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[RP] Un grand pas pour moi, un petit pas pour l'éducation

Yolanda_isabel
Et finalement, à la regarder faire, il y a de quoi se poser des questions.

Les rênes reposent sur l’encolure de la grosse jument pendant que sa cavalière ne cesse quant à elle de se tourner pour considérer sa demoiselle de compagnie. L’escorte a commencé à les devancer, et la voilà qui rage de devoir ralentir, mais enfin, elle ne peut pas laisser l’Acoma derrière eux. Les rênes sont à peine saisies et si la jument renâcle, ce n’est pas de douleur mais de frustration, même le gros dogue qui l’accompagne montre son impatience de ne pouvoir courir la campagne à sa guise. Mais voilà Elendra n’a pas l’air dans son assiette et c’est le moins que l’on puisse dire. Revenue à ses côtés, la Lune de pousser sa monture plus près de la haquenée pour se pencher et détacher les mains crispées sur la crinière d’une main.


-« Je suis sûre que vous ne m’aimeriez pas qu’on vous tire les cheveux. »

Ce n’est pas une moquerie, elle a dit cela calmement, autant pour la pauvre bête qui se retrouve chargée d’un fardeau agité que pour la petite lorraine angoissée. Les mains sont posées l’une après l’autre sur les rênes, et la voilà qui se remet droite avec un sourire pour récupérer les siennes.

-« Faites lui confiance, demoiselle. Elle sait ce qu’elle fait. Contentez-vous de suivre son mouvement et de tenir les rênes. Ne tirez pas dessus. Est-ce que vous sentez comme elle bouge ? »

Comment ignorer les muscles sous leurs cuisses qui roulent à chacun des pas ? Et ce roulis régulier lui arrache un soupir d’aise, voilà des années déjà qu’elle monte Madone, et si elle n’a jamais oublié sa position de maîtresse, c’est une relation de complicité qui lie la jeune fille à sa monture, et l’idée qu’on ne puisse le comprendre l’attriste.

-« Nous allons voir où en sont les champs d’Azé. Que je vous explique, je présume que cela marche de la même façon chez vous en Lorraine, ainsi vous serez au courant. Les champs pour être soulagés ne doivent pas accueillir toujours la même récolte, aussi doit-on changer souvent. Nous avons donc ainsi du blé, mais aussi des terres pour le cheptel, des terres pour pour l’orge ou l’avoine. Mais jamais sur la même parcelle de terre. »

Cela l’embrouille, et c’est bien naturel. Elle déteste ça. Compter les récoltes c’est son domaine, vérifier que les paysans ne tuent pas la terre en l’étouffant d’années en années, ça la gave mais bon, il faut bien l’expliquer à Elendra.

-« Ca n’a pas l’air simple comme ça. » Ca ne l’est pas, c’est plus simple de monter à cheval. « Prenons un lopin de terre, admettons que l’année d’avant pendant l’automne, ils ont planté du blé. Ils le récolteront durant l’été comme il se doit, on laissera la terre reposer un peu. D’ordinaire pendant ce temps de latence, les gens peuvent y faire paître leur bétail. C’est ce qu’on appelle la vaine pâture et .. Nous y reviendrons. Au printemps, on sème de l’orge ou toute autre plante du printemps qu’on récoltera à l’été, puis de nouveau on laisse la terre respirer puis vient le temps de la jachère, où le champ est constamment labouré pour le libérer des vermines et racines restantes. »

Tout ça pourquoi ? Pour avoir de quoi manger dans l’assiette et ne pas risquer de voir péricliter les récoltes des années à venir.

-« Et là, nous allons nous enquérir de la bonne avancée des récoltes de blé pour l’été à venir. »

Palpitant, n’est-ce pas ?
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    « Un pépito à celui qui me fait une bannière. »
Elendra
Pourquoi?

Pourquoi?

Pourquoi?! Est-ce qu'elle me pose des questions ou me dit des choses qui demande réflexion en même temps qu'elle me force à faire autre chose qui demande réflexion?! C'est contre-productif! Comment je peux me concentrer sur des gymnastiques de cultures si je dois me contorsionner pour pas tomber comme une roche en bas de la bête! C'est pareil qu'hier quand elle me faisait me concentrer sur les révérences en plus d'un problème ultra compliqué! J'apprendrai jamais rien! Ou alors je serai incapable de calculer les bans sans faire une série de révérences ou pire! De penser à la logique champtique sans être à dos de cheval!

Ainsi, mis à part qu'il faut changer la culture des champs et enlever la vermine et faire paitre des vaches des fois, j'ai rien compris.


Et pour les champs de mirabelles? Vous savez comment ça fonctionne? Parce que… Les arbres, ils restent là même si on récolte les fruits vous savez, on peut pas vraiment faire pousser des pommes une année et la suivante des mirabelles… C'est toujours des mirabelles.

Question légitime en soi, non? Et puis, moi, mes terres, elles vont faire pousser que de la mirabelle! Partout, partout, partout! Ça va sentir bon et je vais jamais en manquer. Je vais même faire de la confiture de mirabelle et devenir boulangère et vendre des tartes à la mirabelle et des pains à la mirabelles et aussi mon mari il va faire de la mirabelle qui se boit, parce que ça c'est les hommes qui font ça. Et puis on va la vendre partout et on va être riche! Parce que la mirabelle, c'est tellement bon que voilà quoi.

Et puis on a pas besoin de chevaux pour labourer les champs de mirabelle, parce que j'ai jamais vu des champs de mirabelle se faire labourer, alors c'est ça qu'est encore plus génial.

Et là! L'illumination!


Mais c'est pour ça que c'est si bon la mirabelle! Ça a jamais été en contact avec les chevaux!

Silence.

Oups…

Je pensais que je parlais dans ma tête….
que je finis par dire en me rendant compte que non seulement, non tu l'as pas dis dans ta tête Elendra, mais en plus, tu l'as crié. Et que le cheval, il t'as sûrement entendu. Et que, accroche toi bien parce que tu risques de faire un vol plané et ça va te faire mal.

Et histoire que tout le monde arrête de me regarder je lance le traditionnel :


Quand est-ce qu'on arrive?
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Yolanda_isabel
L'idée d'enlever Elendra de sa monture comme le ferait un preux chevalier d'une princesse dans n'importe quel conte à trente deniers la prend, pas qu'elle ait des vues sur l'Acoma mais plutôt pour aller plus vite. Mais voilà, elle n'est pas si emportée, et la lorraine lui pose une question, preuve qu'elle s'intéresse, et c'est le cas, elle semble s'intéresser à la culture des mirabelles – étonnant tiens, tant et si bien qu'elle s'emporte et donne même de la voix poussée par cette passion que représentent les petites prunes dorées. La bouche, les yeux, tout s'ouvre en grand, tant la stupeur est grande, et voilà soudain la révélation tant attendue, tant espérée, voilà le dénouement de cette situation absurde : Elendra n'aime pas les chevaux, ou du moins, c'est ce qu'il semble. Alors, elle ne rira pas, mais cela lui fait penser à Naelhy et sa peur incompréhensible des équidés, alors elle sourit tendrement.

- « Ainsi donc, c'est pour cela que vous vouliez aller à pied. Les chevaux sont-ils donc si terribles à vos yeux ? »

Il faut bien qu'elle comprenne le pourquoi du comment, cela paraît plus indiqué pour la suite, non ? Et puisqu'elle ne veut pas la mettre mal à l'aise, voilà qu'elle change de sujet, ou plutôt revient au sujet initial.

- « Je présume que les mirabelles poussent de la même façon que tous les fruits dans les arbres, et effectivement, cette façon de faire ne s'applique pas pour ces cultures. Il faut plusieurs années à un arbre pour pousser. » Ce n'est plus de l'agriculture, c'est la nature. « Il y avait un arbre à Corbigny près des écuries, quand j'en suis partie, il avait bien grandi, comme moi. Je me demande si maintenant, il est aussi grand que les autres.»

Elle parle bien plus pour elle que pour Elendra, elle se pose vraiment cette question stupide. L'arbre a-t-il poussé ? Ou l'a-t-on coupé pour laisser passer le soleil ?

- « Nous arrivons bientôt, voyez les champs au loin. »

Et effectivement à l'horizon, on voit les champs sur lesquels s'escriment les serfs d'Azé. Même si en vérité, ce n'est pas tant pour cela qu'elle est venue, mais elle ne le dira pas à Elendra, leur mission officielle est de surveiller l'évolution des cultures, l'officieuse, elle la garde pour elle et sourit à approcher de l'endroit.
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    « Un pépito à celui qui me fait une bannière. »
Elendra
Les cheveux sont-ils donc si terribles à mes yeux? Quelle question! Bien sûr que si! Vous avez vu leur taille d'abord? S'ils voulaient, ils pourraient m'écraser en dessous d'un seul sabot! Et puis je vous parle pas de leurs sautes d'humeur! À tout moment ils peuvent vous balancer par dessus bord pour mieux vous piétiner par la suite. Pourtant, j'ai bien fait part de ma supposée « peur » des chevaux - et qu'on se le dise, j'ai pas peur, je les aime juste pas - et chaque fois on m'a dit : « Mais voyons Elendra. Cessez vos enfantillages et montez ». Alors, je sais très bien que ça sert à rien de lui dire que tous les chevaux des Royaumes ont parié sur lequel d'entre eux seraient le premier à me lancer assez loin pour voir la couleur de mes jupons! Ainsi, vaut mieux jouer la comédie. Et Dieu sait que j'aime jouer la comédie!

Ooh… Ils ne sont pas si terribles à mes yeux. C'est leurs dents vous savez. Un cheval m'a mordu quand j'étais toute jeune. Sur la joue. J'en ai presque perdu l'oreille, voyez? que je dis en écartant mes cheveux pour lui montrer brièvement mon oreille qu'aucune dent de cheval, pas même de chat, n'a approché de toute ma vie.

Je préfère donc faire confiance à mes jambes uniquement pour me déplacer. Je suis certaine qu'elles vont pas m'attaquer pendant que je cueille bien tranquillement des fleurs pour ma mère malade.

Petit oeil brillant. La larme est imminente.

Elendra, vous êtes un vrai prodige! J'y ai presque cru! que je me congratule avant que le sujet ne glisse vers la mirabelle par mes bons soins.


Ainsi donc! Je vais planter mes arbres dès mon retour en Lorraine! Et si j'aime trop l'Anjou, j'écrirai à mon père pour lui demander d'en faire planter par centaines! Et j'en ferai de la confiture et vous en enverrai à vous.

Mon quatorzième anniversaire est encore bien loin que déjà l'avenir de Clémery semble tout dessiné. Mirabelles, mirabelles, mirabelles et mirabelles. Ce sera le plus beau fief à des miles à la ronde. Et aussi celui qui sentira le plus bon.

Parlant de fief. Nous y sommes presque. Je les vois les champs. La Duchesse me les pointe et moi j'ai assez donné!


Cheval, arrête toi! que je lance sans grand résultat. Évidemment, ces bêtes ne parlent même pas français en plus de ça. Un autre point à ajouter à leur liste d'innombrables défauts.

Arrête-toi! que j'ajoute en tirant un peu n'importe comment sur les deux, appelons les : cordes, que je tiens entre mes mains, jusqu'à qu'elle - la chevale - daigne s'arrêter.

Ni une ni deux, je me laisse tomber lourdement sur le sol et ajoute en époussetant mes braies :

Je parie que je peux arriver avant vous!

Et sans plus attendre, je me lance dans une course à travers champs. Parce que ma mère m'a toujours dit : « Le chemin le plus court, c'est celui en diagonale ».

Si c'est poli de courir dans les cultures des gens? Si c'est mauvais pour les récoltes? Si je peux tomber dans un trou? S'il y a des outils dangereux qui trainent dans le champs et qui pourraient me blesser gravement?

Non, je ne me pause aucune de ces questions, mais je me retourne tout de même pour regarder la Duchesse plantée sur son cheval derrière moi espérant une chose. Une seule.

Faites pas courir vot'cheval siouplait Yol', sinon c'trop pas juste quoi.

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