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[RP / IG - guerre] Devant Saumur, on marine...

Herode
Citation:
RP libre sur le siège de Saumur. Ouvert à tous bien entendu, angevins, loyalistes ou centristes. Pensez juste à signaler en début de post l'endroit où se passe l'action. Et bonne année !

[Hors les remparts, camp de la Compagnie d'Artus]

Comme prévu, Etienne vient de se faire refouler devant la tente de la Princesse. Ca avait donné un échange du genre :

- Qui vous envoie ?
- C'est un message personnel.
- Mais qui vous envoie ?
- Heu...


Il avait failli répondre

- Le pape, crétin !

C'eût été maladroit, les relations entre le Saint Siège et Eusaias, Roy de France par la grâce des urnes et du Très Haut, n'étant pas à proprement parler au beau fixe selon les dernières nouvelles qui circulaient. Aussi Etienne, prudent pour ne pas dire diplomate, avait-il admis qu'il n'était envoyé par personne. En quelque sorte.

- Ca ne te regarde pas, soldat, et ce message est destiné à la princesse Jusoor de Blanc-Combaz. Si tu ne me laisses rentrer, sache que tu prends sur toi de le lui remettre en mains propres ou bien il t'en cuira les miches plus chaud que mille enfers.

Sur quoi il avait sèchement coincé le pli scellé entre les doigts du cerbère et avait tourné les talons. Avec un peu de chance, le ton impérieux employé dissuaderait l'homme de faire des fantaisies et la missive parviendrait prestement à sa destinataire.

Laquelle était donc, selon le gus en question, en pleine réunion. Etienne hausse les épaules. Les excuses administratives, il connait et ne leur accorde guère d'importance. Réunion, sieste, promenade, rien du tout, n'importe : on n'accède pas comme cela à une princesse de France. Bien qu'en la circonstance cela contrarie quelque peu ses projets, Etienne admet volontiers que telles précautions s'imposent. Après tout, un ennemi mal intentionné (comme tout ennemi qui se respecte) pourrait tenter de semer le désordre en s'en prenant aux symboles. Parmi lesquels la brune Jusoor, ci-devant fille ainée du Balbuzard, n'est pas le moindre comme on s'en doute.

Dans le camp où flotte la bannière bleue et blanche de la Compagnie d'Artus, une morne agitation règne. Ce jour de Nouvel An, les soldats le fêtent loin de chez eux, dans le froid et la pluie. Et l'ennui.

L'ennui. Voilà des jours et des jours qu'on traîne devant les remparts de Saumur. De temps à autre, une nouvelle circule : l'assaut est pour demain ! On remonte à Chinon ! On descend à Craon ! On fait ci ! On fait ça !


Que nenni, mes bieaux sires et damoiselles. On ne fait rien, on bat la semelle autour de la ville pour empêcher toute sortie, toute entrée. On bouffe du maïs le matin, du maïs à midi, du [biiiiip] de maïs le soir. On prend la pluie et on regarde couler la Loire.

La Loire... La même qu'à Nevers, en plus large, en plus gras. En plus plat. Etienne n'aime pas bien la Loire. Elle l'ennuie elle aussi. Déjà à Nevers, malgré les charmes du pays alentour. Alors bien vous pensez, ici, en plein Anjou, tout plat, avec des vignobles rabougris et des tout petits crus de rouges vaseux ou de blanc à piquette. Pouah !

Vivement qu'on prenne cette ville et qu'on aille se battre ailleurs. Voilà l'opinion générale. Ci et là, quelques agacements commencent à se manifester. Ainsi tel chef de section, hier, a-t-il sans façons congédié une brunette de sa lance sous prétexte que la demoiselle lui avait parlé de travers. Cela avait fait beaucoup rire et beaucoup jaser, pas vraiment à l'avantage dudit chef de lance, il faut bien l'avouer.

- Ce chef de lance, c'est pas une flêche !
- Ouarf ouarf ouarf !
- Moi, je parie qu'elle a juste refusé de lui rouler un patin.
- Honk honk honk !
- Ouais, ça s'essplique pas autrement !
- En même temps, la Calico, faut s'la cogner, hein !
- Quoi t'las connais ?
- Nan, mais...
- Alors ?
- Bin !
- Ha oui !
- Mais quand-même, quel joli khûl la donzelle !
- Ouarf ouarf ouarf !
- Va savoir, l'gars préfère p'tet çui d'ses amis. C'est plus serré !
- Honk honk honk !
- Gniark gniark !
- Hi hi hi !
- Mouhahaaaaa !


Enfin, vous voyez le genre : potache en période de service militaire, quoi.

Et tout cela n'empêche pas Etienne de s'ennuyer. Le blond se dirige donc vers la sortie. Un peu de calme et de silence, marcher, réfléchir. Et aussi, maintenant que la journée tombe et que les ombres gagnent, essayer de voir les remparts d'un peu plus près sans se prendre illico flèches ou carreaux. C'est que les Saumurois sont un peu bougons en ce moment, et pas bien accueillants.

Le camp est désormais derrière lui. L'heure est grise, elle tourne au violet. Il y a sur sa gauche un bosquet de sorbiers et de charmes qui fait comme une île de brume légère sur la plaine élaguée. Derrière le bosquet, un chemin part en sinuant entre les buttes rases, en direction de la vraie forêt qui s'est tapie plus loin, comme une grande chose aux aguets, et qui surveille en silence la foumilière des humains.

Un rideau de pluies griffe le ciel bas, lève de vagues brumes sur les bancs proches du fleuve. D'ici une heure, il fera sombre assez pour tenter une approche. Etienne gagne le bosquet, s'assoit.

Il repense à ces lettres échangées. A-t'il bien fait d'écrire ainsi à Jusoor ? C'est risqué, il le sait, cela pourrait bien lui valoir des ennuis. Si la lettre tombe entre de mauvaises mains. Si elle est mal reçue. Si... si...

En même temps, il faut bien s'engager à découvert, parfois. Quand viendra le temps de l'assaut, ici, il le fera aussi. Alors, risque pour risque...

Les remparts de Saumur viennent de s'effacer.

Il pleut.

Et ca lui coule dans le dos.

Putain de ville, putain de siège...

_________________
Etienne LaHire, dit Herode
Victorine
Dommage qu'il s'enfonce dans la forêt humide, parce que sur les remparts, c'est l'heure où ça se réveille. L'heure où ça trompe le silence et les peurs de la nuit.
Les Saumurois trempent leurs flèches dans de la bouse fraîche, pour mieux saloper les blessures. Cela dit, contre les armures royales, ils peuvent y mettre toute la merde qu'ils veulent, ça ne fera que rebondir en un petit "splatch" singulier et tout au plus les asperger d'une odeur fauve.

Vic n'a rien à foutre là, si ce n'est soutenir Bert en chantant à tue-tête des refrains Piques. Toutes les nuits un peu les mêmes conneries, à deux ou trois vers près. Les refrains circulent et se transforment. Chacun y ajoute à foison ordures au roi et insultes salaces à ses vassaux.
On sait bien qu'en face, ce ne sont que de pauvres gars, comme vous et moi. On sait bien qu'en face, les hommes n'aspirent qu'à retrouver les toits fumants de la Bourgogne ou de l'Orléanais. Mais faut bien se remonter le moral, et se dire qu'un jour, un troubadour assez téméraire fera remonter leurs rimes jusqu'à Paris, jusqu'aux oreilles les plus planquées. Alors chacun y va de sa ritournelle fumante d'injures, de sa chansonnette bien sentie, ou juste de ce qui lui passe par la tête.

Non, Vic n'a rien à foutre là, parce que cette guerre, déjà, n'est pas la sienne. Parce qu'elle boîte comme une damnée et peinerait bien à soulever les armes en ce moment. Parce que l'Anjou n'est pas son domaine. Non, son domaine c'est l'espace tout entier, la mer peut-être, les ruelles fiévreuses et putrides de n'importe quel bled, c'est là où l'aventure les appelle, elle et sa bande de saltim-branques, ceux qu'on nomme les Piques.

Chanson Pique :


L'Anjou est sale de gredins
en tous genres et venus de loin,
L'Anjou est comme une catin
qui les serre contre son sein.

Mais... l’Anjou crache sur ton lys, Roi bienheureux !
Et l’Anjou crache sur ton lys, Roi des peureux !

C'est une terre sans richesse
un fardeau pour ta royauté,
qui ne vaut pas la peau des fesses
et crache dans tes plats dorés.

Mais... tu la convoites avec délice, Roi coléreux !
Tu veux lui enfourner ton lys, Roi filandreux !

Sous ses jupons tout emperlés,
Il n'y a que de frêles pattes,
des genoux cagneux et grêlés,
des promesses de scélérate.

Mais... l’Anjou crache sur ton lys, Roi pernicieux !
Et l’Anjou crache sur ton lys, Roi capiteux !

Te voyant, elle serre les cuisses,
montre les dents, file des claques.
Elle fera tout pour que tu n'puisses
tenir le siège, la mettre à sac.

Et si quand même tu t'immisces, Roi capricieux !
Tu choperas la syphilis, Roi peu chanceux !


Je'veux qu'on rie, j'veux qu'on danse...*

*Brel.
_________________

*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Minah
[Devant les remparts, dans une tente de la Compagnie d'Artus]


- Y fait vraiment un temps d'chien dehors, fit une voix flûtée et hautaine.
- Oh ben ça alors ! Répliqua un ton plus grave. Quel sens de l'observation ! Sans tes yeux de chats, on l'aurait jamais remarqué !
- C'est ça, moque-toi ! T'es juste jaloux parce que le froid me conserve alors que t'es plus qu'un p'tit tas d'os avec des plumes !
- Quoi ?! Mais j'te conchie !
- Silence vous deux !
Grogna la châtaigne en reprenant sa diction habituelle. La conversation tourne au vinaigre...


Minah était assise en tailleur, dans un coin de la tente de sa maîtresse tout près de l'entrée. Elle laissa choir Rodolphe-le-pigeon-mort et Eulalie-la-tête-de-chat sur ses genoux.
Lamentable. Elle avait quatorze ans depuis quelques jours, fière soldate (qui ne tuait jusqu'ici que le temps), et se retrouvait à jouer aux poupées comme une gamine. Ce que vous fait faire l'ennui, quand même... Gros soupir.

Enfin ! Tant que la patronne ne la trouvait pas en train de glandouiller et ne lui donnait pas de corvées...
L'écuyère ne savait pas ce qui était le pire. Se barber au point de parler à des bestioles mortes ou cavaler dans tous les sens pour répondre aux caprices de la rousse. Ça n'aurait pas été si terrible si la maîtresse n'était pas mauvaise comme une belette enfermée dans un tonneau quand elle manquait de vin...

N'a-qu'une-patte repoussa le rabat de la tente d'un geste du moignon pour observer le campement. Peut-être qu'il se passait quelque chose d'intéressant dehors.
Quelques soldats qui vaquaient à leurs occupations, passaient de tente en tente, jouaient aux dés, s'enivraient, entretenaient leurs armes et les cuirs des harnachements pour ceux qui avaient un cheval.
Quelqu'un se prenait le chou avec le garde d'une grande tente. Au loin, derrière les mornes remparts, les bruits de la ville. Peut-être même l'écho d'une chanson, mais la manchote était trop éloignée pour en saisir quoi que ce soit.
Rien de très palpitant.

Minah ronchonna et se roula en boule dans sa cape pour se mettra au chaud. Son moignon, encore récent, était rouge et douloureux par grand froid. Morose, elle ne bougerait pas à moins de se prendre un bon coup de pied au cul.

On avait promis de l'action puis on avait expliqué que c'était une ''guerre de position''... La position actuelle était très certainement de se laisser mourir d'ennui devant les portes de la ville, de façon à y créer un grand tas de cadavres pour que les angevins ne puissent plus sortir de chez eux et crèvent à leur tour. Oui. Ça devait être ça. Les stratèges militaires étaient des êtres redoutables.

Boarf. Dans quelle me.rde elle s'était encore fourrée, la gueuse...
L'heure était à l'auto-apitoiement.

_________________
Herode
[Hors les remparts, mais pas bien loin]

Les meilleures choses ont une fin, c'est même à ça qu'on les reconnait. En l'occurrence, le silence du monde et le murmure doucereux de la pluie qui, depuis dix ou vingt minutes

bercent le coeur d'Etienne d'une langueur monotone,
se dissipent soudain au bruit d'un pet de nonne.
Ou bien... serait-ce une chanson ? Etienne sitôt s'étonne

et, cédant à son naturel curieux, quitte bientôt le bosquet pour s'approcher des hauts murs d'où coule la pathétique la plainte. Est-ce un chat qu'on égorge ? Une fée qu'on abuse ? Une ivrogne qu'on éventre ? Une soprano qu'a trop chaud ? Non, je plaisante, ami lecteur, pour l'innocent plaisir des vaines polémiques, car Etienne quant à lui apprécie sans rancunes inutiles tant l'esprit de ces rimes que le rythme des mots.

Dans la brume imbibée de gouttes grises et drues, il sourit pour la seconde fois de la journée. La première, à la re(rererere) lecture de telle troublante lettre dont il n'est pas l'heure de parler en détail.

Quelques pas encore, les sautes de vent se calment un peu, l'abri immense des remparts fait son oeuvre, gobe les soubresauts des airs. Parfois, un tourbillon se lève et vient fouetter le visage. On n'entend plus que lui. Parfois, le calme revient et laisse couler les paroles fredonnées, déclamées, plus ou moins déformées. L'écho chante aussi. Peut-être même est-ce lui qui complète tel vers amputé, telle tournure borgne.

La nuit gagne et rampe. Etienne approche à mesure que le regard perd trace des pierres crénelées et des silhouettes qui, là-haut, vont et viennent et s'ennuient - peut-être - elles aussi.

- L'Anjou, pauvre soldat, est vraie terre de nains
Planqués bien à l'abri de leurs remparts hautains
Ils croient, ces fous, que sommes venus de loin
Pour piller leurs trésors et tâter leurs catins

Pourtant, Roy Eusaias, je te l'ai déjà dit,
Leur infâme piquette pour guerre ne vaut mie.

Mais guère ne vomis le plaisir souverain
De leur botter le khul pour dire à ces faquins :
"Vos libertés, biaux sires, nous nous en torchons bien :
N'est point libre qui boit les sirops angevins"

Car, mon corbeau Eusaias, je te l'ai déjà dit,
Leur infâme piquette pour hommes ne vaut mie.

Apprenez donc d'abord, de Saumur à Craon
Que si l'on veut faire un bon auteur de mirlitons
Rien ne vaut jour et nuit un bon vin Bourguignon,
Rejoignez donc la France et vous en donnerons !

Car, ami Eusaias, je te l'ai déjà dit,
Leur infâme piquette pour amours ne vaut mie,
Ressers-moi donc un verre de ce Chenôve si rond
Qu'il emporte les coeurs, sauf - hélas - ceux des poltrons !

Etienne convient in petto que la fin est un peu faible mais que voulez-vous, n'ayant pour s'inspirer que la piquette locale, son inspiration n'est pas au mieux de sa forme. Ha, si seulement quelque brune et féérique princesse, pourvue d'un plein tonnelet de rouge bourguignon ou de mousseuse bière, se présentait à lui en souriant et en ondulant des hanches, nul doute qu'il ferait beaucoup mieux.

Enfin, je dis ça, je dis rien, hein ?

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Etienne LaHire, dit Herode
Armenos
[Hors les remparts, camp de la Compagnie d'Artus, partie occupée par la section de la Garde Royale.]

Finalement plusieurs hommes d'armes avaient rejoint cette partie du camp, au fur et à mesure de l'arrivée des renforts.

Pourtant, la petite troupe était déjà relativement conséquente : des hommes de traits Aquitains, des piquiers Gascons et quelques routiers Tourangeaux de dernière minute.

C'est dire, si la promiscuité, l'inaction et l'absence d'ordres pesaient sur les hommes, alors si en plus on rajoute le nombre et le mélange ... Ambiance.

Le Garde Royal faisant le tour des tentes et des feux, inspectait les hommes. Tous sont prêts, si d'aventure une décision était prise : un siège, un assaut, du mouvement ou autre.

Tout à son ronchenement personnel :


Impossible de trouver la Reyne, on a l'air de quoi nous ...

Laissant fureter son regard et son esprit. Puis, fermement et décidé :

Bon, qui sait où se trouve la tente de commandement !? Ou au moins un officier !?
_________________
Fitzounette
[Du haut des remparts, une buse... décontenancée.]

- Mais, j'ai pas compris, ils font quoi ?
- Rien.
-Mais pourquoi ?

Haussements d'épaules de ses voisins. En même temps...

-Bah le truc, c'est que nous, on est là, tranquilles, peinards, on a de quoi bouffer, nos familles, nos tavernes, mais eux, pendant ce temps là, ils ont quoi ?

Nouveau haussements d'épaules de la plus proche assemblée. La blonde a beau se creuser ce qu'il lui reste de son crâne de piaf, rien à faire, elle ne capte vraiment pas.

- Bon, je sais, on ne fera pas d'une buse un épervier, et j'ai toujours été à chier en stratégie militaire, mais quand même, ce qu'on est en train d'essayer de nous dire, c'est qu'ils vont laisser leurs soldats croupir là, dans la fange, l'ennui et la maladie, en espérant qu'on se rende ? Mais ils ont craqué ou quoi ???

Silence.

- Ah ouais quand même. Bon, j'sais pas, on pourrait les occuper en les insultant, et pourquoi pas euh... leur lancer... des trucs, pour égayer leur quotidien ? Non parce qu'un soldat sans bain de sang, c'est un peu comme... les pauvres sans la misère... Hum... Et moi, décidément, je me sens une âme Aristotélicienne.

Poule !
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Susi
[ Coté Royaliste, donc en bas des remparts.. ]

Au premier jour.

Ouais, y avait décidément rien à faire de rien à faire de rien... bon vous avez compris.
Susi en a marre, elle s'ennuie, et en plus on l'a menacé de la faire dépuceler si elle baffait des gens de son armée. Alors pour passer le temps elle était partie étudier le mortier angevin. Pour qu'on ne la remarque pas, elle s'était attachée un buisson à la ceinture. C'est du camouflage de ouf.
Y avait des coins ou c'est du costaud, mais y avait des parties de remparts où les gars avaient dû picoler en faisant le mélange. Alors Susi discrétos s'en va gratter à la petite cuillère les joints. Y a pas de mauvaise occupations quand on n'en peut plus de tourner en rond. Elle est même casi certaine qu'elle pourra ramener un souvenir de Saumur avant la fin de la journée. Alors elle gratte autour.

Au deuxième jour:

Bon le grattage de mortier c'est chiant, elle se rend à l'évidence. Alors pour s'occuper le second jour elle s'occupera à aller chercher des bouses. Car Susi, c'est une experte en la matière. L'hiver c'est plus difficile de trouver du projectile correcte mais elle réussit à trouver de la bouse quand même.

Un peu d'agilité pour plier les jeunes arbres, il faut choisir les arbres hauts mais encore tendre sinon ça craque. Susi grimpe, fait un nœud à la cime et redescend de l'arbre. On tire sur la corde, on l'attache à un autre tronc et la catapulte improvisée à bouse est prête. Reste plus qu'à charger la cargaison, de refaire la même opération à plusieurs arbres et de tout couper en même temps.

Yeux qui suivent les projectiles, la bouse ne vole pas bien en hiver, peu passeront au dessus des remparts.

Humpf!

Au moins elle se sera occupée.

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L.i.a._de_denere
[Hors les remparts, camp de la Compagnie d'Artus, quelque part du côté de la section de la Garde Royale.]

Pendant que certains cherchaient la Reyne, d'autres s'efforçaient très fort de l'éviter, ainsi que la nourrice royale, et les gens de la suite royale, et les enfants royaux, et tous ceux en fait qui avaient royal quelque part dans leur nom et qui avaient pour fonction directe ou indirecte de surveiller Laetitia pour l'empêcher de s'amuser. Bon d'accord, son frère et sa soeur étaient pas des gardiens, mais leur présence aurait gêné la fillette dans ses projets.

Oui en fait c'est que Laetitia avait trouvé le moyen de se faufiler quelques fois à l'extérieur du camp, quand il commençait à faire sombre, pour aller bavarder avec des gens et apprendre plein de choses et s'ennuyer un peu moins. C'était parfois un peu épeurant quand les grands avaient trop bu de bière - eurk - et qu'ils sortaient leurs épées et parlaient de la guerre où tout le monde saignait et se faisait couper en petits morceaux et pas seulement la gorge, mais c'était aussi souvent vraiment très intéressant, comme quand Laetitia avait passé la soirée sur les genoux de Tonton Hibou pendant qu'il lui racontait des histoires de magie et de Cour des Miracles plein d'artistes en lui caressant les joues.

Et puis une fois, Dame Astana et Dame Scath, elles lui avaient dit qu'il faudrait bien qu'elle apprenne à se défendre un jour, et alors Laetitia avait demandé si c'était possible malgré qu'elle avait pas de main droite, et Dame Astana avait dit qu'elle y réfléchirait et qu'il faudrait demander à la Reyne la permission. Mais une autre fois, Laetitia était tombée sur une autre dame très gentille qui s'appelait Dame Stéphanie et qui était amie de l'ancienne Reyne, et qui lui avait donné une vraie dague juste pour elle pour qu'elle puisse s'entraîner au lieu de s'ennuyer!

Et alors là justement, Laetitia avait déniché un petit coin tranquille entre une tente quelconque et des buissons à moitié séchés, où elle s'était installée assise par terre malgré le froid et regardait le soleil briller sur sa dague magnifique. C'était vraiment joli et mystérieux aussi, et la fillette savait pas trop comment procéder. Son projet, c'était de devenir aussi bonne que le grand-oncle de Dame Stéphanie qui, paraît-il, était un grand combattant même s'il était manchot.

Elle commença par prendre l'objet par le manche. C'était pas trop lourd comme les épées, mais ça avait quand même un bel éclat argenté. Laetitia essaya de reproduire les mouvements que Dame Stéphanie avait faits l'autre soir, mais ça n'avait pas l'air aussi bien quand c'était elle. Alors elle planta l'arme dans l'enflure d'un sac de jute qu'elle avait apporté, histoire de voir ce que ça ferait.

Ça s'enfonça tout seul presque comme un doigt dans le miel, et la lame s'était même plantée un peu dans le sol dur en-dessous. Et après quand Laetitia enleva la dague, ça vint aussi presque tout seul et un peu de paille s'échappa par le trou dans le sac de jute.


Oh... C'est coupant!

Laetitia était une fillette réfléchie et posée, mais parfois elle était aussi juste une enfant ce qui fait que sa cervelle prenait des pauses de temps en temps. Ce fut le cas à ce moment-là, parce qu'elle eut l'impulsion de tester un peu plus sa dague en faisant passer son fil sur son bras droit, celui qui avait une manche relevée et se terminait par un gant de cuir rembourré.

Aïe!

Ah oui, dis donc, c'était même très coupant! Une fine ligne s'était dessinée sur sa peau et le sang commença à perler, ce qui aurait pu être joli si ça avait pas évoqué ce qu'on lui avait dit sur la guerre et les coupures de gens tout partout.
_________________
Ingeburge
[Hors les murs, campement de la compagnie d'Artus, boudoir dourdannais]



Devant Saumur, l'on marine peut-être même si on est encore loin d'en arriver à une situation saumâtre, mais l'on prie, aussi. Comme venait de le faire une marquise de Dourdan placée du mauvais – pour le moment, et puis mauvais, mauvais, seulement dans le sens où c'est dehors car ce camp-là quand même, il a plus de classe – côté du mur et donc dans l'impossibilité de se rendre dans l'église du bourg pour aller y observer ses fréquentes dévotions quotidiennes. Le seul moyen de pouvoir y entrer dans cette église-là où elle n'était même pas sûre de trouver un curé, c'était de lancer l'assaut pour prendre la ville et d'y pénétrer effectivement. Etait-ce à l'ordre du jour ou à celui du lendemain? Allaient-ils seulement en forcer les portes? Ou prévoyaient-ils de marcher sur Angers? Elle n'en avait fichtre pas la moindre idée et n'en avait cure, faisant là montre d'une remarquable docilité. Il faut dire qu'elle ne savait pas plus qui faisait quoi au sein de l'armée, qu'elle ne savait même pas qui était présent ou alors n'en avait qu'une vague idée, ayant aperçu – et reconnu, c'est un peu son boulot – quelques oriflammes çà et là le peu de fois où elle avait consenti à mettre le nez hors de sa tente et que celui qu'elle aurait pu solliciter, sans savoir si lui-même savait quoi que ce soit, elle refusait tout bonnement de le voir. Ça, ça avait été la guigne quand en prévision de sa sortie de convalescence, elle s'était enquis de ce qu'elle devait faire et qu'on l'avait envoyée à Chinon pour y rejoindre la bannière de l'armée qu'elle avait ralliée au début du mois de décembre, à Troyes et sous laquelle elle était rapidement tombée. Cela signifiait qu'il faudrait jouer de prudence et de roublardise pour ne pas tomber sur un comte du Tournel qui était aussi résolu à la voir qu'elle était décidée à éviter ledit comte. A un ou deux jours près, elle ne savait plus, ne s'occupant de rien, le petit groupe avec lequel elle avait voyagé avait manqué la Compagnie d'Artus qui s'était dirigée vers Saumur; elle avait un peu respiré, soulagée de ce délai avant de se trouver au même endroit que lui, Saumur où elle était finalement arrivée à son tour, il y a quelques jours de cela.

La marquise de Dourdan priait donc, ou plutôt, avait fini de prier. Un dernier regard fut jeté au diptyque de bois sur lequel avaient été peintes deux scènes de la vita de l'Archange Saint Gabriel et qu'éclairait la flamme vacillante d'une chandelle. Celle-ci fut finalement mouchée, remisée dans un coffret qui constituait une chapelle de voyage où furent également serrés dans les compartiments dédiés, les tablettes pliables peintes retenues par une charnière, un petit livre d'heures et un encensoir. Non sans effort, Ingeburge quitta sa position agenouillée pour se mettre debout. Par précaution, elle gardait encore le bras gauche qu'elle s'était luxé en écharpe et si ce choix lui permettait de reposer un membre encore endolori, il la limitait dans ses mouvements. Et puis, il y avait les deux cicatrices qui lui couturaient désormais le flanc senestre et qui demeuraient roses et boursouflées. L'on avait jugé bon que quinze jours seraient nécessaires pour qu'elle se remît sur pied et fût autorisée à retourner sur le front; seulement, debout désormais, le visage un peu déformé par la douleur, elle se demandait si cela avait été suffisant et s'il n'aurait pas été plus prudent qu'elle restât à Troyes, même si cela aurait signifié de partager pour plus longtemps encore la chambre du roi de France, faute de place dans la commanderie dans laquelle avaient été transférés les blessés des affrontements survenus à Essoyes. Le petit coffre alla en rejoindre d'autres, plus volumineux mais moins nombreux que ceux accompagnant Ingeburge habituellement et placés dans un coin du double pavillon dans lequel elle logeait. Tout était enfermé dans des malles, par nécessité de lever le camp au plus tôt dès que l'ordre en serait donné et en y fouillant l'on y trouvait aussi bien le nécessaire à tout bon guerrier qu'à une dame de qualité. En attendant une consigne de mouvement, quelle qu'elle fût, Ingeburge organisait sa vie bien à l'abri à l'intérieur de sa vaste tente, s'adonnant à des activités qui ne différaient pas de celles qu'elle aurait menées si elle avait été dans l'une de ses résidences : le courrier était traité à rythme régulier, l'aiguille à broder de temps à autre taquinée, les offices religieux régulièrement suivis même sans guide spirituel, les études de cartulaires et de chartriers rigoureusement menées. A côté de cela, elle ne sortait que peu et espérait, malgré son indifférence, que l'on entrerait bientôt quelque part, peu importe où car l'on pourrait enfin quitter les tentes pour loger chez l'habitant une fois la ville conquise et les demeures réquisitionnées.

Depuis son arrivée à Saumur quelques jours plus tôt et les démarches effectuées pour rejoindre le campement de la Compagnie d'Artus, Ingeburge ne sortait que peu, préférant, outre sa volonté de ne pas rencontrer le comte du Tournel – à son grand dépit, elle avait appris qu'elle était destinée à évoluer en compagnie de celui-qu'elle-ne-voulait-absolument-pas-voir lorsque les choses sérieuses seraient lancées –, se reposer encore pour être la plus apte possible au combat quand ils en découdraient enfin. Ses gardes avaient pris position devant l'entrée du double pavillon où flottaient les couleurs de sa famille et celles de Dourdan, garantissant ainsi une tranquillité qui lui était à plus d'un titre nécessaire. Ainsi solidement gardée, elle vaquait à ses occupations coutumières et prenait ses repas en solitaire. Si elle s'était volontairement cloîtrée, toutefois, elle risquait de temps à autre un orteil à l'extérieur, par envie de prendre l'air et de changer de panorama. Alors, invariablement ses pas la menaient vers un enclos où avaient été parqués son destrier et quelques autres chevaux de moindre importance. Bien emmitouflée dans une mante noire qui dissimulait une brigandine, dûment chaussée de bottes, elle se rendait vers sa monture et passait quelques minutes à flatter l'encolure du frison de sa main droite dégantée tout en murmurant quelques mots en allemand. Il en allait ainsi en ce jour car après qu'elle eut achevé, elle s'était fait préparer pour sortir. Elle se tenait à côté de la bête, se demandant si elle pourrait à nouveau monter sans douleur. Elle n'avait pas essayé depuis la Champagne et son alitement forcé et elle n'avait pas encore osé. Elle soupira, elle ne tenterait pas maintenant, inquiète à l'idée de découvrir qu'elle était encore trop faible pour se mouvoir plus que ce qu'elle faisait quand il s'agissait d'écrire, de lire ou de se sustenter, et donc, trop débile pour se battre. A quoi servirait-elle si elle ne le pouvait? Repousser l'échéance lui convenait alors que sa main se déplaçant sur l'échine du cheval se faisait plus vigoureuse. Et puis, qui sait? Au moment où il faudrait se mettre en selle, poussée par l'urgence, elle n'aurait pas le temps de s'interroger sur son état, de tergiverser sans fin et fouettée par la nécessité d'y aller, elle irait, mettant de côté ses craintes et appréhensions. Le destrier s'ébroua et la poussa légèrement de la tête. Elle le regarda un instant avant de laisser dériver ses prunelles pâles sur les murs de la ville de Saumur qu'elle apercevait, au loin.

_________________
La_vieille_de_saumur
[En haut des remparts, assis sur un tonneau]

La vieille en a vu des guerres. Elle attend tranquillement, confiante, trop peut être.
A sont ages de toute façon elle ne risquez plus grand chose. Elle regarde les buses tenir en respect l’ennemie bien plus bas.

D’une voix haute :


Vous soldats du royaume de France n’oubliez pas ces paroles. Vous vous croyez bien haut mais vous êtes bien bas. Au lieu d’écouter votre foi et votre cœur vous avez écoutées les paroles criminel d’un roi inspiré par le mauvais. Une foi de plus vous préférez la guerre plutôt qu’accorder à un peuple la liberté.

Puis se remis debout, partie doucement s’appuyant sur sa canne.
Susi
Du bas des remparts elle entendit crier. Alors elle fit de même

Et toi de là-haut. Vous étiez indépendant pénard depuis un an. Si les angevins n'avaient pas levé les armes à Orléans et ailleurs, vous seriez encore pénard!
Avant de chialer, la vieille, va voir tes chefs!




( édite pour un "i")
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Calico
[Hors les murs, campement de la compagnie d'Artus]

La fière sauterelle avait fait une tournante dans les lances royalistes. Non pas qu'elle soit prostipute, non, non mais avec sa grande gueule, elle s'était faite refouler de la lance d'Aimbaud pour atterrir dans une autre.
Elle ne se sentait pas du tout responsable si certains avaient des égo démesurés. La guerre changeait les hommes en boules de testostérones et les femmes en dragons, c'était bien connu.
En résumé, la brunette était toujours là, telle une tique sur le dos d'un chien, prête à en découdre comme un bon chevalier Bouillon.

L'inactivité la minait pour le plus grand plaisir du Sénéchal qui courait souvent pour rectifier les boulettes faites par la Cali. Pour une fois, elle éviterait les bévues et se baladait paisiblement entre les tentes du campement royaliste.
Une brunette à peu près du même âge gueulait à tue-tête sur une vieille peau. La sauterelle se mit à sourire en la voyant. Elle n'avait pas eu le plaisir de voir une des trogne du coeur navré depuis des lustres, et enfin, elle en voyait une. Calico avait trainé ses guêtres aux côtés de Falco lors de la fronde et c'était un plaisir de revoir un membre du coeur.
Cali s'approcha d'elle.

Bonjour Susi. T'énerves pas comme ça, tu vas gaspiller ton énergie.

La sauterelle espérait que l'autre brune la reconnaisse. Elle venait d'entrer au coeur quand Calico y était déjà. Que le temps pax vite.
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Aimbaud m'a tuer....de rire
Actarius
[Hors les murs, campement de la compagnie d'Artus, Euphor's palace]



Le parchemin s'échappa de la main pourtant puissante et ferme et voltigea un instant avant de se poser indolent sur le sol, au pied de la table de fortune. D'un geste las, le Comte plia son imposante silhouette et ramassa le vélin. Il jeta un dernier regard et se leva, maugréant quelques ordres en occitan à un des deux gardes tournelois qui stationnaient devant la tente au Phénix. Comme chaque jour, depuis l'installation du siège de Saumur, le plancton entra et prit le message avant de disparaître. Lui succéda, fidèle à la routine, son compère pour aider le Mendois à revêtir l'acier de son armure qui accompagnait le colosse dans chacun de ses déplacements. Dès lors, le plan huilé jusque dans ses moindres détails. Le premier des cerbères commençait la distribution des vivres, cependant que le second escortait son maître de guerre dans sa ronde quotidienne, qui consistait en un tour du vaste campement pour s'achever par une vérification des réserves. Durant sa ballade, il ne manquait pas d'afficher un visage confiant, souriant, et déployait dans son oïl teinté de son soleil du sud des salutations, des petits mots d'encouragement aux combattants qu'il croisait. Car, il avait la profonde conviction qu'il n'était de plus grand mal au front que l'inaction.

Son rayonnement s'assombrissait systématiquement au moment où son regard rencontrait les couleurs de Dourdan. Il se refusait de baisser les yeux, de les détourner de ce rappel cruel de la culpabilité profonde et sincère qui demeurait sienne, quand bien même elle fût quelque peu rétablie, quand bien même son oriflamme avait fleuri comme une lueur d'espoir en son coeur toujours gardé par les quelques mots d'une promesse brodée. Il se raccrochait à cela, il se raccrochait à ces remparts qu'il souhaitait chaque jour escalader pour estomper ne serait que le contour de ce sentiment oppressant qui ne le quittait plus même dans ses courtes nuits agitées. Par le sang, par le fer, en son nom, il aspirait à vivre pour se pardonner d'avoir failli. Il ne lui dirait pas, mais désormais sa seule hantise était de la voir blessée à nouveau, de la tenir exsangue dans ses bras. Il ferait tout, tout ce qui était en pouvoir pour empêcher une nouvelle issue dramatique. Lorsque les cors retentiraient, le Phénix resterait dans l'ombre de la Prinzessin. Il avait tout fait pour rejoindre l'étendard de cette dernière lors de la première bataille, il ferait tout pour ne pas le quitter, dût-il sacrifier sa vie pour la sienne. Alors seulement, se pardonnerait-il. Peut-être.

L'inventaire soigneusement vérifié, il quitta la réserve improvisée mais scrupuleusement veillée et reprit la direction de sa tente où l'attendait bien d'autres tâches. Mais un cri venu des remparts interrompit sa progression, celui-ci trouva un écho strident presque vindicatif, mais à ce point justifié qu'il arracha un grand sourire au Mendois. Les mensonges des dirigeants angevins avaient fait leur chemin, point suffisamment cependant pour ne pas trouver du répondant. De fait, dans cet esprit parfois si terre à terre, la présence royaliste n'était que justice après l'agression gratuite et fallacieusement expliquée contre le Domaine Royal de Sa Majesté. Pouvait-on espérer seulement frapper un enfant sans risquer un jour d'en payer le prix ? Le Fou avait frappé profitant de la période des élections pour fomenter ses sournoiseries, envoyant ses mercenaires mettre le Domaine Royal, mais pas seulement, à feu et à sang. Il en payait le prix, celles et ceux qui avaient choisi de le suivre dans sa déraison également. Las, alors que l'indépendance angevine pourrait être débattue entre gens de bon aloi, il avait fallu que les dirigeants se perdent, au point d'être lâché par leurs alliés d'autrefois. Eclatante preuve de la justice de cette expédition punitive, éclatante preuve dont le reflet finirait par redonner la vue aux aveuglés. Il en était ainsi et il ne pouvait en être autrement. Au sourire succéda un commentaire d'oc à l'adresse du garde. Au ton enjoué, on pouvait facilement comprendre que la réponse avait eu le don de plaire au Coeur d'Oc.

Celui-ci cessa pourtant de battre lorsqu'il la vit près de sa monture. Ce ne fut certes pas uniquement le coeur, mais tout le corps qui se tétanisa. Il ne l'avait pas revue depuis Troyes, il ne l'avait plus entendue depuis des semaines et elle se tenait là, marmoréenne beauté antique, au chevet de son "pégase". Il l'observa, hésita... Que pourrait-il bien lui dire ? Quel geste faire ? Comment l'approcher alors que tant de paires d’yeux étaient susceptibles de le surprendre, de lui donner une raison de lui en vouloir ? L'instinct répondit, aussi déraisonnable que l'avaient été les ennemis en lançant une offensive injustifiée sur les terres royales. Il fit un pas, un deuxième et commença de progresser vers elle, attiré par la figure tutélaire de son âme comme l'avait été Orphée, prêt à franchir l'enfer des autres pour un instant éternel de proximité. Puis, à y bien penser, verrait-on un quelconque mal à ce que l'Euphor, au cours de sa tournée, échangea avec sa com-pair quelques mots ainsi qu'il le faisait avec de parfaits inconnus ? Ainsi, marchait-il le pas de plus en plus assuré, le Sienne de ses iris cherchant irrémédiablement les opales de cette Eurydice. Car aussi sûrement que le Phénix flottait fièrement dans le campement royaliste, les lyres d'or accompagnaient de leur murmure amoureux les vents de la destinée. Pour le meilleur et pour le pire, il approchait.

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Titoan_cv
La tente avait été montée et les couleurs des Castel Vilar hissées haut au milieu du campement royaliste. Titoan avait passé une couche de fourrure par dessus la toile de la tente : on n'est jamais trop prudent, une flèche perdue ça arrive. Pire, les Angevins étaient capables de viser juste. Ils sont capables de tout.

Titoan tambourina sur la toile :

Oh vous là haut et en bas, fermez-là! Y'a des honnêtes gens qui dorment!


Fichu pays de somnambules. Fichu pays tout court. Quelle idée de venir s'enterrer ici en plein hiver. Les guerres ça se fait au printemps, qu'on se le dise!

Le Castel Vilar assomma sa fiancée de râlements en tout genre pendant dix bonnes minutes avant de s'écrouler sur la couche commune en ronflant.
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Niria_helene
[Hors les murs, en vadrouille quelque part dans le campement de la Compagnie d'Artus ]

En colère qu'elle est la mini Altesse, et c'est peu de le dire. Impossible pour elle de se calmer depuis cette infamie qui l'a frappée en plein fouet, que dis-je cette traîtrise !!

Alors même que dans ses rêves d'enfant, la gamine ne rêve que de pourfendre de l'Angevin, à coup de dents dans les mollets (longue histoire ... comprenne qui pourra), voilà que sa propre Mère et sa soeur jumelle lui plantent un poignard dans le dos. Que la Reyne intègre la section de la Commandement, passe encore, cela semble juste et acceptable du point de vue de la fière fillette ... Mais pourquoi Laetitia ? Pourquoi sa propre soeur, la seule de sang vrai, entière au milieu de la cohorte de demi que compte la famille Royale ? Pourquoi ce favoritisme ?

Niria est donc colère ... et jalouse ... "reléguée" dans la section de la Rousse Scath. Certes, elle lui voue une admiration sans borne, rêvant un jour de posséder sa fougue et son charisme, mais pour l'heure, elle ne l'a voit que comme l'empêcheuse de se battre en rond, celle qui lui barre la route vers le Front ... vers l'action.

C'est donc en toute logique que la mini Princesse cherche par tous les moyens à échapper à sa surveillance, noyant son ennui et sa frustration dans toutes sortes de bêtises ... Et que je m'amuse à grimper sur les chevaux des officiers, et que je me faufile entre les soldats occupés à boire et à ripailler pour leur voler une bière, et que je me glisse dans la tente armurerie pour admirer les épées et autres armes de poings, et que j'espionne à droite et à gauche, et que ...

Bref ... liste non exhaustive d'âneries made by Niria.

Mais tout ceci ne calme en rien son courroux, et au fil des jours, la petite Brunette est rongée d'impatience et d'ennui, râlant et pestant à qui veut l'entendre que la Guerre c'est nul, que l'Anjou c'est moche, etc, etc !

Quand soudain, au détour d'une tente, une petite voix, en tout point semblable à la sienne, se fait entendre.

Aïe!

Reconnaissant sans détour celle sur qui se concentre tout son courroux, Niria se dresse alors devant sa soeur jumelle, poings sur les hanches et regard moqueur dardant celui de la petite manchote.

Et bien alors, Mademoiselle la chouchoute de Mère ne sait même pas tenir une arme sans se faire mal ? T'as deux mains gauches ou quoi ?!

Et paf, prend ça dans les dents ma pauvre Laetitia, que la joute commence !
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