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[RP] Entremets, desserte, issue.

Johannes
Le petit jour, il l'a même pas vu. Sur sa chaise, le blond somnolait un peu, entre deux eaux. Plus de cauchemars, des petits égarements qui viennent se calquer au réel, parfois il ouvre les yeux, un peu, c'est toujours moche, il referme. Et puis ça bouge, à côté. Réveil avec deux grisailles qui fixent. Qu'est-ce que tu veux ? Elle se tord moins, elle a relâché les jambes. C'est fini peut-être. Il sait pas.

« Je descends, danoise. Je fais vite. »

De retour dans la pièce, ça pue le bouc, le sang et l'amertume. Mais il a un peu d'eau, et il a un drap, obtenu au bagou et au baratin. Sa Blondeur, elle a de grands cernes violets qui lui tombent sur les joues. Il ouvre la fenêtre, ça fait un peu de frais qui vient les lui frotter, ses joues. Et ta fièvre ? Et ta douleur ? Il lui passe les bras autour du corps, redresse-toi un peu. C'est pour le drap.

Il le soulève, pas de son côté à elle, pour qu'elle voye pas. Ça fait comme un grand lac noir. Sec. Vers la gauche, un petit chose de même pas deux pouces, sec aussi. C'est peut-être ça. Il veut pas savoir. Il tire le drap vers lui, referme, c'est souillé partout jusqu'en dessous. Le blond va poser la boule de drap dans un coin de pièce, cercueil pour séraphins, affaire à traiter plus tard.

Avec l'eau, il lui refait une toilette à sa Blondeur. Pas une grande. Ça vire vite au rouge, dans la jatte. Il frotte le bas, les cuisses, avec le froid du matin qui vient éclairer tout ça. De toute façon, la bougie est morte dans la nuit. Tes cernes bleuis ma blonde, avec ton grand corps de guerrière tout crevé. Lève tes bras, passe une nouvelle chemise. Allonge-toi, aussi. Faut que tu dormes.

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Humpty Dumpty sat on a wall.
Humpty Dumpty had a great fall.
All the king's horses and all the king's men
couldn't put Humpty together again.


L. Carroll
Astana
Lavée, changée, toujours aussi mal en point. Faudrait dormir, oui. Mais pas vraiment du sommeil du juste. Pas plus qu'il sera réparateur. La blonde n'a aucune envie de fermer les yeux après tout ça ; elle fixe un coin de pièce avec le tas de langes au bout et chiale en sourdine. Blondit la ferme, il s'affaire pas loin. Y'a rien à dire, de toutes façons. C'est mieux comme ça.

Il lui faut pas long, tout compte fait, avant de sombrer dans un sommeil agité. Plusieurs fois, elle se réveille en sursauts. Parfois Johannes veille à coté, d'autres pas. Il est même pas là, ou alors elle voit pas, et elle part de nouveau. Depuis, la lumière a baissé, et le carreau est resté ouvert. Ça caille, mais faut aérer, lui refiler une nouvelle jeunesse à cette turne. Elle se couvre pas. Ça t'apprendra.

Quand vient le vrai réveil, le soleil se fait petit dans le ciel, et particulièrement bas. Il baisse et laisse derrière lui une trainée rougeâtre. Coup d'oeil circulaire sur la pièce : personne. L'amas de draps souillés s'est fait la malle aussi. Dans une grimace douloureuse, Astana essaie de se lever. Maigres cannes engourdies qui ne tiennent pas le choc et qui la laissent retomber à terre comme un torchon dégueulasse. Pourquoi tu trembles ?


« 'solée... » qu'elle dit intérieurement, s'adressant au plancher. Désolée, encore. Trois fois.

Combien de temps ça fait, qu'elle a pas quitté c'te pièce ? Deux jours ? Peut-être plus. Combien de temps ça fait, qu'elle a pas causé au blond normalement ? Qu'ils se sont pas engueulé ? Normal, tu jactes plus, ma vieille. Et puis il est pas là. N'empêche que ça fait long quand même. Trop long. Et puis avec leur pois qu'est parti, maintenant, et qu'à laissé son vide... va falloir avancer. Rempiler avec la route, et se faire appeler Prune, Alfrude, Anastasie ou encore... peu importe. Façon tu causes plus ! C'est ça. J'ouvrirai ma bouche quand j'aurai un truc à dire. Des pensées aussi futiles, y'en a encore pas mal qui lui traversent l'esprit. Pour s'occuper ; et pas penser au reste.

Des fourmis dans les jambes. On peut y aller ? Astana se ramène fissa vers la table. Dessus : la pipe, son chanvre et l'amadou. Elle prend le tout, avise le lit puis secoue la tête. Pas moyen de retourner là dessus. Alors un coin. N'importe lequel. C'est bien, les coins. Puis c'est vide, faut bien les combler. Un cache misère, que ça s'appelle. La danoise se plante là, fait son affaire, allume la pipe.

Plus qu'à attendre que Blondin pointe son museau.

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Johannes
Combien de temps qu'il avait quitté cette pièce ? Le temps d'aller faire le trimardeur, pour trouver de quoi se mettre sous la dent. Parce qu'il faut qu'elle avale du gras, sa Blondeur. Et que c'est pas franchement le moment d'aller faire les poches au tenancier, déjà qu'ils lui ont foiré sa paille. Sage, le blond, il a travaillé le jour sur un champ d'été, à se foutre de la terre sous les ongles pour effacer le sang, penché sur la maronne, mère nourricière, à écouter le vent et plus les cris – une pause. Des bouts de son corps à sa guerrière, mêlés aux pousses de blé. Plus de pois ? Encore une danoise ?

Si qu'elle est là, quand il arrive. Déjà fière, sur ses deux pattes, à voler des gorgées de fumée. Comme ça. La tête du blond quand il a refermé la porte et quand il se trouve en face d'elle, c'est pas racontable. Des heures de travail, à décrocher la marmaille, à éponger la coque, à serrer des chiffons, et même pas trois plombes après Blondeur, marche, fume, déjà bien fière, là, plantée comme une betterave, pleine pièce, pleine pipe, bien normale. Bien vivante aussi. Ça le bloque au blond, ça le tétanise comme un raisin, moitié heureux, surtout colère. Faut pas pousser.


« Vous vous foutez de moi ? Vous retournez au pieu sa Blondeur, je veux pas entendre. Vous retournez au pieu et vous bectez. Non, vous êtes sérieuse là ? Vous bougez pas. Et je m'en fous ! Au pieu ! Mais c'est n'importe quoi ! Mais vous êtes pas possible ! Au PIEU Blondeur ! »
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Humpty Dumpty sat on a wall.
Humpty Dumpty had a great fall.
All the king's horses and all the king's men
couldn't put Humpty together again.


L. Carroll
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