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[RP] Enjôlez-moi

Charlyelle
"Le sang des proches est un sang précieux.
L'enfer ne sera pas complet avant que tu n'y sois.
Nemo me inpume la cessit *"


***

Elle note le léger mouvement en arrière des épaules masculines. La brune a toujours eu une préférence pour les hommes plus âgés qu'elle. Question de goût.D'expérience. De volupté.
Brumes qui suivent un instant l'arête du menton, pour remonter le long de la joue et venir s'incruster dans les prunelles aux pattes d'oie.


Une dentellière... Comme c'est joli.

Regards qui s'amorcent l'un à l'autre. Voix de rocaille embrumée face à la voix cassée. Une note en Majeur qui se déroule. Excitante.

-"Fort efficace surtout." Tu le découvriras. Très certainement. D'une manière ou d'une autre.

Le ton est donné. La Celtique manie le scalpel comme nulle autre. Elle surprend les yeux qui se posent sur ses mains. Fines menottes a t'elle, bien dessinées, mais d'une force et d'une précision insoupçonnée. Elle est capable de recoudre des chairs atrocement écartelées et de n'en laisser que très fine trace sur la peau de ceux qui passent entre dextre et senestre de la Dentellière. Tout comme Morgain antan, Charlye connaît l’art de guérir, l’art de la métamorphose et de la divination. Celui des saisons, la sagesse de la druidesse qu'elle est est empreinte de mille facettes.
Discret bijou hydrique. Sans aucun doute la plus discrète. Mais la non moins dangereuse. Mystérieuse et sauvage. Comme les terres d'où elle vient. Mélange de nobles terres celtiques différentes mais qui se ressemblent pourtant tellement dans leur culture. Terres dont elle ne revendique nullement la propriété, les laissant aux mains de ceux qui préfèrent fièrement, égoïstement, s'enorgueillir. Mais qu'ils s'y étouffent donc dans leur orgueil.

A n'y en pas douter, il s'interroge.

Judas Gabryel Von Frayner.

L'antagonisme des deux prénoms lui arrache un sourire. Alors qu'il penche la tête la dévisageant toujours, Charlyelle, de senestre tendue, vient discipliner longue mèche et la coule derrière l'oreille du satrape. Effleurement prometteur. J'ai envie de toi aussi. Nul besoin de parole, ses perles d'astre expriment ce qu'elle tait.

-" Que fait donc Judas Gabryel dans cette sordide auberge ?"

Question nullement innocente dans la bouche de la jeune femme. Elle le sait. Mais certainement pas lui. Car dans sa contrée, il est un us inviolable depuis tous temps : celui d'offrir l'hospitalité à toute personne qui la demande. Ami ou ennemi. Connu ou inconnu.
Et sa roulotte hydrique aux parfums des échos des montagnes gris acier et du blizzard océanique n'est pas bien éloignée de cette antre de perdition.


*Personne ne me provoque impunément.
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Judas
Si elle avait été facile, s'il l'avait sentie ainsi, sans doute lui aurait-il servi du " sordide? Allons, elle n'est pas sordide puisque vous l'égayez de votre seul aura". Sans doute. Mais une fois plus il écouta ses intuitions et se garda sagement de tenter de l'attendrir par des manoeuvres de paroliers... Charlyelle avait quelque chose de sérieux dans la voix, dans les gestes aussi peut-être. On ne compte pas fleurette à une cavalière de l'Hydre c'est une question de bon sens. On la veut, on la prend, si elle le veut, on l'apprend.

Celle-ci fait preuve d'audace, séductrice elle le conquiert. Il suffit parfois d'un geste... Contact prometteur. ça pourrait le ramener encore à l'Anaon, à leur rencontre, à son audace lorsqu'elle but en son hanap et s'assit en son fauteuil. ça pourrait. Mais ça ne se produirait pas, merde, Roide était partie. Un coup de pied dans la mâchoire, les bras du sénéchal pour retenir les gestes malheureux de l'amant éconduit, de l'amant blessé, de son égo démesuré. Il ne penserait plus à Roide, jusqu'à demain au moins, au moins. Puisque cette femme jouait du même jeu, Frayner décidait de déserter ses regrets. C'était elle et lui ici et maintenant, et de sa senestre aux gemmes orgueilleuses il paya son vin au taulier, d'une poignée d'écu avec pourboire. Il le méritait bien, l'entremetteur des nuits désolées.


A cette heure ci je ne sais plus. J'ai envie de la quitter.


A quoi bon lui dire qu'il se rendait à Vincennes, qu'il évitait sa femme et ses suivantes, Charlyelle s'en fout, tout le monde s'en fout. Il imagina qu'il allait l'inviter à partager sa chambrée là haut, à l'étage, c'est ce qu'il pensa quand il rajusta son bliaut et remit ses gants de cuir, imprimant un mouvement pour se lever. Les hommes de passage n'ont-ils que des désirs de passage? Peut-être qu'à l'issue de sa nuit il trouverait une réponse à sa question. Pourtant une main tendue vers elle sembla lui dire...

    Emmenez-moi, emmenez-moi!

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Charlyelle
A cette heure ci je ne sais plus. J'ai envie de la quitter.

Elle pose sur lui ses étranges yeux gris qui un instant se voilent de surprise. A peu de mots près, les ourlées de ses lèvres avaient il y a quelques années prononcées une ritournelle ressemblante avant que de prendre la tangeante dans le premier navire venu, au loin de ses contrées d'élevage.

***
Background.



- Vous êtes la plus jolie personne que j'ai jamais vu, épousez-moi Charlyelle et je jure de tout faire pour vous rendre heureuse !

- Cher Tommy, nous nous connaissons depuis l'enfance et bien que vous soyez un homme charmant, je sais qu'après deux ou trois jours de mariage, j'aurais envie de vous tuer !

-Et pourquoi cela ?

- Parce que vous m'ennuieriez. Tous les hommes m'ennuient quand je les connais bien. Seuls les chevaux ne vous déçoivent jamais.

- Pourquoi ne m'écoutez-vous pas Charlyelle ? Pourquoi ne comprenez-vous pas que nous sommes faits l'un pour l'autre ? Quoi que vous disiez, je vous aime.

- Cela c'est vous qui le dites !

- Je vous aime en tant que femme, même si vous étiez une simple paysanne je vous désirerais.

- Sauf que si j'étais une paysanne, vous m'offririez une toute autre place.

- Ce qui ne m'empêcherait pas de vous aimer et de vous rendre heureuse.

- Je ne recherche pas l'amour ! C'est un sentiment larmoyant, exagérément chanté et ridiculement vanté par les poètes !

- Vous n'êtes qu'une gamine, vous ne savez pas de quoi vous parlez !

- Si et heureusement, je vous ai écouté vous et une triplette de vos semblables me dire combien je bouleversais vos coeurs et comment, une fois que je serais dans vos bras, vous sauriez me faire partager votre émotion. Or je savais que tout cela n'est que mensonges.

- Vous ignoriez tout de l'amour parce que vous êtes trop jeune !

Et elle se souvient qu'elle avait éclaté de rire. C'est d'ailleurs à ce moment précis qu'elle avait pris la décision de tout quitter. Sa petite contrée toute en montagne, en rivières et en vallées assez fertiles cependant pour subvenir aux besoins de ses habitants. En plein été, elle plongeait dans les eaux glacées de ses lacs de montagne, qui, même par les journées les plus chaudes, évoquaient les glaciers dont ils descendaient.
Déjà à l'époque, la gamine de seize ans bravait toutes les conventions sociales et semblait prête à défier le monde empreinte d'une force de caractère peu commune. Elle ne ressemblait à nulle autre, ni par son apparence, ni par son caractère. Et depuis, sa personnalité s'affirmait avec les années passées.

- C'est ce que vous aimeriez croire. Mais vous n'avez jamais su me faire éprouver autre chose que de l'ennui en vous extasiant sur des sentiments que je ne ressentirais jamais. Parce que je suis différente de ces femmes que vous aimez. Moi ce qui me fait vibrer, c'est de savoir que le beau cheval que je dresse m'obéira. Il aura beau se battre, je serais toujours sa maîtresse. Aucun homme ne pourra jamais me procurer des sensations aussi ennivrantes que celles que j'éprouve sur un animal au galop, plus rapide que tous ceux qui me suivent, rien ne pourra remplacer la sensation euphorisante que d'abattre un faisan en plein galop...Et si vous me touchez je ne vous adresserai plus jamais la parole Tommy.

Ce qu'elle avait fait d'ailleurs même sans qu'il ait besoin de la toucher. C'est quelques semaines plus tard qu'elle avait débarqué pour la première fois dans le port de Bordeaux. Depuis, avec les siens, la Cavalière Hydrique avait toujours sauté par-dessus les barrières, balayés les obstacles et atteint l'objectif au moment voulu.


***
Retour sur le présent.

A son tour de porter regard sur la mâle main orgueilleuse qui se fait généreuse auprès du tavernier. La sienne à elle, ornée d'aucun atour, se fera providence. Sous les jupons, bien à l'abri dans le creux de la chainse, là où nulle autre main que la sienne ne peut s'aventurer sans accord préalable, elle dégage écus de sa bourse et elle dépose sur la tablée, largesse équivalente à la piquette qu'il lui avait servi lors de son repas et auquel elle n'avait pas touchée, préférant de loin saveur de sa liqueur natale qu'elle distille elle-même dans le secret de son nid à elle.

Elle pense à la missive qu'elle a envoyé un peu plus tôt dans la journée au Sapineux. Tout cela parce que demain est jour d'un an de plus pour lui. Que ne pouvait-elle se couper une main plutôt que d'avoir cédé à ce besoin impérieux que de lui écrire. Pourvu qu'il ne lui réponde pas , surtout qu'il ne lui réponde pas. Et s'il le fait ? Et bien c'est elle qui ne lui répondra point. Après tout une missive peut se perdre.

Rassérénée par la force de son raisonnement, persuadée qu'il est juste. Demain sera un nouveau jour. Encore vibrant d'inconnu, mais nouveau sera t'il.

Main gantée tendue vers elle.


Si vous ne craignez pas la promiscuité de ma roulotte, je peux vous y offrir l'hospitalité de ma couche. Je gage qu'elle vaut amplement tout le confort de la meilleure chambrée de ces lieux.

Quoique. Mieux vaut le laisser s'en faire idée lui-même.

C'est une main non gantée qui vient se glisser dans la sienne. Entrelac naturel de ses fins doigts racés aux siens. Et les petits pieds nus, dont le droit est orné d'une simple chaine d'or agrémentées de quelques perles noires, venues du fond de ses océans, entament pas à ses côtés.

Prenez-moi, Apprenez-moi .

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Judas
La promiscuité. La craindre auprès d'une femme était risible. Il rit un peu d'ailleurs, étirant les traits de son visage en un sourire étrange. Ainsi donc la jeune créature avait un bien, sa maison. Vivante, ambulante, à quoi pouvait bien ressembler le confort d'une roulotte? Il hésita naturellement, loin de sa noblesse installée il doutait se sentir à l'aise dans un tel endroit. N'étais-ce pas l'apanage des bohémiens? Sa main se referma sur la sienne, et la poigne légère le décida à ne pas refuser l'offre faite. Frayner aimait casser les codes, tant que c'était loin de tout spectateur. Il était tard, et l'homme était loin de toute demeure ou tout appartement lui appartenant. Après tout cette Charlyelle lui apportait déjà une certaine façon de laisser de coté tout ce qui emplissait sa tête. Qu'à cela ne tienne, roulotte ou pas, Hydre ou pas, elle lui plaisait. Puisqu'il voulait s'évader, il était vain de refuser une courte échelle. Léger acquiescement de menton.Vaille... Elle le guidera, cela changera.

Le couple s'éloigna de la tablée, puis des gens, puis de l'auberge et de son taulier. Il resta fasciné par le pas nu qu'elle avait gracieux, peut-être parce qu'il n'avait pas l'habitude de l'observer. Chaque parcelle de chair dénudée lui murmurait des promesses que seuls les hommes savaient entendre, ou s'inventer. La nuit était tombée depuis quelques temps, l'herbe devait laisser la plante de ses pieds mouillée. Il chassa ses cheveux dans son dos en humant l'air frais, marcher ainsi auprès d'elle avait quelque chose de terrible et de délectable. Cet état de plénitude que l'on rencontre lorsque l'on se retrouve plongé dans le noir, au silence de la nuit et aux possibilités infinies de ce qu'elle peut nous apprendre. Dieu ou Diable savait où elle le mènerait ainsi, par le bout des doigts, et c'était ce qui le faisait lâcher prise. Progresser auprès d'une inconnue, remettre à demain ce qui appartenait à demain.

Lorsque le chemin devint moins herbeux et que les bottes firent tressailler quelques brindilles il l'attira à lui et la porta en épouse. Ce n'était jamais que le crescendo de l'inéluctable.

Et chacun de leur pas fut témoin d'un désir commun. Montrez-moi, montrez-moi ...

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Charlyelle
Ici tu peux pleurer sans rougir
Ici tu peux parler sans mentir
Et si tu veux hurler ton amour
Ne pas te taire des jours et des jours
Tu seras bienvenu toujours, oui toujours,
Reste le même, je serai moi
Bienvenue chez moi
Sans or et sans promesse
J'ai tant à apprendre de toi
Bienvenu chez moi
Tu seras bien ...

[extrait remanié de "Bienvenue chez moi" Florent Pagny]

***
Au dehors le paysage avait changé. Le crépuscule avait chassé le soleil. Les étoiles scintillaient au-dessus des pics altiers et la Lune, son astre de vie, montait dans le ciel. Ils marchaient, l'un près de l'autre, semblait-il dans un accord parfait. Ses pieds qu'elle ne bottait qu'en saison hivernale, imprimaient mouvement vital qui à ses plantes dans la fraîcheur de l'herbe, qui à la pointe de ses orteils lorsque caillasse, terre ou échardes venaient à se faire sentir.

Une seconde, elle eut l'impression de fendre l'air, avant de se retrouver contre son torse. Un instant étourdie par le geste subit, la tête s'abandonne contre l'épaule, chevelure brune qui s'éparpille. Mains tièdes qui se glissent sous la longue chevelure masculine, dans le creux de la nuque.

Quand ils atteignirent la roulotte et y entrèrent, il ne la déposa pas à terre de suite.

Elle possédait son plus beau trésor : sa roulotte. Quand elle les avait rejoint, elle avait fait rechercher dans le plus grand secret le meilleur artisan qu'elle avait pu trouver, celui qui saurait recréer décor idyllique tout en gardant traditions ancestrales auquelle la Succube n'aurait nullement dérogée. L'on peut être une Hydrique et avoir certaines valeurs forgées au fer rouge au plus profond de soi.

Entre les petites colonnes de marbre saumonné, se détachaient les fresques des dômes merveilleux et mosaïques des plafonds, animées de présence or et argent des murs. Dans des parures élégantes, elles évoquaient irrésistiblement les peintures de Watteau. Et oeil averti n'aurait point été surpris d'y voir virevolter des amours chargés de guirlande de fleurs.
Immense lit de velours bleu, couche que l'on ne s'attend pas à voir en tel lieu. Baldaquin sculpté, soutenu par des anges dorés. Une descente de lit de fourrure blanche bordait la couche et un candélabre soutenait sans faillir d'un côté trois bougies alors que de l'autre, un simple bouquet de fleurs alpines distillait ses arômes et animait l'espace de leur présence fragile.
Un bureau de campagne agrémentait la pièce. Pour faciliter le transport, il se divisait en trois parties qu'il suffisait de réunir à l'arrivée. Il voisinait avec une commode d'officier aux coins renforcés de plaque de cuivre. Et sur le sol, des petits tapis de fourrure blanche encore, disséminés entre les carpettes bariolées, tissées par les artisans de sa contrée qu'elle avait pu trouver. Charlyelle semblait y enfoncer ses petons avec une délectation certaine.

L'endroit possédait un charme indéniable.

A l'arrière de la roulotte, il y avait une ouverture plus petite donnant accès à un autre espace de dimensions plus modestes. Au centre, se trouvait un baquet en étain assez léger pour être transporté aisément.

Et il n'y avait rien d'autre. Une odeur de fleurs de montagne aux relents de noisette embaumait délicatement le cocon insoupçonné de la Celtique.

Regards qui se croisent. Elle croit voir dans le sien, expression étrange qu'elle n'arrivait pas à définir dans l'immédiat. A la clarté des chandelles qui éclairent la pièce, elle note qu'il est extrêmement beau, mais il y a dans son visage une sorte de dureté inflexible, qui le rendait différent des autres hommes. Un rictus presque cruel déformait légèrement la bouche, le menton carré dénotait un caractère intransigeant. Elle prit brusquement conscience que cette bouche était tout près de la sienne.


-" Voulez-vous vous asseoir ?"
.

Puis plantant son regard dans le sien, l'observe prendre possession des lieux. Et de sa voix rauque, de préciser doucement.

-" Je n'aime pas l'inconfort en tant que tel. Ce n'est pas parce que nous sommes tenus de n'avoir aucune possession autre que nos chevaux et nos roulottes, que nous vivons dans le dénuement le plus total".

D'aucuns pensaient que l'Hydre ne vivait que de brigandages en dépouillant autrui ou en tuant. Cela est vrai quelquefois. Mais sans doute serait-il fort surpris s'il apprenait qu'en ce qui la concerne, c'est bien d'autres choses qu'elle était apte à subtiliser. Et jusqu'à ce jour, elle n'avait pas de sang autre que celui du gibier ou des volatiles qu'elle aime à chasser, entre ses mains.

Sans doute est-ce inné chez elle, mais les gènes de sa naissance ne font pas tout.

Elle lui indique deux fauteuils en corne d'animaux sauvages, superbement ouvragés et très confortables, disposés autour d'une table basse. Sans attendre son accord, elle fit claquer ses doigts et aussitôt, tel un pantin hors de sa boîte, un vieil homme surgit, longue barbe blanche, tel l'ermite qu'il fut longtemps, et qui il y a deux années, l'avait longuement soignée et ramenée à la vie alors que son appartenance Hydrique l'avait laissé pour morte et frappée d'amnésie. Fernand, elle ne sait toujours comment, l'avait alors retrouvée et ramenée dans cette famille qui était sienne à ce jour. Le vieil homme s'attachait à ses pas depuis, dans une discrétion absolue, présence indécelable pour qui n'entre jamais en ces lieux. Sur la tempe de la brune, à la racine de ses cheveux, le vieux avait laissé sa marque en une fine estafilade. Et c'est lui qui lui avait appris l'art de cette dentelle unique et si particulière qu'elle pratiquait.
Il porte sur un plateau une bouteille aux couleurs ambrées contenant un bouquet à nul autre semblable, et deux coupes. Il déposa le tout devant eux, avec autant de classe et de précision que les serviteurs du palais les plus stylés.

-" Tapadh leat. Mar sin leat !"*

Inclinant la tête devant l'Ecossaise, l'ermite disparaissait déjà au-dehors dans la nuit, laissant présager que la roulotte n'était sans doute pas si isolée que cela.

Et sans ambiguité, mue par cet élan irrésistible qui la pousse vers lui, la Succube se coule sur la cuisse du Satrape. Sa coupe en main, elle en déguste lentement sa liqueur. Les brumes se font alors mi sérieuses, mi-taquines. Et la voix aux accents si rythmés de se faire plus basse alors qu'index se fait caressant sur les lèvres masculines.

-" Mon heure est-elle arrivée ?"

Non elle ne l'aguichait pas. Le ballet qui se jouait était tout différent.

Enjôlez-moi, enjolez-moi !

*Merci.Au revoir.
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Judas
De l'endroit indiqué avait émergé cette roulotte, étonnante mais discrète. Erection de bois au secret de la végétation. Ses chevaux semblaient absents, certainement laissés à pâturer pour la nuit. Judas y pénétra sans méfiance bien qu'avec humilité. Tout invité se devait de ne pas montrer trop d'aisance dans un lieu où il n'était pas maistre, c'est ainsi que personne ne se présentait au castel comme s'il avait toujours connu l'endroit. Règle tacite.

A l'intérieur Frayner comprit le véritable sens de l'étonnement. Comment une si petite chose pouvait-elle abriter tant de surprises. Ce qui le frappa en premier ce fut le lit, souverain, mangeant la plus grosse part de ce gâteau chatoyant. Il remettait à sa place le rôle premier de la maisonnée. Abriter pour la nuit. Puis les détails se révélèrent, les uns après les autres comme autant de facettes sur un tableau inconnu. Lorsqu'enfin, enfin ses yeux se détachèrent de l'espace qui l'environnait ils retombèrent sur Charlyelle, il s'assit en guise de réponse. Fascinante hôte, il la trouvait soudainement plus belle. C'était cette parfaite harmonie entre la personne et son cocon qui la rendait désirable, bien que moins mystérieuse. N'étais-ce pas en entrant chez quelqu'un que l'on en apprenait le plus sur sa personnalité?


Il est vrai que je ne m'attendais pas à cela... C'est surprenant.


Il se tût soudain à l'irruption d'un vieillard, refroidissant immédiatement toute la chaleur que sa voisine se plaisait à faire germer en son esprit. Il ne s'attendait pas à une autre présence que la leur, il prit soudain conscience qu'un membre d'une telle communauté ne pouvait , ne devait jamais être isolé. De réputation, c'était la réunion de toutes les têtes de la beste qui lui conférait sa force légendaire...Les prunelles sombres suivirent la course du plateau et de la bouteille, puis la retraite de l'homme sans âge. Il interrogea la brune du regard sitôt icelui parti, moins à l'aise qu'auparavant. Qui garantissait qu'il ne s'était pas jeté dans un coupe gorge au visage de madone et à la voix rocailleuse... D'instinct.

Et si c'était la mienne, plutôt que la vostre.

Question sans détour, les zygomatiques du satrape se crispèrent de concours bien malgré lui. Instant sur le fil du rasoir, il la laissait prendre possession de ses genoux, s'imprégnant de son odeur particulière. Les doigts sur ses lèvres le troublaient, il ne savait plus. Fallait-il partir, fallait-il rester. Fayner n'aimait pas laisser le pouvoir aux autres, et cette autre là...

Lui mandait implicitement possédez-moi, possédez-moi!

La main qu'il porta à sa gorge, accrochant un peu le menton féminin, attardant l'extrémité de ses doigts sur la lippe à portée, douce sans être sage déciderait pour lui de ce qui était bon à faire ou pas. Une canine imprima sa trace légère sur l'index qui chatouillait ses propres lèvres. La seule réaction de celle qui la recevait serait révélatrice.

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Charlyelle
Et si c'était la mienne, plutôt que la vostre.

"- Ou tout simplement la nostre ".

Elle a noté la brune, la réserve soudaine du Satrape face à la Sage présence qui avait désormais quitté les lieux. Hésitation dans les prunelles sombres.
Alors que comme malgré lui, main vient se poser sur sa fine gorge, effleurer altier menton avant que doigt curieux ne vienne se faire inquisiteur sur ses lèvres. Dans un même temps, il lui mordille l'index avec lequel elle explorait les courbes des siennes.
La caresse était subtile mais l'envie qu'elle créait, beaucoup moins cependant. Troublée Charlyelle.

Et d'apporter réponse au regard interrogateur qui ne manque pas de se lever vers elle.


-" Ilug est auprès de moi depuis des années. C'est un druide, un sage, il est mon mestre. Il m'a tout enseigné et m'apprends encore."

Elle n'en dit pas plus. Pour le moment du moins. Cela suffira t'il à le rassurer ? Devrait-elle lui dire qu'aucun hydrique quelqu'il soit n'est autorisé à entrer en ces lieux si elle ne l'y invite pas. A quoi bon lui expliquer qu'elle cultive sa différence tout en étant au milieu d'eux. Et qu'il arrive qu'elle se fasse indépendante et solitaire quand l'envie lui en prend. Mais qu'elle est toujours là lorsque rappel se fait entendre. Peut-être plus tard, s'apprendront-ils l'un, l'autre. Peut-être. Ou peut-être pas. Seule l'issue de cette nuit le leur dira.

Elle avait l'une de ses mains contre lui, plus vers sa cuisse que vers son ventre. Hanches l'une contre l'autre ou pas loin, elle imprégnait un mouvement sur sa cuisse, ayant le pouvoir de suggérer des envies, des sentiments, des actes ou des idées qui s'enchevêtraient dans sa tête en une bousculade des plus déconcertante.

Se ferait-elle sauvage proie voilée ou subtil et doux curare pour la nuit ? Ou bien sera t'il paralysé pour un temps autre ?

Désir qui croit, se faisant plus malsain. Elle tenterait bien en retour de cette légère morsure, d'aller déposer un baiser dans le creux de son cou ou bien dans le pli de cette patte d'oie là, sur le bord de sa paupière. Seulement pour voir si elle aurait droit au retour de bâton. Elle émit un long soupir. Il n'aurait rien à regretter. Plus il la ferait attendre et plus il recevrait d'elle en retour.

Charlyelle était une femme sans apparente raison de vivre. L'une des raisons qui faisait d'elle cette succube si dangereuse et si énigmatique. Lorsque rien ne vous retient en ce monde, les pires folies ne sont plus suicidaires, seulement un exutoire à la souffrance de l'âme en perdition.
Et oui, elle accepte de se perdre cette nuitée avec Lui.

Le doigt masculin se fait happer par une langue porteuse de promesses enivrantes. Les brumeuses viennent se perdre dans les étoiles de Judas Gabryel, une lueur de toute son exaltation dansant dedans.

Domptez moi ! Domptez moi !

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Judas
Ilug, druide, sage, mestre et vieux. Peut-être pas le danger que Judas s'est figuré... Il se rassérène. Parfois celui-ci ne vient pas d'où l'on croit. Ce qu'il découvre et ce à quoi il revient n'est pas déplaisant, c'est une Charlyelle joueuse, enjôleuse. Elle prend l'ascendant, naturellement. Quoi de plus normal, elle est chez elle, et tout ce qui y entre semble être déjà une vieille conquête. Il la détaille sans détour aucun, ostensiblement, c'est excitant ce qu'elle ose de sa langue. Puis il l'abandonne un instant, se penchant pour se servir à boire. Après tout Ilug a déposé de quoi, Frayner ne s'encombre pas tant de manières. Ce qu'il goûte lui est bien inconnu, comme son hôte, comme tout ce qui les entoure. Décidément il ne regrette pas cette halte. Il passe sa langue alcoolisée sur ses gencives, caressant de deux doigts distraits les hanches de l'Hyvresse. C'est plutôt bon.

Retrouvant le dossier, s'y laissant couler un peu il s'attarde, laissant monter les saveurs , odeurs et désirs que tous ces facteurs nouveaux découvrent. La main se libère pour défaire tous les liens qu'elle rencontre sur son chemin, entre les reins et les épaules. Glissant sous l'épaisse chevelure aux boucles brunes elle explore, conquérante, tout ce qui s'y cache. Les étoffes succombent, dénouées elles choient sans offrir de résistance. L'homme lui ne rate pas une miette du spectacle qu'offre le sinueux sillon d'une colonne vertébrale qui se meut imperceptiblement, comme serpentant sur le le dos de la succube. Les hanches semblent porter l'ensemble d'un corps gracieux, senestre prend possession du ventre pour le ramener plus près et baiser tendrement l'épaule ronde.


Il faudra me pardonner si je m'en retourne demain. Le temps m'est compté même si ... Ce n'est jamais que pour demain.


Ce n'est pas du seigneur de s'excuser d'avance, de prévenir qu'il va voler , convoler, s'envoler. Non ce n'est pas Judas, mais Judas ne peut oublier l'Autre sans s'oublier aussi. Et de mémoire n'est-ce pas la première fois que quelqu'une l'invite chez elle... Cela vaut bien une entorse. Cela vaut bien une marque d'affection. C'est l'eau qui dort, cela commence toujours ainsi. découvrir, sans se presser, jusqu'à en avoir mal de trop attendre, jusqu'à l'inextinguible. Ou presque.

    Les filles du nord ont dans le corps le soleil qu'on ne leur voit pas au dehors.

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Charlyelle
Charlyelle se tenait coite, ses brumes suivant les gestes du Satrape. Elle le sentit de nouveau confiant, alors qu'il se penchait pour se servir à boire. Elle appréciait le voir ainsi, naturel, sans toutes ces manières qu'elle abhorrait en règle générale chez ceux qui avaient titres et fiefs.

Ses gestes sont posés alors qu'il entrebaîlle qu'il dénoue, qu'il délace, qu'il dévoile cette peau à l'éclat perlé qui se fait frémissante sous l'air qui vient caresser fine nuque jusqu'aux délicieux reins. Il se fait lent et sûr de lui. Et tendre alors que baiser est déposé sur la rondeur d'une fine épaule.
Geste qui libère vivement de leurs ganses et mettent à nu ce relief en forme d'exquises poires point trop pleines mais qui portent la saveur nulle autre pareille de ces deux peuplades dont la jeune femme est la descendante. Deux artefacts dont les pointes érigées sous un souffle qui se fait légèrement plus court,s'abandonnent avec fierté et insolence aux prunelles sombres de son vis à vis. Une main qui vient se poser sur son ventre et la rapproche de lui.

Il faudra me pardonner si je m'en retourne demain. Le temps m'est compté même si ... Ce n'est jamais que pour demain.

Instant de grâce et de confession surprenant auquel elle ne s'attendait nullement.

-"Chaque chose en son temps.Demain n'est que demain. Et je n'ai rien à vous pardonner, sinon il vous faudrait vous aussi me pardonner..."

Phrase qui reste en suspens.

Souffle léger qui se coule dans celui de cet amant inattendu, liant ses lèvres puis sa langue à la sienne. Il se fait alors roi d'un royaume qu'elle découvre et d'une fougue qui se fait latente dans un baiser presque violent de par son expression. Lèvres qui se perdent dans un échange sulfureux, langues qui se caressent dans un combat sans gagnant.
Un échange de regard dévoilant exquis désir qui s'avére être mutuel. Attirance qui émane d'eux, aimants à chaud qui se regardent et s'attirent par la force gravitationnelle et émotionnelle.

Et la main de Charlyelle vient s'égarer dans l'ourlet du tissu recouvrant le torse qu'elle entrebaille, dénoue, délace, dévoile. Les lippes sauvages viennent en goûter d'un effleurement la surface.
Température de la nuit qui augmente davantage, pourtant nous sommes au premier mois de l'automne. Celui où les feuilles commencent à rougir puis à tomber et à mourir.

Elle s'éloigne la succube, rompant le contact en se levant. Naturelle et emplie de gracieuseté et de cette insolence toute fière qui la caractérise.
Ce n'est pas Charlyelle qui s'offre à Lui. Non elle a fait le voeu de ne plus s'offrir après le Dran. Mais c'est sa couche qu'elle lui offre. S'il la veut, il va devoir venir la prendre. L'invitation dans les Brumeuses est éloquente. Alors que les jupons dentellées dont elle vient de se défaire d'un coup sec du poignet, choient à ses pieds. Corps radieux qui semble descendu tout droit de ses cimes enneigés et ses lacs de montagne, qui se reflète alors sous le rayon de l'astre lunaire.

Le calme avant la tempête.

Ilug le sait, il a compris le vieux Sage depuis bien longtemps. La sauvageonne ne s'offrira qu'à celui qui saura la maîtriser et la dompter, la mater. Celui là seul sera son Maître. Celui là seul gagnera le respect de Charlyelle.

La Pallikare du Nord porte en son corps un feu indécelable à l'oeil nu.

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Judas
    Vous ne pouvez pas Charlyelle...
    Vous ne pouvez pas me laisser ainsi et partir.
    Les jeux cruels sont les miens, les manoeuvres aiguisées,
    Les manières déguisées aussi.


Elle a ôté ses jupons, comme si c'était à elle de le faire, comme si ce n'était pas à Judas que revenait ce privilège. D'un mouvement soudain il la rattrape, emprisonne son poignet avant que de ne se glisser sur elle. C'est beau d'avoir vingt ans... C'est toujours mieux que quinze, et moins sage que trente. Pourquoi les hommes ne sont-ils friands que de la jeunesse qu'ils n'ont plus? Il est plus grand qu'elle, il en profite, laissant trainer sur son front ses lèvres arc-boutées. L'autre poignet trouve le joug de la senestre masculine, cette gauchère qu'il avait appris à accepter. Elle est utile pour retenir les filles... Et celle là, pauvre d'elle! Elle a trouvé une raison d'être repentante, elle a rencontré Judas.

Charlyelle a ouvert sa porte, nul besoin désormais de montrer patte blanche. Il se fraye un chemin jouant des hanches entre les cuisses, c'est qu'il faut voir, il faut voir si elle a le coeur entre les cuisses; puisqu'il dit n'avoir que le ventre à la place du coeur. Il agrippe ses cheveux, caresse son ventre, c'est toujours ainsi. Une main pour faire le mal, une autre pour faire le bien. Ce n'est jamais qu'un juste équilibre en somme.

Instant de sérénité. Il se sent chez lui, là à deux pas de chez elle. Le lieu est commun à toutes, pourtant sur le seuil ce n'est jamais le même ballet de feuilles à repousser... Loin d'être austère l'accueil semble chaleureux, sans frapper il entre, fait juste un pas. Habitude pérenne.

Diable que c'est bon, l'avait-il oublié? Ce n'est pas Rose qu'il commençait à connaitre, qui devenait doucement une habitude quiète. C'est l'exaltation de la découverte. S'inviter là où l'herbe est plus douce c'est ne se priver de rien, c'est s'en remettre à la douce folie de la spontanéité, et ça lui arrache un grognement de plaisir. Pourtant il retourne d'où il vient, sagement sur le perron. On peut être gourmand sans être toujours affamé. Ce qui le retient de la prendre vraiment, de la posséder concrètement? Le gout du vice.

    Vous ne pouvez pas Charlyelle...
    Vous ne pouvez pas me laisser ainsi et partir.
    Les jeux cruels sont les miens, les manoeuvres aiguisées,
    Les manières déguisées aussi.
    Détestez-moi, détestez-moi!

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Charlyelle
C'est sans ménagement que dextre et senestre viennent emprisonner ses poignets. Les hanches masculines se jouent alors d'un ballet dans une complainte à faire rougir les flammes de l'enfer ; dont la jeune femme se fait consentante sans se l'avouer. La pulpe des lèvres de Judas Gabryel sur son front lui donne la chair de poule.
Le geste vient se perdre sur son intimité déjà accueillante de moiteur.Il glisse seulement à l'entrée de ce chemin provoquant dans le moi intérieur de Charlyelle un déchainement de son être comme jamais par le passé elle ne connu.
L'exquis réceptacle venait d'accueillir cette virilité, cambrée pour lui en signe d'acceptation muette, alors qu'il restait sur ce perron, ne faisant qu'un seul pas et s'arrêtant dans cette douce moiteur qui révélait l'intensité de ce qui transcendait la Succube. Une plainte qui lui échappe, venant à l'unisson de son râle de plaisir. Plainte qui vient mourir laissant trace de ses dents sur la peau de l'avant de l'omoplate du satrape, alors que sillons se creusaient causés par les deux mains dont les ongles s'enfonçaient dans la peau tendre et pourtant ferme d'un dos masculin. Sentiment de plénitude fugitif passant de l'esprit au corps qu'elle n'a pas le temps d'assouvir. Son corps est alors la proie de fourmillements : de la frustration, de la retenue, de la vexation, douleur tant physique que morale puis vint la perte d'esprit, évanouissement total de sa conscience qui comprenait peu à peu ce qui était en train de se passer.

C'est elle qui maintenant tremblait . Ce qu'il cherchait à éviter dans cet acte eu raison d'elle. Bien ou mal, peu importait. Ils n'iront pas jusqu'au bout d'eux-mêmes.
Plus rien n'avait d'importance, personne n'en valait la peine à ses yeux. Si seulement il avait conscience de ce que cette pensée signifiait alors. Mais elle le tait. Son âme était morte et sombrerait dans l'oubli maintenant.

Sa peau de Succube était secouée d'une douce sensation, un frémissement intense, se propageant ensuite en elle telle la foudre, soumettant son être à la puissance de l'homme qui sans le savoir venait de l'asservir. Les perles d'ambre s'étaient refermées, alimentées par l'ivresse du plaisir dur qui bouillonnait en elle, parcourant chacun de ses membres à les faire frissonner, trembler même presque de honte tellement ils étaient forts, des spasmes vivifiants.

Il l'ignorait. Elle venait d'un peuple où les femmes étaient esclaves. Les pallikares, tribus légendaires de mercenaires, de voleurs et de brigands originaires des montagnes du Sud. Mais son père exilé dans les îles du Nord y connut sa mère et c'est donc sur cette terre d'exil qu'elle avait vu le jour. Mais elle portait en elle la marque de son peuple. Romantiques et cruelles en étaient ces femmes et pourtant c'est bel et bien un statut d'esclave qu'elles portent en elles. Elles pouvaient être néanmoins maîtresses chez elle. Mais pour les hommes de son peuple, elles n'étaient qu'objets de plaisir qu'ils paraient comme des reines. Si selon l'enseignement d'Ilug, elles pouvaient avoir plusieurs maitres, Charlyelle avait décidé qu'elle n'en aurait qu'un seul et unique.

Bien sûr, jamais elle n'irait conter cela à un inconnu. Faudrait il qu'ils apprennent à s'apprendre avant même qu'elle n'envisage de lui confier telle pudeur ou impudeur, c'est selon. Mais le sait-il seulement ? Il vient de se comporter tel un Maître digne de ce nom le ferait. Car un maître ne possède pas. Un maître ne prend pas. Un maître n'assouvit pas. Non. Il attend que ce soit Elle qui vienne à Lui. Et qui finisse par le lui demander, le lui quémander mais sans avoir besoin de le supplier. Tels sont les lois qui règnent telles que les lui a enseigné Ilug. C'est l'esclave qui choisit son maître et non le maître qui choisit l'esclave.

Vous ne pouvez pas Judas Gabryel...
Vous ne pouvez pas me laisser ainsi et partir.
Les jeux cruels sont les vostres, les manoeuvres aiguisées,
Les manières déguisées aussi.


Les brumes accrochent les prunelles assombries. Il n'y aucune lueur de reproche qui s'y reflètent. Y danserait presque comme...une once de respect. Alors elle va lui offrir un don de soi, ce qu'elle n'a encore jamais offert à quiconque. Peut-être comprendra t'il. Peut-être pas.

Elle se laisse alors glisser et s'accroupit. Sa chevelure d'ébène venant chatouiller
le bas de son ventre à Judas Gabryel, chaque fois que ses lèvres le prenait d’assaut, le dévorant sans aucune pudeur. Elle prodigue un délice expert de sa bouche tendre, s'adonnant sans remords à ce don plutôt que cette gourmandise, s'étanchant de cette libation dans une lente dégustation, la succube récoltait ce qu'elle avait provoqué. Avant de se relever, un sourire splendide aux lèvres, sa langue en savourant les saveurs.

Cela n'enlève en rien le vide ressenti depuis qu'il s'est retiré du pas de son perron. Et la certitude de ne toujours rien offrir de sa personne à quiconque. Car même si elle le tait soigneusement, Maître elle a trouvé.
Elle hésite. Puis sa main fouille l'intérieur d'un tiroir. En ressort un petit écrin qui contient une simple perle noire comme celles qui ceignent sa cheville dextre.


-" Si vous avez besoin, Judas Gabryel, vous me faites renvoyer ceci. Et je serais là pour vous. Toujours."

Bien sûr que non elle ne lui dira pas qu'il vient de gagner le respect de la Kallipari. Un jour peut-être le lui dira t'elle avec tout ce que cela implique. Les brumeuses se posent sur le beau visage, l'index fin vient caresser cette patte d'oie qu'elle trouve absolument séduisante. Bien sûr que non elle ne lui dira pas que plus il la fera attendre et plus elle s'offrira. Le droit de la dénuder entièrement aurait-il sans aucun doute. Mais bien sûr que non, elle se taira. Et de mêler son souffle au sien.

-" Il reste quelques heures avant demain. Voulez-vous dormir avec moi ? S'il vous plait ."

Haïssez moi, Haïssez moi de voir en vous mon seul et unique maître, mais bénissez moi, bénissez moi de ne point vous le révéler ce jour.

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Judas
Qu'y a-t-il a comprendre en un tel moment... Assurément rien, impossible, ce n'est pas légende que de croire que l'esprit de l'homme se loge où l'on l'exalte... Surtout lorsque c'est inattendu. Les réactions de son hôte semblent impromptues, si difficile à prévoir. Frayner la laisse faire. Qu'y a-t-il à faire d'autre en un tel moment... Assurément rien, bienheureux de son sort le seigneur, bienheureux les soirs de mélancolie.

La voluptueuse le prend par les sentiments, c'est rare, c'est agréable et ça le transporte. Il la regarde faire, ça le rend fou. Il se laisse aller. Il s'assouvit, puis c'est le calme. Ce calme apaisant, là dans sa tête. Loin l'Anaon, loin l'épouse. Loin les tourments qu'à elles seules elles avaient su engendrer. Frayner la regarde se mouvoir et s'éloigner vaguement absent. Il essuie son ventre de façon machinale, il a chaud. Elle est belle. A demi redressé sur les coudes il continue de l'observer. Son visage se penche lorsque la biche revient, c'est un peu à cela qu'elle lui fait penser là, tout de suite.

La perle se loge dans sa paume, il la prend entre l'index et le pouce et la lève à hauteur de ses yeux.


Toujours...?


Et les yeux de dévier de la petite boule sombre pour rencontrer les deux billes indéchiffrables qui finalement n'étaient pas si différentes. Attention Charlyelle... Si Frayner ignore tout de toi, il est évident que tu ignores tout de lui. Passe-t-on un pacte avec le diable lorsqu'on a le divin au corps?


    Etonnez-moi, répondez-moi.

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Charlyelle
"Perdre la continuité du temps, c'est perdre quelque chose que l'on ne peut remplacer."
-Inconnu-


***

Toujours ?

-"Toujours...jusqu'à demain. Mais nous étions hier et nous sommes aujourd'hui. Et demain sera...demain. Après-demain n'étant que la continuité de demain donc oui. J'ai dit toujours."

La druidesse qui s'exprime en elle. Mais pas que. Le défi dans le timbre de voix, un sourire délicieusement provocant qui éclairait ses traits. Elle adore jouer, même si c'est pour céder volontairement à la toute fin. Pas Hydrique pour rien la Dentellière. Avec eux, elle savait où elle se trouvait aujourd'hui mais, jamais où on l'attendrait demain. Alors ce toujours pour elle, c'est au moins la certitude d'avoir un point de repère, quelque part, ancré. Autre que le Kraken. Ce monstre de voile qui est devenu son refuge lorsqu'elle ne veut qu'on la trouve en sa roulotte. Si elle n'est pas visible dans son antre de bois d'ébène, c'est qu'elle se trouve sur le monstre de bois flottant.

Elle a froid. Machinalement elle ramasse la chemise au sol et la glisse sur ses épaules, laissant les rayons de lune jouer avec les ombres sur son ventre fin et sa poitrine à demie recouverte. Ses effluves à lui qui la recouvre. Narines qui frémissent à peine mais qui pourtant viennent de s'imprégner à jamais de son odeur. C'est son étoffe.
Ses brumeuses grises l'observent jouer avec la perle, à demi appuyé sur ses coudes. Sa chevelure libre.
D'un mouvement souple, de sa démarche de gazelle, elle vient alors s'asseoir sur la couche près de lui. Une jambe repliée sous elle. A la fois impudique mais si naturelle.

Si l'on devait décrire Charlyelle, ce serait une tâche délicate, car cette perle serait tout simplement elle.
Par l’esthétique simplicité de sa perfection, par son mystère, par son charme sensuel et séducteur. Par sa sauvagerie latente.

-" Une légende raconte que si vous voyez une perle vivante, elle a le pouvoir de posséder la beauté de l'éternité. Mon peuple lui, raconte que ces perles naissent de la rosée que la lune dépose dans la chair offerte des huîtres flottant la nuit, grandes ouvertes, à la surface des eaux."

Presque timide la dextre qui vient doucement s'emmêler dans la longueur des cheveux masculins. Et ses petites perles de nacre qui viennent s'incruster dans la chair tendre de ses lèvres, comme à chaque fois qu'elle est quelque peu perturbée ou sous l'emprise d'une émotion non contrôlée. Toujours cette envie de lui abrupte qui la tenaille. Désir inassouvi. Elle en mordille maintenant inconsciemment les chairs de l'une de ses joues.

"- Toujours".

Destinée s'arrange étrangement pour vous faire sourire par ses surprises quand vous vous y attendez le moins. La probabilité qu'elle le rencontre était quasiment nulle. Celle qu'elle le trouve à son goût quasiment inexistante.

Et il était bon Judas Gabryel. Pourtant, elle ne s'était pas offerte à Lui. Pas encore.

Toujours va qui danse, peu importe que ce soit bien ou mal, l'essentiel est de faire les choses avec détermination et engagement.

C'est un murmure chavirant, qu'elle lui souffle dans l'esgourde, alors qu'elle se redresse, à genoux sur la couche, senestre caressant les liés de la fine musculature de son torse et une dextre toujours perdue dans les longueurs capillaires.

Judas Gabryel, quand bien même seriez-vous Lachnos*, je pourrais vivre loin de vous mais ne pourrais être sourde à l'appel de votre voix.


*dieu celte de la Noirceur.
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Judas
Toujours. Elle avait dit cela avec détermination, alors soit. Toujours. Il la regarde se couvrir et l'écoute, elle lui parait soudain être plus vieille que son âge. Pas dans ses traits, juste là dans sa tête, dans ses mots. Ilug, sors de ce corps. Il devrait être surpris de sa façon de se laisser approcher, de promettre. Mais ce n'est rien, elle lui a offert un moment d'évasion et de plénitude particulier. Elle pourrait le demander en mariage que son état de sérénité l'empêcherait de réagir. Ses yeux se recentrent sur la petite boule nacrée avant que sa main ne l'ensevelisse. D'un écrin à un autre.

Charlyelle a un geste malheureux, elle le touche comme l'Anaon. Ses mains se glissent, s'immiscent dans ses cheveux. Une vision pointe.

    - La main de la Mercenaire coure le long des filins corbeaux, elle oint sa tête d'huile, tresse les cheveux avec une concentration quiète. -


Il frémit, ses zygomatiques le trahissent. La brune creuse les menus traits de son torse, ce torse qu'elle a mit à nu plus tôt. Elle lui parle de Lachnos, il ne saisit pas la nuance mais à vrai dire... Ce n'est rien. Il se rassérène. Demain sera un autre jour, et sous une autre lumière le seigneur en apprendra sans doute plus sur son hôte. Sous la lumière de l'aube qui le verra repartir, fuyard et repu. Car oui, il consent à dormir près d'elle. Il paiera le palefrenier de l'auberge plus grassement demain pour avoir gardé sa monture sans qu'il n'occupe de chambre.

Si il devait décrire Charlyelle, ce serait décrire l'inconnu. C'est le moins que l'on puisse en dire. Et ce n'a rien à voir avec l’esthétique simplicité de sa perfection, son mystère, son charme sensuel et séducteur, sa sauvagerie latente. Frayner la trouvait simplement désirable sans tous ces qualificatifs pompeux qui finalement ne pourraient jamais la lui décrire aussi fidèlement que s'il l'avait aimé toute une nuit. Elle était belle. Il la reverrait.


J'accepte de dormir avec vous, pour les maigres heures à venir. Venez-ici...

Et l'attirant contre lui il referma un bras protecteur sur elle. Sans doute ni l'un ni l'autre ne se doutent que le geste n'a rien d'innocent. Comme les mâchoires d'un piège sur la patte d'une biche.

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Charlyelle
Les doigts jouaient, inlassables. Elle l'a senti frémir, s'agiter un brin et se détendre enfin. Qu'a t'elle donc fait ou que n'a t'elle pas fait ? Lentement, les fins doigts se meuvent avec précaution, glissant au sein de ces vaporeux voiles.

Un certain jour, la sagesse d'Ilug conta l’histoire* à Charlyelle, d’un voile qu’on ne saurait aucunement pénétrer du regard, toile d’araignée qui ensevelit partout l’étant, et l’on ne voit plus rien de ce qui est réellement.

Et maintenant, qu'elle noie ses joues et ses yeux dans les cheveux du Satrape, toute enivrée sous l'effet de leur riche torrent, elle rêve que ce voile, lequel transforme en mystère tout l’infini, n’est ourdi que par ses cheveux et, pour la première fois, elle saisit tout le charme dont Ilug avait doté son histoire.


J'accepte de dormir avec vous, pour les maigres heures à venir. Venez-ici...

Avide, elle boit son parfum, et tout en laissant choir la chemise de ses épaules, elle vient couler ses fesses contre le bas ventre. Les liés et les déliés du torse masculin viennent s'imprégner dans la colonne vertébrale qui a trouvé sa place. Jambe à la grâce de gazelle vient s'emmêler dans ses jumelles masculines. Leurs deux corps encore inconnus et pourtant si proches l'un de l'autre que c'en est exquise brûlure pour Charlyelle.

Depuis combien de temps n'a t'elle pas dormi ainsi ? N'a t'elle point partagé sa couche ? Depuis longtemps. Très longtemps. Sans doute pour cela, que sa simple entrée sur le perron a causé ce raz de marée chez la Succube. Qu'en serais t'il si l'envie lui prenait un jour au beau Judas Gabryel d'oser s'avancer ? Que se passerais t'il s'il lui prenait le joug d'aller à la découverte de la Kallipari ?
Tu serais surpris, de découvrir que la sérénité peut se trouver au coeur même d'un typhon.

Un chuchotis dans le silence de ces heures sombres. Simple question, elle n'attend pas forcément de réponse.

Judas Gabryel, quelle mer portez-vous dans l'âme et qui êtes-vous ?

Le reste se taira. Que s'élève encore le chant de ton désir, j'écouterai ta voix et chaque instant sera comme un bourgeon gonflé où fleurit en vérité l'éternité.

La brume se couche sur les deux corps encore inconnus mais qui se parent de muettes promesses. Elle accueille sans broncher ce bras protecteur.

Captivez-moi, Capturez-moi !

*revisite "de tes cheveux"-Lucian Blaga.
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