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[RP fermé] Même La Mort va au bal ...

--Chad
Chad s'était approché de l'attroupement sans arrogance mais d'un pas assuré.
Il ne s'était pas mêlé directement aux autres invités.
Présent mais un peu en périphérie, observant tour à tour chacun d'eux.
Dans ce jeu étrange, dont il ne saisissait encore ni le but, ni les règles il avait acquis au moins une conviction, il ne connaissait personne dans l'assemblée. De cela il était certain et les visages masqués n'entamaient pas cette certitude tant il était roué à laisser parler cet instinct qui jamais ne l'avait trompé sur la nature des gens qu'il rencontrait et dont il était exercé par ailleurs à deviner ou plutôt pressentir les intentions. Sans doute cette prédisposition lui avait-elle plus d'une fois sauvé la mise, voire la vie.

Lorsque l'homme qui s'était présenté sous le nom de Logann s'adressa à lui d'un air qui lui sembla faussement nonchalant pour lui demander son nom, Chad ne scilla pas et c'est d'un trait qu'il se nomma sans réfléchir très longtemps à l'idendité qu'il allait donner parmi toutes celles qu'il utilisait au grè des circonstances : Chad, messire.... Logann, je crois.... et laissant l'intonnation en suspens entre affirmation et fausse interrogation, il eut un sourire un peu ironique sous le turban qui masquait ses lèvres, se demandant pourquoi cet homme le fixait ainsi. Il en ressentit un léger pincement au creux du plexus mélange d'une vigilance qui s'installe teintée du plaisir inéffable de faire naître la curiosité, le trouble, l'inquiétude...? pour l'heure il n'aurait su le dire.

Il en était là de ses réflexions lorsque la dénommée Belladonne prit la parole.
Elle semblait tendue, nerveuse et Chad eut l'impression que parler lui devenait urgent.
Les mots comme bouée ? Les rationnalisations langagières pour chasser une culpabilité mal dissimulée ? Le discours pour se donner plus de force ? L"aveu pour tenter l'alliance, pour s'affilier à une communauté malfaisante mais dans laquelle on peut s'identifier. Ah oui peut être.... les criminels pouvaient également avoir besoin de reconnaissance in fine ?

Chad ne savait pas ce qu'il en était pour cette femme : une de ces hypothèses, toutes à la fois ou alternativement...
Mais pour lui aucune ne convenait. Il n'éprouvait pas le besoin de dire, de raconter, de se justifier, d'expliquer, ni de se confier, il n'éprouvait aucun remord, il avait un but, un idéal.

Chad tuait froidement parce qu'animé d'une passion brûlante. La science. Alchimiste macabre, il était devenu un expert en matière de poisons, substances létales ou non, pour la fabrication desquels il s'essayait à toutes sortes d'expériences qui nécessitaient à la fois argent et cobayes.
Les êtres humains dans ce contexte n'étaient pour lui que des objets d'étude qui lui permettaient de perfectionner ses recherches et dont la mort, au détours, lui rapportait lorsqu'il tuait sous contrat, les subsides indispensables pour acquérir les produits nécessaires à la fabrication de ses drogues et venins. Et il était devenu très célèbre pour ses préparations mais aussi pour les scénarii qu'il savait imaginer pour faire passer une mort violente par empoisonnement pour une maladie ou une affection délétère. Il travaillait beaucoup.

Mais non Chad n'avait pas envie d'entrer dans ces considérations ce soir, il était venu pour s'amuser comme promis sur l'invitation.
Si le jeu devait être trouble, sadique, décadent il ne s'en plaindrait pas tant qu'il resterait du bon côté, celui des vainqueurs. L'empathie qu'il pouvait éprouver à l'égard de ses congénères était toute relative.... enfin maintenant qu'aucune femme ne réussissait plus à l'emporter dans les affres d'une passion aussi forte que celle qu'il ressentait pour son art. Une fois, une femme, une seule....

Les yeux un peu dans le vague, son regard passa sur les femmes présentes.... "non cela ne changera pas ce soir à première vue" songea-t-il.

Pour la seconde fois Chad prit la parole de sa voix profonde et cassée par les vapeurs et les fumées : "et bien messire Le Masqué, consentirez-vous à nous dire un peu quelles réjouissances vous nous avez concocté en dehors de vos amuses bouches et du plaisir de la compagnie de ces charmantes "spécimènes ?"

Il ne tomberait certainement sous aucun charme ce soir, mais il n'avait rien contre l'idée de s'offrir des friandises si l'occasion lui était donné, alors autant se montrer galant sans mièvrerie, mais galant.

Et ce disant,il prit la main de la dénommée Ellia et l'effleura de son souffle dans une demi révérence.

--Ellia
Ce n'était pas comme si la donzelle avait l'habitude de ce genre de soirée... Elle s'attendait plutôt à quelques danses, quelques repas, éventuellement des ivrognes noyés, mais surement pas à des meurtriers en puissance. Tour à tour, elle les regarda. Se demandant qui avait fait quoi. Pourquoi ils étaient là. Le pêché pouvait revêtir tellement de forme... Lorsque l'un des homme parla, elle fut étonnée de le comprendre malgré un accent qu'elle n'avait jusqu'alors jamais entendu. Surement pas de la région... Et elle nota mentalement : "Logann. Voyageur, surement d'assez loin." pendant que celui-ci s'adressait à l'un des convive qui n'avait, aux dires entendus, pas donné de nom. Puis vint le tour d'une femme brune de parler. Accent différent, surement de plus près donc. Elle nota pour elle aussi mentalement... Quoi !? Elle entendait bien ? Elle... elle avait tué son frère en le poussant au suicide ? Non de... ! Un frisson parcouru le corps de la blonde. Frisson de dégoût, frisson de peur... Jamais au grand jamais elle ne pourrait raconter tels faits si un jour ils venaient à lui arriver. Elle n'en avait pas entendu l'homme prendre la parole à la suite. Elle ne saurait donc pas qui était en face d'elle lorsqu'elle revint à la réalité des choses en sentant sa main se lever et voyant un homme y déposer un souffle... Un sourire se dessina sur son visage, visible de tous comme un sourire de plaisir quant à la situation actuelle mais cachant en vérité une crainte et une frayeur croissante de seconde en seconde.
Peut-être un jour parviendrait-elle à ne plus ressentir ce genre de sentiment, mais en attendant il lui fallait quelque chose pour faire passer tout cela et récupérer la contenance qu'elle affichait à cet instant. Dans un souffle et sans quitter son sourire des plus charmeur la pécheresse non à sa place prit la parole, s'adressant à l'homme en face d'elle.


Surement un homme aussi galant m'offrira-t-il a boire ?
--Cerbere
Comme presque tous les autres,Cerbère attendait,observait,en particulier ce surnommé "Chad" qui semblait avoir l'oeil plus sur les femmes qu'autre chose.Sa présence ici aurait-elle un rapport avec?Elle le détailla avant de se détourner,rejoignant paisiblement un autre petit groupe de convives.Elle n'avait pas peur,non,Cerbère n'avait jamais peur,et si tel devait être le cas,son épée sous sa cape,battant sa hanche à chacun de ses pas,la rassurerait.
Soudain,elle se retourna.Avait-elle bien entendu les paroles de cette voix grave mais cassée?"Spécimen"?Elle le regarda effleurer la main de la dénommée Ellia et comprit bien vite le sens du mot "spécimen".Cerbère se rapprocha et,dissimulant ses injonctions devenue si habituelles,elle lâcha:


"Spécimen"?"Spécimen"?Mais si nous sommes des "spécimens",messire,je vois mal ce que vous faites à vous montrer galant envers nous.Puisque nous ne sommes que des "spécimens".A moins que vous ne soyez vous aussi un "spécimen"?

Susceptible de nature,Cerbère parvenait la plupart du temps à ne pas en faire cas en plaisantant sur le sujet.Mais ce soir,elle n'était pas celle qu'elle montrait le jour..Ce soir,elle était une autre,bien différente .Et comme à chaque fois qu'elle était ainsi,ses plaisanteries,si plaisanteries il y avait,avait toujours un fond d'ironie cinglant.Elle ne se demandait même pas si c'était pour rire ou pas.Elle ne se demandait même plus.
Cerbère se tut et le dévisagea,enfin...Plongea ses noirs sombres dans ceux de Chad,puisqu'il avait choisi un turban comme masque.Elle ne devait pas attiser le feu jusqu'à l'incendie,elle devait savoir parler et se taire au bon moment.Et pour le moment,il était temps de se taire.
Papier
Le masqué ne semblait pas vouloir occuper pour l'heure le devant de la scène et il ne répondit pas à la demande de Chad qui au demeurant, n'en éprouva aucune impatience.
L'ambiance s'électriser un peu et cela lui convenait. La tension montait et provoquait chez lui cette vigilance qui tendait légèrement ses muscles sous l'habit, irradiant sa peau d'un frisson, lui faisant prendre conscience de son corps et des pulsions qui y someillaient. Le plaisir subtil de la chasse, quelle qu'en soit sa nature.

La réaction d'Ellia à son chaste baise main laissait Chad amusé. Elle lui avait semblé à la fois un peu effarouchée mais tentant de garder contenance en jouant la provocation et l'effronterie.
La légère crainte qu'il sentit chez la jeune femme lui donna ce sentiment de puissance qu'il aimait tant à ressentir dans les jeux de domination qui se mettaient presque inévitablement en place entre les êtres humains. Lorsqu'Ellia se fit charmeuse le flattant pour obtenir un verre, il se dirigea vers le buffet prêt à obtempéré et c'est dans son dos que retentit la voix de la Cerbère : "Spécimen"?"Spécimen"?Mais si nous sommes des "spécimens",messire,je vois mal ce que vous faites à vous montrer galant envers nous.Puisque nous ne sommes que des "spécimens".A moins que vous ne soyez vous aussi un "spécimen"?

Oh oh, la donzelle était susceptible...
Cerbère s'approcha et son regard sombre s'ancra dans les yeux vert de Chad... le silence les enveloppa un instant et c'est d'un ton gentiment moqueur qu'il lui répondit :
"Vous n'aimez pas les compliments demoiselle ? N'êtes vous pas un élément représentatif de votre espèce, de votre genre* ? Je me considère quant à moi comme tel. Et sans vouloir vous désobliger, je vous dirais que si je me suis montré galant ce n'est point à votre endroit. Avec vous je me contenterais d'être courtois ce qui est déjà beaucoup".

Puis, sans vraiment lui tourner le dos, Chad versa dans une coupe un peu de vin et le porta à Ellia qui se tenait à quelques pas.
--Cerbere
Si on y rajoutait le terme "fière" et "quelque peu bagarreuse" à Cerbère,on comprend aisément qu'elle n'apprécia pas de se faire titiller ainsi.En taverne déjà,elle attisait parfois des conflits l'air de rien pour que la foudre retombe sur elle et qu'elle puisse se bagarrer avec un bon motif.

Compliment?Nous n'avons pas la même vision du mot "spécimen" visant "notre espèce","notre genre" féminin alors.
Et sans vouloir vous désobliger,si votre galanterie est telle que je viens de l'entendre,je me passerais sans mal de votre courtoisie qui vous coûterait tant d'efforts.


Cerbère eut un bref rictus accompagné d'un léger claquement de langue et passa son chemin.L'indifférence était parfois la meilleure des réponses,elle le savait,mais ne l'appliquait que rarement.Sauf que ce soir,en ce moment,elle n'était pas avec de "simples gens" qu'on croise chaque jours;elle était avec les élus,l'élite,et n'avait guère envie de risquer une bataille qu'elle pouvait perdre.Peur?Non.Trop fière."Ah Cerbère...Tu ne changeras jamais..."
--Le_masque_
Tous les convives présents, le Masqué était ravi. Son jeu allait pouvoir commencer. Bientôt, oui, bientôt elle serait morte... Morte et ses mains ne seraient salies d'aucun sang. Son plan était parfait. Il se leva et se dirigea vers ses invités. Ecoutant les disputes entre certains d'entre eux. "Spécimens", quel joli mot. Oui, tous ici seraient ses "spécimens" et il les guiderait vers leur but final.

Je vois que vous n'avez pas perdu de temps pour faire connaissance. C'est parfait.

Un sourire vint à apparaitre sur le visage de l'organisateur, il les regarda tour à tour, s'attardant sur sa victime quelques secondes de plus.

Je crois que notre amie Belladonne a raconté son histoire ? Son pêché vous est exposé et je vous invite à tous raconter ce pour quoi vous êtes là selon vous. Qui sait, certainement trouverez-vous point commun à vos histoires. Mais plus que cela, cette révélation nous permettra de prendre part au véritable amusement. Le bal pour lequel je vous ai tous réunis ici n'est pas un bal comme les autres, où vous dansez au gré de quelques sons. Non, le bal de ce soir et celui de la vie. Celui de la mort. Exposez nous vos exploits. Et le pire de vos pêché sera peut-être... Le dernier.

Son regard se déporta sur l'Auron.

Laissez l'Auron emporter vos tourments. Et demain au levé du soleil, vous ne serez jamais plus les mêmes.
--Erick
Erick était resté dans son coin. Préférant se taire après avoir donné son nom que de se mêler à une foule d'assassin en puissance. L'échine fut dressée lorsque l'une des première invitée prit la parole pour raconter son méfait. Pousser un frère au suicide ? Il n'aurait pas était plus étonné de l'entendre dire qu'elle avait elle-même poussé la chaise ! Et là commença une "dispute" entre deux convives. Erick écoutait d'une oreille distraite. Il ne voulait pas savoir de quoi il était question et ne s'en portait que mieux. C'est lorsque Le Masqué se leva et vint leur parler que l'idée qu'il n'aurait pas du venir se fit encore plus présente dans sa tête.
Les mots résonnaient dans sa tête... "Laissez l'Auron emporter vos tourments. Et demain au levé du soleil, vous ne serez jamais plus les mêmes." C'était bien ce qu'il recherchait. Le "Pardon" pour la faute qu'il avait commise... Il s'avança, des plus timide, pour prendre la parole. Peut-être ne devrait-il pas, surement même. Mais une force plus grande que lui le poussait à s'exprimer.
Hum hum. Bonjour... euh... bonsoir plutôt. Comme messire Le Masqué l'a fait remarquer je ne suis pas là, tout comme vous je pense, du fait de ma gentillesse. Non... Je... J'ai commis un... un.Le mot ne parvenait pas à sortir de sa gorge. Il prit une inspiration puis... Un crime atroce ! Oui... atroce. Enfin pas aussi atroce que de pousser son frère au suicide, je ne pense pas. Je... J'ai tué une femme sous le coup de la colère après qu'elle... Oh par le Très Haut qu'ai-je fait ?! L'histoire de son meurtre ne trouverait pas de fin de tout de suite, Erick préférant s'éloigner du lieu de la fête en courant pour finir par plonger la tête dans l'eau froide de l'Auron. Qu'avait-il fait pour en arriver là... ?
--Ellia
La Muratienne avait prit la coupe tendue par ce Chad, bu une gorgée après l'avoir remercié d'une légère révérence comme font les dames de la cour puis s'était arrêté au moment de la seconde gorgée. Le bras portant la coupe fut repositionné en angle droit pour ne pas perdre le nectar au sol et ne pas avoir l'air ridicule avec les lèvres entrouvertes et le vin coulant le long de sa gorge. Le Masqué était enfin décidé à parler... Certes, elle n'avait pas prêté attention aux discussion entre celui qui avait offert le vin et l'autre femme. Mais pour lui, elle ferait plus qu'oreille attentive.

Je crois que notre amie Belladonne a raconté son histoire ? Son pêché vous est exposé et je vous invite à tous raconter ce pour quoi vous êtes là selon vous. Qui sait, certainement trouverez-vous point commun à vos histoires. Mais plus que cela, cette révélation nous permettra de prendre part au véritable amusement. Le bal pour lequel je vous ai tous réunis ici n'est pas un bal comme les autres, où vous dansez au gré de quelques sons. Non, le bal de ce soir et celui de la vie. Celui de la mort. Exposez nous vos exploits. Et le pire de vos pêché sera peut-être... Le dernier.

Belladonne ? Laquelle était-ce ? Elle s'était à tel point habituée à n'écouter que les bruits suspects qu'elle n'avait pas même entendu l'histoire de cette "belle"... Ses yeux se déplacèrent sur les convives alors que Le Masqué terminait son discours.

Laissez l'Auron emporter vos tourments. Et demain au levé du soleil, vous ne serez jamais plus les mêmes.

L'Auron ? Elle avait déjà entendu ce nom quelque part... Ah oui, l'invitation. Le regard se prolongea donc sur l'étendu d'eau tout près du lieu des festivités. Un sourire se dessina sur son visage. Elle savait quel crime inventer autre que son métier. Elle s'avança donc, coupe toujours en main. Et ouvrit la bouche au moment où Erick, un convive que peu avant entendu parler, fit la même chose qu'elle. Elle se tut donc et écouta. Le temps de parole ne faut pas bien long... L'homme prit la fuite sans terminer son récit. Elle regarda à sa suite jusqu'à ne plus le voir et d'une gorgée de vin, elle prit la parole.

Je crois que c'est à mon tour ? Vu que nous n'allons pas revoir cette personne de si tôt je pense... On dirait l'un de ses jeunes hommes qui vient au bordel pour le dépucelage.

Un rire cristallin suivit cette phrase. Il fut arrêté après quelques secondes...
Pour ma part... Et puisque vous nous dites, très cher organisateur que l'Auron nous absoudra de nos tourments... Je veux bien m'essayer au jeu. Il y a quelques années de cela, j'ai mit un fils au monde. Mon métier et quelques personnes m'empêchèrent de le garder. Ils voulaient le prendre pour le vendre à une famille de nobles en tant qu'esclave domestiqué depuis la naissance. Pour le sauver de cet avenir sans vie... Je l'ai noyé. J'ai noyé ma chair et mon sang. Mais il le fallait... Oui, il le fallait...

La coupe de vin fut fini aussi vite que son histoire. Pas une goutte ne s'était perdu hors de sa gorge. Mais le sol fut tout de même éclaboussé par une larme s'étant frayé un chemin sous le masque... Le mensonge était à présent lancé. Elle qui n'avait rien à faire en ce lieu se faisait passer pour l'une d'entre eux... Combien de temps mettraient-ils pour se rendre compte que son histoire n'est pas la sienne ? Combien de temps avant la levée des masques ? Surement trop et pas assez...
--Cerbere
Enfin le jeu allait pouvoir commencer...Et en premier bal s'offrait celui des histoires. Ça tombait bien,Cerbère adorait les histoires.Mais si l'Auron pouvait emporter ses tourments,elle l'aurait su depuis longtemps;rien ne pouvait la guérir,elle était damnée,condamnée.Elle se rapprocha du groupe en entendant le récit de l'homme,dict Erick.Cerbère haussa un sourcil sous le masque en percevant le regret,le remord,la tristesse palpable dans sa voix.Un meurtre.Evidemment...La plupart des convives,dont elle,étaient des meurtriers...Mais sans doute pour des raisons différentes.L'homme fila soudainement,prenant la fuite.
Cerbère émit un son rauque et assez méprisant de la gorge en réalisant qu'il avait dit le nom Très-Haut.Le temps qu'elle le blasphème secrètement en son fort intérieur,un nouveau conteur avait prit la parole.Une nouvelle conteuse.

Là encore,un meurtre.Cerbère ne peut deviner que l'histoire est fausse,Cerbère l'inexpérimentée n'a pas assez vécue dans ce monde d'ombres vivantes,dangereuses,pour savoir que l'histoire n'est pas vrai.Cerbère la naïve y croit.Et Cerbère respecte la conteuse,car elle juge son crime noble.

Vêtue de noir,faux blanche brodée sur le côté gauche de la poitrine,Cerbère fait un léger pas en avant et regarde la surnommée Ellia.


Sans doute le fallait-il,oui...Peut-être..

Voilà.Elle avait parlé.Sans doute était-ce alors son tour de raconter le pourquoi elle était là.L'histoire était longue,mais elle tâcherait de faire le plus court possible pour ne pas monopoliser le temps de parole.

Soit.Il y a environs un an et demi ce cela,j'ai perdue une personne qui m'était très chère;mon amie,ma soeur,ma colocataire,mon amour.Bref mon tout.J'ai très longtemps été habiter d'une peine et d'un chagrin infini,au point de vouloir mettre fin à mes jours.Mais Celui que notre cher ami Erick nomme "Très-Haut"(quelle horreur de dire Ce Nom;Cerbère avait du faire un effort surhumain) a préféré me laisser crever à p'tits feux ici-bas.Alors je L'ai haïs,détesté,renié,blasphémer,ayant un fort penchant pour le Diable et j'ai ruminé ma vengeance un an durant...Et puis j'ai finis par Lui rendre la monnaie de Sa pièce et j'ai tué une femme d'église.Je l'ai torturé,longtemps...Et j'ai mis à ses jours dans d'atroces souffrances.

Cerbère avait parlé avec un ton froid où,pourtant,on sentait la rage et la haine bouillir à l'intérieur.Elle se redressa légèrement,montrant par là qu'elle ne regrettait rien,qu'elle le referait si elle devait le refaire,et qu'elle l'assumait parfaitement.
Pas de doute...S'ils étaient tous des assassins en puissance,Cerbère avait sa place ici,et le cours de l'Auron ne saurait la changer...
--Helga_sinclair
Une maison close, quelque part en Berry



Cloîtrée dans son établissement, Helga ne recevait plus personne depuis que... Elle ne voulait plus se souvenir de l'accident. Enfin, accident... Elle eut un petit sourire pincé.
Les sombres rideaux de velours étaient tirés. La lumière n'entrait plus depuis longtemps dans la maison désertée de ses occupantes, de ses clients. Les murs noircis, les chambres dévastées. C'était tout ce qui restait du "Jardin des Plaisirs".
On frappa à la porte.
Etrange... Plus qu'étrange...
Helga se leva, ouvrit légèrement la lourde porte noircie par la fumée.
Un messager vêtu de noir était là. Visage invisible sous l'ombre de sa capuche.
Sans un mot, il lui tendit un parchemin roulé, scellé et noué d'un ruban noir. Noir comme sa vesture, noir comme...
Helga n'eut pas le temps de lui parler, dès qu'il eut remis le message il disparut dans la nuit. Nuit de nouvelle lune, nuit noire...
Elle referma la porte.
Alluma une bougie.
Déroula le parchemin.
Lut.
Pâlit.




Que tous ceux qui un jour ont péché
En ce lieu viennent se retrouver

Sur les bords de l'Auron,
Enfin ils s'amuseront.

Pensez à venir masqués
Qui sait si ce n'est point l'appel
Pour signifier le Jugement Dernier.

Messieurs, faites vous beaux
Mesdames, devenez éternelles...

Le Masqué




Un rendez-vous... Un bal masqué ou ceux qui étaient invités avaient quelque chose à se reprocher.
Helga frémit. Comment pouvait-il savoir, ce sinistre messager de l'enfer ?
Helga était curieuse.
Allez, elle s'y rendrait, à ce bal satanique.
Elle s'y rendrait... Ecouterait... observerait.
Un mince sourire, une cape noire vite enfilée sur sa robe sombre, un masque noir couvrant son visage sévère...
en route vers les berges de l'Auron !
--Logann
Le brun avait écouté les différents protagonistes parler. Le Masqué leur avait demandé de partager un pêché et tous partager le même... Un meurtre. Certes tous étaient différends, mais ils montraient tous la même facette de leur existence... Si Le Masqué désirait du pêché alors Le Masqué aurait un pêché. Il s'avança et prit ma parole, verre toujours prêt à servir d'arme dans la main gauche.

Tous ici, vous parlez de meurtres de sang froid ou non. Le Royaume sort d'une guerre qui a ravagé gueux et nobles pendant plus d'une demi-année. Nous avons tous tué. Peut-être même des amis pour certains... Des gens que l'ont concidéré souvent comme un père, un frère, ou quelque chose d'approchant. Mais aucun d'entre vous ici n'a donc prit le plaisir de torturer le mental d'une personne par simple plaisir ? Non ? Vous devriez essayer. Voir la peur de chaque parole dans les yeux de son interlocuteur. Lui faire croire que tous la haïssent. Des jouets entre nos mains !

Le timbre de sa voix se faisait de plus en plus jouissif, comme si il repensait à l'un de ses moments dont il parlait à l'instant. Oh mais il y repensait, oui... Son regard disparut dans les souvenirs avant de revenir sur chacun.

Cerbère, très chère... Vous torturez les personnes d'église ? J'aurai bien un nom à vous proposer... Seriez vous prête à en torturer et tuer une autre ?

Le rire se fit entendre. Après tout, si aucun berrichon n'arrivait à la tuer... Peut-être une non-berrichonne y parviendrait ? Il se tourna ensuite Ellia.

Belle histoire.

Après tout, elle pourrait s'en contenter avec son mensonge... Une femme tuant son enfant ne pleure pas une larme... Elle pleure toutes les larmes de son corps ou pas du tout. Il finit avec la première qui avait raconté son histoire... Pourquoi avait-il l'impression de la connaitre ? Sa stature... Ses intonations même voilées lui rappelait une berrichonne...

La magnificence d'une telle histoire aurait été de le tuer vous même. Pourquoi l'avoir laissé quitter l'appui seul ? Personnellement, je l'aurai poussé... Mais.... Je n'ai pas de frère.

Un nouveau pêché avait fait son apparition durant son discours... Finirait-il seul à force de prendre tout le monde de haut ? Surement pas... Elle, elle serait toujours là, et sa fillote aussi. Il fallait bien quelqu'un pour l'empêcher de trop sombrer. Il se tourna ensuite vers Le Masqué.

Notre hôte serait-il enfin prêt à nous dire pourquoi nous sommes là, maintenant ?
--Chad
Le Masqué s'était exprimé et Chad restait perplexe.
Une chose lui semblait claire cependant, cette petite sauterie n'en était pas une justement.
Se laisser aller à l'excès des sens ne semblait pas être au programme, pas de danse, pas de ripaille, pas de beuverie, pas de trousserie avec ou sans consentement.
Il en éprouvait quelques regrets, d'autant qu'il avait de l'imagination en la matière et qu'il avait apporté de quoi la nourrir jusqu'au paroxisme, jusqu'à ce point où la douleur enfante le plaisir à moins que ce ne soit l'inverse... jusqu'à ce moment où jouir est tout, quitte à mourir, bercé de mille hallucinations.... Il caressa du bout du majeur le cabochon de sa bague en pensant que son contenu ne lui servirait de rien.

Les autres participants semblaient avoir compris quelque chose dans le contenu de l'invitation qui lui échappait. Le pêché. Et chacun de raconter le sien. Il ne voyait là quant à lui rien de particulièrement remarquable. Mourir la belle affaire ! La camarde viendrait pour chacun d'entre eux et avancer l'heure de sa venue ne constituait pas selon lui une ignominie il n'y voyait aucun pêché dont il eut dû être absout.

Chad tuait sans passion. Il jouissait de l'agonie, à l'affût du miracle qu'il réalisait par l'intermédiaire de ses décoctions, de ses précipités. Il jouissait de voir les corps se tordre, lutter, résister et être vaincus in fine. Il jouissait de la lame qui vient percer la veine, de la canule qui telle le dard venimeux pénètre et diffuse le poison plus vite. Il jouissait de la moiteur des peaux exprimant une âcre ou acide sueur dans une vaine tentative d'expulser la mort en marche.

Chad ne voyait pas en quoi il pouvait être utile de s'épancher. Cependant, il voulait connaître la suite des réjouissances, il obtempéra donc.

Et bien je parlerais à mon tour, puisque telle semble être la règle du jeu. Je suis un scorpion, je pique de cent façons dans l'étreinte, dans la lutte ou à distance. Ah le plaisir inéffable d'un doux baiser empoisonné, d'une griffure mortelle, d'un coup de rein létal... et le corps qui s'amollit, s'écroule, convulse, se roidit et ce regard qui dit l'incompréhension. Ah comme ce ballet des humeurs me ravi. Nul pêché à mes yeux et en mon âme, mais l'amour du beau. Une esthétique macabre. Je suis un créateur, un artiste et mes oeuvres sont inombrables. Ephémères comme la pauvre vie que je prolonge ou abrège à ma guise.

Chad aurait pu parler ainsi de ses amours vénéneuses pendant des heures, le regard brillant, les lèvres et le membre gonflés d'un désir intense, le souffle court, la voix vibrante. au bord de l'extase.

Il marqua un bref silence cependant et reprit à son compte l'interpellation du nommé Logann : Et bien Messire Le Masqué, si nous avancions un peu dans les méandres de votre jeu....
--Cerbere
Les yeux de Cerbère s'allumèrent d'un brasier féroce à la proposition de Logann,et un sourire carnassier apparut sur ses lèvres,bien que masquées.

Mais avec grand plaisir mon cher...Je les torturerais et les tuerais tous et toutes,si le mot approprié n'était pas,quel comble,"croisade".

Toutes?Non,sauf quelques exceptions qui avaient su gagner,et mériter,son estime,son amitié,ou même sa fraternité.Mais les autres...Les autres n'y feraient pas exceptions...
Elle émit un rire sombre qui n'était pas le sien à l'habitude et renifla de dégoût avant d'écouter ce fameux Chad parler.Un scorpion...A l'entendre parler,un sadique...A lire entre ses mots,un profiteur de la victime dans tous les sens du terme.Cerbère fronça légèrement les sourcils.Si le rendez-vous était destiné aux meurtriers en puissances,aux tortionnaires les plus passionné,pour l'instant,aux yeux de Cerbère,ce dénommé Chad remportait la palme.Elle n'avait peur de rien ni personne,mais pour cela,il fallait parfois savoir se rassurer:Cerbère s'appuya sur sa jambe gauche,sentant ainsi son fourreau d'épée presser sa hanche sous la cape,invisible.Voilà qui était mieux.


Un véritable artiste alors...Il faudrait peut-être que je prenne exemple sur vous concernant mes victimes,mes..."Spécimens"..!

Un petit éclat de rire amusé lui échappa et elle se tourna à son tour vers le Masqué.Le voilà qui se faisait bien discret...N'était-il que le contrôleur d'invitation,le videur de la soirée?Cerbère pressentait que non,alors elle attendit.
--Helga_sinclair


L'Auron... L'Auron... elle avait entendu parler de cette rivière. Un affluent de la Yèvre, qui passait par plusieurs villages berrichons. Allons, elle irait à pied au rendez-vous. Ce n'était pas si loin...
Prendre la route, prendre le chemin, dans la nuit.
Marcher, avancer. Trouver le fleuve, le longer.
Pour arriver à l'endroit du sinistre rendez-vous.
Faibles lueurs qui se réflètent dans la rivière. Bruits étouffés. Conversations.
Elle était arrivée.
Tous portaient masques. Inutile de chercher à reconnaître qui que ce soit.
Elle s'approcha.
Ecouta.
On ne parlait que mort, meurtres, tortures.
Mince sourire sur ses lèvres fines.
Péché... Fallait-il avouer son péché ?
Elle relut l'invitation...
Décida, pour l'instant, de rester coite.
Attendre, observer. Puis, peut-être, parler...
--Le_masque_
Tous se livraient, tous semblaient attendre un fait exceptionnel. Pourtant, qu'est-ce qui n'était pas clair dans les invitations envoyées ?
Le bal des crimes, tout était pourtant limpide.
Ils avaient à boire, à manger et tout le temps de s'épancher, d'avouer.
Tous, ils avaient tous tué.
Le Masqué s'approcha du groupe. Pourquoi ne pas leur dévoiler une partie de ce qui les rassemble ?
Voir leurs remarques, leur impatience...
Le Masqué esquissa un sourire. Pourquoi la Belladonne n'avait pas été au bout de ce qui était arrivé ?
Lui savait, lui connaissait, à force d'enquêtes et d'espionnage insoupçonné que le pendu s'était retrouvé raide après qu'elle ait viré le tabouret.
Lui savait que la folie, trop longtemps dissimulée.
Oui d'aspect la belle semblait tout à fait normale, mais la torture intérieure devait un jour trouver le repos.

Il remarqua les regards de la brune vers le dénommé Logan. A priori, la folie remarquait ses consoeurs. Ces deux là avaient une personne en commun et ils se connaissaient.
S'en rendaient-ils compte ?
Qu'importe.

L'heure était presque là, seul un rayon de lune éclairait encore naturellement leur espace outre les flammes toujours dansantes de part et d'autre de leur théâtre.


Mes amis, Mesdames... Messieurs...
Est-ce là de la déception que je devine dans vos demandes ? Et la déception de ces hommes, ces femmes, ce frère poussé à la pendaison que délibérément on délivre en bousculant le tabouret qui le maintient encore en vie ? Cet enfant, que l'on assassine en guise de seule issue ?


Un sourire empli de machiavélisme quasi assouvit éclaira le Masqué.

Allons donc !! Faites honneur à ce qui pourrait être... votre dernier repas ! Vous attendez musique et danse ? N'avez-vous donc point saisi que vous êtes là car je l'ai voulu ?
Je ne suis point sans pitié. Je vous laisse avec ces quelques troubadours, allez battre des mains, profitez de cet unique amusement de la soirée. Jongleurs, musiciens. Allez ! Profitez vous dis-je !

Messire Logan, puis-je vous entretenir ?


D'un geste de la main, il invita les troubadours à s'animer et les démonstrations festives, bien que limitées, débutèrent.
De l'autre, il invita Logan à le suivre. Il devait le convaincre. Cela serait sans doute aisé mais il devait s'assurer que le sang coulerait.
Que la Belladonne rejoindrait la terre.
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