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[RP] Enjôlez-moi

Judas

    - C’est la nuit, l’obscurité. Les évènements importants de ta vie se passent et se passeront encore dès que le soleil sera couché. -


Pour réponse il baise le cou féminin et resserre l'étau de ses bras. Il est temps de prendre repos, la route fut longue, demain le sera encore plus. Frayner n'a pas le talent des grands conteurs, c'est un bavard taciturne. Si la dentelière tient ses promesses il aurait tout loisir de trouver réponse à ses questions, il la reverrait autrement et ailleurs, pourrait la toucher encore peut-être. Les femmes ont ce talent inné de mander ce que les hommes ne savent pas. Alors il y a ceux qui répondent à coté, ceux qui mentent, et ceux qui remettent à demain. Le seigneur de Courceriers cumule un peu les trois.

Happé par la paix de l'endroit il se laisse aller, chose qu'il n'a pas fait depuis des mois. Des mois, au moins oui. Le sommeil vient vite, contre toute attente il est lourd et sans songe. Et lorsque le jour revient, il s'extirpe de la couche avec patience en observant les traits de son hôte. Il est plaisant de contempler un visage endormi et de se demander à quoi il peut bien rêver. Les au revoir sont subliminaux, Judas redessine d'un index amusé le contour de sa bouche. Là elle frémit, vite, il est temps de prendre congé avant que de la réveiller. Perle glissée dans une botte, l'homme accroche ses effets, il les mettra dehors.

Au dehors justement c'est l'impression de mettre un pied de l'autre coté du miroir. C'est le frais du matin et la lumière du jour. C'est la fin de la nuit et le début du reste. Retour au voyage, seul. Il se vêtit à la hâte en regagnant l'auberge, les lavandières rient en le voyant passer. Ce n'est rien, la nuit valait bien un détour... Et comme une promesse de retour sa silhouette se découpe dans le décor, la rosée attaque ses cheveux en bataille, ramenés à la hâte en un catogan chaotique et la brise semble murmurer au gré des arbres:

    Revenez-moi, revenez-moi.


Au creux de la hanche, bien calée entre la peau et les liens du bliaut l'objet qui l'assure qu'elle tiendra parole. C'est une jolie Dague qu'elle avait là...

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Charlyelle
Maintenant que l’étranger s’en est retourné,
La biche retourne sur la rive s’y abreuver
Mais voilà, la vie ne sera plus jamais la même
Et toi l’étranger, si un jour sur ton chemin tu croises
Cette biche que tu crois être ton destin
N’oublie pas, apprivoise-la, protège-la et garde-la.




Elle n'avait trouvé le sommeil que tôt avant les premières lueurs du matin. Il ne lui avait pas répondu, seul un baiser dans son cou était venu se loger, lui arrachant un frisson de bien-être qu'elle s'était bien gardé de laisser s'exprimer. Et l'étreinte s'était resserré autour d'elle.
Etonnant.
Cet homme était tout un mélange de sensations inconnues. Et Charlyelle n'avait pas bougé. Elle qui a horreur d'être collée ainsi durant son sommeil. Elle qui étouffe vite lorsqu'un homme tente de prendre emprise sur elle. Elle qui ne supporte pas le contact quelqu'il soit mais surtout masculin. Combien se sont vus menacés soit par des yeux orageux, soit par une lame scintillante lorsqu'ils tentaient une approche en taverne ou ailleurs.
Et la voila qui non seulement laisse un inconnu découvrir son perron mais de plus ne se fait pas farouche lorsqu'il vient s'inviter contre elle et l'emprisonne de ses bras.
Longtemps elle va garder les yeux ouverts, écoutant sa respiration calme et rythmée. Elle s'en imprègne la Pallikari, le sentant abandonné et serein. Elle n'a nul besoin de se retourner l'observer pour cela, sa perception innée suffit. A un moment, les ourlées de ses lèvres laissent trace sur la peau masculine d'un bras et petit bout de langue se fait malin plaisir de venir de manière très infime en savourer la saveur.

A la faveur des premières lueurs de l'aurore, dans un demi-sommeil, elle le sent plus qu'elle ne l'entend quitter la couche. Elle fait partie de ces femmes qui possèdent un sommeil léger et qu'un rien peut tenir en éveil. Mais elle est entre ciel et mer, à-demi plongée dans un rêve dans lequel ce visage inconnu se tient immobile, sur son perron. Des émotions contradictoires l'agitaient avec une certaine violence. Elle se sentit partir à la dérive vers le monde du sommeil où flottait une musique de son peuple. Elle entendait encore les accents poignants et mélodieux.
Charlyelle sait lire l'avenir comme Ilug le lui a transmis. Dans l'omoplate du mouton, elle peut déceler indice. Et cet homme là, Judas Gabryel, semble inconsciemment craindre un changement important dans son existence. Qu'est-ce donc ? Une femme ou autre chose, elle ne sait pas, elle a seulement cette certitude.
Ses lèvres de mûres frémissent sous ce qui lui semble être la caresse frivole mais évocatrice d'un doigt qu'elles ont déjà goûtés la veille. La jeune femme dans son demi-sommeil, replie une jambe sous elle, les brumes reposent derrière les fins cils noirs.

C'est sous le haut soleil qu'elle se réveille, étendue sous la couette de duvet, elle avait l'impression de flotter sur un nuage. Bien sûr il n'était plus là. Bien sûr il s'en était allé. Elle réalise alors qu'elle ne sait strictement rien de lui. Même pas son nom. Même pas d'où il vient. Non. C'est seulement, Judas Gabryel, l'inconnu du perron. Le souvenir des heures passées lui arracha un sourire ainsi qu'un délicieux frisson. Si peu s'était passé et pourtant cela avait marqué son esprit à jamais. Enroulée dans sa couverture, c'est au-dehors qu'elle se rend. Elle a pour habitude de toujours se poser auprès d'un lac, ou d'un étang. Mal du pays parfois si fortement ancré en elle. Et c'est dans l'eau vivifiante et fraîche de la nature, que Charlyelle se glisse. La druidesse aime ce contact charnel et se laisse porter, alors que le souffle d'un vent aux intonations légères murmure avec le ruisseau dans lequel elle se baigne, soupire avec la brise et bruisse dans le feuillage des arbres. Comme un murmure prometteur qui vient l'envelopper de ses essences.

Revenez-moi, revenez-moi.

Telle une nymphe elle sortit de l'eau ruisselante, se lova de nouveau dans la couverture et se rendit dans sa roulotte. A la recherche de sa tenue du jour. Elle s'habilla à la hâte. Elle enfila d'abord une chemise en soie, bordée de dentelle. Puis des jupons également ourlés de fine dentelle sur lesquels elle passe une jupe rouge qui enserrait étroitement sa taille fine. Le corsage ressemblait fort à celui des paysannes, mais il était orné de magnifiques broderies et les amples manches bouffantes étaient ornées de la plus fine dentelle que l'on put trouver. Lorsque le corselet de velours noir eut enfin complété sa tenue, elle se brossa vigoureusement les cheveux pour les faire briller avant que de les tirer en arrière, à la mode des Abantes. Elle les avait orné d'une légère couronne de fleurs et de rubans verts, argentés et or entremêlés.

Et c'est alors, que sans même suivre son geste du regard, elle tendit la main en direction de l'endroit où elle savait que fatalement ses doigts la rencontrerait et s'en saisirait. Mais rien. Le vide. Silhouette qui se penche alors en avant, peut-être a t'elle glissé. Oui c'est celà, elle va la trouver, là au sol.
Mais les brumes ont beau chercher, elles ne trouvent absolument rien. Et le coeur de la Pallikare commence à battre sourdement. Elle est absolument certaine la veille en laissant choir ses jupons qu'elle l'avait déposé à sa place habituelle. Froncement de sourcils de Charlyelle qui est alors forcée de constater bouche bée que sa dague n'est pas en son endroit habituel.

Se pourrait-il que ...Aurait-il osé ? Non cela ne se peut. Elle lui a offert une perle qui vaut déjà sans qu'il ne le sache une petite fortune. Pourquoi donc lui aurait-il dérobé sa dague ? Elle n'est sertie que de peu de pierres mais par contre, elle a une âme. Elle porte en elle gravée, les armoiries de son peuple, les armoiries de son père, celle qu'il souhaite qu'elle porte un jour et dont elle ne veut farouchement toujours pas. Ce serait la catastrophe si on découvrait sa provenance. Mais il ne peut savoir, il ne peut connaître. Alors pourquoi ce geste ? S'il souhaitait la revoir, il avait juste une perle à lui renvoyer.

Son énergie revenue, elle sentait la colère sourdre en elle. A cet instant, si elle l'avait eu devant elle, nul doute qu'elle aurait tenté de l'étrangler. Rage et peur mêlées venant alors s'immiscer en elle.

Cette dague qu'ont tenu en main jusqu'à son trisaïeul. Tous des hommes. Elle en est la seule héritière et son père a tenu à ce qu'elle la porte. Il la lui a confié, il la lui a offerte. Elle ne veut pas du titre et des terres mais elle pouvait au moins accepter cela. Que dirait-il s'il savait qu'à ce jour elle vient de se faire dérober un tel trésor ? Ame de tellement de choses.
Cette dague a conservé le souvenir de l'histoire de son peuple et jusqu’à ces traditions poétiques qui peuplaient de divinités les sites les plus isolés, les forêts les plus profondes et les solitudes de la mer.
Cette dague est ce qu'elle a promis de toujours garder, à défaut du reste dont elle ne veut point. Elle est l'âme du caractère belliqueux, emporté, hardi jusqu’à la témérité de ce peuple ; il provoque l'ennemi par des injures, et engage un dialogue avec ceux-ci avant d’entamer le combat.

"C'est une bien jolie dague que vous avez là"....Comment n'a t'elle donc pas été plus méfiante. Et dire qu'elle ne sait rien de cet homme ! Il l'avait narguée. Peut-être en fait n'était-il venu que pour la dague. Un simple voleur était-il. Sans honneur celui-là.


"- Oui c'est cela ! Vous n'êtes qu'un minable voleur Judas Gabryel ! Même pas capable de satisfaire une femme de surcroît !"

Oh si sa voix pouvait porter par delà les monts et collines, qu'il l'entende !

Charlyelle s'arrête net ayant soudain une idée qui vient de lui traverser l'esprit. Faisant le tour du lit, sous l'une des lattes cachant tant de ressources inconnues, c'est une petite bourse dont elle se saisit. Celle-ci porte les mêmes armoieries que sur la dague. Deux aigles noirs sur un fond pourpre. A l'intérieur une petite fortune.
Sans plus attendre, elle enfile un long manteau bleu et rouge rutilant, des bottes à revers et la prestance de la brune qui galope à tout vent en direction de l'Auberge de la veille n'a plus rien à voir avec celle de la sauvageonne de la veille. Elle n'aime pas en jouer Charlyelle, mais ce jour, elle n'a pas le choix.

Arrivée dans la cour, elle démonte sans même ralentir l'allure de Cédar, sous l'oeil ébahi des palefreniers. Nul besoin d'aller jeter un oeil aux écuries elle est bien entendu persuadé qu'il n'est plus là.
La respiration courte, c'est d'un coup de pied bien senti qu'elle ouvre la porte de l'auberge et qu'elle se dirige sans attendre vers le comptoir.

Le tavernier est là et elle lui décoche un regard à soulever les foudres jusqu'à plusieurs lieux à la ronde. La bourse tombe sur le comptoir. Pesante et emplie d'or. La voix est calme mais menaçante.


"- Qui est-il ? Qui est cet homme qui t'a grassement payé hier au soir pour m'offrir cette coupe de malheur ? Parle et dépêche toi si tu ne veux pas que je te taillade la langue."

Les yeux de l'homme sont exorbités et se mettent à briller devant la bourse qu'elle a ouvert devant lui. Et bien entendu que la raclure se fait délation. Aucun honneur, comme les autres.

- Je ne sais pas qui il est vraiment ni d'où il vient. Je sais juste par ses gens, que c'est le Seigneur de Courceriers. J'vous jure que j'sais pas autre chose ! Vous me laissez tout dites ?

Les brumes typhonesques se posent sur la larve face à elle. Le ton est méprisant quand elle lui répond.

"- Ce Noble là ne doit pas valoir bien cher à tes yeux pour que tu me l'aies jeté en pâture pour une seule bourse d'or alors que tu aurais pu avoir le triple. Tu es répugnant !"

Puis sans un regard de plus, l'Ecossaise s'en retourne et se dirige de nouveau à un train d'allure d'enfer en direction de sa roulotte. Elle n'a pas d'amis proches Charlyelle, hormis cette blonde savoyarde dont il y a quelques années, elle avait sauvé son fils d'une mort certaine dans un incendie. Dans une partie du Sud. Et c'est un pigeon bien ferme et costaud, qui s'en volait vers la Savoie quelque peu après. Son amie était une mine d'or à elle toute seule. Charlyelle ne doutait pas qu'elle retrouverait pour elle, la trace de ce Judas Gabryel, Seigneur de Courceriers. Elle ne connaissait pas son nom, mais tôt ou tard, elle le découvrirait.

Et sa dague il lui rendrait ou elle lui reprendrait. Mais ses distances elle garderait. Penses au perron Charlyelle, penses au perron...

Morne la Gaëlique. A mille lieux de s'imaginer qu'il n'ait pu prendre cette dague que dans le seul but de s'assurer de la revoir. Il est l'heure de suivre la troupe désormais. Cavalière qui se met en route. Sombre et silencieuse.



Piégez-moi ! Attirez-moi !
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