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[RP] La mer, la plage, Tréguier quoi!

Tensa_de_falcone
La voila, la belle Tuatha, la belle rouquine, souriante, très souriante. Son regard brillant émerveillait Tensa, puis regardant la mer, il pu voir ce magnifique spectacle, vraiment il était ébahi par celui ci. Et voilà qu'ils sont au bord de l'eau. Chausses retirées, les pieds barbotant dans l'eau, bon dieu qu'elle est froide, pour le sudiste qu'il est, l'eau froide ce n'était pas sa tasse de thé, les frissons parcouraient tout son corps. Il préférait l'eau de son Arles natale qui était largement plus chaude, quoi que, à cet époque l'eau n'était pas non plus très chaude. Heureusement que le couché de soleil rougeâtre réchauffait son être par la beauté de celui ci. Et la voilà la belle rouquine qui le rejoignait dans l'eau froide et sans vergogne en plus. Elle disait que l'eau était froide. A mais c'est sur qu'elle est pas chaude ce disait il.

Je ne vous le fais pas dire, bon sang, la mer méditerranée est beaucoup plus chaude que ça.

Riant il ajouta.

Mais bon, être ici avec vous est assez réconfortant. Je ne l'échangerai pas, même pour de l'eau plus chaude.

Souriant il la regardait l'asperger d'eau froide. Il riait de ses bétises mais n'était pas en reste, il lui envoya une belle éclaboussure d'eau bien froide sur elle, la mouillant bien sur ses braies. Il riait car lui n'a reçu que quelques gouttes alors qu'elle à reçu une vague comparé à ce qu'elle a donner. Car oui, Tensa aime plus donner que recevoir, surtout dans ses cas là. Il souriait bêtement tout en s'approchant d'elle. Tout en l'éclaboussant encore et encore, elle allait finir toute mouiller la pauvre.

Alors vous êtes toujours prête ainsi belle Baronne Tuatha ?

Un large sourire s'affichait sur ses lèvres tout en la regardant toute mouillé d'eau salé qu'elle était. Un sourire presque narquois, taquin. Il l'avait bien arrosé la pauvre. Malgré un froid inhérent à la situation, Tensa avait chaud, son corps répondait à ses émotions.
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Tuatha
Elle s'amusait comme une petite folle , riait et sautillait telle une gamine , les soucis envolés bien loin d'elle , elle appréciait ce moment à sa juste valeur .
Voir Tensa éclaboussé la faisait rire et elle ne boudait pas son plaisir , elle était dans son élément , ne sentant même plus la fraîcheur de l'eau .


De l'eau chaude ? Ca ramollit , notamment la peau , rien ne vaut un bon bain dans l'eau froide .

Quand soudain ...

Un instant elle fut pétrifiée , trempée des pieds à la tête , c'était le cas de le dire . Le bourguignon lui avait envoyé une gerbe d'eau gigantesque et même ses cheveux dégoulinaient d'eau salée .
Elle cligna des yeux et soudain éclata de rire .

Grand dieu ! Vous allez me payer çà Tensa !! Je vous jure de me venger à un moment ou un autre .

Trempée pour trempée elle plongea et se retrouva rapidement en vue des jambes du brun , d'un geste sur , elle attrapa un pied et tira dessus afin de le faire basculer , sans l'aide de l'eau elle n'aurait pu y arriver , Tensa étant bien plus grand et costaud que le petit bout de femme qu'elle était . Mais l'eau aidant elle vit avec bonheur le géant basculer alors qu'elle s'échappait déjà .
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Tensa_de_falcone
Que c'était jouissif de la voir s'amuser ainsi, mais Tensa avait envie de s'amuser a sa manière et de la taquiner en l’aspergeant d'eau de beaucoup d'eau ! Une vague se dirigea vers Tuatha la trempant de la tête au pied ! La pauvre toute froide, toutes mouiller, elle n'en pouvait plus, elle en rigola même, ce qui fit rire Tensa car c'était assez cocasse comme situation, elle voulait lui faire payer ? Mais comment elle si frêle ... il allait le savoir et très vite.

Ahahahaha je vous ai bien eu !!!

Elle plongea à ce moment là et réussi à chopper une jambe de Tensa, pour le faire basculer, grâce à l'eau elle réussi à le faire tombé, le pauvre, sur le cul, dans l'eau froide, il en resta béat. Puis rit la voyant ressortir la tête de l'eau, et à ce moment précis, mouiller pour mouiller, il lança une nouvelle gerbe d'eau dans sa direction.

Vous allez me le payer ça Tuatha. Mais après ça il va falloir ce réchauffer donc ...

Pour ce réchauffer il continua à lui balancer des gerbes d'eau sur elle, puis il ria bêtement de la tremper d'avantages, de grands gamins, ils étaient mignon à voir, mais aussi terriblement bête. Riant il s'arrêta puis se releva et tendit sa main à Tuatha pour la relever. Le sourire en coin, elle avait ce coté sauvage qu'il appréciait terriblement. L'eau dégoulinait de ses braies ainsi que de sa chemise, tout était trempé. De la tête au pied, il était totalement trempé. Il ne fallait pas resté longtemps ici car le froid allait les prendre et ils tomberaient malade.

Venez, nous allons attraper froid sinon.

Lui dit il en souriant.
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Tuatha
Elle était assez fière d'elle , le fait de faire chuter le géant dans l'eau avait franchement été un moment de pure rigolade .
Elle riait tant qu'elle ne vit pas venir la vengeance et crachait l'eau par le nez et la bouche .
Se redressant elle rit en entendant Tensa lui dire qu'ils allaient prendre froid .
Froid ? Elle la fille d'Irlande et d'Ecosse ?

S'il savait...

Elle avait prévu de se baigner nue dans un lac de Savoie et çà même en plein hiver , elle n'avait juste pas encore eu le loisir d'aller jusque là , mais un jour elle se l'était promit .


Venez, nous allons attraper froid sinon.


Elle aurait voulu barboter encore un peu , mais en voyant la chemise détrempée de Tensa et le torse en transparence , tout à coup elle baissa le regard et se mit à rougir avant de plonger jusqu'au cou .
Grands dieux ! On y voyait comme si elle n'avait rien mit !
L'habitude de se baigner seule lui avait fait oublier qu'une simple chemise trempée n'est pas un barrage pour le regard des autres .
Elle était gênée et espérait juste que Tensa n'avait rien vu , tout à s'amuser et en bon samaritain qu'il était , il avait surement du fermer les yeux et occulter la vision , elle l'espérait en tout cas .

Lentement elle nagea jusqu'au bord de plage , limite se traînant sur le sable afin de ne pas se relever trop tôt . Puis une fois sur ses jambes , elle croisa les bras sur sa poitrine et fila récupérer ses jupons , les plaquant contre elle avant de faire face au brun .


Vous avez raison , il commence à faire froid , on va attraper la mort si on ne rentre pas .
Et comme je ne veux pas que certains sautent de joie en me voyant passer l'arme à gauche , je vais aller prendre un bain bien chaud à l'auberge .
Le premier arrivé paye le repas du soir , vous êtes d'accord Tensa ?


Et d'un rire cristallin , la flamboyante fila en direction du village et de l'auberge ...
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Tensa_de_falcone
Tensa vit l'eau couler de sa bouche et son nez, ce qui l'empecha de rester sérieux, une folle envie de rire le prit. Mais une fois son fou rire parti, il pu lui tendre la main, bizarrement elle préféra nager et était déjà rendu sur la place en mode "escargot", Tensa fut assez surpris, elle avait été plus rapide que l'éclair et surtout ... elle avait eu un comportement assez spécial pour le coup. M'enfin bon, Tensa sait que les femmes parfois, ont de drôles de comportement.

Lentement il rejoignait la plage, tout trempé qu'il était, le froid commençait à l'envahir, lui le sudiste, m'enfin maintenant qu'il a connu le froid extrême, du nord, la Bourgogne restera un duché chaud pour lui. Il souriait intérieurement. Puis Tuatha ce mit à parler ...


Vous avez raison , il commence à faire froid , on va attraper la mort si on ne rentre pas .
Et comme je ne veux pas que certains sautent de joie en me voyant passer l'arme à gauche , je vais aller prendre un bain bien chaud à l'auberge .
Le premier arrivé paye le repas du soir , vous êtes d'accord Tensa ?

Le premier arrivé paye le repas du soir ? Aurait-elle oublier ? Il la regardait avec une mine interrogative. Ne comprenant pas spécialement pourquoi elle disait ça et la repris doucement.

Hmmm bien non, je ne payerai rien du tout et vous non plus, car nous sommes invité par votre amie Zakarine il me semble.

Tensa la suivait tout en souriant, le temps de passer de la plage aux dunes puis repartir vers la direction du village lui fit perdre un peu l'eau qu'il a sur ses vêtements.
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Lanceline
    « La mer
    Qu'on voit danser le long des golfes clairs
    À des reflets d'argent
    La mer
    Des reflets changeants
    Sous la pluie »

    Charles Trénet, La mer.

- Adalinde. Surveille Aloan. Je vais me promener.

La Blonde avait embrassé son fils et avait marché dans la rue, insensible aux regards qu’on lui lançait. Désormais épouse du grand duc, elle en faisait peu de cas. Rien n’avait changé pour elle, sinon ce respect qu’autrui semblait lui témoigner désormais.

Arrivée sur la plage, les cheveux ballotés par le vent, elle eut un large sourire et ferma quelques instants les yeux. Puis, sans hésiter, elle délaissa ses chausses et enfonça ses orteils dans le sable. Il ne faisait pas beau, le soleil n’était pas présent, mais la Blonde s’en moquait bien.

Elle courut et alla tremper ses mollets dans l’eau. Surprise par la froideur de l’eau -bien qu’elle s’en doutât-, la Balafrée poussa un cri qui se mut en un rire amusé. Sa robe était trempée, mais peu lui importait sinon de profiter de l’instant. Se moquer des autres, se moquer des bien-pensants et n’agir que sur l’impulsion du moment. C’était ce qu’elle avait décidé de faire et ne s’en portait pour l’heure que très bien. Aucun regret à cette ordonnance mentale qu’elle avait édictée à elle-même, non comme un comportement de tous les jours, mais comme « soupape » pour éviter qu’elle ne crevât d’ennui ou d’inaction. Moments de folie qui avaient forgé sa réputation et qui n’étaient plus à prouver, elle se souvenait pourtant de certains avec une certaine honte. Perdue dans l’immensité de l’eau qui venait s’échouer contre ses jambes et qu’elle observait d’un œil impavide, elle songea aux fois où elle avait bu, un peu trop, et où ses actes désordonnés avaient eu une importance sur la suite de sa vie.

Lorsqu’elle revint à elle, ou plutôt à ce qui l’entourait, elle se rendit compte qu’elle frissonnait. Déçue de ne pouvoir rester plus longtemps au risque de frôler la mort, Lanceline fit demi-tour. Elle s’assit et contempla l’eau qui allait et venait. La noble ficha ses doigts dans la mer dorée qui se trouvait sous elle et prit le temps de distinguer chaque grain de sable. Elle réalisa qu’à l’instar de ceux-ci, elle n’était rien. Que ses problèmes allaient disparaître à l’heure de sa mort. Si elle déplaçait un grain de sable, cela n’avait aucune incidence sur les autres. Tous semblables, tous différents pourtant : certains semblaient plus foncés ou plus clairs que d’autres. Les hommes n’étaient rien. Déprimant ? Pas pour Lanceline. C’était là la preuve qu’effectivement, si les autres pouvaient agir comme bon leur semblait, elle aussi.

Mais ce raisonnement avait une faille. Ses actions à elle pouvaient influer sur la vie des autres. Si, lors de sa volontaire réclusion auprès d’Elizabelle, elle avait attenté à sa vie, son fils en aurait pâti. Si Claire n’était pas morte, Equemont ne l’aurait pas épousé. Un rire jaune la secoua. Peut-être aurait-il fait en sorte d’avoir la Blonde dans sa couche. Elle n’aurait pas cédé, par égard pour sa cousine. La Lanceline d’autrefois était peut-être plus droite que celle d’aujourd’hui, mais certaines valeurs ne bougeaient pas. La famille d’abord.

Pensive, elle finit par s’allonger quelques instants sur le sable et ferma les yeux. On pouvait lui voler ses chaussures, elle s’en moquait bien. Femme du grand duc ou pas, elle ne dirait rien.

Vous savez ce que c’est, son problème ? Trop gentille.
[1]

    « La mer
    Les a bercés
    Le long des golfes clairs
    Et d'une chanson d'amour
    La mer
    À bercé mon cœur pour la vie

    Charles Trénet, La mer.


[1] Léodagan, Kaamelott, Livre II épisode 47, Le Complot.

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Vendredi
Cette fois elle était au bout. Au bout de ses ressources financières, au bout de sa patience, au bout de la Bretagne... Non pas tout à fait. Mais à quoi bon continuer plus à l'ouest puisque toutes les villes se ressemblaient dans leur endormissement et dans le silence de leurs tavernes? Et Vendredi en avait assez de parler aux murs, même si ça valait mieux que certaines conversations de tavernes. Pas toutes fort heureusement.

Elle descendit vers la plage de Tréguier et se sentit ravigorée par le vent qui lui fouetta le visage, faisant voler ses boucles brunes. Elle resta ainsi un instant à considérer l'échec de ce voyage. Elle qui se faisait une joie de parler le peu de breton qu'elle avait appris sur la route n'avait rencontré que des étrangers de passage ou des gens qui ne le pratiquait plus. Tout partait à vau-l'eau dans ce duché.

Elle sourit en réalisant soudain qu'elle se trouvait là où son ami breton était né. Elle eut une pensée fugace pour lui, se demandant si il était en train de voguer vers Bordeaux, comme il en avait le projet. Peut-être finirait-elle par aller là-bas, le retrouver? Un jour peut-être... Oh, il ne s'attendrait pas à la voir sans doute, mais elle s'en fichait bien.

Pour l'heure il y avait bien quelqu'un qui l'attendait. A Rieux. C'est donc seule qu'elle reprendrait la route en sens inverse puisque son escorte l'avait oubliée. Elle ne lui en voulait pas, enfin si, un peu. Mais elle n'avait pas la rancune tenace. Une bière et tout serait oublié. Et puis un nouveau voyage s'annonçait. Vers où, elle ne le savait pas encore, mais la Bretagne n'avait pas comblé son envie de bouger.

Elle s'assit un instant sur le sable et s'amusa à tracer quelques dessins à l'aide de son bâton. Il fallait qu'elle apprenne à écrire. Ce n'était plus possible de faire sans. Ne pas savoir écrire la rendait incapable de tisser des liens durables. L'écriture était le langage du coeur. Celui qu'on garde pour la pénombre de son écritoire, éclairé par une chandelle, celui qu'on divulgue sur le sable avant que les vagues ne l'effacent, celui qui dit ce que la voix ne peut proclamer.

Il était temps de reprendre la route.

Femme de grand duc ou simple voyageuse, les femmes avaient décidément un peu trop tendance au vague à l'âme quand elles contemplaient le bord de mer.
Maryane.
Je n'ai jamais été du genre à me promener cheveux aux vents, à courir dans les rues ou à flâner sans but. Mais depuis que je suis arrivée à Tréguier, il m'arrive de quitter la sécurité du château pour découvrir tout ce que mon époux aime dans sa ville. C'est terriblement niais n'est-ce pas? Ouais. Oubliez ça. Je ne découvre pas vraiment ce qu'aime mon époux, je m'occupe. Et de temps à autres, dans un moment de complet ridicule, je vais faire un tour vers la plage et j'observe l'horizon. C'est étonnant de voir la mer depuis la terre, ça ne donne aucun soulagement. Alors qu'essayez de voir la terre depuis la mer, c'est bien plus euphorisant!

Parfois je réfléchis à mon enfance, rien ne me prédisposait à avoir tant de souvenirs attachés à la mer. Rien ne me prédisposait à rencontrer des hommes tels que Pit de Guérande. Je devrais être une éminence en Lyonnais-Dauphiné, mariée à un général ou un Duc français quelconque, servant éternellement les intérêts des Guerrero. Peut-être aurais-je déjà du être deux ou trois fois à la tête d'un Duché, j'étais plutôt bien partie pour en arriver là.

Mais il se trouve qu'alors que tout mon destin était tracé, Aricie de Brocéliande s'est pointée accompagnée de son fils dans un couvent perdu au fin fond de la Bourgogne. Il se trouve que le fils en question m'a rencontrée par le plus grand des hasards, qu'il a quelques années plus tard débarqué à Lyon et demandé à m'épouser, que mon frère aîné a accepté, que je suis devenue Princesse quelques semaines plus tard. A l'aube de mes quinze ans, mon destin est parti en vrille, il aura suffit d'une simple alliance passée autour de mon doigt frêle. Et me voilà aujourd'hui en Bretagne, toujours aussi surprise de ma situation actuelle. Dans le fond, c'est ça qui me rapproche de Lanceline. Bien évidemment, pas la trahison de son époux ni même sa tristesse, juste les circonstances folles qui justifient notre présence à toutes les deux sur la plage de Tréguier.

J'ai apporté une bouteille. On change tous, on s'adapte tous. Elle est la femme trahie d'un ami qui m'est cher, même si je ne l'avouerai sans doute jamais. Il est l'amant d'une amie. Oui mais elle est française. J'ai envie d'être solidaire. Et d'ailleurs, bien que je n'ai jamais été femme d'un Grand Duc, j'ai malheureusement pour moi été bien trop proche de deux Grands Ducs. Cette position n'a rien d'enviable, surtout quand elle nous lourde. Je m'assois à côté d'elle, au début je ne dis rien. On est si différentes. Elle parait si libre et moi si engoncée. Je suis coiffée impeccablement, vêtue strictement.


Vous survivrez. Votre famille est en France. Et là bas, qui se souciera que votre époux soit Grand Duc? La Bretagne respecte à peine ces affaires de Noblesse, alors...

J'ai bien conscience de ne pas être très réconfortante. Mais ne me jugez pas, je suis novice en altruisme!

Personne ne vous demandera de le soutenir, pas même lui. Vous n'aurez pas à parader, vous n'aurez pas à servir la Bretagne.

Je lui tends la bouteille.

Mais vous pouvez boire un coup.
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Lanceline
Était-elle triste ? Elle-même n’aurait pas su le dire. Fallait-il se composer une mine de circonstance ? Était-elle malheureuse ? Comment était-elle supposée réagir ?

À n’être pas proche de lui, elle pouvait encore prétendre que le problème n’existait pas. Que rien ne s’était passé. Qu’en vérité, elle n’était pas cocue. C’était faux, bien sûr. Il suffisait de voir les sourires en coin de certaines femmes, ravies de voir cette étrangère raillée dans sa propre maison. Il suffisait de voir les regards lubriques de certains hommes, n’attendant qu’un geste de sa part pour rendre la pareille à Equemont. « J’ai fait cocu le grand duc de Bretagne. » Visez un peu le prestige !

Sa main tassait le sable à côté d’elle, et elle observait ce travail inutile et minutieux comme s’il était la chose comptant le plus à ses yeux. Occuper l’esprit par des chimères, voilà le subterfuge qu’elle avait trouvé pour ne pas avoir à se poser de questions.


Vous survivrez. Votre famille est en France. Et là bas, qui se souciera que votre époux soit Grand Duc? La Bretagne respecte à peine ces affaires de Noblesse, alors...

Elle tourna légèrement la tête vers Maryane qui était arrivée silencieusement. Surprise, une boule de gratitude se forma au fond de son ventre. La brune était maladroite, certes, mais et alors ? Qui s’en souciait ? Ou plutôt, qui, à part Azarielle, avait tenté de réconforter notre héroïne ? Pas grand monde. À part quelques mots échangés en taverne, rien. Elle ne s’en plaignait pas. Elle savait que l’inconstance est part de la nature humaine.

Personne ne vous demandera de le soutenir, pas même lui. Vous n'aurez pas à parader, vous n'aurez pas à servir la Bretagne.
- Je suis toujours sa femme.


Elle n’avait pas entamé les démarches de dissolution. C’était aussi une des questions qu’elle cherchait à éviter. Le voulait-elle vraiment ? Qu’est-ce qui, au fond, était préférable ?
Elle était toujours sa femme. Il était attendu -par qui ?- qu'elle se comportât comme telle. Ou pas, remarquez.

Elle prit la bouteille, s’en but une rasade, préparée au goût de l’alcool fort, et eut un sourire. Prévenante, la brune avait pris du vin de chez elle. Du bordelais.

De ce vin « magique », du vin la renvoyant bien des années en arrière, lorsqu’elle avait employé ce qualificatif la ridiculisant aux yeux d’Arnaut. Elle s’en fichait. Cet Arnaut avec qui, pour la première fois, elle avait envisagé le mariage.
Après l’horreur de Waking, et celle de Barbarian s’étant suicidé, elle avait tenu éloigné les hommes. Même Azraël, semblant lire au plus profond d’elle-même, n’avait su totalement la désarmer. Méfiante, elle les soupçonnait tous et les passait au crible. Arnaut avait su faire taire sa défiance pour l’amener à l’autel.

Et depuis, elle n’avait eu de cesse de le maudire. Sans lui, pas d’Ernst, pas de Basile, pas d’Equemont. Elle le détestait de l’avoir plongée ainsi dans les turpitudes de la vie, alors qu’elle n’en voulait pas et n’avait rien demandé.

Deuxième rasade d’alcool avant de tendre la bouteille à Maryane.


- Mercé.

Un sourire à la Brocéliande.

- Servir la Bretagne, hein… Vous êtes une des rares exceptions confirmant la règle que les bretons ne m’apprécient guère.

Ironique, elle s’empêcha pourtant de laisser échapper un rire sinistre. Il faisait bon -bon pour la Bretagne- et rien ne pouvait gâcher l’instant. Pas même l’idée qui la rongeait qu’elle n’était plus désirée et désirable, et que par conséquent Equemont l’avait trompée.
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Maryane.
- Je suis toujours sa femme.

Futile détail. Je ne le connais que trop bien pour savoir qu'il persistera à fréquenter Dana. Je ne le juge pas pour ça, l'amour peut avoir des envies impérieuses. J'en suis une preuve flagrante, exemplaire. Pour autant, je ne précise pas le fond de ma pensée. Je suis maladroite mais pas cruelle. Pas ici en tout cas, pas maintenant.

L'altruiste du dimanche que je suis préfère garder le silence un moment. Je tente d'élaborer une stratégie, une pirouette, une manipulation de dernière minute, tout ce qui pourrait m'aider à la réconforter. Mais comment réconforte t-on quelqu'un? La femme flouée d'un ami, qu'on s'était mis en tête d'accepter à son tour comme amie, juste parce qu'ainsi va la vie. Si encore il s'agissait d'une manoeuvre politique, sans doute aurais-je naturellement trouvé une solution. Mais qu'ai je à gagner là dedans? Rien. Et ça bloque mon esprit. Alors je tente de me mettre à sa place, de ressentir les trahisons, les abandons, les déceptions. Ca file le cafard, c'est sûr, mais il faut bien être moins rigide de temps à autres. Il me faut faire un effort immense pour accepter de laisser ces vieilles émotions me submerger, elles qui me donnent l'impression d'être faible.


- Servir la Bretagne, hein… Vous êtes une des rares exceptions confirmant la règle que les bretons ne m’apprécient guère.

Sans doute parce que je ne suis pas bretonne.

A moins que je ne le sois. Je n'ai jamais vraiment tranché cette question. Je suis Lyonnaise, une Guerrero. Mais je suis si Brocéliande. Je deviens si Trécorroise. Je récupère la bouteille mais ne boit pas.


Je... Non, ce que j'allais dire est idiot, je me retiens à temps.

Vous... Non plus, mauvaise approche.

Enfin, il... Trop frontal.

Pourrais-je voir votre fils au moins une fois?

Un moment d'intense inspiration que voilà. Je me suis souvenue de cette nuit où après un terrible cauchemar je m'étais consolée en observant ma fille. Cette réminiscence m'est venue juste à temps pour meubler ma ridicule tentative de discussion. Parler de son enfant, m'intéresser à son sort, voilà qui devrait la réconforter!
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Lanceline
Sans doute parce que je ne suis pas bretonne.

« Line-les-pieds-dans-le-plat », le retour.

Elle nous avait manqué, cette Line gaffeuse. Ceci dit, même en faisant le plus attention possible, elle échouait, alors…

La Blonde partit d’un rire franc, un de ceux qu’elle n’avait plus ces derniers temps. Oublier sa condition, se laisser aller, portée par le vent, voilà ce qu’elle devait faire. Elle avait songé, pour l’adrénaline, à aller sauter des falaises de Brest. Le problème aurait été, si elle avait échoué, qu’on l’aurait plainte -et elle aurait détesté cela-, et si elle avait réussi, qu’on l’aurait regardé avec pitié -encore pire-.


Je... Vous... Enfin, il...

Elle patienta sans rien dire, sans même juger, les noisettes scrutant l’écume pour ne pas l’embarrasser davantage. Elle sentait bien que la Brocéliande tentait une approche douce pour ne pas la cabrer, mais était loin de se douter qu’en réalité, l’exercice était pour son interlocutrice beaucoup plus périlleux que cela. Si elle avait su, elle ne l’en aurait aimée que plus.

Pourrais-je voir votre fils au moins une fois?

Elle n’aurait pas pu tomber plus juste. Lanceline aimait encore plus ce dernier-né que ce qu’elle ne se serait cru capable. Fils de la joie, fils de la douleur, fils de la crainte de la mort. Il se présentait mal, elle avait cru y passer, et ce sentiment s’était renforcé par après avec la fièvre puerpérale.

- Autant de fois que vous le voudrez.

À l’une des seules mains tendues en Bretagne, à l’heure où le père ne reconnaissait pas son fils légitime et préférait un bâtard, la demande était bienvenue.

À songer au nourrisson, l’âme s’agitait et semblait reprendre vie.


- Vous verrez. Il est en bonne santé. Ce n’était… L’accouchement ne s’est pas bien passé mais, par Aristote ! C’est du passé. Il a survécu, et moi aussi.

Elle ne voulait pas qu’on la plaignît, parce qu’elle abhorrait cela, signe de faiblesse selon elle. Elle couvait Aloan, espérant ainsi l’épargner comme elle aurait voulu le faire avec Ermelne, qui ne parlait plus beaucoup depuis la faute découverte. Peut-être intériorisait-elle, et à l’époque où on ne demandait rien aux femmes, c’était mieux, mais la Balafrée s’inquiétait de ne plus voir autant briller les yeux azurés. Les seules fois où elle les avait vu pétiller, c’était lorsqu’elle évoquait Gabriel. Ainsi, la mère espérait silencieusement que ses enfants se fissent mutuellement confiance et parlassent loin des oreilles indiscrètes, quand bien même elles furent maternelles.

Elle ne voulait pas qu’on la plaignît, mais ne put s’empêcher d’ajouter.


- Il était mal engagé, et puis, j’ai eu une forte fièvre après l’accouchement.

Elle passa volontairement les détails, l’angoisse, le sang, les cris qu’il n’avait pas tout de suite poussé, et elle avait alors hurlé sa rage de penser l’enfant mort-né. Fort heureusement, il s’était rattrapé, et depuis babillait sans cesse, empêchant la nourrice de dormir tranquillement.

Maryane ne buvait pas ? Qu’importe, Lanceline boirait pour deux. Sans hésiter, elle s’empara de la bouteille et en but encore, semblant railler par-delà les mondes son défunt mari, qui certainement pour la punir, lui envoya par le vent une vague de sable pour lui apprendre à savourer le vin bordelais.

Loin de s’en offusquer pourtant, elle rit, semblant avoir oublié en un instant le dramatique de l’événement évoqué précédemment. Ou peut-être qu’elle avait décidé de l’oublier pour respirer enfin librement.

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Statere
Assis à mi pente du cordon dunaire surplombant la plage de Tréguier, Stat plongeait son regard akène dans la contemplation de l ’océan, qui envoyait inlassablement ses rouleaux crêtés d’écume à l’assaut du sable.
Et finalement, le sable finissait toujours par aspirer les vagues , une à une , avant qu’elles ne se retirent,en un voile de dentelle blanchâtre festonnant la plage.
Un combat de titans,antédiluvien, de toute évidence, entre l’élément liquide et l’élément absorbant.
Hummm... pensait-il ' la mer c'est de l'eau et comme l'alcool c'est de l'eau '
Un peu comme un général lançant sa cavalerie contre une forteresse sans remparts, avant d’ordonner un repli stratégique en bon ordre.
Puis sonnant à nouveau la charge, infatigablement, dans un fracas grondant.

Bien avant qu’il ne puisse admirer ce spectacle captivant, Stat avait été impressionné par le bruit de fond , d’abord assourdi et confus, puis de plus en plus présent, à mesure qu'il s’éloignait du village et s’était rapproché du littoral.


Tout au long de son voyage depuis La Rochelle jusqu'à Treg , Le doux dingue avait rêvé ce tête à tête avec l'océan , seul ou bien avec Jen, oups nan !!!! pas seul puisqu'il l'avait kidnappé !!! essayant de l'imaginer, les yeux brillants , buvant les mots des rencontres de passage.

Mais la réalité dépassait largement l'imagination , face à cet opéra primaire et grandiose.

Il ferma les yeux, s'imprégnant de ce moment de pureté originelle , le visage fouetté par le vent marin , les cheveux ébouriffés.

Des pensées ? mais oui bien sûr !!!!
Et la liste continuait de s'allonger au fur et à mesure des moments passés en taverne..
La logique aurait voulu qu'il commence par les braies puis la boulasse puis.. tout le reste.. mais la logique n'était pas toujours si logique et c'est le brun qui planchait sur la logique qui pensait que c'était pas toujours bon de suivre la logique .. pas facile à suivre puisque logique.. enfin Nan ... !!! enfin peut être ... ! et si son esprit était déjà embrumé qu'est ce que se serait demain après avoir attrapé la boulasse ?
La soirée promettait en péripéties en tout genre, entre l'exploration des dessous de table, le jeté de korrigans, les fossés de Treguier et la grande réponse à l'ordre des choses à faire.. manger la crêpe ou pas ? Altesse puis Comte ou bien l'inverse.. qu'importait pourvu qu'ils aient l'ivresse.. du fût.


Sur qu'ils allaient bien s'amuser ce soir.........

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Aphykit
C'est une de ses étrange humeur mélancolique qui la guide depuis quelques jours au travers des ruelles de Tréguier. Le pas est nonchalant, presque pesant et s'il a toujours plaisir à croiser certains en taverne, il n'en demeure pas moins qu'elle semble préoccupée et ailleurs. L'autre jour, elle a aperçu le Vieux, son visage était tuméfié, comme s'il avait été roué de coups, elle s'était décidé à le suivre, mais l'avait rapidement perdu de vue.
Inquiète pour ceux qu'elle ne voyait pas, elle passait le plus clair de son temps sur une plage, blottie au creux d'une crique loin de la foule, des rires et de la vie.
L'océan était agité ce matin-là, et elle n'avait qu'une envie, oublier le fil des jours.
Son regard se posa à droite, à gauche, elle ne discerna rien. Pas d'autres bruits que le fracas de l'océan qui semblait l'appeler.
Rapidement, elle se dévêtit, dénoua ses cheveux, posa ses affaires avec soin et s'avança jusqu'à ce que l'eau emprisonne ses chevilles dans son étau glacé.
Encore quelques pas, elle avait de l'eau à la taille. Son corps nu ne faisait alors qu'un avec l'océan. Elle continua à avancer, l'eau battait sa frêle poitrine, soudain elle s'abaissa jusqu'à s'immerger totalement.
Le froid la saisit de manière encore plus radicale. Ce jour, elle savait que rien ne laverait son âme, rien ne l'apaiserait, elle remonta à la surface, avala une goulée d'air puis à nouveau se laissa submerger par les vagues qui venaient se battre contre le rivage.
Plus rien d'autre n'avait d'importance que les sensations qui l'assaillaient.
Voleuse d'instants fugaces d'apaisement, elle resta un long moment ainsi, entre ciel et océan. Abandonnée... heureuse.

C'est lorsque le froid se fit plus présent qu'elle rejoignit le rivage et s'allongea sur la grève, offrant son corps nu aux caresses langoureuses d'un timide soleil.

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Merci à JD Lou Audrea
Nikkita
Il est encore tôt quand la brune quitte l'auberge pour se diriger vers la plage, un quignon à la main, grignotant les bouchées à mesure de ses pas et des appels de son estomac. Pour la première fois depuis son arrivée à Tréguier, elle trouve l'envie d'aller au bout de cet estuaire.
Cette nuit, elle a bien dormi.
Lâchant pour quelques heures le qui-vive d'un territoire inconnu, pour simplement s'enfouir dans le parfum troublant et familier, laissé comme une empreinte chaude et rassurante, creusée entre les draps... Un sommeil sans rêves, apaisé, ressourçant.

Besace légère et foulées souples, sa marche se fait plus rapide à mesure que l'iode charge, sature presque l'atmosphère. Enfin la plage est en vue, Nikkita bifurque, délaisse le débouché de la ria, fouille et devine les courants du regard, cherche ceux plus calmes où elle se baignera peut-être. Plus tard.

Pour l'heure, elle a juste envie de laisser se déposer alentours, la teinte tout à la fois riante et feutrée, des deux dernières soirées...
Instants éphémères d'une complicité spontanée, que la vagabonde habituellement secrète, se laisse aller à savourer, les lèvres accrochées d'un sourire, le regard accroché à la mer.
Kachina
Ce petit rocher là, émergeant de l'eau semble fait pour elle. Elle s'y est assise, alors que le soleil éclaire déjà la mer de reflets d'argent. Des vaguelettes viennent lécher ses pieds nus, s'invitant parfois jusqu'à ses chevilles en morsures froides qui lui rappellent que la nuit fut fraiche.

Elle a peu dormi. Et mal. Sommeil entrecoupé de rêves agités.
Peut-être à cause de ces souvenirs évoqués la veille avec cette femme rencontrée en taverne ? Comment à partir d'un poème, fut-il bien ficelé et beau, ont-elles pu ainsi dériver sur le fil de leurs amours présentes et passées ?
La Brune n'en sait rien, et à vrai dire, elle s'en fiche un peu. Elle veut simplement se souvenir de cette complicité presqu'innée. Elle qui se méfie de tout, de tous s'est livrée la veille au regard miroir de l'Autre. Ensembles elles ont brisé les chaines de la liberté, l'habillant de quelques liens de velours pour des nuits fauves. Elle a aimé ces rires partagés. Ces silences aussi. Qui en disaient si long...

Elle cambre la nuque, ferme les yeux, offre son visage à l'astre. Elle aime la Bretagne, la souhaiterait plus fière et plus joueuse encore. Mais ces côtes sauvages en disent long sur cette terre. Un pêcheur au large jette ses filets, et le vent ramène aux oreilles de Kachi
les échos d'un refrain qu'il serine, joyeux et libre. La mer n'appartient pas aux hommes, ce sont eux qui lui appartiennent. Elevés de légendes et d'odeurs de landes, nourris des farces de korrigans moqueurs.

Les amandes fougères vont du bateau à ce parchemin posé sur ses genoux qu'elle noircit à coups de griffes de fusain. Une mèche folle de temps en temps vient lui fouetter la joue, poussée par une brise légère et fraiche. Elle la repousse des doigts alors qu' apprentie malhabile, elle tente de reproduire la scène qui s'offre à elle. C'est sa nouvelle folie, dessiner, pour que rien ne s'efface. Elle a eu un temps le plus merveilleux des professeurs et retrouve d'instinct les gestes pour que l'homme et son chant, restent à jamais gravés dans cet instant là.

Une silhouette qui s'approche au loin la distrait un instant. Il s'agit d'une femme qui approche, légère et aérienne dans la lumière matinale. Elle en oublie le marin, détaille les formes féminines, souligne le sourire sur les lèvres pleines avant de poser fusain et parchemin sur la pierre.

Son bras s'agite, invitant la jeune femme à la rejoindre.


    - Hey Nikkita ?

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