Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP Mai] Chambre de droite, Errance et Jules

Jules.
Une chambrine, une cliente crasseuse, un bain à moitié rempli, et une servante très mal à l'aise et courbant sous le poids d'une marmite trop lourde... D'instinct, il lâcha le bras de la jeune femme pour retirer la lourde marmite des mains de la jeune bonne.

Tu vas te briser les reins, petite. Un seau eut été moins lourd...

Il allait lui expliquer comment mélanger un peu d'eau bouillante à de l'eau froide, pour ne pas transporter la marmite, et se ravisa au dernier moment. Un courtisan qui plante sa cliente là, c'est du propre. Se tournant vers sa cliente, il lui offrit un sourire presque contrit, et prit une inspiration proche du soupir, comme chaque fois qu'il devait dire plus de trois mots.

Voici Jutta. Elle peut vous aider à vous dévêtir, tandis que je finis de remplir le bain. Si vous le souhaitez.

Le regard noir plongea dans celui de la jeune femme dont il ne connaissait pas encore le nom, cherchant à savoir quel choix la détendrait, quelle attitude adopter. Jules fit quelques pas vers elle avant d'ajouter à voix trop basse pour qu'adolescente l'entende.

Ou je puis rester et vous y aider moi-même.

Un sourire qu'il voulait rassurant effleura ses lèvres.
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Errance.

Quand Belt franchit la porte laissant le salon et son malaise pour découvrir une chambrée digne d’une cossue auberge un imperceptible soupir passa ses lèvres closes… Peu à l’aise en cette société, la pièce lui offrit soudain une promesse de refuge rassurant…
Mais l’improbable allait si vite que son soulagement fut de courte durée…Moins de monde certes mais des présences quand même…

Découvrir cette jeune servante charriant trop lourde charge et offrant une mine qu’elle jugea effrayée….
Quel sort était donc le sien en un tel lieu ?… Exploitée, battue, forcée… peut être… une fille de rien….Comme elle, il y avait si peu … Comme elle encore au fond….
Avec un serrement au cœur la roussette repensa à ces « emplois » qu’elle avait dut accepter pour contrer la faim et les frimas alors que si jeune, orpheline, chaque jour était gageure de voir naître le suivant…
Elle en avait porté des paniers, briqué pavés et parquets, raclé des douves, avait transmis tant de missives de bourgeois confiants en son illettrisme, meurtri à l’épuisement son corps dans les champs…jusqu’à quelle garde «cet» enfant, paix à son âme, et que ses parents lui donnent foi et fierté…..

Et puis il y avait ce bras qui lui avait servi de guide, qui la laissait soudain... et au bout… cet homme…. qu’elle osa enfin détailler à la dérobé alors qu’il se préoccupait de son bain….
Elle n’avait pas choisi mais le choix aurait put être bien pire…. Grand, charpenté, les épaules larges, si masculines comme ces rares aimantes où elle avait aimer à s’assoupir, se sentant protégée….à tort ou à raison….une dureté dans les traits évoquant quelques fracas de ferrailles adoucie par un regard de joli cœur… un sourire à vous damner une sainte…. Brun, comme son défunt mari, latin mais pas tzigane, la ressemblance s’arrêtait donc là….

Et lui, que faisait il là en ce « métier » dont elle ne connaissait que les féminines humeurs… Elle ne put se départir de l’idée que c’était choix pour les hommes, un moyen de vivre fort agréablement à tout point de vue de leurs pulsions…
Légère cynique nuance…qui lui rappela soudainement son corps, à elle, semblant si frêle à ses cotés, ce corps nié pour lequel elle allait pourtant le payer…. Elle la farouche, la glaciale, la pudique, l’acide….

Jutta….

Qu’elle parte…. ce bain sera bien plus facile à remplir par vous….
Et… heu…. j’ai… heu…..besoin d'personne pour m'dévêtir…


Quelques pas d’un masque impassible tandis que ses joues viraient à l’écarlate, maudite peau de rousse, tourner le dos au courtisan, alors que discrètement sa dextre se portait à la bourse l’entrouvrant pour y prendre quelques pièces….
Le ton fut dur mais le regard en totale contradiction quand il se riva à la pauvrette, que sa main effleura le baquet pour mieux discrètement toucher la sienne et lui faire comprendre que vite, il lui fallait prendre ce qu’elle contenait, lui offrait…. Nul n’en saurait rien… mais vite….

Allez t'as sans doute mieux à faire ailleurs…. File donc….

Quelques pas de plus et se laisser choir son séant sur un coin de couche, et diantre qu’elle semblait confortable, alors que d’une pointe de botte sur le talon elle en faisait déjà sauter l’autre…
Ses narines eurent un frémissement inquiet… la rose était loin mais elle avait connu pire….
La deuxième suivit de prés la prime lancée loin en un coin de la pièce….

Quelque répit encore avant un affrontement obligatoirement sensoriel auquel elle ne s’était préparée, dont elle n’avait même envisagé le seul possible…depuis si longtemps…..
Décalée, mal à l’aise, elle s’en remit aux vents…..


_________________
Beltaine dicte Errance....
Jules.
Qu’elle parte…. ce bain sera bien plus facile à remplir par vous….

Jules hocha la tête, et s'il put retenir ses lèvres de sourire, la lueur d'appréciation dans ses yeux était impossible à camoufler. Oui, ce serait bien plus facile pour lui, et là où bien des nobles ou très riches bourgeoises n'auraient jamais songé au confort ou même à l'existence du petit personnel, voire même eurent froncé les sourcils au fait qu'il suggère une seule seconde de les abandonner pour soulager une servante de sa tâche, cette cliente là avait posé sur elle un regard de commisération, lui semblait-il. La lourde marmite à la main, il s'inclina légèrement en remerciement, et sourit en coin au ton dur qu'elle employait à l'egard de la muette. Sans être dupe, pas après le regard qu'il avait surpris, il comprenait que sa cliente prenne les mêmes précautions que lui à ne pas se montrer trop tendre en public avec la jeunette. Tournant le dos pour rejoindre la porte, il ne vit pas l'échange d'obole, et se retourna pour tendre la main à l'adolescente, le regard posé sur la jeune femme qui déjà se déchaussait.

Je reviens avec le reste de l'eau. La petite ne peut pas vous le dire, elle est muette. Mais je sais qu'elle apprécie que vous écourtiez sa corvée. Viens, Jutta, il est grand temps que tu dormes...

Quand l'adolescente l'eut rejoint, il posa une main sur son épaule, et on put l'entendre dire, alors qu'il l'entrainait dans le couloir menant aux cuisines....

Tu refermeras bien le loquet derrière moi, hein. Et demain je te montrerai comment transporter l'eau sans la marm...
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Errance.

Les vertes aventurines eurent un bref éclat étonné, mais pas pour autant rassuré, aux dires perdus en le couloir du courtisan pour la servante….
Réel souci du sort de la pauvrette, muette de surcroît….ou apparence ?…
Elle ne connaissait ni l’homme, ni le lieu, la réserve sur la véracité de sa bonté était donc de mise…
Mais il lui plut d’y croire...

En tout cas, elle était seule, un « enfin » qu’elle savait court, futile coque de noix sur l’océan de son errance….
Une lourde vague charriant la dernière nuit blanche et ses épaves d’éclats de lune sur les chemins ôta toute légitime rigidité à son dos, et, les jambes encore pendantes au bord de la couche, elle s’y affala de tout son long, une main massant ses tempes, l’autre échouée, ouverte, comme avide de recevoir un divin secours …
Ses paupières s’abattirent sous une soudaine lassitude, le confort de l’épais matelas de laine fait prometteurs et tentants bras de Morphée…

Rouvrir les yeux, fuir la torpeur…

Le jour dispensait une lueur froide, grise à l’image de son ciel qui venait exacerber et faire vibrer les moindres contours du mobilier….

Le baquet….

Un bain…

Le …..comment déjà.. ah oui…..Jules serait là sous peu pour en achever le remplissage…
D’une eau chaude dont la seule perspective la fit frémir d’impatience…
Après tant de toilettes hâtives dans les eaux libres mais glaciales d’une nature ayant du mal à faire ses adieux à l’hiver, ce bain, juste ce bain, lui sembla mériter à lui seul la promise platitude de sa bourse pourtant replète …..

Ses mains jouèrent autant que de ses fines hanches pour s’extirper de braies élimées qui finirent sans plus d’effort en boule abandonnée et informe au pied du lit….
Dans un soupir las elle remonta une à une ses jambes vers elle, en fit glisser les bas qui rejoignirent, eux, après flairage et grimaces, le coin des bottes dans un grommellement qui ne changerait, malheureusement, rien à leur état... ni à celui de ses pieds fourbus…..

Une longue inspiration comme celle à laquelle on s’oblige quand le chant du coq résonne et vêtu de sa seule chemise, usée à en être diaphane sous de malins contre-jours, elle perdit quelques pas en la pièce, ne put s’empêcher de plonger ses doigts dans le désiré mais encore brûlant liquide pour en ranimer, déjà, son visage et lui rendre sa traître douceur laiteuse maculée d’une voie lactée de taches de rousseur…
Puis elle dénoua le ruban sanguin servant de catogan, qui finit gisant au milieu de la pièce, laissant entier et libre court à ce méli-mélo de boucles de cuivre terni dont Dame Nature, oh la mutine, l’avait pourvu…..

Un instant elle pensa à ces mains qui, payées pour, devaient se poser sur elle…..
Elle ressentit son ventre, tendu de privation, palpitant……

Et comme qui attends en ne sachant que faire ni penser, elle s’appuya à l’huis de la fenêtre, observant sans vraiment le voir l’horizon d’une sombre et anonyme ruelle…..

_________________
Beltaine dicte Errance....
Jutta


Ou clientes...

Je l'oubli souvent que les hommes aussi sont courtisans, et que donc, il y a aussi des clientes. Rouge au joues, par l'effort mais aussi l'embarras je les observent tout les deux. La clientes et Jules, apaisé soudainement du poids de la marmite par ce dernier.


Tu vas te briser les reins, petite. Un seau eut été moins lourd...

Un sceau ? Je n'y avais même pas pensé. Faut dire que ma mauvaise humeur - que j'essaie de cacher pour la cliente - n'aide pas à la réflexion, et du coup je me sens plus ou moins idiotes d'avoir traîné telle charge. J'allais offrir un regard gêné à Jules quand ce dernier se tourna vers la demoiselle.

Voici Jutta. Elle peut vous aider à vous dévêtir, tandis que je finis de remplir le bain. Si vous le souhaitez.

Quoi... ? J'étais pas au courant de ça. Définitivement, ce n'était pas ma journée. Je veux bien aidée Désirée ou même Rouquine... - peut-être pas les hommes quand même ma pudeur ! - mais une cliente... Je souris tout de même, tentent de chercher le positif de tout ça. S'il y en avait. Mes yeux violacés observant la femme, sale au demeurant, ce que je n'avais pas encore remarqué. J'attendais. Je ne sais pas ce qu'elle pense, mais je m'en mords la joue d'avance. C'est pas comme si je pouvais parler pour m'expliquer, m'excuser ou que sais-je ! Alors j'attends dans ce mutisme forcé qui pèse soudainement un peu.

Qu’elle parte…. ce bain sera bien plus facile à remplir par vous….
Et… heu…. j’ai… heu…..besoin d'personne pour m'dévêtir…


Soulagement. Mais ce regard me laisse perplexe, puis le geste qui suivit aussi. Je n'étais pas exploité ici. J'y étais bien au contraire, et surtout protégé du monde qui accepte mal muets, tout comme les sourds, ou les amputés. Je prends donc, surprise et encore plus embarrassée. Dois-je accepter ou...

Allez t'as sans doute mieux à faire ailleurs…. File donc….

C'est clair. Je hoche simplement la tête, les pièces dans ma menotte. Je remarque alors le geste de Jules je me précipitai presque vers lui.

Je reviens avec le reste de l'eau. La petite ne peut pas vous le dire, elle est muette. Mais je sais qu'elle apprécie que vous écourtiez sa corvée. Viens, Jutta, il est grand temps que tu dormes...

J'avais opiné simplement de la tête. C'est vrai que j'étais muette... Heureusement ou malheureusement. Peu importe. Je faisais avec et m'en plaignais pas, même si parfois, la voix m'aurait bien servie. Je suivi donc Jules, souriant quand je sentit la main sur mon épaule. Je me sentais en confiance avec lui. À ces propos, je hochai simplement de la tête, lui offrant un léger bâillement, sans réellement le vouloir. J'allais pouvoir aller dormir, et j’offris à Jules un sourire gratifiant, et un peu désolé de ce qui venait de se passer dans la chambre, espérant ne pas l'avoir mis mal-à-l'aise. Je lui demanderais demain par signe...

Jules.
Méprenant la gêne de l'adolescente pour de la gratitude, n'étant pas gêné le moins du monde lui même, Jules lui offrit un de ces rares sourires, qui, depuis qu'il avait quitté le monde de la guerre, se faisaient décidément moins rares, il devait bien l'admettre. Passant devant la porte ouverte du salon, il aperçut la rouquine, au bras d'Alvan, se planter devant deux hommes et commencer un discours. Sans prêter attention à ce qu'elle disait, il sut tout de même reconnaitre que le ton n'était pas charmant ou acceuillant... et se promit de jeter un oeil au retour.

Atteignant la cuisine, il posa la marmite dans l'âtre, traversa vivement la pièce, descendit dans la cour et remonta chargé d'un seau empli à ras bord, qui servirait à servirait à refroidir le bain bouillant, et d'un seau vide. Approchant du feu, sur lequel frémissait tranquillement une seconde marmite de fonte, il se tourna vers la jeune fille.


Regarde, Jutta, comme je fais. Je plonge le seau vide dans la marmite...Et pas de tour de rein.

Souriant, encore, décidément ça devenait une habitude, il se saisit des deux seaux et sortit dans le couloir.

Ferme le verrou derrière moi, je ne veux pas qu'un inconnu puisse t'approcher. Allons, dors à présent, petite.

Les bras chargés d'un seau d'eau chaude et d'un d'eau froide, il repassait devant la porte du salon quand la voix alarmée de Rouquine lui parvint.

Mais qu'est-ce que .... ? Bon, ça suffit ces entourloupes...

Posant ses fardeaux, il s'approcha alors, regard sombre posé sur un homme qu'il n'avait pas vu à l'aller, d'abord, puis, derrière lui, sur les autres entrain d'emmener celui qu'il avait vu parler à sa collègue.

Jules, Conan, Alvan. Raccompagnez monsieur sur le palier.

Il ne fallut pas lui dire deux fois. Une fois l'homme dehors, il sourit à rouquine qui lui disait de retourner au bain de sa cliente. Bon sang, il avait failli l'oublier ! Se hâtant de son pas boiteux vers le couloir, il reprit ses seaux et poussa la porte de la chambre du pied.

Appuyée à la fenêtre, le visage blanc contrastant avec ses bras encore crasseux, vêtue d'une simple chemise ayant vu de meilleurs jours, la jeune femme l'attendait. S'avancant vers le bain, il y versa le second seau bouillant, le troisieme d'eau froide pour rendre le tout supportable, puis contourna la bassine pour rejoindre la jeune femme près de la fenêtre.


Votre bain est prêt... Venez...?

Une main tendue vers elle proposait sans ambages de l'y accompagner, voire de l'assister durant le bain. Quel meilleur moyen pour l'approcher, après tout, que de caresser sa peau d'une éponge... ? Enfin, si elle acceptait. Regard noir posé sur le visage parsemé de tâches de rousseurs, il se demanda ce qui l'avait mise dans cet état, si elle était riche... Et ce qui l'ammenait dans un bordel de luxe, si elle ne l'etait pas...
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Errance.
[ Le premier degré de l'orgueil c'est la curiosité. ]
B. de Clairvaux


Dans la ruelle passa une troupe de gens d’armes, fugitive agitation, futile attention portée de la gueuse avant que le vide et le silence ne se fassent à nouveau sous les encorbellements.

Quelques bruits dans le couloir, un lointain murmure de voix, un grincement de porte….
Son visage se retourna lentement découvrant sans surprise le courtisan fait porteur d’eau et, qui dans des bruits de cascades vidait ses seaux en le baquet.

Elle se détourna de la fenêtre, l’épaule qui s’y appuyait légère laissa entière place à son dos, sa tête prenant elle le mur en support comme si sa frêle nuque n’arrivait plus à porter le poids de ses pensées et, les bras croisés, camouflant candidement et instinctivement les ombres tendues et sombres de ses jeunes sommets, un sourire énigmatique aux lèvres, elle l’observait... lui….
Et elle se voyait...elle.... en reflet comme si le chant de l’eau se faisait leur plat miroir…

Dans la cuisine interne de ses émotions la honte fut adoucie d’une pincée de cocasse, son décalage roturier se lia en une sauce orgueilleuse. Tout le lieu lui chuchotait d’une voix perfide et sifflante qu’elle n’avait ici nulle place… son corps même en avait frémit sous un souffle écœurant….
Mais l’Hic et Nunc faisait un bras d’honneur aux convenances, et cette voix se fit celle doucereuse du serpent promettant toute lumière aux curiosités…. et la pomme était bien belle, bien trop rouge pour ne point déjà la cueillir …. La croquer ?... C'est à voir….

Votre bain est prêt... Venez...?

La main était tendue, invitant, exempte de plus de jeu de poignets ou de language...

Oui..
J’en ai bien besoin nan ?
Trouvez pô ?


Le ton aurait été amusé, presque complice s’il n’avait été si friable de n’avoir nul ciment …

Z’allez sûrement pas m’croire mais j’vous jure que j’sais être proprette dés fois, pis même que j’ai une jolie robe, qu’il parait même qu’elle m’va ben…
Mais j’la met pô souvent… ça….
J’trouve qu’ les froufrous ç’apportent qu’des ennuis en fait….


La mine faussement contrite éclairée d’un regard espiègle, ses yeux se portèrent à nouveau sur la pièce, une envie de brûlure en la gorge, d’un surcroît de vivant explosant en le ventre pour obscurcir l’esprit de ses poussières ardentes…

J’sais ni le temps ni ce qu’à quoi j’ai droit avec "ça"...

Elle désigna la bourse qui maintenant trônait abandonnée à son prochain famélique destin sur la couverture…
Elle n’avait plus le choix…
Soit elle fuyait cette mâle silhouette devenu son vénal assujetti, quelle d’ailleurs déroutante, aussi honteuse qu’enivrante sensation, soit elle cherchait, trouvait, se rivait à son regard, l’affrontait, le perçait, lui disait ses silences, tentait d’entendre les siens….

Mais bon…
Si ça paye déjà c’bain, votre aide, même si...heu pas grand-chose hein….
Et… un autre verre…
Ce s’ra déjà beau jour !


Elle s'approcha de "lui", un peu, pas trop....

Alors si ça vous va, l’temps pour vous d’aller NOUS chercher à boire,
N’refusez pas d’trinquer avec moi hein !
Et promis à votre retour j’serais déjà en train d’me décrasser…


Belt avança vers le baquet et se posta à ses cotés, une main sur le lacet maintenant sa chemise comme en attente de la permission de s’en libérer….
Se dévêtir sous son regard elle s’en sentait incapable, il y avait décidément dans l’effeuillement quelque chose de plus osée encore que dans la simple nudité….


_________________
Beltaine dicte Errance....
Jules.
Oui..
J’en ai bien besoin nan ?
Trouvez pô ?


A sa façon de parler, il crut avoir sa réponse. Roturière, sans nul doute.. Restait à savoir pourquoie elle était prête à dépenser une bourse entière ici... Certes pas par ennui comme certaines nobliotes, et ça la rendait d'autant plus intéressante aux yeux du brun.

Les bras croisés, elle ne prenait pas sa main malgré l'acceptation de le suivre, et il crut déceler, sous le ton léger, une pointe de fragilité. Habitué aux mystères féminins, il ne chercha pas à savoir pourquoi et se contenta de respecter sa volonté, laissant retomber sa main et hochant la tête pour répondre à sa question. Il n'allait tout de même pas lui dire qu'elle fleurait bon la rose...

Il ne trouva rien à répondre à sa diatribe vestimentaire. Qu'aurait-il bien pu dire, à part qu'il la croyait... A tous les coups elle se fichait de la réponse, et babillait pour masquer son malaise. Pourtant, elle donnait bien le change, songea-t-il en répondant à son regard espiègle par un fin sourire.

Qui disparut très vite lorsqu'elle parla d'argent.


J’sais ni le temps ni ce qu’à quoi j’ai droit avec "ça"...

Clignant des yeux comme chaque fois qu'il etait décontenancé, il ne trouva rien à dire sur le coup. Embauché à la Rose Noire ou la Dame Rouge gérait toutes les affaires d'argent, il n'était pas encore habitué à aborder le sujet. A vrai dire, cela le gênait atrocement. Se mettre nu ne le gênait jamais, mais pour ces choses là il restait pudique, même après plusieurs mois au Boudoir. Heureusement pour lui la plupart des clients laissaient une bourse si pleine que jamais les courtisans n'avaient à compter, et qui couvrait largement leur visite..Trop riches pour compter.

Mais bon…
Si ça paye déjà c’bain, votre aide, même si...heu pas grand-chose hein….
Et… un autre verre…
Ce s’ra déjà beau jour !


Mais trop riche pour compter, elle ne l'était pas...Et elle avait beau dire, un bain et un verre lui eurent couté quelques deniers seulement dans une auberge. Quoiqu'elle en dise, c'etait donc de son prix à lui qu'ils allaient discuter. Et ça, Jules ne savait pas trop faire. Il fut sauvé d'avoir à lui répondre immédiatement quand elle s'approcha de lui et réclama un verre. Hochant vivement la tête, il sortit sans un mot. Au comptoir, il fut bien aise que Conan soit là pour se souvenir de la boisson qu'avait pris la donzelle, et revint chargé d'une bouteille entière de vieille prune pour elle, et d'une pinte de Blanche pour lui. Trinquer etait une chose, se pinter la tronche en pleine nuit de travail... une autre. Poussant la porte du coude, il trouva la jeune fille assise dans son bain, comme elle l'avait promis, et s'efforca de ne pas regarder autre chose que son visage, malgré la curiosité qui le poussait à découvrir le corps qu'il aurait sans doute bientôt entre les bras.

J'ai pris la bouteille, ça evitera les aller-retour, dit-il en posant le tout parterre à côté du baquet.

Tirant un tabouret, il s'assit tout près d'elle et lui servit un verre. Cette fois il ne pouvait plus reculer. Elle avait posé une question, de manière détournée, mais une question. Et il lui fallait y répondre. Plongeant ses yeux noirs dans ceux de la jeune femme, il s'éclaircit la gorge et parla d'une voix qu'il n'esperait pas trop bourrue.


Ahem. Vous payez pour mon temps, que je le passe à converser, vous assister durant votre bain... tout ce qui vous fera plaisir, ou presque.

Un petit sourire gêné. Voilà, ça, c'était fait. Jetant un oeil à la bourse, il tenta d'en aviser le contenu... Elle était bien replette...

Voyons... avec ceci, vous pourriez passer presque toute la nuit en ma compagnie, je crois bien. Haussant les épaules, il ajouta, vous n'êtes pas obligée de tout dépenser...

Il s'en était pas si mal tiré, songea-t-il, tout fier de lui. A présent, restait à voir ce qu'elle voudrait faire de ce temps... Soulevant sa pinte pour trinquer avec elle, il plongea la lippe dans le liquide rafaîchissant, et attendit.
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Errance.

A chaque instant suffisent les espoirs et les craintes du suivant…
Un bain.. Fait
Un autre verre… En cours
Pudeur empêtrée à ménager… Fait
Mais se mettre nue maintenant il fallait, et sans traîner, le Jules ne mettrait pas longtemps….

Comme une automate aux mouvements perclus de la fatigue d’une dernière nuit blanche, légèrement vacillante de quelques précédents excès vinicoles, Beltaine se hâta de faire passer sa chemise par-dessus tête, la serrant ensuite quelques secondes contre elle comme si d’invisibles pupilles habitaient l’air se posant sur sa peau…

Et le « Mais qu’est ce que je fous là » se fit hypnotique ritournelle se moquant de son sens …
Plonger un pied dans le baquet… divin frisson….
S’y immerger toute entière dans un soupir d’aise ne cherchant pas plus loin que son épicurien instant….

La tête renversée, yeux fermés elle se laissa envelopper de la chaude caresse du fluide, ses doigts courérent lentement sur ses bras tout d’abord pour en décoller la poussière, puis glissérent dans un doux-amer de souvenirs sur sa gorge, enveloppèrent ce sein, rond et ferme qu’une violine et fine cicatrice venait manger depuis les côtes… Elle avait eu de la chance ce jour là à Montauban, elle avait été bien soignée…… Ces mêmes doigts effleurèrent ensuite cette autre à son flanc, bien plus ancienne, mais si laide, boursouflée…..

Peu si peu d’hommes l’avaient touchée, mais trop peut être déjà…..
Son corps avait éveillé le désir, elle avait cru à l’amour… pauvre gourde…
Pourtant un corps elle avait… et il lui rappelait soudainement et violemment son existence…

Elle se savait attirante, une finesse d'androgyne démentie par de plus en plus traîtres rondeurs, le muscle dessinant une silhouette tendue, féline, de celles qui n’ont eu que lui sur qui compter pour survivre….et vu sa condition ce n’était point cadeau, mais malédiction…. être mal apprêtée, souillon, se faire passer pour garçon lui avait épargné tant d’ennuis….
Dans les vapeurs d’eau chaude commençant à embrumer les carreaux de la fenêtre se promenaient de mélancoliques fantômes ….
Celui du Sayid qui l’avaient initié à la coquetterie de lui plaire, celui de ce slave qui l’avait fait femme et qui aurait dut être seul homme de sa vie si la mort n’avait fauché leur rêve aux portes de la cité des saules, celui de ce mari qui pour la posséder avait dit un « oui » solennel pour mieux la tromper le soir même de leurs noces….il était mort, justice était faite….Ils étaient morts....tout trois....alors qu'elle n'avait pas fêté ses dix sept ans...
Maudits hommes….maudit plaisir charnel….
Il s’éveillait… elle avait peur….

La porte s’ouvrit, elle se tassa tant bien que mal dans une eau pas encore assez trouble pour ne pas lui donner une sueur froide et honteuse alors qu’Il s’avançait dans la pièce.
Le courtisan évitait visiblement de porter les yeux sur son corps…
et elle ne savait en fait si en être reconnaissante ou blessée…

J'ai pris la bouteille, ça evitera les aller-retour

Belt hocha dans la tête dans un demi-sourire approuvant la bonne idée… accompagné d’un regard fuyant et mal à l’aise quand il s’installa à ses cotés…..

Ahem. Vous payez pour mon temps, que je le passe à converser, vous assister durant votre bain... tout ce qui vous fera plaisir, ou presque.
Voyons... avec ceci, vous pourriez passer presque toute la nuit en ma compagnie, je crois bien. ….vous n'êtes pas obligée de tout dépenser...

Longue inspiration et léger dénie de la tête

J’me moque de tout dépenser…. J’ai habitude de vivre de peu savez….
Là j’ai eu un peu d'chance….
Peut être qu'me retrouver là... en est une autre…ou pas….
M’en fous...


Ses mains cachèrent un instant son visage dans un soupir nerveux avant de tirer ses traits, ses pensées et de s'arrimer à sa nuque, ses avant bras cachant tant bien que mal sa jeune poitrine trop exposée à son goût…

Il la regardait, rivait ses pupilles, elle en fit autant sans ciller… lui offrant un regard assuré contrastant avec ses paroles empêtrées

Je… j’ai…enfin….Heu….
Emi..Emillia… m’avait parlé d’ici… elle y été servante... j’crois…
Et… heu… v’là j’suis passée devant chez vous…
Par hasard…
Et heu….j’suis….
Curieuse….


Moue contrite alors qu’elle attrapait avec visible soulagement la choppe promesse d’un peu plus de lâcher prise…. Et elle en avait diantre besoin là….
Lever son verre à son tour, longue gorgée et jeux de bras pudiques pour tout faire sans trop s’exposer…Cet homme était rodé aux visions féminines certes… mais pas elle au regards.. Et par Deos qu’il était impressionant dans cette lubricité offerte exhalant une paisible virilité….«Mais qu’est ce que je fous là »

C’bain est un délice déjà j’vous jure….
Ces derniers jours furent….
Agités….


Léger soupir, le malaise la prenait aux tripes, les lui vrillait…ça bousculait ses pensées, ses paroles....

Pouvez m’offrir un peu d’oubli ?
Me faire croire que j’suis jolie ?
Prendre soin de moi comme si…..


Elle se tut… elle avait envie de pleurer, elle-même ne savait pourquoi.. .
Elle se mordit la lèvre, ravala, trucida l’émoi et sa mère fatigue….

J’veux bien toute la nuit…

Et reporter à un leurre d'aube lointaine l’instant suivant …..




(édit pour broutilles....ou pas...)

_________________
Beltaine dicte Errance....
Jules.
Le visage de Jules s'assombrit d'une ombre passagère à la mention d'Emilla. Les souvenirs affluèrent d'un coup, leur rencontre, leur complicité, son dépucelage, et puis la ribambelle d'incompréhensions et de disputes avant son départ. Il dut faire un effort pour se reprendre et se concentrer sur ce que la jeune femme disait. Elle etait donc là par curiosité, et semblait lasse, presque plus mentalement que physiquement. Elle était surtout, aux yeux du soldat, une jolie pelotte de contradictions difficiles à démêler. Curieuse mais pudique, décontenancée par certains côtés, gestes, paroles, mais avec une lueur de défi dans les yeux. C'est seulement quand elle parla des jours agités qu'elle venait de vivre qu'il commença à entrevoir pourquoi elle pouvait être là. Dans son jargon de soldat, on appelait souvent épouses, promises, filles de fermes ou catins "le repos du guerrier". Et il lui semblait qu'elle cherchait exactement cela... au masculin. L'idée qu'il puisse être pour une nuit "le repos de la guerrière" lui arracha un sourire.

Pouvez m’offrir un peu d’oubli ?
Me faire croire que j’suis jolie ?
Prendre soin de moi comme si…..


Enfin, elle se livrait un peu. Juste assez pour qu'il sache quoi faire, et il hocha lentement la tête, sans mot dire. Lui faire croire qu'elle était jolie, disait-elle. Pour un homme aux goûts typiquement de l'epoque comme Jules, préférant de loin les formes pleines et les femmes grassouillettes aux maigrelettes, la tâche aurait du être ardue. Mais Jules avait toujours réussi à voir, dans presque toute femme, une forme de beauté. Celle ci avait un très joli visage, et même si ce corps qu'elle tentait de lui cacher n'était pas assez replet pour le faire saliver, il la trouvait bien assez jolie pour ce qu'elle lui demandait. Quant à prendre soin d'une femme, c'etait son métier à présent. Mais cela avait eté, il s'en rendait bien compte, un instinct chez lui de tout temps. Elle n'avait pas fini sa phrase... Sans pouvoir deviner la suite, il avait tout de même une vague idée. Elle voulait, du moins le croyait-il, qu'il la traite comme si elle ne payait pas. Comme on traite sa compagne. Comme on traite une femme à qui l'on tient.

J’veux bien toute la nuit…

Se penchant en avant pour poser une main sur son épaule, il lui sourit.

Alors je prendrai soin de vous jusqu'à ce que vous vous endormiez, et même après.

L'image d'Emilla lui revint. Comment il la tenait dans ses bras toute la nuit, pour chasser les cauchemars. Un pincement au coeur le prit, mais il l'ignora. Elle était loin à présent. Et juste devant lui, un petit oiseau trop mince, aux plumes récemment malmenées, attendait de lui qu'il la réconforte.

J'essaierai de ne pas ronfler, ajouta-t-il avec un sourire, esperant la détendre un peu en plaisantant.

Il se leva alors, et s'empara de son tabouret pour le positionner derrière la jeune fille avant de se rasseoir.


Passez moi l'éponge, que je vous frotte le dos...
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Errance.

Une catin, c’est sur…
C’est une parenthèse bien close qui n’entache pas le quotidien, ça ne va pas beugler des noms et sa douleur sur la place publique, ça ne demande nul lien autre que le moment mais ça s’offre en retour et en bon commerçant ça chouchoute le client…

Légers clapotis et soudain souvenir….
Celui de sa fascination pour ces regard qu’avaient eu quelques trop rares hommes sur "sa" Sulfureuse…
Celui d’une entière confiance grisée de promesses… voile de sincère attachement magnifiant les plus charnelles voir vicieuses pulsions… Dans cette subtile alchimie de respect mutuel, il lui était même arrivé de trouver le métier de sa « tantine » tout simplement, non seulement utile, mais beau…enfin …pour qui en avait la vocation… pas donné à tout le monde…. Et même si Errance fut fort bien surnommée, il y avait des chemins dont elle remerciait le ciel de ne pas avoir eu à fouler ….

Mais était ce cette main posée sans lourdeur sur son épaule qui la fit un instant frémir, rosir, puis ressentir…
Cette voix au calme souriant qui lui offrait de plus maintenant la certitude d’avoir le temps, même de dormir, inattendue mais si douce perspective…
Ce souvenir, son affection pour cette fille de joie qui déteignait sur le ribaud…
En tout cas la nervosité de la gueuse se diluait doucement mais aussi sûrement que sa crasse dans l’eau du baquet…

J'essaierai de ne pas ronfler

J’essaierais aussi….
D’pas ronfler…
Mais j’promets rien hein !


Elle sentit la commissures de ses lèvres retrouver leur pli facétieux… l’air était soudain moins lourd..
Les dés avaient arrêté de tourner… le hasard était bon….

Ce soir elle payait pour qu’on s’occupe d’elle comme une grande dame a ses serviteurs, ce soir était pour Elle, impromptue parenthèse qui serait bientôt close certes mais ce soir elle était…ce qu’elle n’était ni hier, ni demain…elle eut presque envie de rire…

Passez moi l'éponge, que je vous frotte le dos...

Cet homme là elle ne le connaissait pas et Emillia ne s’était pas livré tant que cela sur ce lieu, mais voilà, ils passeraient la nuit ensemble….
Et cet homme, il était là, posté en son dos alors que nul artifice ne pouvait déjà plus la camoufler…
Qu’est ce qu’un ancien soldat faisait là ?..... on viole, on viole puis on se dit que ça peut rapporter ?
Beltaine prit une nouvelle gorgée, savoura la délicate brûlure qui ne suffit à taire un éclat amusé…

Bon ben t’vlà tranquille pour la nuit toi déjà
J’dis pô que tu as embarqué l’meilleur parti
Mais t’aura gagné ta soirée


Elle hésita, les doigts serrant l’éponge, réalisant le soudain tutoiement, nuque et épaules se tournant légèrement pour le regarder…
Vraiment….
Sonder son regard, ses traits, sa posture….
Et l’air se fit léger….

Elle la lui tendit

Toi c’est Jules si j’ai ben tout compris t'à l'heure...
Moi...On m’appelle Errance...
Mais vu les circonstances …
Belt…

j’préfère…
...



_________________
Beltaine dicte Errance....
Jules.
Bon ben t’vlà tranquille pour la nuit toi déjà
J’dis pô que tu as embarqué l’meilleur parti
Mais t’aura gagné ta soirée


Dans son dos, le soldat ne put réprimer un sourire. Elle se détendait visiblement, répondant d'abord à sa boutade, et maintenant voilà qu'elle le tutoyait, mais pas comme une noble le fait avec ses serviteurs... Plutot comme les roturiers le font spontanément en taverne, dès lors qu'ils se sentent bien...Du moins, c'etait son impression. Et puis elle avait raison... il avait gagné sa soirée, et même le grand luxe de pouvoir fermer l'oeil durant la nuit.

Alors qu'il hésitait à la tutoyer aussi, elle tourna légèrement le buste et l'observa, comme si elle voulait décider si oui ou non, elle l'appréciait.


Toi c’est Jules si j’ai ben tout compris t'à l'heure...
Moi...On m’appelle Errance...
Mais vu les circonstances …
Belt…

j’préfère…
...


Il hocha la tête pour confirmer qu'il s'appelait bien Jules, et prenant l'éponge, la passa doucement le long de ses épaules, les sens à l'affût. Il semblait clair à présent qu'elle voulait se détendre, être en confiance et cajôlée un peu. Mais voulait elle plus ? S'il approchait de manière plus claire, se sentirait-elle agressée alors qu'elle se détendait à peine..? Ou au contraire.... L'éponge caressait lentement sa nuque à présent, glissait le long de la colonne. Seul le léger clapotis de l'eau alors qu'il y plongeait l'éponge pour atteindre ses reins perturbait le silence. Homme de peu de mots, il serait bien resté comme cela, mais l'inquiétude de la mettre mal à l'aise le poussa à trouver quelque chose à répondre. Qu'avait-elle dit, déjà ? Qu'il était tranquille pour la nuit...

Oui, ça fait du bien, un peu de tranquilité....

Banal, mais Jules n'avait jamais été le meilleur courtisan quand il s'agissait de converser. Et tant qu'il ne savait pas si elle voulait un bain et dormir dans ses bras, ou un peu plus... il préférait encore ne pas s'avancer.
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Errance.

Oui, ça fait du bien, un peu de tranquilité....

Le calme serein de la voix ajouta encore du sens au répit…
Juste un paisible offert et ricochant en de hypnotiques éclats sur les notes aquatiques…..

Reprendre une gorgée, laisser éclater la poire sur son palais puis venir tracer son chemin brûlant en sa gorge…Osmose dedans-dehors, contraste douceur-violence… prisme liquide quand tu nous tiens...

Mais cette sensation, sur ses épaules, cette caresse attentive, libre d’une naturelle défiance….
Le fruit n’avait quitté sa langue qu’elle avait fermé les yeux….
Le son fut le prime souvenir, les clapotis amenant celui du rire des femmes, de leurs voix s’interpellant joyeusement pour couvrir les cris des enfants batifolant dans l’eau de la rivière….
Arrière plan de roulottes aux peintures écaillées, de chevaux paissant à l’aventure, de l’ours apprivoisé bien rivé à sa chaîne… et la main ferme de sa Dadje* qui soudain lui frictionnait le dos d’une poignée de saponaire…….

Et l’éponge avait glissé le long de sa colonne, lente à éveiller le frisson…
Mais ni mère, ni tante, ni cousine… un homme la guidait…
Et c’est bien d’autres fantômes que sa route en son dos éveillait soudain…
Celle de si rares aimants mais tous frappés inexorablement du sceau du tragique, de la douleur à la haine….Car oui, depuis «cette» nuit de noce elle avait répudié la femme qu’elle était … mais que faire de cette porteuse et froide rébellion une fois…veuve….

Belt serra ses genoux d’un bras et y posa son menton offrant un dos rond comme un chat, position rassurante de dérisoire pudeur, l’autre main soulevant sa lourde tignasse pour mieux offrir son échine, le souffle en suspend… le Jules, plus qu’en l’instant, la faisait voyager en sa vie, des images affluaient… de sourdes envies impitoyablement reléguées aussi…Le malaise la frôlait à nouveau, sa salvatrice fierté fracassée sur ses doutes...

Mais, oh pourtant l’imperceptible cambrure de ses reins sous l’éponge… cette tension doucereuse en son ventre….cette légère ivresse gommant ses frondeuses frontières…

Belt eu un rire, non, un souffle nerveux à peine audible perdu sur ses genoux… sa dextre se perdit en son dos, se posa sur celle à l’éponge ne sachant si l’inviter encore ou la repousser…
L’envie sur l’épaule droite, la raison sur la gauche lui délivrant leurs cacophoniques point de vues alors que le «vice» était là, derrière elle incarné…

Il faut croire que le corps se délivra seul de leur conciliabule stérile, car se redressant un peu, elle porta la main de Jules à ses lèvres et y posa un léger baiser, le bras du courtisan du coup presque à l’enserrer…..

Je …je n’ai pas vraiment.. heu.. l’habitude… des hommes…
Puis à nouveau ses lèvres effleurant, sentant cette peau inconnue dans un trouble quelle camoufla tant bien que mâle…

J’suis plus pucelle d’puis belle lurette hein…. Mais bon….
Garder les yeux fermés autant que ses doigts sur cette présence… le visage de Roman s’imposa derrière les paupières closes, lançant un pic douloureux en sa poitrine…

J’sais pas ben faire….




(* mère en Romani)
_________________
Beltaine dicte Errance....
Jules.
Tandis qu'il la lavait, ou du moins prétendait le faire, les yeux du courtisan restaient braqués sur la jeune femme, alerte aux moindres réactions. Elle but, d'abord, resta un moment sans bouger, surement plongée dans ses pensées... lle offrit son dos, sa nuque, et le courtisan de penser qu'elle voulait juste un peu d'attention.. jusqu'à ce qu'il sente les reins se cambrer, oh si peu, sous l'éponge.. Mais suffisamment pour qu'il laisse entrebaillée en son esprit la porte menant vers.. ben son métier, quoi... un petit bruit s'echappe de Belt, nerveux... surpris qu'elle lui prenne la main, il crut deviner une gêne.. .qu'elle allait l'arrêter... Lachant l'eponge sous le coup de la surprise, il la regarda lui embrasser la main.

Je …je n’ai pas vraiment.. heu.. l’habitude… des hommes…

Un second baiser... dans son dos, il sourit.

J’suis plus pucelle d’puis belle lurette hein…. Mais bon…. J’sais pas ben faire….

S'emparant de la main qu'elle tenait, entrelaçant leurs doigts, il la porta à son tour à ses lèvres... puis revint entourer son cou de leurs bras entrelacés.

Alors je vous montrerai...

Déposant un baiser dans la nuque offerte, il reprit l'eponge de sa main libre, sans la lacher, pour dessiner des arabesques dans son dos... Et attendit. Ah, depuis qu'il etait courtisan, c'etait là la majeure différence avec avant... il attendait toujours un signe, une permission... Ce n'etait pas désagréable... juste moins instinctif.
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Errance.
[Mes illusions donnent sur la cour
Mais dans les troquets du faubourg
J'ai des ardoises de rêveries
Et le sens de l'ironie
J'me laisse aller à la tendresse
J'oublie ma chambre au fond d'la cour
Le train de banlieue au petit jour
Et dans les vapeurs de l'alcool
J'vois mes châteaux espagnols
Mes haras et toutes mes duchesses]*


Alors je vous montrerai

A ces mots Beltaine eut comme une révélation et, s’il elle n’avait eu habitude de camoufler ses émois, elle en aurait alors écarquillé des yeux ronds dignes d’une Bernadette Soubirou face à sa grotte….. mais ce ne fut qu’ un voile vibrant matifiant ses iris de vert lichen…

Il est des instants incongrus de vie qui donnent cette étrange impression de déjà vécu, interpellant d’obscures méandres de l’esprit pour leur donner les atours du destin, de soudaines prises de conscience qui vous laissent comme en suspend sur votre fil d’Ariane….

Elle avait tant partagé dans un naturel d’égal à égal avec les femmes… et avait tant toujours été si gamine « élève » face aux hommes…. Primes cours de coquetterie avec le prince maure, apprendre à lire et à écrire avec son si regretté slave, leçons de trahison avec ce tzigane de mari, puis se laisser guider dans le respect et le dévouement avec son Seigneur…
Et voilà que le Jules lui proposait lui aussi de lui montrer…dans un comble de simplicité de ton, le si indicible, le si tabou….
Nulle équivoque sur la teneur de l’apprentissage dans leur échange de mots, dans ces furtives caresses faisant de plus en plus la propreté artifice alors que l’étreinte de leurs doigts, de ses lèvres posées légères en sa nuque lui provoquait un délicieux et difficilement avouable tourment….

Oh bien sur il y avait l’alcool exacerbant la légèreté de l’inattendu, donnant trop certain sens aux seuls sens… troublante essence…

[Mais nom de Dieu dans mon âme
Brûlait pourtant cette flamme
Où s'éclairaient mes amours
Et mes brèves fiançailles...]*

La tête lui tournait à ne plus savoir si rendre coupable le dieu des ivrognes ou juste ce bras, là, juste là, autour d’elle tout à la fois pesant et mesuré, juste … tendre…
Oh qu’il était si facile et traître d’ainsi l’imaginer…. Mais ne payait elle pas pour cela….. Dans mes frusques couleur de muraille, Je joue les épouvantails*.... Entre rêve et froide raison, savourer les pleins et déliées des caresses en son dos, fait sibyllin vélin pour désirs qu’elle croyait taris….

Le cornu s’acharna sur l’auréole, lutte intime dans laquelle il finit par réduire d’une simple et dernière estocade le « c’est pô bien » en « carpe Diem »….
Ses lèvres se firent comme plus avide de rassurer sa naïve retenue pour mieux goûter, encore, le dessus de cette main, de ce poignet, tel un marin trop longtemps éloigné d’un port, même éphémère, s’en enivre …
Ne plus penser….
Juste ressentir

Montre moi oui

Oui laisse moi Me prouver que je peux être femme… Fragile équilibre entre sourde fierté à trouver et aveu d’apprentie au lâcher prise….

Et de guider la main mêlée à la sienne vers ce cœur qui battait à exploser sa cage, vers cette trop pleine et douce rondeur que souvent elle jaugeait comme malédiction …
Que vous êtes bête ! Ce sont là des attributs sacrés, qui vous donnent solide créance sur le coeur des hommes. Ne les sous-estimez pas…
La voix amusée de son Ser en un de ces soirs où, encore une fois, elle râlait de n’être homme lui donna l’ultime crédit et elle interpréta à son avantage le verset 14 prônant la modération des plaisirs….
La mesure ne voulait pas dire la négation….

Oser devint soudain facile …et sous sa main la sienne, et sous la sienne, son sein et un souffle en suspend...




* Merci au jeune Serge Gaisnbourg, "L'alcool"

_________________
Beltaine dicte Errance....
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)