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[RP] La Geste d'Arroya - Chapitre Premier

Le_petit_sentier
    Chapitre Premier - l'Orage
Quand la magie des heures s'estompe aux souvenirs,
Rêves et espoirs retrouvent leurs devenirs...




Nuit d'Équinoxe...


Les monts d'Auvergne, quelque part entre ses volcans. D'épaisses fumerolles sulfureuses se mêlent sous la gronde aux nuages d'orage plafonnant bas entre les crêtes et les cols. Thor et Zeus ne tarderont à entonner leurs cantiques tonnerriques, s'entraine en attendant à quelques vocalises roulant dans le lointain. Quelque part entre les versants boisés à l'escarpe, un vallon caché, reculé. On pourrait même le dire complétement perdu s'ils n'étaient quelques rares à en connaître l'emplacement. Un berceau de calme, même les hivers, ici, sont reposants. Mais cette nuit en sonne justement la fin. Elle annonce une aube nouvelle, elle apporte au vent un nouveau murmure caché dessous la brise.

Toi aussi tu l'as senti?

Toujours cet accent à l'Écossais des Pistes du Nord quand il s'exprime. Un anneau d'argent retenant sa longue chevelure d'écorce, il se tient à l'entrée de la grotte leur servant d'abri pour la nuit. Sorte de vain espoir qu'il a de vouloir de son seul regard traverser plafond nuageux en quête de voute étoilée. À l'odeur de terre mouillée que le vent lui porte, il devine qu'au contraire, que l'orage se rapproche. Déjà l'obscurité s'illumine de quelques zébrures lointaines. Bientôt l'averse dégoulinera sur les versants.


À mon âge il est des choses qu'on sait avant de les sentir.
Je sais à quoi tu fais allusion, mais je ne perçois le froid ni du vent, ni de la pierre, ni de la pluie...
Tout ce que je sens, c'est la chaleur du feu...

Mensonge de la part du Vieux grelottant ses années sous une épaisse couverture, peinant à se réchauffé malgré la flambée. Une mauvaise toux qui le prend, héritée de trop de routes, de trop d'hivers, trop de pluies à lui ronger les poumons. Même si l'âge l'a rendu d'une sagesse pragmatique, nul animosité vraiment dans sa réponse. Vrai, l'un et l'autre savent pourquoi ils sont là. Il arrive que ça soit le Sentier lui même qui impose certains choix.

Il reste peu de temps mon jeune ami.

Ami? Non, pas vraiment en fait. Depuis toutes ses années qu'ils se connaissent, les distances à les séparer, le plus souvent, n'avaient rien de géographique. Trop différents l'un de l'autre pour vraiment s'aimer, mais assez en commun pour forcer plus qu'un simple respect. Ce qu'ils partagent, oui, entre le rêve et la souffrance. Cela même qui les rassemble ce soir en ce coin ignoré du Monde.
--Hemera


Haut au ciel, comme à son habitude, la Crécerelle du Roc trône de toute sa grâce. Des allures de Duchesse à sa façon de laisser trainer ses ailes en robe de plumes où elle s'élève au gré des ascendants.

Cieux de Guyenne, à l’œil à l'affut. Au firmament du sol, le long serpentin de la Garonne. Là en bas, sous les arbres, son "oisillon de protégée", entrain de pêcher... La Vieille Crécerelle dès les premières heures s'étaient pris d'affection pour la gamine, et quand son Orcus de fauconneau avait quitté le nid, la rapace s'en était retourner veiller sur cette petite d'homme, visiblement loin encore d'avoir tout à fait poussé. Faucons sont plus rapides à la chasse, alors la rapace ne s'étonnent pas que les humains soient aussi plus lent à arriver à maturité...

S'enivrant de la brise, le rapace laisse son regard dériver sans se poser, allant d'une berge à l'autre, à l'accroche d'une proie sur laquelle piquer. Là-bas, quelque chose! L'éclat d'un écaille, mais non, ne s'agit pas d'un poisson. Regard qui se focalise. Sur une branche, au dessus de la berge, quelque chose de brillant. Quelque chose qu'elle n'a jamais vu, et qui n'a pas l'air de vivant non plus. Un instant, la Crécerelle s'apprête à se détourner, retourner chasser, et pourtant, non, ce "truc" là dessous l'attire comme un aimant, en volte elle reprend son cap, et d'ailes qui se referment elle pique. Héméra du Roc, filant comme une péninsule...

Comme si le temps s'accordait à ses battements d'ailes. Un seul , l'instant d'un bond à travers l'espace. Un deuxième, déjà en rase-goutte au dessus de l'eau, fille encore sur sa lancée, entournure de la queue, pour se rééquilibrer. Un troisième, voilure écartée, se redresse, serres en avant, se referment en prédate sur l'objet scintillant. Du quatrième, déjà repart aux cieux, s'envolant.

Métal froid entre ses serres, ressemble à ces bagues dont les Hommes enclavent ses congénères. Mais en plus gros, plus anguleux, plus compliqué, bizarrement strié. Totalement inutile à un faucon... mais qui sait, ça plaira peut être à sa protégée. Vol au repos en remontant la rivière, retrouve le groupe entrain de jeter leurs lignes. Quelques claquements des ailes, elle se rapproche, va se percher à l'épaule de la gamine. Une patte en avant, le rapace tend le fruit de sa chasse pour s'en débarrasser, mais, tiens, autre chose de nouveau: La chevelure sombre n'est pas venu lui encoller sa poisse aux plumes. Claquement du bec qui pourrait presque être un sourire...
Ronea
Un claquement d'aile au dessus de sa tête et Rone de suite met sa main sur son épaule, s'assurant que la bandoulière de sa sacoche est bien en place.
Avec le temps, la vérification était devenue machinale. L'oiseau ralentit son vole et se pose caressant les cheveux de Rone du bout de l'aile. Sans la large bandoulière où avait été ajusté un carré de cuire en supplément pour la protéger, l’atterrissage pouvait faire rudement mal. Surtout si Héméra perdait un peu l'équilibre et serrait son épaule pour se retenir. Et avoir des griffes d'oiseaux plantées dans sa peau, ça donne vite envie de couiner un peu comme celle des chats. L'enfant l'avait oublié une fois mais pas deux.

L'enfant ne peut s'empêcher de fermer un instant les yeux. Qu'est ce qu'elle l'aime si près de son oreille et de sa joue. Quoiqu'elle fasse, dès qu'Héméra est sur son épaule, si chaude à son oreille, Rone avait l'impression d'être en total sécurité. Elle ouvrit cependant vite les yeux, ne sentant pas Héméra comme à l'habitude.

Oh!

L'objet tombe dans sa main. Elle le regarde un instant, et le tourne entre ses doigts maigrelets.

C'est un cadeau pour moi? Il est rudement chouette, Héméra.

Et la joue de l'enfant va caresser doucement le plumage de l'oiseau en guise de remerciement. L'objet tourne dans sa main. Qu'est ce que ça peut être? Son Petit doigt glisse dedans comme pour s'en faire une bague et elle le porte devant ses yeux. C'est pas une bague ça c'est sûr. Elle le retira de son doigt et l'approcha de son œil comme pour regarder à travers. C'est là qu'elle vit qu'il y avait comme des dessins dessus.

C'est un trésor Héméra, ça c'est un vrai trésor!

Et comme pour tous les vrais trésors, que ce soit beau caillou, bout de tissus, ou clou de fer à cheval, la gamine le mit vite à l’abri dans sa petite sacoche.
Les yeux de la gamine pétillent. doucement elle va lui caresser la tête du bout du doigt.

On joue à qui court-vole le plus vite?

Elle abandonnait, Lou et Théo dans leur partie de pêche. Elle montra un gros chêne du bout du doigt à la Crécerelle.

Hiphiphip! Celle qui touche le chêne la première a gagné.

D'un bond, la gamine se met à courir. L'oiseau sur son épaule s'élance en même temps, dans un Kiiiiii.
La course avait commencée. Rone n'avait encore jamais gagné contre l'oiseau, mais ne perdait jamais une occasion pour essayer. L'enfant sautait par dessus les herbes, l'oiseau lui avait décidé de monter au plus vite dans le ciel. A l'approche de l'arbre, Rone leva les yeux. Son amie semblait faire du sur place. La gamine alors essaya d'allonger la foulée sachant bien encore une fois ce qui allait arriver. A chaque fois s'était pareil, Rone avait l'impression d'avoir de l'avance sur l'oiseau qui restait un instant comme suspendu dans le ciel, surement pour évaluer la distance qu'il restait à la gamine avant d'atteindre son but. Et d'un coup, l'oiseau piquait et gagnait de justesse.



_________________
--Scriptum_sientia


Terres du Mans, fin de journée. Demeure encore la chaleur du soleil qui l’a baignée. Mais en l’absence de nuages pour la garder, la nuit s’annonce d’une fraicheur rappelant encore l’hiver, pas si lointain. Siégeant parmi ses dépendances, un manoir, s’apprêtant lui aussi pour le crépuscule approchant.

Quelque part d’entre pièces et couloirs, une bibliothèque. Entassés contre les murs épais, quelques étagères en rayonnages, s’alignent volumes reliés, vélins et autres ouvrages. Il en est certains pour croire que c’est le livre qui choisit d’être ouvert, et non le lecteur. D’entre les tomes, un peut-être, qui a enfin trouvé son heure. Quelques pages de parchemin usé, grossièrement reliées entre deux plaques de cuir fauve, profondément élimé par les années. Nulle inscription en couverture, témoin de l’ancienneté d’une époque où cela ne se faisait pas encore. D’une Époque où se confondaient les choses, d’un Temps où il n’était pas toujours aisé de distinguer le Rêve de la Vérité… Quelque chose qui vibre entre l’air et le soir, comme s’insinue quelque part l’envie de savoir…


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Forêts d’Auvergne, quelque part dans les sous-bois, entre Clermont et Murat. Un vieux chêne s’ancre profondément dans la terre nourricière. À qui passerait par ici, sentirait peut être comme des parfums d’autrefois. Entre les bosquets, sur l’hiver, la nature reprends ses droits. Un torrent coule quelque part, ricochant joyeux de rocher en rocher. Ce calme rassurant typique des hautes futaies, mais pourtant, quelque chose d'autre qui transpire dans l'air de la sylve, comme une ancienne et profonde sérénité.

Quelles empreintes des autrefois vibrent encore ici-bas? Qu'y a-t-il de gravé dans la roche cachée par les broussailles? Peut-être ces lieux ont été des Nexus, des croisements, peut-être rien de plus que témoins de l’œuvre du Temps... Pourtant intacts se conservent les Vivants Mystères, enfouis à l'ombre des ramures, sous les tapis de feuilles. Chacun à son heure à son envie de se révéler, peut-être se laissera découvrir, peut-être restera caché...
Le_petit_sentier


Premières averses d'Avril,

Quelque part en Bretagne
, une petite bourgade anonyme se dressant à l'orée des ombres impénétrables de Broceliande. Silence de la nuit, si ce n'est le martèlement sourd de la pluie. Dehors, sans parler vraiment de rues, les espaces séparant les divers demeures du hameau ne sont plus que bourbiers détrempés, ruisselant des trop pleins qu'ils n'arrivent à absorber. L'orage se déverse à présent depuis des heures, jetant ses éclairs parmi les frondaisons de l'antique forêt. Dedans, dans une chambrée de ce qui sert d'auberge à l'endroit, la Blonde attends, rongeant son frein. Des mois, des années quelle remonte cette piste. Si proche se soir d'en retrouver un nouvel indice, et pourtant, elle ne peut rien faire qu'attendre, espérer. Tourne en rond entre quatre murs, bouillante, refait cent fois l'inventaire de sa besace, vérifie que sa rapière est bien huilée, réajuste sa cape, se replonge dans sa besace. Elle avait bien essayé de prendre quelque repos, allongée sur la maigre paillasse de la chambrée, mais s'était vite résignée à sa nervosité...

Enfin, comme une délivrance, trois coups suivi de deux à sa porte. Le signal, enfin, il est là! Prestement elle ouvre, d'abord une fente, jette un regard. Une capuche relevée empêche de distinguer vraiment les traits dans la pénombre environnante, mais elle devine sans peine le regard perpétuellement aux aguets trônant à l'abri derrière museau de fouine.


Tu me laisses entrer avant qu'on me voie?

Porte ouverte large, laisse entrer un rodeur dégoulinant. Sa cape pire qu'une éponge sembler dégorger d'une marée entière sur le plancher noirci. À peine s'il prend la peine d'abaisser sa capuche et se réchauffer les mains à l'âtre, déjà il tire d'une poche invisible un petit ouvrage de cuir et le jette nonchalamment sur la tablée avant de se tirer - d'une autre poche? - un flasque d'un quelconque tord-boyaux et de s'en jeter quelques lampées.

Le journal de mon Père! Tu l'as donc retrouvé?!

Sorte de mouvement avide de la Blonde, bondissant déjà presque pour saisir le carnet, l'ouvrir, en balayer les pages du regard comme pour le dévorer en ces quelques secondes.

Pour être précis, je l'ai volé, à des gens qui connaissent visiblement sa valeur. Tu sais de qui je veux parler. J'ai un peu dû remuer leur fange pour réussir à le récupérer.

Adélaïde redresse doucement vers son comparse un regard très brièvement interrogateur, mais très vite assorti d'un sourire vaguement blasé. Elle connaît la réputation du Rodeur, ainsi que ses travers favoris, à savoir: ne jamais quitter un endroit par la grande porte, et toujours y laisser d'agréables souvenirs...

"Bois-d'Argent" a raison, nous devons redoubler de vigilance... Je serais mal placé pour te reprocher un manque de discrétion pour le coup, mais pour savoir à quoi m'attendre, combien en as-tu laissé sur le carreau cette fois?
Juste un seul...
Bon, ça devrait aller, même s'ils l'ont mauvaise, je pense pas qu'ils t'auraient donné grande chasse juste pour une victime.

Démentant l'affirmation, un tumulte parvenant du dehors. Bruits de chevaux, cliquetis d'armes, ordres indistincts qui se donnent. Mouvements félins, Kehldar éteint la maigre flambée en y vidant un carafon d'eau, souffle les trois chandelles et se glisse au volet, l'écarte doucement, jette un coup de museau à l'extérieur.

Juste un seul oui, mais c'était un de leurs officiers, celui chargé de garder le carnet... Ils sont entrain de cerner le bâtiment... Ils ignorent encore ta présence, je vais faire diversion, et les éloigner. Dès que la voie te semble libre, tu fous le camps et tu pars rejoindre les autres. Rapporte le Journal à "Bois-d'Argent". Ou si tu veux un conseil, brûle-le. Ce bouquin est beaucoup trop dangereux.
Trop précieux justement!
Non! À eux il est précieux. Nous, il ne nous est d'aucune utilité. Rappelle-toi notre cause, rappelle-toi ton serment.


Dans l'obscurité, elle peine à distinguer ce qu'il fait, mais comprend qu'il emballe le journal dans un sac de cuir étanche pour aller le dissimuler par le volet sous une tuile de la toiture. Vieux réflexe, "quand tu risques une fouille, veille à ce que ce quoi tu caches reste à portée de ton regard, mais hors du leurs. S'ils fouillent ta chambre, ils retourneront tous dedans sans penser à regarder dehors."

J'y réfléchirai. Et toi, quel est ton plan?
J'ai un autre livre à aller récupérer, inutile que tu en saches d'avantage...


D'en bas, les bruits témoignent que les poursuivants ont déjà pénétré l'auberge et s'apprêtent à son inspection. Furtif, lui vole un baiser d'un sourire moqueur. Visage disparaissant à nouveau sous la capuche, déjà il se tient à la porte entrebâillée.

À un de ses jours beauté, en attendant qu'on se revoit, n'espère pas que je t'écrive...

Sa façon de dire que tant qu'elle n'entendra parler de lui, c'est qu'il n'y aura à se faire de soucis. Tant qu'un Rodeur demeure dans l'ombre, il reste dans son élément... Sourire affectueux ne repoussant son baiser. Leur est arrivé quelque fois, de partager au fond d'une couche quelques instants de réconfort. Elle se souvient d'une autre nuit d'orage, il y a bien longtemps. Mais l'un et l'autre, avec le train de vie qu'ils mènent, ils savent les sentiments dont il est bon de ne point s'encombrer.

Refermant la porte derrière lui, elle reste un moment l'oreille collée au bois, à l'écoute, devinant par avance le tour de voltige que Kehldar s'apprête à leur jouer de toute son adresse et sa félinité. Cela aussi, elle l'avait compris, à toujours se demander comment le Rodeur pouvait donner l'impression de toujours agir selon un plan pré-établi, et pourtant ne faire autre chose que s'adapter à l'instant comme il se présente. Une longue expérience, à aiguiser les réflexes au-delà de ses dons naturels, d'une exacerbe au regard embrassant toujours l'échiquier contextuel, d'un museau frétillant toujours le prochain coup à jouer.

Descendant furtivement l'escalier, le Rodeur sait très bien qu'il ne tardera pas à être remarqué. Déjà deux sergents le hèlent, il volte et repart à la course à l'opposé, remontant l'escalier et filant à travers le couloir. Ouvre la fenêtre du fond, se tient sur le rebord. Attente calculée, les gens d'armes l'ont presque rattrapé. Dans son dos, une besace pend lâchement au bout de ses sangles. Qui dans l'empresse du moment réfléchirait à pourquoi il la passée par dessus sa cape? Ni que la sangle vieillie ne résisterait guère à une forte traction... Dans son dos, une main se tend alors qu'il s'apprête à plonger. Doigts se referment, manque la cape mais saisissent la besace, il saute, claquement, du cuir, grognement, il sent la masse du soudard le suivre dans sa chute, pivotement leste, passe dessus lui, craquement sec d'une échine qui se brise au sol, dernier râle... Pas même un regard à celui dont la mort à amorti sa chute, déjà le Rodeur file vers le refuge de l'obscurité la plus proche, laissant sa besace en trophée à sa victime. Dedans, un carnet, un autre journal, sans valeur aucune, mais qui de cette piétaille ignorante pourra reconnaître un livre d'un autre? Le premier appât est semé, déjà, le second s'apprête à être planté.

Au détour d'une grange, un surin jaillit de l'ombre jusqu'à la gorge d'une sentinelle. Seul un hennissement nerveux des chevaux parqués à côtés donne un semblant d'alerte, déjà le Rodeur grimpe en selle d'un à l'allure vigoureuse, et le talonne à grand renforts de cris, attirant toute l'attention à lui avant de disparaître dans la nuit.


Là-bas! C'est lui! attrapez-le moi! Cent pièces d'or, mort ou vif!
Chef, on a récupéré le livre!
Prends deux sections et ramène le, le reste avec moi pour rattraper ce gibier de potence!


Toujours dissimulée dans sa chambre, sans même être inquiétée, la Blonde n'a aucune peine à saisir les grandes lignes de l'escapade de son comparse à ce qu'elle entend beugler du dehors. Encore quelques minutes, elle attend, avant de se glisser par le volet récupérer le Journal, et le dissimuler quelque par dans une doublure de sa tunique. Réajustant un moment le reste de sa tenue - braies de cuir, veste de route - elle compte encore jusqu'à cent avant d'entrouvrir la porte de sa chambre et de se couler à l'extérieur. Plus personne, la diversion à plus que fonctionné. Kehldar n'a plus que la moitié de ses poursuivant au train, et elle garde champ libre pour repartir. Et même, voyant la sentinelle égorgée, et non loin sa monture, la seule demeurée attachée. Un sourire à la sollicitude du Rodeur. Quoi qu'on en pense, il ne tue jamais par plaisir, mais il aura poussé réactivité à la nécessité jusqu'à lui prévoir un cheval pour disparaître prestement à son tour...
Le_petit_sentier


Côtes de Gascogne, quelque part ou l'océan vient s'échouer mollement. Assis sur un rocher entrain d'empenner ses flèches à gestes machinaux, une jeune homme laisse son regard s'hypnotiser au va et vient du ressac. Il réfléchit. Les choix ne manquent pas. De peu, il avait échappé à se faire enrôler. Il avait manqué de prudence, entrant en ville de Dax arborant son carquois plein et son arc à double courbe. De suite, les recruteurs l'avaient repéré, s'en était sorti en leur répondant dans la langue de son père, un angloy parait-il. Longstride, le nom que sa mère lui a dit être le sien semble en attester. Mais il n'en sait rien en vérité. Enfin, si, il parle assez fluidement l'idiôme péninsulaire pour avoir réussi à esquiver deux incongrus. Mais il n'avait pas poussé l'expérience jusqu'à s'éterniser et s'était rendu en direction de la côte, et du port de Mimizan. Non plus il n'était entré en ville, il avait préféré se trouver un coin tranquille où passer la nuit, à la belle étoile, comme à son habitude. Un trou à feu, une couverture, que demander de mieux? Il est le Chasseur après tout...

Mais que chasse-t-il? Cela, aujourd'hui, il ne le sait plus, ou peut être pas encore. Là est tout son dilemme. Les messages sont passés, il a vu les signes. Les "autres" vont bientôt se rassembler. À quoi bon? Un haussement d'épaules. Qu'ils aillent au diable avec leurs chimères. Il est las de chasser des fantômes. Il hésite franchement, oui, à les envoyer paitre tout bonnement. Qu'importent ce qu'ils protègent! Lui est le Chasseur, il n'attends pas, il frappe! Et surtout, il y a cette fille qu'il voudrait retrouver... Un fantôme à peine entre-aperçu et pourtant bien tangible celui-là. Il ne peut oublier l'abysse de son regard, croisé un instant, si bref... et c'était tout... Pourtant, à peine s'il n'en devenait pas fou. La pister, oui, si tant que faire se peut. Elle ne sont pas nombreuses à se promener avec une longue épée dans le dos.

Tout à l'heure, peut-être, il reprendra la route, oui. Pour l'instant, il termine d'empenner ses flèches, avec l'envie de se faire griller un de ses lapins tirés au matin et qui pendent à côté de son feu, à quelque pas de là... Mais encore quelques plumes à fixer, et il n'aime pas bâcler son ouvrage, surtout quand on parle d'archerie. Méticuleusement, il resserre les ligatures, veillant à bien garder droites et lisses les empennages. Encore deux à faire, et il en aura terminé...
Ronea
[Mimizan la plage]

On y était.
Elle était comme à son souvenir, géante, énorme. Elle pouvait emporter qui elle voulait, elle pouvait s'amuser avec et puis les relâcher.
Quand elle s'alliait avec le vent, personne ne pouvait leur échapper.
A l'aube, une petite silhouette aux cheveux balayés par le vent se trouver sur le haut d'une dune.
Elle s'était réveiller tôt, peut être même qu'elle n'avait pas dormit après les larmes et les " au revois". Elle avait tourné et retourné puis était partie en courant de l'auberge.

Théo avait tout fait pour lui faire s'envoler sa peur, mais elle s'était accrochée.
Mais quand on n'a plus rien à perdre à quoi bon avoir peur?

Tout en haut de la dune, elle cacha sa sacoche avec ses trésors et ses cailloux dans le sable et déposa ses chausses, et son gilet dessus. Puis elle fit un pas, puis deux, fixant celle qui lui faisait si peur, la fixant comme son pire ennemi. Le combat allait avoir lieu.
Le sable au matin était froid sous ses pieds. Le sable essayait de la chatouiller entre ses orteils mais Rone ne le sentait même pas.

Elle s'arrêta quand il ne restait que deux pas, figée. Mais la colère de Tout était montée, montée jusqu'à la crier. A la crier à la mer, à cette monstrueuse, cette voleuse de vie, cette arracheuse de bonheur.

J'te déteste! T'es moche! Tu sens pas bon! Et pis tu me fais même pas peur! T'as qu'à partir! Part loin! Va-t'en! Va-t'en toi aussi!

Et de ramasser un caillou et de lui lancer, et puis deux, et puis trois. et de hurler.

Rends-moi mon Papa! D'abord.

Et de continuer à lui lancer des cailloux.

Et pis si t'es pas contente prend moi. T'avais qu'a pas me relâcher. T’arrive même pas hein! J'te dis viens! Attrape moi! J'me laisse faire.

Et de continuer à lui lancer des cailloux, juste pour l’énerver, ça doit l'énerver la mer qu'on lui jette des cailloux, et qu'on la dispute. Mais en réponse, il n'y a que le bruit sourd au loin du ressac, la mer est calme elle. C'est juste pour la narguer pense Rone. Alors elle avance et va la taper du pied. Elle tape du pied sur le bord de l'eau frappe de toutes ses forces mais la mer ne répond toujours pas. Rone est en colère, elle continue, avance, avance encore, jusqu'au genou, jusqu'au ventre et elle la tape du poing.

T'as peur de moi, c'est ça?


Ça éclabousse, sa claque, sa se bagarre avec l'eau.
Elle est trempée, elle est dans l'eau et la main de la mer n'est pas venue l'attraper. Alors peu à peu elle se calme. Peu à peu elle regarde où elle est. Et même si la mer vient par moment lui montrer qu'elle peut monter un peu plus haut, tout semble presque immobile. Et la peur n'est plus.
Le petit chat reste un instant sans bouger, les cheveux trempés, ses lèvres par le froid se mettent au bleu. Elle reste encore. Puis le claquement de ses dents vient la réveiller. Alors elle sort en courant.

Elle avait gagné. Oui, mais qu'est ce qu'elle avait froid. Elle remit vite ses chausses s'emmitoufla dans son gilet. Reprenant son souffle, essayant de se frictionner.

Quand ses grands yeux de jais s'ouvrir sur la plage le soleil avait décidé de la réchauffer. Ce monde de terreur avait pris un autre visage bien plus beau.
Sa main dans le sable découvrit un trésor de nacre. Elle remit sa sacoche en bandoulière, siffla pour appeler Héméra. L'enfant avait retrouvé sa place.

La chasse au trésor avait reprit.
Elle resta à jouer sur la plage un long moment, découvrant de plus en plus de trésor, des petits, des cassés mais beaux quand même, des gros pas très beaux.
Peu à peu elle s'appropria les lieux. Cela devint un grand terrain de jeu.
Faisant des roulades sur les dunes, se jetant du haut et remontant, courant d'un coté de l'autre et se jetant pour rouler n'importe où. Le monde était à elle sur cette plage déserte. Déserte? Peut être pas quand à la dernière roulade elle fut arrêtée brusquement. Cela ne devait pas être un caillou qui grogne, ni un buisson... non ça devait pas être cela.

B'jour.

_________________
Le_petit_sentier


Des cris, il avait entendu une voix, énervée visiblement. Le jeune homme avait trouvé bizarre d'entendre autant de rancœur d'une voix d'enfant. Bah, haussement d'épaules, et il pense déjà à autre chose. Sa belle inconnue, oui, en voilà une qui lui accapare toutes ses pensées. Partir à sa recherche, oui, mais dans quelle direction? Par où commencer? Grince un peu des dents n'en ayant aucune idée. Autre haussement d'épaules, vient s'accroupir près du feu. Rien ne sert de courir le ventre vide. En quelques secondes et coups de dague, il enlève son pyjama au lapin et l'embroche au dessus des flammes.

Geste mécaniques, à nouveau, le rongeur empalé sur son bâton sembler tourner sur lui même de sa propre volonté, alors que du jeune homme, l'esprit s'est à nouveau dilué quelque part.

"Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif ...
- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines ..."*

Comme le disait Rimbaud dans son *"Roman" : On est pas sérieux quand on a dix-sept ans!... Définitivement...

Un sifflement lointain le tire de sa rêverie, une réclame de faucon en réponse attire son attention. Un fauconnier dans les environs? Bah, haussement d'épaules... sont peut être chasseurs tous les deux, mais ils ne coursent pas le même gibier... Et pas comme si un piaf représentait pour lui un quelconque danger. Il essaye cette fois de se concentrer sur son lapin, mais peine perdue, le regard de l'inconnue le hante comme jamais. Amoureux, lui? non, cela ne se pourrait!...

Quelque chose qui le heurte dans son dos, manque de le pousser dans les flammes. Danger? Non, lui il le sent venir. Un main s'enfonçant dans le sable, l'autre tentant de l'évité à la broche, il esquive la crâme des fesses d'une recambole de justesse mais perd l'équilibre et se retrouve les quatre fers en l'air, l'un d'eux toujours prolongé du lapin embroché, trônant là comme l'instigateur de la farce, criant de sous sa chaire dégoulinante "Vengeance pour Zul'jin!" (précisons que Zul'jin était le nom du lapin, entre-autres).

B'jour.

Surgit par derrière et maintenant devant lui, il aperçoit la réponse unique aux questions qu'il n'avait pas cherché à se poser. Les cris, le faucon... à moins qu'il y ait quelqu'un d'autre dans les environs, c'est une gamine... Se dit un instant qu'il aurait bien préféré que ça soit sa belle inconnue qui lui tombe dessus, puis chasse cette pensée plus vite qu'elle n'est venue. Non, peut-être pas la recroiser de la sorte, car oui, contre tout proverbe, des fois, le ridicule tue...

Il se redresse, toise la gamine un moment. La détaille. Cheveux en bataille, l'air de débarquer d'un autre monde... enfin, plutôt d'atterrir brutalement dans le sien. Une enfant sauvage... Re-haussement d'épaules, et il reprend sa position, Zul'jin n'a pas encore tout à fait terminé sa cuisson. Du coin de l’œil, il surveille la gamine, pour un peu, il ne s'y intéresserait même pas, s'il n'y avait ce faucon qui leur vole autour.


T'es qui toi?
Ronea
Elle avait pas su quoi dire d'autre. Stupéfaite de voir qu'il y avait quelqu'un dans son nouveau monde. Mais le voir le derrière par terre et la broche à la main c'était pas vraiment effrayant, ça l'aurait même fait rire si cela ne l'avait pas surprit autant. D'un revers de manche elle retire le sable qui lui coulait sur le visage.
Puis se releve regardant au ciel pour voir si Héméra était pas en train de se moquer. Eh oui, peu le savent mais la crécerelle sait très bien se moquer. Pas comme les humains bien sur. Regard vers l'animal et elle se retient de lui crier " C'est pas drôle" et hausse à son tour les épaules.

T'es qui toi?

Elle ouvre la bouche en pensant d'un coup à Théo " Faut pas faire confiance aux gens Rone." .. " Faut pas tout leur raconter". L'homme était en veine, elle allait partir sur la version courte pour une fois, car normalement pour une simple question, on pouvait avoir toute sa vie dans la foulée. Du moins ce qu'elle s'en rappelait.

M'appelle Rone et là-haut c'est Héméra. C'est ma copine, mais j'ai aussi un copain, Lou, mais il est au village. Je dois le surveiller qu'à dit Kahhlan mais aujourd'hui j'étais triste et lui aussi. Et les garçons ça veut pas parler quand c'est triste.

En parlant, la gamine instinctivement s'était rapprochée du feu. Elle s'accroupit pour regarder les flammes. C'est toujours magique les flammes qui caressent le bois, on a l'impression que le feu danse et que le bois ne s’aperçoit pas qu'il est en train de se faire dévorer. Plus d'une fois elle avait approché sa main pour y toucher. L'enfant avait encore parfois du mal à réaliser que quelque chose de si beau, de si doux en apparence et qui fait tant de bien quand la chaleur lui caresse le visage pouvait être dangereux.
Un moment de pause. Ses prunelles tombent sur le lapin en train de rôtir, machinalement elle déglutit, ça sentait rudement bon. Puis les grands yeux de jais se redressent et dévisagent l'homme un instant.

Et toi t'es qui?

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Le_petit_sentier


À l'écoute de sa diatribe, enfin, à peine. Déjà, après "Héméra", il s'est arrêté. Vraiment intriguant, comme "copine" pour une jeune gamine. Du regard il cherche le faucon, l'aperçoit brièvement entre eux éclats de soleil. Une femelle crécerelle. Intriguant, oui, enfin... pas vraiment finalement... C'est jamais qu'un piaf et une gamine. Ah, sa belle inconnue, voilà un mystère attisant sa curiosité... et d'autres choses aussi, mais bref, passons, d'un haussement d'épaules en disant assez long.

Et toi t'es qui?

Il lui jette un regard en coin. Une sorte de demi-grimace alors qu'il cherche quoi répondre. Qui est-il? Bonne question en fait, dans le ton de la gamine, quelque chose qui le remue, comme si elle avait mis le doigt sur un point important.


Edrick.

Pas vraiment moyen de faire plus court, mais que dire d'autre à par hausser les épaules pour le coup, tout en flegme et d'indifférence taciturne. S'arrachant une patte du lapin, il tend le reste de la broche à la gamine. Même pas qu'il ait remarqué sa faim, juste en réflexe de vieux usages. Même si du haut de ses dix-sept printemps, la vie l'a déjà rendu plus que misanthrope, il n'a pas non plus oublié l'hospitalité du feu de camp. Mais son regard vient à se poser sur un petit sifflet d'argent pendant au cou de la fillette comme un étrange talisman.

Avec ça que tu l'appelles?

Un mouvement de la tête en direction du ciel, comme pour indiquer le faucon tournoyant sans doute là-haut quelque part. Plus que l'oiseau en lui-même, le sifflet lui pique son attention. Un air de déjà vu, quelque part. Il doit y avoir longtemps, pour qu'il n'arrive pas à focaliser sa mémoire. Ses épaules qui se haussent par réflexe, donnant un coup d'élan à ses dents qui se fichent dans la cuisse un lapin, en déchirant une bonne portion qu'il se met à mâchouiller distraitement.
Gorborenne
D'une ruine à l'autre, le Temps imprime ses veines dans les nôtres...

Guyenne, Prieuré Sainte Illnda-du-Rivet, derniers jours de mars.

Le Secret du Dragon
Se cache sous les Étoiles
Où parmi les Constellations
Il tisse sa Route et sa Toile,

Regarde vers le Couchant
Et lève les yeux au Firmament,
Vois le Dragon à Dextre
Et l'Aigle à Senestre

Contemple les Astres et les Signes
Sur la Montagne, ne pense au Passé,
Vois la Cité au cœur du Cygne,
Et ton chemin sera tracé...


Tout avait commencé par une énigme à la traverse des ages. Quelques vers, dissimulant quelque chose, la promesse d'un paysage. Il se souvient à l'époque, l'espièglerie sur son visage. C'était en d'autre temps, combien de choses ont changé depuis? Tant et si peu, un peu plus d'innocence qui s'enfuit. Orion l'avait senti, l'un comme l'autre, sans s'être vraiment assagis, à l'expérience, avaient vieillis. Longtemps, la distance avait combattu l'oubli, mais deux chemins toujours se recroisent, ne l'a-t-il pas toujours dit? 'tite Sœur qu'il avait serré contre lui.


Ce'Nedra, c'est là ta part à résoudre de ce mystère. Je dois partir pour les terres des Gaidheal. Il y a là-bas d'autres pistes que je dois explorer. Cette énigme cache quelque chose, j'en suis sur. Tu dois trouver la "cité au cœur du Cygne", et la route qui en part...

Comme autrefois il lui avait sourit, d'un de ces sourires qu'il n'adressait qu'à elle, et lui avait ébouriffé les cheveux, à l'assaut de mèches rouquines rebelles. Chemins à peines entre-croisés, déjà à nouveau à s'éloigner. Mais des choses qui résiste à à la distance, au Temps et aux absences. "Prend soin de toi 'tite Soeur, on se retrouvera bientôt". Il lui avait sourit oui, sur sa joue, collé un bécot, la serrer contre lui, et sauter en selle sans un mot.

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Terres d'Écosse, aujourd'hui, quelque part au cœur des Highlands. Il pleut sur les collines, ciel qui goutte d'averse et de bruines. Au fond d'un creux, une bergerie en ruines. Montures attachées à pan de mur, à côté d'une toile de tente en abri sommaire. Nombres de lieues, déjà, depuis le lac, à travers les landes de vent et de pierres, toujours plus vers le nord, où l'océan trace l'ultime frontière.

S'extirpant de sous les fourrures et autres épaisses couvertures, à l'appui sur un coude, le Géant laisse ses doigts tracer le contour du visage de sa Muse endormie à côté de lui. Dans l'obscurité de la tente, sérénité amoureuse, il sourit. Baiser qu'il dépose à l'orée de son front avant de sortir au dehors et s'étirer de tout son long. Matin brumeux, la pluie s'est arrêté de tomber. Mais pour se suspendre dans l'air, se figer, fraicheur caressante d'une omniprésente humidité. Frisson réveillant qui lui parcourt l'échine alors qu'il s'agenouille près du feu, rajoute du bois sur les braises, à le faire reprendre peu à peu. Tâtonne à sa besace, en sortir un quignon de pain qu'il met à griller, un bout fromage aussi, pour accompagner. Sera frugal, mais assez pour leur caler l'estomac. Longue encore la route qui les attends vers "là-bas".

Là-bas, oui, l'Eilean Leòdhais. Une île, battue par la vague et le vent, un endroit où s'abrite encore quelque secrets sous les assauts du Temps. Le bout d'un Monde, d'un autre le seuil, caché dans la tempête, ceinturé de récifs et d'écueils. Terroir d'anciennes légendes, des croyances d'autrefois. Quelque chose à découvrir là-bas. Orion en est certain, même s'il ignore encore quoi...

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Ronea
Edrick. La gamine a souvent du mal à retenir un nom et pour cela s'entraine toujours à le tourner en boucle quelques secondes dans sa tête. Parfois il y restait, parfois il retournait de là où il venait. Edrick c'est pas très difficile a retenir mais Rone ne retenait que si elle voyait les gens un moment. Pour une enfant qui vit sur les routes ce n'est pas étonnant, des centaines de visages défilaient dans sa vie, ça mémoire ne pourrait jamais tous les retenir.
Elle regardait le mouvement du lapin rôtis, ne le quittant pas des yeux. Et quand il s'envola vers elle un grand sourire se réveilla. Elle tenait cette broche comme les valeureux qui brandissent leur épée à la fin d'un combat victorieux. Un m'ici suffit avant qu'elle écartèle un peu plus l'animal. En croquant dans la seconde patte ça lui rappela à quel point elle était morte de faim.
Elle n'avait pas encore réussit à faire rentrée tout le morceau de viande dans sa bouche quand il lui parla de son sifflet. Elle réussit à pencher la tête afin de regarder de quoi il parlait. Drôle de tableau. Une patte dans la main droite, une broche dans l'autre et le visage de Rone se redressant pour regarder l'homme.
C'est avec un gros bout de viande dans la bouche qu'elle tenta de lui répondre.

Vi. Ch'é pour la ch'aire v'nir

Elle mâchonna le plus vite possible et déglutit presqu'à s'en étouffer pour mieux lui expliquer.

C'est papa qui me l'a donné. Avant Héméra elle restait avec papa puis on a coulu et maintenant elle reste tout le temps avec moi.


Elle regarda une à une ses deux mains. Elle hésita un instant mais tendit un peu à contre cœur la broche à Edrick pour se libérer. Puis attrapa le sifflet pour lui faire une démonstration.

L'oiseau attendait en vole gardant un œil sur l'enfant. Leur course s'était interrompue brutalement et connaissant Rone, à tout moment l'enfant pouvait lancer un Hiphiphip pour la faire repartir. Mais coup de sifflet ne voulait pas dire pareil. Et l'oiseau piqua vers Rone pour lui atterrir sur l'épaule.

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Le_petit_sentier


Du mal à suivre les explications de la fillette et de ce que son père vient faire là dedans, ni de ce que "coulu" veut dire. La fille d'un fauconnier surement, qui lui aurait transmis le piaf quand son affaire s'est écroulée, sans doute en l'absence d'un seigneur mécène. Il aurait haussé des épaules une fois de plus si la gamine ne lui tendait un lapin démembré s'accrochant toujours à sa broche. Regard d'abord curieux, puis complétement incrédule. Yeux grand ouvert, la bouche encore plus, Zul'jin reprenant une sorte de pose abstraite sur son bout de bois noirci. Certain qu'il est maintenant, se souvenant de pourquoi il a reconnu le sifflet tout en sachant ne l'avoir jamais vu auparavant. Ni le sifflet, ni la gamine, ni l'oiseau... Mais pourtant à l'appel du faucon, cette triple-note qui siffle là, elle qu'il n'entend pas, oh non, pas pour la première fois...

Ton père qui t'as légué ce sifflet tu dis? Qui-est-il? Où se trouve-t-il?

Un regard qu'il échange avec la crécerelle. Cet oiseau-là n'a rien de dressé non, il le voit à la fierté de son port. Pas dressé non, juste apprivoisé par un étrange secret. Il se souvient des histoires que lui racontait sa mère sur cette triple-note et sur ce qu'elle renferme, et des enseignements du vieux maître sur les arpenteurs du Petit Sentier. Certaines choses qui s'éclairent, d'autres questions qui se posent. En violent contraste à l'indifférence de ses haussements d'épaules récurrents, cette fois, c'est son menton qui monte et descend ou pivote de gauche à droite au fur et à mesure que ses pensées s'entrechoquent.

mmm, non, oublie ça... mais range le sous ta chemise, c'est plus prudent. Faut que j'aille poser quelques questions à Bois-d'Argent... Comme prenant conscience de quelque chose d'autre... On peut pas rester-là.

Deux coups de dents carnassiers, il arrache encore quelque lambeaux au lapin avant de lui retendre la broche, et se relever avec une sorte d'empressement dans sa manière d'enfiler ses ceinturons et carquois. Sans oublier les deux frères à Zul'jin, il sait pas quand il aura le temps de tirer d'autres lapins. En quelques coups de bottes, il retourne sable par dessus le feu, l'étouffant rapidement. Mains sur les hanches, regarde Rone d'un air étrange.

Alors, tu viens?
Sashah
[Terre de pluie et de lacs, matin de brume...]

Un baiser déposé et voilà la Muse qui s'éveille. Sommeil de plomb sous pluie tombante dans la nuit, le voyage lui procure un apaisement dans les tourments de son âme qu'est sa vie. Faut-il qu'âme de Muse soit torturée à l'infini ! Un étirement sous les fourrures et autres épaisseurs qui lui tiennent chaud et déjà ça fleure bon le pain grillé.

Aujourd'hui son géant change d'année.

Sourire aux lèvres elle se lève et le rejoint, tout à l'heure ils partent, ils rejoignent la côte pour une autre rive. Là-bas vers l'inconnu, île qui les attirent vers un "elle ne savait quoi". l'Eilean Leòdhais drôle de nom à prononcer, dans cette terre au lourd passé, mais quelque chose les appelle, ou quelqu'un.

Ça elle le sent, c'est bien la première fois qu'elle ressent quelque chose à vrai dire depuis qu'elle a mis le pied en terre d'Ecosse. Venir au bord de ce lac passage obligé pour s'y rendre, voilà ce qu'elle savait, c'était elle qui les avait conduit ici. Puis elle avait perdu la trace et ce fut lui qui la retrouva, à peine arrivé qu'il savait déjà où ils iraient.

Mais pour y trouver quoi ? Elle lui caressa tendrement la nuque en s'approchant de lui, déposa un baiser sur ses lèvres, puis entra dans l'eau après s'être dévêtue. Un bain glacé ils n'avaient que ça pour se faire belle, mais que lui fallait-il de plus, elle avait tout ce que pouvait désirer une femme, alors elle s'en contenta de bonne grâce. Un rayon de soleil filtra au travers des nuages noirs qui s'amoncelaient. La traversée serait agitée elle le sentait. Au loin un bruit, comme un plongeon, était-ce une sirène qui venait saluer la muse et Orion ?

Un instant elle regarda vers le milieu du lac, un reflet argenté apparut, elle sentit son cœur battre, elle ne sut pas vraiment pourquoi. Puis revenant au calme elle comprit qu'il n'y avait rien d'étrange à la situation. Ce plongeon, ce ventre argenté n'était autre qu'un gros saumon.

Les Highlands, ses mystères... de quoi faire tourner la tête d'une Kalliòpê de Balaguère...

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Gorborenne
Sourire qui se dessine, qu’il lui adresse alors quelle passe à ses côtés comme la caresse d’un vent d’été. Reste près du feu, en attendant de reprendre chemin. Lui laisser le temps de se baigner un peu, profiter de la quiétude du matin.

En d’autres temps, il aurait laissé son regard se perdre dans les flammes. En d’autres temps oui… Aujourd’hui ne reste qu’un œil intérieur à l’égare dans les propres méandres de son âme.

Une aube d’autres jours, elle qui avait marqué l’instant d’un poème, comme pour haranguer les années inlassables qui s’enchaînent.

À quoi bon donner fête ? À quoi bon rappeler que le Temps passe et jamais ne s’arrête… De nature, le Géant aurait abordé la chose avec un zeste d’indifférence. Qu’importe d’avancer, même en rond, tant que l’on avance.
Sorte de paradoxe des saisons sans âge… Combien d’années, combien de vies à l’imprime sur son visage ? Mais elle s’était rappelée, ou du moins, avait choisi. Ce jour, plus qu’un autre, le marquer pour lui… Alors, oui, Orion avait souri. À cette trace des années passées, de celles qui lui restent. Il avait sourit, oui, à l’inutile et infinie beauté du geste… Qu’importe à l’aujourd’hui le tort ou la raison, du fait ne restera que l’intention. Souffle qui passe, Feu de Dragons…

D’autres essences, d’autres motifs peut-être à cela, mais ce même fondement dissimulé sous les au-delàs. D’entre Temps et Vie, toujours le même combat, de dos et de face, d’Amour et de Foi. Toujours à l’envol de Draconie, même aux errances d’ici-bas…

Quelque chose doucement, qui le tire de sa rêverie, ondine de Muse qui ramène le printemps à lui. Quelque chose au ciel, qui retiens la pluie... Demain, à l'aube, ils atteindront la baie de Camas Mor. Là-bas attendent toujours quelques passeurs, pour mener de l'autre côté du détroit, à bon port.

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