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[RP] Carnets épistolairiquement journalistique d'une brebis

Stephazur73
Steph était allé au verger, cueillir un ou deux fruits, comme il en avait pris l’habitude lorsqu’il laissait pousser ses plants de maïs et de blé. Le temps était ensoleillé, et quoique frais, il s’assit.

Il était pensif… Gyps était partie, depuis quelques temps maintenant, mais ce n’était pas sa solitude qui était la plus lourde à porter. C’était certainement davantage sa réponse, et puis des rêves bizarres qui ne cessaient de le poursuivre, lorsqu’il fermait les yeux, la nuit dans le Breb’lit froid.

Cet arbre contre lequel il était appuyé était il un facteur d’inspiration ? Ou bien était-ce de l’avoir continuellement à la pensée ?
En tout cas, il sortit un velin, et écrivit ces mots, c’était comme un besoin…




Ma Brebis,
Te lire est toujours pour moi quelque chose de fort, comme une attente constante, qui se réalise au fil des mots que tu couches sur ces parchemins qui viennent vers moi…

Je suis heureux de savoir que tu ailles plutôt bien. Je sentais bien que tu avais changé, que l’air d’Uzès était comme quelque chose qui t’étouffait. Je sentais aussi que tu avais besoin de partir, avec ton amie. Retrouver un équilibre qui était le tien, et que je ne veux en aucun cas perturber. Même si le manque est là. Et si je vis dans ta tête, sache que j’y suis bien comme dans un petit cocon délicat dont je ne voudrais sortir…

En lisant ta missive, je ne puis cependant manquer de frémir. Quand tu me dis que tu vas le revoir. Pour « faire le point »… comme tu le dis. Que penser de ce moment… Car si comme tu me le dis, « ça ne veut pas dire que tu lui tomberas dans les bras »… je sais que Sulfura tient à vous, à vous deux, et que tu aimes faire ce qu’elle veut. Et que t’imaginer en sa présence, quand je sais, comme tu me l’as avoué, que tu éprouves des sentiments… Cela me glace le sang qui quitte mon cœur. T’imaginer en sa présence… Pour que tu sois sûre de tes choix.

Ce qui me fait comprendre que tu n’en es pas sûre…

Merci en tout cas de ton honnêteté, je sais que c’est difficile, mais je te l’avais demandé. Je préfère savoir cela, même si ce fut dur de le lire, que de l’apprendre par surprise, cela aurait été encore plus douloureux.
Si je voudrai être présent… Je ne sais pas… te retrouver est la seule chose au monde aujourd’hui que j’appelle de mes vœux. Mais en sa présence…. J’aurai tellement l’impression d’être de trop. Car ce sera pour vous des retrouvailles, et je n’ai pas envie de ressentir ce que déjà, j’ai vécu avec Sulfura. D’autant que je sais ce qui vous lie peut être, et que je sais aussi que des cendres en apparence calmes, peuvent cacher des braises qui bruleront encore.

Depuis que je t’ai lue, d’ailleurs, je fais des rêves bizarres, de brebis dans les bras d’un Appeau long, de louves qui griffent, de moments intimes qui ne le sont plus vraiment… Je dois jouer du chapeau…

Tu sais, ma Brebis, tu as été pour moi comme une surprise. Le cadeau que l’on fait à l’enfant alors qu’il ne l’attend pas. Je n’aurais jamais pensé que tu t’intéresses à moi, plus que pour le tribun qui racontait des bêtises en taverne. Je n’aurais jamais imaginé que je puisse te plaire. Et puis j’ai senti que nous nous rapprochions. Tu recherchais ma présence, et je savourais la tienne.. Nos folies se rejoignaient, s’entrelaçant dans des considérations parfois d’une joyeuse absurdité, mais que de bons moments, ponctués par des marches en crabe, des balades au bord de l’eau, des discussions au coin d’un feu, près du Breb’lit…

Je considère comme une chance d’avoir élu domicile dans ton cœur. Même si je le sais, il y a trop de gens qui t’aiment… et c’est si légitime, tu es tellement… oui, je le dirais encore, pétillante. Et je me refuserai à regarder une autre, car mon amour pour toi est non seulement passionné, mais aussi entier, loyal et droit.

Si ta certitude rejoint de mon amour pour toi la plénitude, alors je serai l’homme le plus heureux de la terre. Et sache que si tu veux être un soutien pour moi, j’accepte ce partage comme je suis là pour te tendre la main dès que tu en as besoin. Et je veux te dire…

Idole de ma vie,
Mon tourment, mon plaisir,
Dis-moi si ton envie
S'accorde à mon désir ?
Je t'aime en mes beaux jours,
Je veux t'aimer toujours.

Donne-moi l'espérance ;
Je te l'offre en retour.
Je t'apprends constance ;
Tu m'apprendras l'amour.
Je t'aime en mes beaux jours,
Je veux t'aimer toujours.

Sois d'un cœur qui t'adore
L'unique souvenir ;
Je te promets encore
Ce que j'ai d'avenir.
Je t'aime en mes beaux jours,
Je veux t'aimer toujours.

Vers ton âme attirée
Par le plus doux transport,
Sur ta bouche adorée
Laisse-moi dire encore :
Je t'aime en mes beaux jours,
Je veux t'aimer toujours.(*)

Tu as toute ma sincérité nue et mon amour confiant. Et même si je n’ai, à l’inverse de cet autre, nul avocat pour te rapprocher de moi… Sois certaine que je défendrai ma propre cause, car elle est juste : mon amour pour toi vaut tous les combats…
Ton Barbichu


(*)Marceline Desbordes-Valmore.
Gypsi
Genève Février 1461

Le changement c'est ?!

Plus tard ! Bien plus tard. Parce que maintenant... C'est le retour de la brebis de Thomus et de Sulf. La bonne vieille qui râle, mais rit. Tant que le volcan retrouve un peu de son sourire, ça me va. On se retrouve. Et moi je recommence mes conneries. Pourtant je pense à lui. Mais, c'est plus fort que moi. ça me gonfle de tenir ce journal... Je me demande pourquoi je fais ça ? ça n'a aucune utilité nan ?
Reprendre la route. Avec eux. Et lui peut-être. Voyage Voyage. Et le reste derrière moi.




Barbichu !

Je redeviens moi ! Alors je vais faire bref. Alors... Par où commencer... ?!
Déjà par le fait que je pense à toi. Thomus fait des jeux de mot et... forcément je les imagine sortant de ta bouche.

Sinon... Je retrouve le couple que j'aime tant voir uni. ça fait du bien. Lui, elle. Ils sont beaux. Ils sont drôles. Le sourire est là. Et Gyps est revenue aussi. Je te plairais. Enfin j'espère.

Pour le reste... alors mes mots n'étaient pas clairs. Je suis sûre de mon choix. Mais je voulais dire, dans le sens de l'imposer à Sulf. De toute façon, Exa ne répond plus. Perdu, disparu dans la nature. Ce qui me fait penser qu'il s'en fiche. Au fond c'est mieux comme ça, nan ? Rassuré barbichu ?

Alors pour la suite... Veux-tu nous rejoindre à Genève ? Enfin avancer un peu vers nous ? On a envie d'aller voyager dans le Nord. C'est ça la vraie Gypsi. Celle qui voyage... Et qui accessoirement brigande. Mais ça tu le sais. Je t'avais promis de revenir... Mais dans ma tête de brune, si je te demande de me rejoindre ça revient un peu au même... Reste à savoir si tu en as envie, et si tu peux. Embrasse Meval pour d'ailleurs. Je ne l'oublie pas la blonde. A tiens d'ailleurs, tu pourrais pas lui demander si elle a 4 places sur son rafiot en partance pour le soleil ? Une pour toi, une pour Sulf, une pour Thomus et une pour moi ? Ouais, je profite mais sait-on jamais !

Bref ne t'inquiète pas. Libre et changeante mais, je tiens à toi. Et je suis sûre de mon "choix". Qui n'est pas vraiment un choix. Plutôt une évidence pour le coup. J'ai rien choisi. C'est tombé comme ça. Mais ça me va parce qu'au fond j'aime bien ce que ça donne. Notre "Ensemble". Je te reviens, de mes voyages si loin. Je te reviens. Tout s'ajoute à ma vie. J'ai besoin de nos chemins qui se croisent quand le temps nous rassemble... Ensemble, tout est plus joli. Parce qu'au fond... Si je t'avais pas... Je verrais le même arbre là-bas Mais... Serais-je heureux sans toi ? Pourquoi pas ? Rien que d'y penser ça me glace à chaque fois Si je t'avais pas... Que serais-je, où ça ? Ma maison c'est là, Exactement dans tes bras... Alors Steph, Bouge pas, C'est ma place à moi, Mon abri mon toit. J'habite tes bras, Là où me caressent tes doigts.

Merci pour ton poème. Très joli. Apprends moi la constance tu as raison. J'en ai grand besoin. Ainsi que toi à mes côtés...
Je t'embrasse.
Gyps.

_________________
Stephazur73
Steph vit revenir du nord un pigeon au bec plein de neige, et son sang ne fit qu'un tour, il ne pouvait s'agir que des nouvelles de sa Brebis. Le coeur serré et dans une impatience haletante, il déplia le rouleau, et son visage s'illumina. Emu dans le tréfonds de lui même, comme s'il était remué de vagues incessantes qui lui faisaient chavirer l'âme, il serra le parchemin contre lui et ferma les yeux, un long moment.
Que ces mots étaient un baume délicat sur des plaies parfois douloureuses, en tout cas sensibles!

Il était tout impatient de le lire, qu'il lui fallait répondre.

Il prit sa plume, et se concentra avant de coucher par écrit l'émotion qu'il avait ressentie.



Ma brebis,

Que tes mots me touchent... Ils me pénètrent l'âme comme si ils étaient capables de me transpercer sans me heurter, de me diviser sans me désunir.
Que je suis heureux que tu redeviennes toi! Que la Gyps que je connais, celle qui me retrouvait en taverne et qui s'engageait avec moi dans mille bétises à dire, revit parmi tes amis.
Bien sûr l'absence est difficile, je perds un peu le goût des choses, mais te savoir mieux, heureuse, en meilleure forme, me redonne le plaisir et la joie. Et tu sais, tu m'as toujours plu, d'autant plus, certes, avec le sourire et ta pétillance. Non pas une lasse Pirine, mais Ô combien effervescente pour réveiller mon coeur et tout ce que je suis.

Tu me proposes de vous rejoindre... Oui, avec plaisir! Il faut que j'en parle avec Mev, bien sûr, que j'embrasserai avec plaisir pour toi et lui ferai part de ta demande! Faire du bateau, tu le sais, cela ne m'est jamais arrivé! Alors, partir avec toi et tes amis, j'en serais tellement comblé!

J'aime cette évidence que tu décris. J'aime cet ensemble que tu appelles de tes voeux. Tous les mots, toutes les rimes, toutes les images que je pourrais trouver, ne suffiraient pas à traduire le message poignant que veulent offrir les battements de mon coeur.
"Chanter l'amour ne suffira jamais, il en faudra plus, pour te le dire encore, pour te dire qu'il n'y a pas de plus belle chose, que toi, unique comme tu l'es, immense quand tu le veux.... Merci d'exister..." La plus belle chose qui m'arrive en ce bas monde.

Je veux continuer à construire un présent plus joli, repeindre les murs de ta vie de couleurs qui te plaisent. J'ai envie d'être ce dont tu as besoin. Ce qui manque à ta vie pour la rendre belle. Alors oui, je te rejoindrai...
Fais moi une place... j'deviendrai tout clown, gentil,... Tout pâle, tout muet, tout p'tit quand il le faudra... Jamais hautain, lointain, distant ou cruel... J'me ferai tout neuf, tout beau, tout ça... pour être à toi.

Alors, à tes côtés.. Oui, je suis prêt à aller où bon te semble. On se retrouvera... à force de prières. Un jour ou l'autre le destin nous verra à la croisée de ses chemins. Face à face, par delà le temps et l'espace.
Et la maison de tes bras, saura t'accueillir, comme il se doit.

J'ai besoin de toi à mes côtés... aussi.... je t'embrasse ma brebis
Ton Barbichu
Domenika



Gypsi,

Je suis partie, et je suis arrivée sans encombre. J'ai eu la chance de rencontrer mon ami et maître d'armes Akira, qui m'a accompagnée jusqu'à la ville voisine. J'avais choisi le chemin le plus court, mais le plus dangereux. J'espère que tout va bien pour vous.
Je suis arrivée, je me fais des connaissances. Exa est venu me rejoindre. (ratures) Il a eu un souci de chute sur la route, mais je m'occupe de lui.

Pour l'instant, je me repose un peu avant de savoir et de décider de quoi mon avenir sera fait. Je pense créer un groupe, pour voyager, enfin je pense que vous voyez ce que j'ai en tête...

Merci de me souhaiter le bonheur que je mérite, je ne sais si je suis faite pour le bonheur, mais peut importe. Je ne sais pas ce que ça peut être, jusqu'ici, ma vie a été très compliquée, alors je ne me pose plus de questions. Qui vivra verra. Je suis déjà assez ennuyée avec des rêves bizarres ces derniers temps.

Kem

_________________
Sulfura
« L'impuissance est la forme la plus courante de la résignation. »
Yvan Audouard.

Route, continuelle route. Toujours sur les Routes. Un tapis qui se déroule sous ses pas, Des allers et des retours. Sur la route toute la sainte journée*...
Halte à Chambé, un berger qui ne suit pas, qui ne comprend pas. Un berger ailleurs. Une brebis toujours présente mais discrète. Une brebis galeuse, qui suit le chemin. La brebis et le berger se sont peut être inversés....La brebis devient berger et lui, brebis égarée. Ecrire, ne pas écrire.... finalement, la brune se décida enfin. Parchemin en main, elle s'installa pour écrire...




Bonsoir,

Tu es là... toujours derrière moi ou plutôt à côté de moi. Oui, c'est mieux ainsi. Le tandem  ; brebis berger, s'échange les places. Pourtant, tu me parais loin, si loin. Ou peut être que c'est moi qui le suis... à des années lumières d'ici... Oui, c'est sûrement ça. Quelque chose m'échappe mais quoi... Aller à la redécouverte de soi. Mais j'ai toujours été ainsi. On porte tous un masque. Subtile...et leurrant. Il crée l'illusion qu'on veut bien montrer. Mais parfois, on n'y arrive plus. On n'a plus la force d'envoyer un mirage. Je ne sais pas où j'en suis et où vont me mener mes pas. En fait, je ne cherche même plus à le savoir.

C'est vrai, tu le sais, je n'ai pas besoin de le dire pour que ça se sache. Je ne veux pas retrouver «  ce  » barbu. Je ne m'y fais pas. C'est ainsi, j'en ai mes raisons. Raisons peut être loufoque... mais ce sont mes raisons... Il ne s'agit pas d'un simple caprice de ta Reyne. Cacher l'indicible. Comment dire ces choses qu'on ne peut murmurer tout bas ? Inconsciemment... je savais au fond, pourquoi je le rejetais autant. Maintenant, tout me paraît plus claire et plus limpide. L'inconscient s'est transposé dans le conscient...et ça me fait tant de peine...

Une monstrueuse mélancolie me saisit. Je pensais que je pouvais vous aider. Je pensais que je pouvais faire une chose de bien en ce bas monde, une chose avant que le Temps ne termine sa boucle sur moi pour m'envoyer vers l'infini. Réparer mes fautes que j'ai parsemé tout au long de mon chemin. Mais je me suis fourvoyée. Je ne puis plus rien. Impuissante. Saleté d'impuissance. «  La plus farouche orgueil naît surtout à l'occasion d'une impuissance.  »** Je dois le reconnaître... Oui, j'étais fière de vous avoir à mes côtés. Oui, ça me flattait l'ego de savoir que j'étais votre Reyne. Mais tout à une fin... tout finit par s'évaporer...Je ne contrôlais rien, je n'ai eu aucun ascendant sur une quoique ce soit. J'ai essayé de me croire importante, de me mettre dans une sorte de piédestal. Ce rôle m'allait bien, et je le jouais à merveille, je pense. Mais ...je ne suis rien... Juste, une femme qui a passé sa vie à fuir un homme.

Tout part en lambeaux. Tout s'effondre et j'ai perdu ma voie.
J'essaie en vain de me faire une raison. Mais je résiste malgré tout comme un arbre résisterait contre vents et marées.
J'espérais te connaître, vraiment... mais je crois que je ne connais plus personne. Je me camoufle à l'ombre de mes propres connaissances. Et je me suis égarée seule. La boussole s'est brisée un jour d'hiver. Gelé par le temps... et finalement, je crois que …

Je ne connais pas
Tous les secrets de ton coeur
Mais je viens quand même, tu vois
Quelque part entre douleur et douceur
Mais je viens quand même
Je te suis quand même ***

Et tu sais pourquoi  ? Parce que je reviendrais toujours auprès de toi. C'est une boucle interminable. J'aurais beau m'enfuir au bout du monde, loin de toi, loin de vous, loin de tout. Mais je crois, que ma Terre est ronde et que je finirais par en faire le tour et revenir auprès de toi. Oui, ma Terre est ronde et vous êtes ma constellation... mais je m'enfuis dans les ténèbres. C'est tellement attrayant... et je me laisse entraînée par son cercle vicieux.

Tu sais, j'ai rencontré un Soleil en plein hiver, mais le Soleil ne peut atteindre la Lune... C'est un mirage... espoir vain... Ce genre de Soleil qui te ferait oublier ton aire... Mais l'aire est vitale... On ne peut vivre sans... L'aire atteint la Lune et l'enveloppe... alors que le Soleil ne peut que la contempler de loin... Alors je suis devenue amère, parce que mon aire me tournait le dos, parce que j'avais besoin d'un Soleil pour compenser ce manque d'aire...

Je te connais un peu, beaucoup... peut être trop, peut être pas assez. Je ne sais plus. Je suis perdue dans la lumière du soir. Je suis perdue sans aucun espoir... ou peut être... que le monde lui même se perd, tous ensemble.

Malgré les moments houleux que tu continueras de rencontrer, ne baisse jamais les bras...garde la tête haute et fière... Ne doute jamais de toi, ne doute jamais de ta force car moi je sais, qu'il y a un héros en toi...

Oui,

Il y a un héros
Si tu regardes en ton coeur
Ne sois pas effrayé
De ce que tu es vraiment
Tu trouveras une réponse
Si tu as la force de trouver tes vraies valeurs
Et cette peine qui t'a rongée

Dès lors un héros viendra à toi
Avec la force de te relever
Tu peux surmonter tes peurs
Et tu sais que rien ni personne ne t'emportera
Ainsi quand tu sens que l'espoir n'est plus
Regarde en toi et sois fort
Et finalement tu verras
Qu'un héros demeure en toi

C'est un long et difficile chemin
Que de faire face seul au monde
Sans que personne ne te tende la main
Pour t'éviter la chute
Tu trouveras l'Amitié
Si tu la recherches passionnément
Et ce vide que tu as connus
Se comblera

Dès lors un héros viendra à toi
Avec la force de te relever
Tu peux surmonter tes peurs
Et tu sais que rien ni personne ne t'emportera
Ainsi quand tu sens que l'espoir n'est plus
Regarde en toi et sois fort
Et finalement tu verras
Qu'un héros demeure en toi

Dieu sait
Que les rêves sont difficiles à atteindre
Mais ne laisse jamais personne
Les briser
Tiens bon
Le Soleil brillera à nouveau
Le temps
Te montrera le chemin

Dès lors un héros viendra à toi
Avec la force de te relever
Tu peux surmonter tes peurs
Et tu sais que rien ni personne ne t'emportera
Ainsi quand tu sens que l'espoir n'est plus
Regarde en toi et sois fort
Et finalement tu verras
Qu'un héros demeure en toi ...

Quoiqu'il advienne... garde toujours les yeux rivés sur le devenir et ne laisse personne troubler ta quiétude. Quoiqu'il advienne, ma terre sera toujours ronde...et je trouverais toujours son épicentre... Sache que tu es la seule qui a su ébranler cette femme au coeur paralysé.

Je te laisse un peu de répit, un peu de souffle, je me suis attardée, un peu trop...

Je t'embrasse,

SulfurA avec un A



*Roch Voisine : sur la route
**Paul Valéry
**Celine Dion tous les secrets de ton cœur
***Mariah Carey : traduction "Hero"
Gypsi
Chambéry, Mars 1461

Là, tu es là. Et j'ai besoin de toi. Au moins autant que j'étouffe. Mon air... Qui se mue. Difficile à respirer. J'ai l'impression d'être sous l'eau. Et l'air... Seulement quelque chose qui me brûle l'intérieur du poitrail.
J'ai besoin de partir. J'ai besoin de vous. Mais de ma liberté. J'ai besoin qu'on accepte mes choix. Mes choix... En ai-je vraiment fait...
Uzès. Et nous verrons.




Kem,

Occupe toi de lui. Oui. Tant mieux si tu es bien arrivé, que tu retrouves un ami, et que tu fais des connaissances.
Un groupe est une idée. Personnellement j'ai essayé maintes fois. Mais je suis trop solitaire et indépendante pour m'y plaire. Peut-être est-ce différent quand c'est un groupe qu'on a créé soi-même. Essaie, tu me diras ce que ça donne.

Pour le reste. Entre trois bruns. Enfin un couple de bruns et toujours le brun barbu. ça va. Même si c'est compliqué. C'est toujours compliqué avec nous de toute façon. On avance. On voyage. On va dans le Nord. Mais j'éviterais soigneusement Exaël.

Des rêves étranges j'en ai fait un aussi. Il m'a... En fait on était tous les 4, exa, le barbu, toi et moi. Et les couples s'inversaient. Et on finissait par se battre toutes les deux. Je te passe les détails sans queue ni tête. Quand j'y repense même moi je ne comprend pas. Je suis même pas sûre qu'il ait un sens. Bref.

Garde toi bien. Vis, et tu verras.
G.




Bonjour,

S'écrire alors qu'on est ensemble, y'a bien que nous deux pour le faire. Notre marque de fabrique je crois. Alors oui, je suis là. Discrète. Dans ton ombre. Mais je suis là. Je ne te lâcherais pas de suite. Loin... On est loin Sulf, parce qu'on a chacune nos barrières. Des démons qui nous hantent. On est loin parce qu'on ne se livre plus comme avant. Mais ça reviendra. Les masques qui viennent cacher nos douleurs, nos cicatrices... On peut aussi les taillader. Ils peuvent aussi porter des cicatrices, se fissurer. Se casser. Comme le fait le miens. Sulf... Tu connais par coeur mon masque. Tu connais aussi celle qu'il y a en dessous... Malgré tout ce que j'ai pu dire. Je connais aussi ce masque, tes peurs, quelques uns de tes démons. Pourquoi porter un masque l'une pour l'autre quand il est inutile ? N'est-ce pas faire des efforts vains ? On a besoin de se confier. Même si notre fierté nous en empêche. J'aimerais t'aider, tenter d'essayer de te guider. Même si je suis moi-même perdue.

Je le sais que tu ne veux pas. Mais Sulf... Faisons d'abord le point égoïstement par rapport à moi et ma vie. Exaël c'est fini. Si j'acceptais de faire des efforts et de le revoir - principalement pour toi - lui n'en fait aucun. Et je ne peux pas lui pardonner. Je n'y arrive pas. Même si bien sûr je ne suis pas toute blanche. Même si bien sûr j'ai mes défauts et j'ai fait des erreurs dans cette relation. C'est trop tard. On s'est perdu et c'est comme ça. J'en ai assez de tout ça. Et "ce" barbu, Steph, j'ai besoin de lui. Il m'apaise, il me fait rire. Je me sens bien quand il est là. Et il me manque quand il n'est pas là. Non ce n'est pas l'amour fou. Et tes raisons, je ne sais pas si je peux toutes les contredire. Certainement que non. Mais... Si je fais les choix inverse des tiens... Au moins nous verrons quel est le meilleur choix. Tu sais, regarde, il te manque aussi je crois... De ce que je vois. Tu tiens à lui. Comme je tiens à Steph. Si je reste avec lui, c'est que... J'ai besoin d'une présence et d'une confiance que je n'ai plus avec Exa depuis longtemps maintenant.

Des choses bien tu en fais Sulf. Alors cesse de dévaloriser tes actes. Tu agis, comme le dicte ton coeur et ton impulsivité. Au fond on est pareil de ce côté là. Tu es importante Sulf. Tant pour lui que pour moi. Et tu le sais. Enfin je l'espère. Tu es importante même si tu n'as pas toujours la capacité de faire tourner les choses comme tu voudrais qu'elles tournent. Sulf, oui, tu n'es qu'une femme. Mais Reyne, tu le restes tant que je vis. Ma Reyne, celle qui me connais plus que n'importe qui. Même si tu ne me comprends pas toujours. Tu es un peu mon reflet du miroir. A la fois si semblables et si opposées. Mais c'est ça qui est beau je crois... C'est ça qui fait notre union. Nous sommes tous "rien" Sulf. Il faut le savoir, l'accepter. Et se dire qu'on est rien, mais qu'on compose ce rien avec un petit morceau de tout. Tu fais parti de mon "tout". De ce qui me rend vivante. De ce qui fais que je suis ce que je suis actuellement. Avec mes défauts, mes qualités, mes erreurs et mes réussites.

Sulf... Tu te perds seule. Laisse moi t'aider. Lâche cette fierté... Juste le temps d'un instant, avec moi. Fuir... J'aimerais tuer de mes mains ce poursuivant inlassable qui gâche tes jours, qui vient peindre de couleurs sombres et inquiétantes tes nuits. J'aimerais. Mais... N'est-il pas qu'un cauchemar ? Tu le vaincras Sulf. Parce que tu es une Reyne. Et si, et si tu cessais de fuir ? Que tu te retournais, là que nous sommes avec toi. Et que tu combattais ? Si le fuyeur devenait le chasseur ? Sulf... Tu es plus forte que ça ! Tu peux y parvenir. Et nous sommes là. Toujours. Pour te soutenir. T'aider.

Non tu ne connais pas tous les secrets de mon coeur. Parce que moi-même il faudrait que j'ose m'avouer certaine chose pour que tu puisses - toi ma confidente, celle à qui j'ose toujours tout dire - connaître ce que je me voile. Tu es là pourtant. Et je ne t'en remercierait jamais assez... Tu es là. On est là. L'une à côté de l'autre. Et même si on est loin, on se retrouve toujours. Sulf, j'aimerais que tu te battes... Que tu parviennes à jeter des tâches de couleur dans ces ténèbres qui t'encerclent. J'aimerais venir et transformer tout cela. Ou te tendre la main, la saisir et t'extirper de ce trou où tu t'enfonces. Mais j'y suis aussi... Il faudrait qu'on essaie de se faire la courte échelle. Crois-tu qu'ainsi nous en sortirions ? Barreau après barreau. Pas après pas. Moi je veux y croire. Parce que je crois en toi. En nous. Plus qu'en n'importe qui.

Au fond, j'ai besoin de te voir heureuse pour l'être. Je sens que tu vas mal. Je sais que c'est un peu à cause de moi, de nous, de nos histoires. Et ça me fait mal. J'ai besoin de retrouver ce sourire sur tes lèvres. Vois-tu un amour impossible n'est pas un amour moins beau. Ce n'est pas un amour pour lequel on ne doit pas essayer de se battre. La lune et le soleil... Tout un jeu de regard, de cache-cache. Un jeu ! dans le plaisir, la joie, la bonne-humeur. N'est-ce pas aussi important ? L'air... Oui l'air... L'air peut être remplacer Sulfura. Mon air à moi c'est ma liberté. Je suis libre. Je suis née libre, j'ai grandi libre, avancé libre, sans jamais laisser personne entraver ma liberté. Du moins je le crois. Cette liberté est si profondément ancrée en moi que je ne peux pas plus y renoncer que je ne peux cesser de respirer. Pourtant elle fait mal parfois cette liberté. Tout ça pour te dire Sulf que... L'air qu'on respire, l'air essentiel peut parfois trouver des équivalents. Qu'il ne faut pas les négliger. L'air c'est bien... Mais sans soleil, l'air est froid. Trop froid. Fade, glacial. Qu'est-il préférable au final ? Moi-même je l'ignore. Chacun ses expériences... Je crois que je préfère suffoquer sous la chaleur du soleil et que m'éteindre de froid.

Tu me connais. Comment, comme moi je te connais. Et cette connaissance est indéfinissable. Tu n'es pas perdue Sulf. Tu vas retrouver ton chemin. Revenir vers nous. Reprendre tes repères. Tu n'es pas perdue puisque tu n'es pas seule. Je suis là... Concentre toi sur une étincelle. Une seule. Et suis là. Oublie le décor, le soir, la lumière qu'il y a autour. Et suis seulement cette étincelle. Elle te guidera. Et quand tu auras retrouvé le chemin, tu pourras suivre plusieurs étincelles, et regarder à nouveau le décor. L'aurore.

Je garde la tête haute. Tant que toi, tu la gardes haute. Ne jamais baisser les yeux devant personne. Rester fière et digne. Sulf, il faut qu'on se reprenne. Qu'on relève la tête, qu'on se redresse. Ne doute pas de toi non plus. Ni de ta force. Tu nous l'a assez montré, ta force. Elle est communicative. Prends ma main, serre la fort, et combattons ensemble. Nous serons plus forte encore. J'ai besoin de toi.

Tu sais... Des souvenirs d'antan me reviennent. Me rongent. Je sais pourquoi je ne sais pas aimer un homme correctement. Pourquoi je n'y arrive pas. Pourquoi je ne veux pas non plus. Il s'appelait Raphaël. Il était marchand. Et sacrément chiant. Mon premier amour. Et je l'aimais... Si tu savais Sulf... Je l'ai suivi jusqu'en Irlande... A ses côtés, la vie était un jeu. La vie était intense. Chaque instant ! tout. Tout. Les disputes comme les moment de rire. Tout. Et je n'ai jamais réussi à retrouver ça... Chez un autre que lui. Cette intensité, ce perpétuel jeu, qui fait que rien ne pourrait venir détruire ce lien qui nous unissait. Tout est plus fade. Il était bourré de défauts. Mais c'est aussi ça que j'appréciais... C'est cette relation que je cherche en d'autres. Steph, si différent puisse-t-il être m'aide à panser mes blessures... C'est moins intense. Certes. Mais justement. C'est différent. Et c'est ça qui fait sans doute que je puisse persister à ses côtés. Et l'aimer.

Ton amitié m'est plus précieuse que quoi que ce soit Sulf. J'ai d'autres amis, mais rien n'est pareil. Je pourrais vivre sans eux. Mais pas sans toi. J'ai besoin de tes coups de colère, de tes mots qui me font me remettre en question, de tes doutes, de ta façon de voir les choses, de ton impulsivité, de ... Tout ce que tu incarnes. J'ai besoin de ta vision des choses. Même si je ne la suis pas toujours. Même si je la contredis parfois. J'ai besoin de ta franchise. Si un héros demeure en moi, toi seule sais le faire ressortir Sulf. Toi seule sait le réveiller.

Je prends ces conseils, et je les garde. Avancer, les yeux rivés sur la suite du chemin. Sulf, applique tout ceci, tout ce que tu me dis, m'écris, applique le toi aussi. Je ne saurais mieux le dire que toi. Mais, sache aussi que toujours, je reviendrais vers toi. Même au bout du monde, même si la route est longue, je te trouverais et toujours je reviendrais vers toi. Tous mes chemins vont vers toi de toute façon. N'essaie même pas de me fuir. C'est tout cuit ! Pire qu'une sangsue tu sais. Mon air c'est toi. Ma liberté aussi, c'est toi. La solitaire que j'étais a trouvé celle qu'il fallait qu'elle trouve. C'est bête, je suis certaine qu'on ferait un bel androgyne ! Merci pour ta missive. Elle m'a touché. Elle contient beaucoup ... Je n'ai pas besoin de répit. N'est-ce pas plutôt toi qui en avait besoin ?

Je t'embrasse, ma Reyne.
Gypsi, avec 3G !

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Sulfura
Les bras de la mélancolie avait saisit l'âme de la Sulfureuse. Elle s'y blottit pour un temps. Mais un regard jeté en arrière et elle voit ce qu'elle aurait voulu ignorer. Elle s'était montrée égoiste n'étant obsédée que par son désespoir. Mais l'oeil de la conscience la poursuit. Et elle sent le regard brebiesque la fixer. Cesse de me regarder a t'elle envie de lui hurler. Pourtant, elle même, elle ne peut s'empêcher de croiser son regard. Elle en a besoin mais elle ne veut pas voir ce voile sombre posséder ses prunelles. La réalité s'installe et prend une place de plus en plus prédominante. Se lover contre la morosité et fermer les yeux. Là encore, rien y fait... elle sent le souffle putride de la tristesse. Tout le monde l'est... comme si cela était une épidémie. La brune doit s'extirper de ses sentiments néfastes.

Posée contre un tronc d'arbre, elle prend vélin et parchemin :




Gypsi,

Je suis là devant ce morceau de velin et je ne sais quoi dire alors je commence par cela. Quoi dire... Peut être que j'ai perdu là tout mon vocabulaire. J'devrais apprendre le langage des signes peut être que j'y parviendrais mieux.
Ou alors, je pense que la reprise de nos échanges épistolaires parviendra à refléter ma vérité.

Ceci serait juste une ébauche, une version bêta de tout ce que j'ai au fond de moi. Je n'use d'autres mots car je ne peux le voir sur un velin comme je ne peux le dire. Au fond, je crois que cette correspondance m'a manqué, j'ai du mal à ralentir la frénésie qui monte en moi.
Je me suis renfermée dans ma Solitude, je m'y suis noyée et je t'ai entraîné dans ma chute. Je n'aurais pas du me laisser aller ainsi devant quiconque. J'ai toujours voulu être ce socle. L'arbre qui ne chancelle devant rien, ni les bourrasques violentes du vent ni les lames d'acier d'une mer agitée. Pourtant mes racines se sont dérobées sous moi. Je ne suis pas Fragile, je ne suis pas Forte. Je décide de l'être ou de ne pas l'être.
Quand bien même, je ne suis pas nomade dans un désert, je suis ici avec toi ou plutôt le contraire. C'est vrai, j'ai voulu partir seule. J'ai voulu m'effondrer sans personne auprès de moi. Fierté démesurée ? Surement qu'il y a de ça. Mais il y a autre chose, au commencement je fus seule. Bref, quand bien même tu es là quoique j'aurais pu faire. Je n'ai pu me laisser sombrer tranquillement. T'es une vraie plaie, parfois ! Brebis qui devient sangsue ! Trêve de plaisanterie... Je te suis reconnaissante d'être toujours là quoiqu'il arrive. Notre astre existe bel et bien...
Quand bien même je ne te le dis Gypsi, le fait que je n'ai pas fuit était sensé prouver que je voulais au fond de ta présence.

Il est difficile de faire fondre un bloc de glace. Il faut du temps et parfois, une éternité... encore faut il en avoir la patience. N'essaie pas d'anticiper mon attitude car, elle n'est plus anticipable. Trop imprévisible car impossible de prendre de réelles décisions désormais. Que ce soit dans la joie et la tristesse, nous sommes là.... chacune ruminent dans notre coin...

Mais assez, assez ! Il y en avait toujours une pour relever l'autre... et là, il n'y a plus rien... assez, assez. Sors de là, l'espace est devenu étroit pour nous deux. Sors de cette prison de givre, tu n'y as pas ta place. Je t'y extirperais pour que tu puisses t'élever... Alors, ne pense pas à moi car il n'y a plus rien à penser. La route est semé d'embûche à nous de les surpasser...

Je m'arrête là, je n'ai pas encore fini mais un imprévu se présente à moi...

Corps et âme...

SulfurA avec un A.
Gypsi
La morosité et la tristesse sont plus contagieuses qu'aucune maladie

Gypsi s'enfonçait lentement dans un état de langueur et de tristesse. Elle se refermait sur elle-même. Loin de l'homme qu'elle aimait, elle n'osait pas même - la plupart du temps - prononcer son nom. Parler de lui était pourtant la seule chose dont elle avait envie ces jours-ci. Pourtant elle ne le faisait pas. Pas un mot ne franchissait ses lèvres. Elle s'enfermait dans son silence et dans sa Solitude.
Elle avait tant besoin d'elle. Et le besoin était réciproque ces temps-ci. Elle le savait. Et c'était pour cela qu'elle était partie. Oui mais... Elle avait besoin de Lui aussi. Cet homme que Sulfura n'accepterait sans doute jamais. Et c'était sans doute ça qui lui faisait le plus mal. Si elle avait eu l'espoir de le retrouver, et l'approbation de son amie de toujours, la distance aurait été plus facile à supporter. Sauf qu'entre le refus catégorique de SulfurA et l'absence de Steph, la brune s'effondrait et perdait courage. Seules les missives stephan-oises venait lui donner du baume au coeur et la faire réagir. Emotion qui émanait des doux mots écrits. Bonheur incomplet que de lire ces mots d'amour sans pouvoir partager un regard, un sourire, un baiser...

Gypsi allait mal. S'éloignait sans pourtant bouger. Une sorte de feuille morte que le vent balayait et faisait avancer ou tourbilloner à sa guise. Une coque vide. Et Sulfura le voyait bien. Le sentait bien. Dans les yeux gypsiesque, c'était bien un reproche qu'on pouvait lire parfois quand ses prunelles croisaient celles de la sulfureuse. Pourquoi ne pas l'accepter quand pour une fois je suis sûre de mes sentiments ? Et même si je me trompe, Sulfura, tu me soutiendras le moment venu... Mais pourquoi m'empêcher de vivre cette période de ma vie avec lui ?

Ecrire. Parce que finalement les deux brunes, si proches qu'elles le soient, n'arrivaient pas à se parler autrement. Ecrire c'était leur lien privilégié à elles. Une des rares façons qu'elles avaient trouvé pour tout mettre à plat, pour tout se dire, sans exploser frontalement de colère. Ecrire pour peser ses mots. Dire tout ce qu'on a à dire à l'autre sans pour autant être trop virulente. Oui, il leur fallait bien au moins tout ça pour ne pas se faire trop de mal.




SulfurA,

Le langage des signes... Tu ne me donnerais que des baffes non ? Remarque, c'est assez explicite mais... je ne suis pas certaine d'apprécier. Mais la reprise de nos échanges épistolaires... Tu as raison, je crois qu'on en a grand besoin.

La frénésie qui monte en toi... Cette frénésie que j'aurai tant aimé retrouvé chez toi ces temps-ci. Cette énergie, ce volcanisme en toi qui fait ta force et ton charme.
Oui, tu te renfermes dans ta solitude. Solitude que je ne respecte pas. Que j'ai tenté de briser. Je n'aurais peut-être pas dû. Peut-être que tu as besoin de cette Solitude pour pouvoir retrouver le plaisir et la joie de ne pas être seule ensuite... Je l'ignore. Si on ne peut montrer ses faiblesses à ses amis Sulf, alors à qui les montrer ? Bien sûr qu'il faut parfois se laisser aller devant une personne. Tu sais Sulf, je ne te mentirais pas, je déteste te voir ainsi. Pourtant, tu as laissé tomber le masque devant moi. Je te remercie de ce geste que j'interprète - peut-être faussement mais qu'importe - comme une marque de confiance.

Je n'ai pas été à la hauteur. Je te vois et j'essaie de te faire réagir. Mais je n'ai pas fait les bons choix peut-être, je n'ai pas utiliser les bons mots... Je n'y suis pas arrivée. Et je te demande pardon. Mais, sache que tu ne m'entraines pas dans ta chute. Simplement, c'est dur de te voir ainsi. Sans doute aucun, tu es la femme, tu es l'amie à qui je tiens le plus. On a traversé beaucoup de choses toutes les deux. Mais je sais que, me passer de toi, je ne pourrais jamais. C'est au-delà de mes forces. Et bien trop loin de mes envies.

Tu es une femme Sulfura. Avec ton histoire, et tes blessures. Et ton caractère. Alors comme tout le monde - moi la première - décider d'être forte ou faible, c'est normal. Jusqu'à présent ta fierté te faisait toujours décider de te montrer forte. Je sais que tu as vécu dernièrement une période difficile. Mais j'aimerais tant que tu relèves le menton et retrouve un port altier, et des mots de conquérante. J'aimerais revoir un sourire sincère flotter sur tes lèvres, et entendre résonner ton rire cristallin à nouveau. J'aimerais étrangler la Solitude qui ne veut te garder que pour elle. La tuer de mes mains. Mais j'ai peur de ne pas être assez forte pour cela. Un socle... Tu ne peux pas toujours tout porter sur tes épaules Sulfura. C'est trop dur. Ne chanceler devant rien, c'est être insensible. Et heureusement tu ne l'es pas. Et puis un socle ? Pour quoi faire ? On s'ennuyerait sur un socle. On aime tous le voyage. T'as déjà essayer de voyager avec un socle toi ?

Tout ça pour te dire que... On n'a pas besoin d'un socle. On t'aime. Moi la première. On a besoin de la SulfurA qu'on aime. Tu es un peu l'astre autour duquel on gravite. Notre repère, l'étoile qu'on regarde tous les jours, tous les soirs. Qu'on ne veut surtout pas voir disparaître, ni se ternir parce qu'alors c'est la fin de notre monde à nous. L'astre qui guide, pour la femme qui conseille. Et même si en ce moment tu es un astre de glace, personne ne perd espoir de te revoir à nouveau en astre de lave, ou d'éclair.

Je sais tout ça... Que le fait que tu n'ai pas fuit prouve que tu ne refusais pas ma présence. C'est aussi pour ça que je suis restée. Alors oui, sangsue, une vraie plaie ! Parce que je veux être là pour toi. Je ne veux pas t'empêcher de t'effondrer tranquillement. Tu sais - j'espère - que tu peux t'effondrer devant. Que je ne te jugerai pas, et que motus et bouche cousue, ça restera entre nous. Tu as une réputation à protéger. Je suis là pour tenter de t'aider à te relever. Même si tu n'as pas nécessairement besoin de moi pour le faire. Ne me demande pas de ne pas penser à toi. De sortir de la prison de givre sans toi. Je ne la quitterais que main dans la main avec toi. Je ne te laisserai pas là-dedans. Et qu'importe si je n'y parviens pas et que nous mourrons toutes deux étouffer là-bas dedans. Jamais je ne te laisserai, tu entends ? Jamais je ne t'abandonnerai dans cet état. J'aurai la patience qu'il faudra pour que la glace redevienne lave. Je m'amuserais à sculpter la glace. Et morceau par morceau, à force de la tailler, de la sculpter, il ne restera qu'un petit glaçon qui fondra plus vite qu'il ne faut de temps pour le dire.

J'ai voulu partir, c'est vrai. Je t'ai dit que je me sentais inutile. En fait... pour te dire la vérité... J'ai peur que ma présence te rappelle sans cesse tout ça. J'ai peur qu'elle t'empêche de tourner la page comme je te le demande si souvent. J'ai mal aussi. J'ai peur aussi. Oui parfois je me sens seule. Je suis bien moins forte que toi. Quand bien même tu décides de ne pas l'être. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. Il y a des choses que je voudrais que tu acceptes, que tu comprennes. D'autres que j'aimerais que tu mettes de côté. Mais je ne peux pas te façonner de la sorte. Sors de là la première, je te fais la courte-échelle. Une fois sorti tu m'extirperas aisément. A nous deux on se doit d'être forte Sulf. On surmontera toutes les embûches. Je le sais. Parce que j'ai confiance en Nous.

Je m'arrête là... Parce que je trouve que ça sonne bien comme dernière phrase.
Corps et âme...
Gypsi.

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