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[RP] L'oubli ne dure qu'un temps

Laell
[Saumur...]

Des semaines que la Corleone avait conduit sa soeur dans ce patelin. Des semaines qu'elles se trainaient là dans l'attente d'un coup foireux orchestré par des inconnus. L'attente était longue mais la compagnie sympathique. Les tavernes bondées regorgeaient de bonnes âmes prêtes à gaspiller leurs écus pour étancher la soif des autres. On parlait d'attaques et de prises de mairies... Ca faisait longtemps que Laell attendait de se remettre au boulot, trop longtemps... Souvent, les souvenirs remontaient, la belle époque, celle de Sad. Les Corleone faisaient peur et l'évocation seule de leur nom sur les registres des douanes rendait obligatoire la levée de la défense. Aujourd'hui les choses avaient changés, son petit groupe n'était là que pour en renforcer un autre, triste évolution.

Chaque jour on lui disait que c'était pour bientôt, chaque jour on attendait un autre groupe qui allait arriver et chaque jour l'impatience grandissait. Au hasard d'une taverne, Laell retrouva Elwenn, les deux cousines, qui avaient écumé une bonne partie du royaume ensemble s'étaient retrouvées séparées lors de la Fronde. Ces retrouvailles rendirent l'attente un peu plus agréable mais aussi accentuèrent le manque d'action Corleone. Et enfin, la nouvelle arriva, l'enthousiasme naquit. Leur famille de mercenaires n'était pas totalement tombée dans l'oubli.


Citation:
Buongiorno,

Voilà un courrier collectif pour toute la famille. Vous me manquez.

En fait, pas du tout. J’suppose que chacun d’entre vous mène sa propre petite vie, grand bien m’en fasse, mais il est tout de même temps que nous nous retrouvions. Lorsque j’ai repris la suite de Sadnezz, je vous avais prévenu qu’il ne fallait pas baisser les bras et continuer sur le même chemin… Ce qu’il ne s'est malheureusement pas passé et j’en assume toute la responsabilité.

Il est donc l’heure de se réveiller. Et justement, j’ai une affaire pour vous tous. Pour nous tous.

On m’a contacté pour que nous allions faire parler de nous en Lorraine. Je ne vous en dis pas plus ici, mais qu’importe le but initial de ce commanditaire, moi j’y vois l’occasion que l’on refasse parler de nous et qu’en même temps on se remplisse un peu les poches (ce qui n’est pas non plus négligeable).


Je compte sur vous tous, évidemment, et ne tolèrerait aucun absent. Que celui qui réponde non se fasse tout petit et que je ne le croise pas. Vous êtes prévenus.

Rendez-vous donc à Joinville dans les plus brefs délais.
J’attends vos réponses.

Rodrielle Corleone.


Un appel de la famille, depuis le temps qu'elles attendaient ça, la réponse était évidente mais elles ne pourraient pas partir avant d'avoir participé au coup pour lequel elles attendaient depuis si longtemps. Les Corleone n'ont qu'une parole et même si l'envie grandissait de les planter là, ces soit disant brigands qui ne savaient que faire trainer, elles ne pouvaient pas. La suite lui donna raison quand la jeune femme croisa Enjoy, une cousine croisée écossaise qu'elle ne connaissait pas. Une furie, fougueuse et motivée qu'elle adopta instantanément bien que la distribution de tartes dans la tronche suivit rapidement.

L'organisation du prochain départ se fit en parallèle, de toute façon dans le coup foireux, on ne leur demandait rien d'autre que de suivre et prendre les armes quand l'ordre arriverait.


Citation:
Rod',

Nous sommes plusieurs Corleone à Saumur et j'ai croisé quelques uns de nos plus fidèles compagnons. Comptes sur moi pour leur toucher deux mots sur nos projets. J'ai aussi d'autres personnes en tête pour s'allier à nous mais sans certitude encore. Il faudra sans doute leur promettre la richesse, ils n'auront que faire de la renommé des Corleone mais quelques bras armés de plus ne font jamais de mal.

Il est plus que temps que faire résonner notre nom au dessus du fracas des armes. Dès que nous aurons fini avec les affaires qui nous retiennent ici, nous prendrons la route pour la Bourgogne.

A très bientôt

Laell Corleone

_________________
Miramaz
[Sur les routes ou dans des villes ne méritant pas d'être nommées]

S'étant embarquée dans l'éternel conflit Anjou vs Pouvoir Royal, elle n'y avait pas fait long feu lassée d'avance de ce conflit qui n'apporterait rien si ce n'est de nouveaux ennuis aux angevins. De ce temps perdu, elle avait quand même tiré quelque chose d'utile : une invitation Corleone pour une fête destinée à faire de nouveaux briller ce nom. Ne rechignant jamais à passer du bon temps en compagnie du clan, le souvenir de Sad se faisant alors plus présent en son cœur comme à sa mémoire, l'Échevelée avait répondu présente.

Ce qu'elle regrettait maintenant si l'on en croyait ses grognements, marmonnements et autres râleries qu'elle adressait à tout compagnon croisant sa vue. Si vous l'écoutiez c'était folie d'avoir pris la route au cœur de l'hiver alors que froid loups et brigands abondaient pour vous tuer, que le sol gelé rendait traître le moindre pas et que la neige ne cherchait qu'à vous égarer.

Qui ne la connaissait pas pouvait se demander ce qu'une donzelle aussi chochotte faisait dans l'équipage, qui ne la connaissait pas se serait pris une chope pleine tête pour seulement penser ça. Le mal qui lui déformait le ventre depuis six lunes déjà la rendait plus susceptible qu'auparavant comme si la rendre plus pénible ne suffisait pas à gâcher le plaisir de ses comparses.

Le soir venu, une fois qu'une ou deux chopes réchauffaient son sang la Mira devenait presque moins grincheuse. Le giron appuyé sur ses cuisses, avachie sur une chaise -elle qui détestait ses objets n'avait guère le choix pourtant son état ne lui permettant plus de s'asseoir à même le sol- elle profitait de l'ambiance due au voyage et aux prochaines réjouissances ravie -intérieurement- d'être là.

Réjouie elle l'était aussi de voir que la grossesse ne l'empêchait pas -encore- de faire ce qui lui plaisait, certes elle ne pouvait pas marcher ou chevaucher autant que les autres et passait de longues heures dans la charrette qui transportait leurs vivres et autres biens utiles mais en se ménageant elle pouvait encore manier l'épée, ce à quoi elle s'entraînait chaque matin en solitaire par crainte que l'on se moque de son allure..

Corleone sortez de l'ombre, et que la crainte s'éveille à votre vue!

_________________
Rodrielle
    [Vendôme - quelques semaines plus tôt]


Ils avaient finis par s'installer à Vendôme. La ville était agréable, jolie et -étonnamment- les Corleone s'étaient fait quelques amis, alors ils n'avaient plus réellement de raison de bouger. Mais, évidemment, Rodrielle s'ennuyait. Depuis que Fralis l'avait mise enceinte, ce dernier faisait tout pour que la Tatouée n'ait rien à faire, luttant contre le caractère désagréable de sa compagne qui râlait de plus en plus. Son ventre grossissait et à chaque centimètre pris en tour de bide, ses actes devenaient de plus en plus difficiles jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus rien faire. Plus d'entraînement, plus de chasse, plus de cheval... La Tatouée tournait en rond comme un lion en cage, pestant contre cette vie qu'elle aimait de moins en moins. Bref, rien de bien inhabituel...

Jusqu'à ce qu'elle reçoive cette lettre. Concise mais qui fit naître en l'italienne un bel espoir : celui de retrouver la route, l'aventure et de pouvoir faire ce qu'elle avait promis, c'est à dire rendre sa renommée à la Famiglia. Parce qu'elle se l'avoua, depuis qu'ils étaient arrivés à Vendôme, elle avait oublié le reste des Corleone et laissait petit à petit la famille retourner dans l'ombre... Mais il en était hors de question ! Et un Corleone tient toujours ses promesses. Rodrielle devait impérativement jouer son rôle de Matriarche. Pour elle, pour eux. Pour tous les membres de sa famille qu'elle avait laissé tomber depuis des mois, pour tous ceux qui n'attendaient qu'une chose : leur retour.

Elle avait donc pris la plume, répondu à sa nouvelle commanditaire avant d'écrire à tous les membres de sa famille ainsi qu'aux amis proches des Corleone, cherchant toutes les personnes susceptibles de venir les rejoindre, comme Mira, Cerdanne ou Arnan.




Buongiorno,

Voilà un courrier collectif pour toute la famille. Vous me manquez.

En fait, pas du tout. J’suppose que chacun d’entre vous mène sa propre petite vie, grand bien m’en fasse, mais il est tout de même temps que nous nous retrouvions. Lorsque j’ai repris la suite de Sadnezz, je vous avais prévenu qu’il ne fallait pas baisser les bras et continuer sur le même chemin… Ce qu’il ne s'est malheureusement pas passé et j’en assume toute la responsabilité.

Il est donc l’heure de se réveiller. Et justement, j’ai une affaire pour vous tous. Pour nous tous.

On m’a contacté pour que nous allions faire parler de nous en Lorraine. Je ne vous en dis pas plus ici, mais qu’importe le but initial de ce commanditaire, moi j’y vois l’occasion que l’on refasse parler de nous et qu’en même temps on se remplisse un peu les poches (ce qui n’est pas non plus négligeable).


Je compte sur vous tous, évidemment, et ne tolèrerait aucun absent. Que celui qui réponde non se fasse tout petit et que je ne le croise pas. Vous êtes prévenus.

Rendez-vous donc à Joinville dans les plus brefs délais.
J’attends vos réponses.

Rodrielle Corleone.



Les lettres furent envoyées et l'italienne retrouva goût à tout ça. Elle ne pourrait peut être pas faire grand chose, mais elle prendrait la route et les armes s'il le fallait. Elle ferait tout pour que les Corleone reviennent sur le devant de la scène.

Nous partons. En route !


__________________

    [La route]



Ils voyageaient à bonne allure et tout le monde semblait ravi de cette nouvelle aventure. Pendant le voyage, l'a Tatouée eut le plaisir de recevoir des réponses positives, celles de Laell et Miramaz qu'elle savait toujours partantes pour des coups pareils. L'idée de les retrouver la fit sourire, surtout lorsqu'elle repensait à la manière dont elles s'étaient rencontrées... Elle avait attaqué Laell et sa cousine, Elwenn, sur la route sans savoir qu'il s'agissait de famille éloignée, et avait rencontré Mira il y a déjà des années au sein de la Zoko (dont la bague se trouvait toujours au bout d'une chaîne, autour de son cou. Et depuis, elles se voyaient peu mais ne s'oubliaient pas.

Nous allons être assez nombreux je pense... J'espère que les autres répondront présents également. Il faudra être vigilent tout de même, le moindre murmure de ce que l'on va faire peut causer un échec.

Elle jeta un regard à ses compagnons qui ne seraient pas épargnés de sa colère si une fuite venait à être faite de leur part. Assise à l'avant de la charrette, Rodrielle regarda enfin l'horizon, une main sur son ventre rond. Elle allait pouvoir redevenir elle, enfin. Elle entendait déjà les cris de peur, les regards apeurés des victimes les suppliant de ne pas les achever... Elle sentait déjà l'odeur de sang,voyait la couleur de l'or et sentait le frisson de la Victoire.

D'ici quelques jours, ils seraient à nouveaux respectés.
Maledic
Lui était là aussi.
Il n'avait rien demandé à personne, et sa propre mère n'avait pas l'air d'en vouloir non plus.
N'empêche qu'il était là.

Avec ses coups de pieds, ses bouts de membres dont on voyait la trace se balader sur le ventre de Rodrielle, et sa dernière expérience en date : le retournement de corps, tête à l'envers, prêt à descendre pour l'atterrissage.
A l'extérieur, on ne se doutait pas vraiment que son arrivée était imminente, la mère piquant toujours autant de crises de larmes et de rires, le ventre toujours autant rond et gros.

Il attendait patiemment son heure pour une entrée digne d'un futur grand artiste, personnalité magnifique. Tout puissant se fait désirer. Au grand dam de sa mère, d'ailleurs...

Il sentait l'agitation grandissante dans les entrailles de son réceptacle, et s'agitait de même, en parfaite harmonie avec sa chambre douillette.

_________________
Enjoy
    [Saumur]

    Dans l'antre des pensées dévoreuses de temps et de l'esprit, elle s'évertue à user chaque seconde de sa triste vie. Profitant des enseignements de jadis, elle s'entraîne jours et nuits afin de devenir une autre. Pour que sur la grande pièce de théâtre qu'est le Monde, elle puisse faire bonne figure. Hélas, le flot des émotions traîtresses la poignardent sans cesse, la torturent sans répits. De ses soirées à Craon aux Saumuroises, les choses avaient irrémédiablement changées. Ne sachant comment se positionner, elle se fit actrice de la discorde, de la méchanceté tantôt pour exister, tantôt pour impressionner. Notamment ses cousines : Laell qu'elle aimait et admirait tant. Elwenn qui avait cette faculté à paraître froide, distante et forte alors qu'au fond, c'était une roukmoute si généreuse. Mais faut pas le dire à voix haute. Pis, l'aut' là : Enaell qu'on voit un jour par mois lors des nuits de pleines lunes. Mouahahaha - On se moque pô, on se moque pô ! -

    Toutes les quatre étaient parties se perdre à Orléans avec la vieille branche Finam et le Thoros pour une conquête perdue d'avance lors d'une campagne hasardeuse où les motivations étaient si simplistes qu'elles dépassaient la réflexion de la furette. Comment pouvait-on s'enliser dans la boue, passer des jours à marcher mangeant du pain rassi et finir par se prendre une raclée aux portes de la ville en trouvant cela "amusant" ? Lancer des piques à des inconnus ou taquiner Laell, ça c'est amusant. Par contre se faire casser la gueule face à une bande de rustres, ce n'est pas mais alors pas du tout le cas...

    Comme les légendes se créent, elles s'endorment et de braises finissent en tas de cendre. Celui qu'elle avait tant voulue remettre sur pieds et qui l'avait tant déçue aussi : Le Colosse. Joy ne pouvait se résoudre à croire qu'un homme dont la vie lui avait été contée étant petite fille pouvait tomber aussi bas. Le pâle reflet d'un passé glorieux, l'ombre d'une carcasse cabossée. Aussi, souvent elle songe que l'esprit des "légendes" n'est qu'un fantasme que d'autres encensent, cherchant à comparer avec l'instant présent et terminent par enjoliver un souvenir qui n'était pas aussi étincelant qu'on veut le faire croire ou s'en convaincre. Aussi depuis cette rencontre, elle avait bien du mal avec ce concept. Ses héros d'enfance n'étaient que mensonges...

    Puis elle prit la route, une fois rétablie, sans doute pour s'évader un peu. Faut dire que l'immobilisme, pour elle si impatiente, est une punition insoutenable. La première ville écu
    mée est relativement accueillante, elle s'y sent bien. Puis les jours passent, les bourgades se succèdent, les gens aussi. Peu de rencontres mémorables, aucune envie de prolonger son séjour. Des soirées tristes où souvent la pulsion prend le pas sur la raison et le lendemain l'on regrette ses faiblesses. Perdue dans l'immensité de la campagne, elle croise son amie Cune qui fut enlevée on ne sait trop comment. En même temps avec elle, il ne faut jamais trop chercher à comprendre. Puis vient le tour de se perdre à Langres où elle se fera brigander par une bande d'Italiens. Ce qui représente le comble de l'ironie. Un Hélvète ou encore un germain, à la rigueur. Mais des z'italiens, non... C'est comme si elle se faisait dépouiller par des écossais ou comme le dirait la rousse : "des pois cossais". Cela ne tient pas d'bout, cétou !

    Encore des jours à patienter que le reste du convoi se pointe. C'est long, très long. Des fois, sans explication aucune, elle reçoit des boules de neige. Au début, elle pense que c'est en sortant des établissements que la neige en surplus lui glisse sur la tête. Mais en fait non ! Ce sont des pigeons qui la bombardent ! Non mais on aura tout vu ! En plus, avec y a des petits papiers dans lesquels sont écrits : "Laell vous balance une boule de neige ! Oh mon dieu que je ris !" C'est pas la seule et ils trouvent cela drôle. Même la blonde, Astana, s'y met. Ne comprenant toujours pas cet engouement, elle se rend à la mairie pour porter plainte. Quelle fut sa surprise en consultant un tableau faisant vent du nombre de lanceurs et de "receveurs" à l'insu de leurs pleins grés de morceaux de glace dans le museau ! Paraît même que les premiers reçoivent des lots ! C'est le crieur public qui l'a dit ! Non mais je vous jure...

    A la longue, elle tombe malade. Et oui, le froid, l'humidité.

    ...

    Entre temps, n'ayant pu répondre à cet appel du blanc, elle se confine dans le mutisme et la solitude. Jusqu'à ce que sa cousine écossaise se remémore de son existence, suivie de près par sa soeur. Cette dernière lui confie qu'elle a quitté son blond, qu'elle va se marier et qu'elle est enceinte. Non mais genre, quoi... De plus, elle lui demande de venir en tant que témoin et la frangine lui annonce qu'elle va la rejoindre là où elle se trouve. C'est là où la furette tique. Comment lui expliquer que dans sa branche, on ne peut renseigner ses proches sur sa position ? Hum, compliqué toussa...

    Puis vient l'arrivée de la "roukmoute compagnie" et le moment de partir dans cette expédition qui aura pris le temps d'une préparation aux petits oignons. Croisant les doigts pour que tout fonctionne à merveille, elle suit le sillage de ses cousines et d'autres personnes qu'elle connait plus ou moins. Cela varie de la connaissance par le nom, par la vue ou par la réputation. Enjoy fait toujours figure de novice, de dernière venue, fraîche donzelle encore immaculée de blanc voguant dans les plaines enneigées.

    Et si demain allait tenir les promesses d'une nouvelle destinée ? Pour la Gloire des siens..
    .

_________________

[Manque de temps IRL. Retour bientôt.]
Laell
L'heure du départ sonna après quelques jours d'attente à Joinville. La famille était presque au complet. Tous les vilains avaient répondu à l'appel. L'aventure était prometteuse et si l'argent n'était pas au bout, au moins, cette attaque leur apporterait l'expérience. Il y avait aujourd'hui presque autant de jeunes recrues que de pillards aguerris dans la famille.
La jeune Corleone avait prit la tête d'un des deux groupes. Elle voulait faire ses preuves aux yeux des plus chevronnés et c'était là une occasion en or. Elle prit à coeur de gérer elle même l'ensemble de son groupe. Transmettre les ordres, s'assurer qu'ils étaient tous là, prêt à partir.
Mais l'angoisse était là... bien sûr jamais elle ne l'admettrait, elle n'avait pas pour habitude de montrer quelconque signe de faiblesse et n'avait pas l'intention de commencer alors qu'on lui faisait confiance pour mener son groupe à bon port. Il était temps de marcher dans les anciennes traces de la famille. Elle rêvait déjà du message affiché en mairie : "Les Corleone vous saluent chers habitants d'Epinal". On n'en était pas encore là mais il fallait qu'ils réussissent au moins pour la gloire si ce n'était pour la richesse.
Sans doute irait elle sur la tombe de Sad plus tard, lui raconter comment ils avaient fait fuir les défenseurs, lui dire que la famille était toujours là malgré sa mort, lui raconter combien l'or était lourd quand ils l'avaient sorti de la mairie.

Puis un instant, le doute effleura ses pensées. Et s'ils n'y arrivaient pas... et si les défenseurs étaient trop nombreux... et si on les attendait...
Non, ce n'était pas possible. Ils préparaient ce coup depuis trop longtemps pour que ça rate aussi lamentablement.
Et quelle réputation ensuite... Eux qui avaient été embauché pour secouer la Lorraine... On dirait d'eux qu'ils avaient perdu leur force d'antan, que la famille n'était plus que l'ombre de ce qu'elle avait été. Il en était hors de question.

Le dernier soir à Joinville fut arrosé copieusement, peut être un peu trop. La gueule de bois du matin dépassait bon nombre de celles qu'avait connues Laell et pourtant ceux qui la connaissent vous diront qu'elle écluse sacrément. Faut dire que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas bu comme ça et ils avaient été nombreux à l'arroser. Il valait mieux rester à dormir dans la charrette tant que c'était possible. Si elle ne décuvait pas, aucun doute qu'elle se ferait étrangler par son groupe. Mais c'était pas de sa faute, depuis toujours elle n'avait jamais su refuser un verre et encore moins quand elle avait trouvé un truc à fêter. Ce soir là, c'était les retrouvailles avec Enjoy et le départ de cette ville morte qui avaient servit de bonne excuse. La soirée avait durée tard dans la nuit et la route ensuite avait été franchement difficile pour la brunette qui guidait le groupe en zigzaguant. De temps en temps, on entendait un hoquet brisant le silence mais surtout il indiquait l'état d'ivresse avancé de la meneuse.
A midi, elle était toujours incapable de se redresser. Son estomac se retournait à chaque mouvement. Ca ne pouvait pas être que la bière, on l'avait empoisonné c'était sûr. Un coup de l'ex futur mari d'Elwenn forcément. Après tout c'était lui qui l'avait fait boire le plus.

Le campement était calme, personne à l'horizon, pas d'armée, c'était une bonne nouvelle. Il leur restait encore plusieurs jours de routes pour s'assurer qu'aucun importun se cachait pour leur tomber dessus une fois leur méfait commit.

Laell repensa à la veille, beaucoup de questions lui venaient en tête. Elle ne se rappelait pas de tout mais du principal. Ses pensées vagabondes revenaient toujours à la même chose. Même embrumée par les vapeurs d'alcool, ça l'obsédait. Avait-elle continué à boire pour dissiper ses appréhensions, pour s'empêcher de penser, sûrement, alors qu'en serait-il du futur, quand elle serait à nouveau à jeun ? Sans doute les cacherait-elle à nouveau et reprendrait son assurance habituelle. Son regard se posa sur les branches de l'arbre sous lequel elle avait élu domicile pour la journée. Le ciel était gris clair, presque blanc, contrastant avec la noirceur hivernale de la végétation.
Le neige était là et le froid avec. Elle s'enroula dans son mantel de fourrure... Violet... Fallait bien qu'elle n'eut pas le choix de la couleur pour porter un truc aussi voyant mais il avait l'avantage d'être bien plus chaud que sa cape. Il fallait dormir, c'était le meilleur moyen de retrouver sa sobriété. Elle se promit de ne plus boire une goutte avant l'arrivée. Promesse d'ivrogne ne vaut pas grand chose mais elle essaierait au moins. La deuxième étape serait de manger pour éponger un peu mais rien que l'idée lui retournait l'estomac. Pas de doute, c'était là sa plus grosse cuite.

_________________
Elwenn
Corleone, Corleone, Corleone ....

Un nom qui jadis faisait trembler.
Un nom qui, à une époque inspirait la crainte et la méfiance.
Mais un nom qui était tombé dans l'oubli depuis un certain temps.

C'est un fait que la rousse avait du mal à accepter.
C'est ce qui la poussait à s'enrôler dans toutes les combines à sa portée.
Faire parler du clan, retrouver la gloire d’antan était une de ses préoccupations premières.

Rude mission.
Essais infructueux.

La fronde qui au final ne lui avait rien apportait, ni à elle, ni au clan.
Mouvement trop sage du fait d'avoir à sa tête un futur roy.
Cette épopée restera gravée à jamais dans sa chair.
Dans son sillon la troupe l'avait mené à Saumur, ville où sans le savoir, se trouvaient ses cousines les plus proches.
L'Anjou.
Retrouvailles et coup foireux.
Attaquer le domaine Royal avec une bande de bras cassés, défaite assurée et confirmée, retour à la case départ sans toucher un écu.
Ce passage aura tout de même eut du bon, celui de faire connaissance d'une partie de la famille éloignée, la branche Écossaise encore inconnue jusque là.
'Joy la pois cossaise.
Une cousine de plus qui gagna rapidement l'affection de la rousse.
Puis un matin arriva le courrier de la matriarche.


Citation:
[...]Il est donc l’heure de se réveiller. Et justement, j’ai une affaire pour vous tous. Pour nous tous.

On m’a contacté pour que nous allions faire parler de nous en Lorraine. Je ne vous en dis pas plus ici, mais qu’importe le but initial de ce commanditaire, moi j’y vois l’occasion que l’on refasse parler de nous et qu’en même temps on se remplisse un peu les poches (ce qui n’est pas non plus négligeable).


Je compte sur vous tous, évidemment, et ne tolèrerait aucun absent. Que celui qui réponde non se fasse tout petit et que je ne le croise pas. Vous êtes prévenus.

Rendez-vous donc à Joinville dans les plus brefs délais.
J’attends vos réponses.

Rodrielle Corleone.


Pour sur qu'elle en serait.
Elle n'attendait que cela.
Réponse favorable fut envoyée.
Direction Joinville.

_________________
Lililith
    Et moi, pendant c'temps-là...

- Weeuuaaaaaaah !

C'est le pleur que l'enfant aurait pu lancer. Attendez, réécoutez. Et profitez de la mélodie.

- Weeeeuuuuuaaaaaaaah !

Voilà. Alors maintenant, on passe à la VRAIE Lili. Qui trottinait à côté -une fois n'est pas coutume- de Nicolaï.

- Et pourquoi y m'ont pas attendue d'abord ? C'parce que j'étais malade ?

Maintenant ce n'était plus de la rancoeur mais juste une simple curiosité. De toutes manières la Matriarche avait été très claire : elle devrait se débrouiller seule, toujours. N'empêche qu'un coup de main avait été bienvenu même si elle n'avait pas voulu se l'avouer.
Elle se pencha et attrapa son chat. Ils étaient bientôt arrivés.
La Minusculissime avait hâte. Hâte parce qu'elle savait que ce serait un part de son entraînement pour être une Guerrière.


- Tu crois qu'on pourra retourner à Joinville après ? Passaque j'ai une fille à voir.

Et puis d'abord, elle était toute gentille elle. Ou du moins elle donnait l'apparence d'être une fillette comme les autres. Mais elle pouvait aider à mettre le bazar, même que ouais d'abord. Parce qu'elle pouvait faire sa toute gentille et tac ! -Comment ça c'est des trucs de Grands ?-
Elle soupira.

Et Ti Lion, dans tout ça ?

_________________
--Nicolai
    A la suite de la Minusculissime.


Les mains dans les poches, sous ma cape, je marchai à une allure tranquille sur les routes enneigées, la petite Lili à mes côtés. Il aura fallu un bon bout de temps pour gagner sa confiance mais, enfin, elle parlait avec moi presque comme si j'étais son ami. Et, finalement, elle était mignonne cette enfant. Presque je la garderai avec moi !

"Et pourquoi y m'ont pas attendue d'abord ? C'parce que j'étais malade ?"

Je me tournai vers elle et lui sourit. Sa curiosité n'était très certainement pas mal placée et je me doutai qu'elle n'en voulait pas à Rodrielle & Cie de l'avoir laissé. Et puis, je n'allais pas lui mentir.


Oui, entre autre. Mamma a dû t'expliquer que lorsque l'on a un contrat, on ne peut en aucun cas le perdre... Et là c'en est un extrêmement important ! Elle aurait voulu t'attendre et a retardé le départ, mais là ce n'était malheureusement plus possible... Tu comprends ?

Je lui fis un clin d'oeil, persuadé qu'elle comprenait. Joinville se dessinait enfin devant nous. Enfin ! Instinctivement, Lili et moi accélérons l'allure. L'idée de la chaleur de l'auberge nous redonnait courage.

Aller, jeune fille, nous allons bientôt pouvoir retrouver la troupe !

- Tu crois qu'on pourra retourner à Joinville après ? Passaque j'ai une fille à voir

Ah, ça ! Ce ne sera pas à moi qu'il faut demander... Et c'est qui, cette fille ?

A mon tour d'être un tantinet curieux. Et cela rendrait la fin du trajet moins long pour l'enfant.

Laell
La cuite fut mémorable, ou plutôt le jour qui avait suivit. C'était comme ça, parfois une journée purement banale, commencée par un mal de crane et quelques crampes d'estomac, pouvait tourner à mesure que les heures passaient. Elle avait fini par se remettre, par se sentir un peu mieux. Ses questionnements sur la suite prirent fin, ses idées s'éclaircissaient. Jamais elle n'avait tant douté mais à présent c'était fini. Laell avait retrouvé son assurance et n'était pas prête de la lâcher une nouvelle fois.

Le groupe avait progressé tranquillement, observant, chaque mouvement, c'était calme, peut être un peu trop. Personne ne semblait avoir remarqué leur présence sur le sol Lorrain. Aucune armée cachée dans un coin de campagne. Le tour complet du duché fut fait. Parfois, une taverne perdue accueillait la brunette et sa cousine, les deux seules qui sortaient leur nez du campement pour profiter de ces quelques instants de détente. Oh bien sûr l'attaque revenait toujours dans la discussion et à chaque fois Laell tachait de ne pas montrer son inquiétude grandissante.

Enjoy s'amusait à lui rappeler qu'elle était la "cheffe" du groupe et que si il leur arrivait malheur ce serait de sa faute, elle qui les avait guidé jusque là. Les nouvelles données par les membres déjà présents sur place étaient encourageantes, pas plus de défense que ça. Ils ne voyaient rien venir les Lorrains. Finalement ça irai peut être tout seul.

Et ainsi le groupe continua sa visite ducale, puis ils furent sur les ruines de Metz, ville abandonnée, désertée par ses habitants, les nouvelles changèrent, on annonçait l'arrivée du Fatum. Laell ragea.

Ils vont foutre en l'air notre opération ! C'pas vrai ! Des semaines de préparation pour rien !

Il fallait réfléchir avant de foncer. On se concerta pour savoir que faire, mais en étant séparé en deux groupes, ce n'était pas évident. Personne ne voulait reculer mais il fallait modifier les plans. Epinal était sur la route de l'armée de brigands. Vaudemont, elle serait sans doute protégée pour servir de rempart à la capitale, il ne restait que Toul. Après tout, pourquoi pas, on en avait parlé lors de la préparation, avant de choisir Epinal. Les pigeons volèrent entre les deux groupes. Le lendemain, la décision fut prise. Le groupe de Laell était entre Nancy et Vaudemont et celui de Rodrielle entre Toul et Vaudemont, ils ne perdraient donc pas de temps, l'action s'approchait.

L'entrée en ville se fit dans la plus grande discrétion. Le groupe chercha un porte dérobée pour s'infiltrer. Ils avaient ordre de rester cacher, d'attendre la nuit si ils souhaitaient aller sur le marché mais surtout de ne pas se risquer en taverne. Ordre qui venait tout droit de la jeune Corleone, c'était la première fois qu'on lui laissait les commandes d'un groupe et elle prenait son rôle très au sérieux. Un jour, elle s'arrêterait peut être sur le comique de la situation, dans son groupe se trouvaient des mercenaires aguerris, qui n'avaient franchement aucune raison de l'écouter, ils connaissaient largement mieux qu'elle ce genre d'action mais aucun ne lui avait répondu de la fermer et de suivre les ordres qu'elle même recevait de la Matriarche. Aussi elle n'était pas peu fière de ce qu'elle était en train d'accomplir. Parce que oui, pour elle, c'était un accomplissement. Elle menait ses troupes vers l'assaut final. Elle suivait les traces de ses ancêtres. Ses pensées vagabondèrent vers sa tante, sans doute aurait elle été fière de ses petits si elle avait encore été là.

_________________
Rodrielle
    [Des routes à Joinville, de Joinville en Lorraine...]



Ils avaient tous répondus présents et s'étaient effectivement rejoins à Joinville. Retrouvailles rapides, auxquelles la Tatouée ne participa que trop peu... Trop fatiguée, presque malade, le "bambin" avait bougé et chamboulé tout l'organisme de l'italienne qui n'en pouvait plus. Néanmoins, elle cherchait à être la plus concentrée possible pour mener à bien cette mission. Et gérer toutes ces troupes n'étaient pas faciles. Ils étaient une quinzaine. Quinze âme prêtes à croiser le fer pour marquer les esprits. Quinze âmes divisées en deux groupes : l'un géré par l'italienne elle-même et l'autre géré par sa cousine, Laell, à qui elle faisait entièrement confiance pour mener le groupe.

Amalio, son neveu retrouvé depuis peu, et Gwaed qu'elle avait recruté, étaient pour leur part déjà sur place, là-bas, en Lorraine, et les informaient de tout ce qu'il se tramait. Peu de mouvement, peu de défense apparemment... Tout allait donc bien. Jusqu'à ce que l'on apprenne que le Fatum avait eu la même idée qu'eux... Qu'elle apprenne qui sont ces Chiens ! Qu'elle leur botte les fesses ! Bon sang, il fallait qu'ils choisissent la même semaine et la même ville ! Elle ruminait, la Tatouée, au fond de sa charrette qui avançait difficilement dans la neige, et cherchait quoi faire alors. L'échange de courrier fut rapide et efficace : ils décidèrent finalement d'attaquer Toul, en dernier recours. Ils se retrouvaient tous là-bas.

Le groupe de Laell devait déjà être arrivé et celui de Rodrielle se trouvait aux porte de la ville. Ils cachèrent la charrette plus loin, à l'extérieur, et entrèrent le plus discrètement possible à leur tour. Le moindre gémissement, éternuement ou autre complainte qu'elle entendait était réprimandé par la Tatouée par un regard, un geste ou une remarque. Ce n'était ni le lieu, ni le moment. Ils rentrèrent donc discrètement et retrouvèrent le premier groupe facilement.

Plus qu'une journée à attendre... On y va cette nuit.

L'italienne caressa son ventre. Lui aussi devait attendre encore. L'impatience était palpable, comme l'excitation de la révolte qu'ils allaient mener. Encore quelques heures et ils seraient fixés.
Maledic
On y va cette nuit.

On y va. On y va ? On y va ?! On y va !!!
Le gosse bougea les yeux sous ses paupières closes dans le ventre. Voilà plusieurs jours qu'il était déjà à l'envers, et son impatience de naitre grandissait de jour en jour. Lui aussi voulait participer à la bagarre !
Une montée d'adrénaline, provoquée par l'excitation du corps de la mère lui fit prendre soudainement conscience de son environnement.
Y'en a marre de nager, maintenant je veux courir !

La rupture des eaux se fit alors peu de temps après que cette phrase soit prononcée.

L'eau coula entre ses petits doigts, et il aurait pu pousser un "ga!" tout joyeux si une douleur affreuse n'avait pas suivie. Une première contraction le poussa vers le bas, lui faisant l'effet de tomber, les membres compressés.
Non non, finalement je reste là ! Je veux pas partiiiir !
Hé oui, imaginez que vous êtes là tranquillement à vous faire dorloter, au chaud, avec à manger à boire, et que, tout d'un coup, on vous serre très fort comme si on voulait vous étouffer ! Y'a de quoi s'affoler.
Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, le monde bougeait autour de lui, et il s'accrocha à son cordon comme à une corde de survie.

L'attaque ? Oh, oui, c'est vrai. Peut-être que les contractions finales n'arriveront qu'après la prise de la mairie, après tout, ça peut durer longtemps un accouchement - surtout quand la mère veut le retenir. Vu sa future carrière de chieur, m'est avis que la fin, sa naissance, sera au pire moment de la journée de dimanche.

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Elwenn
Après des jours de marche, Joinville fut ralliée.
La troupe était au complet, ami(e)s de longue date étaient présents et même de la famille éloignée avait répondu à l'appel de la matriarche.
Deux hommes étaient partis en éclaireur afin d'infiltrer le terrain et fournir les informations nécessaires.
L'italien à Vaudemont pour guetter les mouvements de l'armée ducale, si armée il y avait, l'écossais à Épinal, cible du clan.
Et au fil des jours les petits détails du plan d'action furent réglés.
Une date choisie.
La masse scindée en deux pour plus de discrétion.
Il n'y avait plus qu'à attendre ...
Squattage de taverne pour faire passer l'attente, ce qui lui permit de revoir certains des siens qu'elle n'avait pas vu depuis belle lurette et de rencontrer des villageois.
Ah les locaux et toutes leurs questions, un vrai passe temps.
Et si il y avait un crétin dans le tas il était pour Elwenn, à croire qu'elle avait le don pour les attirer, ce qui fut le cas.
Évidemment la rousse y avait mis du sien, à peine l'avait elle abordé qu'elle lui demandait de l'épouser.
Folie, folie quand tu nous tient!
Ce n'était pas un mari qu'elle cherchait dans le fond parce que la rouquine et l'amour ça fait dix, c'était un protecteur qu'elle recrutait et quoi de mieux que de stupides épousailles pour le garder sous le coude?
Demande fut acceptée ... et de se retrouver avec un anneau en or sertis d'un gros cailloux rouge.
D'ailleurs pas franchement radin le bonhomme avait même offert des chevalières en or frappées d'un "C" aux petites veinardes de son clan présentes ce soir là.
Mais le mariage à ce petit truc qui change les gens, si, si, car dès le lendemain l'homme avait complètement perdu les pédales à moins qui l'était déjà ainsi avant et qu'elle n'y avait pas vraiment prêté attention ...
Bref un drame! Surtout lorsque ses cousines s'en mêlèrent.
Juste bon à être enfermé le pauvre gars.
La rouquine rompit donc son engagement la veille de son départ mais garda tout même le bijou qui devait valoir son pesant de cacahuètes!

Enfin le moment tant attendu arriva, son groupe menait par Laell se mit en route.
Le second cortège décolla trois jours plus tard en empruntant une route différente.
Telle était leur tactique pour ne pas effrayer les éventuels lorrains qu'ils croiseraient durant leurs progressions.
Mais l'avancée se fit sans croiser âme qui vive, gonflant l'assurance et l'excitation de la troupe jusqu'à ce qu'un pigeon vienne tout chambouler.


Bordel font chier!
On devrait leur péter les dents à ces gus!



Venir bouleverser la combine qu'ils avaient durement mis en place au dernier moment ça valait bien au moins ça, fatum ou pas!
Dans l'urgence, une réunion plus que sérieuse fut tenue au sein du détachement, les suggestions entre Rodrielle et Laell échangées par vols d'oiseaux pour aboutir à un léger changement.
L'assaut sur Épinal tomba aux oubliettes, les Corleone allaient se rabattre sur Toul.
Le peu de distance à parcourir pour atteindre la nouvelle cible se fit rapidement dans la nuit et à l'aube les mercenaires se faufilèrent dans l'enceinte de la bourgade en prenant soins de n'éveiller aucun soupçon.
La seconde section ne tarda pas à faire son arrivée.
Plus proche du but que jamais, ils allaient devoir faire preuve de patience jusqu'au coucher du soleil pour enfin frapper.

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Fralis
[Vendôme quelques semaines plus tôt]

Les premiers rayons de soleil fainéants se levaient en douceur tandis que quelques marchands disposaient déjà leurs produits sur leurs étals. Le calme était de mise dans la froideur matinale, et personne ne parlait vraiment.

Le chevelu était matinal, comme à son habitude. Il venait de rentrer d'un voyage solitaire qu'il avait accompli à contre coeur, tandis que sa famille s'était surement éloignée, comme sa compagne le lui avait dit. Il n'était pas blessé par un tel geste, il savait que lorsque on a un contrat, chez les Corleone, c'est le remplir, ou mourir en essayant, alors aucun risque qu'elle l'ait attendu !

Il poussa la porte de sa maison, si vide, poussiéreuse et déséspérement calme sans les enfants. Son sac leva un nuage en touchant le sol, et il s'assit à une chaise, pensant à eux, leur souhaitant bonne fortune. Quand un rat volant débarqua. Il lut la lettre tracée de cette écriture qu'il connaissait si bien, et sourit. Ca c'était intéressant ! Enfin la famiglia allait pouvoir ressortir de l'ombre, et refaire parler d'elle.

Certes, Fralis n'était qu'une pièce rapportée. Mais son enfant à naître serait un Corleone, enfanté par la matriarche en personne, donc si ça faisait pas de lui un membre de la famiglia, qu'était-il ?

Ni une ni deux, le sac regagna sa main, et il partit dans ses appartement, chercher de quoi voyager, quelques écus pour des rations, et ses armes.


[Un voyage sympathique]

Il ignorait jusqu'à présent où il devait se rendre, et n'avait même pas prévenu de sa participation. Il chevauchait le plus rapidement possible, prenant des sentiers qui n'étaient que rarement foulés, au risque de se rompre le coup.

Tours, Blois, Orléans, Montargis... Les villes se succédaient à une allure folle, et s'il ne connaissait pas leur emplacement sur la carte, il n'aurait plus était sûr d'y être passé. Contrairement à son arrivée en Champagne qu'il ne pouvait oublier. Des douaniers, partout, controlaient tout le monde. Que diraient-ils de dizaines de kilos de fer aiguisé, prévu pour tuer, malmener et amocher autrui ? Surement pas du bon.

Avec un peu de chance, il tomba sur un petit nouveau, qui ne tenta pas de faire un excès de zèle en voyant arriver le chevelu. C'est qu'il avait gagné en prestance le bougre, ainsi qu'en assurance. Faite place comme qui dirait.

Il le laissa donc passer, sans vérification aucune, lui précisant qu'il n'aurait le droit de séjourner plus de quarante-huit heures sur le territoire Champennois. Mais bon, au point où il en était, il n'allait certainement pas contourner ce duché juste pour les beaux yeux de quelques hommes. Au pire, sa lame était prête à être sortie, quitte à jouer les héros...

Mais le voyage, se passa irrésistiblement calmement... rien pour égayer sa route. Tant pis.


[Joinville]

Arriver ici c'était simple. Maintenant encore fallait il retrouver les Corleone auxquels il allait se joindre. Il connaissait déjà le plan. Deux groupes séparés pour moins faire peur. Histoire de pas bloquer les défenses d'un coup. Et pis on attaque, on nargue, on profite, et on repart ! Quoi de plus simple ?

La poussée de la porte d'une auberge mis en place des retrouvailles d'une émotion douteuse. Pour les enfants, c'était du plaisir. Pour la belle-soeur... n'en parlons pas. Pour Rodrielle, un mélange désolant de tristesse, de rancune, et de colère. Dissimulant un peu de rassurance.

Les excuses, les pardons et les explications attendraient la fin des plaisirs. Pour le moment le brun prenait sa place dans son groupe, direction Epinal.

Attention, les Corleone débarquent.


[En route pour la Lorraine]

Premier jour de marche, première rage. Ils apprenaient qu'une armée terrorisait les habitants de Lorraine. La Fatum marchait sur Nancy, et tout le duché préparait sa défense. La réflexion des chefs de groupe se fit par courrier, pour passer inaperçu, et les deux groupes convinrent ensemble que le choix le plus logique désormais, serait Toul.

Et ce dimanche, à leur arrivée au village, ils se dispersèrent. La chance - ou pas - d'être nouveau dans la famille Corleone c'était de ne pas être connu. Fralis put donc se promener en tout impunité dans ce village, croisant un douanier qui l'informait que les frontières étaient fermées tout ça tout ça, mais il n'allait certainement pas rebrousser chemin, juste pour ses beaux yeux hein.

Il connaissait la fin du plan, attendre le soir. Tard. Très tard. Quand les derniers gentils finissent de veiller, et éteignent leurs chandelles.

Là ils prendraient la mairie. Ou feraient tout pour essayer.

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Miramaz
Les jours s'étaient enchaînés, passant l'un après l'autre sans grand intérêt si ce n'est quelques échanges sympathiques dans les tavernes quand l'engrossée décidait de pousser son ventre dans ces lieux au combien frustrants-rapport à son incapacité à poser ses fesses au sol, picoler ça elle pouvait toujours-.

C'est d'ailleurs lors d'une de ces rares "soirée de sortie" qu'elle avait appris un truc intéressant sur l'avenir de son futur mioche. Pour le moment, dans l'esprit de Mira, la vie du futur gamin -s'il ne crevait pas à la naissance- devait se résumer à rester dans la cage construite par son père jusqu'à ce qu'il atteigne un âge où il pourrait se rendre utile -ce qui arriverait bien vite, pas question de garder une bouche inutile bien longtemps-.
Donc lors de cette soirée enrichissante -puisque l'échevelée avait gagné une chevalière en or grâce à l'ex-futur époux d'Elwenn-, elle avait appris que Laell connaissait quelqu'un à saumur qui achetait les mioches tout juste né, après négociations la transaction pouvait lui rapporter dans les 750 écus..Rentable cette affaire!
Depuis elle passait ces journées à calculer s'il valait mieux vendre le mioche à la naissance et s'nerichir de suite, ou attendre pour l'exploiter.. En somme de l'argent immédiat ou un investissement à moyen terme .. dur choix

Perdue dans ses réflexions elle suivit le groupe sans plus trop râler jusqu'à se retrouver en Lorraine. Où les grognements reprirent à cause d'une foutue armée de brigands qui leur pourrissait leurs affaires, parmi tous les duchés possibles il fallait que ces vauriens s'attaque à LEUR cible! La matriarche du clan et la seconde cheffe de groupe changèrent les plans, et tous se retrouvèrent à Toul pour tenter leur chance quand même.

Une bouteille de prune, retrouvée dans ses affaires leur tint compagnie alors qu'elle restait planquée dans les faubourgs en attendant la tombée de la nuit. Puisqu'il n'y avait rien d'autre à faire, elle reprit ses réflexions les partageant avec Robin en chuchotant.


Dis, t'crois qu'ça vaut mieux d'le vendre ou d'l'esclavagiser ton mioche?

Après un regard au brun elle se décida quand même à préciser, ne sachant jamais ce que comprenait le danois de ce qu'elle lui racontait:

Du pas 'core né j'parle..pas d'l'aut' l'est sûr'ment trop vieux pour en tirer quoi qu'ce soit s'il est pas mort çui-là..

Haussement d'épaule en attendant l'avis du père, avis qu'elle n'était pas sûre d'avoir envie de suivre de toute façon..

750 écus..c'pas mal hein.. j'pourrais m'acheter une houppelande verte..d'puis l'temps qu'j'en veux une, assortie à mes bottes..
et toi..on pourrait t'constituer un stock d'lames..vu qu'tu les casses tout le temps les tiennes..


Et hop un sourire moqueur adressé au barbare tout en se repliant sur elle-même au cas où il se vengerait.

S'non c'quand qu'on attaque?

Cette dernière phrase sera bien sûre répétée une cinquantaine de fois sur la journée, et ses variante à peine moins souvent. La patience n'est pas son fort à la Mirette, et l'inconfort de la grossesse n'arrange certainement pas ce défaut.
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