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[RP] Trituration dans la tête d'une blonde

Aanor
[Non loin de Kastell Pol, près des falaises]

Elle avait regagné Kastell Pol dans la soirée. Après avoir confiée sa fille à sa nourrice, elle s'était naturellement rendue chez son amie. Là elle s'était laissée aller. Tout venait de s'écrouler dans sa bulle. Elle cherchait une chose à laquelle se raccrocher. Elle aurait aimé avoir sa suzeraine de coeur à ses côtés. Elle avait sa fille, sa bouée.

Elle était assise là, non loin de la falaise, à regarder l'horizon. Mais dans la nuit noire elle ne pouvait l'apercevoir. Elle devinait le vide non loin, elle entendait la houle se briser au pied de la falaise. Quelques pas et elle ne souffrirait plus... quelques petits pas.

Elle se trouvait horrible. Elle était à présent incapable de regagner son foyer... où était-il d'ailleurs ? Elle en était incapable car après les doutes que son amie avait partagés avec elles... elle se sentait incapable de faire face à sa propre fille. Parce qu'elle allait lui renvoyer continuellement la situation dans laquelle elle se trouvait.

Pouvait-on connaitre pire souffrance que celle qu'elle endurait en ce moment même ? Y avait-il pire situation que celle de rejeter sa propre fille ? Sa fille était de leur sang... le sang d'une famille qui plus que tout autre l'avait fait souffrir.

Elle était leur sang et pour cela elle s'était retrouvée sur des terres qu'elles n'avaient de cesse de fuir. Elle se sentait comme le dindon de la farce. Quand elle avait convié Laonie, elle savait sans doute... et pourtant la blonde ne s'était douté de rien. Pas un instant. Elle avait pris sur elle pour aller leur présenter l'enfant.

Aujourd'hui elle avait tout perdu et son seul roc elle le fuyait. Quelques petits pas... comment alors que tout semblait s'arranger pour elle en Bretagne, comment tout pouvait s'effondrer ainsi.

Elle si frileuse ne sentait pas le froid, ni le vent qui soufflait ce soir là. Elle était recroquevillée sur elle même, se balançant légèrement. Elle s'auto berçait, pensant ainsi trouver l’apaisement.

Quelques petits pas et les douleurs pourraient disparaître.

Elle chantonnait une comptine. Devant un tel spectacle, tout passant la prendrait pour une folle. Mais la blonde n'est pas folle. C'est une femme que beaucoup voient comme forte et qui est en cet instant si faible. C'est une femme qui comme beaucoup avant elle vient d'être brisée par un homme.
Aanor
Combien d'heures se sont écoulées depuis qu'elle a quitté son amie et qu'elle s'est retrouvée assise là. Elle a perdu la notion du temps et continue de fredonner comme enfermée dans sa bulle. Peut être que Gaellig a donné l'alerte, peut être pas... Elle a tout juste aperçu la nourrice de sa fille en passant en coup de vent. Elle n'a rien expliqué à personne d'autre qu'à amy. Après tout qu'importe pour la blonde. Elle souffre et ne pense à rien d'autres. Elle chantonne et écoute le bruit des vagues qui semblent l'appeler.

Vous la pensez au fond du trou... mais un trou n'est pas assez profond pour décrire ce qu'elle ressent en cet instant.


(Sur une magnifique Chanson de Renaud)

La liberté c'est l'enfer
Quand elle tombe sur un cœur prisonnier
Enchaîné comme aux galères
Au cœur de son âme sœur, de sa moitié
Les chaînes se sont brisées
Et mon cœur n'appartient plus à personne
A (presque trente) ans sonné
J'ai peur qu'il ne soit perdu à jamais

Cœur à prendre, pas à vendre, à donner
Un peu naze, un peu d'occase, un peu cassé
Cœur en miettes, en détresse, en compote
En morceaux, en lambeaux, au fond des bottes

Il a aimé (pas assez)
Le plus (doux) de tous les temps
Il a chanté,
L'a battu (a chaque instant)
Pour un amour à présent
Envolé
Il a eu plus que d'aucun
Du bonheur au quotidien
Chaque seconde
Il a pleuré en silence
Pour l'éternelle souffrance
De ce monde

Qui voudra bien ramasser
Ce petit cœur abandonné, à la casse
C'est pas un cadeau ma belle
Il est plein d'idées rebelles
Mais hélas, il aura du mal un jour
A croire encore à l'amour
Si tu veux
Je t'offre ce cœur perdu
Qui n'aimera jamais plus
Ou si peu
Amarante.
Elle était dans tous ses états, pire que si c'était à elle que cela était arrivé, parce qu'elle connaissait mieux que personne, ce que ressentait Aa en ce moment ... Elle avait souffert trois longues années et encore maintenant, quand elle y repensait, elle avait toujours une petite douleur au fond du coeur ...

Le jour se levait et elle n'avait pas dormi de la nuit, essayant de faire reprendre ses esprits au nouveau Duc et elle se demandait si tout cela n'avait pas été vain. Une chose était sûre, elle le voyait d'un oeil nouveau et ce qu'elle avait vu l'avait énormément déçu. Oh elle s'en remettrait et gardait quand même de l'affection pour lui malgré tout cela, mais désormais les choses seraient différentes ... Bien différente ...

Maintenant, elle cherchait Aanor. Elle était venue la voir plus tôt dans l'après-midi et s'était épanché sur son épaule. Elle ne comprenait pas, vraiment, elle ne comprenait pas ... Après être passé à l'auberge vite fait pour voir si tout allait bien, elle était partie à la recherche de la blonde, ne la trouvant pas chez elle ...

Où pouvait-elle être ? Elle avait écumé le village et rien. Elle marchait maintenant hors du village, sur le chemin qui menait en direction de Brest et qui longeait la falaise. Elle n'aimait pas trop venir par là et d'ailleurs, elle n'était jamais allée jusqu'à Brest pour cette raison. La falaise était bien trop impressionnante, mais elle doutait qu'Aa soit allé du côté de Tréguier ...

Au bout d'un long moment de marche, elle la trouva recroquevillé sur elle-même, un peu trop proche de la falaise à son gout. Elle s'approcha alors le plus doucement possible pour ne pas lui faire peur ...


Nore ? C'est Amy ... Je m'approche ... Surtout ne bouge pas hein ...

Pourquoi était-elle si près de ce précipice ? Elle n'avait pas le vertige, mais quand même, là c'était très haut ...

Une fois tout près de la jeune femme, elle se baissa et la prit entre ses bras pour la réconforter. Là, elle s'aperçut qu'elle était frigorifiée ...

Par Aristote Nore, tu es gelé ... Viens on rentre à L'auberge ...
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Gaellig


[Chez Gaellig, Kastell Pol, au matin]

Une main, un papier et un nécessaire d'écriture pas super bien maîtrise.

Citation:

Pour toi mon bouchon,
Il faux que tu reprennent des forces. Prend soint de toi.
j'ai eut un contre tems minuscule, je reviens tout à l’heure.
Aanor.


Nul besoin d'enquête poussée pour deviner que le mot a été écrit par quelqu'un d'autre que la blonde. Le style est si éloigné du sien, bourré de fautes et le message tellement à côté de la plaque, compte tenu de la situation.

La question est pourquoi Gaellig a pris sa plume pour joindre ce mot à un paquet de biscuits façon Gaellig qui part en direction du bureau du duc dans la capitale ?
Tout simplement parce qu'elle pense bien faire. Elle a pas tout compris. Personne ne lui a rien dit directement mais la cousine du voisin a entendu l'homme qui veille sur le port discuter à la taverne. Forcément c'est remonté jusqu'aux oreilles de Jeanine sa copine de lavoir.

Selon les potins du lavoir, récoltés aux premières lueurs, le duc a un problème au coeur. Le médecin dit qu'il peut rien y faire. Le duc a conclu que le seul remède c'est le changement d'air. Ce qu'elle ne comprend pas c'est la détresse de sa maîtresse et son retour à Saint Pol. Le duc est-il mourant ? Le problème de coeur incurable ? Elle serait venue reprendre des affaires pour le changement d'air avant de tomber malade à son tour.

Alors elle prend la plume pour ne pas qu'il s'inquiète, pour ne pas que l’inquiétude aggrave son état.

Ce que Gaellig ne sait pas c'est bien une histoire de coeur, mais pas une histoire incurable. En tout cas pas du côté du duc. La veille dans la capitale les deux blonds ont eu une discussion des plus importantes. De celles qui ne commencent jamais bien par "nous devons parler". Que la blonde est au quatrième dessous parce que que son monde s'est écroulé et qu'elle pense qu'une femme n'est pas étrangère à tout cela. Comble de l'acharnement du très haut, la femme ne serait autre que la propre soeur de son fiancé assassiné.

Alors le mot de Gaellig... ne pouvait pas être plus à côté de la plaque mais ça elle ne le sait pas la pauvre.
Aanor
[Sur la côte, levée du jour, Kastell Pol]

Elle est transi de froid et pourtant elle ne le sent pas. Elle tremble de tous ses membres et pourtant elle n'en a pas conscience. Elle sent une présence auprès d'elle une voix rassurante.

Cœur à prendre, pas à vendre, à donner
Un peu naze, un peu d'occase, un peu cassé
Cœur en miettes, en détresse, en compote
En morceaux, en lambeaux, au fond des bottes

Elle continue de chantonner, emportée doucement par la folie et la fièvre. La femme forte qui se défend avec ténacité au tribunal, celle qui ne lâche rien lors des débats enflammés est bien loin. A quelques pas de la falaise elle n'est plus l'ombre que d'elle même.

Bahia ?

Elle ne s'est même pas rendu compte que la voix n'était pas celle d'un homme. Elle se laisse entraîner. Quand bien même la mer continue de l'appeler, elle finit par suivre la voix rassurante. Mais ses jambes refusent de la porter. Après quelques enjambées elle s'écroule. Épuisée, à bout de force, transi par le froid et l'humidité, son corps lâche prise. La petite voix de la blonde ne chantonne plus sa détresse.
Amarante.
Bahia ?

Et la brune de soupirer ... Cela n'allait pas être simple ...

Non Nore, ce n'est pas Bahia, c'est Amy ...

Elle sentait la jeune femme trembler comme une feuille sous une rafale de vent. Elle enleva alors sa cape chaude et la lui passa autour des épaules. La température du petit matin était vraiment fraiche et depuis combien de temps était-elle là ? Vu le temps qu'elle avait passé avec Bahia à lui remettre les idées en places, cela faisait très longtemps ...

Bon sang Nore !! Tu vas attraper la mort ...

Et le mot était faible. La blonde s'était levée et elles avaient alors entamée le chemin du retour ... Mais pas pour longtemps ... Alors quelles avaient à peine la moitié du chemin pour rentrer au village, Aa s'effondra sur le sol ... Essayant de garder son calme, elle passa sa main sur le front brulant de la blonde ...

Oh non ...

Elle soupira et regarda autour d'elle, accroupis près du petit corps brulant qu'elle tenait contre elle. Pas âmes qui vivent ... Gwen n'aurait-il pas eu la bonne idée de la suivre par hasard ? Elle pria très fort pour le voir arriver ... Mais ... Visiblement elle devrait se débrouiller toute seule et il était hors de question de laisser là son amie ... Sa seule amie ...

Bon aller Amy, montre un peu ce que tu as dans les bras ...

Même pas elle essaya de réveiller Aa. Si c'était pour faire deux pas et se retrouver dans la même situation, autant la porter, ça irait plus vite ... Elle se releva, passa un bras sous ses épaules et un autre, sous ses genoux, prit une profonde inspiration et tira de toutes forces sur ses bras pour la soulever du sol ...

La chose n'était pas simple. Aanor était plutôt comme elle, pas très grande et pas grosse, mais tout était relatif, la brune avait de la force en conséquence et elle dut s'y reprendre à deux fois pour arriver à soulever le poids mord qu'était devenu son amie ...

Une fois chargé de son fardeau, plutôt lourd, elle commença à marcher, priant pour qu'elle ne trébuche pas dans le chemin ... De temps en temps, elle regardait le visage sans couleur et fiévreux de la blonde puis elle continuait de marcher, serrant les dents pour arriver au plus vite à défaut de rencontrer un homme fort sur le chemin ... Ses bras commençaient à être douloureux ...

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Gaellig


[Kastell Pol, Demeure de Gaellig]

Elle ne s'arrêtait plus. C'était sa façon à elle d'évacuer l'angoisse. Elle pouvait pas aller au lavoir voir ses copines, la pluie tombait averse. Alors derrière les fourneaux elle multipliait les tournées de gâteaux en tout genre. Ils commençaient à former des tas assez imposants.

Elle n'avait toujours pas de nouvelles de sa maîtresse et elle s'inquiétait pour la santé du duc.... et pire que tout elle était seule dans cette maison avec moche, le chien de Aanor. Moche n'est pas un compagnon des plus causants.

Elle avait bien été chez le duc mais pas âme qui vivent, même pas Laonie et sa nourrice. Et les malles n’avaient pas bougées d'un iota.

Bon sang... et le duc qui devait se faire un sang d'encre. Elle est toujours prodigieusement à côté de la plaque, la faute à des potins qui passés de bouches à oreilles se déforment formidablement, et elle l'ignorait totalement.

Pris d'une grande inspiration, elle réalisa des petites gâteaux en forme de coeur. En les voyant, pour sûr qu'il ne s'inquiéterait plus.

Elle essuie ses mains sur son tablier et monte chercher de quoi écrire. Une heure plus tard c'est un nouveau mot qui part pour rennes, accompagné d'une sélection de gâteaux, parmi lesquels les fameux biscuits coeur.


Citation:

Mon sucre d'orge,

Un petit souci avec les sacs de maïs. Pas gran chose... juste un ou deux rats à chassé pour rassuré Gaellig.
Ne t'inquiéte pas. Je t'envoi de quoi tenir ! Prené soin de toi.
J'espère prendre la route avant que le soleil soit parti.

Ton chaton
Aanor


Elle est fière d'elle. Méga fière d'elle... si seulement elle savait à quel point elle était à côté de la plaque et que tout ses efforts empiraient surement les choses.

Elle descend dans la cuisine sortir les dernières pièces du four. Elle remonte quelques instants plus tard, se couvre et sort à la recherche de sa maîtresse.
Aanor
[Sur la côté, dans les bras de Amarante]

Elle se sent faible, si faible. Par moment elle entrouvre les yeux légèrement. La vue est brouillée mais elle sent une présence familière.

Amy ?

Avant de partir à nouveau dans une douce folie, chantonnant et appelant son blond mais aussi son défunt roux ou encore le frère de Pit disparu. Elle se débat dans les bras de son amie. Un pied à terre, un autre, accrochée à elle comme à la seule bouée qui lui restait, elle avance chancelante. Elle tombe de temps à autre.

Elle écoute l'appel des vagues qui s'écrasent non loin d'elle. Elle a envi d'y répondre et pourtant si peur d'abandonner cette vie qui la fait pourtant si souffrir. Son coeur ne supporte plus les montagnes russes des sentiments. Peut être est ce là un message que le très haut lui adresse...

Au plus profond d'elle, elle trouve se sursaut de courage. c'est ainsi qu'elles arrivent toutes les deux chez son amie.

Passée la porte elle la regarde, lui lâche quelques mots comme une supplique avant de s'écrouler comme plus tôt sur la falaise, épuisée


Ne dis rien à Bahia... il ne faut pas l'inquiéter... et protège Laonie...

Instinct maternel qui reprend le dessus. Et pourtant... sa fille elle ne veut pas la voir pour autant... ne plus voir ses boucles rousses qui n'attendent que de la narguer.
Amarante.
Amy ?

Enfin une réaction ... Sauf qu'elle ne dura pas longtemps et que voilà la blonde repartie dans son monde de fièvre ... Par tous les Saints Nore ... En plus d'être fiévreuse, elle avait la bougeotte ... Déjà que ce n'était pas simple de la porter, voilà qu'elle jouait les Anguilles ...

Quand elle posait ses pieds sur le sol, elle soupirait de soulagement pour ses bras endolories, mais quand elle se raccrochait à elle, elle faisait de gros efforts pour ne pas s'écrouler avec elle ... Elle ne voyait plus la fin du chemin et priait pour enfin voir le rempart qui ne devait plus être très loin maintenant ...

Enfin l'entrée du village, mais il fallait encore traverser quelques rues avant d'arriver à l'auberge. Jamais elle n'avait trouvé ses rues aussi longues et quand enfin elle vit son auberge, elle crut que le paradis était à porter de main et c'était en quelque sorte le cas ...

La porte venait d'être franchie, qu'elle appela sans se préoccuper de ses clients qui dormaient encore ...


Babette !!! Baaaaabetteeeee !!! Viens m'aider s'il te plait !!! Viiiiiiiite !!!

La brune n'en pouvait plus et alors que Aa lâchait prise, elle l'accompagna sur le sol, en la tenant du mieux possible, complètement épuisé par cet effort ...

Ne dis rien à Bahia... il ne faut pas l'inquiéter... et protège Laonie...

Ne rien dire à Bahia ??? Ne pas l'inquiéter alors que tout ça c'était sa faute ??? Là, elle n'était pas sur de pouvoir garder le silence, mais pour l'instant il y avait plus important. Monter Aanor dans une chambre et faire tomber cette fièvre ...
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Babette.



Babette !!! Baaaaabetteeeee !!! Viens m'aider s'il te plait !!! Viiiiiiiite !!!

Un bruit fracassant de vaisselles qui se brisent sur le sol, se fait entendre de la cuisine où se trouve la Babette en question quand elle entend cet appel.

Laissant tout en plan, elle sort en vitesse de la cuisine pour venir voir ce qu'il se passe dans grande salle. Elle écarquille les yeux en voyant la scène qu'elle a devant elle. Elle se précipite vers les deux femmes.


Par Aristote Ma Dame ? Mais que c'est-il passé ?

N'attendant même pas la réponse, elle se baisse pour aider la maîtresse du lieu à soulever son amie. Elle allait l'aider à la porter dans une des chambres.

On va la porter a deux Ma Dame, ce sera plus simple mon monter à l'étage. Ca va aller pour vous ?

Se plaçant alors d'un côté, elle attend que Amarante se relève et se place de l'autre côté. L'étage fut alors monté sans trop de difficultés et la servante ouvre la première chambre vide qu'elle trouve. Aanor est alors déposé sur le lit.

Elle regarde d'un oeil inquiet la brune qui a l'air exténué puis reporte son attention sur la blonde.


Il lui faut des soins Ma Dame, elle est fiévreuse !

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Gaellig


Des heures qu'elle faisait le tour du village, à la recherche de sa maîtresse. Elle avait tout naturellement commencé par le lavoir pour voir si une ou deux copines avides de potins n'y traînaient pas. Avec la pluie qui tombait elle avait fait choux gras.

C'est au détour d'une étale sur le marché qu'elle avait trouvé l'information qu'elle recherchait. La voisine de la boulangère a vu une femme blonde que l'on amenait dans une auberge. La rumeur dit que la folie s'est emparée d'elle et qu'il faudra l'enfermer.

Vous voyez le voile blanc dont Gaellig ne se sépare qu'en cuisine pour ne pas avoir chaud ? Elle était à présent aussi blanche que ce linge.

Elle regagna tout d'abord sa demeure. Inutile de mentir plus longtemps au duc... s'il découvrait la vérité. Elle allait se faire enfermer. C'est transi de peur qu'elle prit son nécessaire pour lui écrire.


Citation:

M'sieur l'duc !

Suis confuse d'avoir envoyé des mots à la place de Ma Dame. J'voulais pas vous mentir. J'voulais pas que dans vot état vous vous inquiété. Avec vot santé et vot coeur fragil.

Ma dame ne pourra pas vous rejoindre à Rennes. L'est malade. Très malade... j'ai peur vous savé. La voisine de la boulangère dit que ça seré incurable. Si vous mouré et qu'elle meurt. J'va devenir quoi ? Et l'chien ? Et la p'tite ?

Prené ces quelques biscuits ! Vous devé faire attention a vot coeur et pour ça faut prendre des forces.

Gaellig


Ah les potins, jamais loin de la vérité et pourtant si savamment à côté de la plaque. Si elle savait qu'elle venait par ce simple mot d'aller contre les directives de sa maîtresse...

Elle enferme Moche (c'est le chien), laisse un mot pour la nourrice de Laonie. Un paquet de gâteaux sous le bras elle part faire le tour des auberges jusqu'à atterrir chez Amarante.


- Scusez moi ? Je cherche une femme blonde. La voisine de la boulangère dit qu'elle serait folle, incurable et qu'on l'a menée dans une auberge. C'est ma maîtresse... suis à sa recherche.
Aanor
[Dans l'auberge]

Quel doux contact que celui d'une couche. Reflex primaire, elle se recroqueville comme dans les premières heures d'une vie. Ainsi, elle essaye de se réchauffer. Ainsi, elle tente de se faire une bulle protectrice.

Elle sent des présences autour d'elle sans parvenir à les distinguer. Elle s'auto berce légèrement continuant de chantonner.


Cœur en miettes, en détresse, en compote
En morceaux, en lambeaux, au fond des bottes.

Et si la folie douce commençait réellement à s'emparer d'elle à mesure que la fièvre faisait son chemin ?
Amarante.
Enfin Babette l'avait entendu et la voilà qui arrivait pour l'aider ...

Par Aristote Ma Dame ? Mais que c'est-il passé ?

Elle était trop épuisée pour répondre et trop énervé en même temps et puis de toute façon la servante de Lyly prenait déjà la directive pour elle, ce qui pour le moment l'arrangeait grandement ... En plus d'être frigorifié, elles s'étaient prise une rasade de pluie sur la tête et ressemblaient à deux chats mouillés ...

On va la porter a deux Ma Dame, ce sera plus simple mon monter à l'étage. Ca va aller pour vous ?

Elle ? Si ça allait pour elle ? Elle ne s'était pas spécialement posé la question, mais à part être fatigué, oui elle allait bien ...

Je vais bien Babette, c'est Nore qui m'inquiète ...

Elle se releva, alors que la femme d'un calme Olympien se plaçait de l'autre côté de la blonde et la soulevait par un bras pour entamer la montée des escaliers et enfin finir dans une chambre dans une des chambres vide. Quand Aa fut déposé dans le lit, elle fut tellement soulagée, qu'elle se laissa tombé dans le fauteuil sans force. Ses muscles venaient de la lâcher et pourtant, elle ne devait pas dormir sur ses Lauriers pour autant ... La journée était loin d'être terminée, bien au contraire ...

Il lui faut des soins Ma Dame, elle est fiévreuse !

La voix de la servante la ramena à la réalité bien trop dure à son gout et elle hocha la tête ...

Oui Babette je sais, je crois qu'elle a passé la nuit dehors ... Pouvez-vous aller chercher Gwen ? Enfin messire Bleizhmorgan s'il vous plait ? Je vais avoir besoin de lui pour les soins ... Je n'y connais rien moi et je ne sais pas si Précio est là ... En attendant votre retour, je vais la dévêtir, elle ne peut pas garder ses vêtements trempés ...

Elle regarda alors la femme d'une dizaine d'année son aînée sortir et elle fit un effort surhumain pour se sortir de ce fauteuil où elle se serait bien endormi pour récupérer un peu ...

Elle s'approcha du lit et caressa doucement les cheveux blonds de son amie. Elle était brûlante, pâle comme la mort et mouillé. Elle commença alors à dégrafer toutes les attaches de son vêtement. Heureusement, la cape avait protégé la robe et elle ne lui collait pas trop au corps. Il fut assez facile de l'en défaire.

Pour qu'elle ne reste pas complètement nue, elle allait lui mettre une simple chemise. Elle sortie donc dans le couloir et piqua direct à la buanderie, elle savait qu'elle trouverait là tout ce qu'il faudrait ...

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Babette.



Oui Babette je sais, je crois qu'elle a passé la nuit dehors ... Pouvez-vous aller chercher Gwen ? Enfin messire Bleizhmorgan s'il vous plait ? Je vais avoir besoin de lui pour les soins ... Je n'y connais rien moi et je ne sais pas si Précio est là ... En attendant votre retour, je vais la dévêtir, elle ne peut pas garder ses vêtements trempés ...

Elle écoutait la maîtresse du lieu sans broncher. Passer la nuit dehors ? Mais avait-on idée de faire une chose pareille alors que le temps c'était rafraîchi la nuit ? La jeunesse avait de drôle d'idée parfois, mais la femme n'en dit pas un mot. Avec sa propre maîtresse, elle en voyait déjà des vertes et des pas mures.

Ma Dame ? Messire Bleizhmorgan est venu hier soir. Il vous cherchait ... Je ne saurais vous dire pourquoi. Quand je lui ai dit que vous étiez sorti depuis plusieurs heures, il est reparti sans poser de questions ... Mais je crois bien que ça l'a contrarié. Enfin je ne veux pas m'avancer, mais c'est l'impression que cela m'a donné.

Etant la servante de la fille du patriarche, elle avait appris à le connaitre par la force des choses. Homme de caractère, il en imposait par sa simple présence dans une pièce et toute servante qu'elle était, elle respectait ce genre d'homme.

Je vais aller voir chez lui et s'il y est je vous le ramène.

Elle descendit l'escalier et alors qu'elle allait prendre sa capeline pour sortir, elle vit entrer une femme qui ne lui semblait pas inconnue, mais pour qui elle serait incapable de donner un nom.

- Scusez moi ? Je cherche une femme blonde. La voisine de la boulangère dit qu'elle serait folle, incurable et qu'on l'a menée dans une auberge. C'est ma maîtresse... suis à sa recherche.

Si la situation de la Dame de Guérande n'était pas aussi critique, elle aurait bien ri d'entendre ce genre de choses, mais là ...

On a bien une dame blonde ici, mais n'est nullement folle et encore moins incurable ! Je ne sais pas si c'est votre maîtresse, mais elle est à l'étage, chambre 2, du côté gauche dans le couloir. J'espère que vous êtes débrouillarde parce que je dois sortir ?

Prenant sa capeline sur un porte-manteau, elle la regarda avant de sortir.

Et surtout, ne faites pas de bruit où Ma Dame Dehuit va vous tomber sur le collet !

Elle sourit amusé par ce petit avertissement puis sorti en direction du manoir du patriarche Bleizhmorgan. Elle ne mit pas longtemps pour y arriver, il n'était pas très loin du village. Tout en marchant, elle souriait. Elle se rappelait sa rencontre avec le majordome et à chaque fois qu'elle y pensait, le rose lui montait aux joues comme une jouvencelle. Ah, Cyprien quel homme ...

Arrivée devant la lourde porte, elle actionna la sonnette qui fit un raffut du tonnerre dans la maisonnée de si bon matin puis pour en rajouter, elle tambourina sur la porte.


Messire Bleizhmorgan !!! Messiiiire ??? On a besoin de vous à l'auberge !!!
Messire Bleizhmorgan !!!


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Gaellig


- On a bien une dame blonde ici, mais n'est nullement folle et encore moins incurable ! Je ne sais pas si c'est votre maîtresse, mais elle est à l'étage, chambre 2, du côté gauche dans le couloir. J'espère que vous êtes débrouillarde parce que je dois sortir ?

Et surtout, ne faites pas de bruit où Ma Dame Dehuit va vous tomber sur le collet !


Elle respire un grand coup, soulagée. Le temps de relever la tête et la femme a disparu. Il lui faut maintenant s'assurer que c'est bien sa maîtresse dont il est question.

- L'a dit quoi déjà... faut monter, 6ème, euh non 2ème, gauche, couloir...

Et la voilà qui monte sur la pointe des pieds, avec une précaution exagérée, les marches de l'escalier. Elle suspend ses mouvements à chaque fois que le bois se met à craquer ce qui l’entraîne dans des positions d'équilibre instable. Plusieurs fois elle manque de tomber.

Il lui faut une bonne dizaine de minutes pour arriver devant la chambre. Elle ouvre délicatement la poignée oubliant que par politesse elle aurait d'abord du frapper.

Et là, elle voit sa maîtresse dans le lit tremblante, débitant des propos pas toujours compréhensibles. Alors le naturel revient au galop. Elle n'a pas aperçu les autres occupants, oubliant les consignes de la dame d'en bas elle s'écrit façon Gaellig... avec exagération et bras qui vont dans tous les sens.


- PAR TOUS LES SAINTS ! NON DE NON ! MA DAAAAAAAAAAAAAAME !
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