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[RP]Fàilte ort a dh'Albainn, un tartan de ma vie.

Charlyelle
Elle inspire à fond l'air gelé.

Jour tout blanc de neige et de glace. Les ruisseaux dégouttent lentement sous la pellicule de glace et rêvent de ce printemps où ils se feront périlleuses rivières.
Une si belle neige. Pas seulement la glace, mais la neige. La neige de son enfance, douce au toucher, si belle quand elle la regarde tomber et qu'elle se dit qu'elle crée un paysage merveilleux. Un accord magnifique, une plénitude de vie. Revigotage de ce vieux sang qui ne manquait pas de se figer dans ses veines.
Il faut savoir aller contre le vent, accepter la bise, et l'eau, et la neige mouillée. Chez elle, les flocons sont souvent accompagnés d'un vent très violent qui fouette le visage avec une force peu commune. Paysage qu'elle saurait voir enchanteur, et empli de pureté si ce n'était qu'il s'agit des terres qu'elle hait. Contemplation du temps qui passe.

Fureur au ventre. Comme à chaque fois que son image traverse son esprit. L'air glacial et l'air doux ne se mélangent pas. Ils s'affrontent et se chevauchent de la même manière que ce Cavalier qui a su réveiller un brin d'intérêt, il y a déja un bout de temps, mais leur relation était plus que compliquée.
Sa faute à lui si elle hait ces terres de Bourgogne aujourd'hui. Parce qu'un jour le Brun l'a oubliée lors d'une soirée de jeu de dés, de cartes et de beuveries. Aurait-il oublié d'autant cette femme à laquelle il a tant tenu et qui n'est plus ? Il lui en a vaguement parlé fut un temps et il est vrai qu'elle s'était posé la question, et que dans la tourmente qu'elle subissait, elle se dit que certaines histoires sont répétitives.

Il y a quelques semaines, elle lui a écrit. Très peu, juste une ligne. Parce qu'elle n'avait aucunes nouvelles depuis son départ de Montpellier. Parce qu'elle a délaissé l'Hydrique Hyvresse quelques jours seulement après que lui en ait claqué la porte. Parce qu'un étrange lien s'est noué entre ces deux là depuis de longs mois.

Et il a fallu qu'elle tombe sur un Nordique qui avait pratiquement le même parcours. Et pourquoi a t'il donc fallu qu'elle lui envoies, au ténébreux brun, ce soir de solitude et de souffrance ces quelques mots auxquels il n'a pas été foutu de répondre l'ancien cavalier.
Et faut qu'on la convie ici, sur ces mêmes terres qui l'ont massacré il y a une année. Et forcément que le ténébreux brun s'invite lui, dans la caboche écossaise.

Kac'heri* !

Les embruns se portent sur les plantes emprisonnées dans leur charpente glacée qui relient et soudent toutes les branches et les feuilles entre elles. Sous le poids de la couche glacée, les branches d'arbres commencent à s'incliner vers la terre avant de se rompre. Les arbres surchargés, y compris les plus forts et les plus vigoureux se brisent. Cycle éternel. Végétation de cristal.
Campagne blanche.
Elle se détourne de ses pensées car, au-dela du cercle brillant des torches au haut des remparts, elle ne distingue rien d'autre qu'un ciel laiteux, sinon les lumières qui parsèment la ville comme des centaines de petits feux à la façon d'une armée de lucioles.

Sémur s'offre aux embruns de l'Ecossaise. Et elle s'étonne d'être toujours debout. Elle n'a maintenant plus qu'à attendre.

*fais chier
_________________
Vlad


Pendant la plus mauvaise saison de l’année, sur une mer ouverte à tous les vents, jetant leurs ancres dans d’incommensurables profondeurs, les flottes combinées avaient à soutenir le double combat des tempêtes et de l’ennemi. Elles avaient derrière elles l’Océan aux vagues grondantes, devant elles les batteries qui crachaient la flamme et le fer.
Au mois de décembre, les tempêtes sont terribles et successives. Qui les essuya en mer, sous la toile, comme on dit en termes de marine, peut seul se faire une idée de ce qu’est un pareil temps pour une flotte obligée de jeter l’ancre. Le navire reste alors immobile, mais tremblant de tous ses membres, comme un géant enchaîné, et, quelle que soit la fureur des flots, il ne peut fuir devant eux.
Pendant toute cette nuit, au milieu des ténèbres et de la tempête, on entendait de temps en temps ce formidable coup de canon qui crie à la création : « Nous sommes perdus ! » dernier râle de la vie qui a son écho dans la tombe.
Aux premiers rayons du jour, sombre et presque aussi menaçant que la nuit qui venait de s’écouler si lentement, on vit l’effroyable position de la flotte. La ligne était rompue ; les câbles et les mâts étaient brisés ; quelques bâtiments, arrachés à leurs ancres, allaient à la dérive. Les vagues les soulevaient comme des montagnes prêtes à les engloutir. Aux yeux même des marins aguerris, la position était désastreuse.
Le navire du Vladimissime était brisé en plusieurs endroits et faisait eau. Il était le dernier de la ligne à gauche et touchait presque aux rochers qui se prolongent près d’une demi-lieue dans la mer, dans une direction parallèle à la côte. Les matelots, travaillant, avec l’ardeur d’hommes qui sentent que leur vie dépend de la vigueur de leurs bras, les uns aux pompes, les autres à la manoeuvre du bâtiment, prouvaient à des yeux exercés que toute cette fatigue resterait inutile ; et la perte de ceux qui montaient le bâtiment était inévitable, lorsque, par un bonheur inespéré, avec le jour le vent baissa et la mer se calma.
Un éclair d’espérance passa dans le coeur des marins : cette espérance se changea bientôt en certitude de salut. On distribua un verre d’eau-de-vie aux matelots, et un peu d’ordre commença de renaître à bord. On put permettre à la moitié des hommes de se reposer : il était quatre heures de l’après-midi.
Le lieutenant, qui était autorisé à partager le repos de ces hommes, monta alors sur le pont, et s'adressa à son capitaine, le général, le Vladimissime.

j’ai remis tout en bon ordre : le vent souffle nord-nord-ouest ; nous sommes à l’ancre sur soixante-huit brasses de fond avec soixante et onze brasses de câble.

– Et la cale, la cale, Nicolas ?

Tout va bien de ce côté ; nous sommes maîtres de l’eau. Avez-vous quelques ordres à me donner ?

– Aucun, puisque vous avez pourvu à tout, Nicolas ; seulement, recevez l’expression de ma reconnaissance, et faites tous mes compliments à l’équipage pour son travail de cette nuit. Sans ce travail plus qu’humain, nous serions, à l’heure qu’il est, accrochés comme une guenille à quelque rocher où nous pêcherions des étoiles de mer. Ah si. Veillez à faire prévenir ma fille ! Je ne sais où elle se trouve, aux dernières nouvelles elle était sur Montpellier. Hâtez-vous !

Nicolas sourit aux paroles du général.

Bon,cela sera fait, quand au reste cela ne vaut pas la peine d’en parler. C’est lorsque nous étions sur le Vladimir dans l’Adriatique que nous en avons vu, et d’autres que celles-là ! Par bonheur encore, qu’il n’y a pas de typhon dans la Manche, quoique ce soit une chose curieuse que de les voir se former et disparaître.

– Oui, ma foi, cela doit être fort curieux, Nicolas. Je suis sûr que nos typhons de la Baltique sont plus dangereux pour les verres de punch que pour les vaisseaux.

Certainement, l’eau a été faite pour les poissons et les écrevisses, le lait pour les enfants et les poitrinaires, le vin pour les jeunes gens et les jolies femmes, le madère pour les hommes et les soldats. Mais le rhum et l’eau-de-vie, c’est la boisson naturelle des héros.

Mon coeur bat, à sa vue, un branle-bas de tous les diables. Oh ! quand tu seras depuis trente ans sur le parquet du vieux Neptune ; quand tu auras vu autant de grains que j’ai vu de centaines de tempêtes, tu reconnaîtras qu’un bon verre de grog vaut mieux que tous les manteaux du monde, fussent-ils de renard bleu ou de zibeline ; au second verre, tu sentiras un génie entrer dans ta tête ; au troisième, un oiseau chanter dans ton coeur : alors tu te pencheras par-dessus la muraille et tu regarderas passer les vagues aussi tranquillement que si c’étaient des troupeaux de moutons. Les mâts crieront et craqueront au-dessus de ta tête, et tu te soucieras de leurs craquements et de leurs cris. Et, malgré tout cela, la nuit passée, Nicolas, s’il n’eût pas fait si sombre, peut-être eussions-nous pu, à certains moments, voir passer la pâleur sur tes joues.

Que le diable ait mon âme s’il y a un mot de vrai dans ce que tu dis là, La tempête, c’est ma vie, à moi. Que Dieu nous donne souvent de pareilles nuits ; le service ne sera pas négligé comme dans les temps de calme. Lorsque le vent souffle, alors les pieds et les mains sont occupés, et je suis fier, car il me semble que je prends le commandement de toute la nature.

– Merci pour votre tempête, lieutenant ! j’ai été mouillé jusqu’aux os, je me suis couché sans souper, ayant une faim de chien de mer, et, pour compléter ma chance, j’ai roulé deux fois à bas de mon lit !

Tiens, tu es un vrai bambin, mon cher Vlad, Ah çà ! mais tu voudrais donc que ton bâtiment voguât dans l’eau de rose ; que le vent n’eût été créé que pour chatouiller tes voiles, et que les lieutenants dansassent seulement avec les dames ?

– Plaisantez tant que vous voudrez,Nicolas : je vous déclare que je ne refuserais pas, dans ce moment surtout, de me réchauffer près d’une jolie lady ou de dormir voluptueusement, après un bon dîner. Cela me paraîtrait plus agréable que d’entendre siffler le vent et d’être près de boire, à chaque instant, mon dernier coup à la même tasse que les requins et les baleines.

Pour moi, je tiens qu’il y a toujours plus de danger sur terre que sur mer ; sur terre, tu risques éternellement de perdre ta bourse ou ton coeur. Par exemple, lorsque tu me conduisis dans la maison de Stephen, tu te le rappelles, n’est-ce pas ? je ne savais comment me gouverner au milieu des canapés et des fauteuils qui encombraient le salon ; j’eusse mieux aimé gouverner par une nuit sans étoiles au milieu de la passe de Devil’s-Gripp.


Le jour commençait à baisser ; le vent augmentait au fur et à mesure que baissait le jour, et il se changeait peu à peu en tourmente ; mais, comme tout était prévu, on attendit la nuit avec une certaine tranquillité.
En ce moment, on vit paraître à l’horizon un navire qui arrivait sur la flotte toutes voiles dehors ; poussé par la tempête renaissante, il semblait vouloir marcher plus vite qu’elle ; on reconnut bientôt que c’était un navire de guerre anglais. Son drapeau rouge flamboyait comme un éclair au milieu des nuages. Tous les yeux se tournèrent de son côté.

– Ah ! voyons un peu comme notre gentleman va jeter l’ancre par ce joli temps.,

Ah çà ! mais il est fou ; il force de voiles en entrant dans la ligne ! Regarde donc : ses mâts plient comme des roseaux. Ne te semble-t-il pas les entendre craquer d’ici ? Ou son capitaine en a d’autres dans sa poche, ou il a des démons au lieu de matelots.

On vit monter le drapeau de signal au vaisseau amiral ; mais, comme s’il n’y faisait aucune attention, ou comme s’il était entraîné par une force irrésistible, le navire ne parut pas s’en préoccuper.

Eh bien, il ne répond pas ?

– Mais il va tout droit sur le rocher !

Trois drapeaux s’élevèrent à la fois sur le vaisseau amiral.


– Il n’a seulement pas l’air de se douter qu’on lui parle.

L’incertitude, la crainte et l’étonnement se peignirent sur tous les visages.
Le même signal se répéta, accompagné d’un coup de canon en manière de réprimande.
Le bâtiment n’y fit aucune attention et continua de marcher droit sur l’écueil.
En vain l’amiral redoublait ses signaux : il ne paraissait pas les voir, ne s’arrêtait pas, ne diminuait pas même sa marche.
Tout le monde regardait avec terreur le navire insensé : il était évident qu’il allait droit à sa perte.
– Il ne comprend pas nos signaux ! Il ne vient pas de l’Angleterre, il vient de l’Océan. En tout cas, il devrait voir le rocher, qui est indiqué sur toutes les cartes. Il n’a qu’une seconde pour virer de bord, ou il est perdu.

Le moment était suprême.
Le bâtiment était déjà assez proche pour que l’on vît ses hommes, qui s’agitaient sur le pont. On essayait d’amener la misaine ; mais, au moment où l’équipage était occupé à cette manoeuvre, on entendit un craquement terrible. C’était le mât qui se brisait.

– Il n’a pas de gouvernail, il est perdu !


Et, tout bon marin qu’il était, il détourna les yeux.
Il avait raison : le bâtiment, condamné à mort, semblait avoir hâte d’arriver à sa perte. Poussé par le vent, entraîné par les courants, quoiqu’on eût successivement amené toutes les voiles, il ne marchait plus, il volait.
On voyait le désespoir de l’équipage ; il n’y avait plus de commandement, plus d’ordre, plus de discipline. Les matelots couraient çà et là, tendant les mains vers les autres bâtiments, et demandant instinctivement un secours qu’il était impossible de leur porter.
Leur dernière heure sonna.
Avec la rapidité de l’éclair, avec la force et le bruit de la foudre, le bâtiment alla heurter le roc.
À l’instant même, on le vit, au milieu de l’écume, se briser en morceaux. Les voiles se dispersèrent ; une d’elles s’envola comme un aigle dans les nuages. Une vague énorme souleva tous ces débris et les jeta une fois encore sur le rocher.

– Tout est fini ! Nicolas ! Trouvez ma fille, c'est urgent !

Et, en effet, à la place où, un instant auparavant, s’élevait encore le vaisseau, les vagues seules bondissaient, se heurtant les unes contre les autres et s’écroulant en écume.
Charlyelle
C’est une merveille d’ignorer l’avenir.
-Marguerite Duras-

Une plaine, des champs cultivés que traverse une grande route. À l’horizon, des collines basses, une futaie, les toits d’un village, sur la route, une maison isolée. Les maisons, comme les rues et les hommes, ont une physionomie : les unes ont l’air calme, d’autres, l’air affairé. Flanqué contre elle, un toit à porcs, à demi caché par une touffe de sureaux ; de maigres poules errant dans la cour ; un chien étique dans une niche vermoulue ; un jardin rempli de mauvaises herbes et des arbres mal taillés entrecroisant leurs branches folles et, partout alentour, la plaine nue, le jour qui tombe.
Le vent du soir se leva, les feuillées craquèrent au bruit de sa musique lugubre. La bise fit fléchir les trémois dans les champs obscurcis ; le vent augmenta, il se prit à rugir, à faire crier le chaume, claquer les volets, à disperser des branchages et des feuilles. C’était principalement sur la route unie qu’il sévissait avec toute sa fureur. Nul obstacle devant lui : ni laboureur avec sa charrue, ni roulier avec sa charrette, ni cavaliers, ni piétons, – personne ! La nuit avait fait cette route déserte plus déserte encore.
Enfin le vent cessa de souffler. Le soleil revint plus pâle qu’il n’était parti. Tout s’éveilla. La fumée des foyers lointains se mêla aux vapeurs matinales. La campagne reprit un peu d’animation et la route se couvrit de gens qui se rendaient à leurs travaux.

Une taverne vide pour l'accueillir. Elle en profite pour répondre à quelque missive. Et relire celles auxquelles elle répondrait plus tard. Toujours pas de réponse de Machette mais son père lui n'a pas manqué de lui remettre la main dessus. De manière fort lointaine encore, puisqu'il est immobilisé dans quelque port. Des réparations. C'est une bénédiction pour l'Ecossaise qui souffle de soulagement. La main hésite un instant. Mais puisqu'il n'a pas daigné donner de nouvelles, à quoi bon s'abaisser à lui écrire de nouveau. Une écossaise ça a sa fierté et pas qu'un peu ! Et c'est souvent que le silence de Charlyelle pourrait paraitre trompeur. Mais elle s'en cogne. Elle est elle, un point c'est tout.

Elle se fondait sur le passé, pour regarder en face l’avenir, en se disant qu’elle le ferait à sa fantaisie. Mais qu'est ce qu'elle fout là, au beau milieu d'une terre qu'elle hait ! Bien sûr qu'elle le sait.

Tantôt les embruns se lèvent au carreau vers le ciel tout constellé d’étoiles, tantôt ils essaient de compter les arbres noirs et fantastiques. Divers tableaux se succèdent. Après la nuit blanche semée de grandes ombres, c’est la bande lointaine de lumière qui s’élargit et s’étend sans cesse, tournant du gris au blanc, du blanc au jaune, du jaune au rouge pourpre ; c’est le jour qui renaît avec sa gaieté et sa vie.

Et la brune s'en prend enfin quelque repos dans le moelleux presqu'oublié d'une couche de fort bonne facture. Elle se dit que peu nombreuses sont les personnes qui auraient l'idée de venir la chercher en un tel lieu dégoulinant de luxe.

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Machette
La route descendait vers Dôle, il passe le pont de pierre sur le Doubs et sourit en se rappelant le siège qu'il avait effectué avec l' Hydre au temps où il faisait partie de cette organisation crépusculaire et mouvante qui regroupait un peu de tout selon les époques .... ils avaient pris la ville par jeu et pour faire rendre gorge a une bande de nobliaux prétentieux, puis étaient repartis non sans avoir semé un beau pataqués ....

Un sourire fend la face basanée a ce souvenir ... du temps avait passé personne ne devrait le reconnaitre, il passe devant l' hospice st Jacques et la commanderie du temple. Rejoins une auberge où il avait ses habitudes par le passé, confie le frison a un palefrenier et se commande une bouteille de vin de jura , se réchauffe au grand feu de cheminée
.



Adisiatz L' Ecossaise.
d'après ton mot , tu devrais être en Bourgogne, je viens d'arriver a Dôle ou je pense pas faire de vieux os, j'ai pas d'accointances particulières pour ce pays, je préfère la Bourgogne ou le vin est bon, donc je pousse jusqu'a Dijon ,puis Sémur, si tu traine encore tes jupons dans le coin, on fera un bout de route.
Machette


Le brun n'est pas très causant, ni adepte des longs courriers qui l'endorment.

Il fait partir sa brève missive et se laisse aller a la tiédeur de l'endroit, suivant des yeux le corsage rebondi de la serveuse
...
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Charlyelle
Réveillée par un drôle de volatile sombre qui a réussi à s'infiltrer, elle ne sait trop comment dans sa chambre. Sans doute par le toit, les combles et les poutres. Et les deux billes jaunes qui l'observent finissent de la réveiller. Ce n'est pas un corbeau, ce n'est pas un pigeon, elle se demande si elle n'a pas une corneille devant elle. Ou une pie peut-être ? Non les pies ont quelques plumes blanches, ce qui n'est pas le cas de cet oiseau là.
Les fins doigts encore gourds de sommeil viennent capter le baillement qui s'échappe des ourlées celtiques avant de s'avancer, avec prudence, sur la missive roulée et embaguée. Méfiance toujours de mise chez la brune. Et pourtant, même si elle s'en défend, les embruns se font doucement pétillants en reconnaissant l'écriture. Définitivement, ce n'est pas une pie elle en est certaine, pas le genre de Machette !

Ainsi donc il lui a répondu.

Elle tressaute au premier mot. Du languedocien ! C'est bien la première fois qu'il utilise sa langue natale avec elle. Enfin il peut maintenant qu'elle sait pour son frère. Soupir qui lui échappe. Il n'y a pas que cela qu'elle a appris dans le Languedoc. Elle a aussi vu la Njurk. Et lorsqu'il lui avait dit aller à Genève, forcément qu'elle avait répondu qu'elle restait sur place. Bon. Avec l'infime espoir qu'il revienne puisque son frère vit dans le coin. Mais elle était resté sans nouvelles. Et du coup, n'en avait pas donné elle non plus.
Et plus tard, la blonde est passé lui rendre visite imprévue à Montpellier. Et le nom du Brun est arrivé dans la conversation.

Les nacrées se plantent doucement dans le coin des lèvres alors qu'elle découvre que non seulement, il lui répond mais qu'il a pris la route pour la rejoindre. Dôle ! La Franche-Comté ! On ne peut pas dire qu'elle aime beaucoup l'endroit. Elle s'y était ennuyée à mourir alors même qu'ils étaient toute leur ancienne clique à y faire joujou.

Se laissant choir en arrière, elle se renfonce dans ses oreillers, prenant conscience qu'il arrive.

Ah ben voui ! Tu peux l'aimer toi la Bourgogne hein ! Après m'y avoir laissé à moitié morte ! Mais elle a pardonné l'Ecossaise. Elle a un foutu caractère mais elle est loin d'être garce. Puis parait que qui aime bien châtie bien. Oui le vin est bon, le dernier que nous ayons partagés ensemble en Languedoc venait de Bourgogne, tu n'as certainement pas oublié toi non plus Mach !

Et toi la demi corneille, tu vas prendre le temps de te réchauffer et te sustenter un peu et tu iras ensuite le rejoindre. Qu'il sache que mes jupons vont trainer. Et que bout de route en bout de route, en bout de route qui s'ajoutent, elle peut bien encore en accumuler.

Lui laisser une chance peut-être cette fois aussi. Parce qu'un Judas Gabryel est passé entre-temps et a guéri l'Ecossaise d'un vieux mal.
Peut-être que Machette aussi, aujourd'hui, est sur la route de la guérison de ce mal qui le rongeait.
Peut-être que cet homme du sud saura faire fondre la couche de glace qui a envahit l'insulaire du Nord qu'elle est. C'est tout de même étrange que leurs chemins se croisent et se recroisent ainsi au bout de tout ce temps.
Et une fois de plus, sans même le savoir, Judas Gabryel est encore passé par là. Elle va finir par croire que ce Seigneur là, a quelque chose de particulier dans son aura avec elle. Mais tout comme Mach a ses secrets, elle compte bien le garder égoïstement le sien de secret. Celui là du moins. Pour le reste, vu qu'elle sait maintenant pour son frère, elle pourrait peut-être lui raconter pour son père. Parce qu'elle est au moins sûre d'une chose, c'est que le Brun, ce n'est pas la noblesse cachée de sa naissance qui l'a attiré vers elle puisqu'il l'ignore.

Qui sait, l'Hydre leur aura peut-être laissé quelque chose en héritage et qu'ils n'avaient pas prévus l'un et l'autre.

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Judas
Citation:
Dentellière,
Petite joie des sens,
Discrète maitresse de mon âme,

J'ai lu tes mots. Ils sont doux et sereins, c'est tout ce qui manque par là où je suis. Depuis que j'ai quitté l'Anjou des choses ont encore changé. Les temps se durcissent, malgré nous. A dire vrai je ne suis pas sur de passer par Sémur... Voir par la Bourgogne. Je prendrai une décision demain pour aller au plus vite, mais mon Roy a besoin de moi, de nous, prolongation de ses bras souverains afin de protéger ce qui lui appartient. C'est la guerre Charlyelle... Comprends-tu. La guerre. La famine en Anjou, la guerre en DR, Et nul ne saurait ignorer l'appel de son Roy. Longtemps j'ai souhaité le voir monter sur ce trône qui lui revenait, longtemps chacun de ses sujets ont à leur mesure, bâtit sa légitimité. Aujourd'hui est venu le temps de prendre les armes et de marcher à ses cotés, alors... Je marche. fourmi parmi les fourmis. Ne m'attends pas, et tiens toi éloignée des terres de larmes et de batailles. Chaque chose en son temps... J'aurai bien plus de choses à raconter à mon retour, tu verras...

J.

_________________
Charlyelle
!! SHPLAC !! BOM !! KAIIIIIIIIIIIII !!!!!!


Un raffut de tous les diable au carreau. Embruns qui restent un instant fixés sur la scène qui se déroule, là, juste sur le rebord de sa fenêtre.
Deux rapaces qui se becquettent et se foutent des coups à tire d'aile à la volée. Genre lequel des deux va laisser sa place.

Il y en a un qui est reconnaissable. L'autre, elle se doute à qui il est et la jeune femme s'approche de la fenêtre, médusée par le spectacle. Un bref instant, elle s'accoude, pommette glissée dans le creux de sa main.
Elle les observe. L'un tente d'attaquer. L'autre est en position de défense et se dresse fier et arrogant. Les deux.

Et nouveau bruissement d'ailes. Au milieu des deux aigles, c'est une gracieuse buse qui vient s'interposer.

Alors que le volatile sombre de Mach se balade, conquérant à l'intérieur des lieux, Charlyelle se décide enfin à agir.
Un aller retour par sa besace dans laquelle elle se saisit du freluquet galopède estourbi la veille de son arrivée, par l'experte main archère. Quelques coups de dague habilement distillés et la nourriture bien saignante est déposée dans une écuelle.

Carreau qui s'ouvre sur les rapaces en folie. Le premier se voit administré d'une claque de viande majestueuse sur le bec avant que d'être autorisé à se rassasier. La Dentellière s'en saisit du pli paternel, d'une plume rageuse rajoute quelques mots dessus



Citation:
.....
Père,

Vous me tapez sur les nerfs, gardez votre troublion de rapace avec vous et surtout, inutile de me le renvoyer si vous ne voulez pas que je le donne en pâture à ses congénères françoys ! Prenez soin de votre si chère cogue et retournez voir dans les Balkans si j'y suis ! Parait-il que le temps y est plus clément qu'ice-lieu.


Elle ne prend pas la peine d'accoler son nom ; et fustige l'aigle princier. L'air de lui dire qu'il peut dégager maintenant et qu'il ferait mieux d'apprendre quelques leçons de bienséance et d'humilité.


Le second rapace reçoit pitance et du bout des doigts, elle lui lisse quelques plumes tout en dénouant la bague apporteuse de nouvelles. Pas dépaysé du tout, et pour cause, il est chez lui ici.

Quant à la classieuse busarde, elle reçoit aussi son dû et la missive savoyarde est délicatement prise en main.

Quatre missives en une journée pour l'Ecossaise. C'est Byzance avant l'heure. Un retour pour le volatile sombre en direction de son maître alors que les deux rapaces repartiront plus tard eux avec les volatiles retardataires qu'elle doit encore lâcher.



Citation:
Latha math Mach

Oui mes jupons seront encore traînants dans le coin, je ne doute point que tu n'auras aucun mal à les trouver. J'ai dit trouver pas retrousser, tu ne penses quand même pas que je vais te faciliter la tâche !

Yep j'imagine ton beau sourire carnassier en ce moment même.

Par contre toi, ne traines pas de trop et fais attention quand même. Il y a une de mes vieilles connaissances tout à côté, et je ne voudrais pas qu'il te tombe sur le coin de la tronche, tu serais capable de me le reprocher. Je l'ai prévenu donc il ne devrait pas t'arriver d'accident. Puis je dois reconnaitre que te voir amoché, ça ne me plairait guère. Je crois même que j'aimerais absolument pas.

Charlye


En refermant la fenêtre, elle entend encore du bruit et se penchant, elle découvre quelques autochtones qui brandissent des pancartes. Et l'une d'elle la fait éclater de rire. Il a une sacré réputation le blondinet mais là, c'est lui faire trop d'honneur. Le connaissant, elle est certaine qu'il doit bien en rire lui aussi.

Elle pourrait rejoindre ces rangs là. Mais elle a donné sa parole l'Ecossaise, et elle n'en fera rien. Recoudre les chairs qui en auront besoin et apporter soins, ça par contre c'est largement dans ses cordes.
S'en foutre et ne penser qu'à sa petite vie, ça aussi, elle sait grandiosement le faire. Et finalement, elle se surprend à attendre l'arrivée du brun avec plus d'impatience, qu'elle ne l'aurait souhaité.

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Machette
Vi gratte plus bas a droite, vas y frotte j'ai la couenne dure,

c'est pataugeant dans un bain fumant, qu' une accorte soubrette, avait préparé a son intention dans cette auberge de Dijon, que la plantureuse matrone qui dirigeait l'établissement vint lui porter un pli arrivé sur l' heure...

Posez le sur la table ma bonne dame ...

Sourire a la baleine qui en rosie et serait certainement bien resté a la place de sa souillon pour frotter le dos a ce charmant voyageur.

rajoute un peu de ce sel a odeur de Provence, je vais voir une dame.

Le brun se prélasse dans l'eau tiède, un verre a porté de main une jolie fille qui vous masse la nuque et vous frotte le dos, que demandez de plus a la vie ?
Et c'est entouré d'un drap de coton, que quelques temps plus tard il sourit au billet de Charlye ... tiens elle prend soin de sa santé, c'est nouveau ça, il y a pas si longtemps elle l'aurait vu roué et bastonné sans déplaisir la fille des Highlands. Faut croire qu'elle a besoin de soutien et d'une épaule solide a ses cotés pour tempérer ainsi son ardeur. Il se demande dans quel fouty pétrin elle est allée mettre son joli museau pour être devenue si aimable.





Dia duit Charlye,
C'est gentil de prendre soin de ma santé, d'ailleurs je suis un peu moulu après avoir rossé un vaurien cette nuit en approchant de Dijon, si c'est celui dont tu me parle, il était pas si féroce, et puis depuis le temps tu devrais savoir que j'ai la peau dure et que j'ai l' habitude des embuscades et autres coups tordus, nous avons été a bonne école pour ça. Si tu veux refaire l'inventaire de nos cicatrices, j'en ai de nouvelles ... Alors retiens tes clébards et prépare une mousse, si le "sans non" le permet tu pourra me l' offrir demain car je suis quasi fauché, et tu me connais ce n'est pas trop mon truc de bosser pour les bourgeois.

Machette



05/12/1460 04:04 : un malfaiteur nommé Ele.... (coefficient de combat 5) a tenté de vous détrousser. Vous lui avez infligé une bonne correction, et il est parti en boitant, après s'être excusé à genoux.

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Charlyelle
Avoir l’esprit clair, c’est savoir et comprendre qu’il y a en toute choses un degré d’incertitude qui doit être accepté…


Frigorifiée, glacée ce soir devant ce carreau. Elle distingue, au sommet de chacun des piliers, un lion de pierre à la gueule distendue sur un grondement muet. Le vent qui hurle sur la lande agite les lanternes, projetant sur les fauves des ombres mouvantes qui donnaient l'impression que ceux-ci se léchaient les babines et s'apprêtaient à bondir.
Elle eut un frisson involontaire avant de se redresser pour chasser ces étranges visions de son esprit. Elle avait seulement du imaginer l'air menaçant des lions, et cela, parce qu'elle était fatiguée, que quelque silhouette ne voulait pas s'effacer de son subconscient, qu'elle commençait à s'inquiéter pour Ilug, pour un Seigneur, pour un Brun. Et même, alors qu'elle ne veut pas en démordre, pour son père.
Bien que les flambeaux allumés aient été disposés tout le long de l'allée, dans l'intention évidente de faciliter l'accès des clients de l'auberge, en cette sombre soirée d'hiver, cette précaution avait pour seul effet que de l'inquiéter davantage.
Qu'y avait-il au dela des halos de clarté projetés par les flammes des torches ? Quelle menace la guettait donc dans les plis de ces ténèbres ?

Odhin qui mène la chasse sauvage accompagné de l'homme blanc, celui qui symbolise les saints de glace, les fantômes de l'hiver contre lesquels elle doit se défendre, munie d'une baguette végétale, le hélané.(1)



Citation:

A toi, mon Inconnu du perron, Maître-Amant éphémère qui me hante,

Mes mots pour toi seront toujours doux et sereins. Parce que c'est toi.

Ainsi tu es allé guerroyer pour ton Roy qui n'est pas le mien, mais je le comprends et je te dirais même qu'il est de ton devoir de le faire. Tu souhaites que je me tiennes loin des terres de batailles et de larmes mais tu oublies que je suis dentellière, de ces dentellières de la chair qui savent ce qu'est un homme ou une femme tombés au combat. Je suis de celles qui réparent ce que la main et l'imbécilité des hommes ont démolis.

La voie de Cernunnos est celle de l’animalité dans l’homme, la voie d'Ésus est celle de la divinité dans l’homme. Mais, l’homme doit préférer la troisième voie, celle de l’équilibre.

Guerroies, Judas Gabryel, tout comme un jour je le ferais pour mon Roy ou mon Impératrice si j'y étais appellée. Mais pour cela il faudrait que j'accepte le fardeau que me tend mon père en héritage et je m'y refuse pour le moment.
Mais n'oublies pas la troisième voie de l'équilibre. Je n'aimerais pas à avoir à user de mon art sur ta personne. Pas de celle de la Dentellerie qui est mienne toujours.

J'aimerais me servir du cours du ciel et du mouvement des étoiles avec la pierre d'Arthur, afin de lire dans ton futur et t'apporter protection pour qu'il ne t'arrive rien de fâcheux. Mais je ne suis pas de ces charlatans et je ne peux que m'en remettre à mes divinités pour qu'elles veillent sur toi, tout comme je le ferais de ma lointaine présence.
Oui, à ton retour, tu me narreras, tu me chuchoteras, tout ce qui seras ou ne seras pas dit.

Oidhche mhath.*

C.



Et alors que s'envole le rapace vers son seigneurial maitre, c'est un volatile sombre qui s'en revient déposer quelques mots dans le creux de la main écossaise.

Et elle sourit, salutations à l'irlandaise pour l'écossaise qu'elle est, mais au fond, ça l'attendrit secrètement. Et finalement il s'est bien rossé la nuit dernière mais pas avec ce qu'elle craignait. Puis le chef d'armée est de la même école qu'eux. Elle l'a connu l'Ecossaise, et quoiqu'il en soit, il est des liens qui restent, même lorsqu'on se détache. Les stygmates ne s'effacent pas, les amitiés, les vraies, non plus. Pas même avec le temps qui passe.

Le sourire s'élargit et les embruns pétillent doucement. Elle a apparemment réussi à le surprendre. Et oui le brun lui importe, c'est qu'il en a fait subrepticement du chemin dans les méandres de la brune. Elle lit entre les lignes elle aussi et hausse un sourcil amusé à l'évocation de nouvelles cicatrices qu'il semble avoir en tête de lui faire découvrir.

Curieuse simplement de le voir. Il a le don pour briser la glace cet homme là. Ils ont partagés des blessures ensemble, ils ont déjà un bout de route parcourus tous les deux. Oh oui Mach, je le sais que tu as la couenne dure. Car je sais que lorsque tu n'es pas là pour me protéger, c'est tout de même arrivé par deux fois que je sois salement amochée. Et avant...c'était avant.

Quant aux coups tordus évoqués, elle ne peut s'empêcher d'éclater de rire.

Je t'attends Machette. Demain c'est mon eau de feu que je te préparerais, réclame moi encore une fois de la mousse et je t'assomme !

(1)petite torche de lumière.
* bonne nuit.

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Charlyelle
La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.
-Louis Ferdinand Céline-

Elle a passé toute l'après-midi au-dehors. Assise, contre l'écorce de ce chêne centenaire qui lui offrait le creux de son siège comme un ultime trésor. Une Bourgogne blanche. Le froid qui attrape à la gorge, aux poumons, le gel qui se fait brûlure sur les pommettes habituées aux plus basses des températures.

L'âme est de glace. L'esprit aussi. Rien ne pourrait le réconforter en ce jour. Où est-il ? Que fait-il ? Comment se porte t'il ? A t'il quitté le Sud ? Y est-il encore ? Tant de questions auxquelles elle n'aura ni ne cherchera réponse. Il en a décidé ainsi. Et elle s'est fait le serment que quoi qu'il lui en coûte, elle respecterait.
La lettre de l'Irlandaise est toujours fourrée dans l'une de ses poches. Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'elle y répondra.

Les doigts gourds, volontairement démunis de gants. Les boucles brunes au quatre vents sans la moindre protection contre ce qu'elle sait être redoutable et si insidieux. Mais elle s'en moque.
Pourquoi ce jour faut-il que le Nordique vienne encore la hanter. Parce qu'il est jour de Saint Nicolas. Inspiré d'Odin et accompagné de Spleinir, son cheval. Ainsi que le raconte la légende.

Morceau de ciel qui se parsème d'étoiles. Et des heures qu'elle est là. Pas un nuage de visible alors que le froid mordant se fait sentir. La lumière qu'on aurait dit boréale n'avait cessé de s'étendre sur les lieux. Les ramures gelées du vieux chêne qui se touchaient presque dans le ciel formaient comme l'arche d'une improbable cathédrale de verre enflammé.
L'effet d'ensemble était accentué par les ouvertures de la voûte givrée qui donnait sur le ciel nacré et par lesquelles s'apercevaient la lune ainsi qu'une ou deux des étoiles dont l'éclat se mettait à scintiller.

Le souffle coupé, l'Ecossaise observait le spectacle qui s'offrait à elle, lui rappellant plus cruellement encore ce manque dont elle se fait l'exutoire. Le sentiment d'embrasser le coeur de l'hiver. Et elle s'enivre de la splendeur givrée du décor qui l'entoure.
C'est un vélin qui est difficilement déployé. Une plume qui se fait tremblante et l'écriture sommaire sous l'engourdissement de ses doigts. Qu'importe.



Tu es pur espace de neige
ton regard franc Nordique qui réfléchit mes horizons
tu es désert polaire et chaleur d'hiver
dunes de sable blanc qui brisent le soleil en mille aurores boréales
tu es le paysage qui m'habite et me dépouille.

Et moi,
fille-neige, fille-froidure
Tu es Nordique qui me hante.
A la démesure des tempêtes de mon pays
j'invente la tourmente, j'invente à temps perdu
une saison nouvelle marbrée de poudreries et de passions.

Je suis Arabesques entrechats clair de lune des midis de mon coeur,
je suis fille de feu vestale des hivers de mon pays,
oasis des hibernations de mon être où je m'installe à l'abri des regards et des fuites plus marbre que femme amante de la froidure des mots
des phrases sans parole sculptée à même la glace partie ou tout du froid
fille de feu glacée de chaleur et de blancheur impudique aliénée d'étés de
printemps ; fille de feu à la poursuite d'une hiémation éternelle arabesques
entrechats clair de lune minuit à l'espace des temps et des jours morte aux saisons d'hier.


Seule. Isolée. Perdue au milieu de ce vestale paysage hivernal. Des heures qu'elle est assise là. Sans bouger. Chant d'une dérive pour ce coeur dentelé de givre et vêtu de petits cristaux blancs. Solitude d'un jour titubant à cette heure-ci. Une tendresse sortie de son écrin. Mais ce vélin là ne rejoindra jamais son destinataire.
C'est un souffle de vent qui se l'approprie. Venu du Nord.

Elle n'est que carcan de glace qui n'a aucune envie de bouger. Encore quelques heures. Et.. Demain elle ira mieux.

Peut-être.

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Machette
Un fer qui saute et voila le grand frison qui boite, au milieu de nulle part, juste quelques silhouettes tordues de ceps entremêlés brisent la blancheur givrée de la campagne bourguignonne.

Le brun peste et saute a bas pour constater les dégâts, caresse sur l'encolure de l'étalon, l'antérieur gauche est déféré, il faut toujours que c'a arrive loin de tout, et bien il ne reste qu'a marcher jusqu'au prochain village en espérant y trouver un maréchal ferrant.

Au bout de quelques lieues, les murs de l'abbaye de St Seine se dessinent, le brun se souviens vaguement être passé dans le coin sans s'arrêter, les moines sont accueillants en général et il trouvera bien là de quoi rechausser correctement son compagnon.

Ceci expliquant cela , ce n'est donc qu'en fin d'après midi de ce jour de décembre qu' il arrive a Sémur, il n' y a pas 36 auberges dans le pays et c'est en s'approchant de la plus réputée, qu'une silhouette figée, étonnante figure de proue, dressée face a la bise mordante fait naitre un sourire qui fend la face basanée de l' homme. Il s'arrête pour l' observer, ce ne peut être que l' écossaise pour rester ainsi immobile, telle une walkyrie guettent l'âme des héros pour les mener au Walhalla, le grand palais d' Odin. Qui d'autre qu' une fille du nord pourrait rester ainsi immobile tète nue, bravant les aiguilles de glace qui vous gèlent les os et engourdissent les sens.

He bien Charlye !!! je t'ai enfin retrouvée, si c'est le Ragnarök que tu attends ce n'est pas encore pour aujourd'hui la fin du monde, viens donc me biser et allons nous réchauffer d' une soupe chose et d'une rasade de cette divine boisson que tu garde jalousement.


Il la serre dans ses bras affectueusement en riant.
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Charlyelle
Une voix aux accents du Sud qui se fait entendre. L'Ecossaise se retourne lentement, les embruns glissent sur la haute silhouette brune et découvrent ce sourire frondeur qui a le don de la déstabiliser. Un coup d'oeil sur l'étalon auprès de lui et tiens, elle ignorait qu'il connait les légendes de sa culture nordique. Un petit point de marqué pour le Languedocien rebelle.
Elle est glacée, et lorsque les bras s'ouvrent sur un grand éclat de rire, la silhouette féminine vient s'y fondre, comme en l'espèce, un refuge retrouvé. Les petites mains trouvent une chaleur bienvenue alors qu'elles glissent sur la pelisse de loup qui recouvre le brun.
Un instant, le nez glacé se fraye chemin jusque dans le creux du cou et les ourlées jusque là scellées, s'entrouvrent sur des volutes de fumée d'air, laissant entrevoir que l'Ecossaise, dans son immobilisme n'en a pas oublié de respirer.

C'est bien tout lui ça ! Alors qu'elle s'inquiétait de ne pas le voir arriver hier, il déboule, avec cette même nonchalance inégalée, qui sait toujours la prendre par surprise. Et ce rire qui sonne si agréablement à ses esgourdes pétrifiées par le froid. Ces bras emplis de cette affection si particulière qui se referment sur elle.
Profite Charlye, profite donc ! Tu attendais un Bourguignon, c'est un Languedocien qui se pointe. Et pas n'importe lequel non. Celui qui un jour l'a approchée sur les rives du lac du Leman. Le seul des Cavaliers qui a eu le droit de passage en sa roulotte, le droit de se saoûler à son eau de feu bénite qu'elle ne dispense pas à tout vent et le seul aussi qui puisse se targuer d'un droit de cuissage sur elle.
Et voila qu'elle se prend à avoir l'envie de rester des heures là, simplement, tout contre lui. Mais il a raison, l'auberge sera un lieu plus adapté.

Il lui parle de soupe chaude et de son eau de feu. Presqu'à regret, elle se détache du cocon des bras protecteurs et entame la marche vers la taverne repérée. La liqueur qu'elle a préparé est de celle qui vous arrache les tripes et vous réchauffe le corps, l'âme et l'esprit.


"- Je t'emmène là où j'ai pris mes quartiers ? Ton frison va se plaire, ils ont une écurie de luxe .."

Soulagée, mais toujours sur le qui-vive, elle n'en montre rien. Mais bordel, c'est qu'elle a eu peur pour lui ces dernières heures.
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Machette
L'étalon confié aux bons soins d'un jeune palefrenier, qui avait pour instruction de le panser et le nourrir d'abondance suite a la longue chevauchée. D' habitude Machette ne laissait a quiconque le soin de brosser et de nourrir son compagnon, mais ce soir il fit exception, Il y avait Charlye et il lui tardait d'entendre de sa bouche ce qui motivait ce voyage. Ce Père mystérieux dont elle avait évoqué l'existence sans autre explication mais avec des éclairs dans les yeux réapparaissait' il ? était ce autre chose ?

Autant la curiosité que le plaisir de la revoir l'avait mené jusqu' a elle et maintenant confortablement installé dans un fauteuil de cuir auprès de l'âtre il l'observait. Elle avait changée sa pelisse par un châle indien aux couleurs chatoyantes et aux fleurs d'or, lovée tel un chat, ses jambes ramenées sous elle, elle avait retrouvée des couleurs et descendu de sa chambre une bouteille de cet élixir qu'elle nommait Whiskeys il ne savait plus trop.

La panse réchauffée par une soupe aux lards, le brun sirotait l'alcool en regardant la brune, ..... volontairement ou pas, l'agrafe retenant les lourdes boucles brunes avait glissée et son chignon bas se déroulait laissant sa crinière s'emparer de ses épaules. Ses yeux mi clos l' observait aussi, pensait' elle comme lui a ces nuits brulantes passées sur le bord du Léman. Où a ces trop rares instant qui les avaient réunis puis séparés, comme l'on quitte un plaisir dangereux, une envoutante addiction a laquelle la raison résiste mais ou le corps succombe.

Alors, raconte moi ........

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Charlyelle
L'Ecossaise l'avait regardé sans un mot, confier le frison à l'un des palefreniers. Ils avaient en commun cette passion des équidés et il était étonnant qu'il le laisse ainsi aux bons soins d'un autre.
Mais il semblait que l'équidé ce jour, capte moins le regard de son maitre qu'elle-même.

Elle se refait la réflexion, alors que repus d'un frugal mais néanmoins digeste repas, elle s'est lovée, bien emmitouflée dans son châle, dans le creux d'un fauteuil, alors que lui, face à elle, est à moitié renversé dans le sien et ne cesse de l'observer, les yeux mi-clos. A quoi pense t'il ?
La tête légèrement penchée, pommette venant reposer dans le creux de sa paume, elle ne cille pas en l'observant à son tour. Evidemment que c'est un bel homme. Sauvage et torturé, de par son passé sans doute quoiqu'elle soit loin de tout connaitre de lui, bien que le hasard ait fait dernièrement qu'elle découvre qu'il avait un frère dans le Languedoc.
Souvenirs qui remontent de ces longues soirées passées ensemble à Genève. Elle ignorait alors la relation qu'il avait eu avec l'autre Hydrique. Une blonde. Une brune. Certes, il sait varier. Mais le choc aurait pas été plus rude si Niurka lui avait collé un coup de poing dans l'estomac, ce jour ou en place publique et plus tard à Montpellier, elle est venu lui apprendre la nature de sa relation avec Mach, à la même époque. Orgueil blessé ? Elle n'en savait fichtre rien, mais elle avait préféré rester dans le Languedoc que de l'accompagner à Genève pour le coup.

Et les voila de nouveau réunis là. Et il y a beau avoir ce feu crépitant, son regard brûlant qui la parcourt, l'Ecossaise s'emmitoufle un peu plus dans son châle. Gelée. Au plus profond d'elle-même. Ce foutu Nordique a piqué, mais il a bien piqué. Et oui. Hyper sensible la brune, ce qu'elle cache foutrement bien. Sous des dehors agressifs et hautains parfois. Enfin pour Machette, ça a fonctionné jusqu'à présent.
Alors pourquoi, abat-elle doucement mais prudemment ses défenses face au brun ?
Nouvelle dose de son eau de feu qu'elle leur verse. Elle est coriace celle là. Et elle fait du bien.


Alors, raconte moi ........

"- Que veux-tu savoir ? Pourquoi je ne suis pas restée sur Montpellier ? Pourquoi ma vie est une éternelle fuite ? Pourquoi nos chemins se croisent et s'entremêlent ? Puis si je me raconte, j'en attends autant de toi beau brun."

C'est de bonne guerre ça, pas vrai Mach ? Terminé de jouer au chat et à la souris toi et moi ! Pense t'elle si silencieusement qu'elle est certaine qu'il pourrait l'entendre.

"- Je te laisse choisir..."
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Machette
Il était bien, il sort sa pipe et une petite sacoche de cuir ou il conserve a l' abri de l' humidité un mélange d' herbes qui lui viens du père Moulinet, le vieil intendant du domaine de la Lergue, berceau de sa famille et de son enfance. Il en prends une pincée où se mêle l'eucalyptus au sureau et quelques feuilles de coquelicots écrasées et pilées, qui savamment dosée, libère l'esprit du corps.

la bouffarde bien au bec allumé au briquet d'amadou, il l'écoute quand elle lui renvoie la balle ......

c'était bien là manœuvre habile, renverser la question pour lui retourner sans rien dévoiler en prime ...

Si tu n'étais femme, je dirai que tu a séjourné dans l' un de ces monastères où l'on apprends aux novices l'art de la sémantique, manier les mots afin d' obtenir ce que l'on veut sans alerter son interlocuteur. Je te sais femme habile, forte, intrépide, je te revois encore escalader les haubans du kraken, chevaucher des nuits sans te plaindre, ou combattre, quand nous étions avec la bande hydrique. Mais il y a une déchirure en toi, ancienne surement, je ne veux pas la savoir c'est ton jardin ..... est il de ronces et d'épines ou de fleurs et de miel ? cela est ton jardin et s'il le doit il peut rester secret.

Il l' observe en parlant, l'aigue marine de son regard a viré fugitivement au saphir quand il a évoqué une déchirure ancienne, il sait qu'il a touché le point sensible, mais poursuis comme si de rien n'était, et lui sourit en buvant une gorgée de l'alcool parfumé.

Non ce qui m'intrigue c'est pourquoi tu m'a demandé de venir te rejoindre, je ne suis pas assez fat pour penser que c'est mon charme seul qui te manquai a ce point, tu n'est pas femme a quémander de l'aide sans une bonne raison, a tu besoin de mon bras pour quelques expéditions périlleuses aux confins du pays ? a tu un trésor a transporter et rien de tel qu'un voleur pour qu'il soit en sureté ? a tu un ennemi redoutable a occire ? où a tu simplement besoin de mon épaule pour y appuyer ta jolie tête ?

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