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[RP Ouvert] Le nid des pensées

Rosalinde
RP ouvert à tous, sans trame prédéterminée. Au gré de l'inspiration.


[Taverne. Celle que vous voulez.]


Intendante rousse en courses. Votre mission, si vous l'acceptez (et vous avez intérêt à l'accepter) est d'aller faire quelques emplettes à l'herboristerie, on manque de quelques simples, à Petit Bolchen. En profiter au passage pour s'acheter une nouvelle cape, pour l'hiver, et y faire attacher le col de belette, présent d'un von Frayner au seuil du printemps dernier. Les bracelets, les bagues, restaient bien sagement entreposés au fond de sa malle (en cas de coup dur), mais avoir un col de fourrure et préférer attraper une pleurésie plutôt que de s'en servir était une hérésie. Les hérésies rosalindiennes, différentes des aristotéliciennes.

Les emplettes sont faites, alors, qu'est-ce qui lui a pris de s'arrêter dans cette taverne ? Est-ce le besoin de s'abriter de la pluie battante au dehors ? Celui de se réchauffer un peu les os ? Ou l'envie d'un bon verre de vin, sans subir le regard désapprobateur, voire l'interdiction, d'Isaure ? En tout cas, elle est attablée, au coin du feu, Chablis et demi-poulet rôti devant elle. Manger le poulet avec les doigts, à même la carcasse. Un plaisir qu'elle ne pouvait s'offrir que trop rarement car "enfin, Rose, cela ne se fait pas !".

Hors du monde, et pourtant si proche du ballet grouillant des clients de cette gargote, elle observe à demi, perdue dans ses songes. A quoi, ou à qui pense-t-elle ? Personne ne le sait. Peut-être que si quelqu'un lui demande, elle répondra.

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Gilbert_phil


[Et si ce quelqu'un, c'était lui.]

De la Mirandole-Montestier, Fils de Duchesse, s’en revenait d’un bon pas du Marché, avec pour toute compagnie, celle du Maitre Bailli de Charolais.
Raison de cette escapade ? Un besoin pressent de blé, Maïs et autre fourrages, pour nourrir les vaches, qui était, foi de Mirandole, la fierté du château de sa mère.
Ainsi, s’en revenant des étales, il trotte aux côté du chariot du dit bailli, la main ferme sur les rennes, la tenue simple –comme d’accoutumé- boueuse d’une journée passée en plein air, à piétiner dans la boue et les relents infectes propices au regroupement de la foule.
Plutôt satisfait de ses affaires rondement menée, c’est de bonne grâce qu’il s’accorde une pause fort méritée. Au serviteur de le regarder, suppliant, et au Gilbert Phil d’acquiescer, forcément
.

Allons boire mon brave. Transporter ces sacs de blé m’a vidé de mes forces, il est grand temps de se requinquer !!!

Aussitôt dit, aussitôt fait, voila que le jeune homme pénètre dans le bouge, sûr de sa suprématie. Les épaules large, le corps vigoureux, le trapu héritier s’avance jusqu’au comptoir, avant d’haranguer le taulier.

Deux bières, l’ami, pour mon bailli et pour moi-même !

Commande passée, de chercher où s’installer, en vain.
Il y avait bien cette table seulement occupée par une rousse pensive et charmante, quoi qu’à l’allure renfrognée, mais il savait que sa mère n’approuverait pas de le voir ainsi s’acoquiner avec inconnue qui pouvait porter en elle les pires ennemis de l’homme : J’ai nommé chaude pisse et syphilis.
Mais après tout, sa mère n’aurait certainement pas approuvée de le voir entrer dans pareille gargote, pour y consommer de l’alcool, aussi inoffensif soit-il, elle qui s’escrimait à le considérer comme un enfant, alors qu’il était à l’aube de sa vie d’homme.

Il désigne la table à son compère, qu’il laissera au comptoir, pour aller s’installer sur la chaise voisine à celle de la rouquine
.

Madame… Quelles pensées peuvent-elles accaparée l’attention d’une si…. Charmante créature.

Car dés son approche, il avait pu constater que la flamboyante n’était pas si dégueulasse que cela. Et ses testostérones en pleine évolution, il s’était dit que ce n’était décidément pas une si mauvaise idée que cela, cette escale.
Della
Ou bien, elle.

Elle, c'est la soeur de l'autre.
Enfin soeur d'adoption seulement car dans les veines de la Mirandole ici présente ne coule pas une once du sang de celle qu'elle nomme pourtant sa Mère et qu'elle aime bien plus que la mère qui l'a mise au monde - paix à son âme.

Della n'a aucune idée de la présence de celui qu'elle appelle "son frère", dans cette taverne. Elle ne penserait même pas possible que le "petit" puisse y entrer.
La dernière fois qu'elle vu, c'était hier non ?, il devait avoir 5 ans ?, guère plus et il était en garde chez l'époux d'Aryahna.
Ah ! cruelle mère que celle qui se sépare ainsi de son rejeton !
Oui mais c'était pour la bonne cause. Si, puisqu'on vous le dit !

Della, elle, elle ne sépare jamais de son fils. La preuve, il trône sur la charrette, là dehors, en compagnie d'Isandre, bien abrité sous la bâche. C'est à cause de lui que Della entre dans la taverne, il a soif et les gourdes sont vides. Della vient donc quémander une gourde d'eau fraîche pour Clément qui attend dehors sagement (ou pas) sur le convoi qui revient du marché où la mesnie de Seignelay a fait les provisions.

Bonjour ! Lança en entrant la Duchesse-mère-de-famille-encore-enceinte.

Un regard sur les gens présents, banal, neutre, curieux sans plus, histoire de savoir qui est là et si par hasard, elle ne connaitrait pas quelqu'un .
Regard qui insiste un peu en balayant le coin du frère et de la rousse...front qui se plisse sur cette impression bizarre d'un "déjà vu mais qui est-ce ?"

Mon brave...Demande-t-elle au tavernier, dans un sourire angélique...Pourriez-vous, je vous prie, remplir cette gourde d'eau fraîche ? Mon fils a soif. Et si son fils a soif, la terre entière n'a qu'à creuser pour trouver de l'eau, pardi ! C'est ça, être mère.

Et tandis que le tavernier s'en va remplir la gourde, Della refait un tour d'observation, appuyée au comptoir, s'arrêtant sur le visage familier de...mais de qui ?...

Gigi ! Gilbert Phil ! Mais...ça alors !

Tenez, ma p'tite dame, votre gourde.
Ca fera 5 sous.

Le tavernier était là, tendant le récipient d'une main et attendant dans l'autre ses 5 sous que Della lui donna après avoir fouillé dans sa bourse pour trouver la monnaie avant de s'approcher de la table du frangin et de la rousse.

Damoiselle, bonjour.
Salut de tête, oubli de son fils sur la charrette qui attend toujours sagement (ou pas) le retour de la mère modèle.

Gilbert, est-ce que Mère sait que vous êtes ici ?
Et là, même si elles n'ont pas de sang commun, on sent la Mirandole...

[EDIT : manquait un mot.]
_________________

- Et vot'blason, Duchesse ?
- Euh...Voyez ça avec mon époux, voulez-vous !
Mary.
[taverne, vous avez dit bondée ?]

Noire de monde, cette taverne, où l'ex rousse gouvernante, ou plus exactement la rousse ex-gouvernante, était entrée boire une bonne bière et reposer ses pieds fatigués. Elle avait néanmoins réussi à trouver une petite table avec deux tabourets dans un coin sombre, d'où elle étudiait ses semblables, en particulier une rousse, peut-être un peu moins flamboyante qu'elle, mais avantagée par les reflets du feu crépitant dans la cheminée toute proche qui illuminaient sa chevelure.

Elle la regardait avec envie manger du poulet rôti avec les doigts. Du poulet rôti ! Depuis quand n'avait-elle plus mangé de viande ? Les voyages, c'est bien, ça forme la jeunesse, tout ça, mais elle ne se rappelait plus avoir mangé autre chose que de rares épis de maïs et du pain sec, depuis qu'elle avait quitté son chai Dijonnais, il y avait bien un mois de ça.

Elle en était presque à baver sur sa table, quand un jeune homme à la carrure imposante lui sauva la mise en se tapant l'incruste à la table de la gourmande, lui cachant ce poulet dégoulinant de jus qui lui faisait tant envie, suivi de peu par une jeune femme visiblement enceinte.

Elle n'était plus aussi pressée de voir entrer le prince charmant : elle avait de l'occupation à essayer de deviner ce qui se tramait entre ceux-là...

_________________
Herode
[Poussez pas, derrière !]
In taberna quando sumus
Non curamus quid sit humus,
Sed ad ludum prosperamus,
Ciu semper insudamus

(Quand nous sommes dans la taverne,
Que nous importe de n'être que poussière,
Mais nous nous hâtons pour ces jeux
Qui nous mettent toujours en sueur)

La pluie bat sur le seuil en rafales. Les bourrasques courent au dehors comme une meute de chiens. Elles aboient, sautent, font volte-face et viennent battre la porte et les volets en gémissant. Etienne a passé sa journée sur la route. Il doit être à Nevers demain. Les épaules fourbues par la marche forcée, il a regardé avec appréhension les lourdes nuées d'orage qui s'amoncèlent. Dans la région c'est ainsi, surtout à l'automne. Le soleil brun des vendanges laisse couler sa fournaise sur les épaules nues des paysans. Il déverse ses derniers dons sur les grappes d'or vert, rouge sombre ou presque noir, qui ruissellent dans les huches et s'amoncèlent dans les pressoirs. Les reins serrés dans une écharpe de nuages cendreux, le ciel résiste à la poussée des hivers. En bas, ça tournoie, ça poudroie, l'or et la terre des feuilles volent de concert dans les tourbillons tièdes où valse la poussière.

Parfois, le ciel cède d'un coup. Le bleu se fait profond, les nuages moutonnent, ils grimpent à l'assaut des sphères les plus célestes. Le noir pisse du ciel. Ca craque, des arbres d'argent bleu plantent leurs dards dans le cul des nuées, ils vrombissent comme un essaim de frelons. Et tout se noie dans le brouillard grisâtre des pluies qui viennent fouetter la terre comme on réveille un esclave assoupi.

Etienne a refermé la porte derrière lui juste à temps. Il s'est assis dans un coin, a commandé une chope. Heureux de se reposer. D'être a l'abri. Le vent hurle ses imprécations. Dans l'âtre énorme qui chauffe et enfume la salle, le feu bondit et refoule au gré des bourrasques. Ca sent la sueur, le foin humide, la bière, la viande chaude qui baigne dans son jus gras, le chou d'une grosse soupe qui bouillonne à la crémaillère. Etienne n'est pas le seul à avoir anticipé l'orage. La taverne est bondée. Le patron s'active frénétiquement. Les voix se mêlent, plats et chopes passent au dessus des têtes. Etienne tâte sa bourse. Bien maigre... il ne fera pas grosse pitance ce soir mais si l'orage passe, ce qui est probable en cette saison, il pourra essayer de reprendre la route avant la nuit, quitte à dormir au dehors en chemin. Un risque à courir, mais ce n'est pas un gros risque : l'automne est tiède comme une caresse tardive. Et il sent bon.

Etienne observe. Des paysans, quelques bourgeois, un ou deux commerçants, le personnel de l'auberge, des garçons de ferme. Le gars assis à côté d'Etienne parle fort. Il est question du cours du blé et des impôts qui grimpent. Ha, les impôts...

Une rousse.

Deux.

Chacune isolée à sa table. Machinalement, Etienne fait jouer ses dés dans sa poche. Pari : avant que la chandelle là ne soit au quart consumée, elles auront chacune un gars à leur table.

A bien y regarder, elles sont plutôt girondes. C'est un pari facile. De ceux qu'on ne s'autorise qu'en jouant contre soi.

Un huitième.
L'une mange, plongée dans ses pensées (mais à quoi pense-t'elle, sapristi ?). L'autre boit.

Un septième.
Un jeune mâle entre. Fagotté et boueux comme un paysan, mais accompagné d'un homme qui est à l'évidence sous ses ordres. Sans doute le fils d'un petit baron local exploitant son domaine lui-même comme cela se fait parfois faute de main-d'oeuvre, ou d'argent. Il observe, il hésite. Il choisit.

Un sixième.
Le jeune mâle a jeté son dévolu sur la rousse qui mange. Il lui parle. Le poulet a l'air bon.

Un cinquième.
La bourrasque s'est calmée. La porte s'ouvre à nouveau. Entrée d'une dame vêtue plutôt comme il faut. Ca sent l'aisance. Elle n'est pas seule bien sûr. Elle parle au patron, examine, la salle puis se propage vers le couple. Elle parle. Au jeune mâle, apparemment.

Un quart.
Etienne n'aime pas perdre. Si on ne peut compter sur personne pour faire le travail, hein. Alors les gars quoi... elle est pas mal, pourtant ! Il attrape sa chope, se lève, enjambe le banc, s'installe près de l'autre rousse, celle qui boit. Elle aussi a l'air plongée dans ses pensées (mais à quoi pense-t'elle, saperlipopette ?). Il désigne du menton le jeune mâle en chasse.

- Deux écus qu'il n'y arrive pas.

Sourire. Dehors, ça remonte en rafales. Ca va péter dru, je vous le dis...
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Etienne LaHire, dit Herode. Ne me demandez surtout pas pourquoi.
Mary.
Elle était perdue dans ses pensées, à se demander, tout en sirotant sa bière, quel lien pouvait bien relier ces trois là, la dernière arrivée semblait connaitre le jeune homme, mais la rousse ? quand une ombre s'interposa entre elle et eux. Son prince ! Son prince était là ! Il s'asseyait près d'elle ! Elle tournait déjà vers lui son sourire radieux quand ...


- Deux écus qu'il n'y arrive pas.

Mais ? Cette voix ? Grands dieux ! Qui est-ce ? Et de quoi parle-t-il ? Elle avait été si peu discrète en reluquant la mangeuse de poulet et ses commensaux ? Elle se sentait rougir jusqu'à la racine des cheveux, elle devait être belle, tiens ! Envolé son sourire ! Elle devait avoir l'air bien godiche !

Quoi ?... Que ?... Qui ? ... Qui n 'arrive pas à quoi ?

Ma pauvre fille, tu crois que tu vas donner le change comme ça ? Il l'a bien vu, ce gars, qui tu observais sans aucune discrétion !

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Uruk
    Échappé de la morne, mais atypique et si plaisante retraite de Beaune, le zlatanique prince condéen venait poindre son nez du côté du grand village. Rien de très grossier, juste histoire de se changer les idées quelques instants, de croiser un tant soi le peuple d'en dehors de son somptueux domaine. Le plus dur était presque de se mouvoir à ces gens dont il avait si peu d'estime qu'on aurait même du mal à croire qu'il en oserait adresser sa noble parole. Mais le prince n'était pas si avare -beau fake- que cela et se laissait tout de même aller à tailler le bout de gras avec un roturier ou deux, car il fallait bien avouer que la noblesse local n'était pas des plus loquaces avec sa personne ...

    C'est donc toujours aussi antipathique qu'à son habitude, et sa grisante frénésie de l'ennui qu'il venait poindre le bout de son nez du côté des tavernes qu'il avait toujours un certain plaisir à fréquenter, juste pour s'entendre rabrouer du gueux. Presque une stupeur, mais peut être juste une simple surprise, mais lorsqu'il franchit le pas de la porte, l'évènement était au rendez-vous ... Il y avait plus de trois personne dans le lieux. After de mariage ? Before de bataille ? Il avait sans doute rater un épisode et pour le coup il était bien dommage que son bon Leonardo ne l'ai accompagné pour discuter avec tout ce bas monde à sa place.

    Euh ... ?!

    Entrée princière, très usité dans le style qu'il avait de ses sorties parisiennes ...

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Herode
La jeune femme sursaute et bredouille quelque chose. Toute une série d'expressions se succèdent en désordre sur son visage. C'est comme un nuage qui passe sur un grand champ de blé qui bafouille. Un large sourire dévoile les dents d'Etienne. Une lampée opportune prise à la chope mi-pleine lui donne l'occasion de dissimuler son visage autant que faire se peut. Diplomatie d'abord.

Hum. C'est pas gagné... Bon, reprends les choses dans l'ordre, fiston, et arrête de faire peur aux demoiselles comme ça.

Etienne s'éclaircit la voix et parle un peu plus fort, en articulant bien. Il faut bien avouer qu'avec le brouhaha qui roule dans la salle, la communication n'est pas forcément chose facile. On va dire ça.

- J'observe le garçon depuis son arrivée. Vous n'avez pas remarqué comme à cet âge, les manoeuvres d'approche sont décelables à vingt lieues ?

Il rit encore. Désigne le trio à la table voisine. On n'entend pas leurs échanges, couverts par la rumeur de la salle, mais la posture de la femme habillée de vert, debout devant les deux convives, a quelque chose d'autoritaire. On pourrait aussi prendre des paris sur son rôle. Plus compliqué...

La porte s'ouvre à nouveau, laissant entrer un autre convive. Pas un péquenot non plus celui-là, à en juger par la mise. Bon, ça allait peut-être tourner à la réunion du Rotary Club, qui sait ? Bonne occasion pour se refaire les poches, si ça se trouve. A voir... Etienne se penche un peu pour mieux se faire entendre de sa voisine.

- Autant que je m'en souvienne, quand j'approchais de mes quinze ans, je ne faisait guère mieux. Et je me demandais pourquoi certains adultes du quartier commentaient mes tentatives avec ironie et surtout, par anticipation, avant même que je ne lance mes fiers assauts ! C'était vexant, quoi... Avec le recul, on voit les choses, hmmm... autrement. Alors, qu'en pensez-vous ? Gagnant ou perdant ?

Et puis, il est temps d'enrober un peu une arrivée impromptue, non ?

- Mais je vous dérange, peut-être ?
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Etienne LaHire, dit Herode. Ne me demandez surtout pas pourquoi.
Rosalinde
La pluie bat le pavé sans cesse, et dans la taverne c'est un vrai remue-ménage de plats, chopes et clients. Rose observe.

Deux hommes entrèrent, un jeune et un vieux. Bières commandées, et regard perplexe sur la salle en nette surpopulation ; le voilà qui finalement jette son dévolu sur la table où elle est assise. Un sourire pour lui, avant d'arracher le solilès, et de n'en faire qu'une bouchée. Mais quelle bouchée ! Ce morceau, aussi petit fut-il, n'usurpait pas son surnom de "morceau du roy" car il était assurément la part la plus tendre de toute la carcasse. Et voilà que son nouveau voisin s'adresse à elle. Les papilles en ébullition et un compliment, aussi maladroit soit-il... Elle n'avait pas perdu sa journée.

Il l'avait appelé "Madame", et après un rapide coup d’œil à sa mise, la rousse d'en déduire qu'il n'était sans doute pas le dernier des gueux. Donc, plutôt que de l'envoyer bouler comme un malpropre (mademoiselle l'intendante de Petit Bolchen ne fricotait pas avec les bouseux), elle lui répondit d'un ton qu'elle voulait enjoué :


- Des choses bien futiles, à dire le vrai.

Dire le vrai, c'était vite dit, justement. Le genre de phrase préfabriquée qu'elle vous sert sans sourciller, de son naturel désarmant, car si elle ne se produit pas sur les planches, elle n'en reste pas moins rompue à la pratique de la comédie. Et de glisser, au passage :

- Et la charmante créature se nomme Rose.

Allons-y pour le surnom, après tout rien de formel dans cette rencontre. Et qui l'appelait encore Rosalinde ? Personne, en vérité, pas même les domestiques de Petit Bolchen, puisque outre le "mademoiselle" de rigueur avec les franges les plus basses de la mesnie, sa camarade de chambrée - et chambrière de Madame - avait pris l'habitude de la prénommer Rose également.

Sans qu'elle l'ait remarquée de prime abord, une femme fait son apparition dans le champ de vision de notre rousse. Son visage lui dit quelque chose, même si... Elle ne situe pas dans quel contexte elle avait bien pu l'apercevoir. Sans doute au mariage de Judas, elle ne voyait pas d'autre explication. Un sourire tandis qu'elle la salue, et répondre d'un poli
"Madame" assorti d'un signe de tête à l'engrossée.

Un signe de main, pour l'inviter à s'asseoir face à elle (les femmes enceintes sont toujours fatiguées, c'est bien connu), tandis que la Blonde semble plutôt s'intéresser au jeunot qui lui tient compagnie, qu'elle connait et dont elle connait la mère, manifestement.

Dans son dos, une entrée quasi-royale, puisqu'il s'agit du Prince de Condé. Un signe de main, furtif, en guise de salut. "La Prince il parle pas à toi", alors elle n'ira pas parler au Prince. Qu'il vienne de lui-même et elle aura au moins gagné ce défi.

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Cassian_darlezac
[Sous la pluie.]

« La peste soit de ce temps de chien ! », fulminait le Blanc Combaz, qui trempé jusqu’aux os s’aventurait en plein cœur de la ville. Avait-il vraiment quitté sa Seigneurie pour retrouver un Dijon maussade et poisseux où dans chaque ruelle se mêlait flotte, boue et pisse dans un odieux mélange ? Si c’était pour se tremper dans la fange, il aurait tout aussi bien fait de rester à Corcelles. Son regard fâché se porta sur sa récente acquisition : de somptueuses bottines à moumoute, brodées aux armes de Corcelles et ruinées en dix minutes de temps.« Mais accélérez imbéciles, accélérez donc, que l’on rejoigne vite ce tripot et que l’on en ressorte que quand je serai fin saoul. »

« Sa trépidante altesse verra que je n’ai point menti, il n’y a pas d’endroit plus tranquille dans toute la capitale que l’auberge de ma cousine. Jamais un chat et on peut y paillarder à loisir. » Bouffe-fric, puisque c’est ainsi qu’on le surnommait, savait de quoi il parlait. Il était rare de croiser plus de deux ou trois clients dans l ‘établissement sus-cité, surtout par un temps pareil. Non pas que l’endroit soit infréquentable, mais il n’était pas le mieux placé et la devanture ne payait, à priori, pas de mine. Là bas, ils seraient tranquilles.

Activant le pas, ils ne leur fallut pas plus de cinq minutes pour apercevoir l’enseigne qui grinçait et couinait au gré du vent. Pressé d’en finir le jeune Seigneur avançait rapidement les yeux rivé sur le sol quand, glissant sur un pavé, il s’affala de tout son long.
« Maudit soit les cieux ! Si le sans nom est une putain, alors je gage que le tout puissant est la plus riche des maquerelles ! » Blasphéma le malheureux, alors que l’ombre d’une ancienne connaissance venait à se poser sur lui.
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[Prince frondeur de France & de Bouillon, Seigneur de Corcelles - 16 ans - Nouvelle bannière prévue pour bientôt.]
Maud
Mais qu'est-ce que je fais accoutrée d'une robe par ce temps!
Maud grommellait en arpentant les ruelles de Dijon.. ça suintait de partout.. Des rigoles charriaient des immondices et elle ne portait pas ses bottes en plus! Ses belles bottes rouges, imperméables à tout. Et la pluie qui se remettait à tomber.
Misère de misère!
Et quand la pluie tombe, on fait quoi? On baisse la tête .. on ramène les bords de la capuche sur son visage et on cherche un endroit.. Presque n'importe quel endroit.
Et, quand on a la tête baissée, on voit tout juste à un mètre ou moins devant soi.

Maudit soit les cieux ! Si le sans nom est une putain, alors je gage que le tout puissant est la plus riche des maquerelles !

HEIN!

Je vous le concède, Maud est encore loin du modèle Duchesse un balai-dans-le-fion et qui aurait éructé un: Ciel!

Des bottes fourrées jusqu'au visage et trois hommes qui sont debout.

Corcelles! Cassian! Que faites-vous par terre dans la fange à jurer, misère! Entouré de marauds! Ne me dites pas qu'ils vous ont poussé hein?


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Duchesse Consort de Bourgogne.
Uruk
    Une fois la surprise soufflé par le courant d'air qu'avait provoqué l'arrivée princière, toute l'émotion retombé au plus bas des mi-centenaire tripes de l'impérial gamin, le temps était venu de prendre place, à défaut d'immédiatement prendre un verre.
    Un regard vers les différentes personnes déjà attablés dans le lieu, quelques têtes connues, quelques couronnées connues plutôt, un gueux dans le lot aussi ... Le reste, de sombre personne dont l'existence même semble parfaitement inconsidéré aux yeux du vieux Margny. Un signe de la main de la rousse qu'il avait l'habitude de croiser, même pas de salutation digne de son rang. Il branle quoi aujourd'hui le peuple ? Même plus capable d'acclamer la venue de l'éternel nonchalant bourguignon ? La fin des us semblait chaque jour un peu plus proche, il en rigolerait presque en pensant aux débats suivi du côté du pathétique collège de la noblesse local.

    C'est donc sans plus de cérémonie qu'il vint prendre place devant une table vide, comme pour montrer l'étendu de ses relations : Néant. Cela n'était pas pour lui déplaire, mais un détail le chatouillait quelque peu, qui allait donc lui servir son nectar du jour ? Pas un loufiat capable de rouler du fessier pour venir apporter une carafe au grisonnant Uruk ? C'est alors qu'il s'écria à l'assemblée présente ...


    Comment va le peuple ? N'en a t'il toujours pas marre que personne ne fasse le service dans ce trou à rats ?

    Un sourcil levé et la tête qui se tourne machinalement de gauche à droite, attendant une réponse. Une réponse qu'il est bien en droit d'attendre au vue de son exceptionnel et si majestueux rang.

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Aryanha
Elle portait des braies qu’une jupe ouverte sur le devant dévoilait aux plus curieux. Chaussée de bottes en cuir noir, elle les faisait résonner en pénétrant dans la taverne. Aryanha s’avançait abandonnant à chacun de ses pas des marres d’eau. Secouant sa cape dégoulinante, elle ne fit pas attention aux clients autour. Elle pestait déjà bien assez d’être douchée par cette pluie, imaginez donc un campement boueux !
En effet, elle échappait au campement de son armée la Veuve Noire et à la gadouille, pour se réfugier dans la première taverne ouverte. Ce n’était pourtant pas son habitude, mais la pluie, la boue, l’envie de se changer les idées, et j’en passe, faisaient que… Qu'importe les convenances, elle était éreintée et aucune envie d’aller faire un saut à Chenôve, boire seule quelle idée ! Même son adoré en était absent !


Tavernier !

Il y en avait du monde, elle n’avait pas fait attention en entrant. C’était aussi bien, ce jour elle fuyait le silence. L’ennuie ? Allez savoir, Aryanha changeait d’humeur comme de chemise depuis pas mal de temps. Certains évènements de sa vie l’avaient rendue ainsi et elle se laissait commander par la lune.
Et ce tavernier qui ne venait pas !


Tavernier !!!
Hep ! ya pas l’feu au lac ma p’tite dame !
Et ni dans ta cheminée !
Aryanha eut un frisson sous ses vêtements mouillés.
Un gobelet de vin…pas de bière ! Et pas une piquette qui me donnerait la nausée.
Heu..pas une p’tite chope de bière ?
Il insistait le bougre !
Elle n’avait point le désir d’ouvrir la bouche pour lui répondre et le pauvre homme comprit bien par son regard foudroyant…
Pas de bière pour la p’tite dame !

Se retournant, Aryanha pouvait enfin apercevoir les clients…Et quelle clientèle ! Et elle qui se demandait si la critique n’allait pas la montrer du doigt pour être entrée dans ce lieu. Un prince, une baronne, une duchesse consort, son adorable Gilbert Phil qui ne lui rappelait pas que de bons souvenirs mais de ça il n’en savait rien, et quelques autres. Penché de tête par ci et par là, sourire à Della et Maud, un plus tendre au petit Gilbert, enfin petit qui avait trop vite grandi, et…

Voilà pour la p’tite dame !

Et le tavernier qui dépose devant elle un gobelet de vin. Elle lui lança quelques piécettes en échange et approcha la boisson de ses lèvres, le nectar glissa et arracha son gosier…Pouarf !!!

Sacrebleu ! Tu oses appeler ça du vin ?

Finalement elle se demandait qu’elle aurait du pousser jusqu’à la Burgondière déboucher un Clos du Roy.
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Hep toi ! Attrappe ma gourdasse et va la remplir de notre bon vin, Le Clos du Roy !
Cassian_darlezac
« Ma fois, n’est pas née celui qui poussera un Blanc Combaz au sol… », avait-il grommelé machinalement, tout en se relevant. Ce n’est qu’une fois debout que son regard se posa enfin sur son interlocutrice dans une curieuse imitation de la carpe. Le regard bovin et la mine pantoise il dévisagea alors Maud comme s’il la voyait pour la première fois. D’ailleurs… était-ce bien elle ?
Après en être arrivé à la conclusion que ça ne pouvait être personne d’autre, il reprit donc la parole d’un air enjoué, ouvrant la porte et invitant de sa main libre la Duchesse enfin sortable à pénétré dans l’établissement.


« Comme quoi, même trempée et amputée d’une mamelle, une fois bien fagotée vous êtes ravissante Duchesse ! Bien sottard qui dit que l’habit ne fait pas le moine ! Bref, après vous Duchesse, allons donc trouver une table, j‘ai justement à vous parler. » L’établissement était bruyant et plein de monde, un regard mécontent se pose sur Bouffe-fric, alors que lui ses trois hommes suivent la Duchesse à l’intérieur, direction le comptoir. Objectif : se trouver une place. « Holà tavernier, libère-nous donc une table pour la Duchessee Bourgogne ci-présente, ainsi que quatre-cinq bouteilles de ton meilleur picrate, c’est le Duc qui paie. »

Il faut savoir profiter de toutes les occasions et en cela le Blanc Combaz était passé maître. Avait-il prit au moins le temps de regarder qui était présent dans le rade ? Non point. Il était avec la Duchesse consort après tout et la Duchesse ne salue pas, c’est elle qu’on salue.

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[Prince frondeur de France & de Bouillon, Seigneur de Corcelles - 16 ans - Nouvelle bannière prévue pour bientôt.]
Maud
Passée la surprise, Maud aurait bien pris Cassian dans ses bras.
L'aider à se relever, il n'en était pas question. Comme son père et tant d'autres, sa fierté en aurait pris un coup. Vérification faite à sa première réponse d'ailleurs.
Et crotté comme il était.. Y a comme des élans qu'on retient.
Il la dévisageait d'un drôle d'air.. Elle était trempée ça oui mais quand même, avait-elle changé à ce point-là? Ses cheveux retenus.. Vrai que ça la changeait un peu..
Un flottement dans l'air et le sourire du jeune homme réapparut.

Galant en plus .. Enfin galant.. La phrase lâchée en lui ouvrant la porte lui rappela leur entrée commune il y avait bien longtemps à la Basilique saint André.
D'un regard elle le réprimanda et lui murmura:

Mais shuuuut! Cassian! D'abord, c'est pas Toute une mamelle hein? C'est que le teton.

Dire ça au jeune soi disant puceau.. Savait-il même faire la différence? Toujours est-il qu'elle suivit l'aréopage voyant dans la taverne et distingua des têtes connues: Aryanha.. Le Vieux Prince.. Ca, c'était plutôt étonnant...Une rousse.. deux.. un très jeune homme..Della.
L'annonce que le Duc régalerait lui arracha un grand sourire. Niall était sans doute aussi rapiat si pas plus que Gothyra.
Elle salua tout le monde de la tête avec un sourire et au jeune puceau:
Pour sûr que le duc sera ravi d'avoir la note hein?
Curieuse de savoir de quoi il voulait lui parler, elle s'installa à une table.

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Duchesse Consort de Bourgogne.
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