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[RP] Relais Courrier

Un_vendeur
[Jean Voipluvitekemonombre]

C'est que sa petite affaire commençait à bien tourner. Les gens se succédaient dans son bureau. Même les gardes du Château venaient ici, poster leurs courriers. Enfin "les gardes" ... Surtout "Aldo" en Vérité. Et bien que le loustique était très particulier pour les yeux profanes du pauvre Jean, il devait avouer que ça le mettait toujours de bonne humeur que de croiser le garde coloré, au déhanché hallucinant. C'était à se demander comment il arrivait à marcher sans tomber d'un coté ou de l'autre tant il était désarticulé. Ce qui avait surtout déclenché l'hilarité de notre Jean, c'était que le garde acidulé s'était semble-t-il amouraché de la Comtesse. Probablement Seleina. Mais secret professionnel oblige, Jean garderait le secret.
Le jour suivant deux visiteurs avaient franchit sa porte, dont l'un était sans doute au service de la fameuse Comtesse citée un peu plus haut. Le garde Rose aurait donc une réponse et l'air de rien cette attention de la Brune couronnée pour le soldat coloré, mis du baume au cœur à Jean.
Puis il y eu Firmin, le tisserand, Encore une lettre pour la Rouquine c'est qu'elle commençait à les entasser dans son bureau. Probablement viendrait-elle les chercher le lendemain matin. Elle était plutôt de la matinée. Enfin c'est ce qu'il avait remarqué.

Et ça tombait bien car le Lendemain c'était aujourd'hui. Le soleil baignait de ses premiers rayons la place de Limoges. Les rues commençaient doucement mais surement à s'animer. C'était le meilleur moment de la journée. Lorsque les criminels rentraient se coucher et que la ville doucement se réveillait, les rues appartenaient alors encore aux passants et non pas aux marchants qui monopolisaient l'espace de leur étales bien garnis.
Le regard sombre de Jean accoudé contre le chambranle de la porte de son petit bureau, se posa sur une Chevelure éclatante, Rouge, or et cuivré, illuminée par le Soleil. Il ne s'était pas trompé, la Rouquine était prévisible... Ou presque...
Nonchalamment il leva la main en sa direction, afin d'attirer son attention. Il avait oublié à quel point elle était vive car déjà ses petits pieds la menaient vers lui.


- B'jour Mam'zelle Mahelya. Comment qu'vous allez ? Entrez ! Entrez ! J'ai beaucoup d'courrier pour vous. Dites jeun'fille .... Hum ... ça me r'garde pas trop ... Mais ... C'est-y pas qu'vous auriez un prétendant ?
Mahelya
- Bonjour Jean, Je vais très bien et toi ? Hein ? Quoi ? non m'enfin .... Bon peut-être ... Oui ... Mais .... Tssss Comment le sais-tu ? Je t'en prie tiens ta langue ! S'il te plait.

Le rouge avait envahi le visage juvénile parsemé de tâches de rousseurs et ce jusqu'aux oreilles, tant la jeune fille était à présent dans l'embarras. Regardant derrière elle, pour vérifier que personne n'avait entendu les propos du postier, elle se hâta d'entrer à sa suite, sans ajouter un mot. Seul le bruissement de sa robe de satin ocre contre les pavés du sol indiquaient un mouvement. L’Étincelle prit bien soin de refermer la porte derrière elle. Il était hors de question que quelqu'un sache pour elle et Ilia. Pas maintenant du moins. C'était beaucoup trop tôt.

- Pardonnes-moi Jean, c'est que c'est ... enfin ... compliqué ... et pour le moment cela doit absolument rester secret. Puis-je te faire confiance ?


Le visage longiligne opina du chef en signe d'acceptation. Comme à son habitude la jeune fille se servit directement. Elle avait tant de missives à écrire ce jour. Mais tout d'abord elle lut celles qu'elle avait reçues. Bien entendu, il y avait celle d'Ilia. Une récente de Firmin. Oups ! ce devait être pour les rouleaux de tissus qu'il lui avait proposé. Et Enfin celle tant attendu d'Harchi. Enfin il lui avait répondu. La Flammèche s'attarda longuement sur cette dernière. Oh bien sur, elle était vraiment plus que heureuse d'avoir des nouvelles de son Soldat, mais Harchi n'en restait pas moins Harchi. L'écriture était tremblante, mal-assurée, il était temps qu'elle le retrouve. L'avait-elle laissé trop longtemps en proie à ces vieux démons ? Le Vieux Valet ne parlait pas ou peu, mais ça n'avait pas empêché la Rouquine de remarqué que parfois, surtout quand elle était loin de lui, la folie le guettait. Naturellement la première lettre fut pour lui.

Citation:
    Mea Custos Angelus (*)

    Il me tarde de te retrouver. Au moins je sais que toi tu ne m'as pas abandonné.
    Sais-tu que pas une seule fois elle ne m'a écrit quand j'apprends qu'elle a correspondu souvent avec son cousin ?
    Suis-je dénuée d’intérêt à présent que je ne suis plus une nouveauté ?

    Je suis tellement en colère Harchi ! Seule ta présence pourrait apaiser ce démon qui souhaite tout détruire.
    Je suis si triste Harchi... l'Histoire n'est-elle qu'un éternel recommencement. Seul le Lys me répond toujours présent. Les autres que j'apprécie, je ne peux leur raconter.
    J'ai hâte que tu sois à mes cotés, j'ai tant de choses à te dire, à te raconter.

    Dépêches-toi ! Bertille a déjà tout préparé.
    Filia Solis (**)


Le parchemin pour le vieux Valet était scellé d'une mèche rousse comme à son accoutumée. Si les larmes avaient coulés, l’Étincelle avait bien fait attention de point souiller le vélin. Après quelques instants pour recouvrer son calme et la fine main blanche déplia un nouveau "papier" devant elle. Écrire une lettre puis deux. Et la seconde fut pour Firmin, le pauvre avait tant attendu, qu'il fallait bien lui répondre à présent.

Citation:
    Cher Firmin,

    Je me porte comme un charme, je fut juste très occupée. Et de grâce cessez de croire ses âneries sur les humeurs, je n'ai jamais été froide et humide.

    Je vous prendrez bien volontiers les rouleaux de vert amande, espérant pouvoir les travailler avant la fin de l'été. Vous pouvez d'ors et déjà mandater Roland pour le livrer.
    Et pitié soyez aimable avec lui ! Le pauvre tremble comme une feuille dès que je le vois.

    Au plaisir de vous croiser sur les marchés.
    Mahelya.


Le troisième parchemin n'était pas une réponse mais plutôt un envoi en toute simplicité, pour prendre quelques nouvelles, d'une femme fort estimée par l’Étincelle. Elle prit son temps pour le rédiger, afin de trouver les bons mots et de ne pas en faire trop. Doucement la plume de métale gratta le parchemin de bonne qualité. Tandis que dans l'Esprit de la Flammèche fusaient les idées.

Citation:
    Chère Comtesse Seleina,

    Bien le Bonjour !
    Voyez comme je ne vous oublie pas, d'ailleurs vous me manquez toujours. Je ne parviendrais jamais à vous remercier suffisamment pour ce que vous m'avez apporté.
    J'applique chaque jour, tous vos conseils, de mon mieux, mais je dois bien l'avouer j'ai encore parfois quelques loupés et il m'arrive de perdre un peu mon sang froid.
    Etant tout seule en ce moment, je dois bien apprendre à me gérer totalement seule et je prends conscience que la tâche n'est pas si aisée.

    M'enfin assez parlé de moi. Comment vous portez-vous ? qu'elles sont les nouvelles ?

    J'espère que vous allez bien et que vous me ferez parvenir de vos nouvelles très bientôt ?
    Dans l'attente (impatiente - Ai-je le droit de l'écrire ? hum Et bien je prends le gauche en ce cas !) de vous lire.
    Mahelya

    PS : Oh et Aldo, ne cesse de parler de vous. Au moins égaie-t-il nos journées.


A son tour le vélin fut cacheté, et de prendre enfin le dernier des parchemins, le plus important. Celui pour sa moitié.


Citation:
    Mon Soldat, mon aimé !

    Que le Très-Haut me pardonne d'avoir oser vous faire perdre une larme alors que je n'étais pas là pour l'effacer de votre Visage.
    Qu'il me pardonne d'être si loin de vous. Et qu'il apaise mon âme qui se meurt en silence sans vous.
    Dois-je encore répéter que vous me manquez ? C'est d'une telle évidence. Le sourire qui étirait mes lèvres s'efface, n'ayant plus de raisons de briller si loin de vous.

    Mon Soldat ! Revenez-moi ! Je pensais supporter cet éloignement, mais le pincement dans ma poitrine, depuis votre départ, me montre bien que non.
    Parfois mon palpitant s'emballe et je m'étouffe et d'autre fois, je ne l'entends plus cogner. Suis-je alors obligée de vérifier qu'il bat toujours.
    J'erre sans but dans les rues qui me paraissent ternes et sans attraits.
    Je n'arrive même plus a créer de nouvelle tenus. Je vous le dit, le gout me quitte. Seul Aldo, vous souvenez-vous ? le garde rose ! Seul lui parvint encore de temps en temps à me faire sourire. Le reste du temps, je le passe à la Procure.
    C'est un métier fort passionnant et connaître les lois est essentiel. En dehors de ces rares instants d'évasion, mes pensées volent vers vous et me rappellent la tristesse qui est mienne depuis votre départ.

    Mon Bel Ilia ! Hâtez-vous de ramener vos bras vers moi et que votre voix chassent les terribles cauchemars qui peuplent mes nuits.
    Venez vite me conter l'histoire de notre avenir. Venez me susurrer ces mots tendres qui égaient mon cœur.
    Rendez-moi ce souffle de vie que vous avez prit avec vous. Les larmes me gagnent mon Bel Amour, et je ne vais pouvoir vous écrire plus longuement. Rentrez- vite. A vous lire le malheur s’abat sur vous également.
    Est-ce le signe que nous ne pouvons nous séparer ? Et que si par malheur cela arrivait nous en mourrions ?
    Je vous aime Ilia.
    Votre Étincelle.
    M.


Trop éprouvant, les larmes coulaient abondamment tandis qu'elle cachetait le vélin d'une de ses mèches rousses. L'eau salées ruisselait sur les joues de la Rouquine lorsque celle-ci quitta enfin le Relais pour se perdre dans les rues sinueuses de Limoges.

___________________
(*) ange gardien en latin
(**) fille du soleil

_________________
Elric_lesang
Voilà un Elric essoufflé, un Elric qui vieillit, un Elric fatigué par les allers et retours incessants entre Limoges, Guéret et Les Cars à la porte du relais courrier de Limoges. L'endroit, il le connait bien. En fait, presque plus aucun coin ou recoin de la capitale limousine ne lui est inconnu. Il n'est simplement encore jamais entré à l'intérieur, mais il sait que le coursier existe. Et puis, entre membres de la domesticité, on cause, on échange les bonnes adresses, et celle-là fait partie des plus réputées pour transmettre sans trop de peine les lettres.

Sur deux coups frappés à la porte et un oeil distrait jeté à des tarifs qu'il connait déjà (et heureusement qu'il sait lire, l'intendant, sinon il n'aurait pas été dans la mouise), il pousse le battant. La pénombre contraste avec l'été du dehors, mais c'est l'apanage de la saison... Les prunelles sombres et encore alertes tombent finalement sur celui qui doit être le maître du lieu, d'après ce que l'autre Charles, ou Louis, enfin un bon gars avec un nom bien classique lui a dit.

Et sans ambages, l'intendant assène, sûr de lui, avec la familiarité d'un envoyé auprès d'un autre commissionnaire :


'Jour... Jean, c'est ça ? Tu permets que j't'appelle Jean ? C'est plus facile, hein. J'ai deux lettres pour toi, à envoyer s'entend, tu t'débrouilles, faut que ça arrive vite. Une pour la baronnie d'Ussac, du côté d'Tulle, l'autre pour la Vicomté de Bellegarde en Marche, quelqu'part entre Bourganeuf et Guéret, un peu vers le Sud. C'est vaguement urgent, si t'as besoin d'une rallonge pour payer un autre coursier, j'peux te la filer. Mais faut que tu te magnes. Et pour les réponses, si y en a, tu les adresses à moi, 'fin à Elric Lesang, à la Vicomté des Cars. J'les transmettrai à la Vicomtesse. Pigé ?

Les plis bien vite changent de main à mesure que l'intendant indique où ils doivent filer, le premier à Ussac, le second à Bellegarde. Et bientôt, le montant dû suit le même chemin, les pièces patinées par les multiples mains qui les avaient tenues passant de la pogne usée du vieil homme à celle, tout de même plus fraiche, de Jean.

Citation:
A Harchi, désormais intendant de la Baronnie d'Ussac,
De Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars, etc.,

Le bon jour.
    Vous n'allez sans doute pas aimer ce que je vous demande de faire, mais c'est absolument urgent. Notre protégée, Marie-Amelya, se languit de vous. Je crains de la voir tomber dans la mélancolie et s'étioler. De fait, le Comté me tient fort occupée, et je crains de n'avoir pas assez de temps à lui consacrer. Je vous serais donc fort obligée de nous rejoindre au plus tôt aux Cars. Votre venue est prévue, mon intendant arrange une alcôve attenante aux appartements de Marie-Amelya.

    A bientôt,

S.C.


Citation:
A Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde-en-Marche,
De Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars,

Respectueuses salutations.
    Sans doute êtes-vous déjà au courant de ce qui me pousse à vous écrire... Il semble que votre frère Ilia souhaite convoler en justes noces avec ma protégée et bientôt filleule Marie-Amelya, dite Mahelya.

    Après avoir discuté avec l'un et l'autre, je n'ai pas d'objection rationnelle à ce que cette union ait lieu, et serais au contraire honorée de voir ma famille s'unir à la vôtre. Puis-je connaître votre sentiment et votre résolution quant à l'union de votre frère et de ma nièce adoptive, sachant que je la doterai, comme il se doit, de terres dépendant des Cars ? Si vous deviez y être aussi favorable que moi-même, je souhaiterais que des fiançailles officielles aient lieu, soit en votre domaine, soit aux Cars.

    En espérant avoir bientôt de vos nouvelles, je vous salue respectueusement.

S.C.
Sofja
[A Bellegarde en Marche]


Sofja passait toutes ces matinées à la mairie de Bourganeuf. Le courrier l'attendait donc sur son bureau, première chose qu'elle faisait quand elle arrivait en son domaine. Aujourd'hui, une missive des Cars l'attendit. Automatiquement ces pensées allèrent vers son frère et vers la jeune Malehya qu'elle avait rencontré.

Ce jour-là, elle avait demandé des explications aux deux jeunes gens car les rumeurs allaient de bons trains et ce n'était pas bon pour l'imagine des familles mais surtout pour la leur tant que rien n'était officialisé.
Ces derniers ne mirent pas longtemps pour annoncer leurs sentiments et leurs projets de mariage. L'amour était le plus important à ses yeux et il était au rendez-vous. Les deux jeunes gens étaient de mesme condition, tous les deux bientôt anoblis. Rien ne pouvait interdire ce mariage mise à part les familles.
Pour montrer son consentement, après leur avoir demandé de bien se comporter jusqu'au mariage, elle avait donc embrassé son frère et sa future belle-sœur tout en leur donnant sa bénédiction.


Sofja ne connaissant pas comment des fiançailles s'organisaient, elle avait demandé conseil à Aicelina afin de ne pas faire n'importe quoi auprès de la future belle famille.

Aicelina, peux-tu me dire comment s'organise des fiançailles ? Il faut que je donne réponse à la Vicomtesse des Cars sur l'organisation et je n'en ai aucune idée.

La vieille femme lui expliqua donc les coutumes.

Selon l'usage, le repas se passe chez les parents de la fiancée. Le matin des fiançailles, le futur époux a pour coutume de faire livrer une corbeille de fleurs blanches à sa promise tout en n'oubliant pas d'honorer sa future belle-mère en lui faisant parvenir aussi un bouquet plus classique. En ce qui concerne la répartition des dépenses, c'est généralement la famille de la fiancée qui offre le repas de fiançailles tandis que la famille du fiancé, ou le fiancé lui-même, se charge d'offrir la bague.

Sofja remercia sa fidèle nourrice pour ces éclaircissements, heureusement qu'elle l'avait à défaut de sa mère. Elle prit donc plume et parchemin afin de répondre à la Vicomtesse de Carsenac.

Citation:
A Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars,
De Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde-en-Marche,

Respectueuses salutations.

Je suis heureuse de recevoir cette missive de vostre part. Je n'attendais qu'une chose, qu'ils vous mettent au courant afin que l'on puisse en parler. J'ai moi mesme parlé avec mon frère et vostre protégée qui m'ont effectivement exposé leurs sentiments et leur projet de mariage. Cela fut une surprise par la rapidité de ces évènements mais leur amour a l'air des plus sincères.

Ils ont, de ce fait, entièrement ma bénédiction, comment pouvons-nous aller à l'encontre de leur sentiment ? L'amour est si fort... Rien ne m'a empêché à m'unir à l'homme que j'aime, alors j'imagine que cela sera le cas pour eux mesme. Afin de vous rassurer, mon frère sera lui mesme anobli, les démarches sont en cours auprès de Marche.

En tous cas, sachez que cela sera un honneur pour moi mesme de savoir ma famille unit à la vostre. Pour ce qui concerne les fiançailles cela est effectivement une urgence afin d'officialiser cette union aux yeux de tous et que nos deux familles puissent se rencontrer.
J'accepte volontiers que cela se passe au Vicomté des Cars. Si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas à me le demander. Nous nous chargeons de nostre côté de la bague.

Amicalement,






Une fois le vélin de terminé, la Vicomtesse de Bellegarde la confia à Nestor, son coursier.

Emmène cela au relai courrier à Limoges, il faut que ce soit déposé au Vicomté des Cars. Cela se situe à une demi-heure de Limoges en direction de Périgueux.

La Vicomtesse connaissait bien les lieux, ayant pu disposer pendant quelques temps, quelques terres non loin, celles de Vicq sur Breuilh.


[Au relai Courrier]


Nestor arriva quelques heures plus tard et y déposa la missive.

Bonjour’ l’ami, voici une missive qui doit partir très rapidement au Vicomté des Cars, à l’intention de la Vicomtesse. C’est de la part de la Vicomtesse de Bellegarde en Marche. Si y a une réponse, préviens-moi, je la transmettrai. Voici de quoi régler l’envoi, 8 deniers l’ami pour avoir un pigeon bien rapide.

Le vélin était entre de bonnes mains, l’homme quitta l’établissement.
_________________
Seleina
Ce type qui avait eu l'idée géniale de ce bureau des postes ferait fortune assurément...

Les boucles blondes tressautantes trouvèrent encore une fois l'entrée de la malleposte pour y déposer ce pli à l'attention de l'étincelle Carsenac.




_________________
Maître à La CoNfRéRiE.
Seleina
Un autre courrier serait apporté à la malle postale, et cette fois par la brune elle même. Il s'agissait de le voir partir en bonne et dûe forme.

Des jours à défendre sans avoir aucun compte-rendu de la situation, aucun ordre donné, aucune consigne d'aucune sorte, voilà qui était étrange.


Bonjour à vous,

Merci de bien vouloir faire parvenir cette missive au conseil comtal, au château de Limoges. C'est urgent, je paierai le tarif en vigueur.


Dans le pli, l'on pourrait lire :


Citation:
Limoges, le 14 juillet 1460,

Au conseil comtal,

Salut et paix,

Il semblerait que la menace sur Limoges soit passée, point n'est difficile de le constater après plusieurs jours à surveiller les remparts.

Aussi ma lance attendra les ordres au jour le jour avant de défendre, ce afin d'éviter d'user les forces bénévoles en présence sur le sol Limougeaud.

Merci de veiller à ne pas nous laisser dans le noir, à nous communiquer des ordres clairs et précis lorsqu'il s'agit de défendre, ce que nous avons demandé au collège de la noblesse hier sans même recevoir l'ombre d'une réponse à l'heure où nous écrivons.

Nous ferons notre devoir sans aucun doute possible, mais pas en dépit du bon sens.


Cordialement,

Seleina Romans.







_________________
Maître à La CoNfRéRiE.
Elric_lesang
De retour à Limoges, l'Elric, encore et toujours. Course, re-course, affaire et nouvelle affaire, hop ! On va et vient des Cars à la capitale (la capitale, oui, parce que pour lui c'est la seule, la proche, celle du Comté : il n'a plus qu'une vue assez vague du Royaume, sans doute à cause de l'âge), et de la capitale aux Cars. C'est une routine tant c'est habituel. Et ce jour-là, le vieil homme fait un crochet par le bureau du livreur de courrier, entre, le trouve, le salue d'une bonne bourrade d'homme (parce qu'il faut pas rigoler non plus, z'ont partagé un repas, c'pas rien), puis entame :

S'lut, Jean. T'es bien rentré, l'autre jour ? J'ai encore du boulot pour toi, faut qu't'amènes ça à Ussac. C'pour la Baronne. C'est pas l'plus pressé de c'que j't'ai filé, mais c'est quand même bien important, donc s'tu pouvais quand même faire vite...

Et le pli change de main, suivi de près par la monnaie. Et l'intendant rajouta...

Quand tu r'passeras aux Cars ou pas loin, viens manger, t'hésites pas. Y a toujours quelqu'chose sur l'feu.

... Avant de laisser filer vers sa destinataire le pli, sur lequel elle pourrait lire, une fois qu'il serait décacheté :

Citation:
A Aldraien Sybell de Malemort-Carsenac, Baronne d'Ussac, etc.,
De Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars, etc.,

Respectueuses salutations.
    Cette lettre est difficile à écrire... Tu es restée si longtemps sans donner de nouvelles. Les choses ont beaucoup changé en ton absence, tu t'en doutes. J'ai remis un pied là où je pensais ne jamais plus m'aventurer, en politique. Marie-Amelya est venue vivre aux Cars, désespérée par ton silence. Harchi l'y a suivie après quelque temps, ne supportant pas la sienne. J'ai pris Guilhem sous ma protection, pour lui apprendre les armes.

    Et Mahelya est tombée amoureuse. Je voulais déjà la doter, cela n'a fait qu'accroître ma détermination.

    Je t'annonce donc que ma filleule et future vassale est fiancée à Ilia Jagellon, le frère de l'actuelle mairesse de Bourganeuf, nièce de Marie-Alice et Enguerrand de Lazare. Ce parti ne te semblera peut-être pas le meilleur, d'après ce que m'a rapporté Mahelya (il est peut-être inconvenant qu'un homme en âge de se marier vive chez toi en, pardonne-moi l'expression, collant aux basques de ta fille adoptive, à ce propos, et cela le sera bien plus encore après la cérémonie de fiançailles). Je suis cependant persuadée que c'est une alliance qui sera d'autant meilleure qu'elle sera voulue, souhaitée, espérée.

    J'ai proposé à la Vicomtesse de Bellegarde-en-Marche que la cérémonie de fiançailles ait lieu le premier août. Tu y es bien entendu invitée, ainsi que le reste de notre famille. J'espère que tu pourras être là pour partager ce jour de bonheur, d'autant plus que j'ai suggéré à la Vicomtesse que les anoblissements de son frère et de Marie-Amelya aient lieu ce jour-là, en présence d'Arnaut. Cela te donnerait l'occasion de dire quelques mots pour la transmission de Saint-Julien-le-Vendonais.

    Je t'embrasse.

S.C.
Un_vendeur
[Jean Voipluvitekemonombre]

[Au retour des Terres des Cars]

Et voilà on s'absentait juste une petite journée pour une livraison qui ne pouvait pas attendre que le Relais courrier était complétement désorganisé. Il avait pourtant bien demandé au petit Roland Deflemme, le petit passionné des pigeons de biset, de venir s'occuper du bureau en son absence. Apparemment, le jeune garçon n'avait compris qu'une partie de sa mission. Les pigeons avaient semble-t-il mangé plus que de raison, et les seuls encore vaillant devaient apporter toute une tripoté de courriers urgents qui s'étaient entassés pendant la journée sur son bureau. Immédiatement, Jean se saisit du plus vigoureux et le chargea de la lettre remise par la Vicomtesse des Cars à l'attention de la Vicomtesse de Bellegarde-en-Marche, sur laquelle elle pourrait lire :

Citation:
A Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde-en-Marche,
De Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars,

Respectueuses salutations.
    Votre réponse me comble, Vicomtesse, presque autant qu'elle a comblé Marie-Amelya. Je crois ne l'avoir jamais connue si heureuse.

    Ce sera un honneur et un plaisir de vous recevoir. Je demanderai à un ecclésiastique de se joindre au repas afin d'entendre les premiers voeux qu'échangeront votre frère et ma nièce et, éventuellement, de s'entretenir avec eux des formalités concernant leurs épousailles. Peut-être pourrions-nous également convier Marche, afin de procéder à leurs anoblissements par la même occasion ? Cela rendrait ce jour doublement heureux...

    Je pense, par ailleurs, que nous ne devons pas être seuls à profiter de ce bonheur. Il va de soi que votre maison entière, ceux qui vous sont proches et ceux qui vous sont chers seront les bienvenus aux Cars afin de célébrer cette promesse d'union, de même que ma famille et nos proches seront conviés.

    Quant à fixer une date... Que diriez-vous du premier jour d'août ? Cela nous laisserait le temps de tout organiser convenablement, en marge de la gestion ô combien délicate de nos domaines respectifs, de nos villes ainsi que du Comté.

    En vous remerciant encore de consentir à cet heureux hyménée,

    Puisse le Très-Haut vous garder, vous ainsi que les vôtres.

S.C.


Puis il envoya immédiatement les quelques autres courriers urgents dont une à la saveur étrange.

Citation:
A vous Chef,

Tout se passe bien ici, nulle n'a remarqué notre présence. Nous vous attendons de pied ferme, et somme déjà prêt à nous mettre en marche.
Dans l'attente de vos nouvelles.


Cette lettre lui semblait bien bizarre, comme codée et aucun nom ne figurait sur le papier. Ce n'était pas dans ses habitudes de lire les courriers mais là, le vélin n'était ni cacheté, ni plié et c'est tout naturellement que ses yeux foncés avaient glisser sur l'écriture en pattes de mouche à l'encre noire qui enluminait le parchemin. Haussant les épaules, Jean se gratta la tête et lança le dernier des pigeons vaillant dans la direction indiquée. Il n'avait donc plus aucun volatile pour porter les lettres pour Mahelya et le conseil Comtal.
La première viendrait surement les chercher elle-même, il suffisait de patienter. Pour le Conseil, certainement que le postier devrait se rendre lui-même à la salle d’audience. Il le ferait demain, là il était déjà tard.


[Quelques jours plus tard]

Jean attendait avec impatience l'arrivée de nouveaux Clients, à croire que l'état d'alerte annoncé par le conseil avait dissuadé même les plus courageux à mettre le nez dehors si ce n'était pour défendre ou patrouiller. Envoyer des courriers n'était plus la priorité des habitants d'autant plus lorsqu'on craignait que le précieux volatile ne se fasse tuer sur le chemin par ses hordes d'hors-la-loi qui trainaient dans les forêts alentours. Lui même avait du déplorer la perte de deux sacrés Pigeons qui il l'espérait avait été tués ou capturés pour leur viande plus que pour leurs courriers. L'ambiance était donc morose dans le bureau postier quand enfin une voix connue extirpa notre jean de ses pensées.

- Oh Elric ! bien l'bonjour ! Vous 'allez bien j'espère ? Ussac dites-vous ? oui oui bien sur je mets un pigeon sur l'coup et pas sur le feu. blague de postier. Dites rien d'confidentiel là-d'dans hein ? Non parce qu'la s'maine dernière on m'a tué deux pigeons. Avec tout ces drôles qui trainent dans nos bois ! J'voudrais pas que c'la tombe dans d'mauvaises mains ! Sur les routes j'peux pas tout surveiller !

Jean s'empressa vite d'aller chercher un de ses précieux volatiles laissant Elric seul deux petite minutes. dès qu'il revint avec l'oiseau roux, il noua le vélin autour de la patte du dénommé Éclair, le plus rapide et intelligent de ses pigeons si tant est qu'un pigeon peut-être intelligent. Enfin ça c'est une autre histoire. Puis reprit la conversation comme s'il ne s'était pas absenté lâchant par la même occasion le piaf qui s'envolait déjà en direction de la Baronnie indiquée.

- Pour sur dès qu'j'aurai une réponse à la lettre de l'Vicomtesse, je vous l’amènerai aux Cars ! J'prendrais même avec moi une bonne bouteille de liqueur que j'fais moi-même une recette mon grand-père ! Vous verrez elle décape sévèrement !

La discussion dura encore quelques instants avant que chacun ne retourne vaquer à ses occupations. Mais la visite de l'intendant des cars avait eu le don de redonner un peu de baume au cœur au postier. Et c'est tout guilleret qu'il passait le balais à présent.
Sofja
Une réponse arriva en son domaine. La jeune femme, malgré qu'elle avait un peu la tête ailleurs y trouva du bonheur pour son frère.

Citation:
A Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars,
De Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde-en-Marche,

Respectueuses salutations.

Voilà une excellent idée que d'inviter Marche afin de célébre leurs annoblissements. Cela les comblera plus que tout, je sais que mon frère est impatient de s'occuper de ses futures terres. Un début à un bel avenir.

Je vous remercie pour l'invitation concernant ma famille, ils seront heureux de partager ce moment là avec ce frère qui nous a tant manqué. En plus des jumeaux, il y aura surement mon fiancé, le Seigneur Boskdeportkar. Je laisserai le soin à mon fresre de voir si il a d'autre personne qu'il souhaite avoir de présent ce jour là. Bien sur, nous vous confirmerons cela à temps.

Ne me remerciez de rien, ce n'est que la suite logique de leur amour.

Amicalement,






Nestor emmena donc la réponse de sa maitresse au relai. C'était les soldes en plus, le courrier coutait à moitié prix.

Que cela parte rapidement au Vicomté de Cars, c'est pour la Vicomtesse Sindanarie.

Le coursier donna donc 4 deniers pour payer l'envoi.
_________________
Aldraien
Et Loïc, le précepteur des enfants de la Baronne, avait été envoyé au Relais afin de porter deux plis. Deux plis urgents, pour lesquels il avait pu voir la Malemort aller au-delà du temps qu’elle était autorisée à passer assise, avec sa foutue blessure.
Saluant l’homme responsable des envois, il glissa dans sa main les deux lettres scellées, et une poignée d’écus, c’est qu’il tenait à ce que tout arrive à l'endroit voulu.


- Les deux plis sont à faire porter à la Vicomté des Cars le plus rapidement possible. Les écus sont là pour y veiller. Celui-ci *et il le désigne* est pour la Vicomtesse, Sindanarie Carsenac. L’autre est pour la jeune filleule de la Vicomtesse, Marie-Amelya de Malemort-Carsenac. Ils doivent leur arriver dans les mains. Bonne journée à vous.

Et le voilà qui repart, rendre des comptes à son employeuse.
Les plis, arrivant à destination, révéleraient ceci :


Citation:
A Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars, etc,
De Aldraien Sybell de Malemort-Carsenac, Baronne de Ussac, etc,
Salut & Paix.

    Ma cousine,

    Ta lettre me stupéfait. J’avoue être tombée de très haut en la lisant ; bien sûr je savais que mon absence pour les enfants avaient pu être pesante, mais jamais je n’imaginais à ce point. Les affrontements, les voyages & la maladie ne m’auront pas donné l’occasion de correspondre régulièrement avec eux, pourtant ce n’est pas l’envie qui me manquait.

    J’ai appris, en effet, que Guilhem était devenu en quelques sortes ton écuyer, & ce n’est pas un mal ; avec toi, je suis certaine que mon filleul deviendra un homme fait & méritant, voilà qui lui apprendra la vie & le changera des petits entrainements aux côtés de mes fils, à Ussac. J’avoue que depuis mon retour, je passe la majorité de mon temps entre défense & passage chez le médicastre. Ma blessure au dos reçue lors des joutes organisées en Limousin & Marche par Arnaut ne semble pas vouloir cicatriser, & je n’ai de cesse de la rouvrir, chaque fois que je me risque à passer la nuit sur les remparts.

    Tu me dis que Marie-Amelya est tombée amoureuse.
    Je m’en veux d’avoir été loin d’elle alors qu’elle devait sans aucun doute se poser des tas de questions. Cela dit, ce qui est fait est fait, & je ne peux malheureusement pas revenir en arrière, il me faudra donc faire avec.
    Je connais bien entendu la famille Jagellon, en tout cas je connais Marie-Alice & Enguerrand, j’imagine que cette famille dans son ensemble a déjà beaucoup donné au Royaume de France & à notre Comté, aussi je ne me fais pas de soucis à ce sujet. Il est certain que j’aurais aimé être mise au courant de ce projet de fiançailles avant d’être mise devant le fait accompli, mais j’imagine que cela est ma faute, n’ayant pas été présente lorsqu’il le fallait.

    Cependant, je me questionne sur tes paroles. Tu dis que ce parti n’aurait pas été le meilleur à mes yeux pour ma fille ? Je n’y avais, en réalité, pas songé ; imaginant qu’elle n’était encore qu’une jeune fille & que le mariage était un projet encore bien lointain ; mais je suis certaine que je n’aurai pu choisir meilleur parti qu’elle ne s’est choisie elle-même.
    Lorsque tu parles d’homme en âge de se marier, parles-tu de mon fils, Kylian ; ou de notre cousin, Louis-Arthur ? J’imagine, en toute logique, que tu fais allusion au second. Sache que j’ai recueilli ce jeune homme à la mort de ses parents, & qu’il a passé ces derniers mois aux côtés des mes fils, qui sont tous les deux très proches de lui.
    S’il est resté si longtemps à Ussac, c’est pour une raison bien précise : Il est mon écuyer lorsque je participe aux joutes à travers le Royaume - tu sais comme j’aime pratiquer cet art - & je compte bien en faire mon vassal en lui cédant Lintillac, Seigneurie rattachée à Ussac. Ainsi, tu peux te rassurer, il aura bientôt sa propre demeure & ma fille ne sera plus dérangée par sa présence ; bien que je sois certaine que jamais il ne l’aurait approché avec des intentions malvenues, puisqu’il considère Kylian comme son propre frère, ce serait alors plus qu’inconvenant, & jamais il ne me manquerait de respect à ce point.

    Ce sujet éclaircit, je peux t’assurer ma présence aux fiançailles de ma fille, jamais je ne manquerai un tel événement. Assure-toi seulement de me transmettre le lieu où je devrai me rendre pour l’occasion, & je tâcherai de prévenir les frères de Marie-Amelya, bien que je n’ai aucune nouvelle d’Arthan, le plus jeune. Je suis certaine que Kylian m’accompagnera, & Alisa-Nebisa sera là également pour voir sa grande sœur entrer officiellement dans une nouvelle période de sa vie. Je dirai avec plaisir quelques mots concernant Saint-Julien-le-Vendonais, c’est une bonne idée d’avoir couplé ces deux moments.

    Je t’embrasse.




Citation:
A Marie-Amelya de Malemort-Carsenac, ma fille bien aimée,
D’une mère fautive d’être restée trop longtemps silencieuse.

    Ma fille,

    Me pardonneras-tu ce long silence qui fut le mien ? La guerre, les combats, les déplacements incessants, tout cela m’a empêché de garder contact avec vous tous, ma famille. Je n’ai eu l’occasion d’écrire que deux fois : Pour répondre à Kylian et sa demande concernant la Licorne, en coup de vent, et pour répondre à ma cousine, Sindanarie, concernant sa demande pour les terres de Saint-Julien-le-Vendonais.
    Tu te doutes que j’ai accepté de céder ces terres afin qu’elles te reviennent, tu connais bien ce Domaine pour y avoir passé plusieurs mois avant que je ne devienne Baronne de Ussac, c’est-ce foyer qui est devenu tien lorsque tu as accepté que je t’adopte ; je suis certaine que tu sauras le gérer à merveille & que tu feras une Dame parfaite pour ces habitants qui compteront sur toi.

    Aujourd’hui, tellement de choses ont changé. J’ai reçu une lettre de Sindanarie m’indiquant tes fiançailles prochaines. Que puis-je y dire hormis que j’ai l’impression d’avoir été absente des années durant ? Ussac est tellement vide & morne sans toi. J’ai quitté une jeune fille découvrant le monde & ses beautés, je vais retrouver une femme prête à vivre sa vie de ses propres ailes ; même si j’y avoue t’y avoir déjà forcé par mon absence.
    Je m’en veux, ma fille.
    J’aurais dû être présente pour toi, durant tous ces mois. Heureusement que Sindanarie était là, elle a assumé ce que je n’ai pas été capable de faire, & je l’en remercie ; me laisseras-tu rattraper le temps perdu ? Me laisseras-tu retrouver ma petite fille avant qu’elle ne devienne définitivement une femme accomplie ?

    Je n’ai aucune raison de m’opposer à ce mariage, même si j’avoue qu’une telle rapidité m’étonne ; mais j’imagine que si tu as pris une telle décision, c’est que tu es sûre de toi ma douce. J’aurais voulu apprendre à connaître ce jeune homme, pouvoir faire sa connaissance autrement qu’en tant que fiancé de ma fille ; bien que je ne doute pas de sa valeur, les Jagellon sont une famille respectable qui a énormément donné au Royaume de France & je suis certaine que ton promis aura hérité des valeurs de sa famille.
    L’as-tu prévenu de la réputation de ta Mère, dans le cas où il viendrait à te faire du mal ? Je plaisante, bien sûr, je suis sûre que tu as choisi un homme qui saura te rendre heureuse, mais c’est mon rôle aussi d’être là pour faire un peu peur au futur époux, n’est-ce pas ?

    J’espère avoir de tes nouvelles rapidement ma fille, & n’oublie pas que je t’aime ; mon silence n’a rien changé à cela, toutes mes pensées étaient tournées vers toi, ta sœur & tes frères alors que j’étais loin, à me battre contre un Félon.
    Maintenant je suis de retour, & j’espère rapidement pouvoir te retrouver à Ussac ou, au moins, à Limoges ; à défaut tu pourras compter sur moi lors de tes fiançailles.

    Ta mère,



_________________
Sindanarie
Un regard flamboyant d'Aristote sait quoi, entre colère et eau salée, avait fixé la flamme d'une bougie posée sur le pupitre de l'Immortelle. Conditions de travail bien connues, découvertes à l'Académie royale quand elle n'en était que Copiste, adaptées aux campagnes militaires pour la Licorne et les rapports nécessaires à la survie au front... Ce jour-là, un feuillet décacheté trônait, seul au centre de piles de vélins couverts d'une écriture serrée ou encore vierges, d'un encrier, d'un petit couteau et d'une plume pas encore taillée.

Au bout d'un temps certain, les prunelles sinople de la Vicomtesse s'en étaient détachées, et les gestes bien connus avaient été effectués, mécaniques. La plume avait été taillée en quelques incisions précises, et avait commencé à voler sur un feuillet vierge attrapé au sommet d'une pile. Avec l'encre se déversaient l'absence, l'abandon, la solitude.

Le lendemain, aux premières heures du jour, Elric partait porter au relais courrier le pli cacheté de cire rouge. Ce qui se dit entre lui et Jean leur appartenait, et bientôt voguait un pli vers une destination en passe de devenir habituelle.


Citation:
A Aldraien de Malemort-Carsenac, Baronne de Ussac, etc.,
De Sindanarie Carsenac, Vicomtesse des Cars, etc.,

Salutations.
    Une lettre, ma cousine... Une lettre. Je l'espérais certes, mais je te l'écris sans détour : son contenu m'a profondément affligée.

    Je sais que tu aimes jouter. Moi-même y ai trouvé quelque agrément, en particulier parce que cela constituait l'occasion de revoir mon suzerain. Mais te rends-tu compte de ce que tu m'écris ? Tu peux jouter, mais pas lui donner de tes nouvelles. Tu peux emmener un vague cousin récupéré depuis peu comme écuyer, mais la convier, non, simplement lui dire que tu vas participer à des joutes ne te traverse même pas l'esprit. Tu l'as fait sortir de ta vie. Je ne lui dirai pas, d'ailleurs, que tu as jouté en Limousin alors qu'elle était déjà sans nouvelles de toi... Cela achèverait de la détruire, et c'est tout sauf ce que je veux. Elle ne le mérite pas.

    En ce qui concerne Louis-Arthur, Marie-Amelya m'a fait part de ses doutes et interrogations quant à tes intentions. Elle m'a dit qu'elle s'était intéressée au mariage, qu'elle t'en avait fait part, qu'elle avait voulu chercher un prétendant par elle-même. Que tu as voulu t'en occuper toi-même. Et ce ne serait que pure coïncidence si un homme capable de survenir lui-même à ses besoins, en âge de se marier et suffisamment estimé de toi pour que tu lui confies ton matériel de joutes, venait s'installer providentiellement à Ussac à vos côtés ? Je comprends les doutes de Mahelya, et je les partage. En la matière, ce n'est qu'une affaire de parole, et la tienne est si rare... Pour moi, jeune femme née bâtarde, qui ai bâti seule, absolument seule, à partir d'un âge comparable à celui de Louis-Arthur, une réputation et une certaine fortune à partir de rien de plus qu'une vieille épée et une plume mal taillée, il est inconcevable de couver de la sorte un homme et de le tenir si proche de soi sans une bonne raison et sans une intention claire. Cependant, je le répète, ce n'est qu'une affaire de parole, et de point de vue...

    Tu aurais aimé être mise au courant du projet de fiançailles ? Mais qu'est-ce qui t'empêchait de maintenir le contact avec ta famille alors que tu avais le temps de jouter ? J'y reviens, mais tu as fait passer un loisir, certes noble, une distraction, certes fine, avant ta fille adoptive. Moi, cela importe peu, tu ne me dois rien de plus que la bonne gestion de Saint-Julien-le-Vendonais, dont je me tiens régulièrement informée et qui me satisfait pleinement. Mais elle ! Elle, tu l'as choisie, tu voulais l'aimer, la protéger, l'éduquer, la faire grandir, et elle a dû se réfugier chez moi pour fuir la solitude ! La solitude infligée par une famille adoptive qui, m'a-t-elle dit, prétendait l'aimer profondément ! Même Louis-Arthur, que j'estime somme toute assez peu, à son retour en Limousin, ne s'est pas soucié de ce qu'elle pouvait devenir. J'ai même fait venir Harchi aux Cars, tant je craignais qu'elle n'en vienne aux pires extrémités malgré une immersion dans son travail que je soupçonne d'avoir servi à noyer une partie de son désespoir.

    Toi non plus. Tu l'as laissée à Guéret, seule, sans repère. Sans te soucier de savoir si elle pourrait rejoindre Ussac ou Limoges, avec les groupes de brigands qui rançonnaient sur nos routes. Elle était seule, sans même Harchi, qui te servait d'intendant et ne pouvait pas veiller sur elle, et ce n'est pas toi qui lui as dit quoi faire. C'est Wolf Loner qui lui a conseillé de rester sur place pour éviter de se faire étriller, car une jeune fille même pas encore majeure, même si cela se jouait à quelques mois près, n'aurait eu aucune chance contre un seul homme bien bâti. Y as-tu seulement pensé ? Sais-tu comment elle a trouvé un hébergement, d'ailleurs ? Elle est venue me voir. Elle ne savait pas même où loger... Elle ne pensait sans doute pas se retrouver seule. Et pendant tout le temps où elle y a été coincée parce que je n'avais personne pour l'escorter jusque chez elle ou chez vous, aucun membre de ta famille, de notre famille, ne s'est soucié d'elle. Personne !

    Elle s'est sentie abandonnée, je la comprends. Elle était désemparée, je le comprends aussi. Que tu te sentes perdue à ton tour n'est peut-être que le retour de bâton... Je ne saurais le qualifier plus avant de "mérité" ou "juste", ce n'est pas à moi d'en juger.

    Quoi qu'il en soit, j'espère que ta blessure aura cicatrisé pour le jour des fiançailles de ma filleule, ta fille, et que tu seras en pleine forme pour y assister, ainsi que l'ensemble de notre famille. Si elle veut se prétendre unie, ce sera bien le moins que tes fils et notre cousin puissent faire que d'y être présents.

    Puisse le Très-Haut veiller sur toi et sur les tiens.

S.C.

_________________
Mahelya
La plume de cygne noir fut jetée sur l'écritoire de chêne, tandis que la main libre essuyait les larmes perlant sur le visage aux tâches de rousseurs de la Jeune Fille. Là, dans ce petit cabinet simplement éclairé d'une bougie de suie presque entièrement consumée, se faisait entendre une respiration lourde, profonde et irrégulière. Si l'Etincelle y avait fait attention, elle aurait distinguée une lueur vacillante filtrant sous la porte fermée. Le vieux Harchi veillait encore.

Il avait fallu à Mahelya presque la moitié de la nuit pour rédiger deux missives. La première n'avait pas été la plus difficile. Une simple lettre pour une Femme qu'elle admirait, sur laquelle on pouvait lire.


Citation:
    Chère Comtesse Seleina,

    Il m'aura fallu un peu de temps pour vous répondre, mais voilà enfin mon courrier. Une fois de plus vos conseils me sont précieux et c'est avec un immense plaisir que j'aimerai vous rendre visite. Pourrions-nous ainsi converser d'autres sujets que ceux qui nous avaient réunis au Conseil Comtal. Place aux lettres et à l'art, voilà qui sera divertissant.

    Par la présente, je tenais aussi à vous rassurer. Il est vrai que des fois, la mélancolie étreint mon cœur, cependant j'ai une tante qui veille sur moi et ne me laisse jamais divaguer, du moins jamais trop longtemps et puis je dois avouer aussi qu'Aldo ne me quitte quasiment jamais au Conseil, toujours à se trémousser à et parler avec se drôle d'accent. Parfois, j'ai même l'impression qu'il en rajoute juste pour voir naître sur le visage de ses interlocuteurs un grand sourire. Autant dire que sur moi cela fonction surtout quand il doit s'entretenir avec mon Parrain.

    Votre courrier, m'a fait grandement plaisir même si j'ai pris le temps de constater que vous ne parliez à aucun moment de vous. Comment allez-vous ? et Atalante ? Que faites-vous de vos journées ? je ne doute pas que vous preniez un peu de repos, en même temps vous en aviez besoin, vous étiez, je trouve, si fatiguée les derniers temps. Avez-vous réfléchis à vos projets ? Dites m'en plus je vous en prie.

    Dans l'attente de vous lire (je réitère : "avec impatience")
    Amicalement,
    Mahelya.


La seconde avait demandé plus de concentration, de réflexion et de brouillons. Tant que le sol du petit cabinet que Mahelya occupait était jonché de papiers froissés, de parchemins déchirés et de plumes cassées, autant de fois qu'elle avait essayer de faire taire la colère et le dépit qui se livraient combat en ces entrailles, mais rien n'y faisait, il fallait que ça sorte, la douleur n'était pas physique, mais bien au cœur avec ce sentiment persistant d'avoir été trahie. Bien entendu des larmes avaient été versée, de rage ou de tristesse, l'eau salée s'était déversée des prunelles sinoples.

Citation:
    A Aldraien de Malemort-Carsenac,
    de Marie-Amélya,

    Mère *mot raturé*
    Salut et Paix. *écriture tremblante*

    Ravie de constater que vous vous souvenez de moi. Oui oui ... la guerre, les combats tout ça, tout ça ... Je comprends. Je vous remercie néanmoins d'avoir pris le temps de répondre à ma tante quant à l'attribution des Terres de Saint-Julien-le-Vendonais, *écriture irrégulière sous le coup de l'émotion* Il est vrai que ce domaine fut mon premier chez moi et qu'il renferme de précieux souvenirs, ceux d'une autre vie, ou j'avais un Père, une Mère, des frères et un toit. Le seul de mon existence à vrai dire, n'ayant eu le temps d'apprécier pleinement la vie à Ussac, puisque quelques jours après notre arrivée, suite à une dispute, vous m'aviez laissé partir et dormir à l'orée du bois.

    A l'époque j'avais su trouver la force de pardonner rapidement, je doute de pouvoir le faire à présent, du moins cela prendra du temps… beaucoup de temps. Cela m'est difficile à écrire, mais je ne vous fais plus confiance, ni à vous, ni à personne. La solitude m'a fatiguée, m'a attristée et m'a rendu aigrie. Plus que des mots, de belles paroles, maintenant je demande des gestes. Le seul geste que vous avez eu à mon égard et de m'avoir laissée seule, dans une ville qui m'était inconnue. Heureusement que j'ai eu la présence d'Esprit de me manifester auprès de Tante Sindanarie. De notre si jolie et si parfaite famille, c'est la seule, et oui je dis bien la seule qui s'est inquiétée pour moi. Même mes frères ne se sont pas étonnés de mon absence, comme si c'était dans ma nature de vagabonder au gré du vent. C'est que je ne devais pas tellement leur manquer, finalement.

    Mes mots sont durs, et ma plume pleine de bile, mais ce ne sont là que les phrases d'une jeune fille trahie et une fois de plus abandonnée. J'ai souffert… Vous n'avez sans doute pas idée. Certes, mes souffrances ne laissent point de cicatrices sur les chaires, elles doivent donc vous sembler moins importantes que les vôtres, pour que vous me les fassiez subir par deux fois. Mais les miennes me font faire des cauchemars, me réveillent en pleine nuit et contrairement aux blessures physiques nulle décoction n'en amoindri les symptômes … Oh si, pardonnez-moi, lorsque je me suis blessée à la main et qu'un médicastre m'a fourni de la poudre d'opium à diluer dans du vin pour palier à la douleur, j'ai du en mettre trop... Ou peut-être y suis-je tout simplement allergique, néanmoins j'avais l'impression de pouvoir voler. Et cela me fit le plus grand bien, imaginer une demi-journée d'hystérie, sur soixante dix jours de solitude. Une vraie bouffée d'oxygène. J'ai même songé à me blesser plus souvent tant ce bonheur artificiel était enivrant.

    Mais heureusement pour ma santé, j'ai rencontré un jeune garçon. La toute jeune amitié est devenue amour et c'est donc à lui que je suis Fiancée. Lui est là, et lui m'écrit même lorsqu'il est au front. Il est prévenant et très attentionné, et mon cœur déjà lui appartient tout entier. Vous auriez voulu que je vous en parle ? Je ne vois pas pourquoi. Il semblait déjà évident qu'avoir des nouvelles de moi ne vous intéressait guère, je ne vois pas pourquoi je vous aurais imposé celles de cœur.

    J'ai bien conscience d'avoir une plume acerbe dans cette lettre, mais je ne peux refreiner mes émotions, ne peux faire taire la colère qui m'anime. Vous vouliez retrouver une petite fille, voilà bien longtemps que la vie m'a faite femme… Au moins aurais-je eu le mérite de me construire toute seule. * les lettres manuscrite deviennent de plus en plus grosses * Vous dites que vous m'aimez ?! Je crois que plus que les mots, il est grand temps que vous me le montriez. Je suis à Limoges, en ce moment, dans mon ancienne demeure. N'ayant finalement trouvé ma place nulle part, je reprends donc celle qui était mienne pour un temps du moins, je compte bien retourner aux Cars le plus vite possible. * écriture tremblante et aux contours irréguliers * Je vous verrai donc le jour de mes fiançailles.

    J'aurai tant d'autres choses à vous dire mes les larmes brouillent ma vue et le cœur me serre au point que je ne peux respirer. Je préfère donc poser la plume, avant de m'étouffer.

    * ça et la des auréoles aux contours brunâtres montrent que des larmes se sont écrasées sur le parchemin *

    Marie- Amél………. * l'écriture est illisible sur la fin du mot *.


Là, seul, La flammèche souffla la flemme et envoya valser d'un geste brusque le chandelier. Nul ne sait combien de temps elle resta là dans le noir.
Jean Voipluvitekemonombre, ne put que constater ses yeux rougis et cernés quand à la première heure le lendemain elle vint déposer deux lettres dans son office.

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Samhuinn
Ilia s'était rendu au relai, les yeux embués des larmes eds souvenirs perdus et revenus subitement. Il avait écrit une lettre à Mahelya. Ecrit ou, plutôt, griffonné tant sa main tremblait de nervosité.
Le jeune paya le pli et sortit de l'échoppe le plus rapidement possible. Il voulait revisiter Limoges, la parcourir en se rappelant son enfance.


Citation:
Mon adorée,

Je suis si près de vous et, pourtant, parfois si loin. Il est tard et comme bien souvent la nuit m'inspire de sombres pensées. Non point de funèbres, rassurez-vous mon aimée. Juste des pensées mélancoliques du temps ou tout était différent. Ces derniers jours, j'ai crû voir le Limousin s'éffriter et la Marche se disjoindre. Le peuple crie au loup, pas tout le monde mais une minorité crie plus fort que l'assemblée. A-t-on perdu notre histoire?

A-t-on oublié ces années où seules Ventadour, Tulle et Bourganeuf avaient le droit d'élire leur maire?
Ha Bourganeuf la Superbe ! Quand je m'en approche, je ne peux me retenir de tirer légèrement sur la bride de mon cheval. J'y fait mon entrée comme on pénètre en un lieu saint. Le regard baissé, la fierté dans ma besace et ma loyauté au bord du coeur.

O ma mie, rassurez-moi ! Suis-je devenu fou ou est-ce l'entourage qui perd l'esprit? Quand je jette mon regard autour de moi, je ne vois que dissension et traitrise. Je n'entends que mensonge et perversion.
A-t-on oublié nos pères fondateurs? Qui parle encore de Kalewia, de Nolivos ou encore d'Allen?

J'entends des cris qui s'élèvent contre notre système, contre la monarchie, contre le Comte et donc contre le Roy.
A-t-on oublié l'époque de la Fronde?
A-t-on oublié que le Limousin, le Poitou, le Bourbonnais-Avergne se sont battus, au temps jadis, afin de protéger la Royauté? A-t-on oublié ce qu'est la Royauté, la Monarchie? A-ton oublié tout ces morts et toute l'amertume de cette défaite? ... La défaite ... Mais la survie de l'Honneur.

A-t-on oublié notre histoire? Vous qui n'êtes pas née limousine, en avez-vous seulement entendu parler par qui que ce soit?
Vous a-t-on cité les louanges de nos Pairs de France?

Quant à ceux qui insultes le Comte, comprennent-ils seulement qu'ils se rendent coupables d'insultes à la mémoire de feue Nebisa? Connaissent-ils l'histoire de l'Alliance du Centre?
Mes yeux se brouillent de larmes en pensant à notre héritage baffoué par des personnes qui ne sont pas nées, elles-mêmes, en Limousin. N'est-il pas pathétique d'entendre des résidents , et j'insiste sur le terme, critiquer le mari d'une limousine en lui disant qu'il est étranger? Qu'ont-ils fait? Un peu de ceci, un peu de cela? Ils ont fouetté l'air de leurs bras mais ne sont pas fichus de connaitre nos ancêtres et nos héros.

Que connaissent-ils de la Réforme et des Humbles dont faisaient partie Feue Nebisa et ma tante Marie Alice?
Se rappelle-t-il de la Terreur? Cette période trouble de notre histoire qui vit le Comté tressaillir? Comment peuvent-il critiquer le pouvoir actuel? Ils n'ont donc rien vécu ou rien appris?
Ce souvient-on de nos heures de gloire et de notre déchéance?

Je n'étais qu'enfant Mahelya. Je n'étais qu'un simple garçonnet à l'époque. Je crois que c'était pour cela que mon père m'avait laissé au main de ce chevalier. Je me souviens maintenant de la guerre et de la prise de Limoges lorsque Feu mon père était Comte du Limousin. Je me rappelle du sang et de l'odeur des maisons que l'ont brûle. Je revois mon père me prendre dans ses bras et me jeter sur la croupe du cheval avant de partir au galop. Je ressens encore se déchirement du coeur en voyant les larmes de ma mère.

Ces derniers jours furent horribles. J'ai ressenti, à nouveau, la peur de voir Limoges tomber. Hier au soir, en passant devant la mairie de la Capitale, il m'a semblé voir l'ombre de mon père, l'épée à la main, se battant vaillamment pour sauver la ville, aux côtés de ses frères Limousins.

O Mahelya, aurais-je sa force et son courage? Serais-je aussi digne que lui et que nos Mères et Pères fondateurs? Le Limousin mérite tellement mieux qu'un troupeau de moutons qui ne sait que suivre la voix du plus haut bêlant.

Mon amour, mon éternelle, ne laissez jamais ma flamme vaciller.

Vôtre,

Ilia
Ailvin
Ce jour-là, on avait chargé le blondinet de convier son cousin au bal que les jeunes Limougeauds s'était mis en tête d'organiser.
Le Carsenac escomptait bien adresser à Kylian une lettre, afin de prendre de ses nouvelles, n'était-ce pas là le devoir des amis. Aussi, il profita de l'occasion pour écrire la lettre en question.
Quoi qu'il en soit, il arriva, missive dans la main, devant le commerce de ce coursier, Jean -il n'est pas sûr du nom, dont les bons services avaient fait la notoriété.


- Le bonjour, maître, et glissant quelques pièces sur le bureau qui lui faisait face, voici pour vous.

Le jeune homme de lui remettre le vélin.

- Je n'ai qu'une unique lettre à faire porter, et elle est destinée à Kylian Deschenaux-Carsenac. Si réponse il y a, faites moi prévenir, je viendrai aussitôt.

Après avoir salué ledit Jean d'un signe de la tête, Arthur lui sourit avant de tourner les talons, sa tâche terminée il pouvait retourner à son désœuvrement...

Citation:
A vous, Kylian Deschenaux-Carsenac, mon cousin,

Aristotéliciennes salutations.


Je n'ai pas eu l'occasion de vous croiser à nouveau, depuis votre arrivée à Limoges. Aussi, j'espère que vous allez bien et que nous nous retrouverons bientôt à Ussac.
Pour ma part, je me porte à merveille, il m'arrive de m’ennuyer, l'oisiveté m'étouffe, mais je crois, j'espère, que l'avenir sera différent. Et pour cause, la Baronne m'a expliqué vouloir me prendre pour vassal, en me faisant Seigneur de Lintillac. C'est pour moi une démesurée distinction, et peut-être qu'un jour c'est à vous que je devrai prêter allégeance.
Qu'en est-t-il de vous ? Vous devez être fort occupé, dans vos nouvelles charges, pour ne fréquenter que rarement les tavernes, et je ne peux que m'en réjouir. J'ai toujours su que votre destinée vous conduirait indubitablement vers gloire, honneur et fortune. Et puis, vous n'êtes pas le fils de votre mère pour rien, les liens du sang sont immuables.

Nous avons grandis, tous deux, depuis que votre mère, ma cousine, m'a accueilli sur ses terres. Vous et moi sommes des hommes faits, maintenant. Or je sais que l'âge venant, ce sont d'autres occupations qui font notre divertissement. Les épées de bois et nos duels en la salle d'armes, même si nous devons de garder notre amitié à l'esprit et en nos cœurs, font partie du passé, n'est-ce pas là votre avis ?

Un esprit aventurier, bien que ce soit là une grande vertu, peut s'avérer être d'une funeste conséquence. Passion peut se révéler plus dangereuse que guerre, nous ne devrions jamais oublier cela.
Toutefois, prudence n'est pas privation, et ces derniers temps, le nombre de jouvenceaux et jouvencelles à Limoges s'est fait croissant, et dans l'esprit de l'un d'eux -ou dans celui de plusieurs peu importe, une idée semble avoir germé.
C'est donc un bal qui s'organise en notre capitale, et la jeune Duchesse, Victoire, que vous connaissez, m'a demandé de vous y convier. Je profite donc de ces mots, que je veux affectueux, pour m'affranchir de ce dont on m'a chargé.


Je vous attends donc en ces réjouissances estivales,
Le 23 juillet de l'an 1460,


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Ailvin Wolback, de retour...
Kylian.
Kylian se promenait dans les jardins d'Ussac, seul et dans ses pensées quand Loic arriva près de lui, tenant un parchemin qui lui tendit. Il lui donna d'ailleurs rendez vous dans la salle d'arme après sa lecture pour entrainement, puis repartit tout aussi sec. S'asseyant dans l'herbe, il deroula le dit parchemin et lut tranquillement le contenu. Amusé de voir que ce parchemin etait de son cousin , il rentra au castel partant directement dans sa chambrée afin de lui répondre.

Citation:
A mon cousin Louis Arthur Carsenac,
De Kylian Deschenaux-Carsenac.

Mon cher cousin,

Votre parchemin m'a agreablement surpris, je vais donc y repondre avec le meme plaisir. Ma foi, je vais bien meme si comme vous l'avez constaté je ne suis guère present en Taverne, et un peu plus renfermé a Ussac. Il y a tant de choses qui hantent mes pensées, et je n'ai nulle envie de faire partager mes soucis ou ma mauvaise humeur à qui que ce soit. Cela finira bien par passer, surtout quand j'aurai mis certaines choses au clair.

Parfois aussi un etrange sentiment né en moi quand je vais en taverne. Ce sentiment d'etre un etranger en ces lieux. beaucoup de ceux qui viennent sont amis, de la meme famille et ont des liens que je n'arrive a trouver. Sans doute dois je prendre patience mais vous connaissez le coté fonceur, impatient et tetu des Carsenac.

Je suis heureux d'apprendre que Mère vous ait proposé de devenir son vassal. Je pense que ce lien Vassal-Seigneur n'est pas utile dans votre cas, mais en meme temps, j'avoue que ce n'est point demeusuré , bien au contraire. Vous avez tant aidé Mère, que ce n'est que justice. J'espère bien etre invité en cette occasion et que vous ne m'obligerez pas a vous appeler "Seigneur Louis Arthur".

Je regrette parfois ces moments qui nous unissaient a Ussac, ou nos petites batailles servaient à nous rapprocher, vous, moi, Arthan, Gui et Mahel. Que ce temps me semble loin, que ce temps me semble irreel,. Parfois l'impression d'avoir revé ma famille aussi unie me prend, tant nos sommes aujourd'hui si eparpillé et pleins de rancoeurs. J'ai bien l'intention de remedier a cela dans les jours à venir, Priez mon cousin, afin que mon oeuvre soit couronnée de succés.

Sur le dernier point que vous soulevez, j'avais en effet entendu parlé de ce bal, et meme si mon avis etait de ne pas venir, n'ayant pas de cavalière, j'ai changé mon opinion. Finalement n'est-ce pas la le meilleur moyen que de rencontrer des personnes ? Vous pourrez alors rassurer notre chère Victoire quand à ma presence.

En esperant vous revoir rapidement, avec toute mon amitié




Prenant son parchemin, il souffla afin que l'encre seche plus vite, puis sortit de la baronnie, après avoir été prevenir loic de son absence. Fièrement sur sa monture, il repartit sur Limoges afin d'envoyer le parchemin par la meme voie ou il lui etait parvenu. Entrant dans la salle.

Le bonjour a vous. Je voudrais faire envoyer ce parchemin a mon cousin Louis Arthur Carsenac, qui doit se trouver.. quelque part, mais pour sur que vous trouverez

Un sourire amusé en voyant la tete du pauvre bougre qui devrait trouver le dit "quelque part" . Posant quelques pièces sur le comptoir,; il repartit tranquillement.
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