as pas voulu montrer tes larmes devant lui, t’as voulu faire la forte mais ça ne te ressemble pas. Trop de sentiments pour lui.

Tu regardes ce bracelet au sol … Et dire que tu l’avais fait avec tout ton amour … Pour toi, ce bracelet représentait tout : lui, toi, vous deux unis, un lien qu’on ne pouvait rompre, un lien puissant qui aurait pu se tordre, s’étendre, il aurait résisté à tout, aurait pu subir toutes les tortures du monde … rien ne l’aurait brisé. Et pourtant …
Tu fais quelques pas vers le bracelet et tu le ramasses. Tu le serres au creux de ta main et l’amènes près de ton cœur comme pour te rattacher à quelque chose, te rattacher un peu à lui.
Tu laisses échapper tes pleurs, et tout ça en silence. Autant de larmes coulent sur tes joues que de pas qu’il parcoure à l’instant où il s’éloigne de toi. Tu relèves le regard vers lui. Ton cœur bat tellement fort que tu peux l’entendre. Tu remarques que tout le monde te regarde, mais tu t’en fiches.
Puis, cette plainte au fond de toi, celle qui a besoin de sortir, celle que tu veux crier, tu la retiens comme tu peux …
Impossible.
Tes larmes, tu ne les retiens plus. Ta souffrance, tu ne la retiens plus. T’es là, plantée au milieu de cette place, et ce cri s'échappe violemment de toi


Je t’aime moi !!!

Tu espères qu’il se retourne.
Tu attends.
Et il poursuit son chemin.

Alors tu cours derrière Staron pour le rattraper, et arrivée à sa hauteur, tu t’imposes devant lui, l’obligeant à s’arrêter.
Tu le regardes, les yeux baignés de larmes.


Pourquoi tu m’as fais ça ?! …

Et la rage t’envahit.
Ton geste t’échappe.
Ta main gardant ce bracelet part et tu le gifles violemment, le blessant à la joue, faute du cuir tressé tel l’effet du fouet claquant sur le dos de l’esclave. Un mince filet de sang fait son apparition sur son visage.
Il réagit même pas … et te contourne pour poursuivre son chemin.

ICI REPOSE L'ETRANGERE DE SON COEUR …

_________________
Aelyce_h
Tout est lancé d'un bloc, qui écrase tout de son poids, laissant une Loulianne pantelante. Leur marraine s'était relevée presque d'un bond au cas où Lou chancèlerait pendant que ses pas à lui l'éloignent insensiblement vers un autre destin.

Mais finalement c'est face à lui qu'elle s'arrête, l'arrête du pommeau de son épée, il la regarde de ce regard qui a charmé tant de femmes. Si Staron se résumait vulgairement, il serait un regard profond indicible qui capte le votre et y déverse tout avant même de vous connaître. Mais il était voilé.
Il évitait le sien, ce qui finit par faire perdre sa patience à la marraine.

La gifle de Lou avait retenti, il y est resté insensible. Le regard de la brune de Dax était mitigé, partagé, traversé tantôt de reflets métalliques, tantôt de reflets miel chauds. Partagée entre la rage de le châtier qu'il ait fait du mal à sa petite Lou , et l'envie de le serrer dans ses bras tendrement. Quoi qu'il dise, quoiqu'il cache, il souffre elle l'a vu dans ses yeux, il souffre horriblement. Une déchirure est là, pudiquement cachée sous un voile de fierté. La claque ne suffirait jamais pour le réveiller. Il lui fallait s'en aller à l'aventure, vivre son idylle, vivre son amour pour l'autre de bout en bout.

Mais au dessus de tout ça, il y'avait la maisnie.


-Attends Staron! Tu peux nous quitter nous, mais la maisnie a besoin de toi. Avant de partir, tu vas nous suivre d'abord en Gascogne, après tu es libre, libre d'aimer une autre, libre de partir. Mais tu as fait un choix mon grand? tu l'assumes!.
Car si tu reviens un jour récupérer Lou, pour la jeter comme tu viens de le faire quand elle a été à Marmande..saches que filleul ou pas filleul, tu le payeras très cher!
Je ne laisserai personne au monde toucher à ma petite famille. Et toi et elle, et mon petit Avygael, vous en faîtes partie! Ce séjour à Bordeaux nous a soudé plus que des liens de sang


Elle éloigne le pommeau de son épée, pour montrer le cheval qui les attend

Le départ est pour ce soir..filleul adoré

Non elle n'était pas une femelle putois qui met bas pour trier ensuite dans sa portée. Celui là il pue je le garde, celui là ne sent rien, ou sent autre chose je le jette, ou pis encore je le dévore. Son lien vis à vis de ses filleul était encore plus fort que son lien avec sa propre mère qui l'a jetée l'accusant de tous les torts sans affection aucune, sans retour en arrière, comme si aucun lien de sang ne les as jamais unis.
Pendant son séjour à Bordeaux quelques personnes de sa famille lui écriront régulièrement, lui assurant leur tendresse, au delà de son voeu de silence, car elle ne répondait même pas à son courrier. Mais elle sait maintenant grâce à ces personnes là, ce qu'est un vrai lien de sang.



Elle s'approche de Loulianne doucement, lui glisse le pommeau de l'épée dans sa main, et la serre fort contre son coeur, lui caressant tendrement les cheveux avant de lui chuchoter d'une voix douce à l'oreille : prête à quitter Bordeaux?

Bordeaux..étrange ville. "Bordeaux" elle répète ce nom plusieurs fois doucement, quelques frissons lui traversant le corps non sans nostalgie.

_________________
Loulianne
Elle t’a entourée de ses bras.
Aelyce.
Elle vient de lui rappeler que la maisnie avait besoin de lui et qu'il ne pouvait pas partir. Le silence s’impose à toi et tu pleures toujours.
Tu vas devoir souffrir encore quelques jours Lou, tu vas devoir chevaucher à côté de lui.
Te serrant contre ta marraine, elle te murmure de sa voix rassurante :
prête à quitter Bordeaux ?
T’as pas répondu, tu t’es contenté d’acquiescer brièvement…

Adieu Bordeaux.

Voilà deux heures que tu as quitté la capitale et tu avances aux côtés de tes compagnons. Ta marraine chevauche entre toi et Staron. Parfois tu la regardes et te viens cette envie de lui dire tout ce que tu lui dois, lui exprimer ta gratitude, montrer tout ce qui d’elle est passé en toi. Mais à cet instant, tu es en lambeaux et tu restes murée dans ton mutisme.
Deux longues, deux interminables heures.

Lorsque ta marraine s’adresse à toi, c’est avec retenue, gravité, sur un ton qui te convainc qu’elle compatit, est désolée de ne pas pouvoir te venir en aide. Elle sait ta douleur.
Alors tu occupes ton regard avec le paysage. Tu le laisses errer sur les forêts qui s’étendent à perte de vue, sur une petite bâtisse au loin, sur les prés qui s’élèvent en pente douce … Puis progressivement et sans que tu t’en rendes compte, tu ne vois plus rien de tout cela et tu glisses à l’intérieur de toi-même. Ton esprit est inoccupé mais actif, et lorsque tu t’absentes de la réalité et descends en toi-même, tu ne rencontres que souffrance et tristesse.

Désormais, tu te dis que l’existence que tu mènes ne répond plus exactement à tes aspirations, et tu te surprends à rêver de fuite, de départ, de recommencement, loin de tout. Quand tu en prends conscience, tu as le sentiment de trahir la maisnie et tu cèdes à la honte.
Jamais tu ne les laisseras.
Pourtant, tu cherches des raisons qui te convaincraient que tu finiras un jour par être heureuse. Mais tu l’as été, maintenant c’est terminé, dis adieu au bonheur. Et toujours en toi cette nostalgie, cette souffrance, ce besoin incoercible d’une vie dégagée de toute entrave, une vie libre et vaste, intense, une vie où ne régneraient qu’aventure, puissante passion et richesse.

Tu sais que tu vas vivre de grandes choses mais tu sais aussi qu'il te manquera toujours quelqu'un à tes cotés.
Et là tu le regardes, chevaucher de l'autre côté de ta marraine.
Pourquoi il est là ? Il le fait exprès ou quoi ? Il veut te tuer de chagrin ? Il veut te faire souffrir jusqu'au bout.
Depuis cette lettre qu'il t'a envoyé jusqu'à cet instant, c'est comme s'il t'avait planté un couteau dans le coeur et qu'il s'employait à le remuer sans cesse pour que la plaie reste bien ouverte.

Et assurément qu’elle restera à jamais ouverte.

Tu relèves les yeux devant toi et tu aperçois au bord du chemin, une bâtisse ressemblant à une taverne. Tu regardes Ael, en essayant d’afficher un sourire qui se veut rassurant pour elle mais tu ne fais que grimacer finalement.


Aelyce, ça te dirait que l’on s’arrête un peu ? Cette taverne me semble idéale pour nous reposer …

_________________
Aelyce_h
Plus tard, en selle, tandis qu'ils galoperont vers la Gascogne elle s'avouera enfin qu'elle était perturbée plus qu'elle ne le voulait par son départ. Plus tard elle se souviendra de la duchesse dans la taverne qui l'avait prise dans ses bras pour pleurer ensemble sa nièce Wiatt, de ses amis Guyennois tentant de la persuader de revenir, de garder la taverne le Val qui Rit ouverte comme souvenir.

Elle se mit entre les deux, gardant un oeil sur leur visage, et ce qu'elle y lit était effrayant.
Ils s'aimaient.
Staron sombre et sans réplique, se laissait néanmoins lire comme un livre ouvert. Il l'aimait encore c'était plus qu'évident. Mais ce qui l'appelait vers l'autre était plus fort, voilà tout.


Mi chemin entre Bordeaux et Labrit, et la fatigue se fit légerement sentir sur les traits de Loulianne. En silence elle tente à travers quelques regards, quelques sourires échangés avec l'un ou avec l'autre, de temps à autre de leur rappeler qu'ils ne sont pas seuls.
Elle savoure ces derniers instants où ils sont tous les trois côte à côte. Avygael lui a malencontreusement râté le départ et promit de les rejoindre aussi vite qu'il pourrait.

Elle s'en voulait presque d'être aussi heureuse en amour alors qu'ils se déchiraient et se mit à couvrir en sifflotant un air joyeux, le bruit de ses battements de coeur que même les sabots des chevaux contre les gravillons des sentiers lui semblaient difficilement couvrir par moment.


-Aelyce, ça te dirait que l’on s’arrête un peu ? Cette taverne me semble idéale pour nous reposer …


Toutes ces heures passées à dormir, qu'on regrettera au moment de mourir...Elle veut vivre elle, vivre! Un coup de botte contre les flancs de son cheval le fit galoper en direction de la taverne qui apparaît à l'aube naissante

-Le dernier arrivé paye la tournée!!


Adieu Bordeaux..
Adieu Guyenne..
Adieu lui son amour..
Non et mille fois non, elle lui avait refusé des adieux en quittant le Val qui rit sans prévenir, sans crier gare, pour se fendre dans la nuit après un dernier baiser..


Elle entre la première dans la taverne saluant courtoisement une tavernière somnolente. Se déleste de son arme qu'elle range dans un râtelier prévu à cet égard, suspend sa cape, et tout en enlevant ses gants elle commande du bon vin de Bordeaux, qu'elle boira jusqu'à l'ivresse, jusqu'à la lie, à en redemander.

La brune prit ses aises sur une chaise bancale, dont un pied court la faisait tanguer. Le pied marin était un plus pour oser s'y assoir, surtout après quelques verres. Elle suivit du regard ses compagnons de voyage qui dans un brouhaha joyeux investissaient les lieux.
Loulianne trainait les pieds, et arriva la dernière.

-Viens ma Lou près de moi! Viens goûter de ce vin, un vrai régal pour les papilles!
_________________
Elgoon
Elgoon voyageait vers Labrit, seul, avec comme simple objectif d'y refaire sa vie. Il était à pied et la route était longue pour se rendre à sa destination. La fatigue commençait à l'envahir et la nuit commençait à se dessiner. Il vit une petite taverne qui semblait bien tranquille. Quelques chevaux à l'extérieur lui laissait savoir qu'il y avait des gens déjà présent à l'intérieur. Ce ne serait que moins ennuyant pour lui d'avoir des gens avec qui passer le reste de la soirée.

Elgoon ouvrit la porte et vit une vielle taverne qui n'avait pas beaucoup été entretenue, mais l'endroit semblait tout de même très chaleureux. Il y avait déja un peu plus d'une demi-douzaine de personnes présent. Les bouteilles de vin et les choppes de bière remplissaient les tables. Deux hommes étaient au comptoir et buvaient leur choppe. À une table, Elgoon vit deux femmes. Les deux femmes étaient ravissantes. L'une d'elles avait de beaux cheveux bruns et semblait un peu triste. Elgoon s'assit au comptoir et commanda une bière. Il ne pouvait s'empêcher de regarder la jeune femme qui ne semblait pas du tout être joyeuse. Une si belle jeune femme triste comme cela, c'était vraiment désolant à voir. Il se décida enfin à aller s'assoir à la table avec les deux dames pour essayer de remonter le moral à cette séduisante inconnue.


Il s'avança d'un pas hésitant lui qui était peu a l'aise avec les femmes à l'occasion. Plus il s'approchait, plus le visage de la jeune femme le charmait.[/i]

Bonsoir chères dames, je peux vous porter compagnie pour la soirée?


[i]C'était fait...les premiers pas étaient fait, il ne restait plus qu'à espérer qu'il ne dérangeait pas....
Loulianne
A peine avais-tu proposé une petite pause que tu vois la marraine partir rapidement avec son cheval. Sans chercher à comprendre, et dans un puissant besoin de ne pas te retrouver aux côtés de Staron, tu la suis en partant au galop, direction la bâtisse.
Arrivée à la taverne, tu descends de ton cheval et tu le caresses un bon moment. En fait, tu préfères attendre que tout le monde pénètre dans la taverne pour te retrouver seule ne serait-ce quelques instants. Seule avec toi-même. Seule face à toi-même.
Puis tu te décides à rejoindre les autres.
Lorsque tu pousses la porte de la taverne et entres, tu vois les autres déjà attablés.
Toi t’avances progressivement, en traînant des pieds et tu entends cette voix qui t’est familière


-Viens ma Lou près de moi! Viens goûter de ce vin, un vrai régal pour les papilles!

Tu te diriges vers elle, et tu t’assois à ses côtés. Devant toi, un verre. De vin. Il te semble que tu n’en as jamais goûté. Tu saisis délicatement le récipient et le porte à tes lèvres après avoir remercié Ael.
Doux torrent dans ta gorge déchirée par tant d’amertume. Ce vin délicieux te réchauffe doucement et tu le bois avec délectation.
Tu reposes le verre sur la table et le fixe longuement du regard. Ce silence en toi alors que tous parlent à tes côtés.

Tu est plus douloureuse que jamais et tu ne parviens pas à te sortir de cette tristesse.
Maintenant, tu existes sur deux plans :
Celle qui a mal et celle qui va faire mal.
L’esseulée et la vaillante.
L’étouffée et la valeureuse.
La jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée.
L’amoureuse heureuse et l’éternelle souffrante.

Leurs destins se sont rencontrés lorsque tu as quitté Bordeaux, lorsque tu es devenue l’étrangère de son cœur et lorsque cette rage de te venger t’a submergée. Lorsque tu as dû enterrer au plus profond de toi cette femme que tu es, amoureuse de ce pèlerin et lorsque tu as dû te recouvrir de cette force pour trouver le courage de continuer à vivre.
Alors tu penses à ta morte, celle que tu étais avant qu’il ne t’avoue tout, avant que tu saches qu’il ne te voulait plus, avant que tout s’arrête, que tout se vide en toi.
Tu avales en vitesse le peu de vin qui reste dans ton verre .
Tsss… c'est bon le vin mais tu regrettes amèrement la bière du Val qui rit ...
Tu repousses le verre loin devant toi et tu fouilles dans ta besace. Tu ne sais même pas pourquoi tu fais ça mais tu fouilles. Soudain tu tombes sur quelque chose que tu n’aurais jamais voulu retrouver.
Une lettre… Enfin celle que tu avais écrite avant de lui envoyer.
Celle sur laquelle tu y avais déposé toutes tes pensées…
Celle sur laquelle tu avoues ouvertement que tu l’aimeras toujours…
Tu ne t’en souvenais même pas que tu avais préalablement fais un brouillon de cette lettre et aujourd’hui tu la retrouves.
Tu la sors doucement de ta besace, la déplie soigneusement et tu te mets à lire à voix basse quelques passages de tes écrits.


Citation:
Depuis toujours, au fond de moi cette plainte, ce cri qui est allé s’amplifiant, mais que je refusais, niais, et qui au fil du temps, a fini par m’étouffer. Toutes ces nuits interminables où je sombrais , me laissais vaincre et admettais que la vie ne pourrait renaître.

(...)

Toujours apeurée par cette épouvante, j’ai grandi en pensant ne jamais pouvoir faire confiance à qui que ce soit. Je n’aurais osé le reconnaître, mais il est certain qu’un jour l’amour a déferlé sur mes terres. Toi. Cette amour qui n’a jamais cessé de croître depuis notre première rencontre, m’érodait, me dénudait, me ramenait constamment à ce qu’il y a en moi de plus pauvre, de plus démuni. Bien souvent, cette amour me maintenait éveillée toute la nuit, sa violence m’impressionnait. Ta douceur, ta voix, tes bras, ton amour m’enveloppaient et je me sentais protégée…aimée pour la première fois. Tu me laissais rêveuse face au bonheur… Puis comme un coup qui m’aurait brisé la nuque, ce brutal retour au quotidien, à la solitude, à la nuit qui n’en finissait pas.

(...)

Effondrée, hagarde. Incapable de reprendre pied. Me ressusciter. Me recréer. Te dire qu’au fil des jours avec cette lumière qui nous portait, mais qui un jour, pour ton malheur et le mien, s’est déchirée.

(...)

La gravité de ton regard, doux et ardent. Un regard qui palpe et interroge, sonde et caresse, pénètre et étreint, cherche à savoir qui je suis qui j’étais. Ton regard qui se posait sur moi me transcendait.

(...)

Je souffrais tant que pour ne plus souffrir, j’ai cherché à verrouiller ma sensibilité, saccager en moi la source des émotions. Je ne voulais rien montrer.

(...)

J’ose penser à ces instants que je voudrais revivre avec toi, ces instants où tu te livrais éperdument à notre amour, cette flamme qui brûlait en nous, où tu laissais s’épanouir ce qui te poussait à t’aventurer toujours plus loin à mes côtés. Que nous est-il arrivé ?

(...)

J’ai la nausée du temps, de ce temps qui ne s’écoule plus, qui ne s’écoulera sûrement plus… Je suffoque à l’idée de penser aux jours qui s’étendent devant moi. Un combat de chaque seconde. Puis, prise de mauvaises pensées , je viens à en avoir le besoin d’en finir…pour me préparer à l’instant où il me faudra accomplir le geste ultime.

(...)

...et malgré tout cela, je crois bien que je t’aime encore, même encore plus, et je t’aimerai toujours quoi qu’il nous arrive.
Là où tu es, si moi je n’ai pas su, je désire que tu fasses attention à toi.
Je t’aime Staron,

Loulianne


T’es bouleversée…
Tu te rends compte que tout ce que tu avais écris dans cette lettre, se reproduit à nouveau aujourd’hui.
Une main se pose sur la tienne. Tu relèves les yeux et tu regardes Ael. Tu n’avais pas remarqué que tu parlais à voix basse et qu’elle était en train de lire discrètement cette lettre que tu tiens entre tes mains.
La seule solution fut un sourire esquissé pour ta marraine qui ne voulait pas te voir triste.

Bonsoir chères dames, je peux vous porter compagnie pour la soirée?

Ton regard se détourne de celui d'Ael et vient se poser sur cet homme qui vient de s'attabler devant vous deux.
L'oeil vif et une certaine timidité en apparence. Un sourire sincère s'impose à tes lèvres en direction de ce bel inconnu en face de toi et tu t'empresses de ranger la lettre.

Tu prends une grande respiration, te forces à sourire, pour faire bonne figure, même s'il a déjà dû remarquer ta tristesse et l'accueilles d'un geste de la main.

Bien sûr messire, je vous en prie...
_________________
--Betoval
[Taverne le val qui rit : la taverne sans toi(t)]


Son départ vient d'aspirer les quelques forces patiemment reconstituées.
La tête dans un cumulus bourgeonnant, assis sur un banc qu'il ne savait plus quitter. Il repensait à leur baiser.




Les lèvres qui s'entrouvrent

le départ est proche


la langues les caressent les laissant brillantes

reviendras tu?

m'attendras tu?


Les bouches se rapprochent

Que sera demain sans toi?

Les lèvres se rencontrent

Douceur

Les langues se mêlent

Hmmm

Les bouches se caressent

Mon amour

Le baiser se prolonge

Les pensées laissent la place aux sens

A regret les lèvres se séparent
Paroles inutiles, l'adieu est consommé.

Reste en bouche le gout de l'autre.


Divin anéantissement.

Une plume, un vélin et il confiera quelques mots à une hirondelle qui a promis de la retrouver où qu'elle soit en chemin

Citation:

Aelyce

Tu t'es échappée dans la nuit.
Quelle frustration de n'avoir pu pleurer avec toi cette séparation.
Prends garde a toi. Je ne me relèverais pas de ta perte.

Je te couvre de baisers.

Betoval
Aelyce_h
[Une hirondelle ne fait pas le printemps : Deux si!]




Loulianne était plongée dans le passé. Loulianne était engloutie par quelques lignes sur un parchemin, que les traces de larmes marbraient d'un semis de flaques à peine humides.
Parfois l'on tente de se raccrocher à rien, ou se cacher dans l'interstice faussement vide entre deux lignes pleines.
Car l'essentiel était entre les lignes, du moins souvent.
Aelyce fut attirée particulièrement par le passage sur le regard du pélerin.
Elle regarde sa filleule qui semblait bouleversée, retenant ses larmes, espérant la tranquilliser avec un sourire, qui ne fait que trahir encore davantage ses émois.

Un jeune homme quitte son coin pour l'aborder. Lou était une femme séduisante, sensuelle, dévouée. Elle ne mettra pas longtemps à rester libre.


L'entremetteuse se réveillait en elle, mais pas le temps d'élaborer un quelconque plan. Pif et Paf! Deux hirondelles au prix d'une qui frôlent les cheveux de la brune! et aux couleurs de la capitale Guyennoise s'il vous plaît!
L'hirondelle est définitivement oiseau porte bonheur. La bête à bon dieu aussi..finalement.

Son amour lui a écrit et un ami, Grandelf, un petit Bordelais qu'elle a vu arriver elle et Simone, tout frais avec son crâne luisant. Que de chemin parcouru en lisant et relisant sa missive.


Citation:
Bonjour Bel ange

Ben oui, je commence déjà à cogiter ;p

Je voulais te dire que dès que vous es partis, toi et Falco. m'avez complètement changé. Voici ce que j'ai fait :

Premièrement, c'est moi qui prends en charge le chantier. Dnartreb m'a même remis un plan. J'ai réussi à faire embarquer un noble mais il ne voulait pas se salir. Alors je lui ai dit de réveiller les autres nobles, de parler au maire, et de trouver un moyen de financement.

Deuxièmement, j'ai crée une assemblée pour trouver une devise de Bordeaux pour le graver au dessus des portes de la ville.En une journée, il y avait un paquet de devises et de monde. Mais, il reste a faire le vote. Je te dirai la devise un coup que ce sera choisit.

Troisièmement, j'ai fait un concours afin d'attirer les gens a travailler sur le chantier. A chaque fois que tu travailles au chantier, ton nom est dans le pot pour gagner les prix que les gens offrent. Il y aura un prix pour les voyageurs, un pour les Guyennois, et un pour les Bordelais.

Quatrièmement, j'envoie des pigeon a tous ceux qui sont a bordeaux, mes pauvres pigeons, ils sont tous épuisés. J'ai écrit autant aux noblex qu'aux vagabonds et nouveaux.

Cinquièmement, je me suis trouvé un remplaçant pour me remplacer sur les remparts pendant mon voyage. Il s'apelle Kit. Un bon type. D'ici mes 6 jours restants, nous travaillerons ensemble pour lui montrer mes intentions. J'ai même passé une annonce pour me faire remplacer, et j'ai même écrit que dès qu'un noble se réveille et décide de s'occuper du chantier, nous lui laisserons la place, mais qu'il devra écouter ce que disent les habitants de Bordeaux.


C'est tout pour l'instant, je ne veux pas t'ennuyer aussi. Saches que les soirs, je pense toujours a toi, mais grâce à ces occupations, je men sors. Les nuits sont mortes à en mourir. Mais bon, mon but est de réveiller les Bordelais.

Je sais que tu m'as dit que tu ne répondras pas à cause de ton voeu de silence, mais, j'aimerais savoir ce que tu en penses et comment tu vas et tu es où aussi et de ce que tu fais et...... :p Bref, j'attends ta réponse avec impatience.

PS : Dis moi, ce que tu as écris sur les murs de ta taverne? le je t'aime B. c'est ''je t'aime Bordeaux'' ou ''je t'aime Betoval''?^^


Je t'aime Bordeaux, je t'aime Betoval..Elle l'avait dit à voix haute sans s'en rendre compte. et voilà ses adieux caduques. Son regard ambré s'enflamme, plus mordoré que jamais, et voilà ses adieux qui brûlent.

Les remparts vont bien, Bordeaux ainsi peuplée va bien, ses amours vont bien, son filleul amoureux aussi du moins elle l'espère, et sa fillote...ira bien. Elle fera tout pour.

Elle se lève l'échevelée de Dax, droite et fière, silhouette fragile et souple qui se meut sous une brise, et résiste aux vents violents.
Elle a une folle envie de danser, danser, danser et entraîner Loulianne dans sa danse.
Ses bottes survolent la taverne pour atterrir près de la porte,renversées. Elle sort sa chemise de ses braies et la noue autour de son ventre plat et musclé, à la peau hâlée par des journées de maçonnerie à Bordeaux.
Les yeux brillants, les joues roses d'une chaleur venue les lécher depuis le Val qui rit, et les lèvres mutines, pleines de sa saveur à lui .
Elle libère sa longue chevelure d'ébène et monte pieds nus sur la table une bouteille de Bordeaux à la main.
Elle regarde sa filleule dans les yeux, cette danse ce sera pour elle, pour partager avec elle de sa joie de vivre, pour lui insuffler cette vie qui l'inonde elle jusqu'à en déborder, et dans son regard tendre une invitation silencieuse et criante à la fois "Viens danser ma Lou, si moi je danse de bonheur, toi tu danseras de rage, tu te sentiras si bien après..Viens!"


-Star? Son regard croise le bohémien qui apportait de la bonne humeur au groupe, avant de lâcher tel un fouet qu'on claque Musique!! et de la gaie! celle qui vous font danser les tripes dont seuls toi et Céré vous avez le secret!
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Stargate07
Star qui été au fond de la salle, entendit son nom,le mot fête,star prit son armonica avec tout un attiraille pour la tenir en bouche,une guitard en place entre ses mains et commença a jouer un air entrainant et joyeux,s'avança vers aelyce tout en tapant du pied tel un danceur de flaminco,il s'arrêta à coté aelyce lui dit:

Aucunes l'armes , aucuns regrets ,que plaisir et joie,aller dance belle demoiselle

Puis se retourna vers loulianne et lui dit:

loulianne sourit à la vie et elle te le rendra et pareil pour toi,dance

Puis star reprit sa musique gaie et entrainante,avec un sourire aux lèvres
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Staron
L'homme avance, il trace sa route. Sur le chemin de la vie, on ne revient pas en arrière, le choix est fait. Lorsque l'encre est déposée sur le parchemin, on ne peut l'effacer, et on ne peut que continuer l'écriture.

Sur le sentier tortueux de l'existence, le pèlerin fait des rencontres, des rencontres qui parfois deviennent compagnons de voyage. Il fait une étape avec, des fois deux, parfois bien plus. chaque jour de marche avec eux est enchantement du cœur. Il profite du temps, se régale de leur présence, partage le quotidien, échange avec eux, vit avec eux.

Mais un jour ou l'autre, ils doivent se séparer, et c'est toujours un déchirement que de devoir le faire. Toujours arrive ce moment où les routes divergent. Des embrassades, souvent douloureuses, quelques mots, encore quelques pas et l'on s'éloigne, jetant quelques au-revoirs au vent.

Certains tournent les talons et ne regardent pas en arrière, d'autres se suivent du regard jusqu'à ce que le décor vienne les effacer. Mais toujours la douleur est présente, et la peur de ne jamais se revoir, la peur que la vie vienne heurter l'autre, et de ne pas être là pour lui porter secours.

Mais d'autres sont là, depuis longtemps ou depuis peu, avec la même envie de continuer la route, de chevaucher côte à côte, de vivre ensemble.

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Quand tout est effacé, il ne reste plus que le chemin à parcourir, droit devant.
Loulianne
Après quelques paroles échangées avec ce bel inconnu et quelques bières avalées, tu sens que ton esprit est ailleurs, qu’il a laissé échapper tes tristes pensées et tu te trouves agréablement libérée à cet instant.
Et soudain ta marraine se lève et ôte en vitesse ses bottes qui volent à travers la taverne et viennent atterrir contre la porte. Tes yeux restent fixés dessus un long moment, et lorsque tu tournes la tête vers Ael, tu remarques qu’elle est debout sur la table, pieds nus, chemise relevée, te suppliant du regard de la rejoindre.
Toi, t’as jamais fait ça. Tu entends encore les religieuses dans ton enfance qui te criaient dessus quand tu te tenais mal.
« Loulianne, ne montez pas sur les chaises…. », «  Loulianne, enlevez vos coudes de la table ! », «  Mademoiselle, tenez-vous droite ! ».
Basta les nonnes ! T’en as assez bavé de toute cette éducation où l’on t’oblige à ne pas faire ce que tu désires !
Aller tu montes sur cette table Lou !
Tu retires tes bottes, tes bas, et tu relèves ta chemise en faisant un nœud sous la poitrine, laissant découvrir la finesse de ta taille et tes formes généreuses. Tu montes gracieusement sur la table, rejoignant ta marraine, le sourire aux lèvres. Ael se retourne vers Stargate.


Star ? Musique!! et de la gaie! celle qui vous font danser les tripes dont seuls toi et Céré vous avez le secret!

Un air de danse entraînant débute et tu sens déjà tout ton corps vibrer…
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