[RP] Une roulotte dans le jardin

Swan

[Quelques jours plus tard.]

Erin était partie et elle tournait en rond comme un lion en cage. Elle avait eu des nouvelles de la Corléone, mais elle avait du décliner son invitation. Ce n'était que partie remise, elle savait qu'elle reverrait bientôt Rodrielle et puis si elle voulait la voir, il lui suffisait d'aller à la Cour des Miracles, mais pour l'instant, ce n'était pas dans ses projets les plus récents.

Allongé sur son lit dans sa roulotte, elle soupirait à gros poumon. Elle trouvait le temps long et même ses petites escapades ne l'avait pas assez distraite et ce n'était pas son travail forcé à l'église qui allait lui changer les idées.

Elle savait Seth sur le chemin, il serait là bientôt, enfin elle allait pouvoir s'acquitter de ce qu'elle devait au blond. Elle grimaça, pourquoi est-ce que les blonds la suivaient ? Tibère l'avait-il maudite ? Elle ne savait pas trop, mais si elle faisait le compte depuis lui, il y avait eu pas mal de blond qui avaient gravité autour d'elle.

Nouveau soupir alors qu'elle se levait pour ranger un peu, elle avait que ça à faire après tout. Donc Seth arrivait, mais le souci était qu'il ne venait pas tout seul. Peut-être qu'en s'enfermant dans sa roulotte où dans la taverne de Scrat, elle arriverait à éviter ceux, qu'elle ne voulait pas voir. Elle donna un coup de poing dans un coussin avant de le poser sur le lit.

Elle secoua ses longues mèches rousses. Elle n'allait pas se terrer comme un rat tout de même ! Elle n'avait jamais eu peur de rien et ce n'était pas maintenant que ça allait commencer ! Elle ne voulait pas les voir, c'était un fait, mais elle n'allait pas arrêter de vivre pour ça. Elle verrait bien après tout.

Un petit coup de ballait et une bûche dans le petit poêle et sa roulotte était impeccable. Satisfaite d'elle-même, elle sortie pour aller squatter son nouveau repaire. "Chez l'Pirate"

Allez hop ! Scrat me v'là !!

Un petit coup d'oeil sur le tas de cailloux de Kamy pour vérifier qu'il est toujours là et là voilà qui file en direction des tavernes d'un pas nonchalant et les mains dans les poches.
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Swan

Et voilà, elle était de super mauvaise humeur alors que pourtant, elle s'était réveillée de charmante humeur. Il n'y avait pas à dire, de voir certaine personne de grands matins, mettait d'une humeur massacrante. Le jour de la rencontre fatidique était arrivé et ça lui broyait les tripes à un point qu'elle n'aurait pas imaginé. Quand elle l'avait vu entrer, ça avait été plus fort qu'elle, fallait qu'elle sorte !

Voir Seth, c'était pas la même chose. Lui l'avait fait attendre plus qu'il ne fallait, en traînassant pire qu'un escargot et elle s'amusait maintenant à le faire mijoter à feu très doux, juste pour le faire râler. Fallait dire que depuis deux bonnes journées, elle s'amusait comme une gosse, alors elle continuait dans sa lancer avec Seth, mais voilà, les choses avaient coupé court avec l'entrée de Louis dans la taverne du pirate. Pour couronner le tout, il l'avait royalement ignoré, comme si elle n'existait pas.

Contrarié plus qu'elle ne devrait de l'avoir vu sans y être prévenu, elle rentra furax dans sa roulotte où elle s'enferma. Si au moins son père était là, il pourrait la conseiller au mieux, même si elle savait ce qu'il lui dirait. « Il faut parler, régler ça une bonne fois pour toute », mais ça c'était au-dessus de ses forces, pour l'instant ... Elle aimerait juste qu'il soit là, sentir ses bras réconfortant autour de ses épaules. La rassurer de sa voix chaude et calme.

Pourquoi les choses avaient-elles tourné comme ça ? Pourquoi devait-elle être privée d'un oncle en qui elle croyait avant toute cette histoire ? Toute cette indifférence qu'il avait eue envers elle au profit du rouquin lui avait fait mal. Lui faisait encore très mal. Elle ne voulait qu'une chose, qu'ils partent et vite ! Ils étaient là pour rejoindre Tonic et bien qu'ils s'en aillent maintenant ! Genève n'avait pas besoin d'eux et surtout pas d'un bruleur de rousse ! Elle voulait surtout retrouver sa tranquillité d'esprit et finir ce qu'elle avait commencé.

Elle agrippa un gros coussin qu'elle serra contre elle et s'enroula dans une lourde peau en restant comme ça, allongé et serrant le coussin contre son ventre, recroquevillé, retenant du mieux qu'elle le pouvait, les larmes qui lui brûlaient les yeux. Une grosse boule dans la gorge l'empêchait presque de respirer tellement la peine était là, mais trop fière, elle ne voulait pas accepter d'y céder.
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Swan

[Sur les berges du lac !]

Il neigeait. C'était tombé toute la nuit. Le paysage était superbe, mais la rouquine ne le voyait pas. Elle avait mal et au fond d'elle, elle s'en voulait d'être aussi faible. Emmitouflé dans son mantel de fourrure et bonnet rouge sur la tête qu'on voyait de loin, elle marchait sur les berges du grand lac. Elle avançait, sans vraiment voir où elle allait.

Sa respiration faisait des volutes de fumées dans l'air alors que de gros flocons tombaient dru. Tout était recouvert et bientôt il serait difficile de marcher sans lever les jambes bien hautes. Après une bonne demi-heure de marche, elle s'arrêta pour se planter devant le lac qui n'était pas gelé. Elle leva son visage pour regarder le ciel qui était blanc et donc les flocons lui tombaient dessus.

Drea lui avait demandé une chose qui était au-dessus de ses forces. Dans l'état où elle se trouvait, elle était incapable de faire ce que la brune lui avait demandé, même si elle lui avait dit qu'elle y penserait. Elle soupira et posa son regard don les cils étaient couverts de petits flocons, le lac qui était d'un calme apaisant. Ses mains viraient au rouge, voir bleu tellement elle avait froid. Elle les approcha de ses lèvres et y souffla dessus pour les réchauffer, puis les frottas l'une contre l'autre vigoureusement.

Ses pensées partirent sur l'objet de la demande de Dréa. Pourquoi tout avait foiré ? Son père lui avait dit une chose qu'elle n'aurait jamais crue et alors qu'elle avait décidé de parler au rouquin, de lui dire ce qu'elle avait sur le coeur, tout c'était écroulé sous ses pieds et elle n'avait rien dit. A quoi bon ! Elle avait alors tiré un trait sur tout ça. Du moins c'était ce qu'elle pensait ...

Louis lui manquait. Même si elle avait dit qu'elle ne voulait plus de lui comme oncle sous le coup de la colère et de la déception, elle avait toujours une grande affection pour lui. Il l'avait blessé aussi, mais elle le connaissait depuis tellement longtemps. Comment oublier tout ce qu'ils avaient vécu ensemble ? Elle ne pouvait simplement pas. Le revoir et pouvoir lui parler lui avait fait un bien fou, même si son état l'inquiétait et elle était soulagée et heureuse de pouvoir l'appeler de nouveau « tonton ».

Par contre, ce que Dréa lui demandait ... Quand l'autre crétin dégénéré crachait son venin autant qu'il pouvait sur elle a qui voulait l'entendre ? Non. Elle ricana. Aller dire d'elle, qu'elle aimait se faire attacher comme une catin nympho pour que tous les petits crétins dégénérés dans son genre viennent la voir pour lui dire d'être gentille, comme c'était arrivé juste avant que son oncle n'arrive ? Alors là même pas en rêve. Il pourrait crever la bouche ouverte qu'elle irait pas. Et qu'est ce qu'il en savait d'abord lui ce qu'elle aimait ? Un crétin oui et un gros en plus. Dréa n'aurait pas ce qu'elle voudrait ...

Elle se baissa pour fouiller dans la neige un caillou qu'elle trouva et qu'elle lança rageusement dans l'eau du lac. Nan mais, il se prenait pour qui l'avorton ?

En rage, elle retourna dans sa roulotte se mettre au chaud et surtout se calmer ...
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Andrea_

Où mes pas me mènent...

Le cerveau dans un étau, le dos courbé, la tête basse, le visage bouffi et l'oeil vitreux.
Déçue, en colère, blessée, peut être les trois ensemble.

J'en ai plein les couil**s ! qu'il avait dit le roux.
Bin si y a qu'ça, ça peut s'arranger... Qu'elle lui avait répondu la Chataîne, avec un petit regard lubrique qui en disait long sur ses intentions.

Mais tout s'était enchaîné. Vite, trop vite pour réagir convenablement. Lestat avait tendu à la Chiasse une lettre, qu'elle avait lu, laissé tomber à terre pour finalement la balancer au feu. Les mots n'avaient pas voulu sortir au début.

Puis le visage s'est assombri. Les paupières se sont baissées. Les autres sont parti. Les yeux se sont emplis de colère. L'index s'est levé, la voix s'est fait grave et profonde. Les mots ont dépassés les pensées. Il y a eu des cris, des larmes, le tout marquant l'incompréhension Colombesque.
Puis la peur a surgi. De nulle part. Violente. Saisissante.
Le poing s'est serré pour s'écraser de toutes ses forces sur la joue du Roux.
Puis un second. Puis de nouveau des cris.

JAMAIS. Tu n'auras jamais aussi mal que moi en cet instant Lestat. JAMAIS.

Puis rien. Il a pris le poings de sa femme et l'a serré contre lui.
Du silence. Un silence qui en dit long, un silence bientôt brisé par un sanglot, parce que ce qu'il vient de faire est innommable.
Parce qu'il ne peut pas. Il ne peut pas les quitter. Elle le refuse.
Le poing se desserre. Lentement. La douleur non plus n'est rien.

La Belle avance, repensant a tout ça. Les pensées arrivent, confuses et décousues.
Swan en avait voulu à Louis. Puis lui avait pardonné. Pourquoi évitait-elle Lestat maintenant ?

Le menton se relève et le poing gauche s'écrase sur la porte de la roulotte. La voix est étouffée, l'esprit rageur.

Swanny, ouvre.
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Swan

Un échange de lettres plus ou moins agressives. Lestat qui lui écrivait qu'il avait quitté Dréa et Louis en lui demandant si elle était contente, alors qu'elle n'avait rien demandé à personne ... Pourquoi tout partait en vrille ? Pourquoi lui mettait-il ça sur le dos ? Qu'avait-elle fait pour que tout ça se passe ? Elle avait crains cette rencontre, mais jamais au grand jamais, elle n'aurait imaginé que ça en arrive là ! Son oncle, elle le connaissait depuis très longtemps et elle ne pouvait pas oublier tout ce qu'il s'était passé entre temps, alors elle avait fait le premier pas.

Allongé sur son lit dans sa roulotte, elle n'arrivait plus à penser correctement. Elle tenait une autre lettre du rouquin et là, s'il voulait l'anéantir et bien c'était réussi. Elle venait de se vider deux fois l'estomac dans un seau et elle savait que ce n'était pas terminé. Elle avait bien tiqué en entendant son nom de famille, mais avait préféré y faire abstraction se disant que c'était peut-être une coïncidence.

Tibère ! Elle avait presque mis deux ans à refouler cette envie de le tuer et voilà maintenant qu'il réapparaissait comme ça et qui plus était, il était le frère du rouquin ! Tibère qu'elle avait tant aimé et don cet amour c'était transformé en haine viscérale quand il l'avait abandonné. Le schéma allait-il se reproduire encore une fois ?

Et hop, voilà une rouquine qui se penchait une troisième fois sur son seau, transpirant et suant alors qu'elle n'avait plus rien à vider maintenant. Des coups sur la porte firent vibrer le bois et une voix derrière qu'elle avait du mal à reconnaître tellement sa tête bourdonnait.

Swanny, ouvre.

Elle n'avait pas la force de se lever pour ouvrir, alors elle brailla de sa voix cassée et enrouée.

Ouaiiii c't'ouvert !

Et hop, la rouquine de replonger sa tête son seau ...
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Swan

[Quelques jours plus tard !]

Ils étaient tous partis. Dréa, Louis, Seth et enfin Lestat. Leur discussion en tête-à-tête, cette soirée à parler des heures, elle n'arrêtait pas de la ressasser en boucle. Bon sang pourquoi tout était parti en vrille comme ça ? Lestat lui avait plus dès qu'elle l'avait vu pour ce tournoi et pourtant elle n'avait prêté aucune attention à lui quand il avait joué les curés lors du mariage de son père.

Quand elle le voyait, elle avait l'impression de se voir dans un miroir. Pas physiquement bien sûr, Les était un homme et elle non. Ils étaient roux tous les deux, même si lui la voyait avec des cheveux verts et cette pensée lui fit plisser le nez. Quelle horreur des cheveux verts. Et pourtant elle aimait le vert, puisque c'était la couleur de l'Irlande, mais là nan !

Et puis il y avait Tibère et ce que Lestat lui avait dit et pourtant elle doutait que ce soit ça. Elle savait quand même faire la différence entre les sentiments qu'elle avait eus pour le blond et ceux qu'elle avait pour le rouquin.

Même s'ils étaient frère, ils étaient bien trop différents sur certains points. Lestat était un bourrin, sans éducation qui parlait comme un charretier quand il voulait être désagréable alors que Tibère c'était tout le contraire. Il avait un langage noble, même quand il était énervé. Toujours bien habillé, prenant très soin de lui. Elle sourit à ce souvenir. C'était lui qui lui avait donné gout aux belles parures et même si Tibère pouvait user de sa force pour obtenir ce qu'il voulait, c'était toujours fait avec distinction.

Comment pouvait-elle avoir reporté ses sentiments sur Lestat ? C'était impossible. La ressemblance physique n'était pas la raison et elle n'en démordrait pas. Elle soupira. Penser à Lestat lui faisait mal et ... Pensée à Tibère encore plus. Elle donna un coup de poing enragé sur un coussin posé sur son lit dans la roulotte.

J'te déteste Tibère d'Lioncourt ! Comment as-tu pu m'abandonner ?! J't'aimais tant ...

Elle se mit sur le dos, ravalant sa colère. Elle lui en voulait toujours et elle savait que cela ne passerait pas. Elle ne l'aimait plus ! Mais le fil de soie était si fin entre l'amour et la haine. Jusqu'à maintenant, elle ne savait pas où il était et elle ne s'en préoccupait pas spécialement. Elle avait tiré un trait sur lui, mais quand Lestat lui avait dit que le blond était son frère, tout avait basculé.

Pour faire plaisir au rouquin, elle avait écrit à sa cousine qui vivait en Bretagne. Elle lui avait dit de lui dire la vérité sur le blond et sur Marine qui était maintenant sa fille. Elle venait de recevoir la réponse et quand elle avait lu ce qu'elle avait écrit sur l'état de santé du blond, son coeur c'était serré malgré elle. Pourquoi avait-elle cet élan de pitié pour lui alors qu'elle avait voulu sa mort durant des années ?

Agacé par tout ça, elle finit par prendre un parchemin et une plume et elle écrivit à Lestat pour lui dire que son frère allait bien puis elle prit un autre parchemin. Elle hésita longtemps avant de se mettre à écrire ... A Tibère ...
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Swan

Son père n'était pas près d'être de retour. Il avait pris du retard sur leur trajet et comme ils étaient tous encore en Gascogne, la rouquine avait décidé de mettre les bouts dans quelques jours. Quelques jours ce n'était pas tout de suite, mais elle aimait que tout soit parfait. Il lui fallait écrire des missives à certaines personnes pour leur signaler son arrivée et puis elle devait s'occuper de son cheval qui n'avait pas bougé depuis un certain temps.

Pourquoi ne pas partir tout de suite ? Parce qu'elle attendait, d'avoir son échoppe pour décamper et prendre l'air, certainement plus pur ailleurs. Elle savait très bien que son père viendrait s'installer là un jour ou l'autre et puis elle correspondait avec Kamy, ce qui lui permettait de se tenir au jus assez régulièrement. Elle savait que son père c'était battu en duel et que bien sûr, il avait remporté ce combat. Elle avait souri quand elle avait su, même si elle ne doutait absolument pas, dans les capacités de son paternel.

Muse, Luc et Scrat étaient eux aussi partis et Genève était d'un calme effrayant après autant d'effervescence. Elle venait de brosser son cheval, de vérifier ses sabots et avait graissé le cuir du harnachement malgré le froid qui l'envahissait, mais elle voulait que tout soit parfait. Ca la faisait sourire quand on lui disait qu'elle était bordélique. Certes, il lui arrivait ne pas ranger certaine chose et elle avait eu un gros coup de laisser aller quand elle s'était mise à picoler, mais depuis, elle avait repris ses habitudes.

Encore trois journées à passer dans le jardin de Kamy et elle repartirait vadrouiller sur les chemins. Elle en avait besoin elle aussi. Tant de choses c'étaient passés, tant de choses avaient été dites d'une part et d'une autre. Des fantômes qui revenaient dans sa vie, non « un » fantôme avec qui elle correspondait maintenant depuis quelques jours. Qui aurait cru qu'au bout de deux années de haines viscérales, elle aurait trouvé la force de lui écrire ?

Quand elle avait appris son « accident », ça lui avait retourné les tripes tout comme quand Lestat lui avait dit qu'il était son frère. Elle devait s'éloigner un peu de Genève pour faire le point. Remettre en place ses sentiments contradictoires et la confusion que cela provoquait chez elle. Elle ne savait plus du tout quoi penser.

Alors qu'elle rangeait ce dont-elle n'avait pas de besoin urgent dans les coffre fixés, elle sortie de sa poche la mèche de cheveux tressés que Scrat lui avait laissé. Elle s'installa sur le bord de son lit et se mit à la triturer entre ses doigts. Souvenir d'un baiser. D'un baiser tendre et langoureux que le brun lui avait donné avant son départ et qu'elle n'avait pas repoussé. Scrat, un homme charmant qui avait les mêmes aspirations qu'elle en ce qui concernait la navigation et les bateaux, mais elle avait du mal à s'imaginer avec lui et elle lui avait dit de ne pas s'attacher à elle. Il était bien trop gentil pour elle et elle ne voulait pas le faire souffrir.

Non mais elle était folle de penser cela ? Pourquoi un homme gentil ne serait pas bien pour elle ? Scrat était aussi un brigand tout comme elle, mais voilà, cela ne correspondait pas exactement à ce qu'elle voulait. Mais que voulait-elle en fait ?

Agacé par ses réflexions sans réponses, elle rangea la tresse perlé dans un petit coffre où elle mettait tout ce à quoi elle tenait. Le poème de Boulba et la rose de Kalum qui avait séché était là et maintenant cette mèche de cheveux bruns allait rejoindre son petit trésor. La seule chose qu'elle regretterait, c'était de ne pas avoir revu Ober avant son départ, mais ce n'était que partie remise et cette fois, elle espérait bien avoir son tatouage la prochaine fois qu'elle la verrait.

Rangeant le petit coffret au trésor dans un plus gros coffre, elle se releva et regarda que plus rien pouvant valdinguer dans la roulotte, n'était plus posé n'importe où. Bientôt, elle reprendrait la route, mais pour l'instant, elle allait aller voir si elle voyait âmes qui vivent dans les tavernes ...
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Swan

[Le jour du départ]

Enfin ! Elle avait fait sa demande chez le conseiller du Comte. Elle avait payé ce qu'il fallait, même si elle aurait préféré garder les écus pour un navire, mais quand il fallait, il fallait. Pour pouvoir commander un navire, il fallait d'abord étudier, elle aurait donc le temps d'économiser pendant qu'elle étudierait.

Bon sang est-ce que c'était elle ça ? Etudier ! Si quelqu'un lui avait dit un jour qu'elle irait sur les bancs d'école. Bouarf ! Bon en même temps avec la vie qu'elle menait, ça risquait de prendre beaucoup de temps surtout qu'elle mettait les voiles et maintenant !

Tout venait d'être rangé dans les coffres. Cette fois plus rien ne traînait et elle était en train d'atteler son étalon. Cet animal, elle y tenait beaucoup. Il avait une robe couleur orangé- feu. Elle choisissait toujours en fonction d'elle-même. C'était un gros cheval de trait, fait pour tirer sa roulotte sans qu'il force de trop.

Elle ne voyait pas pourquoi son cheval devrait souffrir. Elle l'avait nommé « Pirate ». Quoi de plus normal me direz-vous, quand on rêvait d'en être une. Sa vie tournait autour de la mer et des navires depuis quelques temps déjà, mais pour l'instant, ce n'était pas vers la mer qu'elle allait se diriger.

Elle allait retrouver une vieille, très vieille connaissance. Un vieux « fantôme » ressurgit de son passé ...

Une petite sucrerie, une caresse sur l'encolure et la rouquine qui prenait les rênes en mains en grimpant sur le banc de bois de sa roulotte. Un petit claquement de la langue et hop la voilà partie, laissant derrière elle, son échoppe, la sulfureuse blonde Heidy et des souvenirs plus ou moins bons ...

Aller Pirate on y va m'grand, c'est r'parti !
Adieu G'nève ! A l'prochaine !
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Une roulotte dans le jardin

Swan

[Installation à Genève]

Voilà, elle était enfin revenue dans ce village. Kamy était déjà habitante et son père lui avait dit qu'il allait s'y installer, donc forcément la rouquine allait s'installer aussi. Bin oui, fallait pas croire, mais la morveuse toute grande qu'elle était, se devait de vivre où son paternel vivait et c'était d'autant plus valable maintenant qu'elle s'était de nouveau rapproché de lui !

Comme elle n'allait pas au mariage de celui qui n'était plus son oncle, elle avait stationné sa roulotte dans le jardin de la maison de Kamy qui bientôt, serait aussi celle de son père, bah oui forcément. Eux n'allaient pas s'éterniser dans ces belles montagnes puisqu'ils devaient aller au dit mariage puis partir voir des amis. Elle fainéante, n'avait plus envie de bouger.

Et oui, la rouquine avait quelques projets en tête et pour cela il fallait rester un peu sur place. Enfin un peu, parce qu'elle avait quand même la bougeotte la petite. Fallait pas lui en demander trop non plus hein !

Elle avait donc posé sa roulotte dans le jardin de la maison. Elle y avait installé les cales et mis son gros étalon à la couleur presque rousse, comme elle dans une petite écurie. Le couple était parti la veille avec sa soeur et son frère et, Kamy lui avait demandé de veiller sur son tas de cailloux, trop lourd pour le voyage.

Bien entendu la rouquine avait répondu présente pour surveiller le tas de pierre inutile et elle avait passé sa première nuit dans ce lieu qui était devenu sa ville. Premier réveille glacial dans sa roulotte. Elle s'emmitoufla sous ses couvertures en laine et peaux. Elle se leva enrouler comme un saucisson et alluma le petit poêle qui allait réchauffer vite fait la maison sur roue qu'était la sienne.

P'tain mais y a pâ idée ! On s'pèle ici !!

Elle retourna dans son lit, le temps que l'air se réchauffe ...
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Evil_erin

J'aime pas la neige ! J'aime pas le froid ! J'aime pas Genève !

Le seul avantage était que l'hiver avait chassé une bonne partie de la surpopulation du mois précédent. J'avais quand même du supporter un gamin qui m'avait traité de "vilaine méchante" et qui tenait son epee comme un manche à balai ! Dans sa maladresse, cet idiot avait bien faillit me coincer entre deux tables. Je sortais de la taverne en ronchonnant, pour changer, réajustant mes gants et resserrant ma cape autour de moi. Ce froid ! Bon sang ! Foutue saleté de pays !

Un peu avant, un abruti barbu était entré dans la dite taverne et m'avait salué d'un "foudroyant" : b'jour blondinette ! Auquel j'avais instantanément répondu : ta gueule ! Deux inconnus qui se rencontrent ... Et l'homme était ressorti quasi aussitôt en pestant contre les femmes impolies. Non mais oh !! Ils me faisaient tous chier avec leur politesse !

Mes pas rageurs semblaient vouloir me conduire à l'exterieur de la ville, retrouver l'espace libre d'une foret, le seul endroit où je me sentais chez moi finalement. C'est alors que mon regard s'arrêta sur une "maison à puces sur roues". Grimace ... Merrde, j'avais oublié que la rouquine m'avait dit de passer. Un œil sur la foret, un autre sur l'ambulante ... Soupir et marmonnement.

L'a intérêt d'avoir de quoi boire et que ca réchauffe, sinon je file moi ...

Je fis le tour de la petite baraque puis m'approchais du nid du cygne. Mon poing ganté frappa trois coups sourds contre la petite porte arrondie.

Y a quelqu'un là dedans ?? Tu pionces encore feignasse !! Ouvre !!
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Swan

Hum ! La chaleur commençait à se rependre doucement dans la petite surface qu'était sa roulotte. Toujours enroulé dans ses couvertures elle grogna quand elle entendit tambouriner à sa porte.

P'tain !!

Elle marmonna, pas moyen d'être tranquille même au petit jour ? Bon en même temps, elle n'avait pas fait gaffe à l'heure et elle s'en moquait royalement.

Y a quelqu'un là dedans ?? Tu pionces encore feignasse !! Ouvre !!

Et de beugler franchement cette fois. Elle avait parfaitement reconnu la voix d'Erin.

Bordille Erin !! Défonce pâ ma porte et entre ! C't'ouvert !!

Et la rouquine de s'asseoir sur son lit en tailleur toujours enroulé dans son cocon de chaleur, les cheveux en bataille et les yeux encore endormi. Un sourire narquois étira pourtant le coin de ses lèvres. Elle n'avait pas perdu de temps la blonde pour lui rendre visite.

Elle regarda autour d'elle et haussa les épaules quand elle vit que sa roulotte n'était pas ce qu'on pouvait appeler un endroit nickel de propreté. Elle rangerait plus tard et encore l'état de sa roulotte c'était grandement amélioré de quand elle était en Provence ...

Au souvenir de son visiteur, comment était-ce déjà ? Elle fronça les sourcils pour se rappeler de son nom alors que la porte s'ouvrait sur une Erin qui venait d'entrer avec une rafale de froid.

Ferme l'porte c'caille !!

Elle remonta les couvertures sur ses épaules couverte que d'une chemise. C'est à ce moment-là qu'elle se souvint du nom de son visiteur provençal. Arioce. Lui avait vu sa roulotte dans un état pitoyable et une odeur plus que pestilentiel. Et tout ça pourquoi ? Pour un rouquin qui n'en valait même pas la peine. Heureusement que son père lui avait remis les idées en place en la menaçant de son 42 fillette qu'elle ne voulait pas recevoir dans son postérieur.

Erin !! Que m'vaut ta visite ?!

Bah ouai, autant poser la question quand même.
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Evil_erin

L'a une façon de parler la rouquine ... Faut être habitué, quoi ...

Entrer ! Entrer ! C'est que j'en ai que passablement l'envie. Une maison modèle réduit, ca sent le renfermé, c'est plein de puces, encore plus l'hiver où par souci de chauffage on néglige lamentablement l'hygiène. Bref ... Je la pousse finalement cette porte et j'entre ... difficilement. Le pommeau de mon épée cogne contre le haut de l'encadrement de la fichue dite porte et je ronchonne.

Comment on peut vivre dans un gourbi pareil ....

Ferme l'porte c'caille !!

J'voudrais bien hein, mais c'est qu'on peut pas se retourner là d'dans !! Marmonnement en bonne et due forme : c'est l'pire foutoir qu'j'ai jamais vu.

Je me retourne finalement, cette fois mon epee fait de la musique. Gling Glang Blingggg ! Merrde ! Cassé ?

Je finis par décrocher mon épée de mon dos et la pose dans un coin. Des yeux je cherche où poser mon fessier ... Le lit ? Hors de question, surtout avec une rousse qui a tendance à picoler, ca n'augure rien de bon. Par terre ? P'tain ca doit grouiller de bestioles en tous genres, surement pas que j'vais y mettre autre chose que les bottes.
J'avise un truc qui ressemble à une chaise, je jette à coté de Swan le bordel qui se trouve dessus et j'y pose précautionneusement mon derrière.

Erin !! Que m'vaut ta visite ?!

Non mais elle se fout de ma gueule là ? Les yeux se froncent, se déplient, je cherche le mot exact.

Ennui ....
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Swan

Elle regarda la blonde entrer et c'était plutôt comique à voir. Et que je me cogne par-ci et que j'envois valdinguer des breloques par là. La rouquine se marrait toute seule jusqu'à ce qu'Erin balance sa robe en fourrure comme si c'était un tas de nippes sans valeur à côté d'elle.

Hey ! Mais fait gaffe c'ma robe en fourrure, cadeau d'mon père ! P'tain Erin déconne pâ 'vec ça !

Bin oui quoi enfin !! La robe qu'elle avait quémandé à son paternel en faisant son super sourire et en battant des cils. Sortant ses bras des couvertures, elle attrapa la dite robe et la posa avec délicatesse sur ses genoux.

Ennui ....

Il commençait à faire chaud dans la roulotte, maintenant que l'air froid de dehors c'était dissipé et la rouquine d'enlever ses couvertures et de se lever. Sans pudeur, montrant ses jambes fuselés au regard d'Erin et en simple chainse fine sur elle, elle attrape un broc d'eau et fait un brin de toilette, en faisant gicler quelques goûtes de ses doigts sur Erin.

Tu t'ennuis ? Bah ç'change pâ trop d'd'habitude y m'semble !

Elle s'essuya et passa sa robe en fourrure. Avec ça et ses bas tout neuf, elle n'aurait pas froid. Elle chopa un morceau de bois et le mit dans le poêle puis chopa une bouteille de l'arsenal qu'elle avait amassé à Marseille quand elle picolait.

Quelle heure il est ? T'veux boire un coup ?

Bon ce n'était pas une question à poser à la blonde, alors sans lui demander son avis, elle sortit deux choppes en terre cuites et versa de la cervoise.

Poussant les couvertures qui trônaient en boule sur le lit, elle s'y réinstalla.

T'as pâ une baston d'prévu ? J'te fous une torgnole s'tu veux hein ! C't'occupera cinq minutes !

Et elle se foutait de sa gueule royalement. Elle savait qu'elle allait ronchonner et démarrer au quart de tour, mais elle s'en moquait. Erin la connaissait comme si elle l'avait fait et elle le lui rendait bien.

Ouvre donc le placard au-dessus de ta tête, y a d'quoi becqueter un peu !
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Evil_erin

Robe en fourrure ? Mouais ... La fourrure c'est un nid à bestioles, c'est dégueulasse. Comment ca je suis de mauvaise foi ? Meuh non !

J'envoie mes pieds bottés et légèrement enneigés sur le bord d'un bout de placard. P'tain ! Mais tout est réduit là dedans !

D'un œil, j'observe ma rousse se balader quasi à poil dans sa cahute à roulettes. Bah ! On se connait assez bien pour en avoir vu assez l'une de l'autre, pas le problème.

Rhaaa ... 'tain arrête un peu !

Ben quoi, j'suis en sucre ! Personne, ou presque, ne le sait encore, mais c'est le cas ! Pis d'ailleurs je trouve que ca commence à agir sur mon humeur, ma fameuse humeur ! Ben là, elle change plus vite que son ombre, du rire aux larmes, de la patience à l'éjection illico du moindre truc qui me saoule. C'est comme ca !
J'essuie vaguement d'un revers de manche les trois gouttes d'eau qui se sont posées sur ma figure.

Je ronchonne sur sa remarque suivante et la zieute enfiler sa moumoute. Mais quelle horreur ! Comment on peut se déplacer avec ca ? Courir, sauter, se battre, j'aurais l'impression d'être dans un sac, moi !

Quelle heure il est ? T'veux boire un coup ?

Je ronchonne de nouveau mais je chope le verre au passage.

Rhaaaa ! Mais c'est quoi ca ?? !! P'tain Swan ! Tu sais que j'bois de l'alcool, pas d'la pisse de chat ! T'as pas une gnôle ?

T'as pâ une baston d'prévu ? J'te fous une torgnole s'tu veux hein ! C't'occupera cinq minutes !

Une baston ? D'la merrde oui, il allait falloir que je fasse gaffe dans les mois à venir, p'tain qu'elle chiasse tous ces "contretemps". Et en plus, collée dans cette ville qui me sortait par tous les trous !!

Ouvre donc le placard au-dessus de ta tête, y a d'quoi becqueter un peu !

Et ca marmonne : J'ai pas faim ...

Je repose les pieds au sol, mes bottes ont fini de s'égoutter au pied du bout de placard.

Bon alors ! T'fais quoi ? T'es prête ? Pfff ! Si on attend qu't'ais rangé tout le foutoir de ta piaule, on n'est pas sorties hein !

Comment ca je viens juste d'entrer ? Comment ca je tiens pas en place ? Comment ca c'est cette odeur de putois qui me prend les narines ? !!
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Swan

Rhaaa ... 'tain arrête un peu !

Un sourire de morveuse fière de sa connerie fiché sur la frimousse, elle narguait Erin qu'elle adorait entendre râler et pestiférer au possible.

Rhaaaa ! Mais c'est quoi ca ?? !! P'tain Swan ! Tu sais que j'bois de l'alcool, pas d'la pisse de chat ! T'as pas une gnôle ?

Elle regarda son godet de cervoise en haussant les épaules, elle se pencha vers sa réserve amassé en Provence et en sorti une bouteille d'Armagnac. Elle ne le boirait pas étant donné qu'elle rejetait désormais tout ce qui pouvait lui rappeler son cher oncle.

Tiens ! Torche toi ça si t'y arrive ! J'le boirais pâ, c'vient d'chez Louis !

Et de lui tendre la dite bouteille en attendant qu'elle veuille bien lui donner de quoi se mettre quelque chose sous la dent.

J'ai pas faim ...

Comment ça, pas faim ? Mais elle, elle a les crocs hein ! Elle regarda sa blonde en se penchant un peu vers elle, l'air suspicieuse.

Dis donc toi ! T'sûr qu'tu vas bien ?

Elle regarda la hauteur du soleil dans le ciel et il n'était pas à mi-chemin encore. C'est que la rouquine avait fait une cure de sommeil là.

Bon alors ! T'fais quoi ? T'es prête ? Pfff ! Si on attend qu't'ais rangé tout le foutoir de ta piaule, on n'est pas sorties hein !

Prête ? Mais pour aller où ? Elle n'avait pas encore mangé qu'Erin voulait déjà sortir ?

Sortir ? Mais faire quoi bordille ? Y a rien à faire dans c'bled ! Pis file moi l'pain et l'fromage dans l'placard j't'ai dit rhaaaaaaa !!

Naméo quoi ! Elle avait la dalle « Elle » contrairement à la blonde qui était en train de transformer sa roulotte en barque qui prenait l'eau.

T'sûr qu't'vas bien toi ? T'as une p'tite mine j'trouve ! T'veux pô dormir un peu ? C'te fera l'plus grand bien hein ! J'te prête mon pieu, l'est confortable et douillet à défaut d'autre chose.

Bah oui quoi ! Elle dormait seule la rouquine au caractère de chiottes comme dirait son paternel, donc elle se contente de peu et vu le nombre de coussin qu'il y avait sur ce lit, il avait au moins le mérite d'être confortable et quand la roulotte était rangée, c'était elle tout entière qui était confortable.

Finalement, sans attendre qu'Erin bouge son petit cul de la chaise, elle se leva et s'étira, plaçant sa poitrine juste sous le nez de la blonde et prit son pain et son fromage, bien odorant au demeurant, puis retourna s'installer sur le lit. Chopant sa dague, elle commença sa dégustation.

Bon, t'crache l'morcheau ou faut qu'che te tire l'vers d'nez ?

Un petit coup sur le poitrail pour faire descendre le pain qui était resté coincé et une bonne rasade de cervoise pour faire glisser le tout.

J'te connais 'ssez pour savoir qu'il y a aut'e chose que l'ennui, 'lors accouche !

Tout sourire et sans savoir que l'odeur du fromage allait lui retourner le coeur, elle lui tendit un beau morceau ...
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Evil_erin

Ca ! Pour sur qu'y avait rien à faire dans ce bled. Il fallait tout de même que j'avoue que j'y avais rencontré des gens que j'apprenais à apprécier, qui contre toute attente arrivaient à me supporter. Un exploit !

J'attrapais la bouteille d'armagnac, une lueur dans le regard. M'en foutais bien qu'elle vienne de ce con de Gaucher, une vraie femmelette, l'avait jamais eu le courage de m'affronter en face ! Il était juste bon à faire souffrir des personnes qui m'étaient chères, à se taper sa greluche de pouffiasse et à se trouver des vices avec un sale rouquin qu'était juste bon pour le bucher ! Ouais, franchement, le Louis comme abruti on faisait pas mieux !

La première gorgée ambrée descendit avec délice dans ma gorge. Ignorant une première fois sa question sur ma santé, une seconde fois celle sur sa faim, oui quand je veux être chiante j'ignore, la rouquine vient se coller à moi, sa fourrure qui me chatouille les narines. Rhaaa ! Je suis sure d'avoir chopé une fièvre purulente à respirer cette horreur ! Dans mon état, on commence à devenir hypocondriaque, phobique à l'extrême de tout ce qui pourrait nous rendre malade.

La seconde gorgée me reste en travers de la gorge. Merrde !

T'sûr qu't'vas bien toi ? T'as une p'tite mine j'trouve ! T'veux pô dormir un peu ? C'te fera l'plus grand bien hein ! J'te prête mon pieu, l'est confortable et douillet à défaut d'autre chose.

Je râle, j'essaie d'esquiver, de rebondir, pas évident quand les yeux de la rouquine vous percent de part en part pour trouver ce que vous cachez au plus profond de votre foutue âme.

Bon, t'crache l'morcheau ou faut qu'che te tire l'vers d'nez ?

Marmonnement : J'suis fatiguée, qu'est ce que tu crois. Je passe mes nuits à l'attendre pour récolter la plus parfaite ignorance ...

J'te connais 'ssez pour savoir qu'il y a aut'e chose que l'ennui, 'lors accouche !

Bordel ! Mais c'est qu'elle est décidée à creuser jusqu'au bout hein ! Pis elle trouve le mot juste, fait chier !

Je me lève d'un bond ... enfin pas trop grand le bond, j'ai eu vite fait de toucher le plafond avec la tête. Je fais les cents pas ... enfin les trois pas, six aller-retour, sur la place encore disponible au milieu de la roulotte. Jusqu'à ce qu'elle me colle son "frometon" puant sous les narines.

Le teint qui passe au vert, coordonné aux yeux, mais la bile alcoolisée qui me remonte de l'estomac risque de tacher aussi de vert le beau tapis sur le sol du palace ambulant. Je pince les lèvres, doutant que ce soit suffisant pour calmer la nausée, les ailes de mon nez papillonnent à toute vitesse pour ventiler et essayer de me rendre un tant soit peu de souffle.

P'tain mais vire ca !!! Je vais mourir ...

En fait, je voulais dire vomir, mais j'ai l'impression que si je le fais, le retournement de mon estomac sera mon dernier acte de vindicte dans ce monde.
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Swan

Sa blonde, elle la connaissait depuis plusieurs années maintenant et elle sentait bien que quelque chose n'allait pas. Qu'elle n'aime personne, ça c'était normal. Qu'elle râle aussi, mais il y avait un petit quelque chose qui la dérangeait et elle devait savoir quoi. Tenace ? Oui elle l'était la rouquine et là, elle ne lâcherait pas le morceau comme ça !

J'suis fatiguée, qu'est ce que tu crois. Je passe mes nuits à l'attendre pour récolter la plus parfaite ignorance ...

Bordille, fallait qu'elle tende l'oreille en plus ? Est-ce qu'elle avait bien compris ce qu'elle avait compris ? Pinaise, mais fallait lui dire en combien de langue différente de laisser ce mec ? Elle n'en avait pas marre qu'il la prenne pour la dernière des c*nnes ?

Elle commençait à fumer rouge la rouquine à entendre parler du Garret et en général ça sentait le roussi quand elle en arrivait là.

P'tain Erin ! Bordille d'merdouille ! Combien d'fois faut qu'j'te dise d'laisser c'mec qui t'mérite pâ !!! P'tain j'y foutrais bien mon poing dans l'figure à c'lui-là !

La blonde se leva, se cognant presque la tête et elle se leva aussi, sans toucher le plafond de sa roulotte, son fromage entre les doigts. Finalement Erin avait un point en commun avec Arnan, elle était trop grande pour les roulottes. Cette pensée la fit sourire puisque la blonde ne pouvait pas voir le Géant.

P'tain mais vire ca !!! Je vais mourir ...

Erf, mais c'était quoi encore que cette histoire ? Ce n'était pas une mangeuse de fromage à la base, même pas une grosse mangeuse tout court, mais de là à vouloir mourir à cause d'un bout de lait durci ! Elle virait au vert en plus. Et voilà la rouquine de grogner tout en ouvrant la lucarne qu'il y avait sur le côté de la roulotte pour que de l'air froid entre un peu.

Elle enfourna le morceau de fromage qu'elle avait dans les mains et le fit passer avec un coup de cervoise puis elle s'avança près de la blonde, très près, le regard encore plus déterminer à savoir ce qu'il se passait.

Comment ça t'vas mourir ? C'est quoi c't'histoire 'core ! Crache l'morceau Erin parce que j'vais pâ t'lâcher j'te jure et t'me connais assez pour savoir que j'suis tenace !

Bon sang elle était vraiment verte, manquerait plus qu'elle lui vomisse sur les chausses. Chercha mentalement à savoir où elle avait mis un seau pour limiter les dégâts au cas où, bien que l'air frais envahissait peu à peu la roulotte.
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Evil_erin

Combien d'fois faut qu'j'te dise d'laisser c'mec qui t'mérite pâ !!!

Combien de personnes me l'avaient dit ? Elles devaient se compter par centaine ! Et combien de fois avais-je dit que je le savais ...

Était-ce l'étroitesse du lieu, une légère claustrophobie, ou bien l'odeur du fromage qui n'avait d'égal qu'une paire de bottes faisandées, ou encore et surement mon état, sensation ravivée par la présence spectrale du géniteur ... Toujours est-il que le courant d'air frais dégagé par la petite fenêtre ne fut guère suffisant. J'ouvris la porte à la volée et laissais mon corps refuser tout ce qui était de trop en lui, éclaboussant les marches du petit escabeau à l'entrée. Oh si il avait été aussi facile d'expulser de mon corps les sentiments, les souvenirs, tout ce qui m'encombrait le cœur et l'esprit bien plus que l'estomac.

Swan semblait patauger entre l'incompréhension et la volonté de savoir. A quoi bon continuer de cacher de toute façon, surtout à ceux qui m'étaient proches, il ne manquait que peu de temps avant que mon ventre ne prenne une forme évidente. Lui seul ne saurait pas ...
De rage, je passais ma manche sur ma bouche et revins à l'intérieur, laissant le vent froid de décembre s'engouffrer dans la cahute mobile. Exténuée par des jours et des nuits de veille, je me laissais tomber sur son lit, je fermais les yeux et entendis ma voix qui me parvenait à travers tout un tas de pensées enchevêtrées les unes aux autres.

Swan ... Je vais ... J'avalais difficilement ma salive, le gout acre collé à mon palais, auquel se rajoutais celui amer des paroles à prononcer. Je vais avoir un enfant ...

La voix s'était effondrée, engloutie par la désillusion, je me doutais qu'elle allait hurler, sauter au plafond, me traiter de tous les noms voir même m'en coller une. A vrai dire, plus rien ne m'atteignait depuis quelques semaines.
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Swan

Erk ... Même pas le temps de sortir le seau qu'Erin venait de se retourner pour laisser ses tripes sur la marche de sa roulotte. Pouah ! Mais c'était dégueu et qui allait nettoyer les marches pfff ! Merci Erin hein, ça allait geler en plus ! Le froid entrait, mais elle préféra ne rien dire pour l'instant. Bon sang mais qu'est-ce qu'il lui arrivait ?

Elle la regarda sans pouvoir bouger. C'était la première fois qu'elle voyait Erin dans un tel état et pour le coup, la rouquine en restait con. A noter dans les annales ça et elle ne se laissera pas avoir deux fois pour sûre. La blonde la surprenait là et c'était peu de le dire.

Elle se redressa toujours aussi blanche et vint s'allonger sur son lit. Tiens, y avait plus de puces ni de cafards ? Elle sourit, se disant que finalement sa roulotte n'était pas si mal que ça. Elle se tourna et pris un torchon en le trempant d'un peu d'eau. Elle s'installa à côté de la blonde à moitié assise et lui tapota un peu le visage.

Swan ... Je vais ... Je vais avoir un enfant ...

La main qui lui tapotait le visage pour la rafraîchir s'arrêta net et elle la regarda avec de grands yeux ouverts.

Erf ! Tu t'fous d'moi là ?

Elle grimaça, évidemment que non elle ne se foutait pas d'elle, elle venait de vider ses tripes dehors. Elle aurait dû s'en douter, combien de fois avait-elle vu sa mère dans cet état. Elle se leva pour aller fermer la porte, ça caillait dur maintenant.

P'tain Erin, mais t'pouvais pâ faire 'tention ? L'en dit quoi ton bourrin d'mec ? Va s'réveiller ou t'laisser dans l'm*rdasse 'vec deux gosses ? ... P'tain Erin ...

Elle soupira, pas la peine de lui râler dessus encore plus, ça servait à rien, le mal était fait de toute façon, enfin si on pouvait appeler ça un mal. Les gosses c'était son point faible à elle. Sa fratrie de frère Irlandais lui manquait et elle savait qu'elle ne les reverrait jamais, sauf miracle. Lena avait pris beaucoup d'importance dans sa vie et elle adorait cette gosse. Artur était plus discret, mais elle l'aimait tout aussi fort et elle ne laisserait jamais personne faire du mal à son frère et à sa soeur, même si elle jouait les durs pour ne rien montrer.

Elle prit une voix plus douce et demanda ...

J'peux t'aider à quelque chose ? T'besoin d'quoi ?
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Evil_erin

La nausée passait au fur et à mesure que l'odeur infecte du fromage se dispersait. Non mais quelle idée aussi ! C'était presque l'arme fatale son truc, si elle le promenait au milieu d'une armée, sur qu'elle l'anéantirait en moins de deux !

Soupir ! Long et désespéré. J'étais entourée de mères poules, elles avaient toutes rappliqué en ville, cette satanée ville qui me retenait de plus en plus en son sein.
Swan alla refermer la porte, mon soupir s'éternisa et je posais la main sur mon ventre.

P'tain Erin, mais t'pouvais pâ faire 'tention ? L'en dit quoi ton bourrin d'mec ? Va s'réveiller ou t'laisser dans l'm*rdasse 'vec deux gosses ? ... P'tain Erin ...

Arrête avec tes "P'tain Erin" ! Bordel ! Tu veux que je fasse quoi ? Laisse tomber, j'veux même pas parler d'lui ... Il s'en fout, comme il s'est toujours foutu de tout.

Je me redresse, encore un peu vaseuse, et je cherche la bouteille d'armagnac du regard.

J'vais repartir, j'vais retourner dans le Périgord. J'ai plus rien à foutre ici, ca fait des mois que j'attends qu'il fasse un signe, en vain. Alors je me casse ! Je prend ma fille et tout mon bordel et je me barre d'ici !
C'est lui qui a voulu que je vienne ici et je sais même pas pourquoi ! Alors ca suffit ! Qu'il reste dans sa fange, m'en fiche, c'est un minable.

La colère me redonne un tant soit peu d'énergie, elle me pousse à me lever et à attraper la bouteille. J'ai toujours avancé seule, je me suis toujours battue seule pour protéger les miens, j'y arriverai encore.

J'peux t'aider à quelque chose ? T'besoin d'quoi ?

Je la regarde ... Des amis, presque malgré moi, des gens qui ont vu un diamant sous la coque de charbon ... Depuis toutes ces années, depuis notre première rencontre où nous n'étions que des mômes presque ...

Merci Swan ... Y a rien à faire, patienter quelques mois, et nous verrons bien. Je n'ai besoin de rien, j'ai tout ce qui m'est necessaire : ma fille, des amis fidèles, suffisamment d'argent pour voir venir ... Tu sais ce dont j'ai besoin maintenant, mais que je n'aurai jamais, alors inutile de ressasser ...

Je lève le bras pour porter la bouteille à mes lèvres. Autant noyer ce qu'il reste de mes illusions.
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Swan

La chaleur revenait dans la petite roulotte maintenant qu'elle avait refermé la porte. Erin reprenait quelques couleurs et elle en fut soulagée.

Arrête avec tes "P'tain Erin" ! Bordel ! Tu veux que je fasse quoi ? Laisse tomber, j'veux même pas parler d'lui ... Il s'en fout, comme il s'est toujours foutu de tout.

Elle sourit, si elle grognait c'était qu'elle allait mieux. Elle haussa les épaules en ce qui concernait Garret. Elle savait très bien ce qu'elle pensait de lui alors elle n'ajouta rien de plus. Erin n'avait pas besoin d'un « naze-boulet-aveugle-idiot » et elle en passait comme lui, mais ça, elle n'allait pas encore le lui dire !

J'vais repartir, j'vais retourner dans le Périgord. J'ai plus rien à foutre ici, ca fait des mois que j'attends qu'il fasse un signe, en vain. Alors je me casse ! Je prend ma fille et tout mon bordel et je me barre d'ici !

C'est lui qui a voulu que je vienne ici et je sais même pas pourquoi ! Alors ca suffit ! Qu'il reste dans sa fange, m'en fiche, c'est un minable.

Elle ricana. Elle avait enfin ouvert les yeux sur lui et même si elle la regretterait, elle ne la retiendrait pas. De toute façon, elle savait que leur route se croiserait de nouveau. Par contre, la destination finale, n'était pas le meilleur qui soit.

T'vas foutre quoi en Périgord ? Y a rien l'bas d'intéressant. T'sais qu'ma cousine y a vécu un moment et qu'elle en est partie vite fait pour aller en Br'tagne. Bon pâ qu'la Br'tagne soit mieux hein, mais l'Périgord ... bof quoi !

Petite moue qui signifiait que sa cousine aurait mieux fait de retourner en Irlande plutôt que de rester dans ce pays.

Merci Swan ... Y a rien à faire, patienter quelques mois, et nous verrons bien. Je n'ai besoin de rien, j'ai tout ce qui m'est necessaire : ma fille, des amis fidèles, suffisamment d'argent pour voir venir ... Tu sais ce dont j'ai besoin maintenant, mais que je n'aurai jamais, alors inutile de ressasser ...

Erf, elle s'accrochait encore malgré tout ? Si elle pouvait lui sortir ce mec de la tête, elle le ferait sans hésiter. Pour elle, les hommes étaient une plaie sur terre et cette façon de penser c'était accentué depuis que celui dont-elle s'était entichée, était parti avec son oncle. Rien que cette pensée lui fit monter un goût amer immonde dans la gorge. D'ailleurs, elle ne languissait pas du tout leurs arrivées, même si elle était contente de revoir Seth.

Mouai, t'façon t'sais très bien que si t'as b'soin d'moi t'as que appeler, mais bon j'te servirais pô à grand-chose quand ce s'ra l'moment !

Elle lui sourit et la regarda s'enfiler le fond de la bouteille.

Et va douc'ment 'vec l'picole maint'nant !

Sourire en coin qui s'accentua, elle allait grogner à coup sûr.

T'pars t'jours d'but janvier quoi qu'il arrive ? Moi j'peux pô ... Faut qu'j'attende un blond ...
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Evil_erin

Un regard par la petite fenêtre me confirma que le temps ne s'était pas amélioré, ou peut-être que ce n'était qu'une impression, peut-être que cela venait de moi, tout simplement.
La discussion continuait, le sort en était jeté, depuis longtemps en fait. Swan s'était installée dans cette maudite ville mais ne l'appréciait guère plus que moi. A se demander pourquoi l'on faisait toujours les choses contraires à la logique.

T'vas foutre quoi en Périgord ? ...

Ca c'était une bonne question ... Contre toute attente, je n'allais rien y faire de particulier. Il fallait juste que j'aille loin, le plus loin possible, de nouveau disparaitre pour renaitre des cendres qu'était ma vie. Le Périgord, la Bretagne pourquoi pas. L'Irlande ? Non, pas dans mon état, il fallait que je reste dans l'ouest pour le moment. Je savais cette fois, j'avais acquis la patience, le savoir s'acquiert avec la douleur mais pas en vain.

Et la rousse détourne habilement la conversation, volontairement ou non. Je vide la bouteille avant de la lui tendre, un sourire au coin des lèvres.

J't'en ramènerai de la bas. Sera plus appréciable que c'lui de ce con !

D'un geste las, je jette la bouteille sur un tas de fringues qui traine par là.

T'pars t'jours d'but janvier quoi qu'il arrive ? Moi j'peux pô ... Faut qu'j'attende un blond ...

Ouais... Dans quelques jours, je met les voiles. J'ai laissé pas mal de choses en plan à cause de lui, certaines que je dois supprimer, devenue inutiles, d'autres que j'ai envie de reprendre ...

Quel blond ? ... Ah, oui ...

Surement celui dont elle n'arrêtait pas de me rabattre les oreilles depuis le tournoi. Je ne l'avais jamais vraiment rencontré, seulement croisé vite fait et encore ...

T'es sur qu'il vaut le coup ? Tu t'es déjà faite avoir avec cette bande de jean-foutre ... Entre nous, je préfère pas être là quand ton oncle arrivera, trop envie de lui planter ma lame entre les cotes à cet abruti !
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Swan

J't'en ramènerai de la bas. Sera plus appréciable que c'lui de ce con !

La rouquine de sourire aux mots de la blonde. Elle n'en avait plus spécialement besoin de tout cet alcool. Elle avait fait une promesse à son père et tous savaient que la rouquine n'avait qu'une parole, surtout quand elle était donné à son père.

Bah ! T'pourras l'garder pour toi, j'y touche 'vec parcimonie ! Mais c'gentil d'y penser.

Elle regarda la bouteille du coin de l'oeil, finir sur le linge. Tsss et après Erin dira que c'est elle qui met le bordel dans sa roulotte. L'Hotel Dieu qui se foutait de la charité hein !

Ouais... Dans quelques jours, je met les voiles. J'ai laissé pas mal de choses en plan à cause de lui, certaines que je dois supprimer, devenue inutiles, d'autres que j'ai envie de reprendre ...

Hochement de tête de la rouquine. Elle comprenait parfaitement ce qu'elle voulait dire et puis quitter Genève était la meilleure solution pour elle. Elle serait bien partie avec, mais elle devait attendre. Elle soupira de frustration, elle commençait à bien trouver le temps long maintenant.

Quel blond ? ... Ah, oui ...

Elle se reposa un moment sur son lit, croisant les jambes et regardant Erin amusée.

T'es sur qu'il vaut le coup ? Tu t'es déjà faite avoir avec cette bande de jean-foutre ... Entre nous, je préfère pas être là quand ton oncle arrivera, trop envie de lui planter ma lame entre les cotes à cet abruti !

Son Oncle ? Elle n'avait plus d'oncle et elle n'avait pas l'intention de le croiser et ensuite si Seth valait le coup ? En fait elle s'en moquait un peu. Elle n'allait pas se marier avec non plus hein. Enfin elle espérait quand même qu'il n'avait pas que de la parlotte et qu'elle passerait un bon moment avec lui et puis la rouquine prenait ça comme une sorte d'expérience, rien de plus. Réponse nonchalante en relevant sa main qui battait l'air.

Bah t'sais, j'vais pô m'marier 'vec nan plus hein, c'juste un pari ! Tant qu'c'est pô un d'ses beaux parleurs qui font qu'en parler comme beaucoup ici, j'm'en moque. Mais j'pense qu'il a c'qui faut, là où il faut. Du moins j'l'espère pour lui s'non l'va entendre parler du pays, c'mon moi qui t'le dit hein ! En plus pour couronner l'tout, l'est blond ! Pis j't'ai d'jà dit qu'j'avais plus d'oncle !

Elle marmonna un truc incompréhensible. Elle était bloquée à cause de Seth et de ce pari stupide, même si elle n'était pas vraiment bloquée, pouvant partir quand elle voulait, mais un pari était un pari et elle avait perdu. Elle avait dit à Seth qu'elle attendrait, donc elle attendait, mais il se faisait désirer le bougre et ça, elle le lui ferait payer et cher !

Elle se releva, enfila son mantel et son bonnet rouge à pompon qui plaisait tant à Erin et lui montra la sortie.

Aller viens, l'est 'core tant d'aller faire un tour dans l'boutiques. Y m'faut une ch'mise pour aller voir l'conseiller du Comte.

Elle ricana. Elle savait très bien que la blonde allait râler. Elle avait une sainte horreur de faire les boutiques, mais elle s'en fichait. Elle ouvrit la porte et sortie de sa roulotte en sautant les deux marches. Elle reviendrait plus tard pour la ranger un peu. Elle savait que le blond était maniaque. La Neige était bien tombée, mais l'air frais faisait du bien.
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Swan

[Quelques jours plus tard.]

Swan

Andrea_

Swan

[Quelques jours plus tard !]

Swan

[Le jour du départ]

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[RP] Une roulotte dans le jardin