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[RP] Quand les ténèbres emportent une goupile

Salvaire_d_irissarri
Bien évidemment, l'arrivée de Boulga et le ton moqueur de Roy au sujet de l'arrivée de "la mariée" eurent le résultat immédiat escompté. Salvaire se releva prestement et époussetant sa tenue, se dirigea illico presto vers la quasi mourante.
L'odeur désagréable, l'homme qui tenait le mouchoir sous le nez de la comtessà, la jeune femme tout de noir vestue, sa respiration sifflante...Le jeune homme fut saisi par la scène qu'il découvrait et n'ayant jamais assisté à telle chose imagina aussitôt que la damiselà se mourait, qu'elle allait trépasser ici et maintenant sous ses yeux effarés. Et comme, par nature, il était aimable et bien brave garçon, il s'agenouilla près d'elle et lui prenant la main, tenta de la réconforter :


Donà Magalona, comtessà..Lona....Voyons....mon amie... Revenez ! Regardez-moi, je suis auprès de vous. Vous ne pouvez point nous quitter déjà.... Et puis pas chez moi, pas ici, voyons !


Il lança un regard affolé au cocher :

Et bien, faites quelque chose, vous ! Cessez de la regarder de la sorte, tapotez-là, secouez-là, faites mander un prêtre, voyez bien qu'elle se meurt. A-t-elle avalé une pastille de... Euh.. Je ne sais point ! Cette odeur est épouvantable, de verda ! Quelque chose qui s'est coincé dans sa gorge ? Il faut lui frapper le dos, pardine !

Il observa à nouveau la scène, pas du tout certain de la justesse de ses conseils et ne sachant comment agir :

Redressons-là ! Il faut faire sortir de sa gorge ce qui la gêne. Elle ne peut plus respirer, elle meurt sous nos yeux. Macarel ! Que devons-nous faire ?

Et puis... Tandis qu'il s'inquiétait si grandement il la vit lentement, doucement reprendre respiration plus aisée, son souffle sifflait moins et les couleurs lui revenaient. Il jeta un regard vers l'homme qui semblait se détendre lui aussi. Seule le guida alors l'urgence de la situation et sans plus réfléchir ni attendre, il la souleva légèrement et la prit contre lui, joue contre sa poitrine, l'enserrant des ses bras. Il lui massait délicatement la nuque, les cheveux et tentait apaisantes paroles, comme lorsqu'on console le chagrin d'un enfant :


Là, là.. C'est fini ! Celà va passer. Vous avez eu un début d'étouffement sans doute. Quelque chose que vous avez avalé et qui vous a bloqué le souffle. Voyez, c'est passé, tenez vous contre moi.Tout va bien à présent.


Il chuchotait, lui caressant la nuque, reprenant envers elle ses gestes affectueux dont il était coutumier ... avec d'autres. Gestes de réconfort, d'affection, presque d'amour qui demeuraient fort inconvenant entre ces deux-là qui, bien que promis, n'avaient jamais été si proches tous les deux, si enlacés surtout....
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- Salvaire d'Irissarri y Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, en Lengadòc.
Magalona_eufrasia
Je me perdis quelques instants. Je n'avais pas réellement conscience de tout ce qui se jouait autour de moi. Je voyais, mais je ne voyais pas. J'entendais, mais je n'entendais pas. Comme étrangère de mon corps, je tentais désespérément de me le réapproprier. La plongée dans ces souvenirs douloureux que j'avais tenté d'enterrer ne m'aidait pas à reprendre pied. Mais le cocher savait ce qu'il faisait.

Lorsque le double baron, bel et blond et bon comme chacun le sait, se précipita auprès de moi, mon homme de confiance s'écarta en baissant la tête. Il aurait voulu répondre, mais il ne pouvait paraître savoir mieux que ce noble personnage. Alors il ne fit rien d'autre que de mettre le mouchoir camphré dans ma main. Par réflexe, je la crispais et la collais à mon nez. Je commençais à reprendre couleurs naturelles, à reprendre le contrôle de mon corps. Mais pas assez pour repousser cette étreinte inconvenante, pas assez pour m'exprimer et expliquer. Ma joue sur le torse d'un homme, mon oreille si près de son cœur, cette position si inconvenante pour une jeune femme de mon rang, vierge et pas encore promise officiellement de surcroît. Toute cela me rendit plus vulnérable encore, mais également plus forte. Je devais me reprendre. Il en allait de mon honneur, de l'honneur de mon nom. Mais c'est là chose plus facile à dire qu'à faire.

Sa main sur ma nuque m'arrachait des frissons. Je tremblais. Il était si proche de moi à cet instant ! La chaleur m'envahissait tout autant que le froid. Une douleur étrange vrillait mes entrailles. Violente et douce à la fois. Je ne savais à quoi l'attribuer. Mais je me rappelais l'avoir déjà ressentie alors qu'il m'avait soutenue lors de cette allégeance où Linèta m'avait traînée, presque malgré moi. Linèta... Ah si seulement elle ou Joanna avaient été là, elles auraient pu rassurer tout le monde. Leur expliquer. Mais il n'en était rien. Mon souffle reprenait peu à peu un rythme naturel, moins effréné. Mon cœur, quant à lui, c'était tout autre chose. D'un regard, j'implorais mon cocher d'expliquer. Je crois qu'il comprit, car il prit la parole, doucement, sans élever le ton, sans briser plus qu'il ne le fallait, l'étrangeté de cet instant.


Messire Baron.
La comtesse a parfois ces soucis. C'sa maladie qui veut ça. Je crois que...
'fin elle m'a dit un jour que c'est comme si elle se noyait sans qu'il y ait d'eau autour d'elle.

Le médecin, l'a dit qu'il lui faut du repos quand ça arrive. Qu'elle respire le plus possible son mouchoir imprégné de craie spéciale. J'sais plus l'nom.


Je remerciais cet homme intérieurement. Mais j'étais trop faible encore pour me défaire de l'étreinte insensée du bel et blond. Jamais encore un homme ne m'avait tenue si près de lui. J'en étais peut-être plus étourdie encore. Tout ce que je réussis à faire, ce fut le remercier. Une nouvelle fois j'étais sa débitrice. Jamais je ne saurais m'acquitter de ma dette à son endroit.

Grandmercé.
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Boulga
Plan segur, Boulga suivit son senher, sauveur des donaselas en détresse, et passé le premier instant de panique, elle le vit prendre la comtessa dans ses bras avec une tendresse qu'aucune des paroles qu'il avait l'habitude de prononcer à son endroit n'aurait pu laisser présager.
Elle porta machinalement la main à son front, à ses améthystes et sa cicatrice. Et alors que la pierre reçue en pleine tête l'avait étourdie, son senher l'avait aussi tenue ainsi. Elle se demanda si la comtessa ressentait le même trouble qu'elle dans les bras du bel et blond.
Elle se prit à sourire légèrement.
Allons, si celle-ci devait devenir sa femme, jamais il ne la fouetterait ni ne la marquerait au fer rouge comme il s'en vantait dans les moments de dépit. Peut-être même n'aurait-il besoin de personne pour le soutenir la nuit des noces. Et qui sait si sans le dire il ne finirait pas par prendre goût au mariage ? Et Boulga se sentait plus légère à cette perspective, et fière de servir son senher en toutes choses. Les voies du Très Haut sont impénétrables, et parfois, elles empruntent des chemins bien tortueux.

Mais ne perdons pas de vue l'instant présent, ma fille !


Citation:
Le médecin, l'a dit qu'il lui faut du repos quand ça arrive.


Si la dona Comtessa le souhaite, nous avions fait préparer une chambre pour elle à l'étage, voisine de celle de dona Jehane-Elissa. Elle pourrait en effet y prendre un peu de repos en attendant de se remettre tout à fait.

Elle marqua une pause. Il ne fallait pas non plus prolonger de trop les embrassements du baron. D'abord parce qu'il n'est pas bon d'abuser des bonnes choses, mais surtout parce qu'une femme a toujours une réputation à protéger, a fortiori quand elle est noble.

Je n'aurais qu'à vous conduire.

Sous-entendu : senher Salvaire, restez-là, en bas. Boulga n'osa cependant pas congédier directement son senher en lui suggérant d'aller par exemple s'entraîner dans sa salle d'armes ou se promener au jardin parmi les fleurs et les herbes aromatiques de dona Boulie.
Et puis, vraiment, elle avait scrupule à rompre trop brutalement un tel moment de tendresse, même si ce n'était pas elle qui en profitait !

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Magalona_eufrasia
Si ma volonté avait suffi, je serais déjà en train de suivre la jeune intendante. Las, cela ne suffisait pas à me faire tenir sur mes jambes. Alors marcher, c'était carrément impensable !

Je vis mon cocher se dandiner, passant d'un pied sur l'autre. Peut-être comprenait-il mon trouble ? A moins qu'il n'ait simplement envie de se soulager d'une envie pressante. Qui pouvait bien se targuer de savoir les pensées d'un tiers ? Pas moi en tous les cas.

J'essayais tout de même de relever mon visage, de le détacher du torse du bon, bel et blond baron. Mais je fis chou blanc. Incapable de bouger de plus de quelques centimètres. Si la crise semblait aller en s'amoindrissant, la fatigue et la faiblesse avaient désormais raison de mon contrôle sur mon propre corps. Tout juste parvins-je à exprimer mon embarras dans un murmure.


Crenti pas ... poder ... caminar...*

Et je baissais les yeux. Honteuse de ma faiblesse. Honteuse d'être celle qui avait survécu pour afficher autant d'incapacité. Et dire que l'on voulait me marier à cet homme dont la santé était si excellente. Qui pourrait bien vouloir d'une souffreteuse ? Encore que, pragmatique que j'étais, il pourrait toujours y avoir mariage de raison. Après tout, j'offrais de beaux titres... Si mon corps se refusait à moi, mon esprit en revanche ne m'avait jamais fait défaut.


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Note :
* Je crains ne... pouvoir... marcher...

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Roy
Roy qui patientait, toujours sur son canasson souriait en coin en voyant Salvaire rester bloqué...

Le cocher, trop peu élevé ne pensais pas donner d'ordre à un noble...le message discret de Boulga ne semblait pas passer...Quand a la noble dame, elle ne semblait pas pouvoir parler... Il ne restait donc que lui..


Salvaire...c'est bon maintenant, les présentation sont faites, vous pouvez la lâcher où je crois que c'est elle qui va nous lâcher...

Regardant la dame... [/i]Sans vous vexer gente dame...

[i]Puis regardant à nouveau Salvaire
: Allons nous entrainer le temps que la dame se reposer..
Salvaire_d_irissarri
Roy a écrit:
Salvaire...c'est bon maintenant, les présentation sont faites, vous pouvez la lâcher où je crois que c'est elle qui va nous lâcher...

Sans vous vexer gente dame...


Hmmm... Euh... Òc ! Plan segur ! Pardonnez-moi donà comtessà !

Salvaire, tout penaud, constatait qu'il avait gardé bien plus long de temps que ne le commandait la raison, cette maigre jeune femme en son embrassade. Il s'écarta donc dès que son ami lui en fit la remarque et s'étonnait de la sensation ressentie. Elle paraissait si fragile, si pitchoune contre son torse qu'il avait puissant et musclé juste comme il fallait, plan segur.
Mais il ne ressentait pour elle aucune de ses émotions qu'il avait d'habitude avec les dames. Elle lui évoquait plutôt comme un chaton blessé, un oiseau à peine né, une petite chose qu'il convenait d'aider à reprendre forces puis laisser s'en aller vivre sa vie.
Il se sentit soudain embarrassé ; de lui-même et de son comportement, comme d'elle et de sa mine défaite.
Il regarda Roy, remonté sur son cheval et lui demanda d'un ton plutôt ferme, afin d'éviter un refus :

Té, messer Roy, prenez donc la donà dans vos bras. Euh.. descendez de votre monture avant, s'pas ? Vous allez suivre Johana, ma servante qui vous guidera jusqu'à la chambre préparée par mon intendante.


Et, lorsque Roy fut prêt, sans autre forme de procès, ni même attendre quelconque remarque et du cocher et ou de donà, Salvaire lui colla comme un paquet la jeune femme dans les bras, montrant de la main le grand escalier.

C'est par là, à senestre ! Pouvez la déposer puis ensuite, Johana sera à son service. Mercès plan, mon ami !
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- Salvaire d'Irissarri y Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, en Lengadòc.
Roy
Roy d'abord incrédule se mit a rigolait doucement puis perdit son rire en sentant le poid minuscule de la noble. étant forgeron, lui était très musclé et avait l'habitude de porter de lourds poids...Mais elle...c'était vraiment...une plume... Il cacha rapidement sa grimace pour pas gêner la jeune femme...

Il suivit la servante et monta le long du chemin pour amener la noble dans ses quartiers.


il la posa délicatement...décidément, elle était toute légère...

Voila gente dame. Ici vous serez bien
Magalona_eufrasia
Je n'avais rien pu dire, rien pu faire. Incapable que j'étais. Trimballée des bras d'un noble à ceux d'un roturier, des bras d'un homme à ceux d'un autre. Comme un vulgaire paquet. Elle était belle la comtesse té ! Une poupée de chiffons en vérité. Un poids. Un fardeau. Elle était là la vérité. Et j'en fus mortifiée lorsque je le constatais. Pourtant j'avais cru percevoir une once d'intérêt quand il m'avait écoutée lors de mes prises de paroles en lors de la tenue d'assemblée nobiliaire. J'avais cru n'être pas que cela, pas qu'une malade. Mais je n'étais que cela. Malade. Je ne laissais rien passer sur mon visage, de ce qui se jouait dans ma tête. De toute façon j'étais bien trop occupée à essayer de me reprendre...

Une fois menée dans la chambre qui serait mienne pour quelques nuits, je remerciais d'un mot murmuré le forgeron que j'avais reconnu à ses cals : il avait les mêmes que Mère et portait sur lui l'odeur de l'acier et des flammes que seuls les hommes de l'art portent. Il avait caché sa révulsion avec brio. Je n'avais pas vu sa grimace, tout au plus une ombre fugitive s'emparer de son visage. Une fois déposée sur le lit, je pris le parti d'attendre que l'homme quitte la pièce pour m'y recroqueviller, prise de tremblements que je ne pouvais plus retenir. Nulle larme pourtant. Quelle raison aurais-je de pleurer ? J'étais ainsi. Je n'y pouvais rien. Cela aurait été perte de temps, quand bien même je me sentais blessée de telles réactions. Pour ne pas m'apitoyer sur mon sort, et pour oublier ces tremblements, je me concentrais sur l'inventaire des affaires que j'avais à mener dans le sud. Mentalement, je dressais liste à honorer. La fatigue du voyage, de la crise et des contractures eut raison de moi. Je sombrais dans un sommeil qui ne m'apporta aucun repos.

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Boulga
Pas que de voir une femme dans les bras d'un homme lui donnât des idées, mais enfin Boulga n'était pas insensible à un effet de contagion et devait souvent lutter contre des émotions étrangères et autres impressions dont elle s'imprégnait aussi facilement qu'une éponge.
En l'occurrence, il ne s'agit pas de l'émotion d'une autre, mais plutôt des siennes qui remontèrent à la surface en voyant son senher tenir une femme étroitement embrassée : elle eut simplement désir soudain de se retrouver à la même place et éprouver une autre chaleur que celle du soleil, dehors.

Mais si son imagination avait forte tendance à courir et s'échauffer, la jeune fille savait comment chasser les images importunes : une activité, quelle qu'elle soit, qui suffise à concentrer son esprit sur d'autres images. Et cela ne fut pas difficile à trouver : elle attendit seulement que son bel et blond maître eut achevé de donner ses ordres, avant d'enchainer à son tour, le coeur battant légèrement plus vite qu'à l'ordinaire, mais toujours avec son air tranquille :


Senher Salvaire, je m'occupe du reste, je vous envoie mestre Roy pour votre entrainement dès qu'il redescend, cela vous convient-il ?


Par la suite, il fallut faire ressortir le cheval de mestre Roy de la grande salle, le conduire aux écuries en même temps que celui du baron, puis s'occuper de la voiture de la comtessa - ou du moins indiquer à son cocher où la remiser. Une brève conversation avec ce dernier - pendant qu'elle lui offrit de quoi se restaurer - lui apprit qu'il n'était pas rare que la comtessa se repose un peu après une crise et qu'elle préférait ne pas être dérangée.
Elle attendit donc quelque temps avant de monter à son tour dans la chambre avec eau fraîche, vin et une corbeille de fruits secs. Elle frappa doucement à la porte et n'entendant pas de réponse la poussa.
La comtessa était recroquevillée sur son lit et semblait dormir.
Boulga retira ses chausses, s'assurant de ne faire aucun bruit, et s'empressa d'aller déposer son petit chargement sur la table, à côté d'un des fauteuils.

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Magalona_eufrasia
Quelques heures avaient passé alors que j'eus l'impression en ouvrant les yeux que seules quelques minutes s'étaient écoulées... Je ressentais des courbatures dans tout mon corps, signe que les tremblements avaient perduré malgré mon sommeil. Je me redressais, lentement, avec précaution, afin de mieux observer mon environnement. Je pus voir que l'intérieur du baron était tenu d'une main de maître : les compliments que l'on m'avait fait sur son intendante n'étaient absolument pas immérités. J'avais déjà pu constater que les terres n'étaient pas à l'abandon en me rendant au siège de la baronnie. Et puis, au détour de cette observation, j'avisais mèstra Boulga. Cela m'évita de demander de l'aide afin de me désaltérer.

Mèstra Boulga ? Puis-je vous demander un peu d'eau je vous prie ? La crise m'a asséché la gorge.

Je tiens en tous les cas à vous féliciter de la bonne tenue de cette maison. Les compliments que l'on m'avait fait sur vous ne mentaient en aucun cas, vous êtes une perle.


Aucun faux-semblant dans cette déclaration. Aucune tentative de m'allier cette femme que je respectais pour sa rigueur dans la tenue du domaine. Une simple constatation, un simple compliment à l'endroit de la valeur qu'elle affichait à mes yeux.

J'envisageais déjà, plus tard, de décliner l'offre de la prise de repas en commun qui ne manquerait pas de m'être communiquée. Je ne m'en sentais pas capable, tant par la faiblesse de mon corps, que par mon envie de ne point affronter les regards. Et puis de toute façon, je n'avais pas faim.



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Note :
Départ IG pour le retour en Bourgogne entamé. Demain je n'aurais normalement plus accès à la gargote. Mais j'aurais plaisir à terminer ce RP par le biais d'un PNJ si cela vous convient à tous & s'il vous est possible d'actualiser l'archivage sur RPartage.

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Roy
Après avoir errer un long moment dans les couloirs interminable du châteaux, après avoir passé par les cuisines, le jardin, la cour, d'autres couloirs, tournants, virages à gauche, à droite, Roy, pas habitué à ces grands bâtiments allait virtuellement perdre la tête et commençait à s'échauffer quand il trouva enfin Salvaire et la salle d'arme et déclara :

Vinzou...Je préfère ma maison! Beaucoup plus difficile de s'y perdre

Il ne dit pas qu'il n'osait pas demander aux serviteurs qui étaient occupés, pour pas avoir l'air bête de s'être perdu.

Bon Salvaire, on s'entraine?
Boulga
Magalona_eufrasia a écrit:

Mèstra Boulga ? Puis-je vous demander un peu d'eau je vous prie ? La crise m'a asséché la gorge.


Oui, plan segur, dona Comtessa

Boulga - toujours avec cette tendace à l'imitation - se garda de hausser de trop la voix. Mais elle s'empressa d'emplir une timbale et de l'apporter. Le senher Salvaire s'était fait fabriquer des timbales en argent, ciselées sur le pourtour d'une étroite bande de petits tournesols.


Magalona_eufrasia a écrit:

Je tiens en tous les cas à vous féliciter de la bonne tenue de cette maison. Les compliments que l'on m'avait fait sur vous ne mentaient en aucun cas, vous êtes une perle.


Mercé dona dit-elle sans pourtant sourire.

Le compliment lui laissa une drôle d'impression.
Emplie d'aise et toute fiérote de voir la valeur de son travail reconnu par une vraie dona, une comtessa. En outre, le "on" ne pouvait désigner que son senher, qui disait donc du bien d'elle à ses pairs, et ça... ça... eh bien elle en éprouvait encore plus de contentement que des compliments qu'il pouvait lui faire sur matière tout différente : ces compliments-ci, certes elle les appréciait, mais d'autres qu'elle en profitaient à l'occasion.
Tandis que comme intendante, elle était seule dans la place. Et toc !
Elle ajouta donc simplement :


Mes parents m'ont appris à administrer un domaine. Et le senher Salvaire est bon maître, qui nous rend le travail plus plaisant.

Cependant, il y avait le "vous êtes une perle".
Et "la perle" la renvoya brutalement à un passé tout proche fait de crises et d'attermoiements sans fin : non, elle n'était pas intendante parfaite, oui elle avait failli tout lâcher et abandonner son senher sans se préoccuper du devenir du domaine, oui elle avait découvert à cette occasion combien elle se laissait entraîner par ses passions, elle qui se croyait sage et raisonnable en tout...
Elle lâcha une seule confidence, avec un tout petit soupir, et en passant, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde dont il n'y avait pas lieu de s'alarmer :


Mais je ne suis pas parfaite, dona, tant s'en faut, et parfois, je me sens un peu jeunette et inexpérimentée pour tout porter
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Magalona_eufrasia
Je pris la timbale des deux mains, par crainte d'en renverse le contenu.

Une gorgée d'eau.
Cela me fit un bien fou.
Une autre encore, en écoutant la jeune femme.


"C'est l'imperfection d'une perle qui la rend unique, mais surtout précieuse à nos yeux" me disait Mère.

Un sourire ensuite, pour faire écho à mes paroles. Mais il fut sans doute un peu pauvre ce sourire. J'étais éreintée et je sentais que la lassitude me guettait. J'anticipais donc la soirée à venir.

Je crains n'être pas en mesure de dîner ce soir. Pourrez-vous m'excuser auprès de votre maître je vous prie ?

Je gardais pour moi le fait que cela serait sans aucun doute un soulagement pour lui. Mais il était aussi vrai que cela en serait un pour moi.

Il me semble vous avoir entendu dire que Jehanne Elissa était ma voisine de chambre. Pourrez-vous lui annoncer mon arrivée je vous prie ? Si elle l'accepte, j'avoue que j'aimerais qu'elle me tienne un peu compagnie.

Peut-être accepterait-elle de passer la nuit à me veiller. Il faut avouer aussi que j'avais besoin de Joanna à mes côtés tant pour être rassurée sur sa santé, que pour veiller sur elle, malgré mon état. Je ne vis pas grand chose à ajouter. J'attendis la réponse de l'intendante. Une fois assurée qu'elle transmettrait bien mon message, je la congédiais en lui assurant la faire prévenir si j'avais besoin de quoi que ce soit. Ce que, bien évidemment, je ne ferais pas. Je n'avais pas l'intention de me sentir être un poids pour mes hôtes. J'avais déjà par trop abusé de leur hospitalité.
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Boulga
Boulga s'inclina, en signe de remerciement et d'acquiescement et sortit de la chambre.
Prévenir la dona Jehanne-Elissa : ce fut fait tout aussitôt.
Restait à trouver le senher Salvaire et l'informer qu'il prendrait son repas sans la comtessa. Tandis qu'elle se dirigeait vers le donjon et sa salle d'armes, elle se dit qu'elle ferait tout de même porter quelque collation aux deux donas qui leur éviterait d'avoir à descendre ou réclamer. On ne savait jamais, elles auraient peut-être faim, plus tard : converser, ça creuse.
L'après-midi touchait à sa fin, le soleil avait pris teinte orangée beaucoup plus douce et Boulga aimait particulièrement ce moment de la journée où la lumière, au lieu d'écraser les couleurs sous son aveuglant éclat, les rehaussait en les avivant. L'heure idéale pour aller goûter les eaux fraîches de la rivière, d'ailleurs, et s'y débarrasser des fatigues de la journée.

La jeune intendante pénétra dans la salle d'armes, où Roy et le senher Salvaire bataillaient ferme, rouges et trempés de sueur. Elle s'assit sur une banquette, le long du mur, attendant qu'ils en aient terminé. Il n'y avait plus aucune urgence de toute façon. Les deux invitées du bel et blond baron étaient en bonnes mains, elles ne manqueraient de rien. Et puis pour une fois que Boulga pouvait profiter un tout petit peu du spectacle, elle n'allait pas se priver.

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Jehanne_Elissa, incarné par Boulga
(NB : post de JD Jehanne_Elissa)




Jehanne dormait plus que de raison, comme si le sommeil qu'elle avait eu pendant son temps drogué n'avait pas été un vrai sommeil, et qu'il était temps désormais de tout rattraper. Le Baron avait été des plus courtois avec elle, et elle ne comprenait pas ceux qui le disaient arrogant. Peut-on être à la fois arrogant et avoir la main sur le cœur ?
Il avait été adorable de gentillesse avec elle, tout comme son intendante, et ses gens de maison.

Sa sieste se trouva interrompue par l'animation qui accompagna l'arrivée de Magalona. Elle n'en comprit pas tout de suite la cause, car il y avait bien des raisons, dans le château d'une baronnie, d'ouïr de l'animation, d'un sujet venant se plaindre d'une vache de son voisin ayant brouté dans son pré, à la livraison de nouveau attifements pour le coquet Baron, passant par tant de causes encore plus triviales, ouvrant sur des discours haut perchés ou des branle-bas de combat : entraînement de gardes, nouvelle inattendue arrivant par coursier, seau de déjections insouciamment jeté d'une fenêtre sur une tête...

Elle se leva. Tendit l'oreille. C'était confus au début, puis en fin de compte, cela se rapprocha de la chambre qu'elle occupait... Oui, Magalona était là. Alors Jehanne oublia tout à fait sa torpeur et se hâta vers sa malle, pour passer une cotte et une ceinture sur sa chainse. Avec précaution, car depuis quelques jours, c'était comme si elle redécouvrait tous ses sens, même la vue, le toucher, le goût...

Elle sortit, devinant qu'ils avaient installé Magalona dans la pièce voisine. Dans le couloir, elle se trouva face à Boulga qui venait justement la chercher :


- « Est-ce bien Magalona qui est là ? Oh, il faut que je la voie ! »

Sourire radieux, yeux inquiets, Jehanne dut se retenir pour ne pas courir à la chambre. Elle y entra, sans un regard pour qui entourait sa soeur-amie.

- « Oh, Magalona... Tu n'aurais pas dû venir si vite, te voilà épuisée ! Merci, mercé d'être venue... On a tout notre temps. Repose-toi, on est bien, ici. »

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